Catégorie : Cinéma

« Timbuktu » : Islam le jour et Malboro la nuit. À voir sans faute sur Arte le 24-05 à 22h30

11 nominations et 11 prix dans les festivals de cinéma de monde entier

timbuktu-1— Par Roland Sabra —

2012, dans nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, dans la petite ville d’Aguelbok, une lapidation devant ses enfants d’un couple, uni par l’amour mais qui avait commis le crime de ne pas en référer à la mosquée.. L’assassinat filmé avec des instruments venus de l’Occident est diffusé sur les ondes des serviteurs de Satan : internet. Il n’échappe pas à l’attention vigilante d’Abderrahmane Sissako, ce cinéaste , d’origine mauritanienne et souvent considéré comme le plus grand des réalisateurs africains. On lui doit, entre autres, Bamako tourné en 2006 et projeté sur nos écrans en Martinique. Passeur d’une conscience collective révoltée il met son talent au service de la dénonciation des faits scandaleux  qui donnent une image déformée de l’Afrique ou qui, dans le cas présent, défigurent l’Islam. 2012 est aussi l’année de l’occupation de Tombouctou par des djihadistes venus du nord et l’exécution sur la place centrale de la ville d’un touareg éleveur de vaches qui dans le film que Sissako va construire occupe l’avant-scène, la lapidation du couple pourtant déclencheur du désir de témoigner passant au second plan.…

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Projection de restitution de films d’élèves à l’Institut Martiniquais du sport !

  Mardi 30 mai de 9h à 12h au Lamentin

L’Œil du Doc est une action menée en Martinique par l’association Véo Production, en milieu scolaire. Cette action a eu lieu pour la deuxième année consécutive.

De début janvier à fin mars 2017, 5 classes ont participé à des ateliers de réalisation documentaire.

Les établissements concernés étaient les suivants :

Collège Emmanuel Saldes à Sainte-Marie (élèves de 4ème)

Collège Jacques Roumain à Rivière-Pilote (élèves de 3ème)

Collège Tartenson à Fort-de-France (élèves de 4ème)

Lycée Schoelcher à Fort-de-France (élèves de 1ère)

Lycée professionnel agricole du Robert (élèves de Seconde).

Les élèves ont pu bénéficier des interventions hebdomadaires (séances de 2 à 3 heures) de trois professionnels :

Chloé Glotin, réalisatrice (Gros sur mon coeur, Loin des bombes, ….)

Jean Luc Cesco, réalisateur (Tu veux écrire) et ingénieur du son

Gaël Dufief, monteuse

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« Baisers cachés « : une histoire d’amour à l’épreuve de la différence

17 mai 2017 à 21h sur France 2

Synopsis
Baisers cachés
La naissance d’une histoire d’amour entre deux lycéens dans la France de 2017 n’est pas toujours un chemin semé de roses. Démonstration avec Baisers cachés, téléfilm de France 2 diffusé à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie.

Nouveau au lycée, Nathan (Béranger Anceaux) est invité à une soirée. Son attirance pour un autre garçon se conclut par un baiser furtif dans le jardin du pavillon qui accueille la fête. À leur insu, ils sont photographiés. L’image circule dès le lendemain sur les portables, alimentant les conversations peu amènes. Nathan est la cible d’un véritable déluge d’homophobie. Quand les insultes tournent à la rixe, les profs blâment la victime et l’administration se défile. Chaque exemple pourrait être vraisemblable – y compris la prof lesbienne honteuse (Catherine Jacob) qui reproche au garçon son manque de discrétion – mais leur accumulation évoque une ambiance de village catholique bavarois au XVe siècle plus que la France contemporaine.

Après une première demi-heure soumise à ce régime, le scénario se focalise heureusement sur le terrain familial.

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Faisons notre cinéma!

Ateliers cinéma à Schoelcher

Les ateliers cinéma, c’est jouer et :
-Ecrire de courtes histoires de 1 à 2 minutes adaptables au CINEMA ;
-Mettre en scène nos histoires ;
-Filmer nos histoires ;
-Apprendre à filmer ;
-Apprendre à monter ;

Une spectatrice : Mamie, vêtue d’une robe en tissu madras, est assise dans un fauteuil en face de l’écran. Elle vient de rejoindre dans la pénombre d’autres spectateurs : Le jeune Joe, qui a enfilé son jean jusqu’à la moitié des fesses, miss Vanille : la soeur de Joe, portant la fleur dans ses cheveux et leur papa, qui en prenant son rôle de père au sérieux, accompagne ses enfants. Dans la salle, ils ne sont pas seuls, il y a les autres, tous les autres, qui devant l’écran attendent avec un certain plaisir, ce qui va venir.
Dans la salle de cinéma, prête à craquer, les goûts, les couleurs, les humeurs, le temps d’un instant se mélangent. Comment avons nous pu en arriver là ? Est-ce un rendez-vous programmé, qui rassemble des personnes dans un même destin. Est-ce tout simplement un ensemble de personnes qui bout à bout ont participé à rassembler le scénariste, les acteurs, le metteur en scène, les spectateurs ?

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« The fits »: de la féminité entre sexe et genre, un chemin parmi d’autres

— Par Roland Sabra —

de Anna Rose Holmer
Avec Royalty Hightower, Alexis Neblett, Da’Sean Minor
Genre Drame
Nationalité étasunienne

Elle a onze ans et son prénom épicène, Toni, est comme le reflet d’une indétermination qu’elle va quitter au cours d’un cheminement qui la conduira de la salle de boxe à la salle de danse. Des gants de boxe aux mitaines en dentelles, comment passer des uns aux autres ? Et pourquoi ? Elle a onze ans, elle accompagne son grand frère au gymnase. A l’étage, la salle de boxe , et juste au dessus la salle de danse. De l’une à l’autre comme le passage d’une indécision à une affirmation, comme l’abandon d’un état incertain au profit d’un autre revendiqué. De l’enfance à l’adolescence en quelque sorte.

Chausser des gants ou des Convers… pour s’en sortir ? Elles et ils sont noirs, issus de milieux défavorisés, certaines ont des mères référentes, juste pour dire la décomposition de la structure familiale. Pas de boxe, pas de hip hop sans stigmate et sans tentative de retournement de celui-ci. (Voir Stigmate de Goffman, Minuit, 1974).

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Les séances VO de mai 2017

Mercredi 17 mai – 19h30

Yourself and yours  de Hong Sang Soo  

Synopsis :
Le peintre Youngsoo apprend que sa petite amie Minjung a bu un verre avec un homme et s’est battue avec lui. Le couple se dispute et Minjung s’en va, déclarant qu’il est préférable qu’ils ne se voient plus pendant un certain temps. Le lendemain, Youngsoo part à sa recherche, en vain. Pendant ce temps, Minjung (ou des femmes qui lui ressemblent) rencontre d’autres hommes…

Lire la presentation du film,, voir la bande annonce, la presse en parle…

 

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« Get out », un film de Jordan Peele

A Madiana

Par Guy Gabriel —

Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keeler, Bradley Whitford.

Chris, un jeune afro-américain, est invité chez les parents de sa petite amie blanche ; accueil chaleureux dans une demeure ultra-chic, dans un premier temps, mais très vite, et surtout à l’arrivée d’autres invités, l’atmosphère va se tendre et une série d’incidents va révéler l’inimaginable. Ce qui était proche de la gentillesse va devenir progressivement menaçant, les personnages souriants vont devenir inquiétants…

Voilà un film surprenant, mélange parfait de comédie et d’horreur, sur le racisme latent traité avec un brio réjouissant par un jeune réalisateur afro-américain qui ne manque pas d’originalité.

Jordan nous dit comment le pire peut se trouver dans une situation clean et derrière des visages les plus amènes ; mais assez rapidement, on est mal à l’aise, car tant de gentillesse, semble cacher des douleurs à venir. Tout cela est amené avec un humour déstabilisant, prouvant que l’humour et l’horreur peuvent curieusement cohabiter, le premier étant révélateur du second, ce que Peele exprime en disant lors d’une interview : « J’aime le build-up (accumulation), l’intuition de ce qui va arriver.

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« Underground », la série américaine sur l’esclavage diffusée sur France Ô

À partir du samedi 7 mai 2017 à 20 h 55 (trois épisodes par soir)

L’histoire se déroule au XIX ème siècle, dans le sud des Etats-Unis, en Géorgie. Un riche propriétaire et politicien du nom de Tom Macon (Reed Diamond) détient plusieurs hectares de terre sur lesquelles s’étend sa plantation de coton. Plus d’une centaine d’esclaves y travaillent.
Autoritaire et parfois violent, Tom Macon se pense à l’abri de toute fuite de l’un d’entre eux et se vante souvent de la discipline et de la rigueur qu’il leur a inculquée. Mais un esclave peu docile va venir perturber ce calme apparent…

Synopsis:
Noah (Aldis Hodge), habile forgeron, est prêt à tout pour accéder à la liberté. Intelligent et pragmatique, il tente de rassembler un petit groupe d’esclaves et de les rallier à sa cause.
Après plusieurs tentatives, Noah réussit à convaincre 5 d’entre eux : son petit frère Henri (Renwick Scott), Moses (Mykelti Williamson) et sa femme Pearly Mae (Adina Porter), l’homme de force Zeke (Theodus Crane), ainsi que Rosalee (Jurnee Smollett-Bell), l’une des servantes de maison. Chaque membre est mis à ontribution afin de mettre ses savoirs au service de leur fuite organisée.

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« Ciné & Jazz à La Pointe »

Le 6 mai à partir de 14h

Jazz à La Pointe est de retour en 2017 :

La Pointe Faula, Le Vauclin
Le 06 mai 2017
 A partir de 14 h

Concerts de:

José Longlade

Jacky Bernard

& Bambou Man

 Tchok en Doc : cinéma en plein air à 18h
Gratuit

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« DJANGO », film français de Etienne Comar

A Madiana

– Par Guy Gabriel —

Avec Reda Kateb, Cécile de France, Raphael Dever , Bimbam Merstein, Beata Palya

Nous sommes à Paris en 1943, sous l’Occupation, Django Reinhart , le célèbre guitariste est au sommet de son art ; il est, comme il le dit lui-même, « le roi du swing » et triomphe dans toutes grandes salles de spectacle ; cependant, en Europe, ses frères tziganes sont persécutés par les nazis. Ses affaires vont se gâter lorsque la propagande nazie veut l’envoyer en Allemagne pour une série de concerts…

Django est le portrait original d’un artiste au talent incontesté, auquel Woody Allen avait déjà rendu hommage en utilisant son œuvre au maximum dans son Accords et désaccords, Django Reinhart .

Loin d’un biopic classique, le film s’intéresse à deux années de la vie de l’artiste ; on y découvre un musicien pris dans la spirale du nazisme et qui refuse au péril de sa vie et de celle de sa famille toute forme de collaboration. On découvre un homme ordinaire, qui ne vit que pour sa musique, mais qui, sur le plan personnel doit se débattre dans les filets de trois femmes ; son épouse, sa maîtresse (la toujours excellente Cécile de France) et sa mère, un rien possessive.

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« Le Procès du siècle » de Mick Jackson

A Madiana

—Par Guy Gabriel—

 Avec Rachel Weiz, Tom Wilkinson, Tom Spall , Andrew Scott….

Deborah Lipstadt, juive d’origine, professeure d’histoire et de littérature juive, reconnue à l’Université d’Atlanta défend farouchement la mémoire de l’Holocauste. Elle se voit confrontée à David Irving un universitaire extrémiste, qui se fait l’avocat de thèses controversées sur le régime nazi. Après avoir suivi une conférence de l’historienne, ce dernier se sentant agressé assigne Lipstadt en justice ; voilà Deborah dans la situation aberrante de devoir prouver l’existence des chambres à gaz ;

Il va lui falloir, en restant dans limites du droit (britannique), faire face à un négationniste, prêt à toutes les bassesses pour gagner son procès ; il faudra aussi tout faire pour l’empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes…

Le procès du siècle est un film de prétoire pas comme les autres, qui fait se confronter la mauvaise foi et la vérité ;en effet, il s’agira pour Deborah Lipstadt de démontrer la réalité devant la justice ; la mauvaise foi qui se considère comme agressée contre la vérité considérée comme l’agresseur. Dans un premier temps, on craint que le film sombre dans un insupportable pathos, mais, rapidement le sujet se centre sur deux visions de la justice, celle du Royaume-Uni et celle des Etats-Unis, la première semblant mettre en difficulté l’historienne qui, pourtant défend la vérité et celle, américaine, qui devrait, au contraire l’aider à défendre sa thèse.

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« Je ne suis pas votre nègre »

Le 25 avril sur Arte à 20h50

« Je ne suis pas votre nègre » (2015, 87 minutes) réalisé par Raoul Peck avant une sortie en salles prévue aux alentours du 10 mai qui sera accompagnée de débats. À partir des textes de l’écrivain noir américain James Baldwin, Raoul Peck revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, à travers notamment les assassinats de Martin Luther King Jr., Medgar Evers et Malcolm X.  Avec pour voix off la prose combative de Baldwin dite par Joey Starr (Samuel L. Jackson pour la version anglaise), ce documentaire, primé à maintes reprises, offre un voyage saisissant au cœur d’une société américaine au bord de l’implosion.

À partir des textes de l’écrivain noir américain James Baldwin (1924-1987), le cinéaste Raoul Peck revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, à travers notamment les assassinats de Martin Luther King Jr., Medgar Evers et Malcolm X. Un éblouissant réquisitoire sur la question raciale.

En juin 1979, l’auteur noir américain James Baldwin écrit à son agent littéraire pour lui raconter le livre qu’il prépare : le récit des vies et des assassinats de ses amis Martin Luther King Jr.,

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Festival de Cannes 2017 : neuf courts métrages en compétition

Neuf films, issus majoritairement d’Europe, vont concourir pour la Palme d’or 2017 du court métrage, dans le cadre de la compétition du 70e Festival de Cannes (17-28 mai), ont annoncé mercredi les organisateurs.
La sélection comporte aussi un représentant pour l’Iran, un pour les Etats-Unis, un pour la Chine et un pour la Colombie.
Le comité de sélection a reçu cette année 4.843 oeuvres, soit 165 de moins qu’en 2016.
Les oeuvres sélectionnées, huit fictions et une animation, sont « Pépé le Morse » de Lucrère Andreae (animation, France), « Katto » de Teppo Airaksinen (Finlande), « A Drowning man » de Madhi Fleifel (Royaume-Uni/Danemark/Grèce), « Lunch Time » d’Alireza Ghasemi (Iran), « Across my land » de Fiona Godivier (Etats-Unis), « Koniec widzenia » de Grzegorz Molda (Pologne), « Xiao cheng er yue » de Qiu Yang (Chine), « Damiana » d’Andrés Ramirez Pulido (Colombie) et « Push it » de Julia Thelin (Suède).
Par ailleurs, la sélection Cinéfondation a choisi, pour sa vingtième édition, seize films (14 fictions et 2 animations) venus de 14 pays, parmi les 2.600 présentés cette année par des écoles de cinéma du monde entier.

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Félicité

— par Guy Gabriel —

Félicité

Réalisé par Alain Gomis ; avec Véronique Beya Mputu, Papi Mpaka, Gaëtan Claudia

Félicité est une femme forte et indépendante qui gagne sa vie en chantant dans un bar de Kinshasa ; des voix puissante, elle fait vibrer les spectateurs qui se défoulent en buvant plus que de besoin et dans un ambiance électrique ; elle vit séparée de son mari et élève seule son fils Samo. Sa vie bascule lorsque ce dernier a un accident de moto ; il lui faut, alors rapidement trouver l’argent qui lui permettra d’éviter l’amputation d’une jambe de Samo. Alors commence pour elle un parcours du combattant incroyable…

Félicité qui vient recevoir, après l’Ours d’Or à Berlin, l’Etalon d’or au dernier Fespaco (Festival du film de Ouagadougou) est ce qu’on appelle un petit bijou cinématographique. Centré sur un personnage de femme forte, qui va se révéler, après un de ces malheureux hasard que la vie vous réserve ; la mise en scène va d’emblée se mettre au service de sa prise en charge d’elle-même ; elle se trouve, en fait obligée de rebâtir sa vie qui va passer de musicale à dramatique.

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Un regard autre sur le film : Le professeur de violon

— Par Paul Chéneau —

Les RCM, en ce qu’elles présentent des films différents, ouvrent le regard à la création cinématographique des Caraïbes, du continent américain, du monde aussi parfois. Raison pour laquelle il semble important d’aller, pendant ce festival, à la rencontre des jeunes, et de leur proposer, en version originale, autre chose que ce à quoi ils sont sans doute habitués.
C’est dans ce cadre qu’eut lieu, à Madiana, une séance scolaire, organisée à la demande des enseignants de portugais, et qui offrit à quelque quatre cents élèves, venus de toute l’île, la primeur du film brésilien Le professeur de violon. Titre que les élèves ci-dessous, apprenants en langue portugaise au lycée de Bellevue, vous donneront en VO, bien plus signifiant, avant de vous en expliquer la teneur exacte.
Au sortir de la salle, si l’on hésitait entre sourires de satisfaction et larmes d’émotion retenues, on s’accordait dans les rangs à dire combien on avait aimé le film, et qu’il avait soulevé des questions intéressantes, propres à faire naître réflexions et débats. Voici donc un petit panégyrique, fait en portugais d’abord, puis en français pour être lisible de tous, de ce que se dirent les élèves, sous la houlette de leur professeur et de son assistante Pedrita, venue cette année tout droit de Rio de Janeiro à la Martinique. Par

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RCM 2017 – Suite (4) et Fin

Félicité, Clôture

—Par Selim Lander —

Félicité d’Alain Gomis

Voilà un film reconnu par la critique (sélectionné à Berlin, Étalon d’or au dernier FESPACO) qui laisse néanmoins une impression mitigée. Le résumé dans le programme du RCM est parfaitement exact. L’héroïne, Félicité est bien une chanteuse qui se produit dans un bar, « libre et fière » ; à la suite de l’accident de moto de son fils, elle se lance dans Kinshasa à la recherche de l’argent nécessaire pour l’opération ; il y a également un homme, un mécanicien, Tabu, qui s’intéresse à elle : assez d’ingrédients pour faire un bon film.

De fait, on peut regarder ce film comme une tragédie, au sens moderne du terme. Voilà en effet une femme dure, une femme « debout » qui traverse les épreuves avec un courage indomptable. Et les épreuves ne manquent pas quand on est une femme seule, obligée de se débrouiller par elle-même dans la jungle d’une grande ville du Tiers-Monde. La partie centrale du film qui montre Félicité se débattant pour que son fils soit correctement soigné peut être regardée comme une docu-fiction.

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« Moonligth » de Barry Jenkins

— Par Guy Gabriel —

film américain; avec Ashton Sanders,Trevan Rhodes, Mahershala Ali, Naomis Harris

Le destin étrange d’un jeune américain noir dans un Miami qui se bat contre la drogue se présente comme une sorte de triptyque étouffant et passionnant à la fois ; Moonlight est la peinture d’une vie, celle, d’abord, de Little enfant mutique, puis de Chiron (Little devenu adolescent) cet enfant sans père élevé par une mère encore plus perturbée que lui et qui deviendra un jeune adulte violent, une manière pour lui de vivre dans un contexte chaotique, comme si il avait trouvé un moyen d’exister vraiment. Très curieusement, Moonligth est un film plutôt lumineux à la construction classique, en somme, mais mis en scène avec un certain brio ; on assiste à la prise de conscience de sa sexualité de ce garçon, d’abord par le regard des autres, puis par l’expérience ; tout cela est montré avec presque de la tendresse, même si, plus on avance dans le film, on sent que la violence va finir par s’installer dans vie à la fois banale dans cette société, mais où le désir de s’en sortir est loin d’être absent, quelqu’en soit les moyens utilisés ; car on sent bien que le propos du film, ne serait-ce qu’en filigrane, c’est la fracture sociale d’un pays qui s’avère être de moins en moins un pays où l’intelligence occupe une place prépondérante (l’arrivée de son actuel président au pouvoir en est la preuve évidente).

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« La Confession », film de Nicolas Boukhrief

Par Guy Gabriel

 film français avec Romain Duris, Marine Vacth, Ann Le Ny

Nous sommes en pleine seconde Guerre mondiale, pendant l’Occupation ; Léon Morin est le jeune prêtre fraichement nommé dans un petit village français ; son arrivée provoque un certain émoi dans la population ; il est jeune et beau ; les hommes sont au front ou emprisonnés. Emoustillée par ses collègues de bureau, Barny, une jeune communiste, athée, et dont le mari est emprisonné au front, va finir par chercher à rencontrer ce prêtre afin de confronter ses idées aux siennes. Le rapport va être tendu, dans un premier temps….

Après Jean-Pierre Melville (1961), Nicolas Boukhrief s’empare du roman (Prix Goncourt 1952) de Béatrix Beck Léon Morin prêtre, pour en faire un film magnifique, à la fois sur une relation ambigüe entre une jeune femme, aux idées qu’on pourrait qualifier de progressistes et un jeune prêtre intelligent, généreux et attentif au monde qui l’entoure, et sur une époque trouble et troublée ; nous sommes, en effet, en pleine seconde Guerre mondiale.

La Confession traite, avec subtilité, les rapports qui se nouent entre les deux personnages ; rapports qui passent de la joute verbale, où chacun s’ingénie à faire passer ses idées, diamétralement opposées à une part de séduction indéniable.

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Aux RCM 2017, d’un continent à l’autre, les derniers feux sur la toile.

— par Janine Bailly —

De ces ultimes séances aux RCM, j’ai eu loisir de voir trois films, venus de continents ou pays différents, Afrique, Amérique, République de Haïti. Trois films propres à nous dépayser, par les lieux, par les personnages, par la forme ou par les sujets abordés.

Guetty Felin a écrit une ode à son île, Haïti, un poème d’images en forme de déclaration, et c’est  Ayiti mon amour, qui sur fond de mer et sable blond, entrelace la vie réelle aux fantasmes de ses personnages. De son île, quand bien même certains plans sont aptes à nous faire entrevoir la pollution des eaux, chiffons épars dans la mer, débris sur la côte au milieu des galets, quand aussi le jeune Orphée pleure son père disparu dans le dernier tremblement de terre, elle donne une vision belle et positive, presque idyllique, effaçant les clichés qui toujours nous parlent de misère et pauvreté, de catastrophes, cyclones et séismes.

L’intrigue reste assez mince, qui entremêle pourtant trois vies. Celle d’Orphée qui découvre la Femme, mais perd alors ce don étrange grâce auquel il communiquait aux autres l’électricité, par son corps adolescent produite.

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Le professeur de violon

De Sérgio Machado
Avec Lázaro Ramos, Kaique de Jesus, Elzio Vieira
Genres Drame, Musical
Nationalité brésilien
Synopsis:
Laerte, talentueux violoniste, rêve depuis toujours d’intégrer l’orchestre symphonique de São Paulo. Dévoré par le trac, il échoue à l’audition et accepte à contrecœur d’enseigner la musique à des adolescents d’Heliópolis, la plus grande favela de la ville. Dans cet univers pourtant hostile, où gangs et dealers règnent en maîtres, Laerte va tisser des liens forts avec ses élèves, découvrir des talents insoup- çonnés et changer leur vie à jamais.

La presse en parle :
Le Nouvel Observateur par François Forestier
Sergio Machado, lui-même fils de musiciens, sait de quoi il parle. Il bat, dans son film, un cœur gros comme ça, et, comme le disent les Brésiliens, « Ta bom ! » – C’est bon.

aVoir-aLire.com par Claudine Levanneur
La musique adoucit les mœurs. C’est ce que tend à nous prouver ce mélodieux mélodrame, à l’univers musical haut de gamme et aux interprètes de qualité.

Le Parisien par Alain Grasset
La musique est omniprésente dans ce drame inspiré d’une histoire vraie et qui en dit beaucoup sur le Brésil d’aujourd’hui.

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Yourself and yours

De Hong Sang-soo
Avec Kim Ju-Hyeok, Lee Yoo-Young, Hae-hyo Kwon
Genre Comédie dramatique
Nationalité sud-coréen

Synopsis :
Le peintre Youngsoo apprend que sa petite amie Minjung a bu un verre avec un homme et s’est battue avec lui. Le couple se dispute et Minjung s’en va, déclarant qu’il est préférable qu’ils ne se voient plus pendant un certain temps. Le lendemain, Youngsoo part à sa recherche, en vain. Pendant ce temps, Minjung (ou des femmes qui lui ressemblent) rencontre d’autres hommes…

La presse en parle :
Les Inrockuptibles par Jean-Baptiste Morain
Un prodige de film, un petit feu d’artifice en chambre, un petit bijou, une bouffée de bonheur.

aVoir-aLire.com par Claude Rieffel
On est au final ravi par la désarmante simplicité de la démarche, cette manière à la fois malicieusement candide et innocemment retorse d’assumer la banalité (…) et plus que jamais ému par des personnages pas forcement sympathiques au départ (…) mais qui révèlent bien vite une touchante vulnérabilité.

Cahiers du Cinéma par Florence Maillard
Le film se métamorphose, dans une dernière partie terrassante, avec cette virtuosité calme, joueuse et profonde, de Hong Sang-soo, aujourd’hui absolument sans égale : comme si le thème se révélait en dernier, après les variations, pour nous cueillir de son évidence.

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RCM 2017 – Suite (3)

Moonlight, Neruda

— Par Selim Lander —

Moonlight de Barry Jenkins

Oscar du meilleur film cette année, il n’est pas surprenant que la projection en VO dans le cadre des RCM ait fait le plein des spectateurs. On a tellement parlé de ce film dans les médias, avant même qu’il ait reçu l’oscar, que l’on pouvait avoir l’impression de l’avoir déjà vu. Il n’en est rien, évidemment, et, de toute façon, un bon film se laisse voir et revoir. Or Moonlight est incontestablement un bon film.

Une réserve préalable, cependant, concerne la manière dont des esprits fragiles risquent d’interpréter le film. Que montre-t-il en effet ?
– Le petit Chiron (c’est le nom du héros), un enfant noir du ghetto de Miami, maltraité par la vie ne trouve de réconfort qu’auprès de Juan, un dealer (prospère chef de réseau) au grand cœur et de la compagne d’y-celui.

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RCM 2017, mercredi 23 : Un jour de soleil voilé

— par Janine Bailly —

De la Colombie, à l’honneur sur l’écran de la salle Frantz Fanon ce jour-là, je garderai une image essentiellement douloureuse, deux films s’étant succédé pour dire du monde la face sombre et violente. Et quand bien même à la fin le ciel se fait plus clair, c’est l’image d’une humanité sans clémence qui sous nos yeux a pris corps. Mais ce cinéma-là aussi, en dépit du malaise qu’il peut générer, m’est nécessaire, nourrit ma réflexion et me demande de repenser mon rapport au monde. Aride par ses sujets, il reste œuvre d’art, et non reportage documentaire, par le travail sur le cadrage et la lumière, par un montage fictionnel élaboré, par le talent et la beauté de ses acteurs, parfois si singulière.

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RCM 2017 : Félicité

Vendredi 24 mars 2017 à 19h 30. Madiana

De Alain Gomis
Avec Véronique Beya Mputu, Papi Mpaka, Gaetan Claudia
Genre Drame
Nationalité français

Synopsis :
Félicité, libre et fière, est chanteuse le soir dans un bar de Kinshasa. Sa vie bascule quand son fils de 14 ans est victime d’un accident de moto. Pour le sauver et régler les coûts de l’hôpital, elle se lance dans une course effrénée à travers les rues d’une Kinshasa électrique, un monde de musique et de rêves. Ses chemins croisent ceux de Tabu.

Déjà auréolé par les critiques du cinéma, couronné du Grand Prix du Jury (Ours d’argent) à la Berlinale 2017, le film «Félicité» du Franco-Sénégalais Alain Gomis a remporté samedi soir l’Étalon d’or de Yennenga, le grand prix du Fespaco.

« Il nous a fait atteindre dans la salle le stade que Spinoza appellerait le stade de la félicité ! » Le président du jury, le Marocain Nourredine Saïl, en appelle à la philosophie pour remettre l’Etalon d’or 2017 au plus beau film de la sélection.

Avec Félicité, le cinéaste franco-sénégalais Alain Gomis rentre dans l’histoire du Fespaco.

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RCM 2017 – Suite (2)

Les Malheurs de Sophie, Swagger, The Fits

— Par Selim Lander —

Les Malheurs de Sophie de Christophe Honoré

Mercredi oblige, des films pour enfants sont programmés. Dommage que les parents des petits Martiniquais n’aient pas le réflexe de vérifier s’il n’y a pas une projection pour eux tel ou tel mercredi à l’Atrium. C’était le cas ce 22 mars dans le cadre des RCM, avec un dessin animé suivi des Malheurs de Sophie joués quant à eux par des comédiens en chair et en os dans les décors (réels) et les costumes de l’époque. Seuls les animaux sauvages (écureuil, hérissons et grenouille) sont des personnages de dessin animé incrustés dans les images du film. Du beau travail, un peu froid cependant, les bêtises de Sophie s’enchaînent les uns après les autres comme une série de sketchs sans lien entre eux (ainsi que dans le roman de la comtesse de Ségur). Les malheurs véritables (les deux parents de  Sophie sont morts en Amérique) sont rapidement relatés par la maman de Camille et Madeleine. Puis c’est le retour de Sophie avec son horrible belle-mère, qui est, lui, filmé jusqu’au dénouement.

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