Roland Sabra

La fin du roman des « 4 serpents »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le drapeau aux 4 serpents est supprimé. C’est la première décision concrète prise le président de la république lors de sa récente visite à la Martinique. Elle a été prise le soir même où Victor Monlouis-Bonnaire, l’animateur du Blog MAKAKLA, a interpellé Emmanuel Macron. C’est ainsi qu’entre peut-être dans l’histoire l’homme dont la question avait fait passer quelques frissons sur les lieux de la conférence de presse, et au-delà. D’ailleurs, on n’a pas beaucoup entendu de réactions à cette décision parmi les principaux leaders politiques. A l’exception du député Serge Nilor, l’auteur d’une intervention à ce sujet à l’assemblée nationale et non suivi d’effet. Il s’est fait brûler la politesse par celui qui se considère comme un militant de la MARTINIQUE.

Le 30 juin dernier, dans un article publié sur ce site, j’écrivais qu’ « il n’est pas difficile de convaincre les Martiniquais du rejet de l’emblème aux 4 serpents. Ces animaux étant loin de bénéficier de la côte d’amour des Antillais, les détracteurs de cet insigne marchent sur du velours (…) même si l’image de ces reptiles n’a pas toujours véhiculé que des références négatives.

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« Le grand combat », de Ta-Nehisi Coates

Résumé :
«Je me réveillais enfin, avide de comprendre.»À West Baltimore dans les années 1980, les gangs et le crack sont le seul horizon des gosses du quartier. Ta-Nehisi est voué lui aussi à devenir un bad boy. Mais son père Paul, ancien Black Panther passionné de littérature, lui fait découvrir Malcolm X et James Baldwin. C’est une révélation. L’adolescent rêveur, égaré dans les frasques d’une famille hors norme, se jure d’échapper à son destin.Épopée lyrique aux accents hip-hop, portée par l’amour et l’ambition, Le Grand Combat est l’histoire magnifique d’un éveil au monde, un formidable message d’espoir.

Ta-Nehisi Coates
ISBN : 2290148504
Éditeur : J’AI LU (16/05/2018)

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Chlordécone : des mesures pour la santé et l’agriculture…

Santé, agriculture, cartographie des sols contaminés, les pouvoirs publics ont annoncé jeudi à l’issue d’un colloque scientifique de deux jours en Martinique, à Schoelcher, des mesures pour lutter contre la pollution au chlordécone, pesticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé aux Antilles.

Le préfet de Martinique Franck Robine a notamment annoncé lors d’une conférence de presse, qu' »un programme spécifique de suivi des femmes enceintes (…) sera lancé en Martinique d’ici la fin de l’année ». Le chlordécone est soupçonné d’avoir des conséquences graves sur la grossesse et le développement des enfants.

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U.F.M. : l’espace Jane Lero s’anime !

A partir d’octobre 2018, l’Espace Jane Lero de l’UFM devient un lieu d’information, de rencontres, d’expression, de débats avec des animations régulières : ateliers, expos, rencontres artistiques et culturelles.. Les portes sont grandes ouvertes aux femmes ou aux femmes et aux hommes selon l’animation !

Après notre 1ere expo de la saison « Regards sur L’IVG chez nous et dans le monde » jusqu’au 16 octobre, l’UFM vous propose 2 RENDEZ-VOUS REGULIERS MENSUELS OUVERTS à TOUTES LES FEMMES à l’Espace Jane Lero, au 17 rue Lamartine, :

-Atelier juri-pratique DWA FANM : Un thème différent chaque mois, pour s’informer sur des questions de droit pratiques avec une des avocates de l’UFM, Maitre Nathalie Driguez

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Groupe d’ Entraide Mutuelle Sud : recherche villa de toute urgence

Appel à la solidarité martiniquaise

L’association EQUINOXE, qui regroupe les familles de personnes souffrant de troubles psychiques, notamment de schizophrénies et Troubles bipolaires, a déjà créé 2 GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) à la Martinique (Centre et Nord Atlantique).

L’association est porteur du projet d’un 3ème dans le sud, et pour cela, nous avons besoin de vous urgemment car nous sommes en recherche active d’une location ou prêt d’une villa (minimum 4 pièces, avec véranda et si possible jardin) pour l’accueillir, de préférence sur les communes de Sainte-Luce, Rivière salée, Marin, proche du bourg.

Pour vos propositions, contact 0696 44 99 22 ou mail yolene.dev@wanadoo.fr

C’est quoi un GEM ?

Les GEM, financés par l’Etat, sont des dispositifs d’accueil de jour qui accueillent des personnes en souffrance psychique. L’accompagnement social proposé au GEM a pour objectif final le rétablissement de ces personnes.

Quel accompagnement offre-t-il ?

Le GEM offre une aide et un soutien pour reprendre un parcours de vie le plus normal possible.

Sa fréquentation vise à sortir de l’isolement les personnes concernées, et à les inscrire dans une démarche d’autonomie la plus large possible.

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« Tribulations archipéliques », vues par Patrick Mathelié-Guinlet

J’ai la mémoire de l’escalier
qui ne va nulle part.
En redescendant ses supermarches,
je me souviens de l’île
mais lorsque je te décode,
Martinique, tu te barres !

Archipel de visions émergentes
volcaniques, magmatiques, bouillonnantes,
explosives !
Points chauds
entre le ciel et l’eau…

Kaléidoscope d’ethnies, de cultures et de couleurs de peau,
rencontres, croisements, métissages,
fusions, échanges, transmissions,
la créolité du “tout-monde”
reflétée dans des miroirs
comme en les yeux de l’autre…

Les valises de l’exîle sont posées,
au voyage invitation
d’un peintre qui a changé de palette.

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Karima Lazali: «Le colonisé est d’abord et avant tout un possédé»

Le trauma colonial 
Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’oppression coloniale en Algérie

Karima LAZALI

Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient∙e∙s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d’un demi-siècle après l’indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France.
Elle montre ce que ces « blancs » doivent à l’extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n’a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom… La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu’à falsifier le sens de l’histoire. Et en cherchant à détruire l’univers symbolique de l’« indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : « Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne » (Mohammed Dib).

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L’autre Césaire : Suzanne, lumineuse dissidente

— Par Dominique Daeschler —

En fond d’un plateau noir, de dos, trois femmes accoudées à une table de bar, nous offrent, sur un air jazzy mâtiné de lumières tamisées, la vision de postérieurs joliment gainés. Atmosphère ! Atmosphère ! La volteface n’en est que plus saisissante !
En s’avançant sur le devant de la scène avec table et sièges, le temps d’un verre partagé, elles saisissent à bras le corps le verbe de Suzanne Césaire, proche des surréalistes et plume acérée de Tropiques.
C’est dans les écrits de dissidence que Daniel Maximin (auteur d’un livre sur Suzanne Césaire) s’est plongé pour constituer ce qui fait spectacle. Bonne pioche. Hassane Kouyaté, pour servir sa mise en scène les a assemblés à sa guise, prenant comme point de départ la terre insulaire.
L’écriture de Suzanne Césaire est dansante, imagée dans la forme, maniant la formule et l’incise. C’est sans détours ni ménagements qu’elle trace l’histoire de « sa » Martinique, nous faisant entrer, presque par effraction, dans sa terre. Odeur de la canne, chant du pipiri, luxuriance de la végétation : : on est loin d’un exotisme de carte postale.

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Journée Mondiale du Refus de la Misère

Refus de la misère : investissons dans l’éducation

— Par Aide & Action —
A l’occasion de la Journée Mondiale du refus de la misère (17 octobre) , Aide et Action rappelle l’impérieuse nécessité d’investir dans l’éducation afin de doter tout un chacun des compétences nécessaire pour s’insérer et s’intégrer dans un monde professionnel en constante évolution.
Bonne nouvelle sur le front du combat contre la misère : la pauvreté a drastiquement reculé depuis les années 1990 pour atteindre en 2015 un plus bas historique. Le taux mondial de pauvreté a ainsi chuté de 36% en 1990 à tout juste 10% en 2015 (soit 736 millions de personnes dans le monde vivant avec moins de 1.90 dollars par an). Il devrait, selon la Banque Mondiale, (Poverty and Shared Prosperity 2018: Piecing Together the Poverty Puzzle, 2018) atteindre 8.6% en 2018. Un plus bas historique.
La pauvreté au plus bas dans le monde
Les réjouissances ne sont toutefois pas de mises. Si de moins en moins de personnes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, le rythme de baisse des taux de pauvreté est lui en train de ralentir, les politiques publiques et les aides mises en place ne parvenant pas à atteindre les populations les plus marginalisées et les plus éloignées de l’emploi.

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Pour une Martinique sans pesticides.

— Par le professeur Gilles-Éric Séralini, Université de Caen-Normandie —
Je voudrais tout d’abord saluer toutes les Martiniquaises et les Martiniquais, sans exception, parce que vous avez un merveilleux pays qui a besoin d’être dépollué d’urgence afin de retrouver la splendeur qu’il mérite.

Jusqu’à ce jour, les multinationales, ils s’en sont servies comme déversoir de leurs stocks sur la production agricole de votre Martinique qui pourrait être absolument sublime avec ses fruits, ses végétaux et ses légumes.

Des problèmes politiques ont permis, dans le cadre de l’agriculture intensive, ce laisser-faire dans les pratiques agricoles. Vous pourriez faire tout pousser chez vous, bien plus que la canne à sucre ou la banane et atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Nous travaillons depuis des années avec l’association écologique Pour Une Martinique Autrement (PUMA), qui a bien raison d’insister sur le problème des cocktails de pesticides. Nous avons découvert que ce n’est pas simplement le Chlordécone qu’on a utilisé en Martinique, il n’a jamais été épandu seul, mais avec des poisons non déclarés dans ses bidons ; comme pour le Roundup, le principal pesticide du monde, ou le Paraquat, le DDT et de bien d’autres produits très toxiques qui l’ont accompagné.

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Fantômes Caraïbes par Hugues Henri

Du 19 au 28 octobre 2018 à la Villa Chanteclerc à Fort-de-France

La Collectivité Territoriale de Martinique a le plaisir de vous inviter à cette exposition d’Hugues HENRI, qui aura lieu à Fort-de-France du 19 au 28 octobre 2018, à la villa Chanteclerc, (route de Didier). Cette exposition perpétue la recherche par cet artiste d’un retour des Caraïbes, ces « Indiens » ethnnocidés, pour la plupart disparus à l’exception des survivants dans la réserve de la Dominique et des îles Karifugas le long du Belize. Il s’agit d’une fiction artistique, non d’une reconstitution basée sur des recherches scientifiques, historiques, archéologiques, ethnologiques et anthropologiques.

Les moyens utilisés par Hugues Henri sont traditionnellement plastiques et picturaux pour les 30 toiles sur chassis peintes à l’acrylique et à l’huile, mais aussi composites à travers les séries de 30 photomontages numériques imprimés sur toile.

La finalité n’est pas de fabriquer des images postmodernes vides de sens, mais de permettre ce « retour fictif mais sensible » des Fantômes caraïbes. Dès lors ils émergent autour de nous, dans nos décors quotidiens et lieux de mémoire, avec leur aura, leurs regards et leur présence qui retrouvent leurs places dans notre présent désincarné et consumériste.

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Parutions : nouveautés du 15 octobre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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« Gouverneurs de la rosée » : de la difficulté à passer du roman au théâtre

— Par Térez Térry —

Jeudi soir, c’est à un rendez-vous émotionnel que Tropiques Atrium nous invitait à assister, en ouverture de saison, avec l’adaptation théâtrale et la mise en scène de Daniel Marcelin du roman « Gouverneurs de la rosée » de Jacques Roumain publié en 1944. On pouvait se réjouir de voir arriver au théâtre un public ayant la nostalgie d’un roman qui les avait séduits alors qu’ils étaient encore étudiants.

C’est donc un véritable challenge que s’est donné Daniel Marcellin, comédien, publiciste, dramaturge et metteur en scène haïtien, de vouloir passer d’un roman aussi riche en description et en événements au théâtre. Dans ce cas précis, les difficultés liées aux contraintes d’écriture étaient nombreuses : jongler avec la durée, le nombre de personnages, les décors, les accessoires, les costumes, les transitions… garder la langue de l’auteur.

Daniel Marcellin a choisi de commencer par la fin du roman et d’en garder les personnages clés et leurs dialogues en faisant fi des descriptions. Quelques insertions narratives ont été incluses dans les dialogues des comédiens. Le décor minimaliste participait à souligner la dramaturgie du propos.

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Idéologies de camouflage à la C.T.M.

Par Roland Tell —

Infidèles à leurs principes, les partis, constituant l’alliance de gestion à la CTM (droitistes, centristes, indépendantistes) mènent, de plus en plus, une politique de ressentiment contre le monde social martiniquais. Que d’antagonismes engendrés ici ou là par un régime sans précédent de licenciements, particulièrement significatifs, et premièrement déterminants, s’agissant de l’idéal historique envisagé, donc de son image prospective, à laquelle aspirent les tenants majoritaires de l’alliance au pouvoir. Sommes-nous déjà dans la phase utopique du séparatisme, préparant les réalisations temporelles futures ? En effet, sans avoir jamais fourni une explication du contenu de sa politique à la CTM, le Président Exécutif, particulièrement cynique, ne cesse de condamner la lourdeur des effectifs de la Collectivité, oubliant que ce n’est pas sa conscience de partisan, qui détermine la vie humaine à la Martinique, mais ce sont les conditions et les formes de vie, les besoins, les tendances du peuple martiniquais, qui, seuls, déterminent la conscience collective, de plus en plus conditionnnée par l’éducatif, l’économique, le social.

La doctrine des trois idéologies, composant la majorité à la CTM, cherche à isoler, de plus en plus, l’individu martiniquais dans une forme de prolétariat, se référant, plus que jamais, à un chef-dictateur, seul porteur d’espérance dans une Martinique de la nécessité.

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« Trois ruptures » : trois fois non !

— Par Roland Sabra —

C’est Remi de Vos l’auteur de la pièce « Trois ruptures » qui le dit : « La part de l’humour dans mes pièces est parfois mal comprise.» Assertion vérifiée au T.A.C. ce 13 octobre 2018 lors de la dernière représentation à Fort-de-France de la mise en scène réalisée par Othello Vilgard, Peut-être l’auteur devrait-il avoir toujours en tête l’aphorisme que Guy Desproges qui face à l’inévitable question Peut-on rire de tout ? répondait : « Oui, mais pas avec n’importe qui. Mieux vaut rire d’Auschwitz avec un Juif que jouer au Scrabble avec Klaus Barbie. ». La pièce évoque, comme souvent chez l’auteur la violence conjugale qu’il conçoit comme un reflet de la violence sociale. On peut soutenir la thèse inverse. La violence sociale s’enracine dans une violence conjugale, hétérosexuelle dans son immense majorité. Les rapports de domination hommes/femmes sont prototypiques des rapports de pouvoirs qui structurent l’édifice social.

Trois types de ruptures donc dans la pièce. Tout d’abord une femme prépare un « délicieux repas d’adieux » au mari qu’elle quitte. Elle ne supporte plus sa chienne. En guise de vengeance, l’homme, l’attache sur une chaise et l’oblige à manger la pâtée de l’animal.

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Les manifestations autour du matrimoine de la Martinique

— Par Culture Égalité —
A Culture Egalité, nous avons décidé, depuis plusieurs années, de célébrer le Matrimoine à côté du patrimoine. Honorer le matrimoine c’est rendre visible l’héritage des femmes, leur contribution au développement social, politique, économique, de notre société. C’est permettre à leurs descendantes d’aujourd’hui et de demain de connaître l’histoire de leur aïeules, de s’identifier à elles pour continuer à œuvrer et à porter leur pierre à un monde d’égalité et de justice. Mais c’est aussi amener leurs descendants à mieux évaluer le rôle des femmes dans la construction de notre pays et donc à réévaluer la place qui leur revient dans notre société… afin que celle-ci marche enfin sur ses deux jambes !
 

 C’est ainsi que nous avons commencé à sortir de l’oubli les femmes qui ont fait notre histoire et notre société : l’intellectuelle militante Suzanne Roussi Césaire, ainsi que sept Rebelles et Marronnes… Pour cette saison, l’Axe Matrimoine vous propose deux nouvelles manifestations :

 

Une caravane historique  en Hommage à

o   TINE, la libre de savane, et MONIQUE, toutes deux de l’habitation SPOUTOURNE

o   Laurence MARCLAY, ouvrière de 19 ans sur l’habitation BASSIGNAC.

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Robert Saé : contributions au débat d’idées

— Par Robert Saé —

1 – Pawol an bouch pa chaj*1 !

Quel dirigeant politique n’a-t-on pas entendu répéter que « vu la gravité des problèmes, il y a urgence que tous se mettent autour d’une table, au-delà des divergences, pour travailler dans l’intérêt du pays ! » ?

Comment comprendre, alors, le lamentable spectacle auquel nous assistons dans la réalité ? Violences verbales*2 récurrentes entre adversaires politiques, attaques personnelles impitoyables contre des individus sans aucune considération de l’impact sur leur famille, défense fanatique de dirigeants quels que soient les déviations et les excès commis par ceux-ci ! Tout cela venant d’une élite censée représenter et guider le peuple ! Le plus déroutant est que de telles dérives concernent des responsables de tous bords : droite, gauche autant qu’indépendantistes. Qu’est-ce donc qui explique ce climat délétère qui est un obstacle majeur à l’émancipation de notre peuple et à son engagement dans une construction collective ?

Avant toute chose, il convient de rappeler que les divisions et la dégradation du débat politique que nous subissons, ne sont pas propres à notre pays. Il en va de même dans pratiquement tous les pays du monde :

– Parce que les « élites » ne sont pas immunisées contre la culture mondialisée vulgarisée par les médias occidentaux, qui nourrit l’individualisme, la compétition, la violence et flatte tous les bas instincts qui sommeillent chez les individus.

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«Sexe, Race et Colonies» est bien un ouvrage d’histoire

— Par Gilles Boëtsch, directeur de recherche émérite, CNRS —
Le livre qui entend démontrer comment la puissance coloniale s’est aussi exercée par la domination sexuelle suscite de vives réactions : en publiant de nombreuses images de femmes humiliées, il en réactiverait la violence. L’anthropologue Gilles Boëtsch, un des codirecteurs de l’ouvrage, défend un travail de recherche : on ne peut pas déconstruire le passé colonial sans voir, comprendre et critiquer ces images.
Tribune. En réponse à quelques détracteurs de notre travail, comme Philippe Artières (Libération, le 1er octobre) ou Daniel Schneidermann (Libération, le 8 octobre), «Sexe, race et colonies» (éd. la Découverte) est bien un ouvrage d’histoire et d’anthropologie – un ouvrage de sciences humaines et sociales, dont le matériau d’étude est l’image – et non… un livre pornographique. Ce livre est le fruit de la collaboration de 97 chercheurs et spécialistes reconnus pour leurs travaux sur l’histoire de l’esclavage, du colonialisme, de la sexualité ou du corps. Des chercheurs travaillant dans plus de 30 universités ou laboratoires dans le monde entier. Leurs contributions respectives, réparties en 20 articles et en plus de 120 notices, sont illustrées par des sources iconographiques diverses : gravures, peintures, illustrations, affiches, cartes postales, photographies de la culture matérielle, archives anthropologiques et ethnographiques provenant d’institutions muséales européennes ou de collections privées.

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« Sainte Dérivée des trottoirs » de Faubert Bolivar, m.e.s. Alice Leclerc, avec Vladimir Delva

— Par Alvina Ruprecht —

Cette nuit-là, devant le parvis de la cathédrale de Limoges, le public festivalier a participé à un événement à la fois insolite et époustouflant. Au son du battement des tambours accompagné de musique de l’église chrétienne, deux figures masquées sorties de l’ombre nous invitent à les suivre vers le Jardin de l’ Évêché…

Nous voilà du coup, devant un tas de déchets – canettes, vieux papiers, surfaces brillantes, filets de pêcheurs qui se se met à remuer alors qu’une lumière rougeâtre émane de cet « autel » posé à l’entrée du jardin. Une figure éclaboussée de détritus émerge de ce tas d’ordures, vomissant, crachant, jurant, hurlant en français et en créole, maudissant ses origines, sa mère, Jésus et l’éclopé qui était son père, sa manière de dénoncer la bêtise et la pauvreté dans le monde. Voici une nouvelle résurrection d’une apparence christique peu commune; un corps maigre, carnavalesque, trainant derrière elle tout le poids de toutes les souffrances et les obscénités du monde. L’acteur est magnifique mais la figure fait peur et le public est tétanisé devant la ‘Sainte Dérivée qui entreprend son calvaire syncrétique à travers le jardin de Christ où nous découvrons un monde de folie, de délire, de chaos dans la fête.

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« Gouverneurs de la rosée », de J. Roumain, adaptation et m.e.s. de D. Marcelin

 — Par Roland Sabra —

« Roméo et Juliette » entre obscurantisme et lutte pour la survie.

Traduit dans de nombreuses langues, transposé au cinéma par deux fois, très souvent adapté au théâtre le roman de Jacques Roumain est aujourd’hui un bien universel, intemporel et à ce titre le combat autour de l’eau autour duquel il s’articule est d’un actualité… brûlante.

Manuel est de retour à Fonds Rouge, après dix années passées à Cuba au cours desquelles comme ouvrier agricole, il a découvert la lutte des classes et ses combats perdus, gagnés, toujours recommencés. Il retrouve un pays fracassé, traversé par des conflits sanglants, des haines immuables, un pays déboisé, asséché, vidé de sa substance par le passage d’une économie pré-capitaliste, caractérisée par une propriété communale des terres, des valeurs de solidarité, de paix, de concorde et d’entraide symbolisées par le coumbite, à une économie de l’appropriation avec le partage des terres et ses conflits consubstantiels. Les sources ont disparu. Les champs ne sont que poussière et misère. Ce temps n’est plus où « on vivait tous en bonne harmonie, unis comme les doigts de la main et le coumbite réunissaient le voisinage pour la récolte ou le défrichage »

Manuel revenu de l’ailleurs, comme figure d’une altérité pourtant familière, tel un Christ noir combattant l’obscurantisme et la résignation se veut par sa parole et par son geste le ré-unificateur de la communauté.

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Ordinateurs, tablettes, smartphones : contre les rançongiciels, que faire ?

Vous venez de lancer sur votre ordinateur, votre tablette ou encore votre smartphone un programme malveillant ? Et votre appareil est maintenant bloqué à cause d’un rançongiciel (ransomware) qui vous réclame de l’argent pour retrouver un usage normal de votre appareil ? Que faire ? Service-public.fr vous explique comment réagir !

En cas de blocage de votre ordinateur, tablette ou smartphone à cause d’un rançongiciel , il vous est demandé de fournir une certaine somme d’argent en échange de la clé de déchiffrement qui devrait permettre de restaurer les fichiers rendus inaccessibles (documents de travail, photos de vacances, musique…). Face à cette situation, Service-public.fr vous recommande :

  • de signaler d’abord le chantage dont vous êtes victime en ligne sur le site www.internet-signalement.gouv.fr  ;
  • et de porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie.

Pour vous aider ensuite face à ce type de situation, Service-public.fr vous recommande de consulter le site www.nomoreransom.org , véritable interface entre les victimes et les fournisseurs d’outils et de solutions pour le déblocage et/ou le déchiffrement de vos fichiers bloqués.

  Rappel :

Néanmoins, avant tout problème, pensez à protéger vos appareils :

  • en installant un antivirus et ses mises à jour ;
  • en mettant en place un logiciel anti-spam ;
  • et en nettoyant régulièrement votre appareil de ses fichiers temporaires.

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Contribution à l’avancée de la langue créole. Notre rapport à la langue

—Par Fernand Tiburce Fortuné —

Selon ULLMAN, « tout système linguistique renferme une analyse du monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celles d’autres langues ou d’autres étapes de la même langue. Dépositaire de l’expérience accumulée de générations passées, il fournit à la génération future une façon de voir, une interprétation de l’univers ». (1)

C’est pourquoi, selon nous, la relation à notre langue est une relation à la terre, donc à la poésie, donc à la création. Elle est par conséquent une relation à la mère, un cordon ombilical essentiel qui nous singularise, et en même temps nous préserve de la solitude.

La langue s’exprime alors comme patrimoine, c’est-à-dire comme un lieu non clos où s’engrangent drus, les temps forts de notre vécu. Dans ce contexte, le parler d’un peuple signifie volonté d’amour et acte de fidélité.

La langue, c’est nous-mêmes, mais c’est encore le contact, la présence, l’existence même de l’Autre. En effet, toute langue est à un certain degré ce mouvement multiforme vers une fraternité partageable, une communauté à essentialiser.

Comment ne pas aimer sa langue ?

Pourquoi tenter d’ériger un «mur de la honte» entre sa langue et soi-même ?

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Le critique, l’artiste et son public…

Un atelier de critique dramatique, sous la direction de Jean-Pierre Han, est organisé ces jours-ci par Tropiques -Atrium. En juin 2006 R. Sabra publiait un article autour de ce thème dans « Le Naïf. En voici le début.

— Par Roland Sabra —
Le plus simple serait de compter le nombre d’entrées, le chiffre d’affaires généré par un spectacle. On saurait ainsi facilement quels sont les bons, les moins bons et les mauvais. C’est ce que font les marchands de culture dans un rabattement du qualitatif sur le quantitatif. Triomphe de la bipolarité. Axes orthonormés, le temps en abscisse et le chiffre bien ordonné pour un profit maximisé. Mais on peut croire que la culture n’est pas une marchandise… comme une autre et que le succès en la matière résulte d’une alchimie entre l’artiste, son public et un prescripteur, le critique. Le critique peut être académique, il est alors dans une position d’expert, mais dans ce cas son impact auprès du public est limité. Il peut être journaliste, le plus souvent, donc inséré dans une logique économique, celle du groupe de presse auquel il appartient.

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天下 « Tianxia, tout sous un même ciel », de Zhao Tingyang,

— Par Michel Pennetier —

Imaginons un gouvernement mondial, sans extériorité. Tout ce qui est sous le ciel, la terre avec ses habitants, la nature, est englobé dans un système de gouvernance qui synthétise les aspirations de tous les êtres. Les états tels qu’ils existent aujourd’hui sont regroupés en fédérations régionales porteuses d’une certaine civilisation (L’Europe en est un exemple). Les fédérations sont représentées auprès du gouvernement mondial. Chaque niveau se gouverne lui-même dans le cadre du niveau supérieur si bien que le niveau mondial est l’ultime législateur des relations entre les fédérations et des états entre eux au sein d’une fédération. A l’intérieur d’un état, on peut aussi distinguer un niveau local (la commune) la région et l’état si bien que le niveau le plus local s’inscrit dans la convergence d’une politique mondiale pour le bien de tous. Tout le système bancaire grâce à internet est orienté vers la satisfaction équitable des besoins à travers la planète.

Une telle structure suppose une éthique. Il s’agirait de passer de la politique de puissance à une politique de coopération, selon le principe que ce qui est bénéfique au niveau mondial l’est aussi à chaque membre de la communauté mondiale.

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« Création et engagement », présentation du livre de Dominique Berthet

À l’ESPE vendredi 12 octobre 2018 à 18h 30

La Bibliothèque Schœlcher vous invite à la rencontre autour de l’ouvrage « Création et engagement » publié sous la direction de Dominique BERTHET.

L’engagement dans le domaine de la création renvoie à deux aspects. Le premier est inhérent à la création en tant que telle dans la mesure où le créateur s’investit, s’implique dans son projet et dans sa pratique. Créer c’est donner naissance à quelque chose qui n’existait pas avant. Pour cela s’exerce une double action : de la pensée et du corps. La création est souvent présentée comme un combat dans lequel l’artiste se confronte au matériau, au support, aux composants, à l’espace, etc. L’inattendu, le hasard, l’accident perturbent parfois le projet et l’intention du créateur qui est alors amené à prendre en compte ce qu’il n’avait pas prévu. La création résulte d’un engagement total de celui qui donne forme à cette « chose » nouvelle.

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