Catégorie : Cinéma

Festival international du film documentaire : « Les révoltés du monde »

— par Janine Bailly —

Sous l’égide de l’association Protéa, le Festival international du film documentaire s’est fort heureusement déroulé du vendredi 9 au dimanche 11 juin, au cinéma Madiana, avant d’émigrer cette semaine dans six communes volontaires de l’île. Il m’est venu le désir de connaître le pourquoi de ce nom, aussi ai-je ouvert Internet pour y trouver l’explication suivante : en 1771, le nom Protea emprunté au dieu grec Protée qui pouvait changer de forme à volonté, fut donné par Linné à un genre de plantes originaires du Cap, en raison d’une étonnante variété de formes et de couleurs montrée par les espèces de cette fleur. Intitulée Les révoltés du monde, la manifestation a fait preuve en effet d’un bel éclectisme, en présentant des films venus d’horizons divers, tous riches de sens, tous propres à nous faire lire autrement le monde et son histoire, tous descriptifs de notre humanité dans ses métamorphoses, dans ses forces autant que dans ses faiblesses.

De façon assez générale, le principe du film documentaire, tel que vu ici, repose sur l’alternance d’images d’archives et d’interviews d’inégales longueurs, où se confient tantôt les personnages concernés, tantôt leurs proches, tantôt historiens et savants d’autres disciplines.

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Les séances VO de juin 2017

Lundi 12 Juin – 19h30 –
  Le secret de la Chambre Noire de Kyoshi Kurosawa avec Tahar Rahim
 :
  
 Mardi 13 Juin – 19h30 –
  Lumière! L’aventure commence 
de Thierry Frémaux 
  
 Mercredi 14 juin 2017 19h 30
  Jazmin et Toussaint 
de Claudia Sainte Luce avec Jimmy Jean Louis 
  
 Jeudi 15 Juin – 19h30
  Jazmin et Toussaint 
de Claudia Sainte Luce avec Jimmy Jean Louis 
  
 Vendredi 16 Juin 2017
  Le secret de la Chambre Noire 
de Kyoshi Kurosawa avec Tahar Rahim

*****

De quelques bonnes manières au spectacle

Au cinéma, au théâtre, à la salle de concert ou à d’autres évènements culturels Il convient d’arriver à l’heure, afin

  • – de ne pas rater le début,
  • – de ne pas déranger les autres spectateurs déjà assis ainsi que par respect pour les artistes du spectacle.

Le téléphone mobile doit rester éteint et il ne convient pas de  consommer pendant la représentation.
Au cinéma on ne fait pas de bruit si l’on déballe et mange quelque chose pendant la séance.

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« Jazmin et Toussaint – La Caja Vacia » de Claudia Sainte-Luce

Mercredi 14 & jeudi 15 juin 2017 à 19h 30. Madiana VO

Un film de Claudia Sainte-Luce
Avec Claudia Sainte-Luce, Jimmy Jean-Louis, Pablo Sigal
Genre Drame
Nationalité mexicain
Synopsis :
À 60 ans, après de nombreux ennuis de santé, Toussaint s’installe chez sa fille Jazmin qui vit à Mexico. D’origine haïtienne, il est un parfait inconnu pour cette fille qu’il n’a jamais su aimer, toujours ailleurs. Pendant cette cohabitation forcée, il recompose le puzzle de son passé et Jazmin apprend à le connaître…
L’actrice-réalisatrice reprend le rôle qu’elle tenait dans son 1er film Les Drôles de poissons-chats (2013), un film formidable primé dans divers festival dont celui de Toronto. En grande partie autobiographique, ce 2e long-métrage qu’elle considère comme « un processus de soin personnel » a pour titre original La Boîte vide : « Chacun vient au monde avec une boîte pleine de personnes, de souvenirs et quand on est atteint par la maladie d’Alzheimer, la boîte se vide peu à peu… »

La presse en parle :

Madinin’Art par Janine Bailly
Les rôles-titres sont avec maestria tenus par la réalisatrice elle-même et par le parrain du festival, un Jimmy Jean-Louis étonnamment véridique en sexagénaire malade et déclinant.

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« Lumière! L’aventure commence » de Thierry Frémeaux

Mardi 13 juin 2017 19h 30 Madiana VO

De Thierry Frémaux
Avec Thierry Frémaux, Auguste Lumière, Louis Lumière
Synopsis :
En 1895, les frères Lumière inventent le Cinématographe et tournent parmi les tout-premiers films de l’histoire du cinéma. Mise en scène, travelling, trucage ou remake, ils inventent aussi l’art de filmer. Chefs-d’œuvre mondialement célèbres ou pépites méconnues, cette sélection de films restaurés offre un voyage aux origines du cinéma. Ces images inoubliables sont un regard unique sur la France et le Monde qui s’ouvrent au 20e siècle. Lumière, l’aventure du cinéma commence! 
La presse en parle :
L’Express par Eric Libiot
Voir ces moments si fugaces et si prégnants, à l’heure où les chaînes d’info en flux tendu obligent d’alimenter l’abreuvoir, est bouleversant.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Chaque film de 50 secondes rassemblé dans « Lumière ! L’Aventure commence » démontre cette aspiration à élever une invention technique déduite de la science, à un art. Un trésor inépuisable. Un film d’histoires dans l’Histoire.

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« Le Secret de la chambre noire » de Kiyoshi Kurosawa

Vendredi 16 Juin – 19h30 Madiana. VO

Avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet
Genres Drame, Fantastique
Nationalités Français, Belge, Japonais
Synopsis :
Stéphane, ancien photographe de mode, vit seul avec sa fille qu’il retient auprès de lui dans leur propriété de banlieue. Chaque jour, elle devient son modèle pour de longues séances de pose devant l’objectif, toujours plus éprouvantes. Quand Jean, un nouvel assistant novice, pénètre dans cet univers obscur et dangereux, il réalise peu à peu qu’il va devoir sauver Marie de cette emprise toxique.

La presse en parle :
Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy
Toute la complexité d’un cinéma hanté par la mort, et par le cinéma, dans un grand film fantomatique, sombre et envoûtant.

Transfuge par Damien Aubel
Kiyoshi Kurosawa réalise, avec « Le Secret de la chambre noire », une magistrale oeuvre sépulcrale.

Critikat.com par Juliette Goffart
Atmosphérique et lumineux, entre Poe, Barthes et « Vertigo », « Le Secret de la chambre noire » est l’un des plus beaux films de fantômes qu’on ait vus depuis bien longtemps.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Entre deux mondes, ésotérique, « Le Secret de la chambre noire », distille le mystère vénéneux du romantisme noir.

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Traité de bave et d’éternité – Isidore Isou (1951)

Ce soir à 20h au  14°N 61°W, Place de l’Enregistrement Foyal

— Par citylightscinema —

France – EN ENTIER – VF sous titrée anglais – Environ 115 mn

« Je crois premièrement que le cinéma est trop riche. Il est obèse. Il a atteint ses limites, son maximum. Au premier mouvement d’élargissement qu’il esquissera, le cinéma éclatera ! »
« J’annonce la destruction du cinéma, le premier signe apocalyptique de disjonction, de rupture, de cet organisme ballonné et ventru qui s’appelle film. » Isou.
Avec Isidore Isou, Bernard Blin, Albert J. Le Gros, Colette Garrigue, Marcel Achard, Jean-Louis Barrault, Blanchette Brunoy, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, et les voix d’Isidore Isou, François Dufrêne et Gil J Wolman.

Jean Cocteau donna au film le Prix de l’Avant-Garde, et en dessina une affiche, qui est visible ICI (droits réservés).

Traité de bave et d’éternité est composé de poèmes lettristes et de l’histoire d’amour de Daniel, par ailleurs créateur d’un manifeste. La grande spécificité du film et qui fait sa renommée est son chamboulement formel : aucune recherche de synchronisation entre l’image et le son (« montage discrépant« ) et intervention directe sur la pellicule (« cinéma ciselant« ).

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Festival International du Film-Documentaire de Martinique 2017

Du 9 au 17 Juin 2017 à Madiana & « Hors les murs »

L’association PROTÉA organise du 9 au 17 Juin 2017, « LES RÉVOLTÉS DU MONDE », 1ère Edition du Festival International du Film-Documentaire de Martinique, avec des projections de films en compétition et hors compétition (événement gratuit) aux dates suivantes :• Du 9 au 11 Juin : Projections au Cinéma Madiana

Du 12 au 17 Juin : Hors les murs avec des projections décentralisées à :

  • Saint-Pierre (12 Juin),
  • Carbet (13 Juin),
  • Sainte-Luce (14 Juin), Rivière-Salée,
  • Anses d’arlet (16 Juin),
  • Saint-Joseph (17 Juin)

Après sept éditions riches en émotions, le Festival du Film-Documentaire « Les Révoltés de l’Histoire » cède la place à la première édition du Festival International du Film-Documentaire de Martinique « Les Révoltés du Monde pour vous proposer un nouveau format de rencontres autour du film-documentaire et de l’histoire des luttes menées par les peuples africains et afro-descendants.

S’appuyant sur une sélection de documentaires internationaux, de haut niveau, récents, le Festival International du Film-Documentaire de Martinique : « Les Révoltés du Monde » propose de vous faire découvrir cette année des longs métrages audacieux et engagés sur des personnages ou des groupes qui, à l’instar de Cheikh Anta Diop ( Kemtiyu, Seex Anta, Cheikh Anta) ou des Black Panthers ( Black Panthers, les prémices d’une révolution ), ont marqué leur époque et continuent d’inspirer les luttes actuelles.

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« Traité de bave et d’éternité », un film d’Isidore Isou

 Mardi 6 juin 2017 à 20h au  14°N 61°W

espace d’art contemporain
Place de l’Enregistrement
97200 Fort de France

Traité de bave et d’éternité est le premier film ciselant du cinéma lettriste, écrit et réalisé par Isidore Isou en 1951. Ce film a notamment fait scandale à Cannes en 1951 et a reçu le prix des Spectateurs d’Avant-Garde.

Un spectateur en parle :

Le manifeste d’ouverture, le premier quart du film, est un chef d’œuvre en soi. Un « work in progress » théorique et appliqué parfaitement cohérent, et d’une actualité saisissante, aussi bien du point de vue du cinéma expérimental que de l’art moderne en général (on pense au collage, au sampling… à tous les procédés inventés ces dernières décennies). Dans la suite émerge surtout la séquence de poésie lettriste, et des jeux d’images gravées directement sur pellicules qui l’accompagne (qui ont dû inspirer J.-P. Bouyxou dans son « Graphyty »). On tombe autrement dans les faiblesses d’un art conceptuel, où la théorie esthétique prend le pas sur l’accomplissement de l’œuvre, et aussi dans pas mal d’auto-exaltation. Mais même avec ces derniers aspects, le film est indispensable à une cinéphilie sérieuse

Le film
Montage

Ce film est basé sur le principe du montage discrépant qui consiste, selon Isou, en une disjonction totale entre le son et l’image, traités de manière autonome sans aucune relation signifiante.

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Cannes 2017 : un état du monde, un état du cinéma ?

Le palmarès du 70e Festival de Cannes :
Palme d’or: « The Square » du Suédois Ruben Östlund
– Grand Prix: « 120 Battements par minute » du Français Robin Campillo
– Prix de la mise en scène: « Les Proies » de l’Américaine Sofia Coppola
Prix du scénario ex-aequo: « Mise à mort du cerf sacré » du Grec Yorgos Lanthimos et « You were never really here » de la Britannique Lynne Ramsay
– Prix du jury: « Loveless » (« Faute d’Amour ») du Russe Andreï Zviaguintsev
– Prix d’interprétation féminine: l’Allemande Diane Kruger pour « In The Fade »
– Prix d’interprétation masculine: l’Américain Joaquin Phoenix pour « You Were Never Really Here »
– Camera d’or: « Jeune Femme » de la Française Léonor Serraille
Palme d’or du court métrage: « Xiao Cheng Er Yue » (« Une nuit douce ») du Chinois Qiu Yang
Mention spéciale du court métrage: « Katto » (« Le plafond ») du Finlandais Teppo Airaksinen
Prix spécial du « 70è anniversaire du Festival de Cannes »: Nicole Kidman

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Cannes 2017 : « L’amant d’un jour » & « Un beau soleil intérieur », Prix de la Quinzaine des Réalisateurs

Le Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs a été décerné ex-aequo à L’amant d’un jour, de Philippe Garrel, et Un beau soleil intérieur, de Claire Denis. Un signal fort pour le cinéma d’auteur français. Car la compétition était féroce. On partage ce coup de cœur pour deux longs métrages qui ont su convaincre le jury. L’amant d’un jour captive dès sa scène d’ouverture : dans les rues de Paris la nuit, une jeune femme marche en sanglotant, après avoir rompu avec son fiancé. Elle débarque avec sa valise chez son père, et lui demande de l’héberger. Elle ne tarde pas à découvrir que sa nouvelle belle-mère a son âge, 23 ans… Tourné en noir et blanc, ce drame visuellement magnifique s’interroge sur la passion amoureuse et la fidélité sans jamais porter de jugement. Il vaut pour son interprétation (Esther Garrel, la fille du réalisateur, possède un sacré charisme), sa concision ainsi que sa lucidité sur les rapports humains, non sans une certaine ironie.

Claire Denis et son casting de luxe récompensés

Un beau soleil intérieur donne aussi la part belle à une actrice, et pas n’importe laquelle : Juliette Binoche, sublimée par la caméra de Claire Denis.

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Cannes 2017 : Lerd, « Prix Un Certain regard »

Le prix « Un Certain Regard » du 70e Festival de Cannes a été décerné samedi soir à « Un homme intègre » (« Lerd ») du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, une charge contre la corruption dans son pays.

Le film se penche sur le sort de Reza, un homme à la vie simple qui va tenter de se battre contre la corruption d’une compagnie privée poussant les villageois à vendre leurs biens.

Le réalisateur a fait cette année le déplacement sur la Croisette. En 2011, il n’avait pu se rendre à Cannes pour recevoir un prix pour « Au revoir » (prix de la mise en scène dans la catégorie « Un Certain regard ») car il était alors assigné à résidence.

Trois autres prix ont été décernés samedi soir par le jury présidé par l’actrice américaine Uma Thurman: « Les Filles d’Avril » du Mexicain Michel Franco (prix du jury), « Wind river » de l’Américain Taylor Sheridan (prix de la mise en scène) et « Barbara » du Français Mathieu Amalric (prix pour la poésie du cinéma).

L’actrice Jasmine Trinca a enfin été récompensée pour son rôle de mère courage dans « Fortunata » de l’Italien Sergio Castellitto.

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« Solitudes Martinique », de Véronique Kanor : entre amour et politique

— Par Roland Sabra —
De la désillusion amoureuse aux illusions politiques, tel pourrait être le parcours de Véronique Kanor dans « Combien de solitudes… » paru en 2013 aux Editions Présence africaine dont est issu « Solitudes Martinique » la performance scénique avec projection de photo-vidéos présentée sous forme de pict-dub-poetry, au François dans le cadre de « Mai les Arts dans la rue ». Pict renvoie à l’idée d’image, de photo  et ce soir-là avec deux écrans en angle, le premier, le plus grand, face au public, le second coté cour sur lesquels sont projetés vidéo, film, portraits statiques. Coté jardin un podium surmonté d’un pupitre avec le texte que l’auteur va délivrer au public sours forme de dub poetry (genre musical issu du reggae jamaïcain) et du sound system (système de sonorisation par bande-son). Les textes de la dub poetry sont ouvertement politiques et sociaux. Ils reprennent les thèmes et revendications des rastas mais s’intéressent de plus près à l’acte artistique, à l’engagement politique et social contre le racisme, l’impérialisme, les problèmes économiques, etc.
Véronique Kanor nous conte une dérive, singulière et plurielle, qui va de Paris à Fort-de-France, qui la traverse et qui traverse la Martinique en février 2009.

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Cannes 2017: Makala, Grand prix de la Semaine de la Critique

—Par Claire Conruyt —
Le Grand Prix de la Semaine de la Critique du Festival a été décerné à Makala, un documentaire du réalisateur français Emmanuel Gras, qui retrace le périple d’un travailleur congolais jusqu’à la capitale.

«Je voulais montrer un homme en action, pas quelqu’un dans une situation de pauvreté, mais quelqu’un qui vit sa vie», explique le réalisateur. Kabwita vit dans un village reculé de la République démocratique du Congo. Afin de nourrir sa famille, il lui faut entreprendre un périlleux voyage jusqu’à la capitale, Kinshasa, et vendre du charbon de bois («makala» en swahili). «Il y a quelque chose de beau dans l’effort», remarque Emmanuel Gras. On suit le jeune travailleur congolais, peinant à transporter une cargaison trop lourde sur un petit vélo, son seul bien de valeur, et négociant sans relâche, épuisé, une fois arrivé en ville.

Une distance de près de 2000 kilomètres sépare la capitale de la région où vit Kabwita. Une région qu’Emmanuel Gras, également chef opérateur, a découvert lors d’un tournage récent. Il en avait retenu les images de personnes marchant au bord des routes, souvent chargées.

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« Loving », un film de Jeff Nichols

24 mai 2017 à 19h 30 Madiana

Avec Joel Edgerton, Ruth Negga, Marton Csokas
Genres Drame, Romance
Nationalités américain, britannique

Synopsis:
Mildred et Richard Loving s’aiment et décident de se marier. Rien de plus naturel – sauf qu’il est blanc et qu’elle est noire dans l’Amérique ségrégationniste de 1958. L’État de Virginie où les Loving ont décidé de s’installer les poursuit en justice : le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu’il quitte l’État. Considérant qu’il s’agit d’une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux. Ils iront jusqu’à la Cour Suprême qui, en 1967, casse la décision de la Virginie. Désormais, l’arrêt « Loving v. Virginia » symbolise le droit de s’aimer pour tous, sans aucune distinction d’origine.

La presse en parle :

Madinin’Art par Janine Bailly
La sobriété et la forme classique du film, la grande pudeur des plans qui ne cherchent pas l’effet, mais montrent la beauté des êtres et des choses dans leur plus digne quotidien, le leitmotiv du mur que parpaing après parpaing qu’obstinément Richard assemble, allégorie de la lutte têtue que jusqu’à la victoire il faut mener, tout nous convainc, nous touche et dépose en nous son empreinte.

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« I’m not your negro », documentaire de Raoul Peck

-par Guy Gabriel —

Raoul Peck nous fait entrer dans un univers socio-politique et historique d’une exceptionnelle authenticité qui souligne avec une redoutable efficacité toute la violence qu’a pu vivre et que vit encore la population noire aux Etats-Unis. Partant des écrits de l’auteur afro-américain James Baldwin, il ausculte et décortique la situation dans laquelle les Blancs, en général, n’ont pas évolué, persuadés qu’ils sont, que le sentiment de suprématie qu’ils ont intégré dans leur intellect, est toujours là, intouchable, immuable.

Il utilise pour cela un montage pointilleux, voire pointilliste, qui navigue entre archives passées et documents récents, une manière de faire coïncider les époques et nous dire que rien n’a changé, fondamentalement ; pour appuyer la forme, il laisse parler Baldwin avec ses textes fluides (avec la voix de Samuel. L. Jackson en V.O. et celle de Joey Starr en V.F.), Baldwin qui a dû s’exiler en France pour tenter de connaître le goût de la liberté.

Dans ce documentaire qui a trusté des prix, et des nominations , on découvre un homme brillant, élégant, intelligent, mais aussi le portrait d’une époque pas révolue du tout, l’ensemble s’imbriquant dans une mise en scène, elle aussi très élégante, tout comme s’imbriquent harmonieusement la pensée de l’auteur et celle du réalisateur.

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« Timbuktu » : Islam le jour et Malboro la nuit. À voir sans faute sur Arte le 24-05 à 22h30

11 nominations et 11 prix dans les festivals de cinéma de monde entier

timbuktu-1— Par Roland Sabra —

2012, dans nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, dans la petite ville d’Aguelbok, une lapidation devant ses enfants d’un couple, uni par l’amour mais qui avait commis le crime de ne pas en référer à la mosquée.. L’assassinat filmé avec des instruments venus de l’Occident est diffusé sur les ondes des serviteurs de Satan : internet. Il n’échappe pas à l’attention vigilante d’Abderrahmane Sissako, ce cinéaste , d’origine mauritanienne et souvent considéré comme le plus grand des réalisateurs africains. On lui doit, entre autres, Bamako tourné en 2006 et projeté sur nos écrans en Martinique. Passeur d’une conscience collective révoltée il met son talent au service de la dénonciation des faits scandaleux  qui donnent une image déformée de l’Afrique ou qui, dans le cas présent, défigurent l’Islam. 2012 est aussi l’année de l’occupation de Tombouctou par des djihadistes venus du nord et l’exécution sur la place centrale de la ville d’un touareg éleveur de vaches qui dans le film que Sissako va construire occupe l’avant-scène, la lapidation du couple pourtant déclencheur du désir de témoigner passant au second plan.…

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Projection de restitution de films d’élèves à l’Institut Martiniquais du sport !

  Mardi 30 mai de 9h à 12h au Lamentin

L’Œil du Doc est une action menée en Martinique par l’association Véo Production, en milieu scolaire. Cette action a eu lieu pour la deuxième année consécutive.

De début janvier à fin mars 2017, 5 classes ont participé à des ateliers de réalisation documentaire.

Les établissements concernés étaient les suivants :

Collège Emmanuel Saldes à Sainte-Marie (élèves de 4ème)

Collège Jacques Roumain à Rivière-Pilote (élèves de 3ème)

Collège Tartenson à Fort-de-France (élèves de 4ème)

Lycée Schoelcher à Fort-de-France (élèves de 1ère)

Lycée professionnel agricole du Robert (élèves de Seconde).

Les élèves ont pu bénéficier des interventions hebdomadaires (séances de 2 à 3 heures) de trois professionnels :

Chloé Glotin, réalisatrice (Gros sur mon coeur, Loin des bombes, ….)

Jean Luc Cesco, réalisateur (Tu veux écrire) et ingénieur du son

Gaël Dufief, monteuse

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« Baisers cachés « : une histoire d’amour à l’épreuve de la différence

17 mai 2017 à 21h sur France 2

Synopsis
Baisers cachés
La naissance d’une histoire d’amour entre deux lycéens dans la France de 2017 n’est pas toujours un chemin semé de roses. Démonstration avec Baisers cachés, téléfilm de France 2 diffusé à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie.

Nouveau au lycée, Nathan (Béranger Anceaux) est invité à une soirée. Son attirance pour un autre garçon se conclut par un baiser furtif dans le jardin du pavillon qui accueille la fête. À leur insu, ils sont photographiés. L’image circule dès le lendemain sur les portables, alimentant les conversations peu amènes. Nathan est la cible d’un véritable déluge d’homophobie. Quand les insultes tournent à la rixe, les profs blâment la victime et l’administration se défile. Chaque exemple pourrait être vraisemblable – y compris la prof lesbienne honteuse (Catherine Jacob) qui reproche au garçon son manque de discrétion – mais leur accumulation évoque une ambiance de village catholique bavarois au XVe siècle plus que la France contemporaine.

Après une première demi-heure soumise à ce régime, le scénario se focalise heureusement sur le terrain familial.

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Faisons notre cinéma!

Ateliers cinéma à Schoelcher

Les ateliers cinéma, c’est jouer et :
-Ecrire de courtes histoires de 1 à 2 minutes adaptables au CINEMA ;
-Mettre en scène nos histoires ;
-Filmer nos histoires ;
-Apprendre à filmer ;
-Apprendre à monter ;

Une spectatrice : Mamie, vêtue d’une robe en tissu madras, est assise dans un fauteuil en face de l’écran. Elle vient de rejoindre dans la pénombre d’autres spectateurs : Le jeune Joe, qui a enfilé son jean jusqu’à la moitié des fesses, miss Vanille : la soeur de Joe, portant la fleur dans ses cheveux et leur papa, qui en prenant son rôle de père au sérieux, accompagne ses enfants. Dans la salle, ils ne sont pas seuls, il y a les autres, tous les autres, qui devant l’écran attendent avec un certain plaisir, ce qui va venir.
Dans la salle de cinéma, prête à craquer, les goûts, les couleurs, les humeurs, le temps d’un instant se mélangent. Comment avons nous pu en arriver là ? Est-ce un rendez-vous programmé, qui rassemble des personnes dans un même destin. Est-ce tout simplement un ensemble de personnes qui bout à bout ont participé à rassembler le scénariste, les acteurs, le metteur en scène, les spectateurs ?

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« The fits »: de la féminité entre sexe et genre, un chemin parmi d’autres

— Par Roland Sabra —

de Anna Rose Holmer
Avec Royalty Hightower, Alexis Neblett, Da’Sean Minor
Genre Drame
Nationalité étasunienne

Elle a onze ans et son prénom épicène, Toni, est comme le reflet d’une indétermination qu’elle va quitter au cours d’un cheminement qui la conduira de la salle de boxe à la salle de danse. Des gants de boxe aux mitaines en dentelles, comment passer des uns aux autres ? Et pourquoi ? Elle a onze ans, elle accompagne son grand frère au gymnase. A l’étage, la salle de boxe , et juste au dessus la salle de danse. De l’une à l’autre comme le passage d’une indécision à une affirmation, comme l’abandon d’un état incertain au profit d’un autre revendiqué. De l’enfance à l’adolescence en quelque sorte.

Chausser des gants ou des Convers… pour s’en sortir ? Elles et ils sont noirs, issus de milieux défavorisés, certaines ont des mères référentes, juste pour dire la décomposition de la structure familiale. Pas de boxe, pas de hip hop sans stigmate et sans tentative de retournement de celui-ci. (Voir Stigmate de Goffman, Minuit, 1974).

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Les séances VO de mai 2017

Mercredi 17 mai – 19h30

Yourself and yours  de Hong Sang Soo  

Synopsis :
Le peintre Youngsoo apprend que sa petite amie Minjung a bu un verre avec un homme et s’est battue avec lui. Le couple se dispute et Minjung s’en va, déclarant qu’il est préférable qu’ils ne se voient plus pendant un certain temps. Le lendemain, Youngsoo part à sa recherche, en vain. Pendant ce temps, Minjung (ou des femmes qui lui ressemblent) rencontre d’autres hommes…

Lire la presentation du film,, voir la bande annonce, la presse en parle…

 

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« Get out », un film de Jordan Peele

A Madiana

Par Guy Gabriel —

Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keeler, Bradley Whitford.

Chris, un jeune afro-américain, est invité chez les parents de sa petite amie blanche ; accueil chaleureux dans une demeure ultra-chic, dans un premier temps, mais très vite, et surtout à l’arrivée d’autres invités, l’atmosphère va se tendre et une série d’incidents va révéler l’inimaginable. Ce qui était proche de la gentillesse va devenir progressivement menaçant, les personnages souriants vont devenir inquiétants…

Voilà un film surprenant, mélange parfait de comédie et d’horreur, sur le racisme latent traité avec un brio réjouissant par un jeune réalisateur afro-américain qui ne manque pas d’originalité.

Jordan nous dit comment le pire peut se trouver dans une situation clean et derrière des visages les plus amènes ; mais assez rapidement, on est mal à l’aise, car tant de gentillesse, semble cacher des douleurs à venir. Tout cela est amené avec un humour déstabilisant, prouvant que l’humour et l’horreur peuvent curieusement cohabiter, le premier étant révélateur du second, ce que Peele exprime en disant lors d’une interview : « J’aime le build-up (accumulation), l’intuition de ce qui va arriver.

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« Underground », la série américaine sur l’esclavage diffusée sur France Ô

À partir du samedi 7 mai 2017 à 20 h 55 (trois épisodes par soir)

L’histoire se déroule au XIX ème siècle, dans le sud des Etats-Unis, en Géorgie. Un riche propriétaire et politicien du nom de Tom Macon (Reed Diamond) détient plusieurs hectares de terre sur lesquelles s’étend sa plantation de coton. Plus d’une centaine d’esclaves y travaillent.
Autoritaire et parfois violent, Tom Macon se pense à l’abri de toute fuite de l’un d’entre eux et se vante souvent de la discipline et de la rigueur qu’il leur a inculquée. Mais un esclave peu docile va venir perturber ce calme apparent…

Synopsis:
Noah (Aldis Hodge), habile forgeron, est prêt à tout pour accéder à la liberté. Intelligent et pragmatique, il tente de rassembler un petit groupe d’esclaves et de les rallier à sa cause.
Après plusieurs tentatives, Noah réussit à convaincre 5 d’entre eux : son petit frère Henri (Renwick Scott), Moses (Mykelti Williamson) et sa femme Pearly Mae (Adina Porter), l’homme de force Zeke (Theodus Crane), ainsi que Rosalee (Jurnee Smollett-Bell), l’une des servantes de maison. Chaque membre est mis à ontribution afin de mettre ses savoirs au service de leur fuite organisée.

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« Ciné & Jazz à La Pointe »

Le 6 mai à partir de 14h

Jazz à La Pointe est de retour en 2017 :

La Pointe Faula, Le Vauclin
Le 06 mai 2017
 A partir de 14 h

Concerts de:

José Longlade

Jacky Bernard

& Bambou Man

 Tchok en Doc : cinéma en plein air à 18h
Gratuit

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« DJANGO », film français de Etienne Comar

A Madiana

– Par Guy Gabriel —

Avec Reda Kateb, Cécile de France, Raphael Dever , Bimbam Merstein, Beata Palya

Nous sommes à Paris en 1943, sous l’Occupation, Django Reinhart , le célèbre guitariste est au sommet de son art ; il est, comme il le dit lui-même, « le roi du swing » et triomphe dans toutes grandes salles de spectacle ; cependant, en Europe, ses frères tziganes sont persécutés par les nazis. Ses affaires vont se gâter lorsque la propagande nazie veut l’envoyer en Allemagne pour une série de concerts…

Django est le portrait original d’un artiste au talent incontesté, auquel Woody Allen avait déjà rendu hommage en utilisant son œuvre au maximum dans son Accords et désaccords, Django Reinhart .

Loin d’un biopic classique, le film s’intéresse à deux années de la vie de l’artiste ; on y découvre un musicien pris dans la spirale du nazisme et qui refuse au péril de sa vie et de celle de sa famille toute forme de collaboration. On découvre un homme ordinaire, qui ne vit que pour sa musique, mais qui, sur le plan personnel doit se débattre dans les filets de trois femmes ; son épouse, sa maîtresse (la toujours excellente Cécile de France) et sa mère, un rien possessive.

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