Catégorie : Cinéma

Gauguin – Voyage de Tahiti : la pédophilie est moins grave sous les tropiques

— Par Léo Pajon —

Dans un film sur Gauguin, le réalisateur Edouard Deluc passe sous silence la nature des relations sexuelles de l’artiste à Tahiti. Et révèle la difficulté des Français à penser la violence dans leurs anciennes colonies.

L’image est si sauvagement excitante. Une Tahitienne danse seins nus, lascive, devant un grand feu, tandis que résonne le chant envoûtant de la tribu. Cette femme aux formes pleines, c’est Tehura. Dans son film Gauguin – Voyage de Tahiti, le réalisateur Edouard Deluc nous raconte comment elle a hypnotisé le peintre français et inspiré quelques-unes de ses plus belles toiles. On les voit tous deux enlacés sur un cheval, jouant sur une plage, et fatalement faisant l’amour à la lumière des bougies.

Ce film pourrait être un biopic convenu de plus consacré aux maîtres de la peinture, mais des ellipses opportunes dans le scénario en font une œuvre au mieux incroyablement maladroite, au pire parfaitement abjecte. Car, ce que cette histoire ne dit à aucun moment c’est que Tehura (qui s’appelait aussi Teha’amana) avait seulement 13 ans lorsque Gauguin (alors âge de 43 ans) la prit pour « épouse » en 1891.

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Raoul Peck : « Connaissez votre histoire, organisez-vous et battez-vous ! »

— Entretien réalisé par Laurent Etre —

Raoul Peck, né le 9 septembre 19531 à Port-au-Prince, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma haïtien.

Nominé en janvier 2017 pour l’Oscar du meilleur documentaire pour I Am Not Your Negro, il a notamment réalisé Lumumba, un film inspiré de l’histoire de Patrice Lumumba et son rôle dans l’indépendance du Congo. En 2014 Arte a diffusé Meurtre à Pacot, un huis clos époustouffant sur fond de lutte de classes dans Port-au-Prince ravagé par le séisme de 2010.  Il a également été Ministre de la Culture de la République d’Haïti de 1995 à 1997. Le cinéaste est l’actuel président de la Fémis depuis janvier 2010.

 

Avec le Jeune Karl Marx, le cinéaste engagé nous montre une pensée émancipatrice se forgeant au cœur de l’action politique pour changer le monde. Son film sera projeté en avant-première dimanche matin.

Comment est née l’idée de ce film, le Jeune Karl Marx  ?

Raoul Peck Au départ, c’est Pierrette Ominetti, d’Arte, qui m’a sollicité. Je n’aurais jamais osé proposer moi-même à une télévision française de faire un film sur Marx.

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La cicatrice dorée du vase japonais

— Par Alain Nicolas —

La fiction réparatrice d’Émilie Notéris. S’appuyant sur une démarche venue des « queer studies », Émilie Notéris travaille sur le matériau des séries et films de science-fiction pour proposer une autre approche de l’imaginaire social.

Il est une confusion à éviter sur le titre de cet essai : le mot « réparatrice » ne doit pas faire croire qu’il s’agit d’une nouvelle reprise du thème de la fiction comme pratique de consolation d’une identité aliénée, où, pour employer un mot à la mode, de « reconstruction » d’une personnalité traumatisée. La fiction comme pansement n’est pas le sujet d’Émilie Notéris(*), qui situe son propos, à partir des « Cultural Studies », plus précisément des études queer qui visent à « déjouer les genres de nos imaginaires ».

S’inspirant de la théoricienne queer américaine Eve Kosofski Sedgwick, elle propose de passer de la fiction paranoïaque à la fiction réparatrice. La première construit un bunker où se mettre à l’abri du pire, toujours certain. Pour la seconde ce qui est fragile peut casser, et l’on peut vivre avec.

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« Black Panther », un film de Ryan Coogler

À Madiana le 11 septembre 2020. Voir les horaires sur le site.

Avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong’o

Dans le cadre de l’hommage rendu à Chadwick Boseman.

Synopsis :
Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

La presse en parle :

Le Parisien par Renaud Baronian
Les producteurs de ce nouveau film Marvel avaient promis de l’inédit : pari tenu. On a en effet jamais vu un superhéros si original, si africain, à la fois ancré dans les traditions de son continent et évoluant dans un univers hyperfuturiste.

20 Minutes par Caroline Vié
Chadwick Boseman peut être fier de sa prestation.

aVoir-aLire.com par Frédéric Mignard
Audacieux dans ses différences, Black Panther traite avant tout de l’humain et donc de l’universel et se fait logiquement une place de choix au panthéon des meilleurs films Marvel sur grand écran.

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« La Planète des singes : suprématie » de Matt Reeves

A Madiana. Voir les horaires.

de Matt Reeves
Avec Andy Serkis, Woody Harrelson, Steve Zahn
Genres Science fiction, Action, Aventure
Nationalité américain

Synopsis : Protégés par la jungle, César et les singes sont confrontés à l’armée d’un colonel humain sanguinaire qui cherche à tout prix à retrouver César pour installer la domination des hommes sur les primates. Défaits lors d’un assaut violent, le colonel se déplace en personne dans le refuge de César pour le tuer alors que ce dernier venait de prendre la décision de faire avancer la colonie vers un désert repéré par son fils et son ami Rocket, où les humains ne pourraient plus leur causer d’ennuis. Le Colonel tue le fils de César ainsi que sa femme, épargnant sans le savoir un autre nouveau-né du singe. César tente de le tuer pour cet acte mais n’y parvient pas. Il se lance alors à sa poursuite, aidé par Maurice, Rocket et Luca tandis que la colonie avance vers le désert promis…

La presse en parle :

CinemaTeaser par Emmanuelle Spadacenta
La trilogie préquelle de « La Planète des singes » se conclut en apothéose, avec violence, passion et une faim de cinéma folle.

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Jeanne Moreau au théâtre, l’essence d’une comédienne exigeante

Par Fabienne Darge

Si le parcours de nne Moreau au cinéma est impressionnant, c’est au théâtre que l’on pouvait sans doute le mieux sentir l’essence d’une comédienne insoumise et exigeante.

Une reine, impériale et libre. Abîmée, blessée et somptueuse tout ensemble… Si le parcours de Jeanne Moreau au cinéma est impressionnant, c’est au théâtre, où elle a débuté et où elle n’a cessé de revenir, que l’on pouvait sans doute le mieux sentir l’essence d’une comédienne insoumise et exigeante. C’est au théâtre que l’on avait sa présence réelle, son corps, son être tout entier et sa voix, cette voix à la fois grave et caressante, ensorcelante, troublante, qui condensait ce qu’elle était.

Une femme absolument libre, seule en scène et qui, par la magie d’une voix, tient le spectateur captif, ensorcelé, c’est ce qu’elle fut dans un spectacle d’anthologie, Le Récit de la servante Zerline, d’après Hermann Broch, par le regretté Klaus Michael Grüber.

Lire aussi : Mort de Jeanne Moreau, grande comédienne et personnalité insoumise

La Moreau y fit sentir comme aucune autre le poids d’une vie de femme et celui du temps.

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Le procès de Bobigny

17 juillet à 19h Un Oeuf/ Maison des artistes, 17 rue Garnier Pagès Fort-de-France

— Association Culture et Egalité —

De François Luciani
Avec Anouk Grinberg, Sandrine Bonnaire, Juliette Lamboley
Genre Drame
Nationalité français
Synopsis:
Une évocation de l’affaire aujourd’hui connue sous le nom de « procès de Bobigny ». En 1972, une jeune fille mineure, Léa, décide d’avorter avec l’aide de sa mère, suite à un viol. Dénoncées, elles se retrouvent au cœur d’un procès qui devient politique, avec pour enjeux le statut de l’avortement en France et les injustices de la condition féminine. Pour les défendre, une avocate, Gisèle Halimi…

Il n’est pas rare que des procès fassent avancer le droit. Quelques-uns font même avancer la société. Le procès de Bobigny, à l’automne 1972, fut l’un d’eux : il marqua une étape essentielle dans la lutte des femmes pour le droit à l’avortement. Les débats autour de cette affaire, fortement médiatisés, cristallisèrent le moment où l’opinion bascula en faveur de l’avortement, ouvrant ainsi la voie à la loi Veil qui serait votée deux ans plus tard, en novembre 1974.

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Wong Kar Wai lauréat du Prix Lumière 2017

— Par Stéphanie Belpeche —

Le réalisateur hongkongais Wong Kar Wai sera l’invité d’honneur du 9e Festival Lumière, qui se déroulera du 14 au 22 octobre à Lyon.

Il a fait durer le suspense jusqu’au bout. Jeudi matin, à l’Institut Lumière de Lyon, Thierry Frémaux a annoncé le lauréat du Prix Lumière 2017 : Wong Kar Wai, le réalisateur hongkongais à qui on doit notamment Happy Together (1997) et In the mood for love (2000). Deux mélodrames romantiques récompensés au Festival de Cannes, le premier par le prix de la mise en scène et le deuxième qui a valu à son acteur Tony Leung le prix d’interprétation masculine. Le choix de Wong Kar Wai, invité d’honneur du Festival Lumière du 14 au 22 octobre, s’est imposé à Thierry Frémaux. « Pour saluer son œuvre dans ce qu’elle a de sublime et d’inachevé. Et parce que les lunettes noires, c’est plutôt classe, quand même! » Durant une heure et demie, le directeur de la manifestation, qui fête cette année sa neuvième édition, a démontré une fois de plus un enthousiasme communicatif, métamorphosant une conférence de presse traditionnelle en véritable show ponctué d’extraits de films ou de chansons, d’humour et d’émotion.

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« Le Secret de la chambre noire », « Lumière ! L’aventure commence »

— Par Selim Lander —

Kiyoshi Kurosawa dont on se rappelle Vers l’autre rive, peuplé de morts-vivants, film 100% japonais, a tourné Le Secret de la chambre noire en France avec une distribution franco-belge. Soit donc Stéphane, un photographe de mode célèbre, hanté par la mort de sa femme dont il se sent responsable, qui vit désormais reclus avec sa fille Marie dans un manoir décati de la banlieue parisienne. Il s’acharne à tirer des daguerréotypes grandeur nature de sa fille, exigeant d’elle des temps de pose de plus en plus long. Pour la maintenir debout immobile pendant les séances de pose interminables, il a construit une sorte d’exosquelette métallique, véritable cauchemar de prothésiste. La fille, passionnée d’horticulture, est sur le point d’être recrutée par le jardin botanique de Toulouse. Au grand dam du père…

Le manoir ou plutôt le vaste terrain sur lequel il est construit est convoité par un promoteur immobilier, prêt à tout pour l’acquérir. Il sera aidé par Jean, le nouvel assistant de Stéphane, alléché par la perspective d’une (très) grosse commission. Par ailleurs, jeunesse ne ment pas, une attirance réciproque ne tarde pas à poindre entre Jean et Marie.

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« C’est pas de l’amour » : projection suivie d’un débat organisé par l’UFM

« Violences conjugales: Quelles formes? Comment reconnaître les pièges pour s’en sortir »

C’est pas de l’amour
De Jérôme Cornuau
Avec Déborah François, Marie Guillard, Patrick Catalifo
Genre Drame
Nationalité français

Synopsis:
Laëtitia, mère au foyer, vit à la campagne, où elle s’ennuie souvent. Son mari part régulièrement en déplacement, la laissant seule avec son enfant. La jeune femme est bouleversée quand elle découvre que sa voisine Hélène est victime de violence conjugale. Harcelée mentalement et physiquement par son mari, un médecin en apparence charmant, celle-ci refuse d’accepter son statut de victime et va jusqu’à se considérer coupable. Malgré ce déni douloureux, Laëtitia ne veut pas rester sans réagir. Témoin chaque jour d’actes insupportables, elle est bien décidée à agir pour tenter de sauver Hélène de l’enfer de la violence conjugale…

Récompenses : Prix de la meilleure réalisation à Jérôme Cornuau et prix d’interprétation féminine à Marie Guillard au festival de fiction de la Rochelle en 2013

La presse en parle :

Téléstar par Arabelle Combet
Lors de sa première diffusion le 5 février 2014 sur France 2, le téléfilm avait bouleversé 3,6 millions de téléspectateurs.

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Festival international du film documentaire : « Les révoltés du monde »

— par Janine Bailly —

Sous l’égide de l’association Protéa, le Festival international du film documentaire s’est fort heureusement déroulé du vendredi 9 au dimanche 11 juin, au cinéma Madiana, avant d’émigrer cette semaine dans six communes volontaires de l’île. Il m’est venu le désir de connaître le pourquoi de ce nom, aussi ai-je ouvert Internet pour y trouver l’explication suivante : en 1771, le nom Protea emprunté au dieu grec Protée qui pouvait changer de forme à volonté, fut donné par Linné à un genre de plantes originaires du Cap, en raison d’une étonnante variété de formes et de couleurs montrée par les espèces de cette fleur. Intitulée Les révoltés du monde, la manifestation a fait preuve en effet d’un bel éclectisme, en présentant des films venus d’horizons divers, tous riches de sens, tous propres à nous faire lire autrement le monde et son histoire, tous descriptifs de notre humanité dans ses métamorphoses, dans ses forces autant que dans ses faiblesses.

De façon assez générale, le principe du film documentaire, tel que vu ici, repose sur l’alternance d’images d’archives et d’interviews d’inégales longueurs, où se confient tantôt les personnages concernés, tantôt leurs proches, tantôt historiens et savants d’autres disciplines.

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Les séances VO de juin 2017

Lundi 12 Juin – 19h30 –
  Le secret de la Chambre Noire de Kyoshi Kurosawa avec Tahar Rahim
 :
  
 Mardi 13 Juin – 19h30 –
  Lumière! L’aventure commence 
de Thierry Frémaux 
  
 Mercredi 14 juin 2017 19h 30
  Jazmin et Toussaint 
de Claudia Sainte Luce avec Jimmy Jean Louis 
  
 Jeudi 15 Juin – 19h30
  Jazmin et Toussaint 
de Claudia Sainte Luce avec Jimmy Jean Louis 
  
 Vendredi 16 Juin 2017
  Le secret de la Chambre Noire 
de Kyoshi Kurosawa avec Tahar Rahim

*****

De quelques bonnes manières au spectacle

Au cinéma, au théâtre, à la salle de concert ou à d’autres évènements culturels Il convient d’arriver à l’heure, afin

  • – de ne pas rater le début,
  • – de ne pas déranger les autres spectateurs déjà assis ainsi que par respect pour les artistes du spectacle.

Le téléphone mobile doit rester éteint et il ne convient pas de  consommer pendant la représentation.
Au cinéma on ne fait pas de bruit si l’on déballe et mange quelque chose pendant la séance.

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« Jazmin et Toussaint – La Caja Vacia » de Claudia Sainte-Luce

Mercredi 14 & jeudi 15 juin 2017 à 19h 30. Madiana VO

Un film de Claudia Sainte-Luce
Avec Claudia Sainte-Luce, Jimmy Jean-Louis, Pablo Sigal
Genre Drame
Nationalité mexicain
Synopsis :
À 60 ans, après de nombreux ennuis de santé, Toussaint s’installe chez sa fille Jazmin qui vit à Mexico. D’origine haïtienne, il est un parfait inconnu pour cette fille qu’il n’a jamais su aimer, toujours ailleurs. Pendant cette cohabitation forcée, il recompose le puzzle de son passé et Jazmin apprend à le connaître…
L’actrice-réalisatrice reprend le rôle qu’elle tenait dans son 1er film Les Drôles de poissons-chats (2013), un film formidable primé dans divers festival dont celui de Toronto. En grande partie autobiographique, ce 2e long-métrage qu’elle considère comme « un processus de soin personnel » a pour titre original La Boîte vide : « Chacun vient au monde avec une boîte pleine de personnes, de souvenirs et quand on est atteint par la maladie d’Alzheimer, la boîte se vide peu à peu… »

La presse en parle :

Madinin’Art par Janine Bailly
Les rôles-titres sont avec maestria tenus par la réalisatrice elle-même et par le parrain du festival, un Jimmy Jean-Louis étonnamment véridique en sexagénaire malade et déclinant.

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« Lumière! L’aventure commence » de Thierry Frémeaux

Mardi 13 juin 2017 19h 30 Madiana VO

De Thierry Frémaux
Avec Thierry Frémaux, Auguste Lumière, Louis Lumière
Synopsis :
En 1895, les frères Lumière inventent le Cinématographe et tournent parmi les tout-premiers films de l’histoire du cinéma. Mise en scène, travelling, trucage ou remake, ils inventent aussi l’art de filmer. Chefs-d’œuvre mondialement célèbres ou pépites méconnues, cette sélection de films restaurés offre un voyage aux origines du cinéma. Ces images inoubliables sont un regard unique sur la France et le Monde qui s’ouvrent au 20e siècle. Lumière, l’aventure du cinéma commence! 
La presse en parle :
L’Express par Eric Libiot
Voir ces moments si fugaces et si prégnants, à l’heure où les chaînes d’info en flux tendu obligent d’alimenter l’abreuvoir, est bouleversant.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Chaque film de 50 secondes rassemblé dans « Lumière ! L’Aventure commence » démontre cette aspiration à élever une invention technique déduite de la science, à un art. Un trésor inépuisable. Un film d’histoires dans l’Histoire.

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« Le Secret de la chambre noire » de Kiyoshi Kurosawa

Vendredi 16 Juin – 19h30 Madiana. VO

Avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet
Genres Drame, Fantastique
Nationalités Français, Belge, Japonais
Synopsis :
Stéphane, ancien photographe de mode, vit seul avec sa fille qu’il retient auprès de lui dans leur propriété de banlieue. Chaque jour, elle devient son modèle pour de longues séances de pose devant l’objectif, toujours plus éprouvantes. Quand Jean, un nouvel assistant novice, pénètre dans cet univers obscur et dangereux, il réalise peu à peu qu’il va devoir sauver Marie de cette emprise toxique.

La presse en parle :
Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy
Toute la complexité d’un cinéma hanté par la mort, et par le cinéma, dans un grand film fantomatique, sombre et envoûtant.

Transfuge par Damien Aubel
Kiyoshi Kurosawa réalise, avec « Le Secret de la chambre noire », une magistrale oeuvre sépulcrale.

Critikat.com par Juliette Goffart
Atmosphérique et lumineux, entre Poe, Barthes et « Vertigo », « Le Secret de la chambre noire » est l’un des plus beaux films de fantômes qu’on ait vus depuis bien longtemps.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Entre deux mondes, ésotérique, « Le Secret de la chambre noire », distille le mystère vénéneux du romantisme noir.

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Traité de bave et d’éternité – Isidore Isou (1951)

Ce soir à 20h au  14°N 61°W, Place de l’Enregistrement Foyal

— Par citylightscinema —

France – EN ENTIER – VF sous titrée anglais – Environ 115 mn

« Je crois premièrement que le cinéma est trop riche. Il est obèse. Il a atteint ses limites, son maximum. Au premier mouvement d’élargissement qu’il esquissera, le cinéma éclatera ! »
« J’annonce la destruction du cinéma, le premier signe apocalyptique de disjonction, de rupture, de cet organisme ballonné et ventru qui s’appelle film. » Isou.
Avec Isidore Isou, Bernard Blin, Albert J. Le Gros, Colette Garrigue, Marcel Achard, Jean-Louis Barrault, Blanchette Brunoy, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, et les voix d’Isidore Isou, François Dufrêne et Gil J Wolman.

Jean Cocteau donna au film le Prix de l’Avant-Garde, et en dessina une affiche, qui est visible ICI (droits réservés).

Traité de bave et d’éternité est composé de poèmes lettristes et de l’histoire d’amour de Daniel, par ailleurs créateur d’un manifeste. La grande spécificité du film et qui fait sa renommée est son chamboulement formel : aucune recherche de synchronisation entre l’image et le son (« montage discrépant« ) et intervention directe sur la pellicule (« cinéma ciselant« ).

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Festival International du Film-Documentaire de Martinique 2017

Du 9 au 17 Juin 2017 à Madiana & « Hors les murs »

L’association PROTÉA organise du 9 au 17 Juin 2017, « LES RÉVOLTÉS DU MONDE », 1ère Edition du Festival International du Film-Documentaire de Martinique, avec des projections de films en compétition et hors compétition (événement gratuit) aux dates suivantes :• Du 9 au 11 Juin : Projections au Cinéma Madiana

Du 12 au 17 Juin : Hors les murs avec des projections décentralisées à :

  • Saint-Pierre (12 Juin),
  • Carbet (13 Juin),
  • Sainte-Luce (14 Juin), Rivière-Salée,
  • Anses d’arlet (16 Juin),
  • Saint-Joseph (17 Juin)

Après sept éditions riches en émotions, le Festival du Film-Documentaire « Les Révoltés de l’Histoire » cède la place à la première édition du Festival International du Film-Documentaire de Martinique « Les Révoltés du Monde pour vous proposer un nouveau format de rencontres autour du film-documentaire et de l’histoire des luttes menées par les peuples africains et afro-descendants.

S’appuyant sur une sélection de documentaires internationaux, de haut niveau, récents, le Festival International du Film-Documentaire de Martinique : « Les Révoltés du Monde » propose de vous faire découvrir cette année des longs métrages audacieux et engagés sur des personnages ou des groupes qui, à l’instar de Cheikh Anta Diop ( Kemtiyu, Seex Anta, Cheikh Anta) ou des Black Panthers ( Black Panthers, les prémices d’une révolution ), ont marqué leur époque et continuent d’inspirer les luttes actuelles.

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« Traité de bave et d’éternité », un film d’Isidore Isou

 Mardi 6 juin 2017 à 20h au  14°N 61°W

espace d’art contemporain
Place de l’Enregistrement
97200 Fort de France

Traité de bave et d’éternité est le premier film ciselant du cinéma lettriste, écrit et réalisé par Isidore Isou en 1951. Ce film a notamment fait scandale à Cannes en 1951 et a reçu le prix des Spectateurs d’Avant-Garde.

Un spectateur en parle :

Le manifeste d’ouverture, le premier quart du film, est un chef d’œuvre en soi. Un « work in progress » théorique et appliqué parfaitement cohérent, et d’une actualité saisissante, aussi bien du point de vue du cinéma expérimental que de l’art moderne en général (on pense au collage, au sampling… à tous les procédés inventés ces dernières décennies). Dans la suite émerge surtout la séquence de poésie lettriste, et des jeux d’images gravées directement sur pellicules qui l’accompagne (qui ont dû inspirer J.-P. Bouyxou dans son « Graphyty »). On tombe autrement dans les faiblesses d’un art conceptuel, où la théorie esthétique prend le pas sur l’accomplissement de l’œuvre, et aussi dans pas mal d’auto-exaltation. Mais même avec ces derniers aspects, le film est indispensable à une cinéphilie sérieuse

Le film
Montage

Ce film est basé sur le principe du montage discrépant qui consiste, selon Isou, en une disjonction totale entre le son et l’image, traités de manière autonome sans aucune relation signifiante.

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Cannes 2017 : un état du monde, un état du cinéma ?

Le palmarès du 70e Festival de Cannes :
Palme d’or: « The Square » du Suédois Ruben Östlund
– Grand Prix: « 120 Battements par minute » du Français Robin Campillo
– Prix de la mise en scène: « Les Proies » de l’Américaine Sofia Coppola
Prix du scénario ex-aequo: « Mise à mort du cerf sacré » du Grec Yorgos Lanthimos et « You were never really here » de la Britannique Lynne Ramsay
– Prix du jury: « Loveless » (« Faute d’Amour ») du Russe Andreï Zviaguintsev
– Prix d’interprétation féminine: l’Allemande Diane Kruger pour « In The Fade »
– Prix d’interprétation masculine: l’Américain Joaquin Phoenix pour « You Were Never Really Here »
– Camera d’or: « Jeune Femme » de la Française Léonor Serraille
Palme d’or du court métrage: « Xiao Cheng Er Yue » (« Une nuit douce ») du Chinois Qiu Yang
Mention spéciale du court métrage: « Katto » (« Le plafond ») du Finlandais Teppo Airaksinen
Prix spécial du « 70è anniversaire du Festival de Cannes »: Nicole Kidman

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Cannes 2017 : « L’amant d’un jour » & « Un beau soleil intérieur », Prix de la Quinzaine des Réalisateurs

Le Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs a été décerné ex-aequo à L’amant d’un jour, de Philippe Garrel, et Un beau soleil intérieur, de Claire Denis. Un signal fort pour le cinéma d’auteur français. Car la compétition était féroce. On partage ce coup de cœur pour deux longs métrages qui ont su convaincre le jury. L’amant d’un jour captive dès sa scène d’ouverture : dans les rues de Paris la nuit, une jeune femme marche en sanglotant, après avoir rompu avec son fiancé. Elle débarque avec sa valise chez son père, et lui demande de l’héberger. Elle ne tarde pas à découvrir que sa nouvelle belle-mère a son âge, 23 ans… Tourné en noir et blanc, ce drame visuellement magnifique s’interroge sur la passion amoureuse et la fidélité sans jamais porter de jugement. Il vaut pour son interprétation (Esther Garrel, la fille du réalisateur, possède un sacré charisme), sa concision ainsi que sa lucidité sur les rapports humains, non sans une certaine ironie.

Claire Denis et son casting de luxe récompensés

Un beau soleil intérieur donne aussi la part belle à une actrice, et pas n’importe laquelle : Juliette Binoche, sublimée par la caméra de Claire Denis.

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Cannes 2017 : Lerd, « Prix Un Certain regard »

Le prix « Un Certain Regard » du 70e Festival de Cannes a été décerné samedi soir à « Un homme intègre » (« Lerd ») du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, une charge contre la corruption dans son pays.

Le film se penche sur le sort de Reza, un homme à la vie simple qui va tenter de se battre contre la corruption d’une compagnie privée poussant les villageois à vendre leurs biens.

Le réalisateur a fait cette année le déplacement sur la Croisette. En 2011, il n’avait pu se rendre à Cannes pour recevoir un prix pour « Au revoir » (prix de la mise en scène dans la catégorie « Un Certain regard ») car il était alors assigné à résidence.

Trois autres prix ont été décernés samedi soir par le jury présidé par l’actrice américaine Uma Thurman: « Les Filles d’Avril » du Mexicain Michel Franco (prix du jury), « Wind river » de l’Américain Taylor Sheridan (prix de la mise en scène) et « Barbara » du Français Mathieu Amalric (prix pour la poésie du cinéma).

L’actrice Jasmine Trinca a enfin été récompensée pour son rôle de mère courage dans « Fortunata » de l’Italien Sergio Castellitto.

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« Solitudes Martinique », de Véronique Kanor : entre amour et politique

— Par Roland Sabra —
De la désillusion amoureuse aux illusions politiques, tel pourrait être le parcours de Véronique Kanor dans « Combien de solitudes… » paru en 2013 aux Editions Présence africaine dont est issu « Solitudes Martinique » la performance scénique avec projection de photo-vidéos présentée sous forme de pict-dub-poetry, au François dans le cadre de « Mai les Arts dans la rue ». Pict renvoie à l’idée d’image, de photo  et ce soir-là avec deux écrans en angle, le premier, le plus grand, face au public, le second coté cour sur lesquels sont projetés vidéo, film, portraits statiques. Coté jardin un podium surmonté d’un pupitre avec le texte que l’auteur va délivrer au public sours forme de dub poetry (genre musical issu du reggae jamaïcain) et du sound system (système de sonorisation par bande-son). Les textes de la dub poetry sont ouvertement politiques et sociaux. Ils reprennent les thèmes et revendications des rastas mais s’intéressent de plus près à l’acte artistique, à l’engagement politique et social contre le racisme, l’impérialisme, les problèmes économiques, etc.
Véronique Kanor nous conte une dérive, singulière et plurielle, qui va de Paris à Fort-de-France, qui la traverse et qui traverse la Martinique en février 2009.

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Cannes 2017: Makala, Grand prix de la Semaine de la Critique

—Par Claire Conruyt —
Le Grand Prix de la Semaine de la Critique du Festival a été décerné à Makala, un documentaire du réalisateur français Emmanuel Gras, qui retrace le périple d’un travailleur congolais jusqu’à la capitale.

«Je voulais montrer un homme en action, pas quelqu’un dans une situation de pauvreté, mais quelqu’un qui vit sa vie», explique le réalisateur. Kabwita vit dans un village reculé de la République démocratique du Congo. Afin de nourrir sa famille, il lui faut entreprendre un périlleux voyage jusqu’à la capitale, Kinshasa, et vendre du charbon de bois («makala» en swahili). «Il y a quelque chose de beau dans l’effort», remarque Emmanuel Gras. On suit le jeune travailleur congolais, peinant à transporter une cargaison trop lourde sur un petit vélo, son seul bien de valeur, et négociant sans relâche, épuisé, une fois arrivé en ville.

Une distance de près de 2000 kilomètres sépare la capitale de la région où vit Kabwita. Une région qu’Emmanuel Gras, également chef opérateur, a découvert lors d’un tournage récent. Il en avait retenu les images de personnes marchant au bord des routes, souvent chargées.

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« Loving », un film de Jeff Nichols

24 mai 2017 à 19h 30 Madiana

Avec Joel Edgerton, Ruth Negga, Marton Csokas
Genres Drame, Romance
Nationalités américain, britannique

Synopsis:
Mildred et Richard Loving s’aiment et décident de se marier. Rien de plus naturel – sauf qu’il est blanc et qu’elle est noire dans l’Amérique ségrégationniste de 1958. L’État de Virginie où les Loving ont décidé de s’installer les poursuit en justice : le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu’il quitte l’État. Considérant qu’il s’agit d’une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux. Ils iront jusqu’à la Cour Suprême qui, en 1967, casse la décision de la Virginie. Désormais, l’arrêt « Loving v. Virginia » symbolise le droit de s’aimer pour tous, sans aucune distinction d’origine.

La presse en parle :

Madinin’Art par Janine Bailly
La sobriété et la forme classique du film, la grande pudeur des plans qui ne cherchent pas l’effet, mais montrent la beauté des êtres et des choses dans leur plus digne quotidien, le leitmotiv du mur que parpaing après parpaing qu’obstinément Richard assemble, allégorie de la lutte têtue que jusqu’à la victoire il faut mener, tout nous convainc, nous touche et dépose en nous son empreinte.

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« I’m not your negro », documentaire de Raoul Peck

-par Guy Gabriel —

Raoul Peck nous fait entrer dans un univers socio-politique et historique d’une exceptionnelle authenticité qui souligne avec une redoutable efficacité toute la violence qu’a pu vivre et que vit encore la population noire aux Etats-Unis. Partant des écrits de l’auteur afro-américain James Baldwin, il ausculte et décortique la situation dans laquelle les Blancs, en général, n’ont pas évolué, persuadés qu’ils sont, que le sentiment de suprématie qu’ils ont intégré dans leur intellect, est toujours là, intouchable, immuable.

Il utilise pour cela un montage pointilleux, voire pointilliste, qui navigue entre archives passées et documents récents, une manière de faire coïncider les époques et nous dire que rien n’a changé, fondamentalement ; pour appuyer la forme, il laisse parler Baldwin avec ses textes fluides (avec la voix de Samuel. L. Jackson en V.O. et celle de Joey Starr en V.F.), Baldwin qui a dû s’exiler en France pour tenter de connaître le goût de la liberté.

Dans ce documentaire qui a trusté des prix, et des nominations , on découvre un homme brillant, élégant, intelligent, mais aussi le portrait d’une époque pas révolue du tout, l’ensemble s’imbriquant dans une mise en scène, elle aussi très élégante, tout comme s’imbriquent harmonieusement la pensée de l’auteur et celle du réalisateur.

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