Roland Sabra

« Les Misérables », « La Haine », « Les Invisibles »… Ces films qui ont eu un vrai impact politique

— Par Vincent Julé —

Emmanuel Macon a été « bouleversé par la justesse » des « Misérables » et a demandé au gouvernement d’agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers.
Beaucoup comparent le cri d’alerte de Ladj Ly à « La Haine » de Mathieu Kassovitz
D’autres films ont eu un impact politique fort, des œuvres de Louis-Julien Petit («Discount », « Les Invisibles ») aux documentaires « Merci Patron ! » et « Demain »

« Bouleversé ». Comme le rapporte le JDD, le président Emmanuel Macron a vu récemment Les Misérables de Ladj Ly, en salle mercredi et en route pour les Oscars, et a été « bouleversé par sa justesse ». Le film suit des agents de la BAC à Montfermeil en Seine Saint-Denis et traite des violences policières. Le président aurait été touché au point de « demander au gouvernement de se dépêcher de trouver des idées et d’agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers ».

Qu’un film puisse avoir un tel impact politique, et populaire, est rare, mais pas unique : on pense récemment aux films de Louis-Julien Petit (Discount, Les Invisibles), les documentaires Merci Patron !

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Chlordécone : «L’État savait dès 1969 que ce pesticide est ultra toxique»

— Par Coralie Schaub —

Le député de Martinique Serge Letchimy a présidé la commission d’enquête parlementaire sur l’impact économique, sanitaire et environnemental de l’utilisation des pesticides chlordécone et paraquat en Guadeloupe et Martinique, dont le rapport a été présenté ce mardi. Il insiste sur la responsabilité de l’Etat dans ce qu’il qualifie de «drame» et de «scandale», le chlordécone ayant été autorisé entre 1972 et 1993 aux Antilles françaises pour lutter contre le charançon du bananier, alors même que les autorités avaient été informées dès la fin des années 60 de la dangerosité de cet insecticide ultra toxique et de sa persistance dans l’environnement. Il presse aussi l’Etat de mettre enfin en place des mesures ambitieuses de réparation et d’indemnisation des victimes et territoires touchés. Sans quoi il y aura, dit-il, «une crise sociale majeure».

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Un procès fictif au théâtre pour sensibiliser aux violences conjugales

— Par Sandrine Blanchard —
Le temps d’une soirée, le Théâtre de la Michodière à Paris s’est transformé en cour d’assises pour juger un drame inspiré de plusieurs faits divers.
Lundi 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Théâtre de la Michodière à Paris s’est transformé en cour d’assises. Devant une salle comble, comédiens et professionnels de la justice et de la police ont plongé le public dans l’intimité d’un drame conjugal.

Ce procès fictif, imaginé à l’initiative de la nouvelle association Lawyers for Women (L4W), n’est pas « la reconstitution d’une histoire vraie mais la somme de mille histoires entendues dans nos cabinets », explique Michelle Dayan, avocate au barreau de Paris et coprésidente de L4W. A partir de bribes de dossiers, d’indications et de témoignages livrés par des avocats ou lus dans la presse, Hannah Levin Seiderman a écrit et mis en scène une histoire au plus proche du réel.

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Résister à « l’esclavage par ascendance » dans le sud-ouest du Mali

« Je ne suis pas votre escalave ». Ces mots peuvent suffire à déchaîner la haine et la violence dans certains villages de la région de Kayes, dans le sud-ouest du Mali, où « l’esclavage par ascendance » continue de se pratiquer, et condamne des personnes à être considérées inférieures par d’autres. Mais ils sont de plus en plus à s’opposer à cette tradition. Nous sommes allés à leur rencontre.

L’esclavage a été officiellement aboli au Mali en 1905, pendant la période coloniale, et la Constitution malienne déclare que tous les Maliens naissent libres et égaux. Mais dans certains villages du nord de la région de Kayes, les descendants d’esclaves sont toujours confrontés à une forme de discrimination particulière.

Des sociétés traditionnelles comme celles des Soninkés, des Malinkés ou des Peuls sont divisées en castes : les « nobles », les artisans, les griots – et les « esclaves », ou « descendants d’esclaves ». Dans certains villages soninkés, les prétendus « esclaves » ne peuvent pas devenir maire ou même participer aux assemblées, et ne peuvent pas se marier avec des membres d’une autre caste.

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Les mots sexistes qui mentent, tuent et enchaînent !

— Par Lorraine Questiaux. Avocate, féministe —
Il y a une guerre contre les femmes et cette guerre ne connait pas de trêve. Les victimes sont indénombrables : elles sont nous toutes les femmes. Cette guerre a pour champs de bataille les foyers, les berceaux, l’espace public, les trottoirs, les médias, les œuvres littéraires… Elle ne connait pas de cessez-le-feu. La nuit, le jour, de la naissance au cercueil : on nous tue, on nous viole, on nous découpe, on nous humilie, on nous déshabille, on nous séquestre, on nous exploite. Par amour, par passion vous dites ? Nous sommes libres, nous sommes belles, nous sommes cruelles… dites-vous ? Ce discours des classes dominantes qui nous berce et nous désarme, un jour bientôt, demain, n’aura plus d’écho.
En France et ailleurs, il n’y a pas de continent, il n’y a pas de religion, il n’y a pas de langue où notre classe n’ait été insultée, où nos sœurs n’ait été dominées, où nos droits ne sont pas bafoués. « Putes » « putains » « escorte» entendez le tintement de nos chaines.

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L’éphéméride du 26 novembre

Le 26 novembre 2014 le Gwoka est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le gwoka (ou gwo ka) est un genre musical de la Guadeloupe. Il est principalement joué avec des tambours appelés « ka », famille d’instruments de percussion. Les autres instruments sont le chacha (une sorte de maraca) et le tibwa (instrument formé de deux baguettes de bois qu’on frappe sur l’arrière d’un tambour ou sur un morceau de bambou)1, qui lui, ne fait pas partie du gwoka guadeloupéen mais du bèlè martiniquais. Le gwoka authentique, pratiqué en Guadeloupe, est joué sans les baguettes de bois pour frapper à l’arrière du tambour ou du bambou .

Les différentes tailles des tambours établissent la base. Le plus grand : le boula joue le rythme central et le plus petit : le marqueur (ou makè) marque la mélodie et interagit avec les danseurs, le chanteur et les chœurs; ces derniers sont repris généralement par les spectateurs lors de prestations en public.

Les chants du gwoka sont généralement gutturaux, nasaux et rugueux, bien qu’ils puissent également être lumineux et lisses. Ils peuvent être accompagnés d’harmonies croissantes et de mélodies relativement complexes.

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« Joker », un film de Todd Phillips

Mercredi 27 novembre 2019 à 19h 15 Madiana V.O.

Avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz
Genre Drame
Nationalités américain, canadien
Date de sortie 9 octobre 2019 (2h 02min)

Synopsis:
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Le film, qui relate une histoire originale inédite sur grand écran, se focalise sur la figure emblématique de l’ennemi juré de Batman. Il brosse le portrait d’Arthur Fleck, un homme sans concession méprisé par la société. L’histoire se déroule en 1981, à Gotham City. Arthur Fleck travaille dans une agence de clowns. Méprisé et incompris par ceux qui lui font face, il mène une morne vie en marge de la société et habite dans un immeuble miteux avec sa mère Penny. Un soir, il se fait agresser dans le métro par trois hommes alcoolisés qui le brutalisent, le poussant à les tuer en retour. Son geste inspire à une partie de la population l’idée de s’en prendre eux aussi aux puissants ; Arthur bascule peu à peu dans la folie et finit par devenir le Joker, un dangereux tueur psychopathe victime d’hallucinations.

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« Les Mille et une nuits », une création de Guillaume Vincent

— Par Michèle Bigot —

Très librement adaptée des Mille et une nuits

Quelle gageure ! Quelle audace ! Comment faire pour porter sur scène ce texte incroyable, aussi touffu que varié, un vrai défi au sens de la cohérence et au respect des règles de genre qui a fait les beaux jours de la tradition française ? Certes il s’agit d’un conte, donc issu d’une tradition orale, et partant il est fait pour être interprété devant un public. Mais comment créer des images dignes de l’imagination débridée du texte ? Il y fallait toute l’habileté de Guillaume Vincent, et tout son métier. Car ce n’est pas la première fois qu’il se mesure au merveilleux et à la fantaisie. Il a derrière lui l’adaptation des Métamorphose d’Ovide, la mise en scène du Songe d’une nuit d’été. Il est à l’aise avec ces textes pleins de magie, ces contes qui échappent à la pure rationalité, où la poésie nourrit le récit, quitte à lui faire franchir les limites du vraisemblable. Le voilà donc lancé dans l’entreprise sans état d’âme, apte à traiter ce mille-feuilles narratif, ce conte à tiroirs où l’on s’égare avec bonheur dans les méandres du labyrinthe.

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« Une des dernières soirées de carnaval », de Carlo Goldoni, m.e.s. de Clément Hervieu-Léger

— Par Michèle Bigot —

Texte français de Myriam Tanant et Jean-Claude Penchenat

Clément Hervieu-Léger s’empare d’un texte de Goldoni traduit et adapté pour donner sur la scène des Bouffes du Nord une réjouissante soirée de fin de carnaval. Avec un intérêt quasi documentaire pour ce texte de l’auteur vénitien qui marie la comédie italienne pleine d’alacrité, joyeuse et spirituelle à une réflexion quasi sociologique sur le devenir de la bourgeoisie vénitienne. Pour le spectateur français, il y a là quelque chose de surprenant, voire de sensiblement exotique : toute une société d’artisans fortunés, travaillant aux œuvres d’art qui ont fait la gloire de la sérénissime, occupés de dessins, de soieries, de tissage, de tapisserie, dans un raffinement qui n’a d’égal que leur joie de vivre. Ils ont le sens de l’honneur, le respect de la parole et du travail bien fait, de la réputation et de l’argent. Mais en arrière-fond se dessine toute une réflexion sur l’exil. Faut-il partir, exporter son savoir-faire, changer de perspective ou faut-il demeurer ? On sent là un écho des préoccupations de Goldoni lui-même, tenté de partir en France, tenté de réformer le théâtre italien à la lumière de la comédie française, plus grave, plus psychologique.

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« De l’esclavage des Slaves et des vaincus de la Reconquista à l’esclavage des Africains (15e -16e siècles) ».

Samedi 30 novembre 2019 de 15 à 17h

De l’esclavage des Slaves et des vaincus de la Reconquista à l’esclavage des Africains ( 15e – 16e siècles)

L’université populaire du CM98 fait sa rentrée le samedi 30 novembre 2019 à l’université Paris 1 Panthéon – Sorbonne.
Pourquoi les marchands d’esclaves ont laissé le marché de l’Europe pour aller en Afrique? C’est le thème qui sera traité par Frédéric Régent dans la conférence de l’Université populaire du CM98, intitulée: « De l’esclavage des Slaves et des vaincus de la Reconquista à l’esclavage des Africains (15e -16e siècles) ».
L’esclavage qui avait presque disparu d’Europe occidentale au 13e siècle, réapparaît avec force au 15e siècle, il concerne d’abord les vaincus de la Reconquista et les Slaves. Avec la fin de la Reconquista et la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les marchands d’esclaves européens se tournent désormais vers l’Afrique.

📆 Date : samedi 30 novembre 2019
🕒 Horaire : de 15h00 à 17h00
🏛 Lieu : Amphithéâtre Richelieu
🔴 Adresse : 17 Rue de la Sorbonne 75005 Paris
🚃 Accès : RER B | Station Saint-Michel – Métro | Station Cluny-la Sorbonne – à Sorbonne Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

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Six pièces antillaises présentées au Centre Cuny Martin E. Segal à New-York

Les 2 & 3 décembre 2019

Project Act / New-York

Actions Caribéennes Théâtrales (ACT) propose un dialogue culturel entre les États-Unis et la Caraïbe francophone. ACT vise à sensibiliser et à faire connaître le Théâtre caribéen francophone au moyen de traductions en anglais, de publications et de lectures sur scène.

En explorant la passion et le désir, l’expérience collective des traumatismes et des pertes après une catastrophe naturelle, en dénonçant les violences sociales, raciales et sexuelles, en mettant en scène une vie dramatique et en menant une enquête sur le crime, les dramaturges des Caraïbes nous permettent de voir le multiple et imprévisible de Glissant «Chaos-Monde ». Engagés dans un mélange créatif et innovant de langues (français et créole), ils revendiquent un théâtre politiquement engagé tout en renouvelant l’esthétique dramatique.

Les six pièces sélectionnées seront présentées à New York au Centre Martin E. Segal Theatre, traduites en anglais et publiées dans une anthologie par le Centre Segal à l’automne 2019.

Textes sélectionnés :

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« Au-delà des mers, rêve de théâtre », suivi du spectacle vivant « CARGO »

Lundi 25 novembre 2019 à 22.40  sur France Ô

SI LOIN SI PROCHE

Ce film documentaire raconte la formidable aventure humaine de jeunes des Outre-mer, qui réalisent progressivement leur rêve de devenir comédiens. Pour rétablir l’égalité des chances, une classe préparatoire intégrée d’art dramatique de L’Académie de l’Union, près de Limoges, est dédiée aux Outre-mer. Tous les deux ans, elle accueille des élèves comédiens ultra-marins afin de favoriser leur accès aux concours des écoles nationales d’art dramatique où ils sont traditionnellement sous-représentés.

Pour rétablir l’égalité des chances, une classe préparatoire intégrée d’art dramatique de L’Académie de l’Union, près de Limoges, est dédiée aux Outre-mer. Tous les deux ans, elle accueille des élèves comédiens ultra-marins afin de favoriser leur accès aux concours des écoles nationales d’art dramatique où ils sont traditionnellement sous-représentés.

Auditionnés dans leur région, 10 jeunes ultramarins sont sélectionnés pour entrer en classe préparatoire. Une formation rigoureuse qui leur permettra en fin d’année de passer les concours des écoles nationales. Certains d’entre eux n’ont jamais pris l’avion et découvrent l’hexagone et les rigueurs de l’hiver pour la 1ère fois…De cultures et de tempéraments différents, ces étudiants en théâtre expérimentent la vie collective et développent une incroyable solidarité.

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Tes Toits et Rêves! La 3ème Dimension.

Jusqu’au 15 décembre 2019. L’Artocarpe, Le Moule. 

Artiste, architecte (DESA), Gustave Bassières (Guadeloupe) est aussi à l’aise avec un pinceau qu’avec une guitare, qu’il prend souvent pour chanter le Blues, sous le nom d’O’Gus Mr Blues.

Gustave Bassières propose ici plusieurs séries dont « Le trait, à titre d’essai : dessins d’Art’chitecture ». Depuis les années 1970, L’artiste pense l’architecture en terme d’autonomie complète (en eau et en électricité notamment), respectueuse de l’environnement. Ses dessins nous transportent vers un imaginaire futuriste. Cet artiste total conçoit des constructions qui épousent notre environnement proche, y compris marin. Des îles flottantes aux tours végétales, l’architecture est prévue pour permettre une activité humaine harmonieuse, individuelle ou en collectif.

L’Artocarpe est heureux d’accueillir ce visionnaire de l’architecture qui nous permet d’envisager notre quotidien loin d’un système libéral onéreux. C’est le cas de Nicole, qui depuis 1993, a opté pour une « maison Bassières ». Elle partage avec nous son choix en nous dévoilant des clichés de sa maison individuelle : « la véritable autonomie commence sous son toit ! », lance-t-elle avec humour, en pleine grève du LKP alors que sa ville (Le Gosier) est sans eau et dans le noir total le soir venu.

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Les maires pourront mettre des amendes pour « constructions illicites » sur des terrains privés

Lors de l’examen du texte à l’Assemblée, les députés ont épargné les sans-abri des sanctions prises par les élus locaux.

Les députés ont achevé, tard dans la nuit du 21 au 22 novembre, l’examen du projet de loi engagement dans la vie locale et proximité de l’action publique, réservant à la fin des débats trois articles sur des points sensibles.

L’article 14 permet aux maires d’imposer une amende administrative de 200 euros par jour, dans la limite de 25 000 euros, aux « constructions, aménagements, installations ou travaux » illicites sur des terrains privés. Les associations qui défendent le droit au logement ont tout de suite alerté le ministre du logement, Julien Denormandie, et Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales, du risque de pénaliser des habitants ayant installé une caravane, un mobile home, une yourte sur leur terrain, en contradiction avec les règles d’urbanisme.[…]

Sébastien Lecornu a affirmé qu’il n’y avait aucun risque de sanctionner des personnes sans abri, le texte ne s’intéressant qu’aux cas de « méconnaissance des dispositions d’un permis de construire, de démolir ou d’aménager », rejetant les demandes des députés communistes et La France insoumise (LFI) qui souhaitaient le retrait de cet article.[…]

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Chlordécone aux Antilles: «L’État est le premier responsable»

Le chlordécone, un pesticide très polluant utilisé aux Antilles de 1972 à 1999 dans les plantations de bananes, a fait l’objet d’une commission d’enquête parlementaire qui doit rendre public son rapport le mardi 26 novembre 2019. Les réponses aux questions posées sont d’ores et déjà connues, et elles sont sans ambiguïté.

« Indéniablement, l’État est le premier responsable ». C’est la conclusion de cette commission d’enquête parlementaire qui s’est penchée sur les responsabilités et a clairement relevé des négligences de l’État.

► À écouter aussi : Le chlordécone, le pesticide qui empoisonne les Antilles

En 1972, le ministère de l’Agriculture avait accordé une autorisation de vente d’un produit à base de chlordécone alors que des rapports scientifiques montraient déjà la toxicité ce produit. Autre signal qui aurait dû alerter les autorités, l’accident survenu aux États-Unis dans une usine de fabrication de ce pesticide, et qui a eu des conséquences sanitaires sur les ouvriers exposés au chlordécone.

Réparations pour les victimes

Mais la commission précise que l’État n’est pas le seul responsable. Des industriels, des groupements de planteurs et même certains élus ont défendu l’usage du chlordécone qui a donc été utilisé aux Antilles pendant plus de vingt ans.

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L’éphéméride du 25 novembre

Le 25 novembre 2019 [marque] le 56ème anniversaire du début du procès de l’OJAM, l’Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique. Un demi-siècle plus tard que faut-il retenir de cet épisode de notre histoire qui reste méconnu ?
Jean-Marc Party • Publié le 27 novembre 2016 à 10h00
Lundi 25 novembre 1963, 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Sont cités à comparaître devant la Cour de sûreté de l’État, 18 jeunes martiniquais de 19 à 33 ans. Une femme et dix-sept hommes. Ils sont étudiants, enseignant, médecin, avocat, artiste-peintre, bijoutier, inspecteur des douanes, ouvrier. Ils risquent jusqu’à dix ans de prison pour « atteinte à l’intégrité du territoire ». Leur délit ? Avoir placardé le matin du Réveillon de Noël 1962, sur les murs de maisons et d’édifices publics, une affiche intitulée « Manifeste de la jeunesse de Martinique », se concluant par un slogan : « La Martinique aux Martiniquais ».

Ce 25 novembre 1963, s’ouvre le procès des militants de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique. OJAM : quatre lettres qui ont semé la panique parmi gendarmes et policiers durant de longues semaines, avant une série d’arrestations en février et mars 1963.

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Notre sororité contre la violence

— Par Isabelle Damico Alfonso – Leila Gonier pour Culture Égalité —
Dans le cadre de la 20e Campagne pour l’élimination des violences faites aux femmes, Culture Égalité, soutenue par le Collectif 8 Mars Martinique, a initié, ce samedi 23 novembre, un événement alliant performance artistique et manifestation participative. L’objectif était de sensibiliser et de conscientiser les femmes pour que les violences ne soient plus une fatalité.
La matinée a commencé par une appropriation créative de la place de l’Enregistrement. Des banderoles portant des phrases chocs aux couleurs vives interpellaient les passant·es sur des thématiques concernant les violences faites aux femmes. Et une vingtaine de militant·es les invitaient à participer à la fabrication d’un « plafond » coloré où chaque couleur revêtait un sens positif, soit quatre couleurs pour quatre combats : Femmes aux combats, Sororité, Société équitable, Joie et partage. La population s’est spontanément prêtée au jeu, chacun.e accrochant le ruban de son choix.
Puis, quatre artistes féminines d’horizons différents, issues de « Un OEuf, maison d’artistes », ont performé. Il s’agissait pour elles de mettre en scène les actes de violences conjugales quels qu’ils soient à travers une prouesse théâtralisée où les blessures et les coups étaient matérialisés par la peinture rouge.

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« Nos adolescents d’aujourd’hui », un livre de Julie Ostan-Casimir(*)

L’éducation bien-traitante contre le violence

Julie Ostan-Casimir est psychologue clinicienne, docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (1983), docteur en psychopathologie et psychologie clinique (2006).
Après Ces enfants en échec scolaire massif (2009), Adolescents dans la tourmente, Troubles des conduites et des comportements
(2013), L’éducation bientraitante contre la violence (2015), elle analyse dans Nos adolescent d’aujourd’hui l’épineuse question des adolescents.

Sur un plan général, les jeunes ne semblent pas bénéficier d’une place hospitalière dans nos sociétés. Le concept adolescent semble porter des représentations négatives. Ces jeunes feraient l’objet de stigmatisations d’adultes.
En Martinique, une partie de la population vieillissante, chimérique, regrettant le pays antan lontan, pourrait avoir tendance à porter un avis généralisé sur toute une classe d’âge. Actuellement, 58 % des adultes ont entre 20-64 ans et les plus de 65 ans représentent 17 %.
Les parents aussi appréhendent la période. « Mon Dieu ! disent certains. Comment vais-je le protéger des mauvaises fréquentations ? J’ai peur de la drogue pour lui. »

““Pour le salut des adolescents, pour le salut de leur immaturité,
ne favorisez pas leur accession à une fausse maturité
en leur transmettant une responsabilité
qui ne leur incombe pas encore,
même s’ils luttent pour l’obtenir.

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« Anquetil tout seul », adaptation et m.e.s. de Roland Guenoun

Du jeudi 28 au samedi 30 novembre 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Passionnant – Vibrant – Haletant
Dans la peau d’un grand champion Matila Malliarakis, acteur âgé de 30 ans.
À cet âge, son double de théâtre, Jacques Anquetil avait déjà remporté son cinquième tour de France.
Lui, Matilia Malliarakis, collectionne au Théâtre des titres d’interprétation.
Le jeu de la comédienne Clémentine Lebocey et du comédien Stéphane Olivié Bisson rend ce temps de théâtre impressionnant !
La performance physique et théâtrale de Matila Malliarakis « séduit même les moins fans de la petite reine », elle fait ressentir le dépassement de soi.
Se remémorer l’un des plus grands coureurs de tous les temps.
L’un des plus provocateurs également ; cet épicurien qui croque la vie à pleines dents, qui fume, mange des huîtres… souvent à quelques minutes du début d’une course voilà donc la trame de ce passionnant récit.
Malgré tout, Jacques Anquetil demeure l’éternel premier. Il est trop fort pour le public qui préfère huer l’homme plutôt que d’applaudir le champion.

« Ce spectacle est une totale réussite », ne le ratez pas !

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« Pwofitasyon. Luttes syndicales et anticolonialisme en Guadeloupe et en Martinique », par Pierre Odin

Le jury du prix Fetkann’ a attribué une mention spéciale à Pierre Odin pour son ouvrage « Pwofitasyon. Luttes syndicales et anticolonialisme en Guadeloupe et en Martinique » aux éditions La Découverte

Lorsque survinrent, au début de l’année 2009, de vastes mouvements de grève générale contre la vie chère à l’appel du Liyannaj Kont Pwofitasyon en Guadeloupe et du Kolectif 5-Févrié en Martinique, nombreuses furent les réactions d’étonnement face à la radicalité, l’ampleur et la durée de ces deux mobilisations. Que pouvait-il donc y avoir de si intolérable dans la cherté de la vie pour que, par milliers, les Antillais cessent le travail, descendent dans la rue et occupent les places ? Peu comprenaient, de l’extérieur, la volonté farouche de quelques organisations de travailleurs venues dénoncer la pwofitasyon, cette « exploitation outrancière, capitaliste et colonialiste », en exhibant publiquement les rouages les plus secrets de la machine qui semblait s’être alors enrayée.
S’appuyant sur une enquête sociologique et historique mêlant entretiens, observations de terrain et travail dans les archives, cet ouvrage revient sur le rôle du syndicalisme dans les mobilisations en Guadeloupe et en Martinique, depuis la période tumultueuse des luttes révolutionnaires et anticolonialistes des années 1960-1970 jusqu’à nos jours, et sur la grève générale de l’hiver 2009, moment demeuré ouvert à tous les possibles.

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« L’art et la race – L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières », par Anne Lafont

Prix « Fetkann! » de la recherche 2019

Anne Lafont, maître de conférences en histoire de l’art (directrice d’études à l’EHESS) a reçu le prix de la recherche pour son ouvrage « L’art et la race. L’Africain (tout) contre l’oeil des lumières » aux éditions des Presses du réel), Katy François, psychologue, et Didier Duroc (illustrations) ont reçu le prix de la jeunesse avec « Sous le quenettier de Mamy Ayuda » aux éditions Belbalan.

« L’art et la race – L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières », par Anne Lafont

L’historienne de l’art Anne Lafont livre une étude inédite sur les relations étroites et paradoxales de l’art et de la race à l’époque des Lumières. Une nouvelle voix dans les travaux actuels sur les questions de race, d’art, d’images et de colonies.
En se fondant sur un corpus d’œuvres d’art connues et moins connues, l’auteure revisite les Beaux-Arts au XVIIIe siècle sous l’angle de la représentation des Noirs, figures qui, non seulement, articulent savoirs anthropologiques et expériences esthétiques, mais aussi histoire du luxe métropolitain et histoire de l’esclavage colonial. Ce livre est fondé sur une recherche de plus de dix ans sur les formes qu’ont prises les figures de l’Africain et de l’Africaine dans l’art continental et colonial français d’avant l’imaginaire abolitionniste.

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« Plaidoyer pour l’universel », par Francis Wolf

Un texte précieux et puissant de Francis Wolff qui, contre le relativisme de notre temps, grâce à la limpidité des idées et la force des arguments, fonde un humanisme reposant sur l’universalité.
Jamais nous n’avons été aussi conscients de former une seule humanité. Nous nous savons tous exposés aux mêmes risques : changement climatique, crise économique et écologique, épidémies, terrorismes, etc. Mais alors qu’elle s’impose dans les consciences, l’unité de l’humanité recule dans les représentations : revendications identitaires, nationalismes, xénophobies, radicalités religieuses. L’universel est accusé de toutes parts : il serait oublieux des particularismes et des différences, en somme il serait trop universel. Ou il ne le serait pas assez, il ne serait que le masque du plus fort : du patriarcat (tous les hommes, mais pas les femmes), de l’Occident (tous les hommes, mais seulement les Blancs), ou de l’anthropocentrisme (tous les hommes, mais pas les animaux).
Contre ces replis, il faut que les idées universalistes retrouvent leur puissance mobilisatrice et critique. Contre la dictature des émotions et des opinions, défendre la raison scientifique. Contre l’empire des identités, refonder une éthique de l’égalité et de la réciprocité.

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Sciences sociales : nouveautés du 24 novembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures : nouveautés du 24 novembre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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L’éphéméride du 24 novembre

Le 24 novembre 2010 : Yves Tole est désigné Maître d’Art pour son savoir-faire en matière de Gwo-ka. Il est l’unique ultra-marin à recevoir ce titre.

Les métiers d’art sont un des laboratoires du futur. Dans leurs ateliers les quelques trente mille artisans d’art français s’ingénient à restaurer, reproduire, réparer et créer les objets d’art.

Les restaurations des tableaux du Louvre ou du dôme des Invalides, les statues du Jardin des Tuileries ou les broderies des collections de haute couture et vitraux de la cathédrale de Chartres…
Le travail des Maîtres d’Art est partout dans notre vie quotidienne.

Les œuvres des Maîtres d’Art sont quelquefois anonymes ; ceux-ci s’effacent souvent derrière l’artiste et pourtant, sans eux, rien de ce qui charme notre regard ne serait possible. C’est pour mettre en lumière le talent des artisans de l’art que le titre de Maître d’Art a été créé ; c’est également pour rappeler que les éléments et signes de notre culture, musée, monuments, musique, livre, théâtre, sont aussi les résultats de savoir-faire exceptionnels. Chaque œuvre, qu’elle soit liée à la restauration du patrimoine où a la création contemporaine est souvent unique ; elle mobilise une incomparable compétence technique alliée à une capacité d’intervention sans cesse sollicitée.

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