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Colonisation et esclavagisme : les députés ultramarins condamnent les propos de Gérald Darmanin

À l’occasion du colloque Les Outre-mer aux avant-postes organisé par Le Point ce 2 février 2023 à la Maison de l’Océan (Paris), le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a déclaré : «c’est la République française qui a aboli l’esclavage(…) on demande donc (aux territoires ultramarins) d’aimer la République »; « il y a aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction ,qui mérite d’être entendu mais qui (…) ne mérite pas d’être entendu comme la Nouvelle-Calédonie qui a le mérite d’être entendue parce que ce n’est pas la même histoire».

Nous condamnons ces propos avec la plus grande fermeté. Au relativisme moral des puissances colonisatrices, persuadées d’apporter culture et savoir aux populations dont elles brimaient les capacités d’autodétermination en même temps qu’elles tuaient leur puissance créatrice, semble avoir succédé une forme nouvelle de révisionnisme historique. Si l’histoire coloniale est en effet plurielle dans sa réalisation (certains territoires sont conquis par la force, d’autres échangés, certains vendus ou annexés), elle est une dans ses causes (satisfaire des intérêts économiques et promouvoir des idéaux politiques et religieux) et dans ses conséquences actuelles : les outre- mer demeurent le pur produit de l’expansionnisme, restent envisagés comme des relais de puissance et d’influence, et sont tributaires de prismes nationaux car constamment ramenés à leurs vertus géostratégiques.

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Crimes contre l’Humanité, excuses et Réparations

— Communiqué du CNCP —

Le 19 décembre 2022, les Pays-Bas, ont officiellement présenté leurs excuses pour leur passé esclavagiste. En France, avec la loi du 21 mai 2001, l’Assemblée Nationale a reconnu la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Une loi, dite «mémorielle», qui ferme la porte à toute juste réparation. Et c’est ainsi qu’en faisant quelques actes de contrition hypocrites, les puissances colonialistes croient pouvoir s’absoudre des crimes qu’elles ont commis, tout en continuant à jouir des fruits de leurs pillages passés et présents et en perpétuant leurs exactions.

En matière de cruauté et d’abomination, les crimes contre l’humanité commis par les puissances coloniales n’ont rien à envier à ceux des nazis.

La « grandeur » de l’Europe ruisselle du sang des massacres commis lors de leurs conquêtes coloniales et du génocide des peuples autochtones en Afrique, en Asie, en Amérique et en Océanie. Ses « valeurs » se sont construites sur la traite, la déportation, des plus de 100 millions d’Africains dont ils ont piétiné l’humanité, sur la pratique, pendant des siècles, d’un esclavage et d’un « indigénat » barbares, sur le vol de centaines de milliers d’enfants, arrachés à leur familles pour être réduits en esclavage, déculturés, jetés dans des charniers de certaines de leurs institutions religieuses.

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Le rôle des puissances impériales dans le chaos d’Haïti

Rappel d’articles de grande amplitude analytique à lire durant les vacances de fin d’année

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

1/ « L’ordre néocolonialiste et impérialiste dans le chaos d’Haïti », par Gary Olius, AlterPresse, 5 janvier 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27855

2/ « Le grand banditisme n’est-il pas un produit dérivé de la politique américaine en Haïti ? », par Gary Olius, AlterPtesse, 22 octobre 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27597

3/ « Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 22 juin 2020. Lien : https://www.cetri.be/Haiti-etouffe-sous-le-poids-de son?var_mode=calcul&fbclid=IwAR1luc3nOBgq2ZViIDBczk07X1AoNsoqDVCum4z8sZEqwZHexF8bW5rclJg

4/ « Face à l’insécurité, la corruption et l’impunité, la France ne voit rien à Haïti », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 7 juillet 2022. Lien : https://www.cetri.be/Face-a-l-insecurite-la-corruption

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Le Massacre de 142 esclaves commence le 29 novembre 1781 sur le navire négrier le Zong

Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).
Ci-contre : Le Négrier, représentation par Joseph Mallord William Turner de meurtres d’esclaves inspirée par le massacre du Zong.

Comme pratique courante, le syndicat a pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand, à la suite d’erreurs de navigation, le Zong est sur le point se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves et pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice.

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Les lauréats du Prix Littéraire Fetkann ! Maryse Condé révélés

La 19e édition du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé, « Mémoire des pays du sud / Mémoire de L’Humanité », a dévoilé ses lauréats.

Prix Fetkann ! de la Mémoire

Fatou Diome, Marianne face aux faussaires, Peut-on devenir français ?, Albin Michel, 2022

« Vivant en France depuis 1994, française depuis 2002, j’ai constaté l’évolution du discours politique qui n’a cessé de dériver, jusqu’à la cristallisation actuelle autour de l’identité. Pour la binationale que je suis, construite par la langue et les valeurs humanistes, la tristesse va crescendo. Bien que consciente de mon impuissance, j’ai la faiblesse de ne pouvoir être indifférente aux voix qui s’élèvent, prônant la haine. » Fatou Diome 

Dans cet essai personnel et émouvant, Fatou Diome renvoie dos à dos les identitaires étriqués et les opportunistes victimaires, qui monopolisent le débat politique. Elle défend Marianne contre les faussaires des deux camps et dessine une France ouverte, laïque, lucide et généreuse, celle qui lui donne envie de se sentir  française et sénégalaise.

La romancière Fatou Diome s’est fait connaître en 2003 avec Le Ventre de l’Atlantique, grand succès traduit en une vingtaine de langues.

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A l’intention de ceux qui nous suggèrent de continuer à tourner dans le bocal

— Le Billet du CNCP —

« Avant de parler d’évolution statutaire, il faut relancer l’économie du pays !» ; « la seule position réaliste est de demander aux autorités françaises et européennes de changer de paradigmes et de respecter nos spécificités ! » ; « Les ‘séparatistes’ ne prennent pas en compte les difficultés immédiates de la population ! » « De toute façon, l’indépendance ne risque pas de faire recette » vu que les « Ti-sonson*» ne seront jamais assez « mûrs » pour comprendre la nécessité de la libération nationale. Voici en gros, l’argumentation qui a longtemps prévalu pour ceux qui combattent les partisans de l’indépendance nationale de notre pays. Dirigeants de partis rompus à la politique, diplômés en économie, en histoire ou en droit, ils ne peuvent être soupçonnés d’être dénués d’instruction ou d’intelligence. Que cache donc leur rhétorique ?

* Pour peser le premier argument, il convient de rappeler ce qu’est un statut politique et quels sont les rapports entre statut et économie.

 Le statut d’un pays, c’est le cadre politique dans lequel évolue sa société.

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Dans l’atelier du « Vent du Nord »

Patrick Chamoiseau présente son dernier ouvrage : « Le vent du nord dans les fougères glacées »

ASSOCIATION TOUT-MONDE : J’aimerais approcher du cœur de votre processus créatif en considérant votre dernier ouvrage qui me semble très important. On dit que vous n’aimez pas trop parler de vos livres ?

Patrick CHAMOISEAU : Un peu. Je suis toujours un peu embarrassé quand il faut parler d’un livre. Pour moi, un texte est le résultat d’une cérémonie émotionnelle qui produit quelque chose que je ne comprends pas totalement. Je préfère idéalement laisser le contact, la perception, s’effectuer librement entre le lecteur et le texte. J’ai donc tendance à considérer que ce que je peux dire n’a pas grande importance. Donc, vous avez raison, le plus utile pour tout le monde est que je puisse en donner quelques éléments d’échafaudage.

L’échafaudage est tout ce qui il y a autour d’une construction, en l’occurrence ici, autour de l’acte de création. C’est l’intention, c’est tous les dispositifs qui aident au geste créateur, à l’écriture, ça je peux vous en parler. Cela vous donnera une idée de ce que j’avais dans la tête quand je me suis lancé dans cette alchimie particulière que représente chaque livre.

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Quelle politique mémorielle de l’esclavage?

Conférence aavec Serge Romana le 17 septembre à la Batelière

Dans le cadre de son AG annuelle, l’association Tous Créoles organise une conférence exceptionnelle avec Serge Romana, samedi 17 septembre à 11h, à l’hôtel La Batelière.

Serge Romana sera présent en Martinique pendant 24h, le samedi 17 septembre.

 Infatigable défenseur de la mémoires des victimes de l’esclavage, Serge Romana milite depuis des années à la création d’un mémorial national aux 200.000 esclaves de la France, affranchis et nommés après l’abolition de 1848.

Cette nomination de masse, qui se déroula d’août 1848 à la fin de 1867, fut consignée dans les registres des nouveaux libres ou registres d’individualité. Ces noms sont ceux de la majorité des Antillais d’aujourd’hui.

Afin d’honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, le Comité marche du 23 mai 1998 (CM98) et l’AMARHISFA les mirent en lumière en inscrivant, à partir des registres, leurs prénoms, matricules et noms sur des livres, un mémorial itinérant, des monuments et un site Internet (anchoukaj.org).

C’est pour amplifier ce travail que le président de la République a accepté d’ériger un Mémorial national des victimes de l’esclavage dans le jardin des Tuileries.

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Mumia Abu-Jamal, le combat d’une vie contre l’injustice et le silence

Le 4 juillet 1982, Mumia Abu-Jamal est condamné à mort par la justice états-unienne. Sa peine commuée en perpétuité, il se bat depuis quarante ans pour faire entendre sa voix et continue d’écrire l’acte d’accusation de l’Amérique raciste.

— Par Jacky Hortaut, coanimateur du collectif Libérons Mumia ! —

La vie de Mumia Abu-Jamal, né Wesley Cook, Afro-Américain alors âgé de 28 ans, a basculé au petit matin du 9 décembre 1981, en plein centre de Philadelphie (Pennsylvanie). Chauffeur de taxi la nuit afin d’améliorer ses maigres revenus de journaliste radio pour nourrir sa famille, il vient de déposer un client. Voyant que son jeune frère fait l’objet d’une interpellation policière musclée, il traverse la rue pour en savoir plus au moment même où une fusillade éclate. Un policier est tué, lui-même est grièvement blessé. La police annonce qu’elle a arrêté le tueur qui aurait reconnu les faits, désignant Mumia Abu-Jamal, le journaliste qui dénonce régulièrement ses méthodes violentes, notamment à l’encontre des Afro-Américains.

Six mois plus tard, l’appareil judiciaire prend le relais en confiant le procès au juge Sabo, recordman des condamnations à mort aux États-Unis, ancien shérif et membre du puissant syndicat de la police proche de l’extrême droite Fraternal Order of Police (FOP).

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 La négritude, une construction qui ne repose sur rien »

Maryse Condé, fonction : « Je suis créole de façon confuse et africaniste de façon intello »

Quel regard vous portez sur cette première adaptation [de La Vie Sans Fard] en Avignon après sa création au Théâtre National de la Criée à Marseille ?

Pour moi c’est un peu dur car au départ c’est fait comme une confidence à un lecteur et là ça devient un texte lu, dit, adapté.

Donc l’intimité dans laquelle je me protégeais n’existe plus. Le texte devient une chose que je reçois en pleine figure. Et c’est un peu douloureux, agréable quand on réfléchit, mais au départ un peu douloureux.

Quel impact vous pensez que la pièce a sur le spectateur ?

Je crois que le spectateur qui n’a pas lu un de mes livres peut être un peu dérouté, un peu troublé. Il ne connait pas l’écrivain, il n’a pas imaginé sa vie de femme, il la reçoit en pleine figure, il faut un peu de temps pour comprendre, je crois que pour le spectateur c’est un peu dur également.

Quels ont été votre plus grande souffrance et votre plus grand bonheur ?

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Le crime du béké de Reynal et du nègre Gadet

— Par Dominique Domiquin —

Ainsi, dans une librairie de Fort-de-France, le 9 juillet 2022, le Martiniquais Emmanuel de Reynal a reçu des injures et un crachat. Ceci en réponse à un livre commis avec le Guadeloupéen Steve ‘Fola’ Gadet. Après le mollard du footballeur Marcus Thuram sur son adversaire Stefan Posch ; le glaviot adressé au détestable Eric Zemmour par un jeune descendant d’immigrés, voici le vert-vert à la sauce créole craché à la face d’un béké par un « activiste » antiesclavagiste du XXIe siècle.

Cet acte est condamnable quelle que soit la victime visée. Mais ne soyons pas naïfs, une part des békés se réjouira : « Sa bon ba’w Emannyèl, nou té di’w pa mélanjé kô’w épi nèg ! Luil é dlo pa kay ansanm ! Chak moun dwèt rété an plas-yo, sé konsa sa toujou maché ! Ou wè jan sé moun-tala rayi nou ? » En face, une portion des noirs en redemandera : « Enfin, nous brisons nos chaînes ! Les békés doivent nous demander pardon à genoux sous les coups de fouet !

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Le droit à l’avortement n’est plus constitutionnel aux États-Unis : le grand bond en arrière

La Cour a aboli l’arrêt Roe v. Wade, datant de 1973, qui faisait de l’interruption volontaire de grossesse un droit reconnu par la Constitution. Dans la foulée, le Missouri est le premier Etat à interdire ce droit. Comment en est-on arrivé à ce grand retour en arrière ?

— Par Christophe Deroubaix —

Le corps des femmes américaines n’est plus protégé par la Constitution. Ainsi en a décidé ce vendredi la Cour Suprême des États-Unis dans un arrêt au contenu malheureusement attendu depuis qu’une première ébauche avait fuité début mai.

L’arrêt Roe v. Wade, pris en 1973, qui considérait le droit à l’avortement comme constitutionnel est invalidé. Il faudra lire avec précision les dizaines de pages de ce nouvel arrêt qui sera connu sous le nom de Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, mais le premier « draft », obtenu et publié par le site journalistique Politico livrait des indications qui n’ont pas été contredites.

Remonter un à un les échelons du système judiciaire

« Nous estimons que Roe v. Wade doit être annulé » : ces mots figuraient en toutes lettres dans le document, laissant augurer du pire.

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La célébration du 22 mai, du 27 mai, du 10 juin et le rejet des frères caribéens vivant dans les départements français d’outre-mer.

–Par Julie Ostan-Casimir, Psychologue clinicienne, Docteure en Psychologie

Comment des hommes et des femmes
-Qui ont une histoire commune faite d’exploitation et de domination avec d’autres peuples de la Caraïbe.
Développent-ils des comportements racistes( ?) et la Xénophobie à l’égard de frères de la Caraïbe.

-Raciste ? Discriminatoire, en raison de la couleur de peau.

-Xénophobe ? La xénophobie se caractérise par une « hostilité à ce qui est étranger », plus précisément à l’égard d’un groupe de personnes ou d’un individu considéré comme étranger à son propre groupe.
Souffrons-nous du déni de couleur et de nos origines ?

– Cette histoire commune est fondée sur la traite d’esclaves soumis à un régime économique et politique qui les ont privés de toute liberté, les contraignant à exercer les fonctions les plus pénibles jusqu’à mort d’homme et ce pendant 3 siècles

Sont-ils des étrangers ? Avons-nous peur de l’image de nous- mêmes ? Sommes-nous pour de vrai des descendants d’esclaves ?

Le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane, nous fêtons l’abolition de l’esclavage, mais les noirs des pays frères, Haïtiens particulièrement, Saint-Luciens, Dominiquais qui vivent dans ces départements ainsi nommés qui ont subi, comme en Martinique cette histoire sont discriminés, rejetés, méprisés et sur les murs apparaissent les mots « Haïtiens dero !!!! 

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« Le Mulâtre », texte de Victor Séjour, m.e.s. Hervé Deluge

— Par M’A —

Rivière Salée, le 21 mai 2022, la foule de tous âges était là, nombreuse, joyeuse, impatiente d’assister à ce que Covid lui avait refusé deux ans de suite. Elle avait apporté ses chaises disposées de part et d’autre de celles installées face à la scène et réservées aux spectateurs dotés de privilèges attribués par la présentatrice du spectacle selon des critères quelque peu flous et arbitraires. Mais bon l’égalité est une conquête permanente…

Cette fresque, 1848 Force Abolitionniste, puisque c’est son nom a pour objet la commémoration du 22 mai en mobilisant l’ensemble des clubs, associations culturelles et artistiques de danses, de musiques, d’expression corporelles de Rivière-Salée, sous la direction de l’association « Scènes Populaires de Martinique ». Le maître d’œuvre enrôlé pour cet hommage aux combattants de la liberté est le comédien metteur-en-scène, bien connu du public martiniquais, Hervé Deluge, aux talents divers et variés, comme Madinin’Art en témoigne régulièrement, avec aménité. Il a choisi d’articuler l’ensemble des prestations des divers participants autour d’une nouvelle peu connue, intitulée « Le Mulâtre », écrite et publiée en 1837, dans la «  La Revue des Colonies » dirigée par Cyrille Bisette.

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Rézistans’ du 22 au 27 mai 2022

Tropiques-Atrium Scène nationale propose « Rézistans’ ». 

Conférences

Mercredi 25 mai – 19h
CDST – Saint-Pierre

Entrée libre

Vendredi 27 mai – 19h

Salle Frantz Fanon
Entrée libre

MABOULA SOUMAHORO
LE TRIANGLE ET L’HEXAGONE
RÉFLEXIONS SUR UNE IDENTITÉ NOIRE

Mention Spéciale du Jury – Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020

Maboula Soumahoro est docteure en civilisations du monde anglophone et spécialiste en études africaines-américaines et de la diaspora noire/africaine. Elle est maîtresse de conférences à l’université de Tours et présidente de l’association Black History Month, dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures noires.

Le Triangle et l’Hexagone
Réflexions sur une identité noire
Maboula Soumahoro
Le Triangle et l’Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d’une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l’autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l’histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d’Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle.

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Émission d’un timbre à l’effigie de la Mulâtresse Solitude

L’Union des femmes de Martinique et le club philatélique Philapostel, ont annoncé la sortie, ce vendredi 13 mai, du timbre à l’effigie de la Mulâtresse Solitude, femme guadeloupéenne, résistante au rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe.

Solitude, de son prénom Rosalie, née vers 1772 en Guadeloupe et morte le 29 novembre 1802 sur la même île, est une figure historique incarnant a posteriori la résistance des esclaves noirs luttant contre le rétablissement de l’esclavage en 1802. À la suite de l’échec du mouvement de résistance de Louis Delgrès face aux forces coloniales, elle est condamnée à mort à l’âge de 30 ans.

Biographie historique
Solitude a bien une historicité mais on ne connaît ni sa mère, ni son année de naissance, ni le sexe de son enfant, ni sa condition avant 1794 (libre de couleur ou esclave). Le peu qu’on sait tient à une quinzaine de lignes dans l’Histoire de la Guadeloupe d’Auguste Lacour, publiée en 18581. Enceinte, elle est capturée en un lieu inconnu à une date inconnue après la défaite et le sacrifice de Delgrès puis exécutée au lendemain de son accouchement.

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« 1848 force abolistionniste », m.e.s. Hervé Deluge

Samedi 21 mai 2022 à 19h 30 au Palais des sports de Rivière -Salée


Une création originale ville de Rivière-salée, sur une mise en scène de M. Hervé Deluge, venez découvrir un autre pan de l’histoire de l’abolition de l’esclavage.
La lutte menée par les intellectuels noires et mulâtres libres et abolitionnistes.
En filigrane, l’histoire de Cyrille Bissette, neveu de Joséphine de Beauharnais.
Fait notable, autour de comédiens professionnels, l’encadrement d’artistes bénévoles et d’élèves de l’école d’enseignement artistique et culturel de Rivière-Salée, par ce metteur en scène « talentueux ».
Avec :
La Compagnie Entrenou
La Compagnie SIJIRI
L’école de guitare et de chant de Martine DEFOI
L’association TEMPS DANSE EVASION
L’AM4 (BÈLÈ)
L’ASSOCIATION CULTURELLE DE PETIT-BOURG

PA DI OU PA TÉ SAV 😉😉😉
IMPORTANT ⚠️ APPORTEZ VOS CHAISES

Fort-Royal (actuellement Fort-de-France) et mort le 22 janvier 1858 à Paris. Il fut un des grands artisans de l’abolition de l’esclavage en France. Antiesclavagiste dès 1823 en Martinique, il a été élu député de la Martinique en 1848 et de 1849 à 1851.

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Cuba: un nouveau Code pénal affûté contre toute opposition

La Havane – Punir les délits sur internet, les manifestations et le financement étranger de certaines activités: le nouveau Code pénal cubain, qui doit être approuvé samedi par le Parlement, vise à « protéger » le système socialiste après les révoltes de juillet 2021.

L’objectif, selon ses propres auteurs? « Protéger le système politique et étatique socialiste face à l’ensemble d’actions et d’activités commises contre l’ordre constitutionnel et visant à créer un climat d’instabilité sociale et d’incapacité à gouverner« .

A peine publié sur le site du parquet général en mars, le projet a suscité le rejet chez l’opposition au gouvernement communiste. 

« Le nouveau Code pénal est un nouveau tour de vis du régime pour intensifier la répression contre les citoyens« , estime René Gomez Manzano, président de Corriente Agramontista, plus ancienne organisation d’avocats dissidents cubains. 

Ce texte fait partie d’une série de lois, comme celles de la souveraineté alimentaire, du Code des familles et des données personnelles, destinées à compléter la nouvelle Constitution approuvée en 2019. 

Lors d’une séance parlementaire extraordinaire prévue samedi, plusieurs de ces projets seront présentés aux députés, le code pénal devant être approuvé le jour même. 

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« Dans la Famille Roptus, j’appelle… » : marche théâtralisée sur la vie se Lumina Sophie

Samedi 7 mai à 11h25 Circuit Manikou sur la route des Pitons
Projet de l’association Culture Égalité
Programmée au Festival Lézard TiShow

Nous avons le plaisir de vous annoncer que nous sommes programmés dans le cadre du festival des arts de rue du Carbet les Lezard Tishow le samedi 7 mai 2022.
Nous vous proposons, dans un cadre naturel, le temps d’une déambulation de 45 mn d’assister à la prestation théâtrale de trois comédiennes venues incarner trois générations : Reine-Sophie : la grand-mère de Lumina, esclave ; Zulma : la mère de Lumina, esclave qui a connu l’Abolition et Lumina, née libre et personnage central de l’insurrection du Sud en 1870.
Les spectateur.trices suivent le parcours d’un pèlerinage symbolique qui leur offre, au milieu des bois, une triple rencontre avec trois personnages féminins. Bien-sûr le public est conscient qu’il s’agit d’une interprétation, mais porté par des comédiennes professionnelles et sachant que ces femmes ont bel et bien existé, le trouble d’une vérité s’installe au milieu de la résonance de la forêt, comme une rencontre avec nous mêmes.`
Textes : Huguette Bellemare et Hervé Deluge (adaptés des ouvrages de Gilbert Pago)
Mise en espace : Hervé Deluge
Comédiennes : Reine Sophie : Appolline Steward ; Zulma : Sarah-Corinne Emmanuel ; Lumina : Rita Ravier
– Évènement Gratuit et ouvert à tous.tes

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22 mai 1848, notre acte de naissance. 22 mai 2022, date de notre renaissance.

— Par Guy Lordinot —

Grâce aux esclaves révoltés à Saint Pierre en mai 1948, nous sommes nés « peuple martiniquais ».

Si la colonisation a renforcé ce sentiment d’être peuple, la départementalisation a peu à peu, au fil des années, dilué ce sentiment et déculturé les martiniquais.

Nous devons renverser cette tendance à l’anéantissement et retrouver la solidarité qui fondait notre véritable nature. Pour cela, il nous appartient de faire du 22 mai de cette année 2022, le jour de notre résurrection.

Ces dernières années, plusieurs statues ont été déboulonnées, voire détruites. Elles nous imposaient d’honorer la mémoire de quelques européens pour leur action dans notre pays. Il s’agissait pour l’essentiel, d’esclavagistes. Une exception : Victor Schoelcher. En étudiant sa vie, nos historiens lui reconnaissent une attitude positive à propos de l’esclavage et de notre situation dans la Caraïbe.

Il est grand temps de rendre justice et hommage à ces martiniquais qui ont aussi œuvré pour la libération des esclaves et pour l’épanouissement des martiniquais.

Il me paraît opportun de marquer le 22 mai 2022, date anniversaire de notre naissance par la mise à l’honneur d’un certain nombre de nos héros.

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Les quatre marqueurs et les trois impératifs

— Par Ali Babar Kenjah —

Vous avez dit « Changer de paradigme » ?

I. Jé-a bout !

Comme dirait Monchoachi, traduisant « Fin de partie » de Beckett : « Jé-a bout ! » Le déboulonnage de la raison politique postcoloniale et de sa gesticulatoire stérile par la contestation populaire, marque une étape majeure dans la décomposition politique de la société martiniquaise. Même si la contestation ne doit pas masquer l’enkystement d’un vote assimilationniste xénophobe qui doit nous inquiéter, et qu’il faut combattre. Mais l’expression majoritaire au premier tour a traduit une mobilisation de la jeunesse, du peuple et de la masse des victimes de la macronie, pour une transformation de la société.Ce message des urnes, s’il devait être confirmé lors des prochaines législatives, mettrait alors au premier plan de l’agenda politique la validation populaire (référendum) d’un programme de transition écosystémique. En vérité, la transformation urgente de la société martiniquaise exige de mener à bien trois révolutions : une révolution écologique, une révolution sociétale, une révolution politique.

La révolution écologique nous est imposée par la réalité planétaire du réchauffement climatique, par la fragilité de notre matrice micro-insulaire maltraitée et la nécessité stratégique de pourvoir autant que possible à nos différents besoins.

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À propos du triomphe de…

— Par Dominique Domiquin —

Krik ! Si dans l’Hexagone, le centriste Emmanuel Macron a été reconduit à la tête de l’État grâce au barrage républicain Anti Le Pen ; en Guadeloupe antivax, 70% des votants ont plébiscité l’extrême droite à l’élection présidentielle d’avril 2022. Ceci après avoir cru en Mélenchon, le Père-Noël d’extrême gauche, au 1er tour. A la télé, au soir des résultats, un représentant du FN-mofwazé-en-RN clouait ainsi le bec à son adversaire : « Ah, ça suffit ! Notre mouvement n’est pas raciste, la preuve : l’outremer a massivement voté pour nous ! ». CQFD.

La veille, dans un bureau de Guadeloupe, un citoyen claironnait fièrement « An kay voté pou madanm an-mwen ! »(Je vais voter pour ma femme !) Sa joie militante et sexuée ne causa ni surprise, ni dédain. On sourit et on vaqua à l’isoloir derrière lequel tout est noir. Jadis, au journal de 20 heures, l’œil moite et sucré, Lucette Michaux-Chevry murmurait langoureuse à un Chirac rougissant : « Jacques, tu es mon doudou en politique ! » Ça n’a gêné personne.

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Le football brésilien tourne le dos aux entraîneurs noirs

Sao Paulo – Le Brésil, habitué à acclamer des stars du football noires comme Pelé, n’a quasiment que des entraîneurs blancs dans ses clubs, une des conséquences du racisme qui mine encore le pays, dernier d’Amérique à avoir aboli l’esclavage.

Goias était jusqu’à jeudi la seule des vingt équipes de première division brésilienne à être dirigée cette saison par un entraîneur noir, Jair Ventura, fils de Jairzinho, mythique attaquant champion du monde en 1970. Marco Aurélio de Oliveira ‘Marcao’, l’a rejoint sur le banc de Fluminense après la démission d’Abel Braga dont il était l’assistant. 

Le plus souvent, des saisons entières se déroulent avec uniquement des techniciens blancs aux commandes des clubs de l’élite, dans un pays où la population noire est majoritaire – et ultramajoritaire en ce qui concerne les joueurs sur le terrain. 

« Ce qui m’interpelle, ce n’est pas tant le fait qu’il n’y ait pas d’entraîneurs noirs (…). Le vrai problème, c’est que ce débat est inexistant au sein du football brésilien« , déclare Marcelo Carvalho, directeur de l’Observatoire de la discrimination raciale dans le football. 

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« Pensée féministe décoloniale » 

Une anthologie de textes, fondateurs et plus récents, pour mieux saisir toute la diversité du féminisme décolonial en Amérique du Sud.

En librairie le 12 mai. Déjà disponible en exclusivité sur le site !

320 pages. ISBN : 978-2-490297-19-1

Quinze autrices originaires d’Amérique du Sud, centrale et caribéenne questionnent les concepts du genre, du patriarcat, du développement. Elles défendent un féminisme communautaire et autochtone, un féminisme noir, un écoféminisme, une améfricanité. Elles prônent le bien vivre, une autre conception des droits humains ou un nouveau véganisme.

De cet ouvrage émerge une pensée contestatrice, multiple et rénovatrice, qui questionne, enrichit et mobilise de nouvelles réflexions et actions pour le(s) féminisme(s) contemporain(s). Un livre pour lutter contre toutes les formes d’oppression et rêver à de nouvelles solidarités…

En couverture, un clin d’œil au wiphala, ces carrés de sept couleurs assemblés en drapeau, symbole politique et culturel pour de nombreux peuples autochtones d’Amérique.

Table des matières

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Le temps n’est-il pas venu de créer ouvertement et démocratiquement le Musée territorial dédié à l’esclavage colonial en Martinique?

Par Sylvère Farraudière

Cette question, posée par pétition publique1, au Président du Conseil exécutif de la CTM, et plus largement aux élus martiniquais et à la presse, depuis le 17 novembre 2019, a déjà recueilli de très nombreuses signatures favorables. Elle est complétée par le présent plaidoyer.

  1. Un essai très prometteur : l’esprit du Courbaril

Le 17 décembre 2013, à l’Habitation Clément, le Président du conseil régional de la Martinique, Serge Letchimy et monsieur Bernard Hayot dégageaient L’esprit du courbaril2 qui animait le Rendez-vous du courbaril, survenu 12 ans plus tôt. Mais, pourquoi tarde-il tant à prendre son envol, pour la fraternité retrouvée entre Martiniquais ?

Edouard de Lépine consacre avec enthousiasme, un chapitre de son livre-hommage à son ami Camille Darsières, pour relater la participation d’Aimé Césaire, au Rendez-vous du Courbaril, dénomination qu’il dit préférer à Rendez-vous d’Acajou, qui aurait pourtant l’avantage d’indiquer le lieu de la rencontre, l’Habitation Clément au quartier Acajou du François, le 17 décembre 2001. Aimé Césaire répondait à l’invitation de Bernard Hayot, propriétaire des lieux, pour planter un jeune courbaril, au cours d’une cérémonie voulue symbolique.

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