Mois : février 2015

Cette logique de dépendance symbolique qui régente nos imaginaires

—Par Karfa Sira Diallo —
dependanceIl est regrettable que les réactions à la déclaration de François Hollande hiérarchisant les crimes contre l’humanité, au 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, n’agitent finalement que le microcosme politique hexagonal.
Après la vigilante lettre ouverte de la chanteuse et citoyenne Joelle Ursull, ce ne sont en fin de compte que des originaires d’outre-mer qui s’étripent sur le sens d’une telle déclaration. De Serge Romana (président du CM98) à Serge Letchimy (député et président de la Région Martinique), en passant par Goerge Pau-Langevin (ministre de l’outre-mer) et Elie Domota (secrétaire général de l’UGTG), ce sont des descendants d’africains de la diaspora qui gardent précieusement la mémoire du continent, la mémoire de la créolisation et du métissage de l’humanité.
On peut s’en réjouir tout en s’interrogeant sur le changement paradigmatique que cela suppose et en regrettant l’absence des africains sur un débat qui est au cœur des enjeux identitaires de l’actuelle mondialisation. Les africains auraient ils oublié ou ignoreraient ils la saignée humaine de la traite négrière occidentale et les expérimentations portugaises de l’esclavage dans l’Atlantique Sud.

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Nos Mémoires, parce qu’elles sont Habitées…, doivent être Respectées !

— Par Marie-Michèle Darsières —

memoiresLe discours de François Hollande au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier 2015, disait en substance : « La Shoah, le plus grand crime jamais connu et jamais commis dans l’humanité. Il fut perpétré en terre d’Europe, par le régime d’une des nations les plus civilisées de notre continent…». Ceci a choqué, à juste titre. D’abord parce cette phrase hiérarchise l’Horreur, et en plus, laisse croire qu’ « en terre d’Europe », cela ne se faisait pas ….

Une Europe au dessus de tout soupçon ?

La réponse serait tellement longue et pédagogique…

Comment peut-on croire une seconde que François Hollande, Président de la République de TOUS les Français, ne connaisse pas le génocide de la colonisation et de l’esclavage ?

Comment croire une seconde qu’il a oublié les « mains coupées du Kongo » ?

Dans son livre « Les Fantômes du Roi Léopold », paru en 1998, aux éditions Belfond, Adam Hochschild chiffre à près de 10 millions les victimes de la rapacité royale de Léopold II de Belgique : tel est le bilan accablant de la conquête et de l’exploitation coloniale du Congo belge, cet «holocauste oublié», entre les années 1880 et la première guerre mondiale… ?

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L’austérité : un gâchis contre-productif

— Par Kostas Vergopoulmos —

auteriteFallait-il l’annonce des élections anticipées grecques pour susciter des «sueurs froides» à Bruxelles, Francfort et dans les Bourses du monde ? Si pourtant tel est le cas, avec un pays qui ne représente que 2,5% tant du PIB que de la dette totale de la zone euro, cela devrait s’expliquer pas tellement par l’inquiétude des créanciers européens quant au sort de leurs créances, mais surtout par la première mise en cause de la «règle d’or» européenne, stipulant des déficits zéro, ainsi que des politiques d’austérité qui gouvernent, depuis un moment, tant l’Europe des Dix-Huit que celle des Vingt-Huit. Si au cours des cinq dernières années, la minuscule Grèce fut le «banc d’essai» pour la gestion de la dette par l’austérité, le test grec risque maintenant d’offrir des résultats négatifs pour l’ensemble de la zone euro. Avec l’austérité comme moyen de gestion de la dette, nous avons maintenant des bilans désastreux sur tous les fronts : les «sacrifices» ne paient pas, la croissance se transforme en récession et déflation, le chômage de masse explose, les dettes n’en finissent pas de croître par rapport aux PIB qui doivent les servir.

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Le Venezuela à l’heure des pénuries et de l’inflation

— Par Marie Delcas —

chavez_penuriePlus que jamais, les plus radicaux des chavistes rêvent d’un grand soir vénézuélien, fait de nationalisations, contrôles et arrestations. Pour leur plus grande satisfaction, jeudi 5 février, deux directeurs de la chaîne de pharmacies Farmatodo ont été arrêtés, accusés de  » boycott et déstabilisation de l’économie « . Quatre jours plus tôt, les 167 succursales de l’entreprise avaient été occupées par la police. La force publique a également investi, lundi, les 36 magasins de la chaîne de supermarchés Dia a Dia.

Pas sûr que cela règle ce qui est devenu l’un des premiers problèmes du Venezuela : des problèmes d’approvisionnement. Promenez-vous à Caracas. Et vous verrez partout… des queues. Des files d’attente pour acheter de la farine de maïs ou des couches de bébé. Pour un litre de lait. Ou du shampoing. Les Vénézuéliens font la queue, parlent des queues et, toutes tendances politiques confondues, râlent contre les queues. Elles durent depuis des mois. Et cela empire.

Comment un pays immensément riche en pétrole en est-il arrivé là ? Détenteur des plus grandes réserves mondiales de brut, le Venezuela importe plus de 70 % de ce qu’il consomme.

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L’extermination des Amérindiens et la déportation des Africains relèvent du génocide

— Par Garcin Malsa —
extermination_amerindiensUne descendante d’africains déportés et rendus esclaves, du nom de Mme Joëlle URSULL à osé avec dignité, fierté, estime de soi et en toute humanité exiger des excuses de Mr le Président de la République française, Mr François HOLLANDE, pour avoir publiquement déclaré en ce mois de février 2015, que la « Shoah est le plus grand crime et le plus grand génocide jamais connu ».
Elle a raison, et je suis fier d’elle. Le MIR dont je suis le président est également solidaire de sa prise de position.
Elle à raison, car dans les propos de Mr le président de la République il y a 2 choses condamnables ; d’abord une hiérarchisation des crimes contre l’humanité, donc des souffrances, ensuite une logique qui consiste à ignorer tous les autres crimes commis avant la Shoah et qui concernaient les populations non blanches.
Et c’est dans cette logique et cette même démarche de hiérarchisation que vous vous inscrivez, malheureusement, Mme Georges Pau Langevin quand en réponse à Mme Joëlle Ursull, vous déclarez « ceux qui sont allés chercher les esclaves en Afrique pour travailler dans les exploitations ne voulaient pas les exterminer ; ils voulaient les faire travailler gratuitement ».

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Les dangers qui nous GUETTENT

—Par Olivier Blanchard —

dangerJUSQU’À la crise financière mondiale de 2008, la pensée macroéconomique dominante aux États-Unis ne se souciait guère des fluctuations de la production et de l’emploi. La crise a démontré que ce point de vue était erroné et qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui sem­blait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années. qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui sem­blait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années.
Commençons par les facteurs internes. Les techniques que nous employons affectent notre mode de pensée de manière profonde et pas toujours consciente. C’était tout à fait le cas dans le monde de la macroéconomie durant les décennies qui ont précédé la crise. Ces techniques collaient particulièrement bien à une idée du monde où les fluctuations économiques existaient certes, mais étaient régulières et pour l’essentiel autocorrectrices. Le problème est que nous en sommes venus à croire que c’était ainsi que le monde fonctionnait.

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« Faire l’apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française »

— Par Élie Domota —

esclavage-400Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.
Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur Canal plus :
«Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde.

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L’écrivain sud-africain André Brink est mort

andre_brink-1L’auteur sud-africain André Brink est mort à l’âge de 79 ans. Le célèbre intellectuel afrikaner, ami de Nelson Mandela, était un défenseur des droits humains. Selon Books Live, André Brink est mort vendredi 6 février à son retour de Belgique, où il avait reçu un doctorat d’honneur de l’Université catholique de Louvain (UCL). Il était professeur de littérature à l’université du Cap.
En 1973, l’auteur d’expressions anglaise et afrikaans, rédige le roman Au plus noir de la nuit (Stock), à l’époque interdit de publication dans son pays.
Cet éternel rebelle reçoit en 1980 le prix Médicis étranger pour son roman sur l’apartheid Une saison blanche et sèche. Ce livre, dont l’action se déroule en 1976, raconte la mort en détention d’un militant noir. Jonathan, le fils de Gordon est un garçon intelligent aussi DuToit décide-t-il de l’aider dans ses études. Seulement nous sommes en plein apartheid, cette tache infecte sur l’histoire de l’Afrique du Sud et en pleine révolte des jeunes dans le ghetto de Soweto ; cette fameuse manifestation se termine dans la violence et Jonathan est arrêté par la police.

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Réduction du temps de travail pour vaincre le chômage!

temps_de_travailPRINCIPE en deux mots : Les salariés passent à 4 jours par semaine, 32 heures, sans réduction de salaire, grâce à une baisse des charges pour les entreprises : les entreprises qui rendent effective cette RTT et embauchent sont exonérées des cotisations chômage.
1. Constat
Le chômage explose depuis les années 1970. Nous sommes à 6 millions de chômeurs toutes catégories confondues, dont 2 millions de chômeurs de longue durée.
Pourquoi ?
80% du chômage s’explique par la technologie, c’est à dire par les gains de productivité : nous produisons de plus en plus, de plus en plus vite, avec de plus en plus de machines (robots, logiciels). Ainsi, depuis les années 60, on produit 5 fois plus vite qu’avant.
De ce fait, on a besoin de moins de travail humain, or notre temps de travail n’a pas bougé. Dans le passé, cet ajustement s’est fait. Au début du XXe siècle, on a gagné le repos du dimanche, puis celui du samedi… On est passés de 7 à 5 jours car des machines nous remplaçaient. Aujourd’hui, les machines n’ont jamais été aussi omniprésentes – mais on bloque.

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Regards sur l’octroi de mer régional…

— Par Léon Mastail —
octroi_de_merAu moment où le Parlement français sera bientôt saisi, pour transposition dans le droit national français, de la décision du 17 décembre 2014 du Conseil de l’Union Européenne, relative au nouveau cadre juridique applicable entre le 1er juillet 2015 et le 31 décembre 2020 de la taxe dite « octroi de mer », il y a peut-être lieu de rappeler un anniversaire, passé de manière complètement inaperçue, celui de l’institution le 18 janvier 1985 par la Région Martinique, d’un « droit additionnel à l’octroi de mer ».

L’octroi de mer est cet impôt de consommation qui frappe :
– d’une part, l’ « importation de marchandises » et,
– d’autre part – depuis la loi n°92-676 du 17 juillet 1992 relative à l’octroi de mer…- « les livraisons de biens faites à titre onéreux par les personnes qui y exercent des activités de production ».

Mais cela, sous réserve de la possibilité dont dispose la Région, d’y exonérer certains types de produits ou d’équipements précisés, après accord des autorités communautaires, par la loi.

En place donc depuis trente ans, ce « droit additionnel à l’octroi de mer » qui se dénomme, depuis la loi du n° 2004-639 du 2 juillet 2004 relative à l’octroi de mer, « octroi de mer régional » a toujours gardé le même esprit et la même logique qui ont présidé à son institution.

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La mémoire de l’esclavage n’est pas une victime collatérale de la commémoration de la Shoah!

— Par George Pau-Langevin —

concurrence_memorielleChaque fois que les mémoires de l’Esclavage et de la Shoah se retrouvent mesurées, comparées ou opposées, les passions, les emportements et les outrances qui s’expriment démontrent combien la connaissance historique et scientifique de l’une et de l’autre doit progresser et progresser encore avant que ne s’effacent, enfin, les tentations de l’inutile concurrence des mémoires et des victimes.

Peut-on encore évoquer la singularité de la Shoah sans que les descendants d’esclaves – dont je suis – ne se sentent minorés ou, pire, niés dans la mémoire des souffrances et des atrocités qui furent infligées à leurs aïeux ? Peut-on, de même, rappeler avec force la singularité de la traite des Noirs, de ses abjects fondements et de la monstruosité de son bilan humain, sans pour autant blesser la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans les camps, jetés dans les rouages d’une industrie de la mort programmée et planifiée au seul motif qu’ils étaient Juifs ?

Chacun de ces deux crimes contre l’humanité a acquis sa singularité dans l’Histoire. Une singularité conquise de haute lutte et qui, pour la Shoah comme pour l’Esclavage, continue de se construire à mesure que la connaissance des faits historiques se renforce et que l’œuvre de mémoire collective progresse.

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Pour une restructuration (raisonnable) de la dette

la_ettted-3Cessons de diaboliser la dette
La dette publique est utilisée comme prétexte pour culpabiliser la population : «la dette pèsera sur nos enfants», «la charge de la dette nous paralyse, elle absorbe la totalité du produit de l’impôt sur le revenu». Il n’y aurait qu’un seul moyen pour la réduire : couper dans les dépenses publiques. […] En France (comme dans la plupart des pays industrialisés), la dette publique est inférieure à la dette privée (115 % du PIB pour les ménages et les entreprises, 93,5 % du PIB fin 2013 pour la dette publique). Pour les libéraux, l’endettement privé est légitime puisqu’il permet aux entreprises de produire de la richesse. Mais les administrations publiques produisent aussi de la richesse. La dette publique permet, elle aussi, de soutenir l’activité, d’investir pour l’avenir.

Il est légitime de financer les investissements publics, qui seront utilisés pendant de nombreuses années, par du déficit public. C’est d’ailleurs la vraie «règle d’or» des finances publiques. En France, cela justifie un déficit de l’ordre de 2,5 % du PIB, en situation conjoncturelle normale. L’Etat ne doit pas seulement se préoccuper de sa propre situation financière, mais aussi de l’équilibre macroéconomique.

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Sitôt la première atteinte

— Par Serge Letchimy —
crimes_vs_human-2L’horreur commence sitôt la première atteinte, le premier sang, le premier mort. Elle est d’emblée totale. Toute atteinte à l’humain déclenche un abîme sans limites.

Dès lors, toute hiérarchisation des crimes contre l’humanité peut être aventureuse. Il ne saurait y avoir de plus grand crime par-ci, de moins grand crime par-là. La proximité temporelle, l’immédiateté géographique, le voisinage sensible, les films, images ou autres qui se trouvent disponibles, les usures ou les frappes de l’oubli, les prééminences ou les dominations, infléchissent notre esprit dans le bourbier de cette ornière. Qu’il soit très proche ou pas, qu’il avale nos semblables ou qu’il terrasse des étrangers… l’abîme reste l’abîme ! La haute conscience devrait pouvoir s’en préserver et, à chaque fois, atteindre tout de suite le même éclat de vigilance, l’exacte intensité d’une absolue condamnation.

En la matière plus que toute autre, la mesure ne saurait être de mise. La Traite des nègres, l’esclavage américain, l’ouvrage colonialiste en son ensemble, les génocides amérindiens, la Shoah, les purifications sordides, les actes de guerre odieux… relèvent toujours d’un même principe : l’inhumain est au cœur de l’humain.

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« Lambeaux » de Gilles Elie-Dit-Cosaque au 14°N 61°W

 Du 07 février au 21 mars 2015

g_e_d_c_1GILLES ELIE-DIT-COSAQUE :

« Lambeaux » du 07 Février au 21 Mars 2015
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] présentent l’exposition de l’artiste d’origine martiniquaise Gilles Elie-Dit-Cosaque.
Réalisateur, photographe et graphiste,(Voir La liste des courses) Gilles Elie-Dit-Cosaque fait ses débuts comme directeur artistique en agence de publicité. La plupart de ses productions graphiques ou cinématographiques sont caractérisées par une écriture rythmée mêlant tournage, illustration et typographie.
Parallèlement à sa démarche cinématographique et photographique, il développe un travail pictural basé sur le dessin et le collage photo intitulé Lambeaux, qui mêle mémoire et négritude. Un exercice qui grife et raccommode, raconte la créolisation du monde,thème cher aux Antillais, sans oublier d’évoquer la part douloureuse de celle-ci.
Sensible aux vibrations d’un tambour, aux rythmes des sons comme des images, auphrasé du créole,… Le terreau de Gilles Elie-Dit-Cosaque est fait entre autres de MilesDavis, John Coltrane, Nina Simone, Aimé Césaire, Edouard Glissant, Raphaël Confant,Patrick Chamoiseau, Corto Maltese, Jean-Michel Basquiat, Rauschenberg, Matisse, LeosCarax, Wes Anderson, William Klein, Joel Peter Witkin, Roger Ballen, Sarah Moon…
Intitulée Lambeaux, l’exposition de Gilles Elie-Dit-Cosaque présente de nouvelles narrations de cette série entamée en 2009.

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« An Ké » de Miss Baylavwa

 Une volonté de voir fleurir une belle réalisation !

an_ke« Konésans pou kléré lèspri. Konésans pou konprann é vwè douvan, Konésans pou konnèt é fè chwa a’w ki ta’w, Konésans pou aksèpté vou menm é vansé adan lapé. » Cet extrait traduit ce double engagement que prend l’auteur, à savoir un créole campé sur ses pieds et un texte où la profondeur du message ne peut qu’ébranler les bâtiments sans racines et tout cela en étant dans un rythme poétique. Un flux de prose qui rentre en harmonie avec la ligne éditoriale des Éditions Nèg Mawon, qui aujourd’hui ont voulu accompagner et ceci avec une grande fierté le livre « An kè ! » de l’auteur Miss Baylavwa. Ce livre est une excursion en terre créole. Une utilisation de la langue que l’auteur exerce avec professionnalisme en y incluant les couleurs, les senteurs, le charme de cet idiome. Cet ouvrage est une belle poésie mise au service d’un message de tolérance, de respect, de l’abnégation et de la conscientisation de l’Homme… An kè ! est un regard posé sur l’homme noir, une invitation à son auto-évaluation et pourquoi pas à une révolution quand l’homme n’est pas égal à l’homme.

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La BCE tente un coup d’État contre la Grèce

— Par Les Économistes Atterrés —
les_eco_atterresLes Économistes atterrés dénoncent la décision de la BCE qui viole la démocratie, renie ses propres engagements à tout faire pour éviter la déflation et pour sauver la zone Euro et fait le lit des forces politiques réactionnaires qui prospèrent toujours sur fond de crise totale. Ils appellent tous les démocrates à s’opposer avec la dernière énergie à cette décision inique de la BCE. Les choix du peuple Grec doivent être respectés.
L’illusion d’une Banque centrale européenne pratiquant un assouplissement monétaire pour sortir la zone euro de la déflation n’a duré que deux semaines. Hier, la BCE a unilatéralement décidé de ne plus accepter les titres publics grecs en contrepartie des liquidités accordées aux banques, tout particulièrement aux banques grecques. Ainsi, Mario Draghi met en péril la zone Euro, rompant son engagement à « tout faire pour préserver l’Euro ».
Les banques grecques qui continuent à acheter des obligations de l’État, ne pourront donc plus les utiliser pour se refinancer auprès de la BCE. Elles pourront certes utiliser d’autres instruments, des titres privés. Mais ceux-ci risquent de devenir rares et surtout l’Etat grec aura de plus en plus de mal à trouver des fonds pour sortir de l’étau de la Troïka.

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La Liste des courses

 Le 10-02-2015 20H30 au 14°N 61°W

la_liste_des_coursesUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque

2011 – France – 52 minutes – DV Cam

Le 5 février 2009, après la Guyane et la Guadeloupe, prenait corps en Martinique un mouvement de grève inédit tant par sa durée que par son ampleur.
L’établissement d’une liste de produits, dit de première nécessité, sur lesquels était demandée une baisse de prix de 20% est rapidement apparu comme l’une des revendications phare de ce conflit.

Envie d’égalité des droits… de consommer ? Remise en cause de la société ? Au-delà de prosaïques considérations sur le coût de la vie, l’histoire de cette liste soulève de vraies questions identitaires. Car aujourd’hui, plus que jamais, la somme des « je consomme » dit bien ce que nous sommes.

Ainsi, entre les lignes de « La Liste des courses », peut-on lire la société antillaise ; entrevoir son évolution et ses aspirations avec légèreté et humour à travers le regard des « consomm’acteurs » qui ont vécu l’événement.

Générique
Auteur-Réalisateur : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Image : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Son : J.M. Bapté, Tanier Tanier
Montage : Vanessa Bozza
Production / Diffusion : La Maison Garage, France Ô
Participation :
Procirep, Angoa-Agicoa, Conseil général de la Martinique, CNC.

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Mediapart – Céregmia : 2-0

mediapart-ceregmia-2Après la publication d’un dossier sur les « errements » dans la gestion du Ceregmia le site d’information Mediapart gagne sa seconde manche contre les dirigeants de ce laboratoire de recherche installé sur le campus de Schoelcher.

Le directeur du CEREGMIA et son adjoint avaient attaqué le site Mediapart en diffamation devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France pour un article paru en mai dernier intitulé « Université Antilles-Guyane: les fonds européens ont été siphonnés à grande échelle L’avocat du site pour protéger la liberté d’expression avait soulevé des nullités de procédures qui ont été suivies par les juges du tribunal correctionnel.
Les avocats des responsables du Ceregmia, dont Philippe Edmond-Mariette, ont annoncé leur intention de faire appel.

Lire les articles sur Madinin’Art

Et on lira aussi avec intérêt les articles de Lisa David sur le site Free Pawol et notamment le dernier en date :

 

Céregmia fort dans le marigot

— Par Lisa David —

Le dossier du CEREGMIA ne finit plus d’occuper l’actualité. Le procès en diffamation du 5 janvier, intenté à Médiapart par les dirigeants du Ceregmia, Fred Célimène le directeur et Kinvi Logossah le directeur adjoint, le remettait aux devants de la scène.

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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français

Présentation-débat du livre de Frédéric Régent, Gilda Gonfier, Bruno Maillard  le 10 février à 19h

libres_&_sans_fersIls s’appellent Cécilia, Maximin Daga, Jean-Baptiste ou Lindor…
Tous sont esclaves en Guadeloupe, à la Réunion et en Martinique. Ils s’expriment, « libres et sans fers », selon l’expression consacrée des tribunaux, lors de procès tenus en raison de larcins, de rixes, de mauvais traitements, parfois de meurtres. Leurs témoignages inédits racontent le quotidien de ces hommes, femmes et enfants, soumis aux châtiments les plus rudes qui entretenaient la terreur et provoquaient parfois la mort.

Ces témoignages, souvent très émouvants, permettent de revoir l’image trop caricaturale d’un être aliéné, sans capacité face à l’horreur de l’esclavage, ou celle au contraire, d’un esclave toujours rebelle obsédé par l’idée de détruire la société coloniale.

 Cet ouvrage a été co-écrit par Gilda Gonfier, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe), Bruno Maillard, docteur en histoire et chercheur rattaché au Centre de Recherche sur l’Océan Indien, Université de la Réunion (Université de la Réunion) et Frédéric Régent, maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne à L’institut d’Histoire de la Révolution française.

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« Joëlle Ursull se trompe »

— Par Pierre Kanuty —
oopsLa chanteuse à succès des années 80 et 90 ne faisait plus beaucoup parler d’elle jusqu’à ce texte qu’elle publie et qui sera probablement bien commenté dans les milieux afro-antillais. Elle a écrit une « Lettre ouverte » à François Hollande pour s’insurger d’une phrase prononcée par le Président de la République lors des commémorations du soixante-dixième anniversaire de l’entrée de l’Armée rouge dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Ce texte est à relier au Manifeste des nègres insoumis qui dénonce la hiérarchisation dans l’indignation. Les deux textes procèdent de la même démarche de dénonciation du fait qu’on dise que la Shoah est le pire des génocides de l’Histoire de l’Humanité. Ils considèrent, même si ce n’est pas dit comme cela, qu’il est plus facile pour un juif d’attirer à lui la compassion des gens indignés par l’injustice que pour un autre Français.
Si j’ai décidé d’en parler, ce n’est pas pour faire de la publicité à des thèses connues qui peuvent être relayées indifféremment par des gens animés de mauvaises intentions ou par des personnes qui ne font que percevoir ce qui à leur yeux n’est qu’injustice, mais parce qu’il est toujours important de répondre à des idées qui nourrissent ici la confusion, là le rejet.

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Le street artiste Combo agressé à Paris

comboCela ne leur a pas plu, ce grand gars à la voix douce et à la barbe fournie d’un imam, qui collait sur le mur une affiche en pied de lui-même photographié en djellabah avec, à côté, le mot « coexist » – Un croissant musulman pour le C, une étoile de David pour le X, et une croix chrétienne pour le T. Samedi 30 janvier, porte Dorée à Paris, les quatre jeunes lui ont demandé d’effacer l’inscription. L’homme a refusé, alors ils l’ont roué de coups. Epaule démise, des bleus douloureux et huit jours d’incapacité totale de travail (ITT), mais « rien de cassé » : « Mon petit frère, qui fait de la boxe, m’a appris : j’ai eu les bons gestes quand j’étais à terre. »

Combo a 28 ans. Il n’est pas religieux. Il est « street artiste ». C’est-à-dire qu’il a fait de la rue son moyen d’expression. « Publicitaire repenti – pour Peugeot, MacDo ou Canal+ », il a décidé un jour qu’il devait faire œuvre. Depuis, il parcourt le monde avec ses rouleaux de papiers imprimés et ses bombes de peinture.

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Standard and Poor’s préfère payer une lourde amende et éviter un procès!

standart_and_poorsLa justice américaine s’est penchée sur la lourde responsabilité de l’agence de notation dans la crise des subprimes. Mais Standard and Poor’s accepte de payer une lourde amende pour éviter un procès qui aurait pu être historique. L’agence Standard and Poor’s a accepté de payer une amende de 1,37 milliard de dollars aux autorités américaines pour avoir trompé les investisseurs sur la qualité des crédits immobiliers dits « subprime », à l’origine de la crise financière. S&P, si elle admet sa culpabilité, évite en payant cette amende un long procès qui aurait permis d’étaler au grand jour les pratiques des agences de notation, de dévoiler les conflits d’intérêts dans lesquels elles sont plongées autant leur incompétence.
« Toutes les parties (…) ont estimé qu’il fallait trouver un arrangement pour éviter de longs délais, des incertitudes et éviter les inconvénients attachés à une procédure longue et coûteuse », explique S&P dans un communiqué.
L’Etat fédéral, par le truchement du ministre de la Justice Eric Holder, avait porté plainte en février 2013 contre S&P. Le rôle d’une agence de notation est d’évaluer la solidité d’un produit financier autant que d’un emprunteur.

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La concurrence mémorielle

Réflexions, le site de vulgarisation de l’Université de Liège du 28/02/12
Faut-il sanctuariser telle ou telle catégorie de la société -les Juifs, les Arméniens, les descendants d’esclaves africains, etc. – en donnant à chacune la satisfaction d’une loi mémorielle qu’elle pourrait avoir de bonnes raisons de revendiquer ? Appartient-il à l’autorité politique de définir la vérité historique sur certains traumatismes du passé pour préserver, sous la menace de sanctions pénales, la mémoire collective ? Ne risque-t-on pas, ce faisant, d’attiser les conflits de mémoires ? Telles sont quelques-unes des questions cruciales, et très actuelles, qu’aborde La concurrence mémorielle (1), un ouvrage collectif sous la direction de Geoffrey Grandjean et Jérôme Jamin. 

 Le 22 décembre 2011, à Paris, l’Assemblée nationale adoptait en première lecture une proposition de loi de la députée Valérie Boyer (UMP) visant à réprimer « la contestation des génocides établis par la loi ». Le Sénat faisait de même le 23 janvier, mais la Cour constitutionnelle a invalidé le texte de cette loi le 28 février 2012. En France, deux génocides sont reconnus légalement : la Shoah – dont le négationnisme était déjà sanctionné par la loi Gayssot (13 juillet 1990), ainsi que le génocide des Arméniens (loi du 29 janvier 2001) qui a fait un million et demi de morts entre 1915 et 1917.

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Contre la (stupide) idée de « concurrence mémorielle »

concur_memoireC’est un petit mais important geste que vient de poser le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en s’alliant avec son homologue, le Conseil représentatif des Français d’outre-mer (Crefom).

C’est ce 4 mai que Crif et Crefom ont signé ensemble un mémorandum « afin de lutter contre le racisme et l’antisémitisme et pour étendre la diffusion de la mémoire de la Shoah et de l’esclavage».

Avec le Mémorial de la Shoah, elles vont pour commencer soutenir la création d’un Mémorial de l’Esclavage dans la région parisienne. Une réaction rendue nécessaire, explique le président du Crefom par la prétendue « concurrence mémorielle » :

« L’idée qu’il y a une guerre des mémoires entretenue par le Crif se répand depuis quelques années chez une partie des descendants d’esclaves, d’autant plus qu’elle est portée par des gens comme Dieudonné »

De fait, ce « concept » aussi creux qu’haineux a été lancé et propagé par l’antisémite Dieudonné et ses alliés d’extrême-droite : selon eux, les Juifs avec « leur » génocide, trusteraient toute la mémoire aux dépens de celui des esclaves noirs.

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Regarder l’horreur en face

— Par Nicolas Weill —

auschwitz-2Les maximes sur l’impossibilité de représenter la mort ne manquent pas. En particulier quand il s’agit de la mort de masse, celle qui fut donnée dans les camps d’extermination. Au nom d’une « irreprésentabilité » supposée de la Shoah, une école de pensée a délégitimé a priori l’archive visuelle, se fondant sur le parti pris formel de Claude Lanzmann dans Shoah (1985), qui excluait toute image d’époque. Siegfried Kracauer, dans Théorie du film (Flammarion, 2010), anticipant ce débat dans les années 1950, avait suggéré que l’horreur pouvait être vue, mais seulement de façon détournée (il recourut pour cela à l’allégorie de la tête de Méduse, dont Persée évita le regard mortifère en contemplant son reflet sur son bouclier). Dans Images malgré tout (Minuit, 2004), le philosophe et historien d’art Georges Didi-Huberman a, sans craindre la polémique, voulu restituer un statut « imaginable » à la déchirure du génocide, en commentant quatre photographies d’Auschwitz prises à l’insu des gardes SS par des Sonderkommandos en août 1944, alors que la machine meurtrière battait son plein avec le gazage des juifs hongrois.

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