692 search results for "abolition"

L’éphéméride du 7 juin

Première abolition de l’esclavage par Victor Hugues en Guadeloupe le 7 juin 1794

Le 7 juin 1892 Homer Plessy monte dans une voiture réservée aux Blancs. Cela conduira à la décision Plessy vs. Ferguson. qui rendra légale la ségrégation aux USA

1761-1826 . Personnage énigmatique, le commissaire civil délégué par la Convention aux Isles-du-Vent a épousé tous les méandres de son époque. À la Guadeloupe, il usa de l’émancipation des esclaves noirs comme d’une arme dans la guerre contre l’Angleterre, ralliant à son armée les nouveaux libres acquis à la cause républicaine, faisant tomber les têtes des colons blancs royalistes. Le même, huit ans plus tard, fit appliquer avec zèle, à la Guyane, le décret de Bonaparte rétablissant l’esclavage.

«Cette nuit j’ai vu se dresser à nouveau la Machine. C’était, à la proue, comme une porte ouverte sur le ciel. » Sur le pont du navire qui transporte le commissaire civil délégué par la Convention aux Isles-du-Vent, une guillotine se dresse, redoutable instrument enfanté par la terreur et la vertu. La lugubre vision ouvre le Siècle des Lumières, le roman que le Cubain Alejo Carpentier consacra à l’équivoque personnage de Victor Hugues.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 29 mai

Le pape Paul III publie le bref apostolique Pastorale Officium condamnant l’esclavage dans le catholicisme le 29 mai 1537.

Point de vue du Magistère catholique sur l’esclavage
Ce n’est que progressivement que la condamnation de l’esclavage est apparue dans le Magistère catholique et y a revêtu un caractère doctrinal. Pour l’Église catholique, les droits de la personne trouvent leur justification dans la dignité humaine et sont par conséquent inaliénables. Ainsi, l’esclavage tel qu’on l’entend couramment est considéré comme un crime grave, quelle que soit sa forme : l’esclavage traditionnel comme la traite.

Cette position est rappelée à toute la chrétienté et assortie d’une interdiction par le pape Paul III dans Veritas ipsa en 1537. Cependant, si l’esclavage de chasse est condamné, il n’en va pas de même pour toute forme de servitude1. La bulle In Supremo Apostolatus de Grégoire XVI en 1839, mais plus encore les années 1890 et les deux encycliques de Léon XIII, apportent des clarifications. La condamnation de certaines pratiques intervient solennellement en 1965, avec la constitution pastorale Gaudium et Spes publiée lors du concile Vatican II, qui est souvent interprétée comme une condamnation de toute servitude quelle qu’elle soit, même pénale, bien que la question de savoir si ce texte contredit la doctrine précédente demeure discutée.

→   Lire Plus

Les multiples facettes des outre-mer

— Par Jean-Christophe Gay, professeur de géographie à l’université Côte d’Azur, UMR Urmis —
Dispersés aux quatre coins de la planète, les outre-mer occupent une place importante dans la France d’aujourd’hui. Pourtant ces tout petits territoires sont l’héritage d’un système colonial fondamentalement inégalitaire sur lequel la France a bâti sa grandeur au temps des empires. Si aujourd’hui cette période est révolue, les outre-mer n’en portent pas moins les stigmates, comme autant de blessures venant parfois compliquer leurs rapports avec l’État.

Un ensemble aux quatre coins du monde
De l’immense territoire français qui couvrait 12,5 millions de kilomètres carrés à l’apogée de l’empire colonial, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il ne reste plus que le centième, soit 120 000 km². La colonisation est au fondement de la France d’outre-mer (FOM) et l’exploitation de l’empire, au profit de la mère patrie et de ses colons, a laissé des traces sur le plan à la fois humain et économique dans tous les territoires ultramarins. L’empreinte de l’héritage colonial y est variable, mais partout caractérisée par l’ambiguïté d’une décolonisation sans indépendance, combinée à une sujétion économique et à un assistanat que traduit le toponyme « outre-mer », définition exogène donnée par un centre dominant à des périphéries dominées.

→   Lire Plus

À propos de la mémoire de l’esclavage

—Par Marie-Hélène Léotin, ancienne Conseillère exécutive —

Lors des démarches pour la création de la Fondation de la Mémoire de l’Esclavage, créée en 2019, les responsables du projet avaient pris contact avec la CTM, pour un partenariat, pour envisager des actions en commun. Alfred Marie-Jeanne était Président du Conseil Exécutif. J’étais Conseillère exécutive en charge de la Culture et du Patrimoine. Nous avons refusé d’intégrer cette Fondation. Nous estimions que la mémoire de l’esclavage, telle qu’elle est vécue de l’autre côté de l’Atlantique, ne peut être celle des descendants d’esclavisés. On ne peut fusionner dans le même sac, d’un côté, l’Etat qui a institutionnalisé le système esclavagiste à travers le Code Noir, qui l’a ensuite aboli au moment où le système n’était plus rentable, et d’autre part, les descendants de ceux qui ont subi le crime. La mémoire ne peut fusionner le bourreau et la victime.

Adhérer à la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, réaliser des actions en commun, c’est laisser à d’autres, à la République, à l’Etat français, le soin de construire pour nous notre mémoire de l’esclavage. Il est temps que nous regardions notre histoire du dedans, et non à travers le prisme imposé par l’Etat français.

→   Lire Plus

Appel pour la candidature de la Montagne pelée et des Pitons du Carbet au patrimoine mondial de l’Unesco

Patrick Chamoiseau lance un appel en ligne pour la candidature de la Martinique au patrimoine mondial de l’Unesco

L’écrivain martiniquais plaide dans une vidéo en faveur de la candidature de la montagne Pelée et des pitons du Carbet au patrimoine mondial de l’Unesco. Le texte est lu par le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste.

Toi Volcan Liberté, creuset de biodiversité qui a été témoin de la lutte des esclaves qui, il y a 175 ans a permis l’abolition de ce crime contre l’humanité…En ce 22 Mai 2023, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique mais aussi journée mondiale de la biodiversité, nous partageons (…) cet hymne.

 

→   Lire Plus

L’éphéméride du 22 mai

Les esclaves de Martinique se libèrent de leurs chaines le 22 mai 1848

Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l’esclavage une première fois pour calmer la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles et empêcher l’Angleterre de s’en emparer. Mais Napoléon Bonaparte abroge cette mesure le 20 mai 1802, sitôt acquise la paix avec l’Angleterre.

Ce faisant, le Premier Consul répond à une demande du Sénat et cède à la pression de sa femme, Joséphine de Beauharnais, née Tascher de la Pagerie, originaire de la Martinique ( Point contesté).

→   Lire Plus

L’éphéméride du 20 mai

La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage l

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 16 mai

Début de la G.R.C.P. le 16 mai 1966

Début de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne : la circulaire du 16 mai 1966 dénonce tous les « révisionnistes » présents dans la culture, la politique et l’armée en Chine.

La grande révolution culturelle prolétarienne (en chinois : 无产阶级文化大革命, pinyin : wúchǎn jiējí wénhuà dàgémìng), plus couramment la grande révolution culturelle (文化大革命 wénhuà dàgémìng), ou simplement la révolution culturelle (文革 wéngé) (1966-1976), représente l’un des événements marquants de l’histoire de la République populaire de Chine, dont le retentissement international est considérable.

En 1966, Mao Zedong décide de lancer la révolution culturelle afin de consolider son pouvoir en s’appuyant sur la jeunesse du pays. Le dirigeant souhaite purger le Parti communiste chinois (PCC) de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge, deviennent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remettent en cause toute hiérarchie, notamment la hiérarchie du PCC alors en poste.

Les intellectuels, de même que les cadres du parti, sont publiquement humiliés, les mandarins et les élites bafoués, les valeurs culturelles chinoises traditionnelles et certaines valeurs occidentales sont dénoncées au nom de la lutte contre les « Quatre Vieilleries ».

→   Lire Plus

L’éphéméride du 13 mai

La loi d’or qui abolit l’esclavage au Brésil est signée le 13 mai 1888

La Loi d’or (Loi impériale no 3353), signée le 13 mai 1888, est la loi qui a aboli l’esclavage au Brésil. Elle avait été précédée par la loi no 2040 (Loi du ventre libre) du 28 septembre 1871, qui libérait tous les enfants nés de parents esclaves, et par la loi no 3270 (Loi Saraiva-Cotejipe (pt) ou Loi des sexagénaires), du 28 septembre 1885, qui réglementait « l’extinction graduelle de l’élément servile ».

Elle fut signée par Isabelle de Bragance, princesse impériale du Brésil, et par le ministre de l’Agriculture de l’époque, le conseiller Rodrigo Augusto da Silva (pt). Le conseiller Rodrigo Silva faisait partie du cabinet ministériel présidé par João Alfredo Correia de Oliveira (pt), du Parti conservateur (pt) et appelé « Cabinet du 10 mars ». Dona Isabel a signé la Loi d’or dans sa troisième et dernière régence, alors que l’empereur Dom Pedro II du Brésil était en voyage à l’étranger.

Promulgation de la Loi d’or au Brésil.
Le projet de loi qui abolissait l’esclavage au Brésil fut présenté à la Chambre générale (l’actuelle Chambre des députés), par le ministre Rodrigo Augusto da Silva (pt) le 8 mai 1888.

→   Lire Plus

« Les révoltés de l’Histoire », 7e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique

En communes jusqu’au 6 mai 2023. Lieux, dates, horaires ci-dessous.

Origine Kongo
de Laura Chatenay-Rivauday – YN-Productions-La cuisine aux images – Kontras Prod – 2023 – 52 min

Il y a 160 ans, après l’abolition de l’esclavage, des Africains dits “Kongos” sont engagés malgré eux, par des recruteurs français, sur le littoral ouest-africain pour travailler la terre aux Antilles. Par les témoignages de leurs descendants en Martinique et en Guadeloupe, “Origine : Kongo” tente de répondre à une interrogation fondamentale, alors que demeure une certaine ambivalence dans les rapports à l’Afrique : comment s’exprime aujourd’hui cette mémoire méconnue dans les sociétés afro-descendantes ?

Les Enfants de Las Brisas (Niños de Las Brisas)
| Marianela Maldonado – Point du Jour – Mosaic Films – 2022 – 97 min
En présence de l’historien Amzat Boukari-Yabara. En partenariat avec la DAC Martinique

Créé en 1975 sous la présidence d’Hugo Chavez, le programme musical “El Sistema” est mondialement connu pour sauver les jeunes en situation d’extrême pauvreté des dérives prévisibles vers l’abus de drogues et la délinquance. Ce film suit trois jeunes du quartier Las Brisas, un bidonville très dangereux de la ville de Valencia.

→   Lire Plus

La 48e édition du Mai de Saint-Pierre

Du 29 avril au 28 mai 2023

La 48 ème édition du Mai de Saint-Pierre commémore le centenaire de la refondation de la Ville. En effet, après l’éruption de 1902, il faudra attendre le 20 mars 1923 pour que Saint-Pierre soit à nouveau érigée en commune.
L’édition 2023 célèbre cette renaissance administrative, avec un programme exceptionnel. Du 29 avril au 28 mai, Saint-Pierre accueille plus de 50 évènements artistiques, culturels et sportifs, confortant ainsi son statut de seule Ville d’Art et d’Histoire de la Martinique.
Expositions, conférences, foires, concerts, challenges sportifs, l’équipe du Mai de Saint-Pierre a concocté cette année un programme extrêmement riche et varié.

Le Mai de Saint-Pierre est l’occasion de commémorer des évènements marquants de l’histoire de la Ville et de la Martinique toute entière :
L’arrivée des premiers Indiens le 06 mai 1853 , avec la foire « journée de l’Indianité » le 7 mai
Léruption de la Montagne Peléee du 8 mai 1902, avec notamment le baptême de la caserne Lieutenant Maire, officier de gendarmerie mort lors de l’éruption de la Montagne Pelée
L’abolition de l’esclavage du 22 mai 1848 , marquée par une cérémonie officielle

Le programme du 29 avril au 7 mai

Samedi 29 et dimanche 30 avril
– Salon artisanal Madiflora 20 e édition de 9h à 18h à l’habitation Depaz

→   Lire Plus

Origine : Kongo

Entre 1854 et 1864, après l’abolition de l’esclavage, plus de 18 500 femmes, hommes et enfants de plusieurs pays d’Afrique sont envoyés aux Antilles pour y travailler la terre. Appelés « Kongos », ces travailleurs étaient pour la plupart des « captifs rachetés » par des recruteurs qui leur imposaient un contrat de travail, dit « engagement », dans des plantations de canne à sucre en Martinique ou en Guadeloupe. Les travailleurs Kongos furent une main-d’œuvre servile, dont les employeurs s’efforçaient à n’être pas accusés d’esclavagisme, dans le contexte abolitionniste de la première moitié du XIXe siècle. Aujourd’hui, en Martinique et en Guadeloupe, leurs descendants retracent cette mémoire méconnue et revendiquent leurs racines africaines.

Dans ce documentaire, chaque protagoniste aborde ses origines kongos de façon différente. Chacun se réapproprie son histoire et prend la liberté de se définir a posteriori, comme un pied-de-nez à la servilité imposée à leurs ancêtres. Certains portent un nom africain, d’autres n’ont pas la certitude de la filiation qu’offre un document généalogique et revendiquent pourtant un patrimoine « kongo » qui les accompagne au quotidien. D’autres encore ont des héritages et des expériences exceptionnels, comme la famille Massembo en Guadeloupe qui, de génération en génération, perpétue des pratiques ancestrales en mémoire de leurs aïeux africains lors d’une cérémonie appelée le grap a kongo.

→   Lire Plus

De l’histoire méconnue des premiers esclaves blancs de la Guadeloupe :les irois d’origine irlandaise. (3ème partie)

— Par Jean-Marie Nol, économiste et chroniqueur de l’histoire de la Guadeloupe —

Clichés , faux en écriture des chroniqueurs , falsifications et destructions des archives à des fins politiques et idéologiques surtout sous les révolutions et changement de régimes et des institutions, et stéréotypes racistes , des généralités incontournables qui sont le lot commun lorsque l’on s’imagine l’histoire des pays du monde . Cette loi d’airain n’échappe pas à ces imaginaires collectifs, fruits d’échos et d’illusions qui déforment souvent la réalité bien plus amère de ce pays Guadeloupe qui suscite tant de passions, comme si la Guadeloupe mythique des « luttes contre les discriminations sociales » ou des « mille et un rêves de liberté des esclaves » devait à tout prix assouvir nos chimères et nos fantasmes les plus envoutants. Mais il suffit de regarder à l’ombre du passé pour anéantir la légende des bienfaits de la colonisation : extermination, racisme structurel , pauvreté extrême, insalubrité, persécutions , discrimination ou viols impunis…

Lire aussi :

De l’histoire  de la grandeur perdue du monde noir à la traite oubliée des esclaves blancs aux Antilles !

→   Lire Plus

« L’esclavage raconté aux enfants », un grand livre illustré de Frédéric Régent

Sortie en librairie le 14 avril 2023

Un grand livre illustré d’une centaine de photographies, pour expliquer l’esclavage aux enfants.
Cet ouvrage a pour ambition de proposer une première approche de l’histoire de l’esclavage dans le monde et des luttes abolitionnistes, de l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui.
Frédéric Régent y explique la traite négrière et ses héritages politiques, culturels et humains. Il revient également sur l’esclavage colonial, sa réglementation, et le quotidien difficile des hommes, des femmes et des enfants dans les plantations, qu’ils soient esclaves domestiques, esclaves dits à talent (commandeurs) ou encore « nègres de pioche » (cultivateurs).
Les textes sont accompagnés de nombreuses photographies, documents officiels ou dessins.
Depuis 2008, ce sujet est inscrit au programme scolaire, pour lutter contre le racisme et les discriminations.
documentaire collection « Le Monde raconté aux enfants »
dès 8 ans
28,5 x 25,5 cm – 72 pages
14,90 euros
979-10-401-1278-5
en librairie
le 14 avril 2023

→   Lire Plus

« Quatre musiciens nés esclaves », un concert de l’ensemble Vox Caribæi

Dimanche 26 mars 2023 à 18h30 au Centre culturel du bourg du Lamentin

Conviant le spectateur à un voyage musical, ce spectacle met en scène les parcours de quatre hommes aux parcours singuliers : Ignatius Sancho, Julius Soubise, Billy Waters et Joseph Antonio Emidy.
L’expérience se présente comme une rencontre avec la diaspora noire, dans l’Angleterre du XVIIIème siècle. « Nous allons rendre hommage à ces quatre artistes qui, après avoir été esclaves, ont pu faire carrière en Angleterre au milieu du XVIIIe et début XIXe siècle », explique Éric Martinel, le fondateur du groupe.

Les personnages principaux
-Ignatius Sancho : compositeur, écrivain, commerçant et abolitionniste
-Julius Soubise : acteur, bretteur, cavalier et violoniste amateur
-Billy Waters : vétéran de la Royal Navy et artiste de rue
-Joseph Antonio Emidy : compositeur, chef d’orchestre et violoniste professionnel

La mise en scène
Développant le principe d’un théâtre dans le théâtre, des scènes miniatures sont peuplées de figurines habillées en costumes d’époque.
En arrière-plan, la musique accompagne, structure et commente l’action.

→   Lire Plus

Réparations au Royaume Uni : le débat s’installe

— Par Elizabeth Grant —

Depuis quelques années, le débat quant aux réparations a été régulièrement à la une au Royaume Uni.

L’université de Glasgow a mis en place un partenariat avec l’Université des West Indies (UWI) concernant les réparations et certaines familles fortunées au Royaume Uni ont déjà reconnu la participation de leurs ancêtres à la traite et à l’esclavage. L’église anglicane a mis en place un fond de 100 millions d’euros en tant que réparations car elle a découvert qu’elle avait tiré l’équivalent de 750 millions d’euros de bénéfices de ses investissements dans une société qui faisait le commerce des Africains en vue de les vendre dans la Caraïbe.

Dernièrement, une famille héritière d’aristocrates anglais a appris par hasard, lorsqu’un membre a interrogé une base de données sur l’esclavage, que ses ancêtres possédaient dans la Caraïbe des habitations sucrières et une main d’œuvre esclavagisée.

Il s’agit de la famille Trevelyan, bien connue au Royaume Uni ; un membre de la nouvelle génération est journaliste à la BBC à New York et d’autres membres des générations passées furent écrivains, historiens, députés travaillistes ou universitaires.

→   Lire Plus

« Pour deux francs… » de Francine Narèce, m.e.s. Élie Pennont.

Mercredi 8 et samedi 11 mars à 19h  à l’Espace Camille Darsière

Pièce de théâtre « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François », une pièce écrite par Francine Naréce (photo) et mise en scène par Élie Pennont.

Commémoration des événements de la grève de février 1900- Interprétation : Élie Pennont, Jean-Claude Duverger, troupe de 6 comédiens – Participation des ballets « les Fonds Blancs » et « Sé nou Menm » »
Deux lycéens, Killian et Matisse, se moquent d’un travail de recherche qu’ils ont à faire sur de grandes figures politiques et culturelles. Alors qu’ils sont en plein fou-rire arrive une jeune fille, Louna, qui leur rappelle quelques grandes dates qui ont marqué l’histoire de leur pays et en particulier février 1900. »
La pièce plonge le spectateur dans une page tragique de l’histoire martiniquaise. « Tous les ingrédients d’une explosion se trouvaient réunis. Elle se produira avec la grève générale des ouvriers de la canne en février 1900. Et la mort de 10 d’entre eux tués par balles le 8 février 1900.

→   Lire Plus

Comme un rappel à Darmanin et aussi à nous-mêmes

« La République a aboli l’esclavage » !, n’est-elle que l’actrice principale?

— Par Gilbert Pago —

Cela se passe le jeudi 2 février, au colloque « Les Outre-Mer aux Avant-Postes », organisé par l’hebdomadaire Le Point à Paris. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, entre autres propos, proclame sur l’abolition de l’esclavage, ce qu’il considère comme une révélation : « C’est la République qui a aboli l’esclavage ». 

Cinq jours plus tard, le mardi 7 février, à l’Assemblée Nationale lors de la séance de questions au Gouvernement, il persiste et signe, en re-célébrant sa trouvaille : « La République a aboli l’esclavage par deux fois ».

A-t’-on nié chez nous Antillais·e·s, ce fait législatif incontestable, et que nos aîné·e·s, ont toujours célébré ? : d’abord le 4 février 1794 (16 pluviôse an II), puis le décret du 27 avril 1848.

Cependant, son propos tout enrobé de provocation, est largement réducteur sur ce que fut le combat pour éradiquer l’esclavage. Cette citation ministérielle s’oblige insidieusement et de manière maléfique, à balayer toute la complexité du processus qui a conduit à la fin de l’esclavage dit atlantique.

→   Lire Plus

L’esclavage et l’essor de l’industrie britannique

— Par Pauline Grosjean —

L’hypothèse selon laquelle l’essor industriel et économique de l’Europe est fondé sur l’esclavage et l’exploitation de près de 12 millions d’Africains n’est pas nouvelle. Dans son ouvrage Capitalisme et esclavage, paru en 1944, Eric Williams, qui devint par la suite premier ministre de Trinité-et-Tobago après l’indépendance de son pays de l’Empire britannique, soutenait déjà que la traite transatlantique et l’esclavage jouèrent un rôle déterminant dans l’accumulation du capital qui finança la révolution industrielle.

Cette idée permet aussi de comprendre pourquoi le Royaume-Uni fut le premier pays européen à s’industrialiser : il devança largement ses concurrents dans la traite transatlantique, transportant près de 3 millions de personnes, loin devant la France (1,27 million), selon les données du site slavevoyages.org, qui répertorie les archives du commerce triangulaire.

Jusqu’à présent, les historiens de l’économie ne sont pas parvenus à corroborer cette idée. En effet, les études quantitatives sur le sujet tendent à montrer que la traite des hommes, des femmes et des enfants n’était pas un commerce plus lucratif que les autres et que l’économie esclavagiste était plutôt inefficace.

→   Lire Plus

Colonisation et esclavagisme : les députés ultramarins condamnent les propos de Gérald Darmanin

À l’occasion du colloque Les Outre-mer aux avant-postes organisé par Le Point ce 2 février 2023 à la Maison de l’Océan (Paris), le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a déclaré : «c’est la République française qui a aboli l’esclavage(…) on demande donc (aux territoires ultramarins) d’aimer la République »; « il y a aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction ,qui mérite d’être entendu mais qui (…) ne mérite pas d’être entendu comme la Nouvelle-Calédonie qui a le mérite d’être entendue parce que ce n’est pas la même histoire».

Nous condamnons ces propos avec la plus grande fermeté. Au relativisme moral des puissances colonisatrices, persuadées d’apporter culture et savoir aux populations dont elles brimaient les capacités d’autodétermination en même temps qu’elles tuaient leur puissance créatrice, semble avoir succédé une forme nouvelle de révisionnisme historique. Si l’histoire coloniale est en effet plurielle dans sa réalisation (certains territoires sont conquis par la force, d’autres échangés, certains vendus ou annexés), elle est une dans ses causes (satisfaire des intérêts économiques et promouvoir des idéaux politiques et religieux) et dans ses conséquences actuelles : les outre- mer demeurent le pur produit de l’expansionnisme, restent envisagés comme des relais de puissance et d’influence, et sont tributaires de prismes nationaux car constamment ramenés à leurs vertus géostratégiques.

→   Lire Plus

Crimes contre l’Humanité, excuses et Réparations

— Communiqué du CNCP —

Le 19 décembre 2022, les Pays-Bas, ont officiellement présenté leurs excuses pour leur passé esclavagiste. En France, avec la loi du 21 mai 2001, l’Assemblée Nationale a reconnu la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Une loi, dite «mémorielle», qui ferme la porte à toute juste réparation. Et c’est ainsi qu’en faisant quelques actes de contrition hypocrites, les puissances colonialistes croient pouvoir s’absoudre des crimes qu’elles ont commis, tout en continuant à jouir des fruits de leurs pillages passés et présents et en perpétuant leurs exactions.

En matière de cruauté et d’abomination, les crimes contre l’humanité commis par les puissances coloniales n’ont rien à envier à ceux des nazis.

La « grandeur » de l’Europe ruisselle du sang des massacres commis lors de leurs conquêtes coloniales et du génocide des peuples autochtones en Afrique, en Asie, en Amérique et en Océanie. Ses « valeurs » se sont construites sur la traite, la déportation, des plus de 100 millions d’Africains dont ils ont piétiné l’humanité, sur la pratique, pendant des siècles, d’un esclavage et d’un « indigénat » barbares, sur le vol de centaines de milliers d’enfants, arrachés à leur familles pour être réduits en esclavage, déculturés, jetés dans des charniers de certaines de leurs institutions religieuses.

→   Lire Plus

Le rôle des puissances impériales dans le chaos d’Haïti

Rappel d’articles de grande amplitude analytique à lire durant les vacances de fin d’année

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

1/ « L’ordre néocolonialiste et impérialiste dans le chaos d’Haïti », par Gary Olius, AlterPresse, 5 janvier 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27855

2/ « Le grand banditisme n’est-il pas un produit dérivé de la politique américaine en Haïti ? », par Gary Olius, AlterPtesse, 22 octobre 2021. Lien : https://www.alterpresse.org/spip.php?article27597

3/ « Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 22 juin 2020. Lien : https://www.cetri.be/Haiti-etouffe-sous-le-poids-de son?var_mode=calcul&fbclid=IwAR1luc3nOBgq2ZViIDBczk07X1AoNsoqDVCum4z8sZEqwZHexF8bW5rclJg

4/ « Face à l’insécurité, la corruption et l’impunité, la France ne voit rien à Haïti », par Frédéric Thomas, Cetri, Université de Louvain, 7 juillet 2022. Lien : https://www.cetri.be/Face-a-l-insecurite-la-corruption

→   Lire Plus

Le Massacre de 142 esclaves commence le 29 novembre 1781 sur le navire négrier le Zong

Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).
Ci-contre : Le Négrier, représentation par Joseph Mallord William Turner de meurtres d’esclaves inspirée par le massacre du Zong.

Comme pratique courante, le syndicat a pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand, à la suite d’erreurs de navigation, le Zong est sur le point se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves et pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice.

→   Lire Plus

Les lauréats du Prix Littéraire Fetkann ! Maryse Condé révélés

La 19e édition du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé, « Mémoire des pays du sud / Mémoire de L’Humanité », a dévoilé ses lauréats.

Prix Fetkann ! de la Mémoire

Fatou Diome, Marianne face aux faussaires, Peut-on devenir français ?, Albin Michel, 2022

« Vivant en France depuis 1994, française depuis 2002, j’ai constaté l’évolution du discours politique qui n’a cessé de dériver, jusqu’à la cristallisation actuelle autour de l’identité. Pour la binationale que je suis, construite par la langue et les valeurs humanistes, la tristesse va crescendo. Bien que consciente de mon impuissance, j’ai la faiblesse de ne pouvoir être indifférente aux voix qui s’élèvent, prônant la haine. » Fatou Diome 

Dans cet essai personnel et émouvant, Fatou Diome renvoie dos à dos les identitaires étriqués et les opportunistes victimaires, qui monopolisent le débat politique. Elle défend Marianne contre les faussaires des deux camps et dessine une France ouverte, laïque, lucide et généreuse, celle qui lui donne envie de se sentir  française et sénégalaise.

La romancière Fatou Diome s’est fait connaître en 2003 avec Le Ventre de l’Atlantique, grand succès traduit en une vingtaine de langues.

→   Lire Plus

A l’intention de ceux qui nous suggèrent de continuer à tourner dans le bocal

— Le Billet du CNCP —

« Avant de parler d’évolution statutaire, il faut relancer l’économie du pays !» ; « la seule position réaliste est de demander aux autorités françaises et européennes de changer de paradigmes et de respecter nos spécificités ! » ; « Les ‘séparatistes’ ne prennent pas en compte les difficultés immédiates de la population ! » « De toute façon, l’indépendance ne risque pas de faire recette » vu que les « Ti-sonson*» ne seront jamais assez « mûrs » pour comprendre la nécessité de la libération nationale. Voici en gros, l’argumentation qui a longtemps prévalu pour ceux qui combattent les partisans de l’indépendance nationale de notre pays. Dirigeants de partis rompus à la politique, diplômés en économie, en histoire ou en droit, ils ne peuvent être soupçonnés d’être dénués d’instruction ou d’intelligence. Que cache donc leur rhétorique ?

* Pour peser le premier argument, il convient de rappeler ce qu’est un statut politique et quels sont les rapports entre statut et économie.

 Le statut d’un pays, c’est le cadre politique dans lequel évolue sa société.

→   Lire Plus