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Quelle politique mémorielle de l’esclavage?

Conférence aavec Serge Romana le 17 septembre à la Batelière

Dans le cadre de son AG annuelle, l’association Tous Créoles organise une conférence exceptionnelle avec Serge Romana, samedi 17 septembre à 11h, à l’hôtel La Batelière.

Serge Romana sera présent en Martinique pendant 24h, le samedi 17 septembre.

 Infatigable défenseur de la mémoires des victimes de l’esclavage, Serge Romana milite depuis des années à la création d’un mémorial national aux 200.000 esclaves de la France, affranchis et nommés après l’abolition de 1848.

Cette nomination de masse, qui se déroula d’août 1848 à la fin de 1867, fut consignée dans les registres des nouveaux libres ou registres d’individualité. Ces noms sont ceux de la majorité des Antillais d’aujourd’hui.

Afin d’honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, le Comité marche du 23 mai 1998 (CM98) et l’AMARHISFA les mirent en lumière en inscrivant, à partir des registres, leurs prénoms, matricules et noms sur des livres, un mémorial itinérant, des monuments et un site Internet (anchoukaj.org).

C’est pour amplifier ce travail que le président de la République a accepté d’ériger un Mémorial national des victimes de l’esclavage dans le jardin des Tuileries.

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L’honneur des médecins antillais !

— Pr Serge Romana —

Il y a un an, le variant Delta semait la désolation en Guadeloupe et en Martinique. Les médecins antillais ne sont pas arrivés à convaincre leurs compatriotes de se faire massivement vacciner contre la Covid-19. Fait quasi unique au monde, les fake news et l’empirisme ont triomphé de la science en Guadeloupe et en Martinique. Alors qu’il est aujourd’hui admis que la vaccination anti- Covid a permis d’éviter près de 20 millions de décès dans 185 pays, son taux aux Antilles reste toujours très bas avec une mortalité, lors de cette 7e vague, très au-dessus des moyennes nationales. Souvent désabusés, fatigués, mes confrères continuent à soigner du mieux qu’ils le peuvent ; certains s’en vont !

Début janvier 2021, les Antilles sont parmi les premiers départements français à disposer d’un nombre de vaccins de BioNtech suffisant pour toute la population. Il s’agit, compte tenu de l’éloignement avec l’Hexagone, de vacciner le maximum de personnes pour éviter les catastrophes que le grand-est français, tout comme Milan ou New York, avaient vécues en 2020 lors de la première vague Covid-19 (il n’y avait pas encore de vaccin).

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Mémorial des victimes de l’Esclavage aux Tuileries

Communiqué de presse de la Fondation Esclavage et Réconciliation à propos de l’annonce du Président de la République concernant l’édification du Mémorial des victimes de l’Esclavage aux Tuileries.

Le 23 mars 2022 dans l’émission « Outre-Mer 2022 » sur Outre-mer 1ère, Emmanuel Macron a annoncé que « Le consensus est trouvé avec les associations. Donc, maintenant, c’est imminent, on aura ce fameux Mémorial des Tuileries auquel je m’étais engagé aussi ici, à Paris ».

La Fondation Esclavage et Réconciliation se réjouit de cette déclaration du Président de la République, considérant que l’édification du mémorial des Tuileries sur lequel figureront les prénoms et noms des 200 000 nouveaux libres de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de Saint-Martin et de La Réunion, est la reconnaissance suprême des femmes et des hommes qui furent victimes de l’esclavage colonial.

Il s’agit également de la reconnaissance du travail titanesque des associations mémorielles qui depuis plus de 15 ans ont exploré les archives pour retrouver l’identité de ceux qui, jusqu’en 1848, étaient des esclaves de la France.

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Non au « suicide collectif »

Appel solennel des membres de la société civile Pour un rassemblement pacifique ce samedi 8 janvier 2022 à 10h, sur l’Esplanade sur Mémorial ACTe (le port du masque est obligatoire)

Depuis plusieurs semaines, les personnels soignants et administratifs du CHU de Guadeloupe, sont victimes de violences graves et répétées : entraves à la libre circulation, menaces de mort, insultes, dégradations de véhicules des personnels soignants, saccage de bureaux et de matériel. Mais ce mardi 4 janvier 2022, un cap supplémentaire dans l’intolérable a été franchi : le directeur du CHU, Monsieur Gérard COTELLON, ainsi que le directeur adjoint, Monsieur Cédric ZOLEZZI, ont subi de graves agressions physiques, au moment où des membres de la police nationale tentaient de les exfiltrer de leurs bureaux, assiégés par des membres des organisations syndicales opposées à l’obligation vaccinale des professionnels de santé. A ce stade, il est à craindre qu’en l’absence des forces de l’ordre, ces deux fonctionnaires auraient pu être lynchés. Nous sommes profondément attachés au droit de grève garanti par la Constitution, ainsi qu’aux libertés publiques et individuelles.

Mais la liberté va toujours de pair avec la responsabilité.

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Incompréhensions, fractures et… obscurantisme

— Par le Pr Serge Romana, généticien —

L’OMS a classé en 2019 « la méfiance vis-à-vis de la vaccination » comme une des 10 menaces pour la santé mondiale. La catastrophe sanitaire des mois de juillet et août de cette année aux Antilles en a été la démonstration. En effet, alors que la 4e vague COVID liée au variant delta était contenue dans toutes les régions du Monde où plus de 50 % des habitants étaient vaccinés, les Antilles payèrent leur faible taux de vaccination par la mise à genoux de leur système de soins et un nombre vertigineux de décès. La logique aurait voulu qu’après cette tragique expérience, on assiste à une progression significative du taux de vaccination. Il n’en fut rien ! Une 5e vague est inéluctable en raison des postures de « résistance aux vaccins » qui fragmentent les sociétés guadeloupéenne et martiniquaise.

Jamais ces sociétés n’ont été autant fracturées.

Médecin et scientifique, je contribue, depuis le 13 août dernier, aux travaux du collectif CovidUrgenceOutremer. Dans ce cadre, j’ai participé à de nombreuses émissions et webinaires pour dire et expliquer le consensus mondial scientifique et médical concernant la COVID-19 et la nécessité de la vaccination.

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Appel à signature citoyenne pour la vaccination du plus grand nombre

Le COVID tue chaque jour en masse, et par vagues successives en Guadeloupe.
Il ne fait pas de quartier, ni de distinction entre personnes âgées, jeunes et enfants et il étend désormais ses ravages aux nouveau-nés.

Le virus se joue des querelles et controverses comme des mystifications qui alimentent continuellement certains médias et les réseaux sociaux en contre-vérités, dénigrements et autres menaces haineuses.

Il sème le désarroi, la détresse et la désolation et, plus encore, la peur panique, au sein de familles décimées en cascades, au gré de ses incessantes mutations.
Les décès se comptent par dizaines chaque semaine, malgré le dévouement et l’abnégation des soignants et des responsables hospitaliers mobilisés nuit et jour dans ce combat pour la vie.

Nul ne peut sérieusement ignorer aujourd’hui – irréductibles de la contestation compris – l’aggravation funeste de l’épidémie car la mort fauche dorénavant au plus près de chacun et de tous les côtés et nous allons, de jour en jour, vers l’hécatombe.

Les taux d’incidence de la mortalité hospitalière de la Guadeloupe sont alarmants et font le quotidien de la presse régionale et hexagonale .

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« Guadeloupéens, Guyanais, Martiniquais, Réunionnais, il devient urgent de vous faire vacciner »

« Nous, scientifiques, médecins originaires de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de La Réunion et/ou investis dans ces territoires, appelons les Guadeloupéens, les Guyanais, les Martiniquais et les Réunionnais et tous ceux qui y vivent, à se faire vacciner au plus vite contre la Covid compte tenu de la catastrophe sanitaire dans laquelle nous sommes.
Nous souhaitons que cet appel permette aux nôtres de vaincre leurs peurs, la désinformation, les fake news, et les contre-vérités scientifiques abondamment répandues.

En effet,
le nombre de patients infectés dans nos territoires connaît une progression très inquiétante dans le sillage de la Martinique, où le taux d’incidence de l’infection dépassait fin juillet la barre de 1 cas pour 100 habitants, soit 5 fois plus que la moyenne nationale ;
nos populations ont un risque majeur de développer des formes sévères de COVID-19 en raison des prévalences élevées de surpoids/obésité, diabète, hypertension artérielle, et aussi de l’existence d’une proportion importante de personnes âgées de plus de 60 ans ;
les services de réanimation sont déjà saturés : des transferts sanitaires aériens vers Paris de patients COVID-19 médicalisés et sous ventilation artificielle, ont débuté dès le samedi 31 juillet afin de soulager le service de réanimation de la Martinique.

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Les petits-fils de Césaire et ses héritiers ont rendez-vous ce dimanche place José Marti.

— Par  Yves-Léopold Monthieux —
Il était possible d’intituler autrement cette tribune : « Les petits-fils de Césaire, maîtres des horloges » ou « Les enfants du Moratoire et les petits-enfants de « Discours » ou encore : « Les activistes ne sont pas tombés du ciel ». Mais par le titre retenu, votre serviteur a choisi de montrer que si la formule « nous sommes tous des enfants de Césaire » fait grincer des dents, le différend qui oppose le maire de Fort-de-France et ceux que l’on nomme les « activistes » n’est qu’une affaire de famille Rouge-Vert-Noir. Les jeunes ont choisi de manifester leur turbulence, mais le déboulonnage de Césaire n’est pas pour demain. Que vont-ils se dire dimanche entre deux sons de tambour ?
Ainsi donc, lorsque dans Discours sur le colonialisme, on observe avec quelle force Césaire dénonce la théorie d’Ernest Renan sur la « régénération des races inférieures par des races supérieures » ; la défense par le professeur Albert Sarraut des entreprises européennes contre « un prétendu droit d’occupation » des autochtones ; le prêche du R.P Barde réaffirmé par celui du R.P Muller, affirmant que la colonisation est « conforme aux desseins de Dieu » ; lorsqu’on considère de quels feux Césaire incendie les « monstruosités », les « boucheries » et autres « barbaries » et qu’il désigne les « conquérants », pacificateurs et autres missionnaires, comme le colonel de Montagnac en Algérie, le compte d’Hérisson, Saint-Arnaud, le maréchal Bugeaud, le commandant Gérard, et consorts ; lorsque, osant citer Hitler, Césaire résume tout cela en « une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique », transformant son libelle en brûlot du siècle ; et que ce bref ouvrage est regardé comme un véritable petit livre rouge de la révolution ;
Lorsqu’on considère tout cela, les jeunes Martiniquais ne peuvent pas accuser le Nègre fondamental de complaisance à l’égard de colonisateurs, esclavagistes ou non.

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125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô

Alors que la disparition de la chaîne des outre-mer est prochainement programmée, des personnalités dont Erik Orsenna, Lilian Thuram, Marius Trésor et Audrey Pulvar lancent un appel pour maintenir et transformer France Ô.
125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô
Tribune. Avec son réseau de neuf stations dans les départements et territoires d’outre-mer et sa station de Malakoff, France Ô est une chaîne unique dans le paysage audiovisuel français.

La décision annoncée en juillet 2018 de la supprimer a suscité un vif émoi parmi les ultramarins qui y ont vu une manière d’être traités comme des «citoyens entièrement à part» et par les téléspectateurs de la chaîne qui louent la qualité de ses programmes.

A travers la diffusion de ses concerts de zouk, de maloya, ou de ukulélé, de ses émissions littéraires, de ses pièces de théâtre d’Aimé Césaire, de ses fictions venant de Nouvelle-Calédonie ou de l’île de la Réunion, de ses documentaires sur l’histoire et la mémoire, la chaîne France Ô est le reflet de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant qualifiait de créolisation du monde, un espace où dialoguent les cultures de l’archipel France.

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Lettre aux maires pour renommer des rues en hommage aux soldats Africains et des Outre-mer

Lors du 75ème anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août 2019 à Saint-Raphaël, le chef de l’État a appelé à renommer des rues en hommage aux soldats Africains et Antillais de l’Armée française qui ont participé à la Libération. Des responsables associatifs, intellectuels et personnalités publient une lettre ouverte aux Maires de France et des Outre-mer afin qu’ils s’engagent dans ce sens.

« Ils ont fait l’honneur et la grandeur de la France. Et pourtant qui d’entre nous se souvient aujourd’hui de leurs noms, de leurs visages ? » a questionné le chef de l’État lors du 75ème anniversaire du débarquement de Provence à Saint-Raphaël dans le Var, le jeudi 15 août 2019. Plusieurs responsables associatifs, personnalités publiques, journalistes, médecins et universitaires pour la mémoire des Tirailleurs Africains et des Outre-mer emmenés par le professeur Marcel Lourel, commandant de réserve citoyenne à Lille s’interrogent : « Pourquoi les Tirailleurs Africains et des Outre-mer sont-ils les grands oubliés de l’Histoire ? Plus de 400 000 d’entre eux ont versé le prix sang au cours des deux Grandes guerres… Aujourd’hui, Emmanuel Macron appelle à renommer des rues pour leur rendre hommage.

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Roger de Jaham, un combattant de la Réconciliation, n’est plus !

— Par Serge Romana, Président Fondation Esclavage et Réconciliation —

Nous avons appris avec stupéfaction et douleur que Roger de Jaham, s’est brutalement éteint le mardi 13 juin en début de soirée en Martinique.
Nous présentons nos condoléances les plus attristées à sa famille, à ses nombreux amis et aux membres de l’association « tous créoles» dont il était la figure de proue.
Roger souhaitait participer à la construction d’une Martinique plus unie où les « descendants des colons esclavagistes pourraient avec les descendants d’esclaves s’asseoir à la table de la fraternité ».
C’est ce rêve qui l’a poussé en 1998 à faire des centaines de Békés signés un manifeste reconnaissant l’esclavage « crime contre l’Humanité », bien avant que la République ne le fasse.
C’est également ce rêve qui l’a conduit à participer à la création de la Fondation Esclavage et Réconciliation en mai 2016.
Déterminés à guérir nos sociétés des maux nés dans l’esclavage fondateur, nous nous sommes engagés pour réconcilier les descendants des esclaves et des colons. Nous savons ce combat difficile, car les contradictions héritées des 17e, 18e et 19e siècles sont encore très actives dans nos sociétés de la Martinique et de la Guadeloupe.

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Pourquoi honorer aujourd’hui la mémoire des victimes de la traite négrière et de l’esclavage?

 

Pourquoi commémorer les abolitions?

— Par Pierre Pastel, Sociologue et psychothérapeute —

Questionnement
Lorsqu’en 1992, accompagnant un collectif d’associations (une dizaine) et plusieurs élus antillo-guyanais et d’origine africaine sur 11 communes de la Ville Nouvelle du Val d’Oise dans la perspective, notamment, de marquer le l50ième anniversaire de l’Abolition de l’esclavage en 1998 et qu’à partir de mai 1997, j’ai été invité à apporter ma contribution à ces journées de commémoration (Maubeuge, Grenoble, Clichy-Sous-Bois, Cergy en région parisienne…), je m’étais demandé, comme tant d’autres, s’il s’agissait seulement de se souvenir ou de faire mémoire ensemble ?

La réponse à cette question a été, pour moi, de tenir compte des deux aspects à la fois.
Mais convaincu du caractère encore embryonnaire, à l’époque, de l’état de notre connaissance de cette page d’histoire de France et de l’urgence de la demande de mémoire formulée par nos compatriotes antillo-guyanais et réunionnais, je m’étais encore interrogé. Peut-on se souvenir de ce qu’on ne sait pas ou que l’on sait à peine et, s’il faut faire mémoire ensemble, avec qui faudra-t-il le faire et dans quel but ?

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Mémoires de l’esclavage : le saccage ultime

— Par Loïc Céry(*) —

Retour sur les soubresauts actuels autour de la véritable guerre des dates de commémoration du souvenir de l’esclavage, après la grève de la faim de Serge Romana et la réintroduction par le Sénat de l’article 20A si controversé, du projet de loi Égalité réelle outre mer. Chronique d’un saccage annoncé.
À vrai dire, c’est au gré d’un excellent sujet du JT de France Ô du mercredi 18 janvier 2017, au moment même de la réintroduction au Sénat de l’article 20A, qu’on peut mesurer combien ce qui est aujourd’hui considéré par le CM98 comme une victoire, provient d’une très longue guerre des dates de commémoration. Archives à l’appui (c’est aussi la force des synthèses journalistiques de fond), on reverra ici combien dès l’instauration en 2006 du 10 mai comme Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, Serge Romana s’est toujours opposé à ce choix, en faisant prévaloir la légitimité exclusive du 23 mai, en référence au 23 mai 1998 et à la manifestation des Antillais de Paris, manifestation dont il fut l’un des organisateurs, avant de fonder son association CM98.

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Autour des mémoires de l’esclavage

De qui M. Romana porte-t-il la voix ?

— par Makeda Kandake, ancienne présidente du MIR-Guadeloupe (2015-2016)—

Face au chaos du monde, et aux problèmes aigus que rencontrent de nombreux afro-descendants tant des Amériques, que d’Asie, de la zone Pacifique, et d’Europe, si cet acte de Serge Romana, « hors-monde » , « hors-temps » , nous désole, il ne nous ridiculise pas, car Serge Romana ne nous représente pas.
A l’écoute de Serge Romana qui revendique un destin messianique, je note qu’une fois de plus la communication sur ce crime contre l’humanité s’inscrit dans le registre de l’émotion. Or le sujet relève de l’Histoire. Notre histoire à nous Africains-Guadeloupéens, notre histoire à nous Guadeloupéens, notre histoire à nous êtres humains. Et c’est par la confrontation des arguments basés sur des faits palpables, que nous voulons emporter ce combat pour le triomphe de la Vérité et de la Justice.
Rappelons que c’est à l’issue d’une consultation élargie d’acteurs de terrain et de penseurs engagés, que la proposition du 10 mai a été retenue et présentée au chef de l’Etat français d’alors (J⋅ Chirac) par la présidente guadeloupéenne du Comité de mise en oeuvre de La loi Taubira, Mme Maryse Condé⋅

Lire aussi : Halte au bricolage législatif autour de la mémoire de l’esclavage

Lire aussi : Une atteinte à la mémoire de l’esclavage !

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Notre mobilisation et les raisons de notre combat pour les mémoires de l’esclavage

— par Loïc Céry, pour l’Institut du Tout-Monde —

Le 13 janvier 2017, M. Serge Romana (président de l’association CM98) a entamé une grève de la faim devant le Sénat, à la suite du retrait de l’article 20A du projet de loi sur l’Égalité réelle outre mer décidé par la commission des lois. Nous soutenons ce retrait. Les raisons de notre mobilisation, de notre vigilance, de notre combat qui est loin de s’achever.

  Le 9 octobre, l’Institut du Tout-Monde lançait une pétition, « Stop au bricolage législatif sur la mémoire des l’esclavage », qui a recueilli plus de 460 signatures à ce jour. Citoyens, intellectuels, universitaires de renom, écrivains et artistes se sont mobilisés contre ce tournant imposé à tous, et fatal à tous. En novembre dernier, nous vous faisions part d’un rapport d’étape concernant cette pétition : 

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Création de la fondation « Esclavage et réconciliation »

— Communiqué de presse —

cm98-reconciliationParis, le 5 mai 2016

CRÉATION DE LA FONDATION «ESCLAVAGE ET RÉCONCILIATION»

À l’initiative du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), des associations citoyennes, des personnalités, des entrepreneurs et intellectuels origi­naires de l’Outre-mer se sont réunis pour créer la fondation Esclavage et Réconciliation.

Dans la continuité de l’hommage rendu à la mémoire de Victor Schœlcher le 27 avril dernier au Panthéon et au cœur de la période traditionnellement propice aux commémorations liées aux victimes de l’esclavage et à son abolition, des descendants d’esclaves, de colons, et d’engagés indiens ont décidé de s’engager dans une démarche déterminée de Réconciliation.

Le constat effectué par les créateurs de cette fondation est que les sociétés ultramarines restent toujours bloquées par la prégnance d’une mémoire conflictuelle de l’esclavage.

Refusant de subir le poids d’une Histoire traumatique, lourde de ressentiments et de rejets, l’objectif de la fonda­tion Esclavage et Réconciliation est de construire une mémoire apaisée de l’esclavage en vue de développer des sociétés solidaires, dynamiques et non conflictuelles pour les générations futures.

La fondation s’attachera particulièrement :

à accompagner les initiatives généalogiques, éducatives et culturelles qui garantissent le travail mémoriel dans le sens de la réconciliation

à amplifier les travaux historiques, anthropologiques, culturels et cinématographiques traitant de l’esclavage colonial et des sociétés post-esclavagistes.

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Ah ! Hissons les couleurs !

— Par Dany Joseph Ducosson —

hissons_les_couleursCes derniers jours, nous sommes sollicités sur internet quasi exclusivement sur la question de la couleur… de peau. Je savais cette trace du corps particulièrement pesante car elle fait partie de notre « batterie minimale de signifiants à la naissance » (Jacques André)… Fanon insiste sur le trop de réalité qui empêche toute intériorisation de cette problématique (Peau noire, masques blancs)..Mais je n’avais pas mesuré à quel point elle était un empêchement à penser, une petite réserve permanente de haine ordinaire.

Tout ça a commencé parce que Mme Ursull a écrit une lettre de colère à Mr Hollande lui disant en gros : monsieur le président vous préférez les juifs aux nègres puisque vous placez leur génocide à la première place des mémoires douloureuses. Alors quoi, il importe de savoir qui a été plus génocidé les juifs ou les nègres ?
Mme Georges Pau Langevin a essayé d’argumenter raisonnablement, et avancé des arguments historiques pour sortir des réactions épidermiques en rappelant que le projet d’Hitler était l’extermination des juifs en tant que juifs, les camps de travail étant un simple passage dont on pouvait tirer profit et travestissement de la vérité des camps d’extermination.

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Soyons, tousenpleman…

— Par Nicole Cage —

urgent_vivreQuand Joëlle Ursull s’est installée pour écrire sa lettre ouverte à François Hollande, elle était sûrement loin de se douter du wélélé que provoquerait sa missive, non pas chez l’autre mais au sein de sa propre communauté, de ses gens, de ses vrais ou supposés frères et sœurs.

Et vrai, je suis proprement estèbèkwè de l’agitation engendrée par une lettre somme toute banale… Sauf… qu’elle a pris le parti d’interpeller directement le président de leur république… Qu’en lançant son cri, elle a lancé à nos faces d’aveugles, de sourds, d’amnésiques volontaires un bien cruel miroir… Qu’en ne s’adressant en apparence qu’à François Hollande, elle touchait par ricochet, sans en être consciente, à cette zone de non-être, à cet espace obscur que nous, « porteurs sains » de l’atavisme de la déportation, de l’esclavage et de la colonisation, cachons au fin-fond de nos âmes et de nos corps malades… Elle a, sans le savoir, effleuré la fourmilière et a dû assister, surprise comme nous, au ballet de fonmi-fol qui a suivi la lecture de son brûlant message.

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L’indécente lettre de Madame Ursull

— par Tony Albina —

shoah-1

l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture on
pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de
coups, le tuer – parfaitement le tuer – sans avoir de
compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à pré
senter à personne
un homme juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot
Aimé Césaire

Il y a une indécence sans fond dans la lettre de la citoyenne, Madame Joëlle Ursull.
Anecdotique aurait pu être cette sombre affaire si l’enjeu n’était rien d’autre qu’une certaine domiciliation d’un antisémitisme larvaire et rampant dans nos pays au nom de l’insoumission nègre.
C’est se tromper mille fois. Et s’obstiner à glisser dans ce que Serge Letchimy a appelé l’abîme. Car en effet, c’est s’y engouffrer que de dire, et nous nègres ! chaque fois que l’on entend Shoah. C’est précisément ce qu’a fait cette dame. D’où la grande indécence de sa missive. Indécence : manquer de correction prévient une définition. Autrement dit manquer de rectitude, c’est à dire refuser de conformer son action à une droite conduite.
Quelle est cette droite conduite à laquelle cette lettre fait défaut ?

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Lettre à Madame Joëlle Ursull

—Par Harry Nirelep —
lettres-2Madame,

J’ai lu, avec bonheur, votre lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la république.

On y trouve bien plus d’indignation que de colère, davantage d’affirmation d’une certaine identité que de ressentiment.

Qu’il se trouvât de beaux esprits, ici ou là, pour chercher à vous donner la réplique, et tenter de dénaturer le sens et d’amoindrir la portée de votre initiative épistolaire, ne saurait me surprendre.

Je ne sais si le lien éventuel entre vous et moi, est de la seule filiation qui nous ramène à nos grands-parents esclaves hier et émancipés depuis, ou/et à nos parents, aujourd’hui assimilés.

J’ai trouvé saugrenue une réponse qui, s’adressait très directement à vous, et dont l’auteur se piquait de connaitre l’histoire et la mémoire juives, tandis qu’il avouait benoitement, sa méconnaissance de l’histoire si particulière des nègres d’Amérique dont il se revendique.

Comment ne pas comprendre qu’une artiste guadeloupéenne s’offusque d’un propos du Présidents de tous les Français, et, si j’ai bien compris, un peu président de toute l’Humanité, propos lancés sans précaution d’aucune sorte, et proclamant que « la Shoah est le plus grand crime, le plus grand génocide, jamais commis ».

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La concurrence mémorielle : suite… sans fin

plume_tribuneA propos de la Lettre ouverte au Président de tous les Français et les débats qu’elle a suscités.

Les expressions concurrence des mémoires et concurrence mémorielle désignent le danger qu’encourt une société à ce que des groupes de personnes revendiquent, par compétition, des attentions particulières en invoquant les drames humains ayant touché par le passé leurs communautés d’origine. Le débat n’est pas nouveau : dès 1976, le chanteur français d’origine arménienne Charles Aznavour, confronté au problème, déclarait, en commentant sa chanson Ils sont tombés : « Qui ne fait siens tous les génocides, n’en fait sien aucun ».En 1997 l’expression « concurrence des victimes » apparaît sous la plume de Jean-Michel Chaumont, professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain, pour dénoncer les dangers de la « compétition de reconnaissance » des déportations et des génocides historiques, qu’ils soient juridiquement reconnus comme tels ou non.

Illustrant ce propos dans les années 2000, l' »humoriste » français Dieudonné fait scandale en passant de la mouvance multiculturaliste incarnée par le mouvement « Touche pas à mon pote » à l’antisionisme et à la théorie du lobby juif, en arguant de la concurrence des mémoires.

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Cette logique de dépendance symbolique qui régente nos imaginaires

—Par Karfa Sira Diallo —
dependanceIl est regrettable que les réactions à la déclaration de François Hollande hiérarchisant les crimes contre l’humanité, au 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, n’agitent finalement que le microcosme politique hexagonal.
Après la vigilante lettre ouverte de la chanteuse et citoyenne Joelle Ursull, ce ne sont en fin de compte que des originaires d’outre-mer qui s’étripent sur le sens d’une telle déclaration. De Serge Romana (président du CM98) à Serge Letchimy (député et président de la Région Martinique), en passant par Goerge Pau-Langevin (ministre de l’outre-mer) et Elie Domota (secrétaire général de l’UGTG), ce sont des descendants d’africains de la diaspora qui gardent précieusement la mémoire du continent, la mémoire de la créolisation et du métissage de l’humanité.
On peut s’en réjouir tout en s’interrogeant sur le changement paradigmatique que cela suppose et en regrettant l’absence des africains sur un débat qui est au cœur des enjeux identitaires de l’actuelle mondialisation. Les africains auraient ils oublié ou ignoreraient ils la saignée humaine de la traite négrière occidentale et les expérimentations portugaises de l’esclavage dans l’Atlantique Sud.

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Nos Mémoires, parce qu’elles sont Habitées…, doivent être Respectées !

— Par Marie-Michèle Darsières —

memoiresLe discours de François Hollande au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier 2015, disait en substance : « La Shoah, le plus grand crime jamais connu et jamais commis dans l’humanité. Il fut perpétré en terre d’Europe, par le régime d’une des nations les plus civilisées de notre continent…». Ceci a choqué, à juste titre. D’abord parce cette phrase hiérarchise l’Horreur, et en plus, laisse croire qu’ « en terre d’Europe », cela ne se faisait pas ….

Une Europe au dessus de tout soupçon ?

La réponse serait tellement longue et pédagogique…

Comment peut-on croire une seconde que François Hollande, Président de la République de TOUS les Français, ne connaisse pas le génocide de la colonisation et de l’esclavage ?

Comment croire une seconde qu’il a oublié les « mains coupées du Kongo » ?

Dans son livre « Les Fantômes du Roi Léopold », paru en 1998, aux éditions Belfond, Adam Hochschild chiffre à près de 10 millions les victimes de la rapacité royale de Léopold II de Belgique : tel est le bilan accablant de la conquête et de l’exploitation coloniale du Congo belge, cet «holocauste oublié», entre les années 1880 et la première guerre mondiale… ?

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« Faire l’apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française »

— Par Élie Domota —

esclavage-400Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.
Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur Canal plus :
«Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde.

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« Quelques mots pour Joëlle Ursull »

— Par Serge Romana —

en_ns_memes-Tribune- Ma soeur, car nous le sommes par nos parents qui ont souffert de l’esclavage, j’ai lu attentivement la lettre que tu as adressée au Président Hollande et il me vient ces quelques réflexions et une invitation.

Le constat est clair et me semble juste :

1) le Président Hollande, en déclarant le 27 janvier 2015, au mémorial de la Shoah, que « la Shoah est le plus grand crime le plus grand génocide jamais commis » hiérarchise les crimes contre l’Humanité et participe lui aussi à la concurrence des mémoires. C’est désolant et regrettable. Cela entretient chez nous le ressentiment et arme les extrémistes.

2) On parle plus des victimes de la Shoah que de celles de l’esclavage colonial et cela nous fait mal ?

Pourquoi ?

Peut-être parce que la Shoah s’est déroulée au milieu du 20e siècle et que le souvenir de ce génocide est encore prégnant en France ?

Peut-être parce qu’il existe toujours des survivants pour raconter Auschwitz ?

Peut-être parce qu‘Auschwitz est vivant, que l’on peut voir les valises, les cheveux, les jouets des personnes gazées et que nos moulins sont en ruine ?

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