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Inhumation de Frantz Fanon le 12 décembre 1961

Inhumation de Frantz Fanon  au cimetière des « Chouhadas » (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d’Aïn Kerma (wilaya d’El-Tarf) le 12 décembre 1961

Frantz Omar Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda (Washington DC, États-Unis), est un psychiatre et essayiste français martiniquais et algérien. Il est l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste.

Durant toute sa vie, il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique. Il a également écrit des articles importants dans sa discipline, la psychiatrie.

Frantz Fanon, né à Fort-de-France en Martinique, est le cinquième enfant d’une famille métissée comptant huit personnes. Il reçoit son éducation au Lycée Victor-Schoelcher de Fort-de-France où Aimé Césaire enseigne à l’époque.

En 1943, il s’engage dans l’armée régulière après le ralliement des Antilles françaises au général de Gaulle. Combattant avec l’armée française du général de Lattre de Tassigny, il est blessé dans les Vosges.

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« Frantz Fanon – L’antiracisme universaliste », par Kévin Boucaud-Victoire

Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre d’origine martiniquaise, bâtit en quelques livres une œuvre révolutionnaire dans laquelle il s’applique à décrire le système colonial et ses conséquences inévitables : le racisme et l’aliénation qu’il engendre. Mais il va aussi s’engager très concrètement, en Algérie. Rejetant toute forme d’obscurantisme, il entend défendre une Afrique libre, socialiste, démocratique et laïque. Son ambition ? Ni plus ni moins que forger un nouvel humanisme, assumant les traditions locales comme la boussole universaliste, récusant tout impérialisme et permettant à tous de s’épanouir librement.

Cinq questions à Kévin Boucaud-Victoire, auteur de « Frantz Fanon. L’antiracisme universaliste »

— Par

Les écrits du psychiatre martiniquais Frantz Fanon ont marqué une intelligentsia révolutionnaire sur tous les continents, particulièrement aux États-Unis, aux Antilles et dans l’Hexagone. Dans son ouvrage « Frantz Fanon. L’antiracisme universaliste » (éditions Michalon), Kévin Boucaud-Victoire revient sur une pensée particulièrement dense et dynamique, dont les contours sont encore d’actualité.
Philippe Triay • Publié le 21 février 2023 à 14h23, mis à jour le 21 février 2023 à 15h39
De mère martiniquaise et de père guadeloupéen, Kévin Boucaud-Victoire est journaliste, rédacteur en chef de la rubrique Débats et Idées du magazine Marianne, et co-fondateur de la revue en ligne Le Comptoir.

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«  Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir », à voir et à entendre!

Felwine Sarr, encore un effort  si vous voulez être fanonien!(*)

— Par Roland Sabra —

Pour Felwine Sarr, économiste, philosophe, musicien, chanteur, poète, la scène d’un théâtre est non seulement le lieu de convergence de toutes ces qualités, mais aussi l’espace de rencontres improbables ou imaginaires, comme celle qu’il propose dans «  Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir » entre le poète français René Char (1907-1988) et le psychiatre et essayiste martiniquais Franz Fanon (1925-1961). Tous deux ont cette particularité d’avoir dépassé à un moment de leur vie le plein engagement de leur corps dans l’écriture par sa mise en danger physique et réelle dans un combat contre le nazisme. René Char écrit en 1941 :« Certes, il faut écrire des poèmes, tracer avec de l’encre silencieuse la fureur et les sanglots de notre humeur mortelle, mais tout ne doit pas se borner là. Ce serait dérisoirement insuffisant…». La guerre terminée il retournera à la poésie. Une poésie qui love son expression privilégiée dans l’aphorisme, le vers aphoristique, le fragment, le poème en prose, ce que le poète nomme sa parole en archipel (!).

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Le forum Frantz Fanon

— Par Manuel Norvat —

Les lieux culturels : hôtels de passe, sénats de bord de mer ou les œuvres de création et de réflexion — même quand ils sont rasés par les bulldozers ou victimes d’autodafés — migrent dans nos consciences, en soleils guerriers.

Frantz Fanon (sa vie son œuvre) nous éclaire ainsi aujourd’hui dans le monde. Édouard Glissant disait de lui qu’il avait « une pensée multiforme et complexe » nous prévenant par là des caricatures à son endroit : Théories frelatées de la violence ou militantisme de façade. Celui qu’Aimé Césaire avait baptisé de « Guerrier-silex » n’aurait fait aucune concession à l’action contreproductive et à l’analyse simpliste de la situation antillaise. Car il avait le souci des Antillais comme son frère d’armes Marcel Manville, mais également Édouard Glissant et Albert Beville (Paul Niger en littérature). C’est à partir de leur lieu antillais qu’ils ont eu vocation à comprendre l’Autre. L’Algérie, et le monde infinissable des histoires, des luttes et migrations chantées par Gérard Lavigny, François Béranger ou Robert Charlebois. Oui, à partir de Fanon — la sensibilité auprès du concept (loin du mysticisme ambiant) — nous voilà promis à trouver notre mesure de nous-mêmes et du monde, comme un groupe de musiciens entament un morceau en même temps sans chef d’orchestre pour dire un-deux-trois.

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Insula – Hommage à Frantz Fanon

Samedi 11 décembre 17h – Salle Aimé Césaire

Port du masque obligatoire
Pass sanitaire obligatoire

Avec INSULA, le compositeur et pianiste martiniquais Maher Beauroy invite à un voyage musical entre le Maghreb et les Antilles et met au cœur de son inspiration Frantz Fanon, qui a marqué plusieurs générations de la pensée anticolonialiste.

Insula est né en 2016 à l’initiative de Maher Beauroy et Redha Benabdallah, oudiste et musicologue franco-algérien sous la forme d’un trio.

Maher Beauroy réunit aujourd’hui sur scène un orchestre de jeunes musiciens dans un second volet riche de nouvelles compositions intégrant voix, textes de Frantz Fanon et instruments traditionnels afro-caribéens.

Après la présentation de leur sortie de résidence en janvier 2021, ce concert dévoile, en avant-première en Martinique, l’album de cette belle aventure, enregistré en 2021 avec le soutien de Tropiques Atrium Scène nationale.

Composition, orchestration et arrangements : Maher Beauroy
Co-compositeur : Redha Benabdallah
Textes : Frantz Fanon

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Frantz Fanon et la Civilisation

Par André Lucrèce

Il y a aujourd’hui 60 ans, par un matin glacial, notre compatriote Frantz Fanon mourait à Bethesda, près de Washington. C’était le 6 décembre 1961. Au moment où une partie de la France, aujourd’hui séduite par la théorie du « grand remplacement », s’apprête à célébrer l’extrême droite ou droite identitaire, laquelle s’oppose à l’émigration des nègres et des arabes sur le territoire français, nous voudrions rappeler l’apport de Fanon à l’épineuse et ardente question de la Civilisation.

Le soi-disant danger, qui est signifié par l’extrême droite, est qu’on assiste aujourd’hui à une remise en question de la civilisation française à cause de la substitution de la population française par une autre, ce qui pourrait aboutir à un processus de décivilisation, thèse inspirée de l’écrivain antisémite Maurice Barrès. Dans ce cercle aux élucubrations douteuses, il faut évoquer également l’écrivain Jean Raspail qui a notamment sévi en Martinique par des déclarations exprimant un profond mépris vis-à-vis des Martiniquais.

Les théories racialistes s’expriment donc aujourd’hui sous la forme d’affirmation telle que « la France est un pays de race blanche », laquelle résulte d’une théorie des races bien éloignée des conceptions modernes de la « race ».

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Maher Beauroy – Insula II – Hommage à Frantz Fanon

Samedi 23 janvier 19h30 – salle Aimé Césaire

Maher Beauroy est un pianiste martiniquais.

Il commence le piano à l’âge de 5 ans et deux ans plus tard, il quitte les leçons données par sa mère pour intégrer l’académie de musique de Fort-de-France où il entame ses études de piano classique.

En 2002 à l’âge de 15 ans. Maher Beauroy quitte  son cursus classique pour apprendre le jazz et la musique contemporaine au SERMAC (école d’art créée par Aimé Césaire).

Dans cette école, il a rencontré de grands professeurs de musique martiniquaise comme Claude CésaireSylvie Answer, Claude Banys ou Luther François

Il a été primé par la prestigieuse école Berklee College Of Music (Boston, USA), du Performance Piano Award 2016.

La musique de Maher Beauroy, c’est une mélodie entre tradition et modernité, un mélange de jazz, pop et de rythmes caribéens.

Création Insula

Insula est né en 2016 à l’initiative de Maher Beauroy, pianiste martiniquais, Redha Benabdallah, joueur de oud et musicologue franco-algérien, Adriano Tenorio, percussionniste brésilien. Ce trio a composé une œuvre créant un pont entre la musique du Maghreb et le jazz caribéen.

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Un roman graphique, simplement intitulé « Fanon »

Rentrée littéraire « Monde Afrique » : des fictions de Sindiwe Magona, Gauz ou Saber Mansouri, un roman graphique sur Frantz Fanon, une pièce de théâtre d’Éva Doumbia… 

Le Monde, 18 septembre 2020, la sélection

La bande dessinée Fanon fait partie de la sélection du « Monde Afrique ». On la trouve aux côtés de l’écrivain ivoirien Gauz, qui avec son roman Black Manoo nous entraîne dans une plongée sidérante au cœur de Belleville, dans cette France « paria, celle des Bougnats d’hier et des migrants d’aujourd’hui ». Ou encore en compagnie d’Alain Mabanckou, qui avec Rumeurs d’Amérique « revient sur sa perception des questions raciales… pour mieux dire sa volonté de s’affranchir de la couleur. »

Frédéric Ciriez et Romain Lamy publient en septembre la bande dessinée « Fanon » 

Frédéric Ciriez, né à Paimpol en 1971, est écrivain. Après des études de lettres et de linguistique, il enseigne, mène des activités éditoriales et critiques sur le Web, et collabore au cinéma. Il publie ses fictions aux éditions Verticales.

Romain Lamy est né à Grenoble en 1982.

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Steve Gadet nous parle de Fort-de-France

Une analyse lue ce jour sur le Facebook de Steve Gadet

« Je veux saluer l’attitude et la réaction de Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France, lorsqu’il a eu à faire face à la colère de certains militant.e.s. Alexanne venait de se faire gazer. Je le lui ai dit personnellement lundi soir. Face à tant d’injustices, le pays est comme une cocotte-minute. Le ras-le-bol et la colère prennent le dessus. Tout peut ou pourra mettre le feu aux poudres et ce ne sont pas les menaces de poursuites des activistes qui vont calmer les choses. La violence dont Fanon¹ parlait en 1961 s’invitera encore tant que ce piétinement de de ce que nous sommes aura lieu. Je reste attentif à cette soi-disant enquête de l’IGPN sur les violences qu’a subies Keziah.

Si j’ai admiré le calme et la présence de Didier Laguerre, je n’ai pas aimé le voir se faire conspuer et pousser de la sorte d’autant plus que, contrairement à d’autres, il n’a pas fui ses responsabilités de premier magistrat de la ville. J’ai admiré son calme parce que se faire prendre à parti, voir des chaînes passer autour de son corps et garder son calme, ce n’est pas donné à tout le monde.

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Penser les Antilles, hier et aujourd’hui

Hier, Frantz Fanon 

Une date anniversaire :

Le 20 juillet 1925 naissait à Fort-de-France à la Martinique, Frantz Fanon. On ne dira jamais assez l’importance de ses essais sur la colonisation, et sur les catastrophes engendrées par la psychiatrie. Un auteur qu’on aime citer, mais qui serait aujourd’hui assez peu lu, si l’on en croit certains critiques. Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952),  L’an V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la Terre (Maspero, 1961), son livre le plus connu préfacé par Sartre, ou son ouvrage posthume Pour la révolution africaine (Maspero, 1964) : son œuvre en a influencé plus d’un, des indépendantistes africains aux leaders du Black Panther Party notamment. (Extrait du Journal Jeune Afrique)

Très jeune homme, Frantz Fanon décide de quitter son milieu natal. Engagé volontaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, blessé au combat, puis étudiant en médecine à Lyon, il subit pendant ces années de formation l’expérience mortifère du racisme, cette « déviation existentielle ». Dans Peau noire masques blancs , il écrit  « le Noir n’est pas un homme » ; il refuse l’assimilation, se révolte contre le déni des cultures dites indigènes, l’oppression économique et identitaire des colonisés, la violence faite aux peuples dominés.

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Frantz Fanon – Marcel Manville –Ti jo Mauvois : semaine du 2 au 9 Décembre 2018 …

Le Modemas, Le PKLS, Le cercle Frantz Fanon ont décidé d’honorer la mémoire de Marcel Manville

Le 2 décembre 2018 il y aura 20 Ans que Marcel Manville est décédé.

Ti jo Mauvois est décédé le 6 décembre 2011, même jour que Frantz Fanon 50 ans après.

Ces compatriotes, le psychiatre, l’avocat, l’historien ont imprégné notre histoire. Ils ont par leur pratique, traqué les esclavages et aliénations de toutes sortes

Une volonté de réconciliation avec avec nous mêmes, une volonté libertaire de libération.

Nous tacherons de nous rappeler d’eux et de l’héritage laissé.

6 décembre 2018 rencontre à l’OMCRL du Robert à 18h30

8 décembre 2018 rencontre à la salle Frantz Fanon (Atrium)

Des interventions se feront aussi en hommage à Frantz Fanon et à Georges dit TI JO Mauvois.

Une centration sur Marcel Manville.

Pourquoi se souvenir de Marcel Manville ?

Il y a nécessité pour nous autres du même pays, de reconnaître les actions de lutte contre la domination coloniale des nôtres, et parmi eux Marcel Manville.

Il y a nécessité de repérer l’humanisme de Marcel :homme vertical,

Défenseur des libertés  : celles des citoyens et celles des peuples et donc celles du peuple martiniquais

Il y a donc nécessité de vérifier si l’héritage laissé fructifie.

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Lectures : « La Jupe de la rue Git-le-cœur » de J.-D. Desrivières ; « Frantz » de M. Herland 

Vendredi 30 juin, 20 heures – à L’Œuf-Maison d’artistes, rue Garnier Pagès, Fort-de-France

Jean-Durosier Desrivières revisite « l’audience »

Jean-Durosier Desrivières est connu comme poète, avec deux recueils publiés chez Caractères (2). Il est également l’auteur, pour le théâtre, de deux pièces brèves (3). La jupe de la rue Gît-le-Cœur met en scène deux personnages, « l’écrivain » et « l’audienceur », sans qu’il y ait pour autant dialogue, la dérive verbale du premier – qui accompagne sa dérive pédestre au quartier latin, en quête des bureaux de l’éditeur auquel il entend proposer un manuscrit – nourrissant les propos de l’audienceur, une figure de la société haïtienne, pas tout-à-fait un conteur, plutôt un affabulateur qui brode à loisir sur des faits réels.

Le monologue de l’écrivain s’alimente à plusieurs sources, parmi lesquelles la topographie du quartier latin, bien sûr, mais encore les passants et surtout les passantes dont il remarque qu’elles sont toutes, ou presque, en ce printemps, vêtues des mêmes pantalons blancs (« Trop de pantalons blancs, me suis-je dit. Et trop de mauvaise fesses dans ces pantalons blancs.

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« L’insurrection de l’âme » de Raphaël Confiant

Autobiographie imaginée d’un Martiniquais dont l’oeuvre et la trajectoire marquèrent l’histoire non seulement de l’Algérie et du Tiers-monde, mais aussi du monde entier : Frantz Fanon, le «guerrier-silex» comme le définissait son compatriote Aimé Césaire.
Vie brève d’à peine trente-six années, assemblée à la manière d’un puzzle dont les pièces s’ajustent et se disjoignent, se recomposent pour mieux s’éloigner, entre l’île natale perdue-retrouvée, la France découverte dans sa vérité vraie, l’Algérie, sa patrie d’adoption, passionnément aimée et l’Afrique noire, terre longtemps rêvée.
Fulgurances d’une pensée qui brasse la psychiatrie, la psychanalyse, l’anthropologie, l’histoire, la sociologie et la littérature, qui sans cesse interroge, dissèque, dénonce, propose, exalte, avec comme souci primordial celui de l’Homme quelles que soient sa race, sa langue, sa religion, sa culture. Frantz Fanon a bâti une oeuvre d’une profondeur et d’une complexité redoutables dont le point d’orgue, Les Damnés de la terre (1961), demeure à ce jour une référence pour tous les peuples opprimés.
Derrière le théoricien et le militant révolutionnaire, l’éminent praticien hospitalier et le rédacteur du journal El Moudjahid, il y avait une personnalité hors du commun qui n’aimait pas se livrer, tout entièrement dévouée qu’elle était à la lutte contre l’oppression coloniale.

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« Frantz Fanon. Traces d’une vie exemplaire » de Daniel Boukman

Lundi 16 janvier à 17 h à la BU Schoelcher

Rencontre avec Daniel Boukman

C’est à l’occasion du 55e anniversaire du décès de Frantz Fanon que le 6 décembre 2016, à l’instigation de l’Association d’Ecrivains Martiniquais en Langue Créole (Krey Matjè Kréyol Matinik), pris en charge par la Collectivité Territoriale de Martinique, un hommage solennel a été rendu à ce digne fils de Martinique. Divers et nombreux ouvrages concernant la vie et l’œuvre de Frantz Fanon, de par le monde ont été publiés…

Frantz Fanon, traces d’une vie exemplaire ne se veut pas un écrit d’un rapport supplémentaire mais vise en une compilation non exhaustive à retracer le cheminement d’un homme dont les actes furent en ligne droite de ses paroles, de ses écrits, semailles confiées aux sillons du Vent.

Daniel Boukman est un écrivain créolo-francophone martiniquais. Il a publié des recueils de poésie en langue créole, des pièces de théâtre en créole, en français, a traduit du français au créole des contes de Perrault et Anders en. Militant culturel, il anime des ateliers d’étude du créole martiniquais et assure sur Martinique 1 ère radio une émission en créole.

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« Aliénation et dépossession : actualité de Frantz Fanon »

 les 6 & 8 décembre à la CTM et sur le campus.

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Le mois de décembre 2016 marquera les 55 ans de la disparition de Frantz Fanon. Cet anniversaire donnera lieu à une série de manifestations organisées par la Collectivité Territoriale de Martinique en collaboration avec l’association KM2-Krey Matjè Kréyol Matinik ( Association d’Ecrivains Martiniquais). Olivier Fanon et Mireille Fanon-Mendès France, les enfants du psychiatre et militant anticolonialiste, ainsi que Mourad Yelles, professeur des universités en littératures maghrébines et comparées à l’INALCO, seront les invités d’honneur de ces manifestations dont le temps fort aura lieu, le mardi 6 décembre en soirée, à l’Hôtel de la CTM, à Plateau Roy (FDF,Cluny).

Comme il se doit, le campus universitaire de Schoelcher apportera sa contribution à cet hommage à travers l’organisation, jeudi 8 décembre de 18h à 19h30, à l’amphithéâtre Frantz-Fanon, d’une rencontre-débat ouverte à tous, où Mourad Yelles et le sociologue martiniquais André Lucrèce, sous le titre   « Aliénation et dépossession : actualité de Frantz Fanon », considéreront la portée et la permanence de la pensée fanonienne. Pour sa part, la bibliothèque universitaire présentera dans ses locaux une exposition des ouvrages et travaux de et sur Frantz Fanon ; dores et déjà, nous vous proposons ci-dessous quelques repères dans ce vaste champ bibliographique.

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Les inédits de Frantz Fanon

— Par Michel Herland —

Fanon Inédits« Nous sommes les uns et les autres trop éloignés de soi-même, trop à la dérive dans les choses… c’est au sein des choses, de l’objet que nous nous retrouverons. »[1]

Frantz Fanon, Écrits sur l’aliénation et la liberté. Textes inédits réunis, introduits et présentés par Jean Khalfa et Robert Young, Paris, La Découverte, 2015, 678 p., 26 €.

Tous les Fanoniens, et au-delà tous ceux qui souhaitent mieux connaître le militant exemplaire de la lutte anticoloniale, le « guerrier-silex » de Césaire[2], vont devoir se précipiter sur un ouvrage désormais indispensable. Ce gros recueil présente les diverses facettes de l’œuvre de Fanon, à l’exclusion de l’homme intime : la médecine psychiatrique, la politique et – plus inattendue – la littérature, puisque il fut aussi, pendant ses années d’étudiant, l’auteur de deux pièces de théâtre (L’œil se noie et Les Mains parallèles). Les textes rassemblés dans ces Écrits ne constituent pas toujours des « inédits » au sens strict : une thèse de médecine est « publiée » et a fortiori les actes d’un congrès médical ou des articles d’El Moudjahid.

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Lire et Dire pour le plaisir 2015 : honneur à Frantz Fanon

Du mardi 7 avril au samedi 18 avril 2015

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Un écrivain incontournable de la Martinique mis à l’honneur : Frantz FANON
Cinq Femmes Artistes :
Halima HAMDANE, Maroc
Samia DIAR, Algérie
Kalthoum BEN M’BAREK, Tunisie
Nathalie DEBENNE, France
Yawa, MartiniqueDes représentations sur toute la Martinique autour des écrits de Frantz FANON durant dix jours
Un plateau exclusivement féminin entièrement dédié à l’œuvre de Frantz FANON
Une (re)découverte de ce grand penseur, parfois méconnu dans notre Ile
Le contraste de mots forts, vrais et parfois durs par des voix de Femmes
Fanon est né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et décédé le 6 décembre 1961 à Bethesda aux États-Unis.
C’est un psychiatre et essayiste français martiniquais fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés.
Il est l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste.
Durant toute sa vie, il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé.
Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique.

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« Concerning violence » de Göran Hugo Olsson, d’après Frantz Fanon : un codicille

— Par Selim Lander —
concerning_violence-2Curieux film que ce documentaire politique consacré à la décolonisation en Afrique subsaharienne, des images d’époque éclairées par des extraits des Damnés de la terre de Frantz Fanon. Curieux parce que ce film monté a posteriori et distribué aujourd’hui s’en tient à la geste héroïque de la décolonisation et ne pipe mot de ses suites tragiques.

Le tableau de l’Afrique avant qu’elle ne bascule vers les indépendances est révoltant, comme il se doit. Le cynisme des colons – ceux qui nous sont montrés, en tout cas – est proprement monstrueux⋅ Voilà des gens qui considèrent leur privilège comme allant de soi, qui ne sont prêts à aucune concession, ne veulent rien partager et qui s’apprêtent à décamper si leur pays accorde des droits élémentaires aux noirs.

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« Concerning Violence » : un film sur « Les damnés de la Terre »

 A Madiana jeudi 15 et lundi 19 janvier à 19h 30

concerning_violence—Par Roland Sabra —

Distribué dans plus de vingt pays, souvent récompensé, notamment à la 64ème Berlinale, désigné par Indiewire site étasunien consacré au cinéma indépendant comme le meilleur documentaire de l’année 2014 Concerning Violence le film de Göran Hugo Olsson à généré de très nombreux débats. Le réalisateur suédois développe une sensibilité bien marquée pour les Afro-américains et pour l’Afrique en général. En 2009, son documentaire Am I Black Enough for You retraçait le parcours sinueux du chanteur soul Billy Paul. Le suivant, Black Power Mixtape, portait sur le « Black Power ». Avec Concerning Violence, le réalisateur reste dans le même thème, se penchant cette fois sur la décolonisation africaine (Rhodésie, Libéria , Angola, Mozambique , Guinée-Bissau, Burkina-Faso) en s’appuyant sur le texte de Frantz Fanon  Les damnés de la Terre . « Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que par une plus grande violence » cette phrase de Fanon reproduite sur l’affiche dit assez bien comment colons et colonisés sont pris au piège de la violence.

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« On n’éteint pas la haine par décret »

— Par Pascal Bruckner (Essayiste)—

antiracisme-325L’écrivain antillais Frantz Fanon aimait à rapporter les paroles de son professeur de philosophie : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Un antisémite était forcément un négrophobe, englobant l’un et l’autre dans une même animosité.

On sait qu’en France comme aux Etats-Unis Noirs et juifs ont partagé une même solidarité d’exclus : ils étaient ces invisibles de la société, bannis de l’espace public réservé aux seuls WASP (Blancs anglo-saxons protestants). Cette belle unité s’est fracassée : le juif n’est plus « le frère de malheur », selon Frantz Fanon, mais celui dont la tragédie, en l’occurrence la Shoah, ternit la mienne et m’empêche d’être son frère.

MÉMOIRES BLESSÉES EN CONCURRENCE

Il y a eu des génocides avant 1942 et toute l’histoire de l’humanité est l’histoire d’un crime contre l’humanité. Tout se passe comme si l’Holocauste avait ouvert un espace d’interprétation : dans un cas, c’est un événement ouvrant à l’intelligence des crimes de masse, et qui permet de regarder d’un autre œil l’extermination des Amérindiens, des Aborigènes australiens, des Arméniens, des Herrero en Namibie, les crimes du colonialisme et l’abomination de l’esclavage ; dans l’autre, une théologie négative qui fait des juifs et d’eux seuls les agents d’une élection maudite.

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La Bataille du voile par Frantz Fanon

Frantz Fanon a abordé sous le titre de la bataille du voile, l’enjeu central constitué par le thème du dévoilement des femmes algériennes durant la domination coloniale française. Le voile des femmes était considéré comme le symbole par excellence de la nature rétrograde de la société algérienne et la colonisation présentée comme une mission de civilisation qui se donnait pour objectif premier de libérer les algériennes du patriarcat arabo-musulman dont elles étaient victimes en les dévoilant.

Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur « Celle qui se dissimule derrière le voile. » Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie.
La société coloniale, prise dans son ensemble, avec ses valeurs, ses lignes de force et sa philosophie, réagit de façon assez homogène en face du voile. Avant 1954, plus précisément, depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé.

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Frantz Fanon, la colère vive

— Par Louis-Georges Tin —

-__  « Sur le colonialisme, sur les conséquences humaines de la colonisation et du racisme, le livre essentiel est un livre de Fanon : Peau noire, masques blancs. Sur la décolonisation, ses aspects et ses problèmes, le livre essentiel est un livre de Fanon : Les Damnés de la terre. Toujours, partout, la même lucidité, la même force, la même intrépidité dans l’analyse, le même esprit de « scandale démystificateur ». » Cet hommage d’Aimé Césaire dit assez la place qu’occupe Frantz Fanon (1925-1961) dans la conscience universelle. Dans le panthéon révolutionnaire qui s’élabore dès le milieu des années 1950, Fanon se situe clairement aux côtés d’Ho Chi Minh, de Che Guevara et des autres grandes figures du monde nouveau. Les Damnés de la terre (Maspero, 1961) ont été, et sont encore, la Bible des mouvements tiers-mondistes.

Mais Frantz Fanon gêne, aujourd’hui comme hier. En décembre 1961, quand la nouvelle de son décès parvint à Paris, la police commença à saisir les exemplaires des Damnés de la terre, qui « menaçaient la sécurité de l’Etat ».

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Psychanalyse et anticolonialisme L’influence de Frantz Fanon

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par GUILLAUME SURÉNA*

« Aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence,

de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête. »

Aimé Césaire (1939). 

Le Professeur Tobie Nathan, dans Le Monde diplomatique d’octobre 1991, nous révèle, sur le ton prophétique des grands découvreurs, « que l’Afrique n’est pas une terre à conquérir [ … ] par telle ou telle chapelle psychanalytique en mal de clientèle » (Tobie Nathan, 1989). Dans cet article plus hâtif qu’instructif, les Nègres qui se réclament de l’or pur de la psychanalyse seraient « « blanchis » dans les universités et les instituts occidentaux » (Nathan, 1989).

je mesure donc le risque que je cours face à l’autorité d’un tel grand prêtre du savoir universitaire. Mais je ne voudrais pas sous-estimer celui que je cours face à certains Nègres des Antilles et d’ailleurs en critiquant l’un des Nègres dont nous sommes le plus fier depuis Toussaint Louverture, l’un de ceux qui ont le plus contribué à remettre en cause l’aliénation coloniale. J’ai nommé : Frantz Fanon.

Comment rendre compte du retard de développement de la psychanalyse dans les communautés noires, que ce soit en Afrique, aux Etats-Unis, au Brésil, dans le Bassin caraïbéen ?

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« Avec Franz Fanon : percevoir, écouter, écrire, dire l’humain. »

  — Par Nabile Farès,  psychanalyste, Paris —

 

 

 

 

 

 

  1. Histoires, guerres et transmissions : violences, dégâts, détresses et traumatismes.

 

 

 

 

 

De nombreux mots pour dire que les textes de Franz Fanon, ceux que chaque lectrice, lecteur, rencontre en librairie, en bibliothèque, en discussion, témoignent d’une vive perception, écoute, écriture, et diction des violences et silences, impunités, qui, à travers les séparations, apartheids, mises à l’écart, viols, forclusions, destitutions structurales et singulières des civilités, ont marqué l’histoire, les sociétés, les individus d’aujourd’hui,  ne laissant nulle personne contemporaine, enfants, nouveaux-nés, femmes, hommes, personnes agées, nulle formation politique, dictature, tyrannie, démocratie, république, à l’abri des conséquences et reconstructions mémorielles et historiques qu’exigent de telles destructions et exclusions  historico- psychiques. Individus et sociétés sont marquées à la surface d’eux-mêmes, d’elles-mêmes et dans les profondeurs, strates, couches, de cette réalité historique et psychique liée : celle-ci étant plurielle, multiple, de surface lisible ou dite, par exemple, par la mise en ghettos, les différences territoriales de logements, de salubrité, les stigmatisations langagières et coutumières, les différences affirmées par la richesse et la pauvreté, les accès ou non aux soins, à la culture, auc cultures, les mises en retard, en question, refus, des langues, leurs acquisitions bénéfiques et différenciées, les ostracismes et anathèmes raciaux sous des légitimations religieuses porteuses de pensées, idéologies faillibles, les mises à mort et enfermements dits exemplaires, les destitutions et inégalités des représentations et histoires, les perturbations et aliénations de soi par des représentations et affirmations, dominations issues de l’Autre par introjection et précipitation du bourreau, du justicier, du vengeur héroïque, d’un maitre, essentiellement dominateur et cruel,  entrainant abandon et chute, détresse de ce que serait une prise en compte affirmation et protection de l’humain.

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5O ans après Frantz Fanon : les apports de sa pratique clinique en Algérie auprès des victimes de guerre et de torture »

par Michel Grappe —

 

Penser aujourd’hui à partir de Frantz Fanon, Actes du colloque Fanon

Fanon F psychiatre d’origine antillaise, homme engagé dans la lutte contre le colonialisme est un fin observateur des comportements humains quand l’individu est aliéné par la domination d’un système politique (voir le nègre et la psychopathologie : Peau noire masques blancs) et des réactions psychopatlogiques de l’homme confronté à la guerre, à la torture.(Guerre coloniale et troubles mentaux : Les damnés de la terre).
Le vaste savoir de Fanon F « comprendre et décrire l’homme qui souffre » est nourri de lectures et d’expérience sur le terrain. Un premier livre a dû le stimuler dans son combat : Les Jacobins Noirs de James CLR publié en 1938 traduit en 1949 en français. Cet ouvrage raconte la libération de St Domingue par Toussaint Louverture victorieux des troupes napoléoniennes en 1802 puis la trahison française qui entraîne sa perte et le rétablissement de l’esclavage (qui avait été aboli en 1793).Fanon F républicain déclaré comme Toussaint Louverture, devra aussi déchanter de la France, en 1940 quand la guerre est déclarée :
Les Antilles accueillent l’Amiral Robert parti de Brest avec une partie de la flotte de guerre française.

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