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Alain Mabanckou : « Le racisme n’est qu’un département de la lutte des classes »

Entretien. L’écrivain franco-congolais publie Rumeurs d’Amérique, un essai vagabond dans lequel il explore les États-Unis qu’il connaît, en sa qualité de professeur de littérature francophone, depuis de nombreuses années, à la prestigieuse université de Californie. Il y est question de la condition des Noirs, de son statut d’étranger de couleur, qui évolue dans un milieu d’intellectuels, et de beaucoup d’autres choses encore…

Alain Mabanckou, à la tête d’une œuvre considérable, où le roman côtoie l’essai et la poésie, est l’auteur, entre autres, de Verre cassé, Demain j’aurai 20 ans et  le Sanglot de l’homme noir. Titulaire de nombreuses récompenses littéraires (en 2006, le prix Renaudot pour Mémoires de porc-épic), il est professeur de littérature francophone à l’université de Californie. Il publie Rumeurs d’Amérique, aux éditions Plon.

Ce livre a l’allure d’un essai itinérant composé comme un journal de bord…

Alain Mabanckou Je retiens la formule de « journal de bord ». Je voulais passer d’un sujet sérieux à un sujet léger, d’un sujet complexe à un autre, inextricable. Ce livre part de l’Amérique et s’y termine, avec des bifurcations en Europe (en France) et en Afrique, afin de cerner les contours de mon parcours tricontinental.

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Alain Mabanckou « Pour être entendu, il faut être du cercle »

— Entretien réalisé par Lionel Decottignies —

alain_mabanckouL’écrivain congolais occupera la chaire de création artistique du Collège de France. Cette haute distinction est une première pour un romancier. L’auteur de « Verre cassé » profitera de cette « tribune » pour mettre à l’honneur la littérature africaine. Parallèlement, le Salon du livre de Paris, du 17 au 20 mars, rend hommage à Pointe-Noire, sa ville de naissance.
HD. Votre entrée au Collège de France est-elle un signe de fierté ?
ALAIN MABANCKOU. Il est important demontrer que les écrivains doivent être pris au sérieux et méritent de participer aux débats intellectuels. L’exégèse de la littérature est trop souvent confiée aux spécialistes, aux agrégés. Les praticiens et les créateurs en sont souvent exempts. En ce sens, cette nomination me touche.

HD. La France traverse une crise et une crispation identitaires. Votre nomination est un symbole ?
A. M. J’ose croire que mon introni-sation repose sur ma qualité d’écrivain. Si l’on m’avait choisi pour mes origines africaines, je serais sorti froissé. La littérature se définit non pas par les origines, mais par l’univers que l’auteur apporte au débat.

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Alain Mabanckou retourne au Collège… de France

— Par Frédérique Briard —
alain_mabanckouA 49 ans, Alain Mabanckou, l’enfant terrible de la littérature francophone, prix Renaudot 2006, vient d’être nommé au Collège de France. Le romancier, essayiste et professeur occupera, à compter de mars 2016, la chaire de création artistique. Rencontre.

Marianne : Vous allez enseigner dans l’une des plus célèbres institutions françaises. Une nouvelle corde à votre arc ?

Alain Mabanckou : Oui, même si cela fait treize ans que j’enseigne aux États-Unis. J’ai d’abord enseigné à l’université du Michigan, et depuis 2007 je suis professeur titulaire à Ucla, l’université de Californie à Los Angeles. Je suis par conséquent un fonctionnaire de l’Etat de Californie. Je suis en quelque sorte inamovible.

Je m’occupe de la littérature d’expression française venue de l’Afrique noire, mais j’ai tendance à lui associer l’enseignement de la littérature française, car je soutiens que cette littérature négro-africaine est aussi née en réaction à un certain classicisme de la littérature française. Il existe une filiation entre les deux, la littérature de l’époque coloniale a nourri la perception que l’Europe avait de l’Afrique, mais aussi celle que les Africains avaient de l’Europe.

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Alain Mabanckou, de Porc-Épic à Petit Piment

– Par Janine Bailly –

alain-mabanckouAlain Mabanckou a annoncé fin novembre sa nomination au Collège de France, à la chaire annuelle de Création artistique. Il sera le premier écrivain à occuper ce poste. Le 17 mars prochain, il donnera sa leçon inaugurale, suivie une semaine plus tard de cours et séminaires ouverts à tous. Écrivain-enseignant franco-congolais né à Pointe-Noire, Alain Mabanckou a remporté en 2006 le prix Renaudot pour Mémoires de Porc-Épic, qui l’a fait connaître du grand public. En août 2015 est paru au Seuil son dernier roman, Petit Piment. 

Petit Piment, c’est au Congo l’histoire d’un enfant qui apprend à grandir, apprentissage conté de l’orphelinat où il fut abandonné jusqu’à l’hospice où se finiront ses jours… la boucle se refermant sur cette parenthèse enchantée/désenchantée qu’est toute vie, puisqu’aussi bien l’asile final est venu remplacer l’ancien orphelinat en ce même lieu détruit !

Et c’est bien de destruction qu’il s’agit, destruction d’un pays voué aux luttes entre ethnies comme aux aléas de la politique — défilent alors sous les yeux de Petit Piment tous les régimes possibles —, destruction des lieux autant que des êtres.

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Alain Mabanckou : « Petit Piment »épice la grande Histoire

— Entretien réalisé par Muriel Steinmetz —

petit_pimentJeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.

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Y a-t-il une littérature noire ? Le dialogue Laferrière-Mabanckou

laferriere_mabanckouJanvier 2016. A Los Angeles, assis sous un tableau du grand artiste congolais Marcel Gotène, l’énergique romancier de «Black Bazar» manipule un bouquin austère: «le Collège de France. Cinq siècles de recherche libre». C’est pour préparer sa propre entrée au Collège. Alain Mabanckou vient d’y être élu à la chaire annuelle de création artistique, qui avait jusqu’ici accueilli des gens comme les compositeurs Pascal Dusapin et Karol Beffa, le paysagiste Gilles Clément, ou encore l’artiste Anselm Kiefer. Lui sera le premier écrivain. Il prononcera sa leçon inaugurale le 17 mars.

« Ils t’ont donné le kit d’entrée?, rigole Dany Laferrière, qui de son côté a été reçu l’an passé sous la Coupole, en habit vert et en présence du président de la République. C’est bien, il faut étudier. Moi je devrais, parce que depuis que je suis à l’Académie, je n’arrête pas de dire que Robert Badinter y est aussi. Or j’ai regardé aujourd’hui dans la liste, Badinter n’y est pas… C’est Jean-Denis Bredin. Mais on ne m’a jamais rien dit à l’Académie ! Soit ils sont très ouverts, soit ils n’écoutent pas ce que je dis.»

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L’éphéméride du 24 février

Naissance à Pointe-Noire (République du Congo) de l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou le 24 février 1966

Alain Mabanckou est un écrivain et enseignant franco-congolais1, né le 24 février 1966 à Pointe-Noire (république du Congo). Il remporte en 2006 le prix Renaudot pour son roman Mémoires de porc-épic. Finaliste en 2015 du Man Booker International Prize et du Premio Strega Europeo, il a notamment été récompensé en 2012 par l’Académie française (Grand Prix de littérature Henri-Gal) et en 2013 par la Principauté de Monaco (prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de l’œuvre).

Biographie
Alain Mabanckou, né le 24 février 1966 à Pointe-Noire (république du Congo), a été élevé par sa mère, Pauline Kengué, vendeuse de bananes au marché, et Roger Kimangou, un père adoptif réceptionniste dans un hôtel. Son père biologique a quitté sa mère lorsqu’elle était enceinte4. Alain a pris le nom de son oncle René Mabanckou. Alain Mabanckou passe son enfance dans la ville côtière de Pointe-Noire, plus précisément dans le quartier de Tié-Tié. Il découvre la lecture d’abord à travers les San Antonio et SAS abandonnés par les immigrés français, que son père lui ramène de l’hôtel.

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La lexicographie créole à l’écoute des enseignements de la dictionnairique

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Dictionnairique : « (…) étude des conditions d’élaboration des dictionnaires pris comme objets sociétaux et commerciaux régis par des contraintes éditoriales spécifiques. La dictionnairique est un domaine constitutif de la métalexicographie. » (Franck Neveu : « Dictionnaire des sciences du langage », Paris, Armand Colin, 2011)

Lexicographie : « Le terme lexicographie a couramment deux acceptions.
La confection des dictionnaires : choix des unités lexicales à traiter, méthode de leur description, techniques de présentation, en vue de la publication.
L’étude des dictionnaires, comme discipline scientifique : définition des types d’ouvrages, analyse des méthodes, description du texte. En ce sens, elle est différenciée de la lexicologie, qui étudie le lexique comme partie du système de la langue, indépendamment de sa représentation dans les dictionnaires, ou qui s’attache à l’analyse de mots particuliers en langue et dans les textes. » (Alise Lehmann et Françoise Martin-Berthet : « Lexicographie, métalexicographie, dictionnairique / Sémantique, morphologie et lexicographie », (revue Lexicologie, Éditions Armand Colin, 2018)

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Ce qu’il faut retenir du très beau documentaire « Noirs en France », à revoir sur France.tv

— Par Laure Narlian —

Qu’est-ce qu’être Noir en France ? Dans un très beau documentaire diffusé mardi sur France 2 et visible en replay durant une semaine, la réalisatrice Aurelia Perreau et l’écrivain Alain Mabanckou donnent la parole à des personnes noires de tous âges et de tous horizons, tout en éclairant en contrepoint la fabrique des préjugés grâce à des images d’archives.

Ils sont jeunes, vieux, de Paris, Niort ou Bordeaux, à l’école primaire, lycéen, danseuse, aide-soignant, rapporteure à la Cour des comptes, rappeur, boxeuse, acteur-réalisateur, maîtresse de conférence, tennisman, journaliste ou ancien tirailleur, connus ou inconnus, et ils ont tous un point commun : ils sont Français et Noirs. Dans le très beau documentaire Noirs en France, à voir en replay sur france.tv jusqu’au 25 janvier, la journaliste Aurelia Perreau et l’écrivain Alain Mabanckou leur donnent la parole.

A travers leurs parcours individuels et d’intéressantes images d’archives, se dessine l’imaginaire universel qui nourrit la représentation que les Français se font des Noirs mais aussi la représentation que les Noirs d’ici se font d’eux-mêmes et de la France.

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Prix littéraires : « tir groupé » pour les écrivains africains

Paris – Le Nobel, le Booker Prize et le Goncourt: en 2021, de grands prix littéraires ont été remportés par des écrivains africains. Un « tir groupé » qui illustre la reconnaissance d’une littérature africaine en phase avec les interrogations de notre époque.

« On assiste à une renaissance de l’attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l’Afrique« , déclare à l’AFP Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l’université Sorbonne Nouvelle. Un « tir groupé de prix européens » qu’il qualifie de « frappant« .

Car les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux.

Or cette année, ce sont eux qui raflent la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est devenu à 31 ans le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman « La plus secrète mémoire des hommes« . Le même jour, le Sud-africain Damon Galgut a décroché le Booker Prize, récompense la plus courue pour les romans écrits en anglais. Et le Nobel de littérature a été attribué cette année au Tanzanien Abdulrazak Gurnah.

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Traduire ou ne pas traduire, telle est la question !

– par Janine Bailly –

La polémique récente concernant la traduction en langue néerlandaise de la poétesse noire américaine Amanda Gorman par une écrivaine blanche, oblige à se reposer la question des limites de ce qui serait un rapport identitaire aux textes à traduire, élargissant ainsi un vieux débat autour de l’idée que la traduction serait une trahison. Une trahison qui deviendrait double si, aux problèmes de culture et de langue, s’ajoutait celui de la couleur de peau !

Naissance d’une polémique, d’après le Journal Le Monde

André Markowicz, écrivain et traducteur de Dostoïevski : « Personne n’a le droit de me dire ce que j’ai le droit de traduire ou pas. »

À l’origine, un poème, The Hill We Climb /  La colline que nous gravissons, un poème écrit et lu par la jeune poétesse et militante afro-américaine Amanda Gorman, à la demande de Joe Biden, pour le jour de son investiture. Un poème patriotique, whitmanien, avec citations de la Bible, accents de gospel et de slam, et appel aux bons sentiments, comme le genre l’exige. Ce poème-là, du jour au lendemain, allait devenir célèbre, et se verrait appelé à être traduit dans toutes les langues du monde.

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Un roman graphique, simplement intitulé « Fanon »

Rentrée littéraire « Monde Afrique » : des fictions de Sindiwe Magona, Gauz ou Saber Mansouri, un roman graphique sur Frantz Fanon, une pièce de théâtre d’Éva Doumbia… 

Le Monde, 18 septembre 2020, la sélection

La bande dessinée Fanon fait partie de la sélection du « Monde Afrique ». On la trouve aux côtés de l’écrivain ivoirien Gauz, qui avec son roman Black Manoo nous entraîne dans une plongée sidérante au cœur de Belleville, dans cette France « paria, celle des Bougnats d’hier et des migrants d’aujourd’hui ». Ou encore en compagnie d’Alain Mabanckou, qui avec Rumeurs d’Amérique « revient sur sa perception des questions raciales… pour mieux dire sa volonté de s’affranchir de la couleur. »

Frédéric Ciriez et Romain Lamy publient en septembre la bande dessinée « Fanon » 

Frédéric Ciriez, né à Paimpol en 1971, est écrivain. Après des études de lettres et de linguistique, il enseigne, mène des activités éditoriales et critiques sur le Web, et collabore au cinéma. Il publie ses fictions aux éditions Verticales.

Romain Lamy est né à Grenoble en 1982.

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Théâtre : la mairie de Paris au secours du « Lavoir Moderne Parisien »

Frankétienne : « Le théâtre est un espoir de lumières pour les peuples que l’on maintient dans les ténèbres. »
Emmanuel Vilsaint : « Nous n’oublierons jamais que le théâtre est célébration de vie avant toute autre chose. »

Ancien lavoir de la fin du 19ème siècle, Le Lavoir Moderne Parisien est devenu un théâtre en 1986 et reste à ce jour l’unique théâtre du quartier populaire de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Depuis sa création, il a été un lieu de culture et de rencontres artistiques pluri-disciplinaires, avec une orientation fortement marquée vers les jeunes auteurs. Ses murs ont accueilli de nombreux talents, tels Joël Pommerat, Valère Novarina, Koffi Kwahulé, Hubert Koundé, Maïmouna Gueye, Mathieu Boogaerts, Abd Al Malik, Youssou N’Dour, Alain Mabanckou, Les têtes raides… 

Le Lavoir Moderne Parisien est un lieu dédié à la création contemporaine, résolument ancré sur son quartier. Son pari est de faire confiance aux jeunes compagnies, de promouvoir et de produire des formes et des écritures nouvelles. C’est un petit théâtre actif, mais qui vit « dans la tourmente depuis années ».

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Harlem Renaissances. La modernité du New Negro

Harlem dans les années 20, le quartier noir de New York, devient la Mecque du mouvement d’avant-garde « New Negro » et la capitale d’une révolution culturelle : la Harlem Renaissance. Jazz, gospel, nouvelle littérature, revendication de l’héritage africain, contestation des hiérarchies sociales et raciales bouleversent le rapport au monde et à la modernité de la société américaine. A des milliers de kilomètres de là, dans un Paris tout juste sorti de la Grande Guerre, arrive la vague noire portée par les soldats afro-américains, les musiciens noirs à Montmartre, des artistes comme Josephine Baker et des intellectuels. Paris devient un autre foyer de cette renaissance culturelle avec la passion pour l’art primitif des cubistes ou des surréalistes, la convergence d’écrivains des colonies, les artistes afro-américains fuyant le Maccarthisme, le courant littéraire de la Négritude lancé par Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas… L’ouvrage entend rappeler et rendre hommage à cette formidable avant-garde dont les effets se font ressentir jusqu’à nos jours, dans les revendications pour « décoloniser » l’histoire et la culture. L’écrivain-poète, ayant occupés des postes de haut fonctionnaire clés à l’Unesco, Kiflé Selassié revient sur l’héritage, lui qui a rencontré, connu et partagé le quotidien de certains grands acteurs de la Harlem Renaissance à Paris tandis que les disciples d’Alioune Diop célèbrent le soixante-dixième anniversaire de Présence africaine, une maison d’édition et une librairie, haut lieu de rencontres et de débats, en droite ligne de l’Harlem Renaissance ; tout comme le salon des soeurs Nardal où se formèrent Césaire et Senghor.

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Des célébrations, pour ne pas oublier !

« Mémoires de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions », 10 mai 2020

À Paris, pandémie oblige, les commémorations à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ont été maintenues cette année mais ont lieu dans un format réduit. Le Premier ministre Édouard Philippe a ainsi présidé, en petit comité, une cérémonie au Jardin du Luxembourg, en présence des présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat, et de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME).

Une deuxième commémoration s’est déroulée place du général Catroux, en présence du maire de Paris, Anne Hidalgo. De son côté, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage a dû innover en raison du coronavirus. Elle organise plusieurs évènements sur le numérique.

Le chef de l’État a dit pour sa part avoir « une pensée particulière pour ces milliers de familles qui se trouvent aujourd’hui séparées par les océans »… Il a conclu sur ces mots : « Je suis confiant parce que la solidarité qui nous lie, par-delà nos origines, nos conditions ou nos âges, par-delà les mers et par-delà les murs que dresse entre nous l’épidémie, est plus forte que tout.

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Ambassade d’Haïti en France : activités culturelles du 30 mai 2018

Bonjour à tous,
Le nouveau Réglement Général Européen de Protection des Données (RGPD) est entré en vigueur le 25 mai dernier en Europe. À cette occasion, nous tenons à vous informer que l’Ambassade d’Haïti en France utilise et utilisera votre courriel uniquement pour vous informer des actualités culturelles haïtiennes en France, de ses projets et invitations électroniques. Nos listes ne sont jamais transmises à nos partenaires.
Si vous souhaitez toujours être tenu informé, vous n’avez rien à faire. Si vous souhaitez vous désinscrire, vous pouvez cliquer sur le lien « veuillez me désiscrire de la liste de diffusion », ci-dessous.
Si vous souhaitez vous inscrire, il suffit d’envoyer un mail à : serviceculturel.haiti.fr@gmail.com
Bien à vous,
L’équipe de l’Ambassade

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« Le geste de la Lybie met à nu nos échec »

La situation en Libye n’a pas fini d’indigner les africains, au rang desquels des intellectuels. Et parmi eux, l’écrivain et ancien ministre de la culture, Makhily Gassama qui a fait une analyse lucide de la situation pour en tirer  la conclusion selon laquelle: «Ce qui se passe en Libye n’est qu’une répétition d’un passé sans gloire, un passé triste et ignoble ». Et de renchérir : «le geste de ce pays membre de l’Union Africaine, est un signe précieux : il met à nu nos échecs ». Dans cet entretien accordé à Sud, il déclare que ce n’est pas «la cruauté de l’Afrique arabe qui l’émeut”, mais «c’est l’indifférence coupable de nos chefs d’Etat et de nos organisations sous régionales qui me bouleversent», dit-il.

 En août 2017, CNN a pris connaissance d’une vidéo tournée quelque part en Libye sur laquelle on peut voir des subsahariens vendus aux enchères comme des esclaves. Certains migrants sont cédés à 1 200 dinars libyens, soit l’équivalent de 800 dollars. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
 
Une lecture simple et évidente ; la «situation» est riche d’enseignements: l’échec de toutes nos politiques de développement ; l’échec de nos élites, qu’elles soient politiques – surtout politiques –  intellectuelles  et économiques depuis la proclamation de nos fameuses indépendances.

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Marie-André Ciprut présente son dernier opus en Martinique

La présentation martiniquaise de son livre, Un racisme en Noir(e) et Blanc(he) préfacé par Alain Mabanckou, débutera par une soirée à la bibliothèque Schoelcher, puis le programme sera le suivant :

Mercredi 31 mai 2017, 18h30 -21h30 : présentation à la bibliothèque Schoelcher, dédicaces et verrée,
Vendredi 2 juin à 15h : Zouk TV, « Setanou »,
Samedi 3 juin, 10h-12h30 : signature à la librairie Alexandre,
Mardi 6 juin à 19h, Martinique 1ère, « Le Grand rendez-vous »,
Jeudi 8 juin, soirée littéraire chez « Tous Créoles »,
samedi 10 juin, 10h-12h : signature à la librairie Antillaise Galleria.

Le livre est déjà sur place dans les librairies si vous souhaitez en avoir un avant-goût.

Lire la présentation de l’ouvrage sur Madinin’Art :

Un racisme en Noir(e) et Blanc(he), de Marie-Andrée Ciprut

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Printemps des poètes : l’Afrique en lumière

 — par Annie Chénieux —

Afrique(s), la 19ème édition du Printemps des poètes met à l’honneur les poètes de l’Afrique, des Antilles et au-delà.
Dédié à l’écrivaine turque Asli Erdogan, emprisonnée pour ses écrits et dont le procès débute le 14 mars, le Printemps des poètes 2017 a pour parrains le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako et le journaliste Soro Solo. Jusqu’au 19 mars, Afrique(s) rendra hommage à deux figures majeures de la poésie africaine, Léopold Sédar Senghor, qui fut président du Sénégal et le premier Africain à siéger à l’Académie Française, et l’écrivain congolais Tchicaya U Tam’si, décédé en 1988. Pour Jean-Pierre Siméon, le directeur artistique du Printemps (qui quittera son poste après cette édition), « tout ou presque reste à découvrir de l’intense production poétique africaine qui (…) offre des chemins neufs sur les terres du poème. » Ainsi, parmi les poètes invités, Abdellatif Laâbi, Amina Saïd, Nimrod, Tanella Boni, Alain Mabanckou, Véronique Tadjo, Amadou Elimane Kane, animeront des lectures-rencontres dans des bibliothèques parisiennes, au Musée du quai Branly-Jacques Chirac, et dans divers lieux en province.

Des prix de poésie

Partenaire fidèle du Printemps, la RATP affichera des poèmes cette année aux couleurs de l’Afrique sur l’ensemble de son réseau avant de lancer, le 15 mars, son Grand Prix Poésie 2017, ouvert à tous et dont le jury sera présidé par Augustin Trapenard.

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Les Ateliers de la pensée : « Œuvrer pour la décolonisation des esprits africains »

— Par Fatimata Wane-Sagna —

Cela faisait 50 ans qu’autant d’intellectuels africains ne s’étaient pas réunis en Afrique pour débattre de l’avenir du continent. C’était l’ambition de ces Ateliers de la pensée qui se sont tenus du 28 au 31 octobre au Sénégal.

Si le monde s’est créé en sept jours, l’historien camerounais Achille Mbembe et son ami l’économiste sénégalais Felwine Sarr ont eu besoin de trois jours pour repenser l’Afrique. L’idée était ambitieuse : emmener un groupe hétéroclite de penseurs africains à réfléchir sur les enjeux du continent à partir du Sénégal. Déconstruire les clichés accolés depuis trop longtemps à l’Afrique. Interroger l’héritage colonial. Redonner de la fierté aux peuples africains. Restaurer son histoire. Œuvrer pour la décolonisation des esprits. Le programme des Ateliers de la pensée est colossal.

Le premier jour comme un prélude à l’intensité des débats, les débats ouvrent à l’institut français de Dakar sous une chaleur écrasante. Les mesures de sécurité à l’entrée sont drastiques, le terrorisme à depuis longtemps repensé la spontanéité des lieux. Mais qu’importe, pourvu que l’ivresse des échanges soit au rendez-vous. Et ce vendredi 28 octobre, le groupe, après une nuit relativement courte (beaucoup sont arrivés la veille), est très enthousiaste pour l’ouverture des Ateliers de la pensée, qui se déroule d’abord à huis-clos.

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L’histoire de l’esclavage et de la France : un grand marché

—Par Myriam Cottias (directrice de recherche au CNRS, ancienne présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage) —

esclavage__marche-2En adoptant en catimini le 5 octobre un amendement à la Loi Taubira, l’Assemblée nationale a créé une deuxième journée de commémoration autour de l’esclavage, consacrée aux « victimes de l’esclavage colonial » et entériné ainsi une vision racialiste de la nation française

« L’histoire semble être comme un grand marché où certains politiques, essayistes et autres leaders d’opinion viennent attraper un événement, un fait, une séquence, pour les cuisiner à leur façon. Ces derniers mois, cette privatisation idéologique s’est manifestée au travers de plusieurs déclarations : Laurence Rossignol, « les nègres américains qui étaient pour l’esclavage » ; l’affirmation d’Alain Mabanckou sur le fait que « Nous autres, Noirs de France, ne pouvons revendiquer ce passé (d’esclave) » ; nos ancêtres les Gaulois de Nicolas Sarkozy ; « le partage de la culture française avec les populations colonisées au XIXe siècle » de François Fillon ; le Code Noir édicté en 1685 présenté par L’Express comme un moyen de « ménager cette main-d’œuvre au fort taux de mortalité ».

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Salon du livre de Paris 2016: les rendez-vous à ne pas manquer

livre_paris-2016Philippe Claudel, Éric Emmanuel Schmitt, Emmanuel Carrère, Carole Martinez, Alain Mabanckou seront présents au Salon du livre et interviendront au cours de débats. Sélection.

Le Salon du Livre a lieu Porte de Versailles, cette année du 17 au 20 mars 2016. Quatre journées riches de rencontres et d’événements. Au programme : 1200 éditeurs présents, 4700 séances de dédicace, 50 pays représentés, près de 200 000 visiteurs attendus.

PROGRAMME 2016

– Pour sa 36ème édition, le Salon change de nom et devient « Livre Paris », avec une formule rénovée.

– L’année 2016 verra le retour d’une nocturne au salon. Jeudi 17 mars, les portes de livre paris resteront ouvertes jusqu’à 22h. Chacune des scènes du salon offrira ainsi une programmation des plus festives et surprenantes.
Thème 2016 : « Résistance(s) ». De la littérature aux sciences en passant par la bande dessinée, le livre jeunesse ou la cuisine, 20 rendez-vous interrogeront les multiples visages de l’acte de résister.
– 30 auteurs sud-coréens seront les invités d’honneur de Livre Paris 2016, le Salon du livre de Paris, dont la dessinatrice Suzy Lee et les écrivains Kim Young-ha et Hwang Sok-yong.

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Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi

Tropique-Atrium : les 14 & 15 janvier 2016

sony_congoTexte Bernard Magnier / Mise en scène Hassane Kassi Kouyaté

Avec ses pièces enfiévrées, d’abord créées à Brazzaville par sa troupe, le Rocado Zulu Théâtre, ensuite livrées sur les scènes de Paris, Bruxelles ou New York, en passant par les capitales africaines, avec sa langue subversive et attentive aux injustices, avec ses romans iconoclastes, Sony Labou Tansi est l’une des voix majeures du continent africain.

Ce spectacle souhaite rendre compte de la destinée de ce créateur météore né en 1947 et décédé en 1995.

Deux comédiens. L’un est Sony Labou Tansi et porte sa parole. L’autre, un lecteur, passeur, qui feuillette l’œuvre de l’écrivain, relate sa destinée, retrace son itinéraire de création, son attachement à la terre africaine, son ancrage au Congo et sa volonté de s’adresser au monde. Tous deux devenant les interprètes de quelques brefs passages de ses pièces.

Dans la mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté, extraits de l’œuvre, musique, documents sonores et vidéos se mêlent pour donner à entendre un talent immense d’une urgente actualité. Sony Congo ou la destinée singulière d’un créateur.

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Il s’appelait Sony Labou Tansi

— Par Alain Mabanckou
alain_mabanckou-250 écrivains parmi les grands noms de la littérature francophone ont accepté de  » lire le pays » pour l’Humanité et vous invitent à découvrir chaque jour une nouvelle inédite. Photo HermanceTRIAY.

En 1979, un écrivain congolais publiait son premier roman au Seuil, la Vie et demie. Il s’appelait Sony Labou Tansi…

L’effervescence au Congo était telle que tous les écrivains en herbe voulaient rencontrer cet auteur. Était-ce la timidité qui me fit attendre deux ans avant d’aller à sa rencontre ? Ce premier roman apporta un souffle nouveau aux littératures africaines. Mieux encore, il fut considéré comme une étape fondamentale du roman africain. S’il y a trois romans qui reviennent sans cesse comme importants dans la littérature d’Afrique noire, ce sont ceux de Yambo Ouologuem (le Devoir de violence), d’Ahmadou Kourouma (les Soleils des indépendances) et de Sony Labou Tansi (la Vie et demie). Au sujet de ce dernier, la critique française fut laudative. On parla d’une écriture rabelaisienne. On fit le parallèle avec l’univers latino-américain, en particulier celui de Gabriel Garcia Marquez.

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Paroles de »migrants »

devenus_francaisZola, Drucker, Gainsbourg, Sarkozy, Cardin mais aussi Badinter, Apollinaire, Stravinsky, Chagall, de Staël, Cavanna, Coluche ou Aznavour : chacun dans leur domaine, chacun à sa façon, ils portent l’esprit français, la culture, et participent à ce qu’on appelle l’identité d’une nation. Ils incarnent la France. Pourtant, ils ne sont pas nés français. Ce n’est qu’après de longues démarches administratives qu’ils le sont devenus, eux-mêmes ou leurs parents. Le public l’ignore souvent. Leurs enfants l’ont parfois occulté, tout occupés à se faire une place en France. Les archives nationales, elles, ont tout gardé, dans des chemises en carton au papier jauni, dans des milliers de boîtes, sur plusieurs kilomètres de rayonnages…
C’est à une longue enquête de détective que se sont livrées les auteurs. Il a fallu véritablement exhumer ces trésors de papier, ces dossiers de naturalisation anonymes. Un fabuleux patrimoine où se racontent épopées intimes et aventures collectives au gré des ballottements de l’histoire. Les familles, que les auteurs ont rencontrées, n’en avaient jamais eu connaissance : Michel Drucker, Raymond Domenech ou Charles Aznavour ont ainsi été confrontés aux traces émouvantes de leur histoire.

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