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« 1848 : Romyo et Julie » : un théâtre populaire face à la critique

— Par Jean-Durosier Desrivières —

critiqueLe champ de la critique d’art étant quasiment désertique, déserté et aléatoire dans le paysage martiniquais, il y a forcément, pour certains, une tentation de polarisation et de monopolisation du discours critique sur un art tel le théâtre. Le discours critique, ici, étant aussi essentiellement de presse, avec cette spécificité naturelle d’être pressée, risque d’être assez néfaste pour le développement de l’art dramatique en Martinique. Et si l’on n’y prend pas bien garde, ce discours polarisé et monopolisé, risque aussi d’influencer pernicieusement, de façon latente ou non, les directives des politiques culturelles de ce pays.

Seulement deux compte-rendu critiques relatifs à la dernière représentation théâtrale d’Hervé Deluge, « 1848 : Romyo et Julie », sont à considérer et nous laisserons le lecteur pour quitte. Il s’agit de deux textes parus sur le site de Madinin’art : « “Romyo et Julie” : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais », publié le 15 avril 2016, signé Roland Sabra et « Roméo et Julie : du théâtre populaire », publié le 17 avril 2016, signé Selim Lander. Le duo que constituent nos deux auteurs, qui sont les seuls à écrire régulièrement sur le théâtre en Martinique, fonctionne le plus souvent comme un drôle de jeu d’équilibre et d’équilibristes, frisant parfois une certaine perversion : l’un à charge, l’autre au bémol.

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Slam et beatbox au Cap Excellence Théâtre.

Guadeloupe Cap Excellence Théâtre 2016

refugies_poetiques— Par Roland Sabra —

Pour beaucoup c’était une découverte. Une belle découverte. Ils sont deux sur scène. D’emblée ce qui s’affirme, ce qui s’impose c’est une voix. Forte, puissante et claire dans son phrasé. Ensuite c’est la source de cette voix. Un petit bout d’être, peau claire légèrement basanée, cheveux serrés entre foulard et bandana, jean’s qui tombe sur des running shoes, t-shirt recouvert d’un gilet sans manche, le tout dans des tons sombres. Délicieusement androgyne, le personnage « slam » entouré d’une baraque sans ambiguïté aucune qui l’accompagne comme beatbox. Corneil, il s’appelle. Très vite la question du genre s’envole. On ne retient que la voix et les poèmes urbains, la beauté des images, les raccourcis saisissants, les envolées électriques, les jeux sur la langue, la rage de vivre, l’appel à la naissance d’un autre monde dans l’entre deux des rimes lancés au public comme une offrande. Un image s’impose : celle d’une mère en héritage de voix et gabarit : Piaf ! La gouaille est la même, le format est le même, la puissance de la voix est la même.

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L’homme est-il transformable ?

— Par Michel Pennetier —
transhumanismeVoilà qu’au milieu des nouvelles d’attentats, d’épouvantables odyssées de migrants du Moyen-Orient vers l’Europe, de révélations sur de massifs transferts d’argent vers le paradis fiscal qu’est Panama par les riches et puissants de ce monde pour éviter de payer les impôts dans leur pays où sévit le chômage, souvent la misère, voilà donc qu’on nous annonce la transformation de l’homme par la conjonction de techniques biologiques, informatiques, nanotechnologiques. Est-ce une bonne nouvelle ?
Les idéologues du « transhumanisme » nous le promettent. Les laboratoires de ces différentes technologies y travaillent, des sommes considérables sont investies, notamment par Google. On sait que le progrès scientifique est exponentiel, chaque découverte, chaque nouvelle technologie en multiplie d’autres et donc accélère le mouvement innovateur. Il est donc fort probable que nous verrons cette transformation ou « amélioration » de l’homme dans les proches décennies de ce siècle.
Entre les technologies « réparatrices » et celles qui se proposent d’améliorer l’homme, la frontière n’est pas étanche. Adjoindre sur un corps handicapé un membre artificiel qui réagit aux impulsions du cerveau, rendre la vue à un aveugle en fixant dans l’œil un système électronique qui transmet au cerveau les images de la même façon qu’un œil naturel, personne, je crois, ne se plaindra de ces avancées technologiques.

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François Piquet : possibles réparations

— Par Scarlett JESUS —

La pratique d’un artiste est forcément ancrée sur le lieu dans lequel il vit et travaille. François Piquet a fait sienne la culture de la Guadeloupe dont il nourrit ses œuvres, creusant, au fil des ans, une approche dont témoignent les titres de séries, telles que  « Les Archipels du moi » ou encore « Jean de souche ». Une immersion au sein de laquelle il conserve une posture originale, à la fois distancée et critique par rapport à l’illustration convenue de revendications identitaires.

Ainsi les œuvres de François Piquet que nous avons eu l’occasion de pouvoir admirer, s’interrogent et nous interrogent sur les mentalités de ses concitoyens pour en pointer -avec compassion- les blessures, tout autant qu’il en expose -avec humour- les contradictions et les failles. S’il s’engage, loin de tout dogmatisme sectaire, dans la défense de causes communes, il pense que l’art doit permettre de surmonter les drames du passé en laissant entrevoir les contours d’une utopie qu’il veut croire possible.

Dans « les Archipels du moi », en 2012, François Piquet soumettait au questionnement le processus de créolisation qui structure les mentalités fragmentées du Guadeloupéen, comme celles de tout Caribéen.

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Eperdument

A Madiana

 Par Guy Gabriel —eperdument.jpg

Eperdument film français de Pierre Godeau ; drame avec Adèle Exarchopoulos, Guillaume Gallienne, Stéphanie Cléau, Marie Rivière…

Anna Amari est incarcérée à la Santé dans l’attente de son procès, pour des faits commis alors qu’elle était mineure.

Jean Firmino, le directeur de la prison ne tarde pas à être troublé par le comportement d’Anna et un rapport complexe s’établit entre eux.
Lorsqu’elle demande à le rencontrer, elle ne se doute pas qu’elle va tomber amoureuse de lui ; Jean, de plus en plus troublé va tout faire pour être plus près d’elle et les choses ne vont pas tarder à tourner à une histoire d’amour impossible, impensable !

Impensable ? Pas vraiment, car Eperdument tente de nous montrer les difficultés d’une vie affective en prison, alors que les femmes qui y sont ne demandent qu’à exister, à être belles, ce qui donne quelques séquences délirantes et savoureuses, où elles se maquillent, dansent, papotent, comme pour se donner, justement l’impression d’exister, d’exprimer leur besoin de féminité.

Pierre Godeau revisite, en quelque sorte l’histoire de Roméo et Juliette, décrivant une histoire d’amour impossible, sorte de tragédie grecque ; la référence à Phèdre n’est donc pas un hasard.

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« Un jour avec, un jour sans », un film de Hong Sang-soo

V.O. Madiana Vendredi 22 avril & Mercredi 27 avril 2016 19h 30

un_jour_avec_&_sansSYNOPSIS

Ham Cheon-soo, réalisateur de films indépendants, doit présenter ses oeuvres dans la ville de Suwon. Mais il arrive un jour trop tôt. Après avoir discuté avec une étudiante, il décide de profiter de son temps libre pour visiter un temple de la ville. Là, il rencontre Yoon Hee-jeong, une artiste peintre. Après avoir discuté dans un café, ils se retrouvent chez la jeune femme, qui propose au cinéaste de peindre une toile devant lui. Cheon-soo, sensible à cette démarche, lui explique ce qu’il aime dans son style et comment il perçoit sa personnalité. Un peu plus tard, dans la soirée, les deux boivent du soju dans un bar…

Hong Sang-soo
Un jour avec, un jour sans
Comédie dramatique réalisé en 2015 par Hong Sang-soo
Avec Jeong Jae-yeong , Kim Min-hee , Yoon Yeo-jeong.

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Césaire en Haïti. Retour sur un séjour (mai-décembre 1944)

Mardi 26 avril à 18h45 à la BU du campus de Schoelcher

cesaire_haitiDe mai à décembre 1944, Aimé et Suzanne Césaire ont été les hôtes de la première république noire indépendante, à la demande du président d’Haïti, afin de participer aux travaux du Congrès international de philosophie et de connaissances.

Chercheur en anthropologie au CRPLC-CNRS, spécialisé dans la question de la migration haïtienne dans les Antilles, Dimitri Béchacq consacrera son intervention à cette rencontre entre Haïti et les Césaire, épisode peu ou mal connu de leur parcours d’engagement.

La rencontre à laquelle la BU vous convie, ce mardi 26 avril à 18h45, doit beaucoup à la sérendipité, cette variante scientifique du hasard qui fait qu’ à la suite d’un concours de circonstances fortuit et dans le cadre d’une recherche concernant son centre d’intérêt principal, un chercheur est entraîné sur un nouveau champ d’investigation.

C’est ainsi qu’au détour de recherches croisant l’histoire de l’ethnologie en Haïti et la migration haïtienne dans les Antilles, Dimitri Béchacq, chercheur en anthropologie au CRPLC-CNRS, a décidé de s’attarder sur un épisode peu ou mal connu du parcours engagé d’Aimé Césaire.

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« Fatima » César 2016 du meilleur film

V.O. Madiana le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

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« 2028 L’affaire Jean-Mohamed Galmot », un roman d’André Paradis

paradis_2028_affaire_galmotQui est ce Jean-Mohamed Galmot qui débarque en Guyane quelques jours avant le centième anniversaire des événements de 1928 ? Serait-il la réincarnation de Jean Galmot ? Étrange, oui, vraiment, ce qui arrive à Jean-Mohamed en cette année terrible de 2028 où il devra tout simplement sauver le monde… Mais est-ce encore possible ? Et d’ailleurs, de quel monde s’agit-il ?
André Paradis a écrit ici le roman que personne n’attendait.
Une nouvelle vérité (et définitive !) sur l’Eldorado ?

MOTS DE LECTEUR :

« Si l’on ne se trouve pas proprement dans un roman de science-fiction à la Aldous Huxley ni semi-prophétique à la George Orwell, l’on est quand même plongé dans une intrigue à la fois étonnante et inquiétante d’une Guyane et plus largement de l’Amazonie et du monde de 2028, dévorés par la société dite de consommation et les organisations mafieuses. Une façon pour l’auteur de proposer ‘‘un monde possible’’ si les bons choix ne sont pas faits par la population guyanaise et les représentants qui, ici, ne sont qu’illusion de pouvoir. Non sans un humour rafraîchissant et une ironie piquante, l’auteur nous livre dans ce roman les charmes d’une nature et la beauté d’un environnement confrontés à la course au profit néfaste des êtres humains… »

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Extraits croustillants (la larme à l’oeil ou l’eau à la bouche, au choix)

Quand même, il me fallut pas mal de temps pour oser l’ouvrir, ce livre.

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Rosalie Blum

—- Par Guy Gabriel —

rosa_blum.jpgA Madiana. Rosalie BLUM : film français de Julien Rappeneau Avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone,

Genre Comédie ;film français ; 1h35

Vincent Machot mène une vie sans histoire, presque tristounette ;en effet,il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents… Il croise par hasard Rosalie Blum épicière de son état, une femme mystérieuse et solitaire, qu’il est convaincu d’avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l’espoir d’en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer…

     Julien Rappeneau nous propose une drôle d’histoire de filatures, sous forme de comédie gigogne pleine de surprises ; on découvre le personnage de Vincent Machot (Kyan Khojandi) dont la vie se partage, entre le salon de coiffure familial qu’il a repris et une mère tyrannique et acariâtre qui le harcèle (Anémone) Il se met à suivre cette femme énigmatique sans bien savoir pourquoi mais se prend très vite au jeu.

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La révolution Dada a 100 ans et toutes ses dents

— Par Jean-Jacques Régibier —

C’est en février 1916, en violente réaction contre les horreurs de la guerre, que surgit dans un cabaret de Zurich le mouvement Dada. Internationaliste dès son origine – des dizaines d’artistes du monde entier y participeront – le dadaïsme s’affiche d’emblée comme une contestation radicale de toute la culture dominante jugée complice du massacre, mais aussi de tout l’ordre social qui l’a rendu possible. Il inspirera de nombreux courants artistiques du XXème siècle, comme le surréalisme et le Pop Art. Toute l’année, la ville de Zurich fête la révolution Dada.

Faut-il n’y voir qu’une coïncidence ? C’est dans la même rue malfamée du vieux Zurich que des artistes exilés fondèrent le mouvement Dada, à quelques mètres seulement de l’appartement où avait trouvé refuge, au même moment, un autre exilé qui allait lui aussi devenir célèbre, Lénine. Un des fondateurs de Dada, Marcel Jacno, se souvient même l’avoir vu dans le cabaret improvisé qui servira de base au groupe : « Dans la fumée épaisse, au milieu du bruit des déclamations ou d’une chanson populaire, il y eut des apparitions soudaines comme celle de l’impressionnante figure mongole de Lénine, encadré d’un groupe.

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Quand les Rolling Stones ne pensaient pas venir à Cuba

— Par Guille Vilar —

rolling_stones_logoBien sûr que tout genre a une matrice, il a une source d’où coule l’ambiance sonore d’un univers musical qui continue son évolution. Par conséquent, on ne peut pas parler du rock britannique et des Rolling Stones si nous ne parlons pas avant du rock and roll né aux États-Unis.

Depuis l’époque lointaine où proliféraient les plantations de coton étasuniennes soutenues par le travail des esclaves noirs en même temps que l’arrivée des colons européens, les conditions préalables sont nées pour que chaque groupe social ajoute les condiments pertinents à sa propre structure culturelle sans prendre en compte qu’un jour ils seront fusionnés dans un courant musical qui transformera, dans l’avenir, la jeunesse de la nation étasunienne.

Les appelées « chansons de travail » ont résultées emblématique pour atteindre cette évolution. Elles étaient interprétées par les esclaves noirs lors de récolte du coton ou dans les chorales de gospel dans les églises pour les Noirs. De nombreuses figures telles que Sonny Boy Williamson, Clarence Gatemouth Brown et l’appelé Père du Blues W.C. Handy, proviennent de cette culture opprimée qui, depuis la musique, défend son droit à une vie pleine comme citoyens libres.

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Salon du livre de Paris 2016: les rendez-vous à ne pas manquer

livre_paris-2016Philippe Claudel, Éric Emmanuel Schmitt, Emmanuel Carrère, Carole Martinez, Alain Mabanckou seront présents au Salon du livre et interviendront au cours de débats. Sélection.

Le Salon du Livre a lieu Porte de Versailles, cette année du 17 au 20 mars 2016. Quatre journées riches de rencontres et d’événements. Au programme : 1200 éditeurs présents, 4700 séances de dédicace, 50 pays représentés, près de 200 000 visiteurs attendus.

PROGRAMME 2016

– Pour sa 36ème édition, le Salon change de nom et devient « Livre Paris », avec une formule rénovée.

– L’année 2016 verra le retour d’une nocturne au salon. Jeudi 17 mars, les portes de livre paris resteront ouvertes jusqu’à 22h. Chacune des scènes du salon offrira ainsi une programmation des plus festives et surprenantes.
Thème 2016 : « Résistance(s) ». De la littérature aux sciences en passant par la bande dessinée, le livre jeunesse ou la cuisine, 20 rendez-vous interrogeront les multiples visages de l’acte de résister.
– 30 auteurs sud-coréens seront les invités d’honneur de Livre Paris 2016, le Salon du livre de Paris, dont la dessinatrice Suzy Lee et les écrivains Kim Young-ha et Hwang Sok-yong.

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Femmes en écriture, femmes en scène, mais femmes engagées !

— par Janine Bailly—

IMG_9317Ce mardi 8 mars 2016, jour dédié aux Femmes, c’est dans la Salle du Conseil que Didier Laguerre, maire de Fort-de-France nous recevait, femmes et hommes au coude à coude, pour une soirée littéraire inédite. Quel plus beau lieu aurait-il pu nous ouvrir, autre que cette salle toute chargée de symboles et riche d’un supplément d’âme ? Sous quelle égide tutélaire autre que celle d’Aimé Césaire aurait-il pu placer cette rencontre originale et chaleureuse ? En prélude à la soirée, il trouva les mots justes, rappelant que ce jour n’était pas un jour de fête mais bien un point de départ, point de convergence des combats passés et des combats à venir pour la conquête des droits des Femmes. La ville de Fort-de-France ne sera d’ailleurs pas en reste, qui a signé le matin même la Charte Européenne des Droits des Femmes, s’inscrivant ainsi dans une dynamique qui vise à l’égalité entre tous. Le plan par lequel la ville s’engage, pour la période 2016/2020, ne porte-t-il pas le joli titre créole de Fanm Kon Nonm, Tout Moun sé Moun ?

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La soprano a vingt ans et du talent…

 — Par Gérald Rossi —

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Avec « A contre-voix » Elisabeth Bouchaud fait se rencontrer sur la scène de la Reine Blanche deux femmes de conviction et de passion dans l’entre deux guerres.

Un piano noir, un vaste miroir au cadre doré, un divan rouge… Ce pourrait être l’ordinaire d’un cabinet de musique. Ou plutôt l’alcôve d’une petite école de chant, quelque part dans la province française, entre les deux guerres mondiales. Une époque dans laquelle les hommes doutaient de leur avenir, et les femmes de leur devenir. Leurs droits encore à conquérir. Sur le chemin d’une égalité, aujourd’hui loin d’être parfaite, on le sait.

Là, dans le petit salon, avec une mise en scène intelligente de Nathalie Martinez, qui en 2006 a créé avec Nicolas Herviais ce petit théâtre de la Reine Blanche, niché dans le nord de la capitale, se croisent Marguerite de Vence et Rose Berg. La première n’a que vingt ans, et une belle voix de soprano. La seconde avec quinze années de plus a déjà choisi de ne pas donner à la musique plus de place que sa vie ne peut en contenir.

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Le serpent et la hache, chronique d’ETA avant l’adieu aux armes

file_ramuntxoENTRE LES LIGNES – Ils sont flics, avocats, journalistes, bandits, magistrats… Acteurs ou observateurs de l’actualité judiciaire, ils ont pris la plume. Stéphane Joahny, reporter au service société du JDD, leur donne la parole. Ce mois-ci : File, Ramuntxo, de Pierre Lodi, aux éditions Gatuzain.

« Nous luttons pour la liberté de ce pays et nous ne cesserons jamais de le faire… » Arnaldo Otegi, 57 ans, était attendu en héros ce samedi 5 mars dans un stade vélodrome de San Sébastian trop petit pour les 10 à 20.000 personnes venues lui rendre hommage. Après six ans et demi passés en détention et auréolé d’une image de pacificateur pour avoir été l’un des premiers à souhaiter l’arrêt de la violence, l’ancien dirigeant de Batasuna incarne plus que jamais le renouveau politique indépendantiste basque.

Condamné en 2003 à vingt ans de réclusion pour son appartenance à ETA, Lorentxa Guimon, 46 ans, originaire d’Anglet, vient elle aussi de recouvrer la liberté. Elle la doit à la mobilisation militante qui accompagne tout prisonnier basque détenu aussi bien en France qu’en Espagne – plusieurs centaines de personnes avaient fait le déplacement jusqu’à Rennes fin février pour appuyer sa demande de remise en liberté – mais surtout à son état de mauvaise santé (elle est atteint de la maladie de Crohn) jugée incompatible avec la détention…

Qui sont-ils ces Basques aux passeports espagnols ou français qui, de sept provinces accrochées de part et d’autre des Pyrénées, rêvent de construire un pays malgré le prix à payer : plus de 800 morts d’un côté, des années de prison par centaines de l’autre?

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FATIMA : César du meilleur film 2016

 V.O. Madiana Le Mardi 19 et le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

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La Danse du diable

— Par Selim Lander —

caubere - la danse du diableQui ne connaît Philippe Caubère, cet acteur qui tourne avec ses seuls en scène – et cette Danse du diable, en particulier – depuis maintenant 35 ans ? Au fil de ces pérégrinations, le voici pour deux soirées en Martinique, quelques décennies après s’y être produit dans 1789, un spectacle du Théâtre du Soleil dirigé par Ariane Mnouchkine. La Danse du diable fut le premier épisode d’une geste de onze spectacles, d’une durée de trois heures chacun, qui racontait son enfance marseillaise et sa carrière théâtrale. Remanié, il s’inscrit désormais dans une nouvelle geste de huit spectacles, L’homme qui danse. Si cette pièce est donc bien rodée, ce grand comédien – qui fut un Molière inoubliable dans la pièce et le film éponymes – ne donne pas l’impression de répéter un texte appris par cœur. Il avoue d’ailleurs laisser toujours une certaine place à l’improvisation. La Danse du diable n’en est pas moins savamment construite ; on se plaît à retrouver au moment le plus inattendu une notation posée plus tôt. En trois heures de temps, Caubère fait défiler une galerie de personnages, plus ou moins réussis, il faut le dire, tous inspirés de souvenirs personnels de l’acteur.

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A la galerie Tout Koulé « Louise, Jeanne, Camille et les autres »

— Par Christian Antourel  & Ysa de Saint-Auret —

femme_aux_tissusClarisse Bagoé Dubosq propose un surgissement polychrome où la ligne émerge de la couleur, déjouant ainsi le piège de l’abstraction entière, à travers une œuvre spontanée. « Mes personnages se devinent et se découvrent en fonction de l’imaginaire, ces femmes de la vie, droites et fières qui avancent sans se retourner, souvent seules, souvent secrètes, toujours dignes. Elles me plaisent et l’aime les imaginer comme cela »
C’est du fond de son petit atelier, que l’on devine douillet, que l’artiste nous raconte des histoires habitées de femmes éternelles, via le langage universel de la peinture. Peut- être faut-il rechercher dans son enfance cette propension à peindre des femmes. Issue d’un milieu familial significatif, il s’y est développé une solidarité féminine très prégnante, revue dans une vision contemporaine Au fil de notre promenade picturale émergent ses personnages énigmatiques, communément étranges dans leur diversité. Son approche de la peinture est « intimiste, sans modèle, sans dessin préalable..» et passe par « une ébauche au pinceau ou au couteau de quelques lignes de composition, silhouettes, simples formes abstraites, formes surgies… d’un prétendu hasard »Dans son travail Clarisse sait évacuer les détails d’une figuration trop marquée et œuvrer par taches de couleurs, de lumière, de formes non-rationnelles.

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Demande de déchéance de la nationalité française !

gauche_dechueObjet : Demande de déchéance de la nationalité française

À Mr le président de la république française.

Mr le Président, nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.

Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.

Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.

Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.

Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous.

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Eugénie Tell-Eboué : histoire d’une passion

—Avant-propos de Rodolphe Alexandre, Président de la Région Guyane —

tell_eboueEugénie Tell naît à Cayenne le 23 novembre 1891. Elle est la fille d’Herménégilde Tell, fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, qui a gravi tous les échelons des postes d’encadrement jusqu’à en devenir le tout puissant directeur en Guyane. Il est en outre franc-maçon, fréquente les hauts grades, et il est le vénérable de la loge La France Equinoxiale, de la Grande Loge de France à Cayenne.
Après des études secondaires au lycée de jeunes filles de Montauban, Eugénie Tell revient en Guyane, où son père lui assure un emploi d’institutrice à Saint-Laurent-du-Maroni.
Tout ainsi concourt à faire d’Eugénie une jeune fille en vue de la bonne bourgeoisie créole guyanaise, fréquentant les associations de bon goûts, les thés dansants et les bals de la loge, et pouvant espérer un mariage « aisé » avec un notable local, bien à l’écart de la misère du petit peuple de la colonie.
Les hasards de la vie vont lui faire rencontrer, de passage en Guyane, un jeune administrateur colonial en congé de son poste africain : Félix Eboué.

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La Trilogie Camille Claudel, Thérèse d’Avila, Sarah Kane

 

— Par Michèle Bigot —

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Après avoir présenté séparémént trois soirs de suite les trois volets de la trilogie, Charles Gonzalès en a donné l’intégralité le 18/12, au Théâtre des Halles à Avignon.

Dans son texte intitulé Vers un théâtre d’ambre, Charles Gonzalès fait le récit de cette trilogie, de sa genèse et de l’aventure humaine et théâtrale que sa création et son interprétation ont constituée. La genèse en est elle-même une véritable Odyssée, recoupant et traversant les tragédies du siècle passé et du siècle présent. Placée sous le signe de l’asile d’aliénés de Montdevergues, pendant les trente ans passés dans cet enfer où le mistral réveille les cauchemars des pensionnaires, cette tragédie dont l’idée a germé par hasard le soir même du 11 septembre 2001, à la faveur de la lecture d’une lettre écrite par Camille Claudel à l’atelier théâtre de la rue du Plateau, nous est revenue en décembre en Avignon, dans un theâtre où rôdent encore les âmes de Camille, de Thérèse et de Sarah, parce qu’il tient de la chapelle envahie de mistral, de la cloture du cloître et tout ensemble d’un sanctuaire de théâtre.

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« Monsieur le président, graciez Jacqueline Sauvage ! »

jacqueline_sauvageUne pétition demandant la grâce de cette femme condamnée à la prison pour avoir tué son mari violent a dépassé les 210 000 signatures. Parole 
à l’une de ses instigatrices, une militante féministe qui appelle à une grande mobilisation populaire contre les violences faites aux femmes.

Elles sont quatre : Lamia, Véronique, Carole et Karine. Quatre citoyennes choquées, comme tant d’autres, par le verdict prononcé au nom du peuple français par la cour d’assise du Loir-et-Cher, le 3 décembre dernier, à l’encontre de Jacqueline Sauvage. Cette femme de soixante-huit ans a été condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, après quarante-sept ans de coups et d’abus sexuels sur elle et ses enfants. Choquées, les quatre femmes décident de façon totalement spontanée, et en dehors de tout cadre collectif, de lancer une pétition sur Internet et les réseaux sociaux pour demander à François Hollande qu’il accorde sa grâce à cette femme qui a connu toute sa vie l’enfer. Elles fusionnent donc leur texte, qui a recueilli 218 707 signatures en moins de quatre semaines. Avant les vœux présidentiels, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, Karine Plassard, adhérente d’Osez le féminisme !.

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Alain Mabanckou, de Porc-Épic à Petit Piment

– Par Janine Bailly –

alain-mabanckouAlain Mabanckou a annoncé fin novembre sa nomination au Collège de France, à la chaire annuelle de Création artistique. Il sera le premier écrivain à occuper ce poste. Le 17 mars prochain, il donnera sa leçon inaugurale, suivie une semaine plus tard de cours et séminaires ouverts à tous. Écrivain-enseignant franco-congolais né à Pointe-Noire, Alain Mabanckou a remporté en 2006 le prix Renaudot pour Mémoires de Porc-Épic, qui l’a fait connaître du grand public. En août 2015 est paru au Seuil son dernier roman, Petit Piment. 

Petit Piment, c’est au Congo l’histoire d’un enfant qui apprend à grandir, apprentissage conté de l’orphelinat où il fut abandonné jusqu’à l’hospice où se finiront ses jours… la boucle se refermant sur cette parenthèse enchantée/désenchantée qu’est toute vie, puisqu’aussi bien l’asile final est venu remplacer l’ancien orphelinat en ce même lieu détruit !

Et c’est bien de destruction qu’il s’agit, destruction d’un pays voué aux luttes entre ethnies comme aux aléas de la politique — défilent alors sous les yeux de Petit Piment tous les régimes possibles —, destruction des lieux autant que des êtres.

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Oranger le monde!

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes le 25 novembre 2015

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Pourquoi cette Journée?
Parce que :

La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.
La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/sida et la paix et la sécurité.
La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle.
La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie
La campagne du Secrétaire général « Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » a proclamé tous les 25 du mois une « Journée orange », nous invitant tous à porter du orange pour appeler à l’élimination sans réserve, hésitation ni délai de la violence contre les femmes⋅

En Martinique

– 25 Novembre – 12h – 18h : animation de sensibilisation au centre commercial Océanis (Robert)
A la rencontre de la population : tenue de stand – distribution de documents – échanges – lecture de textes …

25 Novembre – 17h : Opération « 1000 Paniers pour l’espoir »
Partenariat avec le club Intrépide Basket Club au Terrain de basket-ball Dillon Rocade à Fort de France.

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