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22 mai : la conquête du nom

conquete_du_nomLa Région Martinique – Grand Saint Pierre/ Embellie des Trois Ilets, et la municipalité de Saint Pierre, invitent les Martiniquais à participer activement à la Journée du 22 mai à Saint Pierre de 9h à 20 h, sur la place Bertin de Saint Pierre.

A l’origine de notre marche vers la vraie liberté

LA CONQUÊTE DU NOM

Nouveaux libres, Nouveaux citoyens, Nouveaux résistants

Toute la journée : Des activités culturelles et artistiques – des Films documentaires – des Théâtralisations – une grande Exposition des 2335 noms qui ont été attribués aux nouveaux libres de 1848 … et surtout de 10h à 17h
« Retrouvez vos ancêtres esclaves » avec les Archives départementales de la Martinique.


Le nom, garant de l’identité

—Par Maylis COUTAU-BEGARIE —

Un nom c’est bien souvent tout ce qui reste pour nous d’un être, non pas seulement quand il est mort, mais de son vivant… », proférait cruellement Marcel Proust dans Le Temps Retrouvé.
En effet, notre identité n’est-elle pas d’abord définie par un nom ? Quand l’idée est-elle venue de différencier les êtres par une appellation singulière ?

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« Pédagogies de l’échec » : réjouissant!

— Par Michèle Bigot —

pedago_echecPédagogies de l’échec
Une pièce inédite de P. Notte,
Mise en scène par Alain Timar,
Théâtre des Halles, Avignon,
Du 26 au 26/04/ 2015,
Reprise lors du festival d’Avignon, du 4 au 26/07/2015

Au centre de la scène, un podium surélevé et entouré d’une mer de tissus bruns froissés, donnant à voir un lieu isolé, rescapé d’une catastrophe, explosion, effondrement, cataclysme, séisme. Il ne reste plus rien que cet îlot de survie entouré de vide.
Dans un prologue, deux acteurs, un homme et une femme, viennent sur le bord du plateau nous expliquer le propos : ils brossent le décor d’une ville en ruines après la catastrophe.
Voici la pièce qu’Alain Timar, toujours à l’affût de nouveaux textes, a découvert un peu par hasard, par mail. Pierre Notte résume sa pièce dans ces termes:

« Au septième étage, dans des bureaux dont il ne reste rien, ni cloisons ni fenêtres, deux individus se plient aux lois de la hiérarchie. Tout autour d’eux est tombé, un tremblement de terre, une catastrophe ou un conflit mondial, peu importe.

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Boat-people en Méditerrannée : le monologue européen

—Par Aminata Dramane Traoré & Nathalie M’Dela-Mounier*—

mounier_&_traore « Il faut en finir définitivement avec des relations totalement déséquilibrées et essentiellement tournées vers les intérêts de l’Europe, de la finance et du commerce. Au risque de voir notre monde sombrer. Le naufrage serait alors global. « 

L’infernale comptabilité macabre
Assez ! Trêve de diversion !
Ils sont, ils étaient, ils seront des centaines, des milliers, des centaines de milliers à partir pour ne jamais arriver. Et comme d’habitude, après le temps de l’émotion et de l’indignation viendra celui de l’oubli et de l’indifférence. Ils sont,  ils étaient,  ils seront tous oubliés parce que des politiques économiques inégalitaires et assassines  continueront à secréter le chômage et la pauvreté de masse, les conflits armés et le réchauffement climatique.
Au cours des vingt dernières années, presque 30 000 personnes ont péri aux portes de l’Europe dont 3 500  en 2014. Depuis le début janvier de cette année 2015 que l’Europe a proclamé « l’année du développement », on estime à 1700 le nombre de morts, voire plus car cette compatibilité macabre est hasardeuse.
L’Europe ne peut contribuer à remédier à cette tendance mortifère de l’évolution du monde globalisé qu’en admettant ce que Michèle Rivasi, députée européenne du parti Europe Ecologie les Verts (EELV), rappelle à propos du Mali : « la nécessité d’analyser l’échec du développement économique qui a délégitimé la démocratie.

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Les vingt ans de « Recherches en Esthétique »

— Par Pierre Juhasz —

recherches_esthetique_01-20La revue Recherches en Esthétique, avec son vingtième numéro, fête sa vingtième année d’existence. Étant un fidèle lecteur de cette revue depuis sa naissance et contribuant, depuis cinq ans, par des articles ou des recensions, à alimenter ses pages, je souhaite, par les quelques lignes qui suivent, participer à cette célébration en évoquant, à travers les vingt numéros parus, ce qui constitue, à mes yeux, la très grande qualité de cette revue et, dans le champ des publications sur l’art, son unicité. Célébration que je souhaiterais sous le signe, non d’une commémoration, mais, comme le dirait Walter Benjamin, d’une remémoration, afin que se dessinent – en plasticien que je suis – les contours du territoire et des horizons ouverts et couverts par Recherches en Esthétique, afin d’esquisser brièvement l’histoire et la géographie qui lui ont donné naissance.

En tant qu’enseignant d’arts plastiques, en tant que plasticien et aussi, parfois, critique d’art, ma réflexion porte sur l’enseignement artistique, sur l’approche discursive des œuvres d’art et plus généralement sur les questions relatives à l’art. C’est ainsi qu’à travers les numéros successifs, l’occasion m’a été donnée de m’interroger sur l’imprévisible dans l’enseignement artistique, sur l’insolite dans l’œuvre de Jean-Jacques Lebel, sur la notion de trouble dans l’Assomption du Titien ou encore, de me pencher sur la question de l’engagement dans l’œuvre de Joan Fontcuberta, ou encore, j’ai eu l’occasion de présenter, dans le dernier numéro, le très bel ouvrage de Jean Lancri sur Etant donné de Duchamp : De l’ombre chez (ou sur) Marcel Duchamp.

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Les puffins de l’îlet Hardy

Aventures scientifiques en compagnie du Père Pinchon

ilet_hardy-1— Par Roger de Jaham —

Vers le milieu des années 1960, nous étions un groupe d’adolescents plus ou moins cousins, en tout cas bons amis, qui avons eu la chance de croiser la route du Père Robert PINCHON. Non pas au Séminaire collège, où celui-ci enseignait les sciences naturelles, car nous étions tous scolarisés au Lycée Schœlcher ; mais l’un d’entre nous, Hugues, était le fils d’un chef d’entreprise martiniquais absolument passionné par la nature et l’histoire de notre île, matières auxquelles il consacrait alors, outre tout son temps libre, une bonne partie de ses ressources financières.

Émile HAYOT, car il s’agit de lui, le fondateur de la Société d’Histoire de la Martinique, contribuait en effet, avec d’autres « sponsors » dont le docteur MORANGE, tout aussi enthousiaste que lui, au financement des travaux et des « expéditions » du Père PINCHON. Ces trois amis nous avaient recrutés avec autorité pour être les tâcherons taillables et corvéables à merci de leurs diverses recherches. C’est ainsi que Jean-Paul MARRY, Jean-Marc GOUYER, Hugues PETITJEAN-ROGET, Jean-Marc MATHIEU, Hugues HAYOT et moi-même avons par exemple retourné des tonnes de sable au Diamant lors de fouilles archéologiques sur des sites précolombiens ; nettoyé et assemblé des milliers de tessons de poteries caraïbes ; recherché les dents d’un cachalot échoué à l’Anse Couleuvre pour calculer son âge…

C’est dans ce contexte de travaux forcés au demeurant bien amicaux, que le Père PINCHON se donne une nouvelle énigme scientifique à résoudre : il s’agit de la migration des puffins de l’îlet Hardy, près de la baie des Anglais à Sainte-Anne.

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Célimène et le Cardinal : de Molière à Rampal

Le 17 & 18 avril au T.A.C. à 19 h 30

celimene_&_le_cardinal-400— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Voici une œuvre crée en 1992. C’est une comédie romantique d’où le temps n’a pas effacé certains des traits de caractère et ce qui en fait un petit bijou de littérature c’est son style, l’intelligence des digressions, cocasse, émouvante et érotique ; le style Rampal, c’est ici l’ambigüité si plaisante, et merveilleuse à l’oreille à la lecture, de la ponctuation, des styles directs et indirects, des conditionnels et des futurs… à la manière de Molière. Et toujours l’humour, véritable garantie de son authenticité. Le tout en alexandrins, dans une fraicheur de langage et de ton actuels, par un auteur contemporain. Une gageure, un exploit !

L’atrabilaire amoureux, Misanthrope s’est achevé par la rupture d’Alceste et de Célimène. Après le refus de la jeune femme de se retirer du monde et de le suivre, Alceste s’isole dans la religion et devient un homme de pouvoir, un puisant cardinal. De son côté Célimène rompt avec la Cour et épouse un bourgeois dont elle à quatre enfants et se dit heureuse.

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Oraison pour Henri Corbin

— Par André Lucrèce —

henri_corbin-400Le monde ne garde souvent à l’esprit dans une société humaine que l’état du pire, la graveleuse condition dans laquelle on s’épie.

Et puis, se penche vers vous, sans que cela ne soit dû au hasard, la possibilité d’une rencontre dans l’estime. C’est là que j’ai rencontré Henri Corbin, cela fait bien longtemps. Comme il me l’écrivait lui-même : cette longue et affectueuse amitié sous l’investiture des clartés nouvelles. Nous nous sommes, en effet, rencontrés au lieu de la poésie pour laquelle il avait le souci de la minutie portée à la pointe de la parole, là où se joue, dans la chose écrite, l’horizon du poème.

Cette rencontre avec Henri Corbin relève de cette joie rythmée par les mille eaux des intrigues de la langue. Ne point répudier son utopie consubstantielle – au lieu même où on risque de se brûler les ailes – pour dire l’essentiel : le murmure enchanté des retrouvailles avec sa terre, sa passion pour le monde des humbles, la beauté de l’amitié. Et puis il y a la femme et la danse violente du désir.

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« Le Papalagui » : Le théâtre encore, pour vivre et survivre

Marin (Auditorium) : mercredi 8 avril 19 heures
Prêcheur (Salle Félix-Grélet) : jeudi 9 avril à 19 heures

le_papalagui-3— Par Janine Bailly —
En cette fin de mois, le nouveau directeur de l’EPCC-Atrium nous offre avant l’heure de bien jolies fêtes pascales : samedi, nous avons grâce à lui vibré au spectacle de The Island (lire sur ce journal l’article de Roland Sabra). Ce lundi, c’est à un spectacle gratuit que Hassane Kassi Kouyaté nous a conviés à l’Université des Antilles, dans le cadre d’une opération lancée sous l’appellation de Territoires en cultures, opération de décentralisation des spectacles, présentement en partenariat avec la ville et l’université de Schœlcher.
En ce qui concerne The Island, j’aimerais juste partager ces deux moments d’émotion forte qui furent les miens.Tout d’abord, au récit de la traversée qui mena les prisonniers à l’île, comment ne pas songer au destin tragique que connurent les passagers des tristement célèbres bateaux négriers de la traite ? Ensuite, comment ne pas comprendre que, enfermés dans cette cellule, on ne peut continuer à vivre et s’échapper que par l’imaginaire : dans un rituel quotidien, l’un des détenus ramasse une timbale et passe un appel à sa famille ou à ses amis, son monologue s’interrompant brusquement, et l’on peut lire alors sur le visage de l’acteur, redevenu étrangement silencieux, toute la détresse d’un retour à une trop cruelle réalité.

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Hope, de Boris Lojkine, ou comment rester humain ?

— Par Dégé —

hopeOn va voir Hope à reculons. Malgré une critique favorable voire élogieuse. Le synopsis est décourageant : a-t-on besoin après tous les reportages radios ou télévisuels, les documentaires, les articles de journaux d’aller voir un film sur l’émigration, sur l’amour entre deux émigrés ? On sait leurs difficultés, leurs malheurs…mais que peut-on y faire ? Se donner bonne conscience en regardant en face un peu de toute cette misère du monde qu’on ne peut pas prendre en charge ? On a tous un petit côté Le Pen en nous qui nous fait frissonner de peur quand nous voyons ces hordes humaines, puantes et dépenaillées, à l’assaut de l’Europe, agrippant les grillages barbelés vertigineusement hauts de l’enclave de Melilla et … « ils » les franchisent ! Avant de se faire incarcérer en Espagne, en Italie, partout, dans des camps de tri, de stagnation, d’expulsion qui nous protègent ! On sait tout ça. On le sait.

Mais le sentiment d’impuissance est lui aussi culpabilisant et pour cette raison ou d’autres plus culturelles, on va voir Hope.

Et on n’est pas déçu.

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« Hand Stories »: éblouissant d’intelligence et de beauté

— Par Roland Sabra —

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Hand Stories est une biographie de la famille Yeung mise en scène par le dernier descendant en activité de cette lignée de marionnettistes. Seule l’histoire des quatre dernières générations est évoquée et ce, à partir des années 1950, peu après la prise du pouvoir en Chine par les troupes communistes sous la direction de Mao Tsé Toung. L’arrière-grand-père de Yeung Faï était donc un marionnettiste qui bénéficiait d’une réputation certaine dans le sud de la Chine. Il jouait dans des maisons de thé pour une poignée de spectateurs avertis. Le grand-père perfectionne cet art avant de le transmettre au père de Faï, Yeung Sheng, qui parcourra la Chine de long en large multipliant les représentations à travers le pays et recevant à chaque fois une pluie d’éloges pour ses prestations. Mais voilà, au moment de la Révolution Culturelle Yeung Sheng va être accusé, en 1968, d’être « une autorité académique réactionnaire »  avant d’être chassé « comme un chien » et interné dans un camp de travail où il meurt en 1970 de mauvais traitements. Il aura juste eu le temps de transmettre à son fils aîné, le frère de Faï, une partie de son immense savoir-faire.

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Crash test

899BBB972 - CopieTu as quitté des amis tu roules la nuit
Tranquille serein une agréable soirée
Tu écoutes vaguement « l’Afrique enchantée »
Sur France Inter la seule chaîne intéressante
Outremer Les autres de la soupe innommable
La route descend vers les « fonds » et leurs maisons
Escalade les falaises encore sauvages
En contrebas la mer invisible à cette heure
Un itinéraire parcouru mille fois
Quelques kilomètres et tu seras chez toi
Et puis soudain dans une montée l’accident
La voiture qui dévale trop vite en face
Qui se met en travers et te barre la route
Pas besoin d’un flingue pour faire le mariol
Tu entres comme une flèche dans la Corsa
Tu la projettes plusieurs mètres en avant
Tu ne sais même pas si tu as pu freiner

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Le Musée de la Vie Rurale de Baton Rouge : un exemple à suivre

— Par Michel Herland —

BR Rural Life Museum 4 (Barn + Acadian House)Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre mais évertuons-nous quand même. On l’a dit et redit, plutôt qu’envoyer nos apparatchiks du tourisme dans de coûteuses « missions exploratrices » et de gaspiller les deniers de la région dans des campagnes de publicité à l’étranger, il convient de faire les choses dans l’ordre, c’est-à-dire préparer d’abord notre île à accueillir les touristes et aller les chercher ensuite.

Au risque de nous répéter, il y a deux actions à entreprendre d’urgence pour rendre la destination Martinique plus attractive et les hôtels n’en font pas partie. Il n’est d’ailleurs pas du tout certain, même à terme, que notre île doive miser sur le tourisme hôtelier au-delà de ce qui existe déjà. Au contraire, il est sans doute opportun de réduire davantage dans l’immédiat notre offre hôtelière pour assurer un taux de remplissage suffisant. Si, plus tard, un afflux de touriste le justifiait, il serait toujours temps d’augmenter l’offre. Cependant, au jour d’aujourd’hui, les perspectives réalistes de développement se résument au tourisme de séjour chez l’habitant et à la croisière.

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« Le zizi des mots », un livre d’Élisabeth Brami

le_zizi_des_motsVoici une petite curiosité linguistique et militante… Cet album nous interpelle sur le sexe des mots. Elisabeth Brami, aime battre froid tous les préjugés ! Dans son précédent Enfants cherchent parents trop bien (pas sérieux s’abstenir), elle dénonçait avec humour nos travers de parents.

Dans son nouvel album, elle débusque le genre des mots. Si le genre masculin, on le sait prédomine dans la langue française, l’auteur de La Déclaration du droit des filles et de La Déclaration du droit des garçons constate que le masculin désigne souvent un humain lorsque son pendant féminin aurait tendance à être employé pour désigner un objet voire un aliment.

Par exemple : si « Un Griot » désigne un conteur africain, « Une griotte », elle, désigne un fruit. Une histoire qui finit en queues de cerises donc. Machos les mots ? Malheureux hasard ?
Elisabeth Brami en rit, mais tout de même, ça interpelle ! Voyez plutôt.

Quand « Un Tribun » désigne un officier supérieur de la légion romaine, « Une Tribune » désigne plutôt le lieu où se réunissent des supporters.

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Métaspora : au-delà de l’identité ou l’ouvroir anthropologique de l’écrivain des Tropiques

— Par Paultre Pierre Desrosiers —

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« Celui qui n’a pas de patrie acquiert une autre liberté. »
– Stefan Zweig, Le Monde d’hier

Métaspora. Essai sur les patries intimes de Joël Des Rosiers est le fruit d’un long et pertinent travail de réflexion qui se donne pour ambition de s’ouvrir aux expériences sensibles, aux modifications des pratiques et des représentations que les « égarés » produisent, car issues des richesses inépuisables de la confusion du monde et de l’enchevêtrement des cultures. C’est que la mondialisation des idées, des biens et de la littérature est un phénomène déjà ancien. Goethe jadis rappelait son espoir de la transfiguration du réel par une Weltliteratur (littérature mondiale). De l’univers contemporain souvent hybride et animé de complexités diverses dont une histoire postcoloniale toujours pesante, Des Rosiers rapporte des utopies culturelles et des fulgurances esthétiques qui congédient la suprématie du local sur l’universel, de l’origine instinctive sur la pensée mûrie⋅ Au fil de lectures et de compagnonnages qui vont bien au-delà des références communes : de la philosophie à la littérature, de la peinture contemporaine à la photographie puis du cinéma à la musique urbaine et à la politique, l’auteur s’empare de toutes les formes de la culture dominante dans une érudition héritée de Borges, fragmentaire et profondément poétique⋅

Lire aussi : Tanella Boni : Métaspora.

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Zao, soldat de la paix, revient avec Nouveau Combattant

— Par Fara C. —

Malgré les drames que la guerre civile congolaise lui a infligés, le Coluche africain continue de dispenser ses messages, au son des balafons. 
Trente ans après son tube antimilitariste Ancien Combattant, le chanteur est de retour avec un album aux formules toujours aussi savoureuses.

Zao est un survivant. L’auteur du tube Ancien Combattant (1984) aurait pu mourir cent fois pendant la guerre civile qui a tué son fils chéri et brûlé tous ses biens. Revoilà l’irréductible satiriste congolais avec l’album Nouveau Combattant, sorti trente ans après son hymne antimilitariste. « Hélas, les messages de paix sont, aujourd’hui, plus que jamais nécessaires », nous explique-t-il. Il a présenté son opus au dernier festival Africolor : à Sevran autant qu’à Saint-Germain-en-Laye, il a enflammé l’auditoire, qui dansait et reprenait en chœur ses brûlots jubilatoires, Corbillard, Moustique…
Un humble héros sachant réinventer la langue française

« Pour nous, programmer Zao, un des plus grands artistes africains des cinquante dernières années, a un sens profond, déclare Sébastien Lagrave, directeur du festival Africolor. Zao dit, avec humour, des vérités qu’il faut absolument entendre, ce n’est pas par hasard s’il est surnommé le Coluche africain.

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La nouvelle guerre des néo-barbares

— Par Yves Charles Zarka —
toile_arraignee-2New York 2001, Paris 2015. Le rapport entre ces deux lieux et ces deux dates a été très vite souligné, non en raison du nombre des victimes, mais pour marquer l’ampleur de la signification et le traumatisme provoqué par les massacres de Paris. Ce lien n’est pas artificiel, mais les événements ne sauraient être entendus en termes de répétition à des échelles différentes. Ce qui s’est passé à Paris entre les 7 et 9 janvier derniers ne témoigne pas de la même chose que les attentats du 11 septembre contre les tours du World Trade Center. La crise s’est approfondie, elle s’est intériorisée. Les attentats de Copenhague, le 14 février, dans leur mimétisme avec ceux de Paris, le confirment si besoin était. Contrairement à la lecture en termes de choc des civilisations qui prévalait après New York 2001, Paris 2015 oblige à renoncer à la vision simpliste de deux blocs civilisationnels antagonistes se faisant face et s’affrontant en raison d’idéaux, de valeurs, de religions ou de mœurs, donc de cultures, incompatibles et irréductibles. L’opposition s’est internalisée, elle traverse, quoique en des sens différents, tant les démocraties occidentales que les pays musulmans.

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Le jour où Malcolm X signait son arrêt de mort…

x_malcolm-3Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de quatre cents personnes. Trois hommes lui tirent dessus. Il succombe. Le combattant antiraciste et des droits humains était devenu trop dérangeant.

« Nous vivons une ère révolutionnaire, et la révolte des Noirs américains est partie intégrante de la rébellion contre l’oppression et le colonialisme qui caractérise cette ère. (…) Nous assistons aujourd’hui à la rébellion générale des opprimés contre leurs oppresseurs, des exploités contre les exploiteurs. » En prononçant ces paroles le 18 février 1965 dans une salle comble de l’université Columbia à New York, le combattant antiraciste et des droits humains qu’il était devenu, Malcolm X, signait son arrêt de mort. Trois jours plus tard, alors qu’il venait de prendre la parole dans une salle de Harlem, trois hommes tirent sur lui. Il meurt d’une décharge de gros plomb et de vingt et une balles. Déjà le 14 février précédent, sa maison avait fait l’objet d’un attentat à la bombe.

En 1966, trois membres de Nation of islam sont reconnus coupables et le FBI, qui avait de longue date infiltré cette organisation, est soupçonné d’avoir, pour le moins, laissé faire le crime.

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La télé? Plus elle montre, plus elle cache…

plus_elle_montre_plus_elle_Ce spectacle est le troisième solo de clown politique de Rafaële Arditti après Sarkophonie, dissection dyslexique du discours réactionnaire, Madame Laculture, spectacle qui reprend le jargon culturel pour en démonter la fatuité et l’élitisme. Rafaële Arditti continue de s’intéresser à ce qui sonne faux, ce qui marche de travers dans notre société, et surtout ce qui la met en colère ! Par exemple, à chaque fois qu’elle
allume la télévision… Et pour sortir de cette morosité du petit écran soit-disant brillant, la clowne partage avec nous la revanche qu’elle a mijotée : elle dézingue les vrais textes de la télé et nous venge en montrant que sous couvert de nous divertir, certaines émissions propagent des idées bien nauséabondes… Au point de nous influencer dans l’isoloir ?

Rafaële Arditti, dans une pièce loufoque, s’attaque sans complexe à 
ce médium en en grossissant les traits : « Nous, ça va, mais avec ce qu’on voit à la télé »… Jusqu’au 15 février au Local, 18, rue 
de l’Orillon, Paris 11e.
Nez rouge et allure délurée, Rafaële Arditti sait jouer avec le visuel. Mais derrière l’apparence légère, se cache un « solo » de clown politique devenu la marque de fabrique de cette comédienne.

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La concurrence mémorielle

Réflexions, le site de vulgarisation de l’Université de Liège du 28/02/12
Faut-il sanctuariser telle ou telle catégorie de la société -les Juifs, les Arméniens, les descendants d’esclaves africains, etc. – en donnant à chacune la satisfaction d’une loi mémorielle qu’elle pourrait avoir de bonnes raisons de revendiquer ? Appartient-il à l’autorité politique de définir la vérité historique sur certains traumatismes du passé pour préserver, sous la menace de sanctions pénales, la mémoire collective ? Ne risque-t-on pas, ce faisant, d’attiser les conflits de mémoires ? Telles sont quelques-unes des questions cruciales, et très actuelles, qu’aborde La concurrence mémorielle (1), un ouvrage collectif sous la direction de Geoffrey Grandjean et Jérôme Jamin. 

 Le 22 décembre 2011, à Paris, l’Assemblée nationale adoptait en première lecture une proposition de loi de la députée Valérie Boyer (UMP) visant à réprimer « la contestation des génocides établis par la loi ». Le Sénat faisait de même le 23 janvier, mais la Cour constitutionnelle a invalidé le texte de cette loi le 28 février 2012. En France, deux génocides sont reconnus légalement : la Shoah – dont le négationnisme était déjà sanctionné par la loi Gayssot (13 juillet 1990), ainsi que le génocide des Arméniens (loi du 29 janvier 2001) qui a fait un million et demi de morts entre 1915 et 1917.

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« Comment l’islam est perverti par des fidèles »

— Par Ali Malek, écrivain algérien —

faux_propheteLe Prophète de l’islam est le plus impopulaire parmi les fondateurs de religion. Si vous évoquez Confucius, Bouddha ou Jésus chez les non-chrétiens, on vous prête l’oreille. Dès que vous évoquez Mahomet devant un non-musulman, celui-ci est dubitatif, à juste titre. On voit trop d’images horrifiantes à la télé commises en son nom pour être tenté d’avoir envie de le connaître. Mes compatriotes algériens ont manifesté dans les rues d’Alger pour exprimer leur indignation devant les caricatures de Charlie Hebdo et crier que les frères Kouachi sont des martyrs. Or, y a-t-il un seul verset dans le Coran qui appelle à mettre à mort celui ou celle qui insulte le Prophète ? Aucun verset ne légitime le meurtre d’un blasphémateur, d’un hérétique ou d’un apostat. Aucun !

Les musulmans ne puisent pas leur religion dans le Coran qu’ils prétendent être la parole de Dieu transmise par l’archange Gabriel au prophète Mahomet. Vous tombez à la renverse quand vous vous penchez sur ce que les musulmans appellent la « charia »[loi islamique]et que certains d’entre eux, par ignorance, souhaitent voir appliquée, et qui est en inadéquation avec le Coran.

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La religion considère la femme comme une entité définitivement inférieure.

— Tribune de Nathalie Rocailleux, psychologue psychanalyste —
religion_&_femmesLa femme que je suis, profondément attachée aux valeurs républicaines, fervente gardienne de la laïcité, psychologue légitimement préoccupée du respect du rythme de chacun, se pose des questions sur la notion de tolérance. Je me pose la question de la légitimité à regarder s’éteindre des consciences au profit d’une certaine idée de Dieu, édictée il y a quatorze siècles par des scribes adroits, n’ayant jamais rencontré ni Jésus, ni Mahomet, encore moins Moïse, Adam, Eve ou la pauvre Lilith.

Et tout à coup, je n’ai plus envie du tout d’être indulgente avec les religions, avec la religion en général, ses textes, ses idéologies, ses dogmes.Je n’ai plus envie d’être complaisante parce que j’estime que la religion insulte l’intelligence humaine en considérant, dans tous ses textes, la femme comme une entité définitivement inférieure. Les textes religieux sont les seuls écrits ségrégationnistes qui sont encore admis au nom de la liberté absolue de conscience.

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« Les nouveaux sauvages » : un film violent, audacieux, perturbateur

A Madiana

les_nouveaux_sauvages— Par Myriam Barthélémy —

Comme le nom du film l’indique, les « Nouveaux sauvages » ou « Relatos Salvajes » est une série de six brèves narrations où le fil conducteur paraîtrait être la violence. Du moins, c’est ce qui se dégage de manière immédiate de l’ensemble de ces six « courts métrages ».
Toutefois, il est possible de dépasser cette première lecture, et d’analyser d’autres thématiques qui sont en jeu dans l’oeuvre de Szifrón. D’abord, il est très clair que le film parle de la nature humaine. Pour se faire, le réalisateur prend des faits de la vie quotidienne (associés à des sentiments de vengeance, de justice, de protection) et à partir d’eux il construit ce qui est probable dans chaque histoire. Les points respectifs de revirement des histoires (dont est fait ce quotidien) sont tournés à l’absurde, ce dernier devient alors illogique, exacerbé, délirant.
C’est là qu’apparaît la violence, mais elle est loin d’être une solution, ou quelque chose de positif ou de cathartique pour le spectateur, elle est présente pour dénoncer les relations de pouvoir asymétriques que l’être humain établit avec son environnement.

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Elsa Cayat et le « divan » de Charlie

— Par Rosa Moussaoui —

elsa_cayatLa psychanalyste tenait une chronique dans l’hebdomadaire. Elle est l’une des douze victimes.
Elle signait depuis plusieurs années la chronique « Charlie Divan ». La psychiatre et psychanalyste Elsa Cayat est la dernière victime dont le nom a été communiqué tard, mercredi soir. « Elsa est peut-être la femme la plus forte que je connaisse, la plus attentive aux autres, la plus chaleureuse. Une femme que j’aime infiniment pour sa liberté d’esprit, son exigence intellectuelle, son extraordinaire gaieté », confie au magazine Elle sa tante, Jacqueline Raoul-Duval. Âgée de cinquante-quatre ans, mère d’une fille, auteure de plusieurs livres sur le couple, le désir, la sexualité, Elsa Cayat passait au crible, deux fois par mois, des faits de société. Son dernier billet s’intitule « Noël, ça fait vraiment chier ». Elle y relate, avec un humour bienveillant, le dialogue avec une patiente exaspérée par le sacro-saint repas familial. Il y est question de père, de parole interdite, d’yeux de poissons, du « lien inconscient qui unit le cœur, la pensée, l’ouïe ».
Penser, continuer à penser 
et poser la question du sens

On ne peut pas s’empêcher de penser qu’Elsa Cayat, seule femme tuée dans cette attaque, n’a pas été prise pour cible par hasard.

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« Mon amie Victoria » : la lutte des classes en Noirs et Blancs (2)

— Par Roland Sabra —

mon_amie_victoriaSynopsis : Victoria, fillette noire de milieu modeste, n’a jamais oublié la nuit passée dans une famille bourgeoise, à Paris, chez le petit Thomas. Des années plus tard, elle croise de nouveau celui-ci. De leur brève aventure naît Marie. Mais Victoria attend sept ans avant de révéler l’existence de l’enfant à Thomas et à sa famille, issue de la bonne bourgeoisie, généreuse et ouverte. Sous le charme de la petite fille, ils lui proposent alors de l’accueillir régulièrement. Peu à peu, Victoria se sent dépossédée de sa fille…

Pour son neuvième long métrage Jean-Paul Civeyrac adapte à l’écran une nouvelle de Doris Lessing « Victoria et les Staveney ». Le film en transposant la situation de Londres à Paris dresse avec une grande finesse, une belle distance et beaucoup de sensibilité le portrait de deux univers à travers deux générations. D’un coté une bourgeoisie blanche, ouverte, de « gôche » si tant est que le mot est encore un sens, possédant les codes culturels dominants et capables d’en jouer, très « bobo » en un mot, de l’autre un monde en marge qui regarde passer les trains de l’histoire sans jamais oser y monter si ce n’est comme soutier et qui se sent dépossédé non seulement des richesses matérielles mais plus encore des us et des coutumes incorporés par les possédants et que ceux-ci manient de façon presque « naturelle »⋅ Habitus dirait Pierre Bourdieu.

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NTIC : de l’esclavage à la liberté

— Par Robert Saé —

ntic_espionnage1 – Espionnage et manipulation

 Les révélations d’Edward   SNOWDEN ont fait l’effet d’une bombe pendant un temps et dans certains milieux. Mais l’immense majorité des utilisateurs des NTIC*  pas été interpellée par la gravité de la situation et le rouleau compresseur continue d’écraser les libertés. Partout et à chaque seconde persistent  le  pistage et le contrôle de masse de tous les individus ainsi que l’espionnage de toutes les organisations et de tous les gouvernements. La toile totalitariste s’étend sur toute la planète. L’objectif des maîtres des multinationales est double : établir une domination fasciste sur la population mondiale et optimiser les profits.   C’est une  guerre idéologique totale qui est menée.   Leur stratégie recouvre plusieurs aspects. Pour ceux qui sont aux commandes des NTIC, il s’agit de  manipuler  les mouvements populaires et  d’en dévier les perspectives  en cultivant le rejet de la politique et le refus de l’organisation pour  cantonner ceux-ci dans la spontanéité et l’improvisation. Ce qui laisse le champ libre aux agents du système et aux provocateurs.   Systématiquement, des campagnes massives de désinformation sont planifiées, des provocations sont menées, via le piratage des comptes entre autres, pour discréditer des associations ou des personnalités opposées à leur système.

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