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Colloque en mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

Thème : « Le racisme est soluble dans l’encre noire » ( S. Dracius)

— Par Robert Sae —
savoir_c_pouvoirAtelier 2 : « Savoir c’est pouvoir ! » ou l’absolue nécessité de Culture et Connaissances en lutte contre l’aliénation, en vue d’une réparation.

SAVOIR ET AGIR !
Nous sommes à un moment de l’histoire humaine où la mainmise des maîtres sur le savoir devient de plus en plus difficile. Le rang et la notoriété de ceux d’en haut ne suffisent plus à rendre crédibles leurs préceptes, leurs analyses et leurs déclarations. Rien ne peut occulter les inégalités criantes, les drames sociaux, les catastrophes environnementales enfantées par le système. Aucun écran ne peut masquer les travers de leur dite démocratie  pas plus que les contradictions entre les valeurs affichées et les pratiques barbares développées au plan international. Il n’est plus possible à aucun pays dominant ni à aucune caste au pouvoir de désinformer, de conditionner et de museler impunément l’opinion.

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Livraisons : René Maran, Frantz Fanon

rene_maranPar Michel Herland – Les hasards du courrier font atterrir dans notre boite aux lettres deux ouvrages composites, atypiques en tout cas, arborant respectivement sur leurs couvertures les noms de René Maran (1887-1960) et de Frantz Fanon (1925-1961). Deux Antillais, ressortissants de ce qui était encore à l’heure de leur naissance l’Empire français, attirés par la mère Afrique où ils trouvèrent chacun un destin contrasté : les désillusions du colonialisme pour le premier et les illusions de la Révolution pour le second.

René Hénane fut médecin avant d’être césairologue. C’est à ce titre, sans doute, qu’il a voulu sortir de l’oubli un curieux ouvrage de Maran intitulé Asepsie noire ! (1). Le prix Goncourt attribué à Maran pour son roman Batouala (1921) ne lui apporta pas toutes les satisfactions qui vont de pair, ordinairement, avec cette récompense.

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Hong Sang Soe : un Rohmer coréen

Haewon et les hommes

Haewon et les hommesPar Selim Lander – Un cinéaste prolifique qui raconte des histoires où il ne se passe rien, rien de plus que des conversations entre des hommes et des femmes, où la grande question est celle de savoir si l’on aime ou pas, si l’on aime bien ou mal, si l’on va tomber amoureux ou si l’on n’aime plus. Le rythme est lent, on élève rarement la voix, la photo est belle, la musique aussi. En dehors de ces inquiétudes sentimentales, la vie est facile dans ce monde-là. L’argent n’est pas un souci, ni le travail. On a le temps pour autre chose, pour ce qui importe vraiment, ces conversations interminables, les lentes déambulations dans quelques lieux familiers que l’on revisite inlassablement. C’est l’univers de Rohmer, version Corée du Sud. Et puisque les deux personnages principaux d’Haewon et les hommes sont une étudiante (Haewon, grande et distinguée) et son professeur, Seongjun, on pense plus précisément à Conte d’automne (1998).

Nous sommes donc, avec Haewon et les hommes, dans un film maniériste à l’extrême. Nous ne dirons pas à l’excès.

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« PULL », derrière le rideau, le cinéma

Au Théâtre Aimé Césaire, les jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 avril 2014.

— Par Christian Antourel—
pull« Pull » remet en scène les deux complices que sont Ruddy Sylaire et  Christian Charles Denis. Deux hommes  venus de nulle part, réunis au hasard  de leur mission dans un théâtre désaffecté.  Deux tueurs à gages  qui attendent une hypothétique information par une organisation secrète nommée « la baleine » pour liquider un quidam. Deux vaincus qui résistent encore par la force  de la parole, du réconfort et du doute mutuels.

Les deux comparses évoluent à la manière de bagnards, liés par la même chaîne, unis malgré eux au même travail. Faux complices qui égrainent les moments interminables d’une attente obligée. Alors ils parlent, les mots servent  à désamorcer l’angoisse lancinante de l’immobilisme forcé, du mouvement contrarié de  leurs solitudes silencieuses.

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Disiz, de la lucidité à la transe

disizL’émouvant rappeur d’Évry, ex-Disiz la Peste, étrille les préjugés dans son CD, Transe-lucide. Après le Bataclan, il sèmera ses rimes au festival Chorus.
N’en déplaise à ceux qui stigmatisent le hip-hop et son plus riche vivier – les quartiers défavorisés –, Disiz n’entre dans nul cliché. Son huitième album, Transe-lucide, tord le cou aux préjugés avec jubilation. Disiz a du style et du discernement. Au gré des turbulences, il a acquis une belle maturité. On se souvient le temps où, en direct à la télé, il avait été lourdement persiflé par Éric Zemmour, expert en sophisme et ami démasqué de la réac Radio Courtoisie (comme celle-ci s’en est vantée à l’antenne). « J’étais inexpérimenté, explique le MC d’Évry, mais j’en ai tiré une leçon : apprendre, toujours apprendre. »

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Au cinéma !

"Lulu, femme nue", "Des Étoiles". "Salvo". "Cristo Rey"

LULU+FEMME+NUE Par Selim Lander – Toujours dans la série le CMAC à Madiana, Steve Szebina présente en ce mois d’avril quatre films inédits en Martinique, plus la reprise de The Lunchbox, projeté naguère mais qui mérite effectivement d’être proposé à nouveau aux cinéphiles qui l’auraient raté la première fois. Surprise : un film français à l’affiche : Lulu femme nue de Solveig Anspach, une fable tirée de la bande dessinée d’Etienne Davodeau. Lulu, une jeune dame (Karin Viard), néanmoins mère de trois enfants, décide qu’elle a besoin d’une coupure avec le train-train qu’on devine étouffant de la vie familiale. Habitant un petit village près d’Angers, elle se retrouve un peu par hasard à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

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Le carnaval est la plus vaste scène de comédie créole du monde

— Vu par José Alpha—
carnaval_2014_alphaAnnoncée comme la meilleure édition de la nouvelle année qui a de plus en plus difficilement  du mal à se libérer des turpitudes de l’année passée,  les organisateurs du rituel du carnaval martiniquais qui marque la fin des hostilités et des rigueurs subies par les populations,  entrent dans la transe des préparatifs d’une nouvelle ère à la faveur de la plus grande expression populaire planétaire.
La frénésie  qui s’empare alors des personnes autant que des associations antillaises, caribéennes (Haiti, Saint Domingue, Cuba …) comme au sein des Ecoles de Samba du Brésil, des associations bretonnes, méditerranéennes, africaines, asiatiques, européennes,  italiennes avec  la Venise de Pampiglione (Comédia delarte),  annonce la déflagration sonore, imagée et imaginée qui résonnera en tous lieux placés sous  la voûte céleste percée  par les puissants rayons du Papa Soleil. 

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Le centenaire d’Albert Camus (1913-1960) – Camus et le théâtre

Albert Camus

Par Selim Lander – Hasard, bien sûr : deux auteurs français célèbres dont le nom débute par la lettre « C »  sont nés en 1913 (Camus, Césaire), un troisième (Cocteau) est mort en 1963. Un tel télescopage n’a pas aidé à ce que ces anniversaires fussent commémorés avec toute la ferveur souhaitable. Sans compter que 1913 fut également l’année de la publication du premier volume de la Recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, événement considérable qui n’a pas manqué de faire beaucoup d’ombre aux trois précédents. Dans le cas d’Albert Camus, le brouillage a été encore accentué par la polémique autour de l’organisation de la grande exposition commémorative, à la médiathèque d’Aix-en-Provence qui abrite le Fonds Camus.

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Le régime des intermittents n’est pas un privilège

— Par Mathieu Grégoire (Maître de conférences en sociologie à l’université de Picardie-Jules-Verne) —
clownsLes intermittents du spectacle bénéficient-ils d’un régime « privilégié » d’indemnisation du chômage ? On connaît la rhétorique des contempteurs de ce régime : alors qu’ils ne représentent que 3,5 % des allocataires, les intermittents seraient responsables d’un quart du déficit de l’assurance-chômage.

Le hasard fait bien (ou mal) les choses. Car le déficit de 1 milliard d’euros attribué aux intermittents n’a à peu près rien à voir avec le déficit général de l’Unedic (prévu à 4 milliards en 2014). Comme l’a récemment rappelé la Cour des comptes, les intermittents, dont le déficit du régime est très stable, ne sont pour rien dans l’apparition de ce déficit qui s’explique uniquement par l’aggravation du chômage des salariés en CDI et en CDD. Attribuer un quart du déficit de l’Unedic aux intermittents est absurde : ce procédé purement rhétorique vise uniquement à désigner un bouc émissaire.

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Roland Gori : « L’enjeu politique d’aujourd’hui est un enjeu d’humanité »

Comment «néopsychiatrie» et néolibéralisme provoquent-ils un «séisme de civilisation» ? Comment s’opposer aux nouvelles «servitudes volontaires» ?

roland_gory Le psychanalyste creuse son sillon critique de la dictature de la technique et de l’évaluation. Il signe un livre manifeste dont le titre résume le défi posé au sujet contemporain : « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? »

Le psychanalyste et co-initiateur de l’Appel des appels vient de publier « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » (éditions les Liens qui libèrent, voir l’Humanité du 7 février)⋅ Dans le prolongement de ses trois derniers ouvrages, de la Dignité de penser à la Fabrique des imposteurs, il poursuit ici son travail de critique des ravages du néolibéralisme et de la domination aveugle de la technique en un véritable manifeste de civilisation⋅

Vous parlez de «séisme anthropologique». Pouvez-vous en développer quelques-uns des aspects dont vous parlez dans votre ouvrage ?

Roland Gori⋅ Un point de départ pourrait être les travaux de sociologie d’Ulrich Beck sur « la société du risque » (1986)⋅ Aujourd’hui, il importerait moins de répartir les richesses que les risques.

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Workers : un film postmoderne

WorkersPar Selim Lander – Après les jeunes migrants guatémaltèques lancés dans une mortelle randonnée vers leur Eldorado nordique (Rêves d’or de Diego Quemada Diez), un autre film qui nous vient du Mexique, Workers de Jose Luis Valle, aborde le monde du travail, cette fois, et sur un mode plutôt optimiste. Car si l’exploitation est bien là et les différences de richesse aberrantes, tout finit bien pour les travailleurs du film. L’un, ouvrier (« agent de surface », plus précisément), s’est sorti de l’analphabétisme et va enfin toucher une retraite bien méritée ; les autres héritent une copieuse somme de leur patronne sous la condition suspensive qu’ils devront s’occuper de « Princesse », sa chienne adorée, jusqu’au décès de cette dernière. Si le film ne s’inscrit pas à 100 % dans l’idéologie néolibérale (il ne présente pas les inégalités comme tout-à-fait normales, quoique l’exploitation soit atténuée par « l’humanité » des maîtres), il est en tout cas une œuvre postmoderne. La perspective de la Révolution en est totalement absente. Il n’y a pas de solution du « problème social », le salut ne peut être qu’individuel.

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Genre à l’école : les garçons sont en péril !

bonnet_ane-3Un garçon sur trois ne maîtrise pas la lecture en 6e. En cause, une pédagogie qui ne tient pas compte des difficultés propres au sexe dit « fort ». Interview.
Il existe en France une non-mixité a posteriori, due à la présence massive de garçons dans les dispositifs à destination des élèves en difficulté.

Jean-Louis Auduc a fait partie de la mission laïcité du Haut Comité à l’intégration, opportunément dissous par Jean-Marc Ayrault pour ouvrir la voie à… Eh bien justement, on ne sait pas trop à quoi, ou on ne le sait que trop. Historien de formation, universitaire, Jean-Louis Auduc s’intéresse depuis toujours, dans le débat-serpent de mer sur l’égalité des sexes à l’école, à la laïcité (ici même il y a quelques mois) et au sort fait aux garçons, laissés pour compte de l’Éducation, comme en témoigne le dernier rapport Pisa : est-ce un hasard si presque personne n’a soulevé ce point délicat ?

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Agenda des actions africaines en région parisienne de Février 2014

– Si vous souhaitez recevoir cet agenda régulièrement chaque début de mois, sachez qu’il est gratuit : il suffit de m’autoriser à vous le transmettre jp.vanhoove@wanadoo.fr – si vous souhaitez ne plus le recevoir merci de faire STOP – Si vous pouvez le retransmettre à vos amis c’est encore mieux : voir aussi à la fin de ce document

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …

le 3 février : jour des Héros mozambicains

le 4 février : Premier décret de l’abolition de l’esclavage en France (1794)

le 7 février : Fête de l’indépendance de Grenade (1974)

du 14 février au 3 mars : 9e édition de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste organisé par « Sortir du Colonialisme » – Le 23 février de 2005 l’Assemblée nationale votait un amendement scélérat sur le bilan positif de la colonisation. Pendant plus de quatre siècles la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne.

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Sons d’hiver, bouillonnements et questionnements

roscoe_mitchellAvec l’ébouriffant Roscoe Mitchell ou le son mortel de Death, avec le guitar hero James Blood Ulmer, le soulman Cody Chesnutt ou la rappeuse Invincible, l’acte artistique rejoint la geste politique.

Qu’est-ce que la musique ? Aux antipodes de l’objet de consommation, séduisant comme un fruit dopé aux pesticides, que fabrique l’industrie, Sons d’hiver nous apporte chaque année des éléments de réponse, des pistes à explorer ensemble. « La musique interpelle le politique dans ses bouillonnements brûlants et dérangeants comme la subjectivité individuelle la plus profonde », souligne Fabien Barontini, ­directeur du festival. Ce n’est pas un hasard si les artistes qu’il invite, en synergie avec les villes partenaires et le conseil général du Val-de-Marne, sont compositeurs – ou, en définitive, « décompositeurs », par leur volonté de disséquer pour reconstruire. Avec eux, la musique est bien plus qu’une affaire de sons : une question de sens.

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Mary Prince : le témoignage d’une esclave

—Par Selim Lander —

Affiche Mary Prince Light B (1)Mary Prince, née « vers 1788 » dans l’archipel des Bermudes, a été esclave jusqu’en 1833, date de l’abolition de l’esclavage par la Grande-Bretagne. Elle a laissé sur la condition servile un témoignage dont il n’existe pas l’équivalent en français. Les hasards de son existence l’avaient conduite à Londres où, après maintes tribulations, elle fut recueillie par Thomas Pringle, le secrétaire de la société anti-esclavagiste. C’est dans la maison de ce dernier qu’elle a dicté son récit, publié en 1831 sous le titre The History of Mary Prince, a West Indian Slave, ouvrage qui a connu deux rééditions la première année et n’a pas peu contribué à populariser la cause abolitionniste. Mary Prince raconte dans une langue sans fioriture mais avec peut-être d’autant plus d’éloquence les horreurs de l’esclavage. Elle le fait avec la naïveté d’un être simple, qui ne demande qu’à aimer et être aimé, qui a adhéré avec enthousiasme au christianisme, mais dont le destin a voulu que, après une enfance heureusement épargnée, elle tombe sur une série de maîtres vindicatifs et cruels. Les châtiments réservés aux esclaves étaient réputés plus durs dans les colonies anglaises que dans les colonies françaises (voir par exemple là-dessus le Père Labat).

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Le retour de Duvalier.

— Par Jacky Dahomay—
la_faucheuse-3Ce texte, sans doute noir, est l’expression d’une expérience personnelle, mais il  se veut un hommage à tous ceux qui sont morts sous les dictatures en Haïti

Je suis en train de déjeuner tranquillement, sous le regard envieux de mon chat, quand je reçois d’Haïti, un coup de fil de Sylvie Bajeux m’annonçant  la triste nouvelle : le premier janvier, date d’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président Martely est venu à la célébration officielle aux Gonaïves accompagné de Jean-Claude Duvalier. Il y avait aussi un ancien  dictateur comme Prosper Avril ! Le président Martely a fait un appel solennel aux autres anciens dictateurs pour l’aider à consolider son pouvoir. Symboliquement, c’est lourd, trop lourd !
 De rage, j’envoie promener mon assiette de court-bouillon.  Mon chat bondit hors de la cuisine puis revient, sans doute attiré par les éclaboussures de poisson, mais suspend son geste félin en une interrogation muette en me fixant du regard, comme si son étonnement d’animal interrogeait ma propre humanité. Veut-il me signifier que la rage, en politique, est toujours impuissante ? Je reste donc debout mais ma tête vacille.

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Le retour du duvaliérisme en Haïti sous le manteau de la « réconciliation nationale »

—Par Robert Berrouët-Oriol —

neo-duvalierismeÀ quelques jours de la commémoration du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’année 2014 s’annonce déjà, en Haïti, sous le signe d’une mortifère et criminelle déflagration : le retour à visage découvert du duvaliérisme au pouvoir d’État avec la participation éhontée, provocatrice, du nazillon Jean Claude Duvalier –invité de Michel Martelly–, aux cérémonies officielles du Jour de l’Indépendance aux Gonaïves le 1er janvier 2014.

Pareille provocation, qui est en réalité une imposture et un amalgame, ne semble pas encore avoir immédiatement provoqué un raz-de-marée d’indignation en Haïti : la presse locale a même signalé l’événement sur un ton relativement banal sinon bienveillant. Ainsi l’agence en ligne HPN (Haïti Press Network), depuis Port-au-Prince, titre l’événement comme suit: «Indépendance – Célébration – Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unité1». L’article de HPN est repris par le site de la Radio Télévision Caraïbes, le 2 janvier 2014, sous le titre légèrement modifié «Gonaïves 1er 201: Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unit ».

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Carburants : quand l’exigence de transparence rime avec défiance.

— Tribune de l’Association Force Ouvrière Consommateurs (AFOC) —

raffinerieLe gouvernement a élaboré un projet de décret sur la fixation des prix des carburants qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014.

Ce projet va diminuer la marge des compagnies pétrolières.

Ces dernières s’arrogent le droit régalien de s’opposer au décret du ministre jugé « politique » et sur l’air « NE TOUCHE pas à mes marges » ont engagé un bras de fer avec le ministre LUREL « qui ne les écoute pas » et en appellent au Premier ministre.

L’objectif inavoué est de préserver leur bénéfice et de répercuter la baisse autoritaire sur les marges des gérants des stations-service, véritables amortisseurs de crise et alliés contre nature avec les pétroliers.

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Une parole sur Aimé Césaire

-Allocution prononcée par Manuel Norvat à l’Ecole Normale Supérieure de Paris le 13 décembre 2013

 manuel_norvat-4Les lecteurs d’Aimé Césaire se retrouvent dans un temps éperdu.

 En cette année du centième anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire, j’ai pour ma part, fêté mon cinquantième anniversaire. Mon approche, ma lecture de Césaire, s’est faite de manière précoce : autour de ma quinzième année. J’entends alors parler de l’homme politique et du poète tout aussi bien. Je me souviens avoir déclaré à ma mère à l’époque : « Je voudrais être le maire de Fort-de-France, comme Aimé Césaire ! ». Puis, dans ce temps-là, c’est le choc, la commotion provoquée de la découverte du Cahier d’un retour au pays natal : un livre où il n’y a rien à comprendre. Son opacité manifestait l’impossibilité d’en faire le tour (même à coup de dictionnaire !) et aussi l’impossibilité de s’en passer. Le Cahier me charroyait tout simplement dans certaines phases de la parole du conteur créole, dans ces moments sacrés du tirage du conte où celui-ci dit des choses complexes et feuillues amarrées aux Afriques imaginées des Antilles d’alors : ce qui (hors l’espace des livres) se traduisait il y a trente cinq ans en coiffures afro, en tresses, en boubous ou en dreadlocks rebelles.

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Parole diplomatique

— Par François Taillandier —

quai_d_orsay«Je vous charge du plus important : le langage ! » déclare le ministre des Affaires étrangères à sa nouvelle recrue, au début du film Quai d’Orsay. Moi qui étais allé voir ce film à peu près par hasard (je n’avais pas même vu qu’il était de Bertrand Tavernier), on pense si cette réplique m’a fait dresser l’oreille !

Et de fait, par-delà son côté comédie légère (il faudrait être bien grognon 
ou bien neurasthénique pour ne pas 
rire), c’est un film qui porte sur la construction de la parole politique. 
Et sans jeu de mots, c’est édifiant. 
Du début à la fin, l’enjeu de l’action n’est rien d’autre que cela : que va dire le ministre, en Allemagne, à l’ONU, en Afrique ? Dans un univers diplomatique où un mot de travers peut provoquer des cataclysmes, une douzaine de conseillers et spécialistes, qui se tirent mutuellement dans les pattes, volettent autour de l’innocente jeune « plume », qui s’épuise à faire et refaire les discours.

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Trois raisons de voir… « L’escale » de Kaveh Bakhtiari

— Par Thierry Chèze (Studio Ciné Live),—

l_escaleL’escale, documentaire de l’Iranien Kaveh Bakhtiari, est un témoignage bouleversant sur la question brûlante de l’immigration clandestine. A découvrir toutes affaires cessantes. Voici pourquoi…

Découvert à la Quinzaine des Réalisateurs, L’Escale, documentaire de l’iranien Kaveh Bakhtiari livre un témoignage aussi passionnant que bouleversant sur la question brûlante de l’immigration clandestine. A découvrir toutes affaires cessantes. Voici pourquoi…
Un film personnel qui sait se faire universel

Kaven Bekhtiari est né à Téhéran mais a grandi en Suisse où il est arrivé à l’âge de 9 ans et a suivi, plus tard des études de cinéma avant de signer en 2007 La valise, un court- métrage multi-primé à travers le monde qui l’a conduit un jour à un festival en Grèce.

Peu avant de partir pour cette manifestation, il apprend qu’un membre de sa famille qu’il avait perdu de vue a fui l’Iran pour rallier -en espérant aller ensuite de là plus à l’Ouest de l’Europe- l’île grec de Samos où il eut pour sel comité d’accueil des policiers qui l’ont directement conduit à la case prison.

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« Une saison au Congo » au Grand Carbet : du grand et bel ouvrage!

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— Par Roland Sabra —

Christian Schiaretti et l’ensemble de sa troupe ont offert à la Martinique, par l’entremise du Conseil Régional et du SERMAC deux heures trente de bonheur les 2 et 3 novembre au Grand Carbet du Parc Aimé Césaire de Fort-de-France. Il n’est pas si fréquent, excepté lors du Festival de la ville capitale, de voir un plateau de théâtre occupé par trois douzaines de comédiens, musiciens et chanteurs majoritairement d’origine africaine, burkinabé, ou antillaise agrémenté de quelques caucasiens. Ce métissage réussi est un des éléments du succès populaire du travail présenté. Il en est d’autres. La pièce en elle- même et la mise en scène participent bien sûr à cette réussite.

 1958 : le Congo actuel, cette invention d’une zone tampon entre les féroces appétits des puissances coloniales britannique, française et allemande est en ébullition. La Belgique qui en a hérité est sur le point de passer la main. L’indépendance est en marche. Un jeune leader, il a 33 ans, à la tête du MNC, le Mouvement Nationaliste Congolais, mène la vie dure aux colonialistes qui l’emprisonnent plusieurs fois et notamment en décembre 1959 alors que se réunit à Bruxelles la table ronde qui doit mener à l’indépendance.

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« La vie d’Adèle » : une si belle histoire d’amour

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 A Madiana : horaires décalés

—Par Roland Sabra —

Déjà dans « L’esquive » ( 2003) Kechiche rendait hommage à Marivaux. Des lycéens de banlieue s’essayaient à lire et à jouer, pour la fête de find’année, un extrait de la pièce « Le jeu de l’amour et du hasard ». La langue du XVIIIè et celle du 9-3. Carole Franck, la prof de français expliquait aux élèves qu’il n’y avait justement pas de hasard dans la rencontre amoureuse. Les maîtres avaient beau se déguiser en valets et les valets en maîtres, ils se reconnaissaient sous les habits empruntés, à leurs gestes, à leurs parlers, à leur manières d’être, en un mot à leurs habitus, dans la sociologie de Bourdieu. Dans « La vie d’Adèle » ( 2013) d’après la bande dessinée de Julie Maroh «  Le bleu est une couleur chaude », c’est le roman inachevé de Marivaux «  La vie de Marianne » qui est l’objet d’une tentative d’explication de texte. Le prof interroge sur la notion de coup de foudre et sur l’impression de prédestination parfois ressentie lors d’une rencontre.

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« Mwen ni on loto nèf »

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

—Par Victor Lina—

auto_jouetUne jeune femme ayant fait l’achat d’une voiture neuve avait mis en vente celle qu’elle utilisait jusqu’alors. A quelques détails près la voiture usagée avait gardé une belle allure, c’est ainsi que nous en fîmes l’acquisition comme une bonne affaire. Quelques années après nous avons croisé par hasard l’ancienne propriétaire le temps d’un salut réciproque et elle trouva opportun de nous faire le reproche d’avoir réduit en lambeau ou presque l’automobile qu’elle m’avait vendue. Demeuré interdit un instant nous étions désolé de lui avoir causé un tel sentiment avant qu’elle ne continua son chemin. Cette personne n’ignore pas qu’elle n’est plus propriétaire de cette automobile et pourtant elle fait montre d’un intérêt voire même d’un dol personnel au regard de ce qu’elle perçoit de l’état apparent du véhicule. Un détail nous revint en mémoire, cette voiture lui avait été offerte par son père et c’est donc avec regret qu’elle avait concédé à la vente de ce véhicule-cadeau.
Peut-être s’en voulait-elle d’avoir mis en vente un objet dont une partie de la valeur demeurait inestimable si l’on considère qu’elle l’associait à l’amour dont avait fait preuve son père à son égard ?

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Les Chiens de Navarre : du théâtre foutraque

—Par Selim Lande—

 Les Chiens de Navarre (Vieillir ensemble)Huit comédiens emmenés par un directeur, Jean-Christophe Meurisse, adeptes de l’improvisation collective et déconnante : de quoi faire circuler un peu d’air frais dans le monde souvent compassé du théâtre. Même s’il y eut des précédents, l’un des plus évidents étant le Grand Magic Circus de Jérôme Savary dans les années 1970. Comme ce dernier, les Chiens de Navarre parviennent à attirer un public plus jeune que celui fréquentant habituellement les théâtres, ce qui est à mettre à leur crédit. Musique de foire, provocations en tous genres dont celle qui consiste à déshabiller les comédiens pour un oui ou pour un non : tout est fait pour bousculer et divertir les spectateurs. Sans trop se soucier de la cohérence du propos, comme le montre ce titre d’un des spectacles antérieurs de la compagnie : L’Autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui se met en marche (sic).

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