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« Accattone », un film de Pier Paolo Pasolini

Par Pier Paolo Pasolini, Sergio Citti
Avec Franco Citti, Silvana Corsini, Franca Pasut
Date de reprise 6 juillet 2022

Synopsis :

Privé de Maddalena, en prison par sa faute, Accattone, petit proxénète lâche et sans scrupule, doit trouver un moyen de gagner sa vie. Il tente de retourner chez la mère de son fils, mais celle-ci le met dehors. Puis il rencontre Stella, une jeune fille pure et naïve, dont il tombe amoureux..

La presse en parle :
Télérama par Jacques Morice
Pureté et souillure, sacré et profane : on est bien chez Pasolini, qui filme les traîne-misère comme des personnages de drame antique. En panoramique se succèdent des visages, marqués, racés, tout un défilé de trognes empreint d’homo-érotisme. Et puis il y a la langue vivante, le dialecte romain, le théâtre de rue, les bravades, les défis, les ­empoignades, l’obsession de la nourriture — ce grand moment où la bande affamée ­délire dans un coin de cuisine autour de spaghettis en train de cuire. C’est trivial, ­brutal — la violence faite aux femmes n’est pas éludée. Mais Pasolini dépasse le néoréalisme par le biais du mythe.

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Séminaire Manuscrits francophones : Littératures du Sud – Le processus de fabrication / 2023

« Les passeurs des littératures africaines suivi de « Angles morts et fantômes », le 18/01/23 à l’IMEC

Introduction : Albert Dichy, directeur littéraire de l’IMEC
Conférence : Jean-Pierre Orban
Discutante : Maëline Le Lay

Accès zoom possible : écrire à claire.riffard(a)cnrs.fr

“Dans ce projet paradoxal entre tous, il s’agi(t) (…) d’une entreprise tout à fait inédite de mise en conformité finale du chercheur avec sa conception de la vérité scientifique (…) en un retour sur soi très contrôlé (« je mets au service du plus subjectif l’analyse la plus objective »).
Préface de l’éditeur à Esquisse pour une auto-analyse, P. Bourdieu, 2004.

Partant d’un exposé présenté lors du lancement de la chaire des littératures et arts africains (Académie royale du Maroc) à Rabat, sur les rives de l’océan Atlantique et non loin de celles de la Méditerranée, m’appuyant sur les significations et fonctions du « passeur », je tenterai d’abord de dessiner un panorama lacunaire, impressionniste de ce qu’ont pu être les passeurs européens (mais aussi africains) des littératures africaines, surtout subsahariennes, depuis le colon jusqu’à l’universitaire actuel dans le processus menant à l’édition et ensuite à l’adoubement par des personnalités significatives (en mettant entre parenthèses le travail de l’éditeur, considéré ici davantage comme porteur).

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« La Nuit caribéenne », d’Alfred Alexandre, m.e.s. Ewlyne Guillaume, jeu Serge Abatucci & Philippe Calodat

Jeudi 10 Novembre 2022 – 19h30 Tropiques-Atrium

Texte : Alfred Alexandre
Mise en scène : Ewlyne Guillaume
Avec : Serge Abatucci, Philippe Calodat
Crédit photo : Ronan Lietar

Création 2022
Ils sont au chômage après avoir exercé le métier de « dogues » : hommes de main d’un parti politique. Deux frères de sang, deux « frères de couleur », deux dogues, deux chiens errants, chiens parmi les chiens… Chiens sans maîtres : voilà le malheur !
Frantz, est « l’éternel serviteur ». Collé à son île, il est inscrit dans la punition, la privation. Il choisit la vie à petit prix.
Quant à Georges, tout indique sa fragilité vitale, il est incapable de s’émanciper de sa souffrance, il est « otage de sa propre douleur ».
La pièce au-delà du « drame de la jalousie fraternelle » se termine par le meurtre de Georges tué par son frère… Dans une société au bord du précipice, il ne nous resterait donc plus qu’à nous entre dévorer ? Ou bien, s’agirait-il ici, de la venue annoncée des quatre cavaliers de l’apocalypse : vecteurs de bouleversements féconds ?

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Le légendaire metteur en scène britannique Peter Brook, concepteur de « l’espace vide » au théâtre, est mort à 97 ans

Peter Brook, né le 21 mars 1925 à Chiswick à Londres, et mort le 2 juillet 2022 à Paris, est un metteur en s cène, acteur, réalisateur et écrivain britannique.
Artiste novateur dans ses interprétations des pièces du grand répertoire international, et plus particulièrement des classiques de Shakespeare, il est le théoricien de « l’espace vide ». Depuis le milieu des années 1970, sa compagnie est en résidence à Paris au Théâtre des Bouffes du Nord.

Peter Brook est le fils de deux juifs lituaniens immigrés en Angleterre. Il fait ses études à la Westminster School, la Gresham’s School et le Magdalen College où il étudie la littérature comparée. En parallèle à ses études, il écrit des scripts pour la télévision. C’est dans ce cadre qu’il réalise une adaptation cinématographique d’un roman de Laurence Sterne, A Sentimental Journey.

À l’âge de 5 ans, il met en scène en marionnettes Hamlet. Il commence sa carrière théâtrale en 1942 par une adaptation de The Tragical History of Docteur Faustus de Christopher Marlowe. Il monte à la fois des classiques (dont Shakespeare) et des pièces d’auteurs contemporains comme Jean Anouilh, Jean-Paul Sartre, Jean Genet, André Roussin et des auteurs d’avant-garde tel Peter Weiss.

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Comment expliquer le vote massif Mélenchon/le Pen aux Antilles/Guyane ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

[Ce vote] selon nous doit être analysé sous un angle inhabituel, car il tire son origine de l’ordre de l’inconscient, de l’irrationnel, du ressenti exacerbé d’une forme de souffrance sociale, et surtout de l’éclatement de l’identité ?

Depuis quelques jours, sociologues, politiciens, politologues, nationalistes, journalistes, etc… tout le monde y va de sa petite analyse à savoir, vote sanction, vote d’adhésion, vote représailles, vote Fann tchou, vote zafé tchouy, etc.

En fait, tout ce petit beau monde a tout faux, car tant aux Antilles/Guyane, qu’en France hexagonale, cette problématique du choix de vote qui nous préoccupe tant relève in fine de la puissance de l’inconscient corrélée à une certaine forme de souffrance sociale. Les mécanismes inconscients contrôlent la plupart de nos comportements, nos choix, nos émotions, nos décisions, comme le montrent de nombreuses expériences de psychologie. La conscience ne serait que la partie émergée de l’iceberg des processus cognitifs.

Et seuls, des éminents psychiatres comme Jacques Lacan et surtout le martiniquais Franz Fanon, par ailleurs fin connaisseur des tourments de l’âme antillaise, aurait eu la bonne interprétation de cette dichotomie du vote des antillo/ guyanais.

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Emmanuel Macron en route pour la quête de la diagonale du pouvoir ?

— Par Jean- Marie Nol, économiste —

Si les faits politiques et les sondages ont encore un sens, Emmanuel Macron devrait pouvoir, sauf accident malencontreux, être reconduit dimanche dans la fonction de président de la République. C’est dans cette perspective que le but ultime du dessein secret de Emmanuel Macron, et la raison d’être de sa stratégie électorale actuelle, est de déconstruire idéologiquement le paysage politique de la France. En Martinique et Guadeloupe, la situation politique est plus confuse, dans la mesure où la recomposition du paysage politique n’est pas d’actualité, mais néanmoins, il semble cependant que beaucoup de martiniquais et surtout de guadeloupéens très en colère s’apprêtent à voter Marine le Pen, par rejet de Macron, mais également par ignorance de l’idéologie intrinsèque du rassemblement national. Et pourtant Macron sera vraisemblablement réélu dimanche, car en plus de l’alignement des planètes qui lui a été jusqu’ici favorable, Emmanuel Macron est aussi incontestablement un surdoué. Doit on reprocher sa virtuosité au musicien ? Il faut cesser de dénoncer comme de l’arrogance ce qui est avant tout l’affirmation d’une grande compétence et d’un indéniable savoir faire.

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Quand le théâtre fait question

— Par Roland Sabra —

« Et Dieu ne pesait pas lourd » de Dieudonné Niangouna, jeu et m.e.s. de Frédéric Fisbach

Ce soir là sous le chapiteau de Tropiques-Atrium installé au Saint-Esprit deux pièces qui sur des registres totalement différent mettent le théâtre sur la sellette. Tout d’abord « Et Dieu ne pesait pas lourd » de l’auteur, metteur en scène et comédien congolais Dieudonné Niangouna, un monologue qu’il écrit à la demande de son ami l’acteur et metteur en scène français Frédéric Fisbach en souvenir d’une soirée bien arrosée au cours de laquelle la colère et la rage les emportent et les confortent dans leur détestation mutuelle d’un monde qui va droit dans le mur. « Mets tout ça noir sur blanc » lui dit-il. Niangouna ne dit rien. Il n’a jamais écrit pour un blanc. Huit mois plus tard Fisbach reçoit en offrande un cadeau somptueux, un texte flamboyant, volcanique, épique, baroque, échevelé, vertigineux, insolent à la structure gigogne, tendue entre récit tragique de Phèdre et fantaisies délirantes d’un comédien de stand-up. C’est l’histoire d’Anton, acteur dit-il, né à Grigny dans les années 60, qui raconte ou invente sa vie rocambolesque mais qui avant tout cherche à sauver sa peau face à des geôliers, flics-espions des services secrets ou djihadistes réels ou fantasmés peu importe.

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Le cinéma anticolonial de Sarah Maldoror

— Par Dominique Daeschler —

Bel hommage à cette pionnière du cinéma consacré en majeure partie à l’Afrique , conjuguant Marie Galante et le Gers dans sa filiation.

L’interrogation, la révolte, le regard sur d’autres cultures et modes de vie est au cœur de l’œuvre de Sarah Maldoror. Avec son pseudonyme évoquant le personnage tourmenté de Lautréamont, cette dernière entre de plein fouet dans l’esthétique surréaliste. A la Sorbonne c’est la rencontre avec Toto Bissainthe et Bassori qui sera à l’origine de la fondation de la compagnie des Griots où elle montera Les Nègres de Jean Genet dans la mise en scène de Roger Blin ( voir l’interview faite par Marguerite Duras). Toute son œuvre photographique s’attache à valoriser une identité noire en s’opposant au racisme, à la colonisation , à l’assimilation. Le quotidien des gens et particulièrement ls parcours de femmes sont ses sujets favoris.

Formée à l’école cinématographique de Moscou ( technique de l’œil ciné), elle produit Monazam beé (Algérie 69) puis Sambizanga( Congo 72). Ecorchée vive, méticuleuse au franc parler qui lui ferme des portes, elle est l’auteur de portraits de belles personnalités d’Outremer : Léon Gontran Damas, son ami Aimé Césaire (cinq films de 1997 à 2008) sans oublier Edouard Glissant qui apparaît dans Devoirs de mémoire .Elle

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Non au « suicide collectif »

Appel solennel des membres de la société civile Pour un rassemblement pacifique ce samedi 8 janvier 2022 à 10h, sur l’Esplanade sur Mémorial ACTe (le port du masque est obligatoire)

Depuis plusieurs semaines, les personnels soignants et administratifs du CHU de Guadeloupe, sont victimes de violences graves et répétées : entraves à la libre circulation, menaces de mort, insultes, dégradations de véhicules des personnels soignants, saccage de bureaux et de matériel. Mais ce mardi 4 janvier 2022, un cap supplémentaire dans l’intolérable a été franchi : le directeur du CHU, Monsieur Gérard COTELLON, ainsi que le directeur adjoint, Monsieur Cédric ZOLEZZI, ont subi de graves agressions physiques, au moment où des membres de la police nationale tentaient de les exfiltrer de leurs bureaux, assiégés par des membres des organisations syndicales opposées à l’obligation vaccinale des professionnels de santé. A ce stade, il est à craindre qu’en l’absence des forces de l’ordre, ces deux fonctionnaires auraient pu être lynchés. Nous sommes profondément attachés au droit de grève garanti par la Constitution, ainsi qu’aux libertés publiques et individuelles.

Mais la liberté va toujours de pair avec la responsabilité.

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Danse par temps de Pandémie

Deux soirées danse comme pour augurer que la pandémie sera bientôt derrière nous et que la saison culturelle pourra reprendre normalement. Puisse le proche avenir le confirmer.

— Par Selim Lander —

Obsoletum de et avec Joss et Resist

Deux danseurs sur le plateau. Joss (Jean-Michel Garraud) accroupi pendant que Resist (Yves Milôme) joue avec une chaise en clamant un texte dont il est l’auteur. Après ce début qui paraît un peu laborieux, tout change lorsque Joss se réveille et se met à danser, bientôt suivi par son compagnon, en alternance conformément aux règles de la breakdance où chacun présente tour à tour son numéro. Avec les passages obligés comme lorsque Joss se met à tournoyer sur la tête. Les meilleurs moments, cependant, sont ceux où les deux se mettent à danser/jouer ensemble. Il se noue alors entre eux une réelle complicité lorsqu’ils se reconnaissent, se saluent. La chaise, quand elle est partagée, prend alors tout son sens. Si l’un apparaît plus fringant que l’autre et capable de figures plus compliquées, cela ne nuit pas à la qualité de cette pièce qui est justement destinée à montrer l’effet du passage des années sur le corps et la technique des danseurs.

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« L’ombre d’un doute » / « Répercussions »

Double spectacle de danse vendredi 19 novembre 2021 à 19h — Tropiques-Atrium

Création 2021

Dans le cadre du projet Dansez-Croisez, Tropiques Atrium Scène nationale de Martinique et le CCNT ont souhaité se rassembler autour d’un projet de création pour deux danseurs martiniquais.

L’ombre d’un doute est un duo qui se joue des chemins artistiques, des questionnements identitaires, des racines et de « l’ancré en soi » de chacun des interprètes.

C’est aussi une pièce qui joue tout court, de par ses contrepoints et ses mises en évidence, qui bousculent le rythme linéaire et répétitif d’une mise en abîme sereine…
Les deux interprètes, d’une générosité sans faille, pourraient vous faire douter de tout, sauf de l’importance de ce qu’ils font, et de ce qu’ils transmettent.

Chorégraphie : Thomas Lebrun
Assistante : Anne-Emmanuelle Deroo
Danseurs : Jean-Hugues Miredin, Laurent Troudart
Création lumière : Jean-Philippe Filleul
Création costumes : Kite Vollard
Crédit photo : Thomas Lebrun

Coproduction : Centre chorégraphique national de Tours et Tropiques Atrium Scène nationale

Dansez-Croisez est un partenariat mis en œuvre depuis 2018 par le CCN de Tours, Touka Danse – CDCN de Guyane et la DGCA, valorisant et motivant les croisements artistiques entre les territoires ultramarins de la Guyane et des Caraïbes et l’hexagone, afin de renforcer la formation et visibilité des artistes.

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« Les restes suprêmes » de Dorcy Rugamba

Le 11 Novembre 2021 à 19h / Tropiques- Atrium

Écriture et Mise en scène : Dorcy Rugamba
Avec Nathalie Vairac et Dorcy Rugamba
Scénographie : Nathalie Vairac

En plein débat sur la restitution du patrimoine africain, à l’heure où la France s’apprête à restituer quelques œuvres aux États africains, un homme s’introduit dans un musée européen pour s’adresser aux visiteurs et aux masques funéraires exposés dans une allée.

S’ils prenaient la parole, que nous diraient les masques africains exposés dans les Musées « ethnographiques » européens ? Dans les années 50, dans le film « Les statues meurent aussi » Chris Marker et Alain Renais posaient cette question qui résonne encore aujourd’hui « Pourquoi l’Art Nègre se trouve-t-il au Musée de l’Homme alors que « l’Art Grec » et Égyptien se trouvent au Louvre ? »

Ce projet a pour but de questionner le rôle que joue l’art africain dans la construction d’une vision euro-centrée du monde. Nous voulons interroger la nécessité de ces masques dans les différents rituels et mises en scène auxquels ils sont et ont été associés au cours du temps.

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Clara Dupont-Monod remporte le Prix Femina 2021

La romancière a été consacrée pour S’adapter, une belle déclaration d’amour à la famille moderne. Le Femina étranger est attribué au Turc Ahmet Altan pour Madame Hayat et le Femina Essais à Annie Cohen-Solal pour Un Étranger nommé Picasso.

Clara Dupont-Monod a remporté le prix Femina pour son beau roman, S’adapter, l’histoire d’une fratrie confrontée au handicap, dans les beaux paysages des Cévennes.

Le Femina étranger est attribué au Turc Ahmet Altan pour Madame Hayat traduit par Julien Lapeyre de Cabanes chez Actes Sud. Madame Hayat, son troisième traduit en France après Comme une blessure de sabre (2000) et L’Amour au temps des révoltes (2008), met en scène Fazil, étudiant en lettres installé dans une pension d’Istanbul depuis la mort de son père.

Le Femina essais est attribué à Annie Cohen-Solal pour Un Étranger nommé Picasso (Fayard). Elle ne figurait pas dans la sélection.

Les trois prix ont été décernés lundi, au musée Carnavalet à Paris. Les cinq finalistes du Femina (romans français) étaient Clara Dupont-Monod, Jean-Baptiste Del Amo, Thomas B. Reverdy, Nina Bouraoui et Mohamed Mbougar Sarr.

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Ni Assimilation , ni Créolisation. Pour le Marronnage

— Ali Babar Kenjah —

Le récent débat pugilistique qui a médiatiquement opposé Jean-Luc Mélenchon à Eric Zemmour, a confronté les tenants de deux visions de la relation de la France à son ancien empire colonial, et aux migrations des indigènes qui en découle. Nostalgique de l’Empire,Eric Zemmour, reste fermement attaché aux vertus du « Nos ancêtres les Gaulois » et défend l’Assimilation comme principe d’intégration des étrangers dans la République.L’Esprit critique des Lumières, incarné par un Jean-Luc Mélenchon paradoxalement inspiré par Édouard Glissant, lui répond qu’en matière de société multiculturelle, l’expérience historique place les sociétés antillaises au premier rang d’un idéal souhaitable pour promouvoir le « vivre ensemble » (sic)… Du point de vue pugilistique, je prononce un match nul. Vraiment nul. Du point de vue intérieur de la colonie Martinique, je récuse ici tout éloge de l’Assimilation ou de la Créolisation comme proposant des modèles culturels souhaitables quant à leurs bénéfices humains, ou en terme de « paix sociale ».

Nous Antillais, sommes les meilleurs spécialistes de l’Assimilation à la française. Au même titre que près de cinq millions de citoyens de la République issus des derniers confettis de l’Empire.

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« Guadeloupéens, Guyanais, Martiniquais, Réunionnais, il devient urgent de vous faire vacciner »

« Nous, scientifiques, médecins originaires de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de La Réunion et/ou investis dans ces territoires, appelons les Guadeloupéens, les Guyanais, les Martiniquais et les Réunionnais et tous ceux qui y vivent, à se faire vacciner au plus vite contre la Covid compte tenu de la catastrophe sanitaire dans laquelle nous sommes.
Nous souhaitons que cet appel permette aux nôtres de vaincre leurs peurs, la désinformation, les fake news, et les contre-vérités scientifiques abondamment répandues.

En effet,
le nombre de patients infectés dans nos territoires connaît une progression très inquiétante dans le sillage de la Martinique, où le taux d’incidence de l’infection dépassait fin juillet la barre de 1 cas pour 100 habitants, soit 5 fois plus que la moyenne nationale ;
nos populations ont un risque majeur de développer des formes sévères de COVID-19 en raison des prévalences élevées de surpoids/obésité, diabète, hypertension artérielle, et aussi de l’existence d’une proportion importante de personnes âgées de plus de 60 ans ;
les services de réanimation sont déjà saturés : des transferts sanitaires aériens vers Paris de patients COVID-19 médicalisés et sous ventilation artificielle, ont débuté dès le samedi 31 juillet afin de soulager le service de réanimation de la Martinique.

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« J’ai pour moi la beauté et la vertu, qui n’ont jamais été noires » : l’argument esthétique dans le racisme coloriste

— Par Jean-Luc Bonniol, anthropologue —

Article paru initialement dans The Conversation

Dans son Histoire générale des Antilles habitées par les François (1667-1671), le Révérend Père Jean‑Baptiste Du Tertre, missionnaire dominicain et botaniste affecté aux Antilles, écrivait ces lignes :

« On ne saurait mieux vérifier le proverbe qui dit que l’amour est aveugle que dans la passion déréglée de quelques-uns de nos Français qui se portent à aimer leurs Négresses malgré la noirceur de leurs visages, qui les rend hideuses, et l’odeur insupportable qu’elles exhalent, qui devrait à mon avis éteindre l’ardeur de leur feu criminel. »

Le 8 février 2021, le Rapport sur la diversité à l’Opéra National de Paris, signé Pap Ndiaye et Constance Rivière, a été rendu public. Il y est question du corps de ballet de l’institution ; ses auteurs prônent plus de diversité dans le recrutement et l’aménagement de certaines traditions esthétiques valorisant la blancheur.

Plus de trois siècles séparent ces deux fragments d’histoire, qui illustrent la pérennité d’une représentation valorisée de la couleur blanche de l’épiderme partagée par l’ensemble des nations occidentales, et d’une dépréciation de la couleur noire.

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Crise : La Guadeloupe sur une ligne de crête !

— Jean-Marie Nol, économiste —

Voilà que depuis mars 2020 , le choc du coronavirus paralyse brutalement le monde entier. Voilà un an que le coronavirus perturbe notre quotidien. Sa présence secoue le système hospitalier, grippe l’activité économique et sature le débat public.
Aujourd’hui, on se désole partout à travers le monde, de ce que l’économie soit une des principales victimes collatérales de la pandémie actuelle.

De fait, rien n’est plus vrai pour la France : La chute spectaculaire de la consommation et de l’investissement sur tous les continents met en effet toutes les économies sous pression.
Et celle-ci risque de durer : les enquêtes d’opinion, en Europe comme en France , confirment semaine après semaine la dégradation du moral des ménages et des entreprises et leurs faibles intentions de consommation ou d’investissement. Rien d’étonnant vu la prévision d’une très forte montée du chômage de masse . La pandémie de COVID-19 a provoqué la récession la plus grave jamais observée depuis près d’un siècle et fait des ravages en termes de santé, d’emploi et de bien-être des citoyens, selon la dernière édition des Perspectives économiques de L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
Ainsi , la voie de la reprise économique apparaît très incertaine, et vulnérable à une troisième vague de l’épidémie.

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Pourquoi faut-il se faire vacciner contre la Covid-19 ?

Des médecins, des scientifiques, des professionnels de la santé des Antilles et de la Guyane lancent un appel à la vaccination

Nous, médecins, scientifiques, professionnels de la santé, nous appelons nos populations à nous protéger collectivement contre la Covid-19 en se faisant vacciner dès lors que les différents vaccins autorisés par l’Agence européenne du médicament (EMA) sont proposés et disponibles sur nos territoires.

Les derniers sondages réalisés suggèrent que seulement 56% des Français sont prêts à se faire vacciner. Cette défiance élevée est aussi retrouvée dans les populations de Guadeloupe, Martinique ou Guyane. Les raisons principalement avancées sont le doute concernant l’efficacité d’un vaccin pour lequel nous n’aurions pas suffisamment de recul (63%) et la crainte d’effets indésirables de la vaccination (46%). Si le questionnement de nos concitoyens est légitime, leurs doutes sont amplifiés de manière démesurée par un foisonnement de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux.

Nous considérons que les bénéfices de la vaccination doivent être mesurés à l’aune des risques que fait peser la Covid-19 sur nos populations vieillissantes (25% de plus de 60 ans) et touchées par des taux de comorbidités beaucoup plus élevés que la moyenne nationale (diabète, hypertension artérielle, insuffisance rénale, drépanocytose, surpoids et obésité).

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Sciences sociales : parutions du mois d’août 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Sciences sociales : nouveautés du 26 juillet 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Clameurs » : l’oratorio du mathématicien trompettiste

Également professeur de littérature, l’Antillais Jacques Coursil [avait] enregistré « Clameurs ».

—Par Francis Marmande Publié le 04 mai 2007 —

Belle gueule, rire sonore, 69 ans, lunettes à la Linné et dreadlocks enneigées, Jacques Coursil publie un oratorio. Professeur de littérature à Cornell (Etats-Unis), docteur en mathématique, il l’intitule Clameurs. Composée en 2006, c’est une oeuvre de pure jeunesse. Coursil est antillais, né à Paris en 1938, fidèle aux convictions de son père : la poésie, les luttes..

Clameurs n’a rien à voir avec les clichés antillais. Clameurs ne relève pas du jazz, mais ne peut jaillir que de purs musiciens de jazz. Clameurs n’est pas « world ». C’est une oeuvre de jeunesse, un souffle, une idée : « Tu vois, on a beaucoup moins vieilli que les jeunes ne sont jeunes. »

T-shirt noir sous veste noire, binocles de grand lecteur, Coursil remonte le temps. En novembre 1968, il fait la couverture du numéro 2 d‘Actuel. Aucune nostalgie : la passion pure de la littérature, de la musique, de la poésie, de la linguistique, de la mathématique formelle, de l’informatique.

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Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen »

— Par Robert Berrouët-Oriol Linguiste-terinologue —

Depuis la publication des deux premières études à caractère scientifique publiées sur le créole haïtien (Suzanne Comhaire-Sylvain : « Le créole haïtien, morphologie et syntaxe » (1936) et Jules Faine : « Philologie créole » (1937), la créolistique a connu d’importants développements et des publications diverses (livres et articles scientifiques) font désormais partie du corpus de référence sur cette langue. Parmi ces publications figurent des dictionnaires et des lexiques rédigés par des amateurs éclairés, par des spécialistes de domaines apparentés ou par des linguistes, entre autres « L’inventaire des ressources lexicales en créole haïtien : présentation d’extraits du lexique de la maternité et de l’accouchement » de Suzanne Allman paru en 1984 dans la revue Conjonction no 161-162. Le matériau de base de cette publication provient de la thèse de doctorat en ethnolinguistique de Suzanne Allman soutenue à l’Université de Provence en 1983, « Étude ethnolinguistique du lexique de la fécondité et de la maternité en créole haïtien ». Le corpus dictionnairique sur le créole haïtien comprend plusieurs titres, rédigés en créole ou en édition bilingue ou portant sur la terminologie d’un domaine spécifique. En voici quelques exemples : « Dictionnaire français-créole » de Jules Faine (Éditions Leméac, 1974) ; « Diksyonnè kréyòl-franse » de Lodewijik Peleman, Éditions Bon nouvèl, 1976 ; « Éléments de lexicographie bilingue : lexique créole-français » de Ernst Mirville (Biltin Institi lingistik apliké, Pòtoprins, no 11 : 198-273, 1979) ; « Leksik elektwomekanik kreyòl, franse, angle, espayòl » de Pierre Vernet et H.

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Propositions pour un retour sur Terre

— Par Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton —

Penser écologiquement et socialement le monde de demain, celui de l’après Covid-19, préoccupe et nourrit de nombreuses réflexions. Afin de nourrir le débat, nous republions ici en intégralité les Propositions pour un retour sur Terre proposées par Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton et mises en ligne d’abord sur le site La Pensée Écologique.

La pandémie du Covid-19, et plus précisément la façon dont un grand nombre de pays tentent d’y répondre, peuvent nous permettre d’analyser la donne plus générale qui nous échoit. L’enjeu est une véritable bascule de civilisation avec un socle commun, consensuel, à partir duquel l’adversité démocratique – le jeu majorité et opposition – peut à nouveau se déployer et s’exprimer. Quel est ce socle commun ? De quelle bascule s’agit-il ?

La pandémie : une conséquence de notre rapport au vivant

Ce que tout le monde pensait impossible, un arrêt partiel des économies, s’est imposé à la quasi-totalité des nations sur Terre.

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Antenor #1

Revue éphémère d’analyses décoloniales / avril 2020

— Par Ali Babar Kenjah —

Vrai nom

Je nommerai désert ce château que tu fus, Nuit cette voix, absence ton visage,

Et quand tu tomberas dans la terre stérile Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté. Mourir est un pays que tu aimais. Je viens

Mais éternellement par tes sombres chemins. Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire, Je suis ton ennemi qui n’aura de pitié. Je te nommerai guerre et je prendrai Sur toi les libertés de la guerre et j’aurai Dans mes mains ton visage obscur et traversé, Dans mon cœur ce pays qu’illumine l’orage.

Yves Bonnefoy

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Mort de la cinéaste panafricaniste Sarah Maldoror du Covid-19

Sarah Maldoror s’est éteinte lundi 13 avril 2020 à Paris, des suites du coronavirus, à l’âge de 90 ans. Cinéaste, elle a réalisé de nombreux films sur l’histoire de l’Afrique et elle a participé aux luttes des indépendances sur le continent africain, notamment en Algérie, en Guinée et Guinée-Bissau.

Sarah Maldoror naît en 1929 dans le Gers (sud-ouest de la France), d’un père guadeloupéen et d’une mère métropolitaine. La jeune Sarah Ducados, comme indique son nom de baptême, grandit à Toulouse. Très tôt, elle se passionne pour le théâtre. Installée à Paris, elle intègre une École de théâtre et après avoir lu Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont, elle adopte le nom de « Maldoror », en hommage à l’écrivain.

Une femme de théâtre

Sarah Maldoror est souvent engagée pour interpréter de petits rôles et prend conscience des difficultés que rencontrent les comédiens noirs dans le milieu. En 1956, avec trois de ses amis – la chanteuse haïtienne Toto Bissainthe, l’Ivoirien Timité Bassori et le Sénégalais Ababacar Samb -, elle crée la Compagnie africaine d’art dramatique Les Griots. La troupe, composée d’acteurs africains et caribéens, interprète des pièces comme La Tragédie du Roi Christophe d’Aimé Césaire, Les nègres de Jean Genet, ou encore No Exit de l’écrivain Jean-Paul Sartre.

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