« Jénès Débwouya » en avant-première

Samedi 8 juin 2019 à 19h Tropiques-Atrium

de Joris Arnolin

Synopsis :
Qu’est-ce donc qu’être « jeune » et « antillais.e » à l’aube du IIIème millénaire ? Nous tenterons de répondre à cette question à travers les réflexions de jeunes antillais, de spécialistes, et d’une jeune débrouillarde surnommée Madikera.

Note d’intention par Joris Arnolin
Assistée, sacrifiée, violente, perdue… sont autant d’adjectifs négatifs associés à la « jeunesse » plus souvent que rarement dans nos médias nationaux. Les jeunes de la Martinique et de la Guadeloupe, petites îles françaises de la Caraïbe, ne dérogent pas à cette règle.
Étant moi même un réalisateur jeune et martiniquais, j’ai eu à coeur de montrer une autre face de la jeunesse de mon île, cette jeunesse débrouillarde et motivée que je connais, cette génération de travailleurs, d’étudiants, et de chercheurs. Comme beaucoup d’autres jeunes j’ai eu parfois envie de partir dans un autre pays pour m’épanouir. Mais je suis resté malgré les difficultés car c’est le but que je m’étais fixé. J’ai ainsi pu tourner ce film en Martinique et en Guadeloupe, ce qui sera pour moi le symbole de l’amour que je porte à mon île et à la région Caraïbes.
Pour se faire, dès Janvier 2009, j’ai décidé de suivre Leslie, connue de la scène musicale underground sous le nom de « Madikéra ». Leslie avait 23 ans à l’époque, elle était vendeuse itinérante de fruits et légumes et d’artisanat divers. Elle est aussi une chanteuse engagée. J’ai depuis donné la parole à une poignée d’autres jeunes antillais, entre 18 et 40 ans, afin de mettre en valeur la complexité et la diversité de cette “jeunesse antillaise”.
J’avais peu de moyens en débutant ce film, aussi les bougés, décadrages, contre-jours et autres « imperfections » sont-ils très assumés, car vus tels des métaphores techniques de cette débrouillardise sociale dont je traite, ou des marqueurs de « cinématographie du pauvre ». De même je n’utiliserai que peu d’images d’archives et de plans d’illustration « de jeunes contemporains ».
L’importance est ici donnée à la parole et aux informations mises à disposition des générations futures.
J’espère que par delà sa forme, Jénès Débwouya sera porteur d’enseignements et d’espoir, et redonnera confiance aux jeunes de Martinique, de Guadeloupe et d’ailleurs.
Joris Arnolin