—Par Jean-José Alpha —
En retrouvant Joby Bernabé au Théâtre Frantz Fanon de l’Atrium lors du « jédi mizik » du Cmac, le 16 mai dernier, ce ne sont pas seulement les métaphores lyriques lâchées sensuellement en créole, qui donnent sens à la rencontre avec le poète martiniquais, mais aussi le souffle de sa musique qui court sur la peau en ondes électriques énergisantes comme ces dubs poètes mal-connus de nous, LKJ (Linton Kwesi Johnson), Oku Onuora (Orlando Wong) ou Last poets.
Quatre vingt minutes de bonheur offertes à son public par un type qui dit, chante et danse les rythmes des cultures du Sud avec la souplesse des corps qui se meuvent en postures décalées, en étranges extensions ailées pareilles aux envolées de kayali qui se jouent de la pesanteur des oppressions sociales ; et puis cette voix, singulière, burinée par le soleil des pêches du large des solitudes intemporelles.