« Pensée politique » par Roland Tell

Pensée Politique n°20

Ultime et dernier texte de « Pensée Politique », pour retrouver, dans la conscience collective des Martiniquais, la nouvelle éclosion de L’Antillanité, dans la fraîcheur unique du temps présent, et dans l’atmosphère maternelle du renouveau culturel.
Certes, retour nécessaire à l’antillanité, comme à une oeuvre humaine à réaliser enfin, après tous les paradoxes déjà mentionnés de la vie politique d’autrefois. En effet, par vouloir de dépassement, ou volonté de puissance politique, par ivresse révolutionnaire aussi, la négritude s’est longtemps trouvée être la valeur prépondérante, pour frapper les esprits, pour subjuguer le peuple. On l’a vu : écrits et discours ont appris à celui-ci l’art d’avaler le mot, certes, à l’époque, trop dur pour sa denture, en des temps, pourtant dits de l’Assimilation, dont la contingence politique demeurait hors de portée, hors de prise. Pourtant, au coeur même de la vie antillaise, se trouvait l’espérance la plus proche, la forme d’existentialisme philosophique et politique la plus vive, susceptible de dégager nos significations, et nos valeurs réelles de peuples, donc celles de l’antillanité.
Par ses aspirations, ses capacités, par l’appel obscur de sa destinée à devenir monde intermédiaire, et communauté d’existence, pour la vie commune de tous les Antillais, de nombreux citoyens l’appelaient déjà de leurs voeux, certes, pour donner sens à leur condition bâtarde d’alors, entre assimilation et négritude, mais surtout pour entraîner l’histoire antillaise à son véritable accomplissement. A preuve cette conférence du 26 Mai 1977 au Theâtre Municipal de Fort-de-France, animée alors par le grand laïque qu’était feu Mr Hector SAE, où le conférencier invité concluait de la sorte son propos, à la question : « Quelle philosophie de l’histoire ? »… « C’est l’antillanité. Caractéristique imprimée par les ans. Destination pour demain. » (cf.publication de la Ligue de l’Enseignement de Mai 1977..)
On le voit : l’antillanité, comme terre maternelle, reste bien l’éternel fondement.
La vie future nous est désormais connue d’une manière existentielle, annonçant ainsi l’avênement de la Martinique sous un mode politique nouveau, par la création, dans les Antilles, d’un Monde Intermédiaire, à dépendance culturelle et économique réciproque. Se retrouver donc avec les pays proches de la Caraïbe, dans une continuelle interdépendance intellectuelle, économique, sociologique, n’est-ce pas déjà produire une révolution ? Ce Monde Intermédiaire de l’antillanité est avant tout une communauté de solidarité, où la politique elle-même repose sur des bases éthiques, accessibles à tous les citoyens antillais. Ce Monde intermédiaire de l’antillanité intéresse tous les domaines de la vie humaine, pas seulement à travers l’économie, mais dans tous les domaines d’évolution, concernant le bien commun des populations, assemblées en son sein.
C’est à ce titre d’idéal historique concret qu’il nous faut marquer l’avenir, et il importe d’y travailler dès lors, car il correspond à la recherche de l’unité organique maximale des Antillais, et à centrer l’unité de notre Monde Intermédiaire le plus haut possible dans la vie antillaise, autrement dit à la fonder sur l’antillanité. Comment cela ? Par la nécessité de réintroduire ici les questions de mutation culturelle, et reposer sérieusement le problème du tournant historique déjà évoqué. N’est-ce pas que les Antilles sont en pleine évolution ? Ne passe-t-on pas ainsi, de plus en plus, du rapport de gestion fixe à la notion de relation, de solidarité ? De gouvernance fermée, isolée, à la considération de gouvernances ouvertes, par exemple de l’atomisme politique martiniquais d’aujourd’hui, au dynamisme des unions caribéennes, donc à une unité d’harmonie dans la diversité ?
D’où la nécessité de réintroduire les questions de mutation culturelle, et parler des problèmes évoqués de renouvellements, de ressources en complémentarité, de registres variés de rôles, de pouvoirs, de personnalités, attachés à une bonne philosophie politique, et à une bonne philosophie de l’histoire moderne, donc à des actions de gouvernance à plus longue portée. Par exemple, les Martiniquais ne pourront être eux-mêmes que par l’ensemble des rapports et des faits, qui leur adviendront au sein du Monde Intermédiaire Antillais. Ce qui rend intelligible le changement provoqué, ce sont bien les relations, où ils se trouveront engagés, le mode d’échanges et de travaux avec les autres Antillais, dans un nouveau régime d’existence, voué à l’antillanité, dans les profondeurs dévoilées de leur personnalité. N’est-ce pas là, déjà, moyen de s’universaliser en tant qu’Antillais, puisque désormais l’antillanité, ferme sur ses fondements de Monde Intermédiaire, se fait dès lors de nature universelle.

Pensée Politique n°19
La mère des Continents, l’Afrique, a joui d’un grand prestige à la Martinique dans les années 1960-1970-1980, au point d’y susciter une espérance ultime, et un grand désir de foi, quand furent mises en exergue les notions d’africanité. Que de sources jaillissantes dans la littérature pour faire boire, alors, le lait de la négritude ! Que d’oeuvres poétiques, littéraires, dramatiques, pour créer, en chacun, désir d’amour et sentiments éthérés !
Qu’en est-il aujourd’hui en 2020 ?
De plus en plus, les pays africains ont maintenant leurs réfugiés intérieurs, et leurs migrants extérieurs. Donc, ceux qui cherchent refuge en Afrique même, passant d’un Etat à l’autre, et ceux qui participent aux mouvements migratoires, hommes et femmes en fuite, vers l’Europe notamment. Certes, la migration des Africains d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le commerce des esclaves du passé. Aujourd’hui, les migrants, demandeurs d’asile, sont volontaires. N’est-ce pas là un retournement d’histoire, prenant en compte la mutation culturelle de la société mondiale ? A travers l’immigration, désormais, les migrants africains réclament le droit à être citoyens du monde, donc au seul titre de la race humaine, hors toutes distinctions. Comme dans les temps bibliques, les frontières ne sont-elles pas faites pour être repoussées vers l’extérieur?
C’est pourquoi, de plus en plus, la notion d’Etat national souverain fait problème, avec ses attributs d’identité citoyenne, ses éléments constitutifs, que sont le peuple, le territoire, le pouvoir. D’où la nécessité d’accueillir les migrants avec plus de dignité, dans un but d’unification culturelle, et d’efficacité économique, d’évolution des civilisations aussi. Nul besoin donc, en 2020, de prendre en compte l’origine ou les ascendants !
Est-ce que, du fait de l’importance des migrants, les Etats Nationaux modernes finiront-ils par accepter la réalisation progressive de sociétés pluralistes, en leur sein ? Accepteront-ils à terme de conférer à ceux-ci les droits civiques attendus, et donc, de ce fait, la pluralité des orientations culturelles ? L’éthos chrétien des Eglises, généralement avocates des migrants, saura-t-elle faire reconnaître l’unité fondamentale du genre humain ? Saint-Paul ne dit-il pas que tous les hommes seront sauvés ? N’est-ce pas là toute la raison première de l’économie divine ? Même si l’influence des Eglises a beaucoup perdu de sa force, ne continue-t-elle pas, inlassablement, et partout, de favoriser la tolérance constructive et la pluralisation progressive des sociétés humaines, comme règles éthiques fondamentales ? N’est-ce pas là le coeur même du message évangélique ?

 

Pensée Politique n°18

Être vivant en 2020, c’est créer des valeurs neuves, rétablissant au mieux les rapports de l’homme avec la planète Terre, tant aux plans physique et économique, que spirituel et social. Tous les jours, partir et courir se chauffer au soleil de toutes consciences, de toutes réalités, autres que celui de la longue et vieille identité – cette lassitude du temps, de plus en plus délaissée, face à la force des changements humains, générateurs de vie, de migrations, d’avenir.

De plus en plus, la jeunesse martiniquaise, qui ne peut plus souffrir cette loi de l’histoire, part se reproduire, s’épanouir, se dépasser, en Europe et au Canada. C’est à la fois un départ et un déclin, s’agissant de notre devenir, où la Martinique meurt sa mort sous la férule, comme sous la faux, de politiciens du quatrième âge, pour qui mourir au pouvoir reste le meilleur ! N’est-ce pas que, pour ceux-ci, être vivant en 2020 consiste à habiter la Martinique de la même façon que par le passé, alors même que, partout, le paysage culturel change à grande vitesse, du fait de la délivrance de l’identité-fixité, de la constitution d’une genèse à la place de l’origine historique, de la plurarité des relations par les progrès de la technologie numérique, qui font vivre, même par la pensée, dans une multiplicité d’espaces. De plus en plus, la Martinique est devenue, pour sa jeunesse, un espace pathologique, par les difficultés et les souffrances à y trouver les formations, les emplois, les moyens culturels contemporains, pour se réaliser pleinement.

Comment donc créer des valeurs neuves, quand le Soi politicien, fixiste, pessimiste, constamment replié sur sa pensée politique à soi, se fait de plus en plus présent en Martinique, telle une légalité originaire, quand les jeunes Martiniquais cherchent, sur d’autres territoires, des places pour l’autonomie de leur vie d’adultes, avec, en plus, un vrai état de possession par l’indépendance personnelle, telle une force interne développée en chacun, pour se perfectionner dans ses justes ambitions ? N’y-a-t-il pas là perfection de l’esprit, science de l’avenir à se donner, selon une existence nouveau-née, sans impatience et sans patience, puisque ne supportant plus l’éternel destin du pays natal ?

Un tel tournant historique se présente à la fois comme un défi et comme une chance. C’est surtout un modèle de développement différent, bien fait pour éviter toute manipulation partisane, au service d’intérêts politiciens, dont les carences sont criantes, s’agissant des nécessités de formation et de travail, concernant la jeunesse. Celle-ci a vite assimilé le nouveau régime culturel du monde moderne, placé, non pas dans la fascination de l’originaire, tel un ordre de présence à l’histoire passée, mais plutôt sous le signe des relations, de l’ouverture à l’universel, conçu à la fois comme commencement et comme absolu. C’est pourquoi elle s’y engage, pour s’ouvrir à la différence et à la pluralité, et se faire ainsi son propre contemporain culturel, par l’ensemble des apports, des méthodologies, et des choix de vie professionnelle, désormais à sa portée dans les espaces à moyens multiples du monde moderne.

 

Pensée politique n°17

S’il faut parler, une fois encore, de l’alliance politique au pouvoir à la CTM, c’est parce qu’elle offre aux Martiniquais une expérience de gouvernance, particulièrement typique de dérèglement et de désintégration des réalités de gestion. La mort de France-Antilles est révélatrice de ces forces obscures de perversion, érigées depuis décembre 2015, en science du pouvoir.
Les derniers fruits de cette politique ne sont-ils pas atteints dans le fait qu’aucun dirigeant ne se soit manifesté publiquement, dans les médias, pour déplorer la fin du journal et l’anéantissement par le chômage des travailleurs de France-Antilles ? L’évènement a été déplacé vers le dehors, vers le peuple martiniquais, par un soudain pouvoir du vide et du silence, tuant de la sorte, une deuxième fois, le seul quotidien des Martiniquais. N’est-il pas vrai qu’on peut aussi périr d’un excès d’indifférence ?
Oui, ils ont congédié France-Antilles par leur silence brut, au service de la passion dévorante de leur égo, pour l’épiphanie de leur moi, regardé à la Martinique comme image unique de presse périodique, donc bien faite pour créer ainsi une prise de conscience collective de leur puissance. Désormais, ces gouvernants se voient dans la pure fraîcheur existentielle de leur pouvoir, et tel le peuple martiniquais, tout le troupeau des jours et des mois à venir dépendra de leur scénario, fait d’avance, d’une presse écrite journalière, dont ils seraient les producteurs et les exécutants, et pourquoi pas ?.. les agents.
Au fait, tout cela était-il voulu, écrit d’avance, dans un temps antérieur à la mort de France-Antilles ? En ce cas, il n’y aurait pas d’erreur politique plus infortunée, que de prendre les pertes, les désordres, les déviations, dont souffre le peuple martiniquais aujourd’hui, comme la rançon à payer de leur réélection en 2020. Certes, sa citoyenneté est sur le qui-vive, mais elle ne l’est, au vrai, que pour leur disparition de toute gestion à venir, pour que lui soient données, en même temps, de nouvelles sources créatrices de gouvernance, de communication, et de réalisations.
Désormais donc, qu’une idéalité sincère, ardente, projette sur toutes choses d’ici, une lumière idéologique nouvelle, sans idées préconçues, hors tous les préceptes carrés de la gouvernance actuelle, avec surtout un journal quotidien , aussi apprécié que feu France-Antilles, pour l’étendue des services, des informations, et autres investigations, offerts à la population, sans oublier l’analyse toujours raisonnée des faits divers avec témoignages multiples, faisant aussi une part très large à l’avenir et à l’évolution des évènements, avec toujours un rare souci de vérité et de respect du lecteur, en ne perdant jamais de vue les circonstances politiques, sociales, économiques, dont celui-ci est entouré, étant entendu enfin que l’opinion, c’est la pensée personnelle du public.

 

Pensée Politique n°16

Après l’élévation et les progrès de la période gaulliste, la fille Outre-Mer ne serait-elle pas devenue aujourd’hui la Cendrillon de la grande famille France ?
En 1964, rappelez-vous, le premier numéro de France-Antilles, en sa toute première page, comme en un miroir, montrait le Général de Gaulle, faisant hommage à la vision nouvelle, survenue ici, d’une presse quotidienne à la Martinique.
Hélas ! Quelle tristesse, et quelles pauvretés depuis hier, 30 Janvier 2019, de voir les trois régions Martinique, Guadeloupe, Guyane, subir en même temps le statut déprécié de Cendrillon, au sein de la famille France !
Le Président du Tribunal de Commerce attendit en vain une nouvelle communication participative de leurs Collectivités Régionales, non pas sous la forme d’un soulier, comme dans le Conte, mais matériellement, en presque deux millions d’euros sonnants, pour faire survivre le journal, et toute son équipe, en éternité même ! N’est-ce pas que le facteur économique joue ici le rôle significatif et premièrement déterminant ? N’est-il pas vrai aussi que c’est la vie collective, qui détermine la conscience d’agir ?
Hélas, les Collectivités Régionales sont devenues, ici ou là, des assemblées ménagères, qui font, en commissions, des confitures de compromis, avec de grands paniers de mandats dans la cuisine politique. Parmi tous ses mandats, à la Martinique notamment, la Présidence ménagère ne sait plus quoi faire, en période électorale, parmi ses nouveaux choisis de droite ou les anciens élus d’un parti, aujourd’hui réprouvé. D’où le dilemne : lesquels mandats faut-il additionnner pour donner à un journal, comme on jette à la poubelle ?
La réprobation négative à l’encontre de France-Antilles amène ainsi nos trois Collectivités Régionales à faire ainsi un plongeon dans le déni de la réalité du chômage de centaines de salariés dans les trois régions ! Donc, plutôt appliquer le chômage que la poursuite des activités d’une presse qui, en politique, donne plus de peurs que d’espoirs, surtout quand on se veut constamment en période électorale, dans l’aberration de la fièvre aliénée du pouvoir présidentiel.
Déjà harassés par l’effort d’une première subvention, nos présidents se hâtent à leur bureau, pour un cher repos de l’esprit, avant les tournées électorales des Municipales. Comme Cendrillon en son carrosse, ils entrent chaque soir dans la modalité du pouvoir-faire-vouloir, de la séduction donc, pour leur progression politique, pour faire la cour aux populations, selon des comportements démagogiques stéréotypés, où ils se font à la fois destinateurs et destinataires des suffrages, du fait même de leurs signes extérieurs de présidence.
Après son mariage, Cendrillon prit ses deux soeurs comme bonnes. Dans les modalités de leurs pouvoirs respectifs, que feront nos trois Présidents des centaines de chômeurs de feu France-Antilles en Martinique, Guadeloupe, et Guyane ?

 

Pensée Politique n°15 ..

Le propre de l’École, comme institution, c’est de se présenter, de donner d’elle-même, une image rationnelle et rationaliste. L’École se présente, à la fois, par son recrutement, sa formation, son fonctionnement, comme institution rationnelle.
Une fois admis dans le corps enseignant, la tâche fondamentale sera de transmettre aux enseignés un « savoir » réputé objectif, indépendant des affrontements sociaux, des oppositions idéologiques. C’est là encore l’image, que donne l’Ecole d’elle-même. En troisième lieu, le fonctionnement de cette sorte de machine sociale complexe obéit à des règles, des principes, des ordonnancements, réputés être la condition nécessaire pour que l’ensemble fonctionne, selon la double vertu complémentaire d’équité et d’efficacité. On peut donc considérer que l’École, en tant qu’institution ou image, à l’abri de ses murs matériels ou immatériels (opinions) est une sorte d’asile de pacifisme intellectuel, à l’abri de toutes les agressions du monde extérieur.
Mais n’est-ce pas que le propre de toute science est de se méfier des apparences, de ce qui est perçu ? Par exemple, la science physique s’est constituée en récusant les apparences visibles, en construisant un système d’interprétations, qui peuvent rendre raison aux apparences.. Fondamentalement, le processus, qui constitue les sciences sociales, est de même nature, du point de vue épistémologique, que celle qui constitue les sciences physiques. En conséquence, la sociologie de l’éducation se constitue à partie du moment où il y a analyse critique du fonctionnement réel, de la structure réelle de l’institution scolaire dans la société. D’où la nécessité d’une analyse en profondeur des rapports réels, remettant en question l’image rationnelle de l’École. D’où encore la nécessité de prendre position par rapport aux forces, aux contradictions, aux textes de loi, politiques ou économiques, constituant la vie réelle de la Société.
A cet égard, l’attitude du professeur ne doit pas être une attitude de mise en parenthèse des problèmes sociaux, considérés ministériellement comme des résidus de lois ou décrets d’une politique d’ensemble, que l’École n’a pas à prendre en compte. Au contraire, le rôle de celle-ci n’est-il pas d’analyser tous les mileux présents à l’École, d’épuiser tous les paramètres d’ordre social, économique, culturel, susceptibles de porter atteinte à la promotion et à la valorisation de tous les élèves, à l’ethos ascétique de l’ascension sociale, voulue par leurs parents, de quelle origine sociale soient ces derniers, de quelque niveau économique et culturel, dont ils relèvent. Donc, pour le professeur, toujours se tenir à l’intersection du social et du politique, avec une rare passion du juste et du vrai, pour la dignité humaine des futurs citoyens, dont il a la charge. C’est à une action sociale et culturelle à longue portée, que les professeurs doivent convier leurs élèves, en vue de la réalisation d’un idéal humain concret, comme éducation en mouvement, toujours à faire, même à longue distance de temps, s’agissant de leur plein épanouissement humain, à l’heure, même lointaine, du bac et de la …retraite.

 

Pensée politique n° 14

L’alliance à la Martinique de deux formations politiques, aux intérêts adverses, empêche-t-elle, chez les jeunes de 18 à 30 ans, la prise d’une conscience de classe ? Voir unis au pouvoir un président exécutif et son vice-président, sur aucun minimum philosophique, ni même sur aucune spécification éthique, le premier, se disant du prolétariat, et se prétendant révolutionnaire, le second, depuis toujours exclu de pauvreté, par le poids naturel de son origine, n’est-ce pas là ce qui bouche à jamais toute zone d’avenir utilisable pour la jeunesse martiniquaise ? N’est-ce pas, en effet, qu’elle est appelée, de plus en plus, à émigrer, pour ne pas avoir à subir les carences, et autres avatars d’une politique bâtarde, où même le soleil ne voit plus clair ?
Politique de fins tactiques immédiates, sans véritable essence, à la signification cachée – sorte de suprématisme, où la chose essentielle est le pouvoir, indépendamment de tout contexte idéologique ou politique. Comme pour l’art abstrait, essentiellement subjectif, c’est la politique abstraite, vouée à la répudiation de toute doctrine, pour le seul tribut du personnalisme, de la part de deux usuriers du pouvoir, dans vicieux emplois de gouvernants, donc tendant, l’un et l’autre, au sentiment de posséder, par nécessité personnelle. D’où une certaine frénésie animale à conquérir des mandats, des asservissements, des fragments de progrès. D’où surtout un ressentiment agressif à l’égard de toute opposition (cf. la récente grêve des conducteurs de bus de la CFTU ). En tout, la valeur d’exercice de la personne prend le pas sur la valeur de progression générale. Là seules résident leur gymnastique gestionnaire, et leur ambition politique !
Nos politiques abstraits de la CTM sont-ils opposés à la réalité martiniquaise, au point de ne rien faire pour retenir sur place nos édudiants en exil ? Soit dit en passant, les hommes et les femmes de la droite se trouvent-ils inaptes à travailler autrement que comme sujets de leur chef actuel ? Quand donc se décideront-ils à retrouver leur état normal de stabilité et d’autonomie politiques, pour mettre fin à leur capture, opérée lors de la nuit profonde de décembre 2015 ?

 

Pensée politique n°13

Orages de feu en Australie, orages de guerre en Iran : est-ce un feu d’apocalypse, échauffant déjà notre monde terrestre ? La planète Terre va-t-elle se rétrécir aux dimensions d’un atoll ?
L’homme avait échoué là, débris d’humanité, soufflé par la tempête nucléaire ! D’où venait-il précisément ? De la Maison Blanche, ou de Téhéran ? Du plus loin que ses regards portaient, il ne pouvait voir que flots de fin du monde, rouges de sang et de feu, charriant à l’infini ruines et dépouilles. Vision d’apocalypse ! Par soudain réflexe, il se surprend à se tâter la tête, puis le corps, puis les pieds, enfin le sol de corail rouge. Par quel miracle vivait-il sain et sauf, rescapé de l’incendie nucléaire ?
Contemplant les horizons embrasés, il cherchait à perte de vue une échappée d’ombre, pouvant prêter à l’insolite, et, pourquoi pas ? – ouvrir sur l’inconnu, dans l’univers de braises où il était plongé. Y avait-il ailleurs d’autres anneaux de Terre, préservés du déferlement des missiles ? D’autres réchappés, peut-être, dispersés ça et là tout autour du brasier, sur des débris terrestres, attendant sûrement que vienne la fin ? C’est alors qu’il se considéra.
C’était venu d’une impression : il s’étonna soudain de ne rien ressentir dans l’atmosphère d’étuve, où il se trouvait. De sensation, aucune. Ni chaleur, ni brûlure ! Il éprouvait même un bien-être étrange, se sentant dans un état d’aise, jamais connu auparavant. C’est alors qu’il se vit ! Des mains de cendres, un corps cendré, une tiède douceur courant partout en lui. Il se pinça le visage, examina sa nudité. Un gris cendré, uni et fin, lui coulait en effet, tel un liquide, goutte à goutte, une peau de statue. Absolue métamorphose ! Certes, il n’était plus qu’une agglutination de cendres, mais doué d’une vie, sans fonction, ni détermination aucune. Ni chair, ni sang. Ni coeur, ni âme. Rien de ce qui fait l’être humain, vivant et animé, d’avant la catastrophe. Seuls en lui, le souvenir et le ressouvenir de celle-ci, entretenant toute la tiédeur des cendres.

Pensée Politique n°12

Le temps est-il maintenant venu que la planète Terre demande aux êtres humains de partir ! Son bel état, voulu de Dieu, à la création du monde, est devenu aujourd’hui la proie de sacrilèges, perpétrés par l’homme. Or, d’après les versets du Psaume 8, Dieu a placé l’homme au sommet de son oeuvre de création. Ce dernier exerce-t-il mal l’existence, à lui conférée ? Cependant, il importe de ne pas oublier l’essence divine de l’homme. D’où cet apostrophe des mêmes versets :  » Qu’est-ce donc que l’homme pour que tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ? » En conséquence, la Terre ne saurait défaire l’oeuvre de Dieu, même sous la contrainte du mal, des privations, des blessures quotidiennes dans l’existence terrestre ! L’homme continuera de surexister sur la planète, quitte à mettre en oeuvre ici-bas un développement ou une évolution, tendant vers les biens de la vie humaine, dans laquelle l’écologie prend racine.

On ne le sait que trop : le mal est humain, depuis l’héritage divin. L’homme a vite fait d’oublier que les biens de la Nature ne sont pas des dons, mais des prêts ! Certes, le mal, le pouvoir de néanter, de faire le rien, sont inscrits au livre de vie humaine, avant même Adam et Eve. Donc, seul l’homme est cause du mal écologique, car le mal n’a pas d’idée dans l’intelligence divine. Oui, l’homme seul a l’idée du mal, qu’il répand sur la planète Terre. Comment a-t-il fait abus des énormes faveurs accordées dans la nature ? On le voit tous les jours, la pollution endémique de l’air et de l’eau, les incendies de forêts, les pertes de végétation, le surpâturage, la déforestation, la désertification, la perte de biodiversité, la dégradation des sols, les modifications du climat, la fonte des glaciers, l’élévation du niveau des mers et des océans, les émissions industrielles de carbone à effet de serre, le réchauffement climatique, donc autant d’éxécuteurs d’agonie, à quoi il faut ajouter les souffrances quotidiennes d’existence, dont l’esprit humain est le lieu. D’où partout un mal moral, qui ravage l’être humain – mal, dont il est créateur – avec, en fin de compte, l’angoisse, pour compagne de la destinée terrestre, le goût de la mort dans le plastique omniprésent, même dans les profondeurs marines.

Lassé de voir incendier, dénuder, détruire, enterrer, ramasser des déchets, des squelettes et des ossements, dans la détresse de l’esprit collectif ici ou là, la nature terrestre, qui a la nostalgie de Dieu, son créateur, demande de plus en plus à l’homme de partir, pour ne plus voir la Terre défigurée et saccagée, mettre de la laideur, là où Dieu avait bellement créé, dans les villes et les campagnes, partout où la pollution entraîne la nostalgie de Dieu. Comment l’homme pourrait-il se séparer de sa terre nourricière, qui est en même temps sa planète d’amour ? S’il a fauté, souillé, détruit, il lui faut revenir changé, apportant sa singulière noblesse de terrestre, sa floraison de talents, toute sa volonté libre, ses facultés créatrices, à la sauvegarde de sa planète. A cet égard, l’écologisme humanitaire, non politique, mérite une attention toute particulière, en raison de sa signification exceptionnelle pour ces problèmes de vie humaine, qui nous préoccupent. Devra-t-il donner l’inspiration à la déraison humaine, pour ce qui est des voies particulières de développement terrestre ? Plutôt que de quitter de force la Terre, il importe de la remettre en honneur, et reconnaître le rôle capital que joue l’écologie dans tous les domaines de la vie humaine. A cet égard, l’oeuvre écologique, partout organisée, s’avère créatrice plus que réparatrice, donc dans un état de vigilance et de tension vitale, pour s’étendre à la Terre tout entière. Ces créateurs écologistes, essentiellement humanitaires, ne veulent pas que la Terre devienne la veuve du genre humain, donc cherchant à maintenir intactes cette gloire de l’existence ici-bas, et cette saveur citoyenne, que, par seuls soucis de préservation et de servir, ils veulent maintenir, afin que la beauté de la nature puisse vivre encore avec nouvel éclat ! Ce frais sang de l’écologie, qu’ils investissent ainsi dans la nature, donnera un jour à l’intelligence humaine, dans les années à venir, pourquoi pas ? – le goût de la beauté, de la sagesse, de la croissance. Car la nature terrestre, du fait même de leurs interventions, donne plus encore, toujours généreuse, donc destinée à chérir généreusement. C’est pourquoi il importe de saluer tous les trésors de la disponibilité de nos écologistes humanitaires, cette gloire d’intervenir partout, sur les hauts arbres décharnés de feuilles, comme parmi les ruines de bâtiments historiques, pour engendrer, toujours engendrer, de nouvelles jouissances de bonheur et de vie. Leurs soins constants maintiennent en honneur la beauté, l’utile, le fécond, donc l’humain, de manière à ce que ces qualités ne trouvent plus de fin sur terre ! Comment écrire l’héroïsme de leurs interventions, eux qui vivent deux fois, en tant qu’hommes et femmes dans leur existence, et comme militants de ce temps, vivant écologiquement, pour la sauvegarde du monde terrestre. Ils sont les seuls maintenant à ne pas faire ternir le soleil du ciel, contemplant la terre. N’est-ce pas leur volonté, qui cherche à maintenir l’existence sur terre, en réparant tout le mal, qui blesse l’esprit de Dieu ?

 

Pensée Politique n°11

Comment faire admettre , à la Martinique, que la couleur de la peau n’est pas la principale valeur de l’homme ou de la femme ? C’est partout la constatation première, l’hygiénique parti pris du regard en son miroir, de la face que l’on voit, et qui rappelle, en fait, tout ce qui subsiste en toute nature individuelle, depuis le lourd passé esclavagiste.
Cette subsistance, en tant que telle, se veut être un état d’exercice citoyen, rappelant, sans cesse, la tragédie des Noirs, alors face aux puissances environnantes du monde hostile des anciennes colonies. Encore aujourd’hui, en 2019, à travers les vitres de l’âge adulte, c’est à loisir et en permanence que l’on cherche à revoir et à rappeler ces temps maudits, à se rémémorer de ne pas être comme les autres humains, donc à toujours se déprécier dans la connaissance de soi, parfois jusqu’aux ultimes rides de la vieillesse.
Et si tout cela n’était que vertige ? Ou plutôt conflit avec la vraie connaissance de soi ? En choses de capacité humaine, et d’ambition personnelle, n’est-ce pas déjà prouvé qu’un noir est compté pour aucun, au sein de la compétition mondiale ? Le Noir semble-t-il mener deuil pour ceux qui sont nés clairs ? N’est-ce pas là autant de jugements faux, violentant jusqu’à la création divine ? Que faire donc pour ne pas laisser, ainsi désorienté, le Noir d’aujourd’hui, se croyant toujours fantôme de son ancêtre esclave, au point de s’infliger pénitence pour toutes les frustrations vécues ? D’où la nécessité d’aller vers ce que celui-ci fuit, par faux liens de race, à savoir vers les vraies racines de sa personnalité humaine.
Comment donc sortir de ce capricieux miroir de l’apparence, ainsi que de la vision de soi, sur laquelle tout oeil externe est fixé, pour découvrir enfin le mystère qui réside en chaque personnalité, afin d’éviter ainsi tout ce qui mène à l’enfer du racisme ? Où se trouve donc la seule et sublime valeur de toute personne humaine, parmi la chair et les os, pour mettre enfin lumière belle sur son visage si noir ? Cette valeur unique, c’est l’esprit, la vraie racine de toute personnalité humaine. Ce n’est pas un champ privé, c’est le lieu du monde entier !
Oui, c’est l’esprit qui assume la charge de notre propre humanité, par l’intelligence et par la volonté. Comme les vagues vers le rivage, ses acquisitions nous mênent toujours plus loin dans le monde, pour constamment nous inciter à nous dépasser, de la naissance à la maturité, et au-delà, nous nourrissant ainsi des valeurs de la vraie humanité. Alors, ne laissons pas l’image du visage défigurer en soi les couleurs nouvelles, les visions nouvelles et renouvelées de la vie en société, et du bien commun. Ce trésor qu’est l’esprit, certes, il faut l’apprendre, recueillir ce qu’il dit, en vue d’une perfection personnelle toujours plus haute, pour parvenir à se posséder soi-même, en toutes circonstances, dans l’ordre moral, dans la vie sociale, dans le travail, dans les droits citoyens, jusqu’à sa pleine maîtrise personnelle, et son auto-détermination.
Apprendre l’esprit, en ces temps de numérisation, pour continuer toujours de connaître, en ayant des vues objectives, des perspectives intelligibles, de degrés en degrés, dans l’échelle des connaissances, et, pourquoi pas, pour tendre vers des productions personnelles, tel un homme ou telle une femme, plus riches en espoir, fournis d’amis, en toute triomphale personnalité.
Vous l’avez compris : l’esprit n’a pas de couleur, mais tous les ornements et tous les biens que donne l’intelligence. Ainsi de vous, il fera personne humaine, admirable à louer, et à suivre. Car vous irez toujours de l’avant, et votre éloge aura place, même dans la postérité.

 

Pensée Politique n°10 ..

L’œil du monde martiniquais regarde de plus en plus vers la mort politique de ses dirigeants actuels, qui souffrent, il est vrai, d’une cancéreuse envie de pouvoir personnel. Certes, la jeunesse, bien vivante, à l’esprit rebelle, ne va pas les pleurer, à la mort provoquée de leurs mandats, dans les urnes électorales ! Alors, en sa première nouvelle séance à venir, la cloche de la nouvelle assemblée, où qu’elle soit, donnera avis au peuple martiniquais, qu’ils ne sont plus là, pour lui interdire ambition de progrès et de bien commun. Les citoyens iront-ils jusqu’à les confondre à la glaise des cimetières, ou aux cendres de la crémation ? En tout cas, ils ne les pleureront pas dans leurs pensées, pour plus vite les oublier, car leurs tristes noms périront avec leur mort politique.
Certes, ils vont partir dans les railleries citoyennes, sans louange ni mérite, leurs noms à jamais ensevelis dans les pauvres productions de leur vie politique. Déjà longtemps humiliés par le long repos de leur idéologie respective, comme couchée sur un lit mortuaire, où celle-ci a aussitôt expiré, à jamais consumée par les pratiques de feu de la démagogie, par quoi elle fut nourrie tout au long de la future défunte alliance. Désormais, le réveil populaire, à l’occasion des votes à venir, va les emporter, par les aveugles ténèbres de l’isoloir, afin d’être la proie des échecs sortis d’eux-mêmes, donc misérable butin des votes à mains ouvertes de nos électeurs, rejetant le tout, vers une reposante mort politique.
Parmi les ruines du temps électoral, ils devront partir, puisque d’ores et déjà le peuple les abandonne. Contre le vote des urnes, rien ne pourra les défendre en choses de réalisation, même pas leurs avoirs en drapeau et en hymne, jusqu’ici tenus pour leur domaine privé, leurs deux amours de désespoir. Pourquoi avoir dépensé un tel luxe, héritier de leurs excès, pour un bail aussi court de gestion, le temps d’une mandature ? Mais, au fait, pourquoi attendre ? Aussi vite ils partiront, aussi vite ils retrouveront sagesse ! Sans cela, c’est le déclin froid de la mort politique. Mourir stérilement par le jugement des électeurs, n’est-ce pas déjà laisser aussi périr jusqu’au souvenir de la barbe blanche embroussaillée, lointain souvenir du castrisme, d’un âge passé révolutionnaire, vite enseveli dès l’alliance avec la droite ? Certes, contre la faux du temps électoral, rien ne peut les défendre, même après mort politique ! Car en laissant si belle Collectivité Martinique tomber à ruine, quel vent de dimanche électoral et quelle rage populaire pour faire éclater, l’un par l’autre, le glas de leur fin politique ?

Donc, plus de folie de puissance pour obséder le pays ! C’est définitivement la volonté populaire, bien plantée dans le profond des cœurs martiniquais ! Car il y a des normes objectives de la moralité politique, il y a des devoirs et des règles. Le constitutif formel de la morale politique, n’est-ce pas la mesure de la raison ? A ne pas l’appliquer, à ne pas l’appliquer bien, dans le mouvement actuel de l’indépendance idéologique, le politique, quel qu’il soit, sacrifiant l’éthique, se trouve en face d’une diversité de devoirs en conflit, au sein d’une gouvernance différenciée en zones diverses de gestion politique, s’agissant notamment de la zone de l’éthique du militant guide, depuis toujours fait de conformité personnelle à soi-même, donc nullement intégrée par la conscience populaire martiniquaise.
Oubliant tout cela, c’est avec un plaisir de barbares, qu’on sacrifie l’éthique, son universel éthique, pour remplacer tout cela par une somme de mandats politiques – poisons de l’autre, le chef possesseur, dans sa propre existence idéologique, contrefaisant l’indépendance de toujours, tant espérée, où aussitôt il se trouve isolé en son propre parti, actuellement en plein commerce avec la justice, pour être mis aux oubliettes ! Et pourquoi pas, dans une des fosses du cimetière des scandales politiques ? Donc, poisons d’une alliance-marchandise ne convenant guère aux gorges de nos élus de droite ! Parce que ces derniers ont évacué, avec la raison politique, toute vertu de prudence, les voilà eux-mêmes en morts-gages au bon vouloir des citoyens martiniquais ! Eux-mêmes parjures à leurs yeux, comment faire pour les récupérer demain dans leur confort idéologique d’hier ? Certes, ils ont perdu le tribut de sérieux, corrompus qu’ils sont par trop partiale gestion, en leur contrat d’alliance. Les citoyens les rejetteront-ils pour les emplois vicieux, où le chef payait tout ? Leur raison politique, aujourd’hui exténuée, à bout de souffle, semble de plus en plus faire hommage à une nouvelle vision du pouvoir. Ayant gravi la généreuse colline de Plateau-Roy en gestionnaires, aujourd’hui repus, les voilà qui appellent le peuple à les suivre dans leur nouveau pèlerinage électoral, sans même voir la Martinique dans sa totalité, fatiguée, faible, blâmée par une jeunesse, en état mendiant de travail ! Les votes à venir leur montreront comme s’usent aussi les attentes populaires. Ce que gestion à grand profit ne sait pas retenir ! Voilà donc que se profile le changement historique capital, dans le nouvel élan constructif de la jeunesse martiniquaise, décidée à s’engager, et à tout risquer pour le futur de la Martinique. Mais quelle jeunesse pour la relève, donc pour faire nettement mieux, pour racheter le temps mal dépensé des pauvretés jusqu’ici produites, pour mettre vraiment dans la gouvernance martiniquaise, et en toutes réalisations futures, un esprit de jeunesse? Avec une vision nouvelle de la politique, la jeunesse en son midi, donc en pleine maturité d’âge et d’expérience existentielle, saura manifester un jugement politique sain sur le civil, le social, l’économique, faisant ainsi tout le total des besoins martiniquais, sur terre et sur mer, et donner ainsi sens et valeur à leurs implications gestionnaires, pourquoi pas jusqu’à la constitution d’un nouvel ordre politique dans notre Martinique. Avec leur relève, sur laquelle tout espoir est désormais fixé, la mort politique des dirigeants actuels, une fois morte, rien ne sera plus mort ici, car tout sera plus vivant, toujours plus vivant !

 

Pensée Politique n°9.

Selon Bolsonaro, la politique et la beauté ne vont l’une sans l’autre, surtout si la beauté en question présente toutes les caractéristiques, pour être sa propre fille. Le Président du Brésil souhaite ainsi mettre en évidence le rôle essentiel joué par le clinquant et la bêtise dans la gestion de son pays et dans sa diplomatie. Au Brésil donc, tout cela comporte ainsi un sens bien plus démagogique qu’ailleurs, qui se révèle, par nécessité de nature, dans le fonctionnement de son pouvoir. En d’autres termes, la beauté de l’épouse présidentielle, n’est-ce pas la force secrète, permettant au peuple de ressentir du désir citoyen, au-delà de toute fin ?
Dans le mouvement bolsonarien, il est possible de capter toutes adhésions humaines, tous intérêts humains, à travers l’idole insatiable, étrange et ambiguë, tenant lieu de compagne dans l’expérience présidentielle. N’est-ce pas là sa grandeur, d’être déjà l’époux président de Michelle, qui a vingt-sept-ans de moins que lui ? Son existence présidentielle ne dérive-t-elle pas d’ailleurs de la beauté de Michelle ? Ne l’a-t-elle pas rendu enfin victorieux dans sa lutte pour le pouvoir suprême ?
Maintenant au pouvoir, il a toute aptitude de dire tout propos au monde entier, toutes bulles de paroles ici ou là, susceptibles d’aller crever au loin.., pourquoi pas jusqu’à Paris? Ce faisant, il a créé un nouveau mythe diplomatique, pour le bien de son pays, croit-il, bien avant le dernier gémissement d’échec, que lui vaudra un jour le peuple de son pays ! Il est inévitable qu’à l’avenir le peuple brésilien saura mettre en échec les puissances de la démagogie ! Et si la beauté perdait éclat ? Si toutes différences entre femmes de présidents étaient abolies partout, quelle répudiation, par la peuple brésilien, du vide pathétique que deviendrait Michelle ? Dieu merci, la politique se remettrait au service de l’utile et du bien commun !
C’est pourquoi le peuple brésilien détient là, désormais, une mission exceptionnelle de guérison de sa démocratie, et donc de conscientisation de la communauté nationale. Ainsi l’héroïsme frauduleux de Bolsonaro, centré sur la beauté de Michelle, pour se donner une image présidentielle à l’égard de la France et des Français, ne sera plus, dans les archives de la diplomatie, en ses moments les plus bas, qu’un désordre – le désordre d’un mâle, d’un macho, comme on dit là-bas, envahi par une double maladie : les pulsions de rêves refoulés sur l’Amazonie et le plein pouvoir des obsessions, que lui suggère sa trop dévote Michelle !
Comment conclure en extrapolant ? De quel pouvoir la beauté tiendrait-elle ce plein pouvoir de commander en général le tréfonds charnel des hommes présidentiels ? Tout cela ravage-t-il leur être, fait-il mourir en eux les postures de l’esprit critique, ainsi que toute contenance de sagesse ? Même en France, leur cri de subjectivité vers la beauté est un cri de révélation vers le pouvoir suprême. C’est là leur principale fêlure, que ces concepts fatigués ! Par exemple, écoutez actuellement les clameurs de fond de gouffre de femmes d’anciens présidents, en France tout particulièrement.. Parures de la beauté auprès de présidents élyséens, ne passent-elles pas leur temps solitaire d’aujourd’hui à livrer à tous médias toute la lourdeur des trahisons subies ? Il y a même d’anciens présidents, dont les ruptures post-présidentielles sont devenues des thèmes philosophiques, dans des ouvrages à succès.Tout cela semble plutôt des pièces de rechange pour décor de théâtre élyséen ! Tous ces parjures, en amour de beauté fatale, pour mieux séduire le peuple français, étalent maintenant leur nouvelle haine, partout, dans les livres, et les journaux populaires, avec une frénésie animale. La beauté de la victoire présidentielle est devenue faux usage après l’échec ! Ne jurent-ils pas maintenant, avec nouvelles compagnes, forcément belles et jeunes, qu’ils avaient alors des yeux à la cécité… jusqu’aux prochaines élections ?

 

Pensée Politique N°8

Les temps d’aujourd’hui semblent se nourrir des rares valeurs de la vraie nature humaine. Voilà que, de sa faux, même l’union hommes-femmes est sacrifiée sous le nom funeste de « féminicides ». Qu’est-ce à dire ? N’y-a-t-il plus de normes objectives de la moralité ? Pas de devoirs, de lois, de règles, et même de suprêmes amours ! Où donc est passée la mesure de la raison ? Pourquoi tant d’hommes font-ils aujourd’hui le mal, qu’ils ne veulent pas en tant que mal ? Est-ce là l’appel obscur de leur destinée ? Ont-ils une autre mesure ?
Certes, il y a l’esprit envieux, les hontes, et parfois les temps creux du chômage, pour étendre encore plus les raisons et l’étendue de la jalousie. En ce cas, l’homme parle alors d’amour aux yeux grands ouverts, le détruisant progressivement, et se faisant de plus en plus le guetteur de sa femme. Pensant que, trop lointaine de lui, parce que seule travaillant, donc trop prochaine pour tel ou tel collègue de travail, il se donne une destinée d’obsédé, dans toutes les parties de soi. Redoutable situation, où pour tout cela, il n’y a nul remède pour ses impulsions intérieures, reçues de tous les chagrins ressentis quotidiennement. Alors, les nerfs s’y mêlent, ouvrant la porte à toutes les transgressions, toutes les méchancetés, faisant ainsi passer femme et enfants par le temps infernal de la tyrannie domestique.
D’autres hommes sacrifient l’éthique de différentes façons, selon le degré de profondeur de la vie morale. Il y a l’homme animal qui, à peine passé le seuil de la jeunesse, cherche à dominer, écraser sa compagne sous sa loi unique, parce que voulant avant tout l’obéissance absolue à sa volonté, à ses désirs et à ses appétits, de manière toujours souveraine. C’est là plaisir de barbare ! Dans cette dernière catégorie, il faut ranger ceux qui ont reçu très tôt, selon Léon Bloy, « la bonne nouvelle de la damnation »! Tôt ou tard, pour ces hommes méchants, à la cruauté reconnue, il est mieux d’être vil que d’être jugé vil, par quelque procès d’assises, du fait du poids de leurs excès, de leurs forfaits. Hommes mauvais, régnant depuis toujours dans le mauvais, dont la vie est amie des tempêtes, comme les fils de la femelle du requin.
Quelle lune pour éclairer le destin de ces hommes perdus ? A défaut de credo humain, pleinement inscrit en la durable mémoire éducative des écoles, collèges, lycées, et autres universités, existe-t-il aussi un credo religieux à leur révéler, afin qu’ils tendent peu à peu vers les vrais biens de la vie humaine ? Ce qui importe avant tout, c’est que, pour tous les hommes, il existe une racine commune de toutes les puissances de l’esprit, où intelligence, imagination, désir, amour, émotion, s’enveloppent l’une l’autre, et stimulées et activées depuis la petite enfance, selon une morale et une éducation à la fois cognitive et productrice. Car c’est là, dans l’esprit, dans la vie même de l’intelligence, que tout prend sa source, même la moralité, formée et vivifiée, pour mieux intégrer les vertus de la vie en société.

 

Pensée Politique n°7

Quelle est ta « substance », cher enfant de 3 ans, que papa, maman, et marraine, accompagnent aujourd’hui à l’école ? L’Etat te reconnaît, comme étant à toi seul, la personnification même de l’instruction obligatoire, alors que jusqu’ici tes parents te croyaient unique en tant que toi, au sein du foyer familial. Mais voilà encore qu’à l’entrée de la classe, d’autres enfants, faits à ton image, vont t’escorter désormais tout au long de la vie scolaire. Combien plus belle va te paraître la classe, par votre rassemblement, et par tous les ornements, dont elle se pare, pour former désormais la merveilleuse vision, sur laquelle tout oeil est fixé. Il y a longtemps, en effet, que la vertu de beauté esthétique s’est enracinée dans l’école maternelle, afin que les enfants se trouvent dans la condition la plus appropriée pour éprouver une délectation tout ensemble du sens et de l’intelligence. N’est-ce pas en vertu de cette beauté esthétique, qu’on cherche à les attirer vers les sources du savoir, vers les apprentissages ? Quel titre heureux ici, que celui d’élève, dans cette classe-nature, entièrement subordonnée à la fonction créatrice ! Ici, il y a toujours, une apprentissage à faire, à partir d’objets, de jeux, généralement en groupes, selon des procédures actives, destinées à faire exister les acquisitions.
Ah, quelle belle musique à entendre, que la voix de la maîtresse, toute de douceur et de douceur, de joie et de joie, en ce jour de rentrée !
Dès la première heure, la concorde est faite en classe. Concorde des voix enfantines, qui crient à tue-tête : « Maîtresse ! Maîtresse ! » Sans oublier les voix sans paroles des Taties, passant d’une rangée à l’autre, afin de porter l’amour maternel, et douceur d’elles-mêmes, à qui que ce soit, dont les ultimes pleurs en abondance risquent de gagner en mutuel ordre, l’un à l’autre, une grande partie de la classe.
Harassés enfin par l’effort de pleurer, soudainement ces derniers se blottissent, paupières mouillées, dans les bras généreux des Taties, comme cherchant un ultime refuge à leurs lamentations. Peu à peu, regardant autour d’eux, ils se décident à faire comme les autres, déjà à leurs travaux de rangement. Alors, dans la classe, règne un doux silence pensant, appelant, par groupe de quatre enfants, en des espaces bien délimités, en relation les uns avec les autres, à l’unité d’une œuvre à réaliser. Ainsi, dès le premier jour, la maîtresse en appelle au concours vital du multiple, à une unité orchestrale des groupes, aux fins d’affirmer les réalisations.
C’est gagné, pour le professeur et ses aides maternelles, dès le premier jour, l’intérêt est concentré, la classe devient un monde à soi-même, un microcosme important, en ce 2 Septembre 2019, du fait de la densité éducative, que lui confère le prime âge de l’obligation scolaire. La fière livrée de l’enfance est donc particulièrement regardée en ce jour, sollicitée dans chaque école, pour faire neuf dans le temps venu de la scolarisation. C’est pourquoi il importe, en ce jour de rentrée, de mettre en pleine clarté l’École Maternelle, par-delà toute date, en lui attribuant désormais une sorte de sur-existence, pleinement inscrite dans les temps d’aujourd’hui.

 

Pensée Politique n°6

La dernière réunion du G7 à Biarritz a donné à entendre, aux participants, et à l’opinion publique mondiale, la musique de la dépendance réciproque, ô combien bonne à entendre par les peuples concernés. Ces derniers n’ont-ils pas trouvé là contentement légitime de ce mutuel ordre mondial ?
Mystique politique des temps modernes, où les États ne se font plus la guerre, où les différences de gouvernement sont abolies, la dépendance réciproque porte la bonne nouvelle d’une coopération de la paix. De ce fait, à Biarritz, ce fut le parfait cérémonial des rites diplomatiques, pour plaire aux pays concernés, et créer délibérément l’image d’hommes d’État, se célébrant dans leurs œuvres, et dans leur fonction héroïque de rassembleurs. Même si, le G7 terminé, il convient de faire, ici ou là, le triste compte des mécomptes, des espérances mortes, que les uns et les autres paient, une fois revenus dans le monde intérieur de leur pays, il est notoire que la dépendance mutuelle demeure, en sa glorification existentielle, sans déformation aucune. Elle demeure, plus que jamais indépendante du temps et de l’espace, processus d’échanges et de développement, devrait-on dire pur et éternel, faisant partie liée du total de chaque Etat.

Alors, quelle dépendance pure et éternelle pour notre Martinique, dont la technique actuelle de dérèglement institutionnel obsède les Martiniquais ? Quel remède pour ces manies de politiciens, attirés à la fois par l’éclat du néant séparatiste, et par la vertu du vide gestionnaire, en cours à Plateau Roy ? Généralement, l’œil de la Martinique, à bien les scruter, retrouve de vieux dirigeants dans nouvel habit partisan. N’est-ce pas là, pour chacun d’eux, seconde vie politique sur seconde tête d’alliés, peu à peu consumés sur les cendres de leurs partis d’origine ? N’est-ce pas malsain de se trouver dans une alliance, comme dans une tombe, où l’idéologie ensevelie repose ? Malgré le deuil du passé, il faut leur dire et redire lourdement.. attention, inlassablement : le rejet de toute dépendance, même idéologique en ce monde, finira par payer très cher ! Quand on voit le parfait désespoir de la gestion sociale et économique d’aujourd’hui, poussant à l’exil nombre de jeunes martiniquais, le peuple se dit que, sous l’excès de la gestion personnelle actuelle, c’est toute la Martinique, qui meurt à petit feu, d’une politique devenue folle ! Car la dépendance, en ce cas, c’est l’expression d’un immense amour de soi, prenant en otage la vie même des Martiniquais. A coup sûr, leurrés par le mythe de l’homme politique comme héros, nos gestionnaires en chef de Plateau Roy glissent à la glorification permanente de leur ego. Toute l’eau de la mer des Salines ne suffirait pas à laver leurs symptômes de déformation en despotes, ainsi que les difficultés et les échecs de leur gestion, elle-même de plus en plus infectée par la frénésie despotique et le ressentiment agressif, toujours présents dans les replis secrets de l’esprit, tels des fantômes de caméléons ! Il est donc clair que le malaise politique, qui les habite, les prive de plus en plus de l’air sain du peuple martiniquais.
Certes, tout cela peut être surmonté. La jeunesse, encore au pays, détient là une mission exceptionnelle pour toutes les élections à venir. D’ores et déjà, elle est à la fois le pouvoir de guérison, par son souffle de vitalité, et donc le puissant agent de rénovation, dont a besoin notre communauté.

 

Pensée politique n°5

Placer la culture comme une mort, quand on voit les déviations, les désordres, qui obscurcissent celle-ci à travers de récentes manifestations au Lamentin, au Vauclin, où la rançon payée fut des victimes dans les foules. Ainsi, condition mortelle horrible, masquant des fêtes populaires, donc tendant à produire, ici ou là, une oeuvre de vie collective, par le chant et par la danse, entièrement contenues dans le folklore antillais, en conformité avec les nécessités intérieures, et les intérêts humains des foules déplacées. Hélas, quelles mains avec des armes se lèvent pour empêcher la fête – cette chose toujours bellement faite à la Martinique ? Dire ici, en traits d’encre noire, que jamais telle rapine de culture n’était survenue, tel crime de lèse-culture n’avait causé de perte et de chagrin dans des familles martiniquaises.
Car notre culture populaire de la fête et de la danse est plus riche que richesse. N’est-ce pas la gloire de nos fêtes patronales, pour ne pas dire leur propriété spéciale ? Un tel art culturel ne cherche que le plaisir des sens de chacun, en soi et pour soi – fin de semaine, généralement, en des moments de plaisir, ayant leur existence propre, selon les intérêts de la vie humaine, généralement les samedis, cousus l’un à l’autre, dans le temps de la vie, comme une attente hebdomadaire si parfaite, ne craignant ni infortune, ni désillusion !
La jeunesse, surtout, a gloire de leur venue, aux joies escomptées, sans penser un instant que tout cela puisse lui être ôté, la déshéritant ainsi de sa culture populaire, la laissant blessée et détruite, par des guerres inconnues, à la mode des temps. Où maintenant trouver une joie collective à celle-ci, plus grande, plus intense ? Ceux qui ont pouvoir de blesser, voire de tuer, en tirant au hasard sur des foules en liesse, quelle sorte d’enfer est donc leur univers ? Comment y sont-ils descendus ? Quelle vision de l’amour humain y ont-ils acquise ?
Telle presse ici dit que faute est jeunesse en général, telle autre parle de grande infection par potions hallucinogènes : n’est-ce pas double pénitence pour l’époque ? Dans l’ajustement du bestial à l’humain, dans la futile soumission aux démons du temps, quelle place pour l’éducation ? Comment faire reconquérir à la jeunesse perdue les certitudes existentielles ? Ne pas se sentir destructeur à l’intérieur. Ne pas faire éclater ses limites, même s’il y a lutte en soi. Où et comment retrouver le bienheureux équilibre de la vie en société ? Ah, si l’éducation pouvait apprendre l’esprit !
En ces temps de rentrée scolaire, où l’obligation d’aller à l’école concerne désormais les enfants de 3 ans, ah ! si chaque professeur pouvait apprendre l’esprit ! N’est-ce pas que besoin de connaissances, et désir d’expression, de création, sont les deux aspects essentiels de la nature intellectuelle ? D’une part cognitivisme pour la production des savoirs, d’autre part créativité pour la production d’idées, de concepts, de jugements, de raisonnements, nécessaires à la vie spirituelle de l’enfant, et à son actualisation progressive au monde. Le fruit d’un tel travail intellectuel est la réussite dans l’existence scolaire, et hors de celle-ci.
Donc, en apprenant l’esprit, on fait progressivement exister l’enfant dans le mouvement de la vie sociale. Ah ! si chaque professeur pouvait apprendre l’esprit à l’enfant, les jours scolaires s’embelliraient de clartés, au-delà de toute fin !

 

Pensée politique n°4

Quand on est disgracié du regard des autres, et qu’on a la bonne fortune d’être élu, pourquoi donc chercher à obséder les yeux de ses administrés ? Pourtant, chaque œil de la foule cherche à faire hommage à la vision nouvelle du vainqueur des urnes, dans la rue, au marché, à la mairie, en tous lieux et en toutes circonstances. C’est la manière du public de servir des regards, comme on dispense des hommages ! Alors, habillez-vous proprets, Messieurs des Collectivités, dans l’exercice de vos fonctions !
A défaut, les yeux, déjà fort inquiets du laisser-aller vestimentaire général, ne vous honoreront plus de leur vision, lors de vos sorties. Car les regards du peuple sont des témoignages de grand intérêt. Si les vêtements sont sales, tristes, ennuyeux, démodés, le citoyen ne trouvera pas contentement, mais dédain, puis douleur, enfin oubli. En effet, pourquoi aller voir ou regarder celui qui désormais fait honte, et offense ? Désormais, le tourment journalier du suffrage passé rendra le chagrin plus lourd. Le citoyen manifestera alors une insoutenable interrogation quotidienne : lui aurait-on fait un bâtard dans l’isoloir ?
Il est ainsi parfois de la pratique de l’alliance après élection, pour tenter d’exister au pouvoir, où les trahisons sont souvent paiements. Alors les yeux adultérés des partisans d’hier se font plaisir de relever les défauts dans l’habillement, en font le compte jour après jour, relevant tout ce qui est de travers dans les tenues, carence d’être, blessure dans la fonction. Certes, pour l’électeur, ce n’est pas l’épiphanie du citoyen ! Cruelle désillusion de voir, exclu de classe et de valeur, tel président en jean et chemisette à l’enterrement d’un notable, où les costumes noirs sont légion ! Comment décrire le simulacre de mariage par un maire, au troisième ciel de l’indécence, face à un cortège dérivant de la divine beauté, la plus naturellement faite de fleurs à foison, de robes blanches toutes belles, en toutes les perfections essentielles, que la Martinique connaît dans ces circonstances heureuses !
Messieurs les Elus enfin, habillez-vous proprets, décents, car vous êtes constamment à découvert, en possession de privilèges significatifs de modèles d’évolution sociale, de faiseurs de progrès, et surtout de faiseurs d’unité, bien évidemment sous les regards permanents du public. Par exemple, la cravate n’épuise pas le sang du cou ! De plus en plus, il est vrai, l’élu majeur dans la collectivité se fait existant singulier, vivant le plus souvent dans le débraillé, en toutes circonstances, on l’a vu, selon ce qu’il croit être un esprit de désintéressement et de pauvreté volontaire, en dépit de ses indemnités. Songeant au poète Max Jacob, on peut se demander s’il s’agit d’un sorte de dépouillement, comme il en est dans la nature évangélique. Est-ce pauvreté volontaire de nos élus d’aujourd’hui, du Président de la Collectivité Territoriale jusqu’au plus petit maire de la Martinique ? Est-ce recherche de quelque vertu esthétique, en vue de parvenir à la conscience de soi ? Mais alors, où est donc le travail créateur produit ? Où est la raison opérative assez forte, pour parvenir en tout à la … simplicité ?

 

Pensée Politique n°3

Quel est le vice propre de la politique martiniquaise ? Est-ce le fait qu’il n’existe pas une conscience commune du peuple martiniquais ? Par exemple, négation affichée d’une minorité isolée, fermée sur soi, donc de plus en plus exclusive de tout ce qui n’est pas elle-même, rappelant, encore aujourd’hui, les pires malheurs des temps passés, même si ceux-ci ont une autre mesure, celle de l’oligarchie financière. Quel remède pour ces souvenirs obsédants, et pour ces péchés de l’histoire, hélas bien plantés dans le profond des cœurs de la majorité noire, autrefois servile ?
Même pour la vie humaine ordinaire, voire pour le mouvement de l’histoire d’aujourd’hui, ce sont là encore des mutilations très sérieuses, pleinement inscrites en la mémoire durable, qui continuent d’exister à chaque crise sociale, même à propos de la géographie des lieux d’habitation et de vie, et en toute période, par delà tout événement, toute date, en éternité même, pourrait-on dire, s’agissant de l’oligarchie financière en question, restes des familles de colons, s’agissant surtout du mouvement actuel de progression économique, et du caractère moral des relations sociales, dans le grand commerce, à l’usine, dans les plantations. Progressivement, on entend dire que la démocratie à l’esclavage s’installe à la Martinique, déterminant d’ailleurs un fort mouvement de départ des jeunes, vers d’autres horizons, où la justice sociale embellit le jour. En effet, pourquoi devrait-elle vivre dans la servitude excessive des plus riches, dans l’industrie, les affaires, le commerce ?
Comment donc réparer toutes ces amputations de la vie sociale, que la meurtrière main du chômage des temps d’aujourd’hui cherche à imposer, tels les ravages d’un passé enseveli ? Par quels changements faut-il passer pour voir enfin la démocratie imposer ses vues à l’oligarchie, donc transformer la civilisation mercantile, qui a cours ici, du fait de la fécondité de l’argent ? En conséquence, appelons de nos vœux des Etats Généraux, à fondement éthique et culturel, pour choisir définitivement entre le bon et le meilleur, et, sur la base de la coopération de tous les Martiniquais, blancs, noirs, indiens, commençons enfin d’organiser l’oeuvre commune de gestion de l’héritage historique, en associant toujours, dans la vie humaine d’aujourd’hui, justice sociale et politique. C’est pourquoi, au concept de marché, qui a favorisé, dès l’Assimilation, le groupe des Békés, comme forces productives, et donc comme classe dominante à la Martinique, il importe de substituer un véritable contrat social martiniquais, en vue de la paix civile définitive, au sein de notre société. Un tel basculement ne manquera pas de donner sens à l’idéal politique d’autonomie dans l’Union Européenne, de plus en plus garante de nos préoccupations politiques et économiques d’aujourd’hui, bien sûr tout en gardant intacte notre identité au sein de la Caraïbe, vers la pleine connaissance de notre environnement.

 

Pensée politique n°2

Un pays, qui vit dans le passé, peut-il bien apprendre l’esprit collectif ? Dans l’incessant tourbillon du temps, notre triple mélange de subjectivités, est-ce seulement du revêtement spirituel dans la construction du peuple ? En ce cas, quelle identité inscrire au fronton de l’édifice martiniquais ?
Certes, il faut rester ouvert à ce que communique l’histoire passée, dans sa barbarie esclavagiste, sans y privilégier aujourd’hui, les sentiments coutumiers d’alors. Car l’identité martiniquaise ne saurait se construire, ni sur les délations incessantes, ni sur le lavage de cerveau ! Laissons l’esprit de discorde aux oubliettes de l’abolition, puisque, selon le poète africain Senghor, « il n’y a pas de contradiction entre la négritude et la francité. »
N’est-ce pas là, pour nous attirer, tel l’anneau magnétique de Platon, le consentement préalable à une vraie communauté martiniquaise, une participation active de tous, noirs, indiens, blancs, à en accroître les ressources, vers la conscience collective du pays-Martinique, donné en héritage. N’est-ce pas là encore un don historique, vers la connaissance pleine et entière du mouvement de notre vie humaine ?

 

Pensée Politique N°1

Que ne désire-t-on pas pour le pays d’où l’on est ? Pays où l’on naît, donc par nature commis à l’activité productrice des hommes et des femmes, qui y vivent encore. Des naissances, bien sûr, afin que l’hérédité jamais ne meurt. L’abondance économique, aussi, cette raison suprême de l’élite politique..
Mais hélas, hélas, dans l’île-Martinique, nos élus sont plus gloutons de pouvoirs, que de bâtir nouvelle puissance de vie sociale. Petits pouvoirs parcellaires, ici ou là, où les mandats sont brefs, comme jours d’hivernage, où les élus, trop vieux pour tout changer, sommeillent dans des collectivités-tombes..
Que d’hymnes funèbres ont accablé celles-ci depuis la nuit des temps !