782 search results for "art et hasard"

« Changer de modèle » : nouveau thème de bavardage pour une gouvernance déphasée

— Par Serge HARPIN—

porte_conteneurs-2Depuis la thèse d’Etat d’Alain-Philippe BLERALD sur « L’histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique » (édit. Karthala, 1986), la critique de « l’économie de comptoir » et la réflexion sur les stratégies de développement en Martinique ont fait l’objet, de façon centrale ou connexe, de nombreux travaux, articles et colloques. Ils faisaient écho aux interrogations, dès les années 1960, des déçus de la Départementalisation, à celles aussi, à partir années 1990, des insatisfaits de la Décentralisation. Le débat sur ces deux sujets fortement corrélés est par conséquent loin d’être nouveau. Mais alors, qu’est-ce qui justifie que deux universitaires ès qualités, Kinvi LOGOSSAH et Hector ELISABETH, dans un texte intitulé « Plaidoyer pour une autre stratégie de développement à la Martinique » publié récemment sur le site Politique publique (09/10/2014) insinuent d’une manière aussi équivoque le contraire ? Troublante aussi cette quasi-simultanéité entre la sortie de ce texte et l’annonce deux jours après, lors de la rentrée politique du PPM, de ce thème comme un des trois axes politiques de ce parti.

Le sentiment qu’on a est que sous l’habillage d’une analyse qu’on voulait être pour la circonstance rigoureuse, objective, et savante se cache une opération de « marketing politique » et de théorisation d’un argument de campagne de ladite « Nouvelle Gouvernance ».

→   Lire Plus

Mise en orbite d’un beau conflit…

 la_luneJean-Durosier Desrivières

Mise en orbite d’un beau conflit1

« La vraie civilisation est du domaine de l’obsession.

La civilisation est une idée absurde qui, sentie et vécue intégralement,

par là-même, et par là-même seulement, devient vrai.

Je prêche l’obsession.

Le vrai idéal : la femme « possédée ».

[…]

Je fais appel aux Enragés. »

Aimé Césaire, « Appel au magicien ».

J’ai longtemps habité la lune, bien avant de savoir que ce n’était point ma demeure légitime, bien avant de savoir qu’elle n’était qu’une danseuse extravagante, la lune, entrainant ma tête dans les rondes de ses quartiers tournants autour de la terre, bien avant de savoir que par amour pour elle, des hommes avaient posé leurs pieds sur sa rondeur rêche, à la manière d’un préliminaire, tout en prévoyant d’en faire, dans un temps prochain et bienheureux, un bordel exemplaire, mieux que la terre…

→   Lire Plus

Chapitres de la chute, Saga des Lehman Brothers

—Par Michèle Bigot —

chapitres_de_la_chuteCe « feuilleton théâtral » en trois actes (« trois frères » (1844-18667), « Pères et fils » (1880-1929) et « L’immortel (1929-2008)), un texte de Stefano Massini, mis en scène par Arnaud Meunier est une production de la Comédie de Saint-Étienne, où il fut présenté pour la première fois en octobre 2013. Il s’agit donc d’une reprise, le spectacle ayant remporté le grand prix du syndicat de la critique 2014. Après avoir été en tournée dans toute la France pendant l’année 2013, ce spectacle reprendra ses tournées jusqu’en mars 2015.

L’histoire des Lehman Brothers, c’est un vrai roman, dans le goût des feuilletons populaires hérités du dix-neuvième siècle. Tout commence par un effondrement spectaculaire et retentissant puisqu’il a fait trembler l’économie occidentale dans son ensemble et bien au-delà. En 2008, le groupe s’effondre, ouvrant la voie à une crise financière sans précédent.
Le récit théâtralisé remonte le cours de cette histoire qui est aussi une saga de l’émigration juive en Amérique. En 1844, trois frères juifs bavarois émigrent aux USA ; ils débarquent en Alabama pour vendre du schmatès (tissu en yiddish).

→   Lire Plus

« Sacco & Vanzetti » au TAC : avons-nous vraiment besoin de héros?

Jeudi 9, Vendredi 10, Samedi 11 Octobre 2014 au T.A.C.

sacco_&_vanzetti-3—Par Roland Sabra —

Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

A évoquer Sacco & Vanzetti on risque fort de s’entendre répondre qu’il s’agit d’une chanson de Joan Baez. Point final. Bien rares sont ceux qui évoqueront le poème d’Aragon écrit dans la désillusion à la suite de l’échec d’une manifestation à Dieppe, appelée par le PC. Pas plus nombreux seront ceux, surtout dans les jeunes générations qui connaîtront l’histoire de ces deux anarcho-syndicalistes accusés de braquages et de crimes dont ils sont innocents et exécutés par électrocution en 1927 à la prison de Cherry Hill aux Etats-Unis.

La pièce d’Alain Guyard commence quelques heures avant l’exécution de Nicola Sacco.

→   Lire Plus

Sacco & Vanzetti : la controverse judiciaire

Jeudi 9, Vendredi 10, Samedi 11 Octobre 2014 au T.A.C.

sacco_&_vanzeti-2— Par Christian Antourel —

La pièce a été créée au Théâtre Déjazet, puis au Festival Off d’Avignon. C’est l’histoire de l’affaire Sacco et Vanzetti, le procès controversé des anarchistes d’origine italienne, Nicolas Sacco et Betholomé Vanzetti qui a lieu au Etats-Unis dans les années 20. La pièce ne s’est jamais départie de son admirable succès.

« Année 1927 dans la prison de Charleston(Massachusetts) aux Etats Unis. Nicolas Sacco, l’anarchiste italien, condamné sans justice, n’a plus que quelques à vivre. Juste ce temps avant la grande décharge d’électricité. Avant la nuit, avant l’oubli, avant la mort. Peur et solitude. Soudain lui apparait comme un songe un atre détenu, Bartolomeo Vanzetti, son compagnon de route, son frère d’infortune, son alter égo. Un instant encore, tous deux se prennent à rêver, à évoquer leurs souvenirs et leurs angoisses, apprennent à affronter la mort, de face, à l’affronter en hommes libres, sans reculer ni fléchir, au service de la grande cause révolutionnaire. Entre hallucination ultime et fiction historique, le spectacle se se découpe de scènes en duo qui reconstituent l’itinéraire, des deux hommes jusqu’au couloir de la mort.

→   Lire Plus

La « Slama » à Madiana-plage

slamTous les 2ème et 4ème mercredis de chaque mois!

Patrick Mathelié-Guinlet à la scène slam la « Slama » convie tous les amoureux des mots à partager avec les slameurs une parole libérée, tous les 2ème & 4ème mercredis de chaque mois à partir de 20 h 30 au restaurant « Anba fèy tòl-la » à Madiana Plage en bord de mer (en face du Palais des Congrès-ciné de Madiana). Venez avec vos textes et vos oreilles, scène ouverte. Gratuit. Contacts : 0596619484, 0696332463 & 0696268577.
– Gratuit. Contacts : 0696.71.10.10, 0696.33.24.63 & 0696.26.85.77.

Petit rappel :

Le terme slam peut aussi bien désigner le genre qui est avant tout un art oratoire, que la manifestation à laquelle ce mot fait habituellement et historiquement référence♦ Le slam sert à s’exprimer de manière libre et sans contrainte.

De ce fait, le terme slam représente le plus souvent un ton, qui est un concours de déclamation de textes poétiques (clash)♦ Né d’une idée du poète américain Marc Smith en 1986 dans le but de rendre les lectures de poèmes à la fois moins élitistes et moins ennuyeuses[1], le slam prévoit des règles minimales, laissant une grande liberté au participant.

→   Lire Plus

La résistance créative au Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

Michèle Césaire présente la saison 2014-2015

— Par Christian Antourel —

t-a-c_facadeLes abonnés, les spectateurs qui s’engouffrent dans ce lieu béni du théâtre, véritable cocooning interactif et intimiste, ne le font pas par hasard. Ils ne savent que trop les sélections attentionnées de pièces qui s’y jouent, la qualité de jeu des comédiens qui se régalent d’évoluer en ces lieux. Dès lors, ne devient-t-il pas inutile de ressasser périodiquement la réalité d’un succès annoncé ? N’y a-t-il pas là qu’une coquetterie du plus bel effet ?

Pouvez-vous nous confirmer le succès des innovations mis en œuvre l’année 2013. Votre politique d’abonnement notamment, par le biais de cartes de saison et l’inauguration d’un système de paiement par CB qui facilite les réservations sur un programme que vous déclinez maintenant annuellement au lieu d’une fenêtre plus étriquée qui tablait sur vue semestrielle ?

→   Lire Plus

« L’esclave » : un roman politico-philosophico-théologico-et-poético-érotique de Michel Herland

— Par Quiestemont —
esclave_herland-2L’automne, est en France, la période où l’on parle le plus des livres, ou plus précisément des romans. Les éditeurs concentrent leurs publications sur cette période (qui s’étend en fait de la mi-août à la mi-novembre) et comptent sur l’effet « rentrée littéraire » pour en pousser quelques-uns. Cette année, 607 nouveaux romans sont ainsi proposés au public. Sur les 404 romans français, seuls 74 sont des premiers romans : quand on sait que le nombre des manuscrits reçus par les éditeurs chaque année se compte en milliers, on mesure combien sont minces les chances pour un auteur débutant de se faire publier par une de ces maison d’édition ayant pignon sur rue, dont tous les amateurs de littérature connaissent les noms et savent distinguer les jaquettes. Pour les nouveaux auteurs qui ne seront pas retenus dans le filet d’une sélection aussi impitoyable, il ne reste qu’à renoncer ou à se débrouiller par leurs propres moyens. Michel Herland, pour sa part, s’est adressé à l’un de ces éditeurs apparus avec l’ère internet qui distribuent des livres électroniques (e-books) ou les impriment à la commande.

→   Lire Plus

Essais. Une rentrée entre ombre et lumière

— par Nicolas Dutent —

bibliothequeEn dépit d’une baisse inexorable du temps consacré à la lecture, de la mainmise d’Amazon qui bouleverse l’économie du livre, et plus largement le commerce des biens culturels, l’offre éditoriale des sciences humaines et sociales demeure fournie et impose d’innover.

Amazon est « un cancer, son but avoué est de supprimer les intermédiaires, d’en finir avec les libraires, puis d’en finir avec l’édition ». Éric Hazan, éditeur engagé à la tête de la Fabrique, ne mâche pas ses mots pour identifier la tourmente qui frappe son secteur. Invité par le site d’entretiens critiques Hors-Série, le professionnel devait concéder qu’« Amazon est notre premier client, comme c’est le premier client de tous les éditeurs », fustigeant l’obligation de se soumettre au cybermarchand omnipotent, le refus de vente demeurant un « délit correctionnel ». Dans cette tempête – le spectre de la faillite hantait récemment encore Aden en Belgique, les Éditions du croquant et les librairies Chapitre en France, pour ne citer qu’eux – le vocabulaire de la résistance est limpide : « On ne saurait trop inciter les gens qui lisent à acheter leurs livres dans les librairies. 

→   Lire Plus

«Le respect de l’amour» (9e épisode)

djebaba

— Par Djénaba Diallo & Michel Pennetier—

Suite de l’épisode 8

Chapitre III

Les années Dakar

La jeune femme habillée à l’européenne, simplement mais avec goût, marche d’un pas ferme dans les rues de Dakar. Elle traverse les ruelles populeuses encombrées de marchands, elle arpente les grandes avenues sous les eucalyptus bordées de grands immeubles modernes où prospèrent les banques et les boutiques de luxe. Dakar, c’est déjà la France, se dit Djenaba, et elle respire l’air de la liberté. Pour autant, elle ne rêve pas, elle laisse sans regret le passé, l’ambiance de la famille et du village, l’oppression de la coutume où on ne peut rien dire, où la notion d’autonomie et de droits de l’individu, surtout pour la femme, n’a pas de sens. Non, ce monde-là, elle n’en a jamais voulu. Quelque part, se dit-elle, j’ai toujours été émancipée, je n’ai pas eu besoin de faire un chemin vers cela, c’était toujours en moi. Et maintenant, elle a ce sentiment de plénitude d’elle-même et d’indépendance. Cela se voit à sa démarche et à son regard assuré. Elle est entièrement dans le présent de sa vie à Dakar, une vie active de travail, ici le ménage et la cuisine chez des Français, là à l’ambassade de France chez un diplomate, autre part encore dans les bureaux d’une organisation de jeunesse.

→   Lire Plus

Nord Plage : requiem pour une île

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

nord_plage-1L’AMOUR MALGRE TOUT

Enfin une exposition une vraie, sur les traumatismes vécus par ce village rongé de sel, percé de vents, détrôné par la houle. Une manière saisissante pour aborder ce sujet qui fait mal. Mais à vrai dire, Nord-Plage est une exposition sur l’amour, l’amour né de ce crime odieux, peut-être le pire qui puisse être fait à une ile.
L’exposition qui s’abstient de faire l’éloge d’un passé où ce quartier du Macouba fut une petite perle de vie simplement, ne tombe à aucun moment dans le mélodrame. L’artiste parle une langue contemporaine, à la fois locale et universelle. Refusant toute concession aux polémiques de tous bords, nées de souffrances, peut-être d’hystéries collectives. Il saisit l’image qui parle de la vie, plus forte que tout. Si Nord Plage, exposition exempte de toute considération partisane exacerbée, est un requiem pour une île, elle est autant une ode urbaine à ce village héroïque magistralement accroché à la face du monde. Tant de traces de cette période glissent à la mer et s’effacent inéluctablement, et pourtant d’autres trésors continuent de faire exister le passé de Nord-Plage.

→   Lire Plus

Le crâne d’Ataï bientôt en pays kanak

— Par Didier Daeninckx, écrivain —

atai_kanakJe ne suis pas historien ni spécialiste en telle ou telle matière, et ce sont les hasards de la vie qui m’ont fait découvrir les solidarités avec des communautés, des individus que je n’avais jamais rencontrés. Et c’est par les moyens de la littérature que j’essaie d’en rendre compte.

Si je puise loin dans les souvenirs d’ailleurs, la première image que je retrouve est celle d’une baleine échouée sur la place de la Concorde en 1953, et devant laquelle défilaient les enfants des écoles. Me reste son nom, Jonas. Puis quelques années plus tard, en 1958, l’école toujours, avec une visite au musée de l’Homme où était exposé le moulage de la Vénus hottentote, Saartjie Baartman, qui ne retrouvera son identité africaine, Sawtche, que bien des décennies plus tard, en revenant chez les siens, dans l’Afrique du Sud de Nelson Mandela, grâce notamment aux efforts déployés dans ces murs⋅

Dans le dictionnaire Quillet Flammarion que m’offre la mairie d’Aubervilliers, en 1963, pour me remercier d’avoir décroché le certificat d’études, cette définition à l’article «Nouvelle-Calédonie» : «Ile montagneuse du Pacifique.

→   Lire Plus

Point Godwin : Pourquoi Internet est-il obsédé par cette loi

— Le HuffPost | Par Lauren Provost —

point_godwinCULTURE WEB – Qui n’a jamais croisé la route du point Godwin sur Internet? Cet utilisateur qui lâche un “Ça me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire” dans les commentaires d’un post Facebook, ce député qui dérape sur Twitter et évoque Hitler dans le débat sur le port du voile, ou ce twittos qui rappelle en pleine discussion que “ça avait commencé comme ça dans les années 30”.

La loi énoncée sur l’un des premiers réseaux sociaux par l’avocat américain Mike Godwin en 1990 se vérifie toujours. « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler se rapproche de 1. » Et comme la loi de Mike Godwin est devenue aussi célèbre que le théorème de Pythagore parmi les internautes, il y a toujours quelqu’un pour crier au point Godwin.

François De Smet, docteur en philosophie, s’est interrogé sur ce phénomène et livre sa théorie du point Godwin dans l’ouvrage “Reductio ad Hitlerum” paru ce mercredi 20 août aux éditions PUF.

→   Lire Plus

Métaspora, essai sur les patries intimes, de Joël Des Rosiers

"là où l’espérance fait défaut, l’âme se dessèche et s’exténue"

— Par Tanella Boni(*) —

joel_des_rosiersPoète, essayiste, psychiatre et psychanalyste, Joël Des Rosiers publie en novembre dernier Métaspora, Essai sur les patries intimes(1). Une publication parue chez Tryptique à Montréal, comme l’ensemble des titres de l’auteur depuis 1987. Joël Des Rosiers est récipiendaire de nombreux prix parmi lesquels, en 2011, le prix du Québec Athanase-David pour la qualité exceptionnelle de son œuvre. Focus sur son dernier essai.

Il y a d’abord la couverture, avec un titre énigmatique, comme souvent chez Joël Des Rosiers – Métaspora, Essai sur les patries intimes – énigmatique parce qu’il attire le regard et convoque, déjà, l’entendement comme dirait quelque philosophe.

→   Lire Plus

A propos du conflit de la SME

TRIBUNE

— Par Daniel Marie-Sainte —

source_eauRéagissant à propos du conflit de la SME, le patron du Club Med, guidé par un réflexe de classe, a cru devoir se livrer à une attaque en règle contre les salariés en grève.

Cette attitude injuste, me conduit à réagir à propos du conflit de la SME.

Il convient de rappeler les faits :

Les salariés de la SME, réunis en intersyndicale CDMT-FO, demandent l’ouverture de négociations annuelles des salaires⋅

Conformément aux dispositions légales, ils obtiennent, de la direction de la SME, des documents d’information sur l’évolution de la masse salariale par catégorie de salariés sur les années antérieures⋅

Ils découvrent, alors qu’il y a une inégalité de traitement entre les salariés suivant qu’ils soient martiniquais, désignés comme « locaux » , ou qu’ils soient français, désignés comme « expatriés »⋅

Voir aussi la pétition contre les coupures d’eau par une habitante de Ste Anne

.

→   Lire Plus

« Un petit déjeuner » : Aurélie Dalmat en représentation

un_petit_dejeuner— Par Roland Sabra —

« Un petit déjeuner »

Ecriture, mise en scène et scénographie: François Raffenaud

avec Aurélie Dalmat, les 24 et 25 juillet au T.A.C de Fort-de-france

 

Lui, Alfred de Clairie, fils pour toujours de béké  , éternellement en conflit avec la figure du père. Elle, Marie-Juliette, belle négresse interdite. Il l’épouse, non pas tant pour ce qu’elle est que pour continument s’opposer au père. Un enfant mulâtre donc, Jean-Daniel ramené au domaine comme un défi. Le grand-père adopte l’enfant de la mésalliance, en fait son fils, par dessus son propre fils. Et la mort qui survient, provoquant la liquidation de l’habitation endettée qui n’a pas su prendre le tournant de l’ananas et de la banane. Elle, persuadée d’avoir épousé, un noble, un chef en devenir, découvre n’avoir été mariée qu’à un éternel enfant qui désormais vit à ses crochets. Duperie partagée du mariage. Elle croyait prendre un ascenseur social, elle se retrouve au fond de la cave. Il croyait se poser en s’opposant il se décompose au rang de déchet. A minuit quand tombent les masques : Oh !

→   Lire Plus

Rencontres des combats et des passions de Césaire

objet_perdu— Par Pierre Sabourin, écrivain et psychanalyste —
Mardi 22 juillet 2014
Avec cet ouvrage récent, « Objet perdu » ou lettre posthume adressée à son illustre destinataire, qui, ainsi, devient plus proche du lecteur, nous tenons un fil nouveau dans l’intimité réfractée de ce monument d’exception. A la fois homme politique, dramaturge et poète, Césaire s’avère par là même révélateur mythique. Véritable catalyseur d’émotion.
Depuis 1939, et son Cahier d’un retour au pays natal, il a forgé, en véritable guerrier du verbe, cette complexe « négritude » , à la fois bonne et mauvaise nouvelle pour sa génération et les suivantes. Par le « tourbillon magique de ses métaphores » , par une auto-analyse aussi à sa façon, et par le magnétisme de ses invectives, il donne « la force de toujours regarder demain » .

→   Lire Plus

Sur la biodiversité.

—  Par Jacky Dahomay —

biodiversite
Vous trouverez [ ci-après] un tract signé par plusieurs associations sur le problème de notre biodiversité. Du 24 au 26 juin prochain sera examinée à l’Assemblée Nationale une loi visant à limiter l’accès à notre biodiversité. Il y a là le risque qu’une telle loi et surtout les politiques de l’Etat qui s’en suivront soient néfastes pour les petits entrepreneurs guadeloupéens face aux lobbies multinationaux notamment dans le domaine pharmaceutique. Mais plus globalement, il faut comprendre les dangers qui pèsent sur notre patrimoine commun face à la puissance du capitalisme globalisé. Ceci est d’autant plus inquiétant que 80% de la richesse en biodiversité de la France se trouve dans les Outre-Mer.
En effet, depuis les années 80, le redéploiement du capitalisme avec ce qu’il est convenu d’appeler le néolibéralisme s’accompagne d’une sorte de sauvagerie : le pillage, mené par certains États occidentaux et les puissants oligopoles privés, de ce qui appartenait jusques là à l’Etat social et au domaine public ou encore était encore sous le contrôle de communautés locales. En ce sens, comme l’ont montré Pierre Dardot et Christian Laval dans un ouvrage récent, Commun (la Découverte), il s’agirait comme d’un nouveau mouvement des enclosures : « Le développement du capitalisme contemporain apparait comme la répétition historique du grand mouvement de dépossession commencé à la fin du Moyen Age dans les campagnes européennes ».

→   Lire Plus

Sous ma peau, le manège du désir

Le samedi 05 juillet à 19h & 21h 30 à l’Espace Camille Darsière. Foyal.

sous_ma_peauConfidence brutale du plaisir et de la frustration. Grand cirque de la passion, cabaret du sexe, manège du désir, Sous ma peau explore le fantasme et la réalité amoureuse dans tous ses états. L’Amour… Faire l’amour… et les autres, comment font-ils ? Que se cache t-il dans ma tête et dans mon ventre, d’inavoué, de trouble, de sulfureux ? Suis-je normale ? Charlotte ne sait pas, Charlotte ne sait plus. Mais qui, sait ?

L’histoire
A qui avouer qu’elle hésite à sortir le soir avec son amant parce-qu’elle sait qu’en rentrant, elle aura droit à la gâterie qui gâte tout ? Est-ce-que le désir de l’autre oblige (à passer à l’acte) ? C’est entre ce point de culpabilité de se croire pudibonde et de ras-le-bol de sa vie sexuelle que Charlotte est arrivée. Elle tombe sur une interview de Grisélidis Réal qui a alors 75 ans et qui, blessée de la fellation que son amoureux lui demande de faire « sous la pluie, dans le froid avec tout le monde qui peut les voir… !

→   Lire Plus

Le chien et le moineau, héros de cinéma

Par Selim Lander

Adieu au langage

Adieu-Au-Langage2Dans le dernier film de Jean-Luc Godard (1), l’humanité n’a plus de ressort. Nous sommes en Suisse, souvent dans des paysages magnifiques de lac et de forêt, en automne ou en hiver. Les personnages sur l’écran semblent débarrassés des soucis matériels, leurs voitures sont cossues, leurs appartements confortables. Mais c’est le vide surtout qui remplit – si l’on peut dire – leurs journées, l’attente, des conversations décousues, vite interrompues. La prospérité, recherchée comme un graal par ceux qui en sont dépourvus, apparaît finalement dépourvue de sens. Parmi les nombreux aphorismes qui parsèment le film, empruntés à des auteurs célèbres mentionnés dans le générique de fin (les lettrés reconnaîtront ce qui revient à qui), il en est un qui paraît particulièrement significatif à cet égard : « Il n’a pas voulu, ou pas su, faire de nous des humbles ; alors Il a fait de nous des humiliés » (Il, c’est Dieu, évidemment). Philosophie de quatre sous, sans doute – car si l’humiliation des uns n’est, hélas, que trop réelle, elle a pour contrepartie l’immodestie et la gloriole des autres –, néanmoins utile pour comprendre l’état d’esprit de Godard aujourd’hui.

→   Lire Plus

“Night Moves” : en vert et contre tous

Des militants écolos à l’assaut d’un barrage. Le film noir de la brillante réalisatrice d’”Old Joy” et “Wendy et Lucy”. A Madiana

— par Jean-Baptiste Morain —

nightmovesNouveauté dans le travail de l’un des meilleurs cinéastes américains indépendants, Kelly Reichardt (Old Joy, Wendy et Lucy, La Dernière Piste), Night Moves est un film noir. Mais un film noir d’aujourd’hui, à la sauce Reichardt, avec ce style si singulier qui tient dans la rigueur du cadre et du rythme, dans l’expression maximale avec les moyens cinématographiques les plus réduits.

Josh (Jesse Eisenberg, génial quand il joue la peur) est un jeune militant écologiste. Il travaille dans une ferme bio de l’Oregon. Le soir, on se réunit avec d’autres pour regarder des documentaires, parler de la destruction prochaine de la planète, des moyens de protestation qui s’offrent au citoyen pour réveiller les consciences.

→   Lire Plus

Le Jardin des Ombrages : deux témoignages

— Par Myriam Barthélémy et Claire Palmiste —

les_ombrages-5

Une visite inattendue au Jardin des Ombrages

— Par Claire Palmiste —
Le hasard fait bien les choses, dit-on. Ce fut un bonheur de vérifier ce vieil adage. Une banderole en guise de panneau éveille la curiosité du visiteur, pressé de découvrir les trésors que peut abriter ce jardin botanique discret. Les Ombrages, comme son nom l’indique, est tapi à l’ombre de la forêt tropicale. Situé à Ajoupa- Bouillon, il bénéficie d’un climat humide, à l’origine de sa végétation luxuriante. Sa singularité tient de la cohabitation paisible entre la bâtisse de l’ancienne distillerie datant du 19e siècle et la végétation, mais également de l’ingéniosité de celui qui veille sur lui.
Au début de la visite, les plantes « la misère » longent le « chemin des murmures » et tapissent les murs de l’ancienne distillerie Viviès, rappelant un pan sombre de l’histoire de l’île. Quelques pas plus loin, entraîné par le guide, Lucas, le visiteur a conscience de pénétrer dans un espace qui ne subsiste que grâce aux efforts d’un guide et aux bras généreux de ses amis.

→   Lire Plus

Abishag : face 2 face

Une sensibilité vivifiante

— Par Christian Antourel & Ysa deSaint-Auret—

abishagSon prénom est déjà un voyage à l’accent biblique. Son voyage personnel a suivi celui de l’art, pétri de spiritualité. Son père est ingénieur du son, sa mère, chanteuse et comédienne. Il est évident qu’enfant de la balle, elle soit elle-même artiste. Ses nombreuses expositions de par le monde : Canada, Cuba, France, Côte d’Ivoire, Colombie, Sénégal, Barbade, Usa, ne lui ont heureusement pas enlevé de sa spontanéité.

Pour celle dont le projet est « de vivre chaque instant avec le sourire » la vie est un cadeau et elle l’exprime dans ses toiles avec maestria, tout à fait conforme à sa gourmandise de vivre. Et c’est bien la spiritualité qui imprègne son œuvre par le biais de visages, d’expressions, de regards empreints de profondeur de sérénité ou d’étonnement, parfois lointains aériens ou embués de rêves et de nostalgie. Le regard: tout est dit par ce canal au travers duquel elle exprime ses émotions car c’est par la vue qu’elle explore son environnement, et dévoile son univers plastique. Les couleurs y sont prégnantes, juxtaposées, fondues dans l’œil du spectateur.

→   Lire Plus

Le BUMIDOM croisière de la misère

— Par Philippe Pilotin —

poesies-360

Ils venaient tous des DOM d’Amérique,
Laissant derrière eux les doux rayons du soleil des tropiques.
L’esprit rêveur, le cœur joyeux, pressés de partir,
Ils quittaient parents, amis en quête d’un meilleur avenir.
Croyant vite voguer librement vers l’espoir,
Ils se retrouvaient souvent sur le trottoir.
Même si le voyage n’était pas très plaisant,
Cela ne dissuadait aucunement les partisans.
Après une longue quinzaine de jours de bateau,
Débarquer enfin n’était jamais trop tôt.

→   Lire Plus

Colloque en mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

Thème : « Le racisme est soluble dans l’encre noire » ( S. Dracius)

— Par Robert Sae —
savoir_c_pouvoirAtelier 2 : « Savoir c’est pouvoir ! » ou l’absolue nécessité de Culture et Connaissances en lutte contre l’aliénation, en vue d’une réparation.

SAVOIR ET AGIR !
Nous sommes à un moment de l’histoire humaine où la mainmise des maîtres sur le savoir devient de plus en plus difficile. Le rang et la notoriété de ceux d’en haut ne suffisent plus à rendre crédibles leurs préceptes, leurs analyses et leurs déclarations. Rien ne peut occulter les inégalités criantes, les drames sociaux, les catastrophes environnementales enfantées par le système. Aucun écran ne peut masquer les travers de leur dite démocratie  pas plus que les contradictions entre les valeurs affichées et les pratiques barbares développées au plan international. Il n’est plus possible à aucun pays dominant ni à aucune caste au pouvoir de désinformer, de conditionner et de museler impunément l’opinion.

→   Lire Plus