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« Les Bonnes » de Jandira Bauer : une créatrice marginale et provocatrice, profondément humaine.

« Les bonnes » création à Fort-de-france : homosexualité, religions, candomblé et luttes des classes

Elle arrive à l’heure au rendez-vous, qu’elle a demandé plusieurs fois de déplacer, parée des couleurs du diable : noire et rouge. Martinico-brésilienne, elle a gardé cet accent lent et chanté de son pays natal. La langue a du mal a maîtriser le bouillonnement de l’esprit. Venue parler de sa dernière création «  Les Bonnes » présentée pour la première fois à Fort-de-France, jeudi 10 avril avant Le Festival d’Avignon cet été, elle profite d’une incise sur Jean-Luc Lagarce pour décortiquer, pendant deux bonnes heures, la façon dont il faut lire « Juste avant la fin du monde » qu’elle travaille en ce moment avec des élèves comédiens. Genet, Lagarce, des auteurs à ne pas mettre en toutes les mains et dont Jandira de Jésus Bauer fait son quotidien. Un quotidien qui n’a rien de monotone, son rapport aux textes est charnel, il est fait de sexe, de transgressions, de tendresse, de mise en danger, de passions, et les mots sont à l’avenant, directs, sans fioritures, les formules assassines et drôlement imagées de tournures lusophones, en un mot, un discours d’humanité.

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« Les enfants de la mer » de José Exélis : boat people à la dérive

 — Par Roland Sabra —

 

Adaptation et mise en scène de José Exélis d’une nouvelle d’Edwidge Danticat

Chorégraphie Suzy Manyri

Distribution : Keziah Apuzen, Yna Boulangé, Catherine Césaire, Amel Aïdoudi, Suzy Manyri, Françoise Prospa, Suzy Singa Création lumière : Dominique Guesdon, Valéry Pétris

Scénographie : Dominique Guesdon

Costumes : Alice Jasmin

Production : Compagnie les enfants de la mer Création 2003, avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Martinique – Ministère de la Culture et de la Communication, du Conseil Régional de la Martinique, de l’Office de la culture du Lamentin.

Exélis et Guesdon ? Ces deux là font la paire pour « les enfants de la mer »! Ils nous emmènent aux limites du théâtre dans un univers de fragmentations, d’éclats de verre, de rires et de larmes multicolores, de condensés de vies broyées mais toujours prêtes à rejaillir, protéiformes, multiples et indomptables. Boat-people à la dérive vers Miami Elles sont sept sur scène, sur un bateau sur un radeau, sept comme les jours de la création, les portes de Thèbes, les plaies d’Egypte, les branches du chandelier, les péchés capitaux ou les merveilles du monde.

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« Substance de vie » de la Cie Tête Grainée

— Par Roland Sabra —


José Chalons

 

Chorégraphie et auteur du projet : José Chalons. Interprètes: Yna Boulangé et José Chalons. Création musicale : Maurice Bouchard et Alfred Fantone. Collaboration artistique, son- lumière : Dominique Guesdon et Valéry Petris.

1959 au Japon, un jeune garçon, seul sur scène, danse ( Bu) frappant des pieds(Tô) sans musique, couvert de craie, mime un rapport sexuel avec un poulet suivi de l’étranglement du volatile entre ses cuisses, puis se laisse approcher, dans l’ombre, par un homme plus âgé… Le scandale immense, préside à la naissance du Butô. Tatsumi Hijikata, avec son spectacle « Hijinsky » (« couleur interdite ») vient de poser un acte.

En moins d’un siècle depuis l’avènement de l’ère Meiji, le Japon féodal a fait alliance de la façon la plus totale, totalitaire même, avec la modernité la plus extrême dont la dernière ponctuation porte les noms douloureux d’Hiroshima, Nagasaki. Le Butô est est un non qui fait nom. Non à cette alliance barbare au nom d’une autre alliance critique, d’une part celle de l’ « Ausdrucktanz »,celle des « maudits » tels Sade, Lautréamont, Artaud, Bataille, Genet et d’autre part celle de la lenteur, du minimalisme, de l’ésotérisme de la tradition Nô et d’anciens rites shintô.

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« Phèdre » de Philippe Adrien : un metteur en scène mercenaire, un spectacle bon pour les antillais, pas pour les parisiens.

— Par Roland Sabra —

dalmat_phedreLe ciel est vide et les dieux sont morts de n’avoir jamais existé ou de s’être mêles d’un peu trop près à la vie des hommes. L’existence des hommes, ces êtres pour la mort, en est irrémédiablement perdue. Descendantes des dieux les lignées sont maudites. C’est sans doute là le ressort du tragique dans la Phèdre de Racine. Les personnages sont traversés par la démesure, la fatalité et la culpabilité dans une construction racinienne méthodique.

La démesure en fait les sujets d’un ordre qui les dépasse. Phèdre aime, malgré elle, d’un amour incestueux Hippolyte ce beau fils (!) de Thèsée son époux. L’absence du Père, voire sa mort annoncée, provoque l’aveu de cet amour au beau-fils épouvanté par la nudité violente de ce désir féminin. Mais le Père mort bouge encore. Il revient. Il revient pour juger, pour condamner l’inceste, anéantir le fils. Phèdre est fille de Pasiphaé dont les amoures monstrueuses avec un taureau donnèrent naissance au Minotaure. Thésée, élevé par sa mère et son grand-père dans l’ignorance de sa filiation paternelle, massacre ses cousins, débarrasse Athènes du Minotaure et se fait reconnaître par ses mérites, fils d’Egée.

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Konprann sa leksikografi kreyòl la ye, kote l sòti, kote l prale, ki misyon li dwe akonpli

— Par Robert Berrouët-Oriol, lengwis-tèminològ —

Onè respè pou Pradel Pompilus,

pyonye leksikografi kreyòl ann Ayiti,

otè premye « Lexique créole-français » (Université de Paris, 1958).

Onè respè pou Pierre Vernet,

fondatè Fakilte Lengwistik Aplike nan Inivèsite Leta d Ayiti,

premye lengwis ki plede pou kreyòl ak fransè mache ansanm

Onè respè pou André Vilaire Chery,

otè « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »

(tòm 1 ak tòm 2, Edisyon Édutex, 2000 ak 2002).

Atik sila a, « Konprann sa leksikografi kreyòl la ye, kote l sòti, kote l prale, ki misyon li dwe akonpli », pral rive jwenn divès kalte kreyolofòn ann Ayiti osnon nan lòt peyi. Mwen ekri li pou m bay bon jan esplikasyon sou sa syans lang, kidonk lengwistik, rele « leksikografi », espesyalman « leksikografi kreyòl ». Pi fò moun k ap sèvi ak yon diksyonè osnon yon leksik pa konnen kouman leksikograf ki se espesyalis nan domèn leksikografi ekri yo, ki pwotokòl syantifik yo sètoblije swiv pou fè liv sa yo. Ann Ayiti, pi fò pwofesè lekòl osnon pwofesè kreyòl pa menm konnen gen yon aktivite syantifik ki koumanse lan peyi a depi lane 1950 yo lè Pradel Pompilus pibliye « Lexique créole-français » li a (Université de Paris, 1958).

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La lexicographie créole en Haïti : pour mieux comprendre le rôle central de la méthodologie dans l’élaboration du dictionnaire créole

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la suite de la publication le 11 décembre 2023 de notre article « La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains », un enseignant du Cap-Haïtien nous a demandé par courriel d’éclairer plus amplement le rôle central de la méthodologie d’élaboration des dictionnaires créoles. Plus largement, cet enseignant à l’instar de plusieurs de ses collègues désire être mieux renseigné sur notre constant plaidoyer ciblant la nécessité d’exfiltrer le créole de l’univers carcéral de « l’idéologie linguistique haïtienne » afin que toute approche du créole, l’une des deux langues de notre patrimoine linguistique historique, se fasse rigoureusement et de manière soutenue sur la base des sciences du langage.

Pour mettre en perspective la pertinence de la requête que nous a adressée cet enseignant, il est utile de rappeler que –à contre-courant des dérives idéologiques des Ayatollahs du créole qui font l’impasse sur la didactique du créole et sur la didactisation du créole–, nous avons consacré à la lexicographie créole, ces trois dernières années, un total de 28 articles de vulgarisation incluant notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » paru en Haïti dans le journal Le National du 21 juillet 2021.

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L’Akademi kreyòl ayisyen et la persistance du culte de la « pensée lamayòt » conjointe à la « pensée gadget »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Depuis quelques années, le mois d’octobre est consacré à la célébration de la langue et des cultures créoles dans toutes les aires géographiques regroupant des locuteurs créolophones. Des instances gouvernementales, des associations culturelles et des individus interviennent sur des sujets en lien avec le créole, son histoire, son enseignement et ses défis. Ainsi, à Montréal, le KEPKAA (Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabetisasyon) a organisé différentes activités ciblées, notamment sa deuxième Foire du livre Québec-Caraïbes-Océan Indien qui a eu lieu le 22 octobre 2023 dans le magnifique édifice du Conseil des arts de Montréal. Aux États-Unis, au Center for Latin American & Caribbean Studies de Duke University, la célébration s’est déroulée le 27 octobre 2023 sur le thème « Our language, Our voice » / « Lang nou, vwa nou ». Le linguiste haïtien Jacques Pierre, cheville ouvrière de cette activité, a eu l’excellente idée d’inviter le romancier et lexicographe martiniquais Raphaël Confiant à titre de conférencier de l’événement. Rattaché à la structure de recherche « Haiti Lab » de Duke University, Jacques Pierre est l’auteur de la traduction créole de la Déclaration d’indépendance d’Haïti parue dans la revue Journal of Haitian Studies (vol.

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À propos d’un naufrage de la lexicographie créole…

Le naufrage de la lexicographie créole au « New Jersey Judiciary Glossary of Legal (and Related) Terms – English/Haitian Creole »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le vocabulaire créole du Droit et de l’administration de la justice, depuis la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution haïtienne de 1987, n’a toujours pas fait l’objet de chantiers lexicographiques élaborés au creux d’une mise en commun des compétences des juristes, des lexicographes, des traducteurs et des linguistes. Une recherche documentaire multifacette n’a pas permis de retracer des lexiques ou des dictionnaires juridiques bilingues français-créoles, ou encore des glossaires créoles élaborés en Haïti et regroupant la terminologie du Droit. Le très rachitique site Internet de la plus ancienne institution d’enseignement supérieur du pays créée en 1859 –la Faculté de Droit et des sciences économiques de l’Université d’État d’Haïti–, ne fournit aucune information pertinente ni sur le contenu des programmes d’enseignement, ni sur les ouvrages de référence utilisés dans l’apprentissage des spécialisations juridiques (droit de la famille, droit du travail, etc.), ni sur les instruments didactiques et/ou lexicographiques éventuellement usités (par exemple le « Dictionnaire des expressions juridiques » de Henri Roland, Éditions Lexis Nexis, 5ème édition, 2020).

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Harcèlement moral et soufrance au travail : la preuve par Pizza+

— Le n° 305 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

L’article du précédent RS sur le sujet, a semble-t-il suscité quelques réactions. Pawol-la ki té long!

L’éclatement en fin de semaine de la mobilisation dans la pizzeria de « Ma ville à moi » vient illustrer notre propos. Le tract du syndicat CDMT que nous reproduisons cidessous, donne les éléments principaux.

Le harcèlement ici, tire son origine d’un événement lamentable mais prend corps dans la légèreté, l’indifférence, l’incompétence de la hiérarchie dans le traitement du problème. Comme dans la grande majorité des cas, la victime est enbas et les responsables enhaut : un supérieur hiérarchique, une directrice, une patronne.
Pour corser l’affaire, un haut responsable du centre qui aurait dû mettre son autorité du côté de l’évidente solution, joue la posture d’une frauduleuse neutralité au service de « enhaut ».

Ajoutons que le « cadre ? » agresseur est un homme jeune, et la victime une femme plus âgée.

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La lexicographie créole à l’épreuve des égarements systémiques et de l’amateurisme d’une « lexicographie borlette »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« La borlette aurait débuté dans les années 1950 dans le sud du pays, dans les régions des Cayes, via les émigrés haïtiens travaillant à Cuba – au départ, elle se serait appelée la « Loteria Cubana » puis « Bolita » qui signifie « petite boule » en espagnol et, dans les années 1960, elle est devenue la borlette (…) Quant à la borlette, sa pratique relève en fait de toute une géomancie qui accompagne l’interprétation des rêves et révèle une certaine technicité du jeu : il faut en « bien » rêver, bien interpréter son rêve pour arriver au bon boul. L’analyse permet ici de revenir sur l’affirmation selon laquelle, dans les jeux de hasard, « non seulement on ne cherche pas à éliminer l’injustice du hasard, mais c’est l’arbitraire même de celui-ci qui constitue le ressort unique du jeu » (Marie Redon, Université Paris 13-Nord : « Gaguère (combat de coqs) et borlette (loterie) / Quels enseignements sur Haïti ? », Géopolitique des jeux d’argent, Cahiers d’Outre-Mer, LXXII, 2020).

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L’éphéméride du 23 septembre

Naissance à Limoges de la C.G.T. le 13 septembre 1895

La Confédération générale du travail, abrégé en CGT, est un syndicat français de salariés créé le 23 septembre 1895 à Limoges. Elle faisait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés français considérées, par présomption irréfragable, comme représentatives par l’État avant la réforme de 2008.

La CGT a obtenu 1 570 500 suffrages (34 %) aux élections prud’homales de décembre 2008 (lors de ces élections un salarié sur quatre, soit 25 % du collège employés, a voté). Elle figure comme l’une des principales organisations syndicales de salariés dans les élections aux comités d’entreprise comme parmi les délégués du personnel. En 2017, 653 222 salariés sont syndiqués à la CGT, ce qui en fait la première confédération syndicale française en nombre d’adhérents1.

L’actuel secrétaire général de la confédération est Philippe Martinez.

La CGT est affiliée à la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Confédération syndicale internationale (CSI). Elle a longtemps été un élément moteur de la Fédération syndicale mondiale (FSM) de laquelle elle s’est désaffiliée en 1995. Lors de son 52e congrès à Dijon, les délégués votent un amendement actant à nouveau la recherche de l’unité avec les syndicats membres de la CSI, la CES mais aussi la FSM.

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Le naufrage de la lexicographie créole au MIT Haiti Initiative

À la mémoire de Pradel Pompilus, pionnier émérite de la lexicographie haïtienne.

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

FRAUDE, subst. fém. − Action de tromper, d’abuser autrui

en contrevenant aux règlements, d’employer la ruse pour le mystifier. 

/ Synonymes : tromperie, escroquerie, truquage, tripotage, falsification, maquignognnage, artifice. (Dictionnaire vivant de la langue française, n.d.)

« (…) il n’est pas de production de connaissance robuste et fiable hors du collectif de scientifiques qui s’intéressent aux mêmes objets, faits et questions. La connaissance scientifique doit être mise à l’épreuve et vérifiée par des collègues ou pairs compétents, à savoir ceux qui sont préoccupés par les mêmes questions ou sont pour le moins familiers de la démarche scientifique concernant la matière spécifique (…). » (« Les sciences et leurs problèmes : la fraude scientifique, un moyen de diversion ? », par Serge Gutwirth et Jenneke Christiaens, Revue interdisciplinaire d’études juridiques 2015/1 (Volume 74).

Le sens et la pertinence des termes « fraude » et « frauder » sont apparus au périmètre de ma « mémoire sémantique » (Balota et Coan 2008 ; Laisney, Eustache et Desgranges 2009) lorsque j’ai lu attentivement l’article du linguiste Michel Degraff publié en Haïti dans Le National du 10 février 2022, « Verite se tankou lwil nan dlo ».

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« Pour promouvoir une lexicographie créole de haute qualité scientifique »

Lettre ouverte au MIT Department of linguitics 

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Chers collègues,

La présente lettre ouverte, adressée(*) en anglais et en français au Département de linguistique de l’une des plus prestigieuses institutions scientifiques américaines, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), a pour but d’interpeller cette institution au vu et au su de tous, au grand jour, tout en soumettant au débat public une réflexion citoyenne sur le rôle de cette université dans la production/diffusion, à travers le système éducatif haïtien, d’un lexique anglais-créole pré-scientifique et pré-lexicographique de 848 équivalents « créoles » fantaisistes, erratiques et non conformes au système de la langue créole. Intitulé « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative », ce lexique a été manifestement conçu par des anglophones peu familiers de la langue créole et de la culture haïtienne, dépourvus de compétence avérée en lexicographie professionnelle et il constitue l’unique outil lexicographique utilisé par le MIT – Haiti Initiative Project à l’école Matènwa (Île de La Gonâve). Il est également en usage dans des séminaires de formation d’enseignants en dehors de toute évaluation scientifique connue du ministère de l’Éducation d’Haïti.

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« Cercle égal demi Cercle au Carré », de la Cie Difé Kako

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?

Théâtre Jacques Carat à Cachan (94) Jeudi 8 juillet 2021 à 19h
Durée spectacle : 1h
Durée du bal : 40 min.
Tout public
Tarifs : Spectacle et bal gratuits uniquement sur réservation

Lire sur Madinin’Art : Difé Kako : danse traditionnelle, danse actuelle

Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.

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Sciences sociales : nouveautés du 13 décembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Dictionnaires et lexiques créoles : faut-il les élaborer de manière dilettante ou selon des critères scientifiques ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Dans une rigoureuse étude publiée en 2005 par la Revue française de linguistique appliquée (volume X / 1), « Vers la standardisation du créole haïtien », le linguiste créoliste Albert Valdman, au chapitre « Vers l’élaboration d’un dictionnaire unilingue pour le CH » [créole haïtien], nous enseigne que « La clé de voûte de la standardisation d’une langue est certainement l’élaboration de dictionnaires de référence unilingues. Le niveau avancé de la standardisation du CH est reflété par une quinzaine de dictionnaires (…). Mais ce sont pour la plupart des dictionnaires bilingues destinés à des alloglottes majoritairement américains ou des membres de la deuxième génération de la diaspora, et qui ne visent que secondairement les besoins lexicographiques de la population haïtienne. D’ailleurs, eu égard à la forte proportion d’illettrés en Haïti, l’on doit se demander s’il existe une réelle demande pour un dictionnaire unilingue. Par ailleurs, l’histoire de la lexicographie nous enseigne que, dans le rapport de colinguisme qui existe entre le français et le CH, l’élaboration de dictionnaires bilingues où la langue référentielle (le français dans le cas d’Haïti) constitue la métalangue, forme une étape préparatoire obligée dans l’élaboration d’un dictionnaire unilingue pour la langue vernaculaire. »

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Le traitement lexicographique du créole dans le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haïti Initiative »

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La parution en Haïti, dans Le National du 22 juin 2020, de notre article « Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen », nous a valu un certain nombre de commentaires et de questions pertinentes de lecteurs vivant en Haïti et en outre-mer. Pour mémoire, il faut rappeler que notre évaluation de ce dictionnaire a été effectuée selon trois critères analytiques : (1) le projet/programme éditorial de ce dictionnaire ; (2) le choix et la représentativité de la nomenclature ; et (3) la conformité méthodologique et le contenu des rubriques lexicographiques. Au terme de notre évaluation nous avons conclu que l’examen du « Diksyonè kreyòl Vilsen », à partir de ces critères, démontre qu’en aucun cas cet ouvrage ne peut être recommandé par les linguistes au titre d’une référence dictionnairique car il n’est pas conforme aux exigences de la lexicographie professionnelle. Ses lourdes lacunes conceptuelles, méthodologiques et lexicologiques, l’inadéquation, l’approximation ou la fausseté de nombreuses définitions ainsi que l’absence d’un métalangage adéquat en font un ouvrage très peu fiable, qui se consulte difficilement et qui ne peut servir de référence crédible aux usagers, en particulier aux élèves, aux enseignants et plus largement aux langagiers.

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« Cercle égal demi Cercle au Carré », une création de Chantal Loïal

28 septembre 2019 20h00 à l’Opéra de Limoges ( Francophonies)

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?

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Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.

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Parutions en Sciences Sociales : nouveautés du 8 septembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Publications littéraires : nouveautés du 08 septembre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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L’ Action cœur des villes : une fausse bonne idée ?

— Par Claude Gelbras —
Votée en octobre 2018, mise en œuvre par le ministère de la Cohésion et des Relations avec les collectivités des territoires pour faciliter la revitalisation des centres-villes, la loi crée un nouveau contrat intégrateur unique, l’opération de revitalisation de territoire (ORT). Portée par la commune centre, l’intercommunalité dont elle est membre et éventuellement d’autres communes de l’EPCI, l’ORT repose sur un projet global, qui permet d’intervenir de manière concertée et transversale sur l’habitat, l’urbanisme, le commerce, l’économie, les politiques sociales, etc. L’ORT s’accompagne de mesures favorisant la rénovation de l’habitat, l’instauration d’un droit de préemption urbain renforcé, ainsi que des dispositions favorisant l’implantation de grandes surfaces commerciales en centre-ville et la suspension des autorisations d’implantation en périphérie.
Il faut se rendre à l’évidence, le volontarisme est nécessaire, mais ne suffira pas : on voit même, en cette période délicate, des appels à l’État de la part d’élus à la recherche de budgets bien sûr, mais également d’arbitrages locaux. Jean-Pierre Maurice
Habitat, commerce, création d’emplois, transports et mobilité, offre éducative, culturelle et sportive, gestion du patrimoine, développement des outils numériques… : le plan Action coeur de ville vise à redonner de l’attractivité et du dynamisme aux centres des villes moyennes.

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Cercle égal demi Cercle au Carré

20 et 21 février :Tropiques Atrium – Fort-de-France

Représentation scolaire le 21 février à 9h30
Représentation tout public le 21 février à 20h
Conférence dansée le 20 février à 19h à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles
Invités : Sections Haute Taille et bèlè de Tanbou Bo Kannal, groupe Haute Taille du François Perriolat, David Kathile, Association Entre Nou – Fabienne Marajo

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?
Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement.

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Parutions : nouveautés du 30 mai 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

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Haïti-en-Québec

— Notes pour une histoire par Lyonel Icart —

Ce texte a fait l’objet d’une première publication dans la revue Ethnologies volume 28, Numéro 1, 2006, Québec

Haïti est éminemment présente au Québec. Non seulement à cause de la forte communauté haïtienne qui s’y trouve, mais aussi à cause de l’intérêt jamais démenti du Canada pour cette île au cours des siècles. On s’accorde généralement pour faire remonter la présence d’une communauté haïtienne au Canada au milieu des années 1960 (Dejean 1978 ; Pégram 2005). Cette communauté s’est naturellement intégrée à la société québécoise francophone parce qu’elle avait, avec celle-ci, la langue en partage. Cependant, les relations entre le Québec et Haïti remontent à la période coloniale, quand le Canada et Haïti étaient des possessions françaises ou britanniques (Mathieu 1981 ; Havard et Vidal 2003). Il y a aussi l’oubli des relations, diplomatiques d’abord, et intellectuelles ensuite, riches et fructueuses, qui avaient débuté entre les deux guerres et qui s’étaient poursuivies jusqu’à la fin des années 1950, avant la première vague d’immigration au milieu des années 1960 (Morisset 2004). Attester d’une récente présence haïtienne au Canada, c’est considérer celle nombreuse, certes, mais non celle qui fonde la mémoire et que l’on porte dans l’imaginaire.

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Parutions: nouveautés du 16 au 20 janvier 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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