La fin d’un monde

— Texte du 9 Novembre 2016 par Roland Tell —
Voici Donald TRUMP, élevé au-dessus de tout pouvoir, après une campagne de sentences et de menaces, où il faisait reposer et trembler le poids du monde sur sa solide personnalité ! C’est vrai : il est toujours quelque délire dans la politique, surtout sur les estrades, où il est mieux de paraître vil, par le poids des excès de paroles, mettant en garde ici, vitupérant là, en maître de malédictions, notamment à l’encontre du Moyen-Orient et de l’Asie.
Son élection se présente-t-elle aujourd’hui comme un mal universel ? S’agit-il, pour le nouveau Président des Etats-Unis d’Amérique, de vivre désormais du sang de l’avenir, quand il annonçait, dans des discours de flamme, particulièrement « aimer la guerre » ?
Hélas, de la politique traditionnelle, il en est maintenant l’héritier, pour demeurer proche de l’Europe, en dépit de toute volonté de puissance, compte tenu des valeurs partagées de la démocratie. Certes, ailleurs, hors de l’Europe, tout mérite-t-il de périr ? Une évolution importante doit se produire dans le commerce international, par une renonciation progressive à l’universalité. Le retour au nationalisme américain, s’appuyant sur une politique mercantiliste à l’égard du Japon et de la Chine, reste la perspective, désormais fixée au système industriel, en vue d’assurer une meilleure égalité économique de la société américaine. C’est l’axe central de la pensée politique de Donald Trump, pour mieux garantir le niveau d’emploi, donc le niveau de revenu, en vue du bonheur individuel et social du citoyen américain moyen. Telle est la signification profonde de son engagement politique, plus orienté vers les fins supérieures de la société américaine. Il s’agit de s’émanciper des théories contractuelles avec le monde extérieur, pour fonder une Amérique moderne, au sein même de la société civile américaine. Le principe d’aide et d’assistance à l’universel va progressivement disparaître, pour concerner plutôt les différents Etats américains, faisant ainsi de chacun d’eux le lieu véritable de la nouvelle politique économique, en vue d’une société plus unifiée, et d’une Amérique commerciale fermée, rapatriant en son sein toutes les réalités, les personnels, les profits, et les surplus du développement international. Donald TRUMP n’a fait que mettre en avant le retour au nationalisme, dans les limites de l’Etat commercial et industriel américain, afin de mieux affirmer l’égalité économique, au sein de la société américaine. La clôture, ainsi préconisée, vise à réhabiliter une politique économique, résolûment mercantiliste, à l’égard de tous pays extérieurs. Ce faisant, Donald TRUMP veut privilégier les droits naturels du citoyen américain, puisque, selon lui, l’état de coopération internationale se manifeste comme un état de guerre économique, porteur de dommages graves, durables, irréparables, du fait des migrations internes et internationales. Le droit de rester chez soi, aux USA, dans son Etat d’origine, et de vie sociale, avec des possiblités majorées de vivre dans la dignité et la sécurité, reçoit une accentuation nouvelle, ce qui lie retour au nationalisme, et nouveau modèle de développement commercial. En privilégiant l’absolutisme américain, Donald TRUMP cherche à déplacer, au sein même des USA, les spécialistes de coopération, les infrastructures, les intérêts américains, en une sorte de pacte d’union et de conservation de la société américaine. Un tel bouleversement des échanges économiques internationaux ne serait-il pas réductible à l’arithmétique politique ? Faire payer la coopération devient désormais un moyen de gouvernement, c’est la base essentielle de toute véritable politique internationale. C’est donc dans un but de négociations commerciales rémunératrices, que s’organise désormais la société de marché généralisée entre Etats souverains, dans les nouveaux rapports du pouvoir politique américain de Donald TRUMP.
ROLAND TELL

9 Novembre 2016