
Pensée Politique n°20
Ultime et dernier texte de « Pensée Politique », pour retrouver, dans la conscience collective des Martiniquais, la nouvelle éclosion de L’Antillanité, dans la fraîcheur unique du temps présent, et dans l’atmosphère maternelle du renouveau culturel.
Certes, retour nécessaire à l’antillanité, comme à une oeuvre humaine à réaliser enfin, après tous les paradoxes déjà mentionnés de la vie politique d’autrefois. En effet, par vouloir de dépassement, ou volonté de puissance politique, par ivresse révolutionnaire aussi, la négritude s’est longtemps trouvée être la valeur prépondérante, pour frapper les esprits, pour subjuguer le peuple. On l’a vu : écrits et discours ont appris à celui-ci l’art d’avaler le mot, certes, à l’époque, trop dur pour sa denture, en des temps, pourtant dits de l’Assimilation, dont la contingence politique demeurait hors de portée, hors de prise. Pourtant, au coeur même de la vie antillaise, se trouvait l’espérance la plus proche, la forme d’existentialisme philosophique et politique la plus vive, susceptible de dégager nos significations, et nos valeurs réelles de peuples, donc celles de l’antillanité.
Par ses aspirations, ses capacités, par l’appel obscur de sa destinée à devenir monde intermédiaire, et communauté d’existence, pour la vie commune de tous les Antillais, de nombreux citoyens l’appelaient déjà de leurs voeux, certes, pour donner sens à leur condition bâtarde d’alors, entre assimilation et négritude, mais surtout pour entraîner l’histoire antillaise à son véritable accomplissement.

Pour tout Martiniquais, qu’il soit noir, béké, indien, au-dessus du temps actuel, qu’on le veuille ou non, reste toujours l’esclavage des débuts historiques. Paraphrasant Nietzsche, on peut dire que c’est ce qui nous « meut et qui nous met en chaleur » dans la société d’aujourd’hui, en tous cycles d’évolution, comme en tous cycles de culture. Est-ce à dire qu’il est vain d’espérer un humanisme martiniquais, regroupant les races concernées, dans une dynamique historique d’émancipation politique ? Est-ce à dire qu’il est vain de vouloir faire peuple pour la liberté politique, et pour « l’ultime ivresse » de l’émancipation ?
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Les politiques sont exposés à subir la division des partis existants, dont les symptômes caractérisent aujourd’hui l’Etat Français. L’impuissance à engendrer un consensus à propos des « Gilets Jaunes », après les entretiens de Matignon, n’est-ce pas déjà un symptôme inquiétant ? En effet, il n’a pas été possible de sauvegarder l’essentiel, à savoir les lois qui font vivre la démocratie. Au lieu de cela, chaque dirigeant s’est empressé d’insister sur ce qui fait plutôt l’académisme de ses idées, et donc de souligner les différences.
Au fil des manifestations, le mouvement des « Gilets Jaunes » s’enlise dans l’insurrection. Désormais, violences, saccages, profanations, destructions, pillages, incendies, malheurs, se propagent partout en France. C’est assez dire que les « Gilets Jaunes » sont eux-mêmes prêts à violenter, à transgresser les droits constitutionnels, à violer la conscience populaire, par des idées de plus en plus subversives, telle, par exemple, celle de la mise en place, ici ou là, d’assemblées citoyennes, pour aboutir à une France, de plus en plus douce, aux bruits de leur fureur. Leurs revendications premières semblent avoir disparu, ou réduites au minimum, ou parfois même purement allusifs ! De plus en plus, puisqu’il n’y a pas de porte-parole désigné, il n’y a pas de revendication majeure explicite.
Aujourd’hui, l’univers culturel est à la fois présent et irréel. Il est omniprésent, par le foisonnement d’informations, qui le caractérisent, d’où des perspectives nouvelles pour le système éducatif, pour sa rénovation pédagogique. Il y a , maintenant, et fort heureusement, complicité entre l’idéologie et l’évolution de la connaissance. Que reste-t-il alors à faire ? Il reste à entreprendre des actes irréversibles, et à mettre en oeuvre cette philosophie des institutions éducatives, en s’appuyant sur tout ce qui permet de s’élever à une conception, à la fois idéologique et opérationnelle, des nouvelles formes du système enseignant.
— Par Roland Tell —
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La violence actuelle de certains lycéens serait-elle enracinée dans les ghettos de nos banlieues prolétaires ? Il est évidemment facile, trop facile, de mettre les faits délictueux récents en relation avec le phénomène d’immigration, très manifeste, à vrai dire, à la périphérie des grandes villes. La violence serait-elle la vertu même de la jeunesse immigrée ? Nous voici, en effet, devant des manifestations significatives de bandes rivales, dont l’aspiration générale est d’en découdre avec les autorités de toutes natures, de police, de justice, d’éducation. N’est-ce pas là une aspiration typique de l’art de vivre en paria, au sein d’une banlieue nue et sauvage ? Est-ce là la véritable cause de l’éloignement d’une certaine jeunesse, se sentant exclue de l’évolution normale de la vie communautaire ?
L’Éducation Permanente, tel est le but de l’éducation scolaire et universitaire, mais c’est aussi son inspirateur. Il faut apprendre aux élèves et aux étudiants à tirer parti des sources d’information, pour leur propre perfectionnement, et donc à utiliser un certain nombre d’outils pour cette fin. Ce qui change complètement les structures de transmission des connaissances, et l’attitude pédagogique de type autoritaire ! En effet, celle-ci se fonde sur une dénivellation statutaire entre les générations, qui séparent l’adulte, responsable et indépendant, du jeune, irresponsable et dépendant – séparation, qui est devenue inséparable à la jeunesse, et qui n’a pas été comprise par l’éducateur dans sa véritable dimension. Cette séparation est liée à la séparation entre l’idée de formation autoritaire, le savoir donné entièrement par le professeur, et le contrôle du savoir, d’une part, et le changement d’attitude, où un certain nombre de responsabilités sont transférées à la jeune génération. Il faut éviter cette séparation, et celle qui existe entre l’univers scolaire, lié à des normes respectables, mais conventionnelles, et l’univers concret, où jouent les nécessités de travail, les engagements personnels, les responsabilités.
Infidèles à leurs principes, les partis, constituant l’alliance de gestion à la CTM (droitistes, centristes, indépendantistes) mènent, de plus en plus, une politique de ressentiment contre le monde social martiniquais. Que d’antagonismes engendrés ici ou là par un régime sans précédent de licenciements, particulièrement significatifs, et premièrement déterminants, s’agissant de l’idéal historique envisagé, donc de son image prospective, à laquelle aspirent les tenants majoritaires de l’alliance au pouvoir. Sommes-nous déjà dans la phase utopique du séparatisme, préparant les réalisations temporelles futures ? En effet, sans avoir jamais fourni une explication du contenu de sa politique à la CTM, le Président Exécutif, particulièrement cynique, ne cesse de condamner la lourdeur des effectifs de la Collectivité, oubliant que ce n’est pas sa conscience de partisan, qui détermine la vie humaine à la Martinique, mais ce sont les conditions et les formes de vie, les besoins, les tendances du peuple martiniquais, qui, seuls, déterminent la conscience collective, de plus en plus conditionnnée par l’éducatif, l’économique, le social.
Quoi faire pour que les professeurs cessent de projeter leurs finalités dans les élèves ? Comment faire aussi pour qu’ils cessent d’attribuer à ceux-ci, par autogratification naturelle, cet élan qui les a poussés vers l’enseignement ?
Comment comprendre le manque de dialogue social dans la gouvernance CTM ? Une telle question oblige à distinguer entre le Soi essentiel de la création politique, et l’Ego dictatorial, constamment centré sur lui-même. Quand l’individualité prend le pas sur la personne, notamment chez celui qui dirige, ce qui se manifeste alors, c’est l’étroitesse de l’égo, se sentant toujours menacé, et voulant accaparer le pouvoir pour lui-même. La personnalité n’apparaît jamais en cas de crise sociale, comme lors des mafestations des quarante agents contractuels, licenciés sans raison, par volonté présidentielle.
Les conditions générales de la mutation
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L’interprétation de la situation des vacances scolaires reste variable pour les élèves et pour les enseignants. Restent, d’un côté, la crise du savoir scolaire des transmetteurs que sont les professeurs, de l’autre, celle du savoir-être des élèves, de leur entrée dans la vie morale, sociale, civique. Particulièrement lourde en est la pression sur les uns et sur les autres, après un troisième trimestre d’évaluations et d’examens de toutes natures, du Cours Préparatoire aux classes de baccalauréat. D’une étape à l’autre, le recommandation pédagogique n’est-elle pas de mettre à jour les connaissances et les méthodes, aussi bien pour apprendre à lire en zone prioritaire, que pour enseigner les connaissances nouvelles dans les lettres, les sciences, les techniques, en classes de collèges et de lycées ?
L’une des orientations vicieuses du monde politique moderne, c’est le populisme ! De Washington à .. Fort-de-France, en passant par Prague,Varsovie, Budapest, Vienne, Rome, une sorte d’avilissement de la démocratie se fait jour, avec pour corollaire la glorification de l’égo présidentiel. Ce qui se manifeste, en effet, c’est le mutuel emmêlement de la volonté du pouvoir et des profondeurs intérieures de l’esprit populaire, s’agissant tout particulièrement, en Europe, des étrangers et des migrants. Comment donc la démagogie ne serait-elle pas à l’affût d’une telle politique ?
Parler d’injure à propos de la politique est courant à la Martinique, même hors périodes électorales. En effet, sans l’injure qu’adviendrait-il du politicien ? Qu’adviendrait-il de la politique ? En effet, n’est-ce pas le goût de l’insulte qui met en ordre aujourd’hui le monde politique martiniquais ? C’est du fait du président de la Collectivité Territoriale que les offenses graves et délibérées font désormais irruption au sein même de la gouvernance de la Martinique. Récemment, en effet, c’est contre ses alliés de droite, redevenus en un jour ses meilleurs ennemis, que la hache de guerre est déterrée, toujours, comme ailleurs, selon la théorie du complot permanent. Quelle cause à venir pour cette nouvelle guerre ?
Que reste-t-il de la communauté de solidarité européenne ? L’élection des populistes en Italie a-t-elle entraîné la fin de la contrainte d’unité à l’endroit des migrants ? Dans ce processus de transformation politique, la solidarité signifie-t-elle désormais « ne plus être ensemble »? Chaque port européen de la Méditerranée devient-il désormais une frontière ? L’évolution politique en Italie a-t-elle engendré des sentiments de rejet, d’exclusion, de xénophobie, à l’encontre de tous migrants, et particulièrement des naufragés de l’Aquarius ?
Voici Donald TRUMP, élevé au-dessus de tout pouvoir, après une campagne de sentences et de menaces, où il faisait reposer et trembler le poids du monde sur sa solide personnalité ! C’est vrai : il est toujours quelque délire dans la politique, surtout sur les estrades, où il est mieux de paraître vil, par le poids des excès de paroles, mettant en garde ici, vitupérant là, en maître de malédictions, notamment à l’encontre du Moyen-Orient et de l’Asie.
La classe politique fra
Ce problème est un problème général. La question de l’unité organique du système d’enseignement est posée, dans tous les pays, à l’ensemble des structures éducatives. Elle se pose d’autant plus que les Ministères de l’Education Nationale sont loin de répondre, à l’heure actuelle, aux besoins éducatifs, repérés dans leur généralité. D’autre part, cette question renvoie à deux autres problèmes :