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Todd n’est pas Charlie. Tant mieux !

charlie_crayon“Anti-Charlie de tous les pays, unissez-vous !” Ce titre-manifeste s’étend en double page centrale du dernier numéro [06/05/15] de Charlie Hebdo, qui fait d’une pierre deux coups : répondre aux critiques émises récemment par le démographe Emmanuel Todd à propos de la marche du 11 janvier, et au boycott par une flopée d’écrivains anglo-saxons de la remise du Prix du courage et de la liberté d’expression à Charlie Hebdo par l’association mondiale d’écraivains PEN.

L’actualité du journal satirique étant devenue, depuis le 7 janvier, l’actualité tout court, les journalistes de Charlie Hebdo se livrent à un exercice d’introspection inaccoutumé. Le chapô de cette double-page s’en explique : “ça vous est déjà arrivé de devenir une ‘breaking news’? Parce que, ici, à Charlie, oui”.

La “corrélation sans cause” de Todd

Et d’entrer dans le vif du sujet par un commentaire argumenté, en forme de réquisitoire, du livre d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ? (éd. Seuil).

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« Il n’y a pas de France sans impertinence »

— Par Alain Mabanckou —

En récompensant Charlie Hebdo pour son « courage dans la liberté d’expression », le Pen America a provoqué la colère de six de ses membres, qui s’en sont publiquement émus. Le romancier Alain Mabanckou dit son incompréhension devant cette forme d' »ignorance ».

Je serai présent au « Pen World Voices Festival » organisé par le Pen American Center du 4 au 10 mai pour célébrer les littératures du monde. Et c’est le 5 mai 2015 que cet organisme, fondé en 1922 pour la promotion de la littérature et la défense de la liberté d’expression décernera un prix à l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

J’ai appris avec stupéfaction que six de mes confrères, Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi ont décidé de boycotter la cérémonie de la remise de ce prix à l’hebdomadaire français dont le drame du massacre de la rédaction par des terroristes est encore dans nos mémoires. Ces écrivains sont, comme qui dirait, des « poids lourds » dans la littérature d’expression anglaise. Leur attitude et leurs déclarations ne sont donc pas passées inaperçues et, paradoxalement, ce sont elles qui mettent en danger la liberté d’expression!

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« Tous créoles » et « Le sanglot de l’homme noir » : une lettre de Silyane Larcher à Roland Sabra

plume_courrierCher Monsieur,

Je me permets de vous écrire après avoir été informée du fait que vous avez évoqué sur votre site ma présence lors de la conférence d’A. Mabanckou, ainsi que mes nom et titre supposé. Votre manière de présenter les choses, pour le moins maladroite (pour ne pas dire davantage…), laisse à penser que je me serais présentée sous un titre qui ne serait pas nécessairement le mien : « une jeune femme, se déclarant politologue »… Puisque vous étiez à la conférence, n’avez-vous pas entendu que j’ai indiqué, précisément afin d’éviter tout malentendu, mon rattachement institutionnel ?? Étonnamment, le premier concerné, c’est-à-dire A. Mabanckou, n’a pas douté de la manière dont je me suis présentée… Peut-être avez-vous tellement pris l’habitude d’observer l’esbroufe et parfois l’imposture à laquelle se livrent, hélas !, tant de Martiniquais que vous n’avez pas jugé utile de procéder à une simple recherche sur Google avant de prendre la plume de façon si cavalière ?

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« Tous créoles » organise un débat difficile mais salutaire

— Par Roland Sabra —

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Autour du livre « Le Sanglot de l’Homme Noir » d’Alain Mabanckou

La conférence d’Alain Mabanckou qu’il avait intitulée «  Pour en finir avec le sanglot de l’homme noir » et qui s’est tenue le 14juin à l’hôtel Batelière a été animée. Le conférencier dans une logique d’échange courtois a rappelé qu’il avait écrit son livre pour le premier de ses fils né à Paris et qui n’était jamais allé en Afrique. Il voulait l’amener à réfléchir sur une identité construite dans l’autonomie et non assujettie aux discours des autres. Il l’invitait, entre autres thématiques, à s’interroger sur la participation des africains à la traite négrière. Toute une partie des contresens qui ont accompagné la parution du livre tient à l’oubli de ce destinataire initial. Ce livre était donc destiné aux africains. « Un livre destiné surtout et avant tout aux noirs d’Afrique.» dira-t-il. C’est un peu comme les histoires juives, elles n’ont pas du tout le même sens quand elle sont racontées par des juifs à la sortie de la synagogue ou par des antisémites dans une cellule du FN.

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« Pour en finir avec le sanglot de l’Homme noir », conférence-débat organisée par « Tous créoles »

Le 14 juin 2014 à 11h Hôtel Batelière  à Schoelcher

mabanckouJe suis noir, et forcément ça se voit. Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent ‘mon frère ‘. Le sommes nous vraiment ?
Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ?
J’ oublie évidemment la généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation – traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés…
Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs.
Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signes d’identité.
Je suis né au Congo Brazzaville,j’ai étudié en France, j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passeport français et d’une carte verte. Qui suis-je ?J’aurais bien du mal à le dire. Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment.
Alain Mabanckou a reçu le prix Renaudot pour Mémoires de porc-épic en 2006 (Le Seuil) .

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Agenda des actions africaines en région parisienne. Juin 2014

— Par J-P Vanhoove—

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …

le 4 juin : Journée internationale des enfants victimes innocentes d’agression.
le 5 juin : Journée mondiale de l’environnement.
le 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants.
le 16 juin : International Day of the Africa Child / Journée internationale de l’enfant africain.
le 17 juin : Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse.
le 18 juin : Fête de la Constitution des Seychelles.
le 20 juin : Journée internationale des réfugiés.
le 21 juin : Fête de la musique.
le 25 juin : Anniversaire de l’indépendance du Mozambique (1975).
le 26 juin : Fête de l’indépendance de Madacascar.
le 26 juin : Journée internationale des Nations Unies pour le soutien des victimes de la torture.
le 26 juin : Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues.
le 26 juin : Signature en 1945 de la charte des Nations unies.
le 27 juin : Fête nationale de Djibouti.
le 30 juin : Fête de l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC).

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Centenaire Aimé Césaire

francophonieESPACE FRANCOPHONE
le magazine télévisé de la francophonie
MERCREDI 26 JUIN 2013 SUR FRANCE 3

Aimé Césaire
Sur les pas du fils d’un pays natal …

De la ville du Havre où il a débarqué à l’âge de dix-huit ans jusqu’à son île de la Martinique, Mona Makki a recueilli les témoignages de nombreuses personnalités comme les écrivains Alain Mabanckou et Lyonel Trouillot, Raymond Saint-Louis-Augustin son successeur à la mairie de Fort de France, le footballeur international, champion du monde, Lilian Thuram…

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« Le papillon et la lumière » de Patrick Chamoiseau

 iLivres : le coup de cœur de la semaine de Christian Séranot

 papillon_&_lumierePatrick Chamoiseau

 (Philippe Rey, 109 pages, broché, 14,25€

 Gallimard, Poche, à partir du 02/06/13/, 4,56 €)

 Veritatis splendor ! Di fé pwi !1 Patrick Chamoiseau est de toutes les époques et de tous les âges. Sa parole est d’or et de boue, celle d’un écrivain génétiquement constitué par toutes les dimensions de son être en son histoire, qu’il sait rendre au centuple. Elle court les marigots, les échoppes bricolées des puissants, les ciels d’azur ou d’orages, les mythes revisités, les légendes apprises, les parlers écoutés et fait donner la foudre, ce raccourci de l’éclair. Elle conte aussi, dit l’éloge, clame l’indignité, s’insurge et caresse. Revendique la relation, tend au diversel. Poétique, elle se dérobe à ce qui enclot. L’Histoire est passée par là, dont elle se fait l’écho depuis plus de trente livres publiés. Celle de tous les esclavages, des insurrections, des pays dominés, mais pas seulement. Celle de la nature du monde dont elle dit la créolité et défend les richesses menacées. Tous ces écrits font œuvre.

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Tintouin au Congo

 

Pendant 4 jours, le festival Étonnants Voyageurs s’est posé dans le pays très répressif de Denis Sassou-Nguesso avec près de 90 écrivains venus parler littérature, Afrique et liberté d’expression. Reportage à Brazzaville.

 

Elle est congolaise, elle est romancière et elle n’était pas prévue au programme. Surtout pas pour l’inauguration du premier festival Etonnants Voyageurs de Brazzaville. Mais ce 14 février, dans un grand auditorium encadré par deux portraits du président Denis Sassou-Nguesso qui font de la réclame «pour une république unie et indivisible», le discours de l’ambassadeur de France venant de succéder à celui d’un représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie, on commençait vaguement à s’assoupir quand soudain Gilda Moutsara, 38 ans, grimpe sur scène, attrape le micro sous le nez du ministre de la Culture et réveille tout le monde en plaidant avec véhémence la cause de « 400 familles sinistrées qui dorment dans la cour de la mairie de Makélékélé » depuis les terribles inondations de décembre: 

Nous sommes un pays pétrolier, nous avons des richesses.
Pourquoi les Congolais souffrent?
J’interpelle ici les autorités!»
 

Malaise chez les officiels locaux ; tumulte enthousiaste dans le reste de la salle, bourrée de lycéens en uniformes.

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Pour une littérature en langues françaises

Où en est-on deux ans après le manifeste  » Pour une littérature-monde « , qui mettait en question la notion de francophonie ?

Où classer Dany Laferriere, Canadien originaire d’Haiti, ou YasminaTraboulsi, Libanaise du Bresil ?

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L’Afrique en toutes lettres

— Par Alain Mabanckou —

CINQUANTE ANS après la décolonisation, où en est la littérature africaine francophone ? La question de l’indépendance a peu à peu déserté les romans, laissant la place à des problèmes plus contemporains, tels que la pauvreté ou la corruption. Les auteurs de la nouvelle génération, dont beaucoup vivent aux Etats-Unis ou en Europe, sont écartelés entre l’attachement à leurs pays d’origine et le faible écho que peuvent y trouver leurs ouvrages.  » Le Monde des livres  » fait le point sur ce continent littéraire souvent méconnu et pourtant riche de nombreux auteurs comme le rappelle l’écrivain Alain Mabanckou.

Les pays d’Afrique noire francophone célèbrent cette année le cinquantenaire de leur indépendance. La littérature a été le témoin immédiat de cette émancipation. Une littérature si jeune qu’il n’est pas surprenant, pour un lecteur africain, de croiser certains auteurs classiques qu’il a lus au lycée ou au collège. Sait-on par exemple que l’Ivoirien Ahmadou Kourouma – à qui l’on attribua en 2000 le Renaudot pour Allah n’est pas obligé – était en réalité, depuis longtemps, un grand classique dans l’espace francophone ?

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De Césaire à Glissant, état de l’insurrection poétique

  –— Par Hubert Artus —

 Il y a un an, à l’occasion des Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, un manifeste faisait du bruit: « Pour une littérature-monde » [1] contrait le concept un peu colonialiste de « francophonie ». La disparition d’Aimé Césaire nous oblige à un état des lieux de l’insurrection poétique. A commencer par l’indispensable « Mondialité » d’Edouard Glissant.

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Pour une « littérature-monde » en français

Le manifeste de quarante-quatre écrivains en faveur d’une langue française qui serait « libérée de son pacte exclusif avec la nation »

 

Plus tard, on dira peut-être que ce fut un moment historique : le Goncourt, le Grand Prix du roman de l’Académie française, le Renaudot, le Femina, le Goncourt des lycéens, décernés le même automne à des écrivains d’outre-France. Simple hasard d’une rentrée éditoriale concentrant par exception les talents venus de la « périphérie », simple détour vagabond avant que le fleuve revienne dans son lit ? Nous pensons, au contraire : révolution copernicienne. Copernicienne, parce qu’elle révèle ce que le milieu littéraire savait déjà sans l’admettre : le centre, ce point depuis lequel était supposée rayonner une littérature franco-française, n’est plus le centre. Le centre jusqu’ici, même si de moins en moins, avait eu cette capacité d’absorption qui contraignait les auteurs venus d’ailleurs à se dépouiller de leurs bagages avant de se fondre dans le creuset de la langue et de son histoire nationale : le centre, nous disent les prix d’automne, est désormais partout, aux quatre coins du monde.

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«La littérature-monde en français : un bien commun en danger»

litterature-mondePar  LAURE GARCIA et CLAIRE JULLIARD

ALAIN MABANCKOU et DANIEL PICOULY auscultent l’état de la francophonie, non seulement en tant qu’institution mais aussi comme langue commune. Le concept, inventé par le géographe Onésime Reclus en réponse à l’affaiblissement de l’empire colonial français, retrouve de son universalité grâce au manifeste pour une «littérature-monde».

Un manifeste (1) signé par quarante-quatre écrivains en faveur d’une «littérature-monde» plutôt que «francophone» a donné le coup d’envoi d’une polémique qui ne cesse de rebondir. Parlez-nous de la naissance de ce manifeste.

 

Alain Mabanckou  : L’idée a germé en Afrique, au moment de l’édition 2006 du festival Etonnants voyageurs de Bamako, au Mali. Avec Michel Le Bris, Abdourahmane Waberi et Jean Rouaud, nous avons discuté du paysage littéraire d’expression française et avons jeté les bases de ce qui allait être le Manifeste des 44 écrivains pour une «littérature-monde». Un an plus tôt, à l’occasion du salon du livre, j’avais évoqué dans Le Magazine littéraire et Le Monde ce que j’entendais par «littérature francophone», un ensemble vaste et éclaté et dont les tentacules s’étendent sur cinq continents, la littérature française étant une littérature nationale.

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Dépasser la négritude

— Par Lilyan Kesteloot

lilyan_kesteloot

Une nouvelle génération de romanciers africains

 17/03/06

Littérature de l’anomie et de la déviance, de la subversion, de la destruction et la décomposition… expression des complexes, des traumatismes, des refoulements… image d’une contre-société, de contre-culture… lieux et non-lieux des turbulences dont le passage à l’univers littéraire s’effectue par des ruptures, des dissociations, des collisions, des explosions… l’écriture est une décharge électrique  » : il y a cinq ans, le professeur congolais Georges Ngal, s’interrogeant sur les  » nouvelles conditions d’émergence d’une pensée africaine « , décrivait ainsi le nouveau discours littéraire africain (L’Errance, L’Harmattan, 1999).

L’essentiel de l’esprit du temps ainsi caractérisé, et singulièrement celui de la nouvelle génération des intellectuels et écrivains de l’Afrique noire, que pouvons-nous ajouter pour cerner plus spécifiquement les romanciers actuels ? Constatons d’abord que cette nouvelle génération est en rupture affirmée avec celles qui l’ont précédée, et qui avaient vécu, en gros, sur les principes énoncés par le mouvement de la négritude.

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