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Haïti entre lueur d’espoir et ombre de la corruption : révélations sur fond de crise politique

Trois jours après sa création le le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est déjà en crise!

— Par Jean Samblé —
Depuis le tumulte qui a secoué les fondations de la politique haïtienne, une lueur d’espoir semble percer les nuages d’incertitude. Dans les coulisses du pouvoir, où les alliances se font et se défont, une possible issue à la crise qui étreint le pays émerge timidement.

La semaine dernière, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avait jeté le pays dans une confusion totale en désignant, sans consultation publique ni scrutin, le Président du groupe ainsi que le Premier ministre. Une décision qui avait provoqué un tollé parmi les membres du Conseil et la population haïtienne, laissant planer un lourd poids d’illégitimité sur les épaules du nouveau gouvernement.

Cependant, les récentes nouvelles semblent indiquer un revirement dans la tempête politique qui gronde. Les quatre membres majoritaires du CPT, à l’origine de la nomination controversée, ont accepté de faire marche arrière. Ils ont convenu de choisir le leader du gouvernement de transition parmi une liste de candidats, conformément aux accords préalablement établis le 3 avril dernier.

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Haïti : le Conseil de Transition se choisit Edgard Leblanc Fils comme Président

Après la démission du Premier ministre contesté, Haïti entre dans une nouvelle ère sous la houlette du tout nouveau Conseil de transition. Lors d’une cérémonie solennelle, retransmise en direct à la télévision haïtienne, l’annonce retentit : Edgard Leblanc Fils, figure politique respectée, est désigné pour présider cet organe crucial.

Issu du Collectif du 30-Janvier, un regroupement politique comprenant notamment le PHTK de l’ancien président assassiné Jovenel Moïse, Edgard Leblanc Fils prend la barre dans une période critique. Son rôle de coordination au sein du Conseil est essentiel alors que le pays est en proie à une violence incessante perpétrée par des gangs.

Dans un discours poignant, en créole, il exprime sa détermination à restaurer la sécurité, une condition sine qua non pour mener à bien la mission première du Conseil : organiser des élections transparentes et crédibles d’ici le 7 février 2026, date à laquelle le mandat de l’organe devra prendre fin.

Mais le Conseil ne se limite pas à la présidence. Une autre nomination importante émerge : celle de Fritz Bélizaire au poste de Premier ministre. Ancien ministre des Sports, il apporte une expertise précieuse dans ce contexte complexe.

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« Haïti brûle, cessons de regarder ailleurs. »

 Un appel du conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage en faveur du peuple haïtien.

Dans une déclaration adoptée par son conseil d’administration le 4 avril 2024, la FME appelle à la solidarité en faveur du peuple haïtien, alors que la capitale et une partie du pays sont otages des gangs criminels. Le CA de la FME demande plus particulièrement au gouvernement français :

-d’assumer son rôle de puissance membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies en travaillant à une réponse internationale rapide, à la mesure de l’ampleur de la crise ;

-d’adapter sa politique d’accueil des réfugiés haïtiens, notamment en suspendant toutes les obligations de quitter le territoire français vers Haïti, au regard de l’extrême gravité de la situation dans le pays ;

-de mobiliser davantage en faveur d’Haïti les outils qu’elle a mis en place ou auxquels elle participe, comme le programme PAUSE pour les scientifiques et les artistes en exil, ou l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit ;

-d’ouvrir la question de la réparation à l’égard du peuple haïtien, comme nous y invite un mouvement mondial dans lequel d’autres démocraties européennes se sont déjà engagées, comme l’Allemagne et les Pays-Bas ;

-d’inviter les institutions françaises dont l’histoire est indissolublement liée à l’histoire d’Haïti à s’associer elles aussi à cette démarche de reconnaissance, comme l’ont fait avant elles des institutions telles que les banques nationales d’Angleterre et des Pays-Bas.

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La dette historique d’Haïti envers la France : un fardeau financier et moral à décharger

Que la France rembourse à Haïti les milliard de dollars extorqués comme « rançon » de l’indépendance!

— Par Jean Samblé —

Depuis son émancipation en 1804, Haïti a été confrontée à un fardeau financier hérité de son passé colonial. À cette époque, le pays nouvellement indépendant a dû verser à la France une somme exorbitante de 150 millions de francs-or en échange de sa reconnaissance internationale et de la garantie de sa souveraineté. Cette somme, imposée sous la menace d’une intervention militaire française, représentait alors plus de dix fois le budget annuel de la France.

Ce paiement, exigé pour compenser la perte des propriétés et des revenus des colons français après la révolution haïtienne, a plongé Haïti dans un cycle de dette et de dépendance économique qui perdure jusqu’à nos jours. En effet, l’île a dû emprunter des fonds importants sur les marchés internationaux pour honorer cette dette, ce qui a contribué à son endettement croissant au fil des ans.

La dette contractée par Haïti envers la France était non seulement financière, mais aussi morale. Elle symbolisait les séquelles persistantes de l’esclavage et de la colonisation, et rappelait la manière dont les anciennes puissances coloniales ont exploité les richesses des colonies pour leur propre bénéfice, au détriment des populations locales.

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Haïti : meurtres en hausse de 50% au premier trimestre, selon un rapport de l’ONU

— Communiqué de presse du BINUH(*) —

Port-au-Prince, le 19 avril 2024 : Au cours du premier trimestre de l’année 2024, le BINUH a enregistré 2.505 personnes de meurtres et de blessures à la suite de violences liées aux gangs, une augmentation de plus de 53 % par rapport à la période précédente (octobre-décembre 2023), faisant des trois premiers mois de 2024 la période la plus violentedepuis au moins le début de 2022.Parallèlement, au moins 438 personnes ont été enlevées contre rançon, dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.

Le plus grand nombre de victimes de meurtres et de blessures a continué d’être documenté dans la capitaleoù, dans la continuité des violences documentées à la fin de l’’année 2023, des affrontements extrêmement violents entre gangs se sont multipliés en janvier et février, motivés principalement par l’expansion territoriale.

Cependant, à partir du 29 février, avec l’intention autoproclamée d’expulser le gouvernement en place, la plupart des gangs ont changé de tactique et coordonné des attaques d’envergure contre des institutions publiques et les infrastructures stratégiques.Plus de 4.600 détenus se sont évadés des deux principales prisons de la capitale, au moins 22 commissariats et sous-commissariats et bâtiments de police ont été saccagés ou incendiés, et 19 officiers de police ont été tués ou blessés.

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Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption

Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’article de Jean Ronald Joseph paru en Haïti dans Le Nouvelliste du 16 avril 2024, « Le Fonds national de l’éducation dénonce une « campagne de dénigrement » et annonce des recours judiciaires », a surpris et estomaqué nombre de lecteurs. Cet article, bricolé à l’aune d’une molle paresse intellectuelle et dénué de la moindre perspective analytique, offre une tribune complaisante et à sens unique à Jean Ronald Joseph, l’actuel directeur du Fonds national de l’éducation (FNÉ), sans donner en contrepartie la parole aux voix autorisées de la société civile haïtienne, notamment celles des enseignants œuvrant dans le secteur de l’éducation. Installé en décembre 2021 par le PHTK à la direction du Fonds national de l’éducationJean Ronald Joseph a inauguré le 16 avril 2024, lors d’une conférence de presse, un plaidoyer en défense de l’« intégrité » de son institution et dénoncé une « campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux » contre sa personne et des cadres » du FNÉ.

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Prolégomènes à l’élaboration de la base de données lexicographiques du créole haïtien

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« Prolégomènes » (subst. masc. plur.) « Préambule, explication préliminaire, entrée en matière ». « Ensemble des notions préliminaires nécessaires à l’étude d’une science, d’une question particulière » (ORTHOlang, Centre national de ressources textuelles et lexicales, Université de Nancy).

Les études de nature linguistique portant sur le créole haïtien remontent aux années 1930. Il est en effet attesté que les deux œuvres pionnières de la créolistique, au sens moderne du terme, ont été élaborées par la linguiste anthropologue haïtienne Suzanne Comhaire-Sylvain et par son compatriote Jules Faine. Suzanne Comhaire-Sylvain est l’auteure de « Le créole haïtien : morphologie et syntaxe (Éditions Caravelle, Port-au-Prince, 1936 ; réédité à Genève, Slatkine Reprints, 1979). La même année paraissait le livre « Philologie créole » de Jules Faine (1ère édition Imprimerie de l’État, Port-au-Prince, 1936). L’ouvrage de Jules Faine porte le sous-titre « Études historiques et étymologiques sur la langue créole d’Haïti ». Au cours des dernières décennies, la créolistique a fourni nombre d’études majeures sur la syntaxe, la phonologie et la morphologie du créole haïtien, et elle a également élaboré plusieurs études que l’on peut logiquement classer à la rubrique des outils théoriques capables d’éclairer la réflexion sur la méthodologie d’élaboration des dictionnaires et des lexiques créoles.

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Haïti. Les parties prenantes rejettent le décret portant création du Conseil présidentiel de transition

— Par Jean Samblé —

La scène politique en Haïti traverse une période tumultueuse, marquée par des tensions croissantes et des désaccords profonds autour de la formation du Conseil présidentiel de transition. Ces dissensions exacerbées reflètent un climat de méfiance et de contestation généralisée au sein de la société haïtienne, face à un processus politique jugé peu transparent et peu représentatif.

Au cœur de cette crise se trouve le décret publié par le gouvernement dans le journal officiel Le Moniteur, créant le Conseil présidentiel de transition. Ce décret a suscité une réaction immédiate et vigoureuse de la part des parties prenantes impliquées dans le processus de formation du Conseil. Ces parties, composées de neuf structures politiques et de la société civile, rejettent catégoriquement le décret en question, arguant qu’il ne reflète pas fidèlement l’accord politique initial sur lequel il était censé être basé.

Dans un communiqué conjoint daté du 13 avril 2024, ces organisations politiques et civiles ont exprimé leur profonde consternation devant les modifications substantielles apportées par le Conseil des ministres au décret initial. Ils accusent le gouvernement, dirigé par le Premier ministre empêché Ariel Henry, de déformer délibérément le projet consensuel d’un exécutif bicéphale, résultant d’un processus de négociation laborieux et patient entamé depuis le 11 mars 2024.

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Haïti: les stocks du Programme alimentaire mondial pourraient être épuisés d’ici la fin du mois

La situation en Haïti est critique (euphémisme!), avec une escalade de la violence des gangs depuis mars, mettant en péril l’aide alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM). Alors que le PAM a intensifié ses efforts pour fournir de la nourriture à plus de 500 000 personnes, ses stocks risquent d’être épuisés d’ici fin avril. La fermeture du principal port et de l’aéroport de Port-au-Prince a entravé l’acheminement de l’aide humanitaire. Le pays ne dispose que de suffisamment de nourriture pour nourrir 175 000 personnes pendant un mois, selon le PAM.

Parallèlement, d’autres organismes comme l’Organisation panaméricaine de la Santé/Organisation mondiale de la Santé (OPS/OMS) et le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP) soutiennent les hôpitaux en fournissant du matériel et des médicaments, notamment pour les services de santé maternelle. Depuis le début de la crise, l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations et leurs partenaires ont livré plus de 4,5 millions de litres d’eau potable dans 29 sites de Port-au-Prince.

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Haïti : peut-être, juste peut-être, une sortie du tunnel…

— Par Jean Samblé —

Haïti chérie, terre de défis, cherche un nouveau cap politique alors que ses rues résonnent des échos de l’instabilité et de la terreur des gangs. Dans une tentative désespérée de restaurer l’ordre, les dirigeants politiques haïtiens ont ébauché un accord pour ériger un Conseil de transition présidentiel, s’étalant sur vingt-deux mois, dans l’espoir de tracer une voie vers la stabilité et la démocratie, révèle un document consulté par l’AFP en ce morne lundi .

Composé de neuf membres, dont sept auront droit de vote et deux agiront en tant qu’observateurs, ce Conseil inclura des représentants des principaux partis politiques du pays, ainsi que des voix du secteur privé et de la société civile. Avec un mandat prenant fin le 7 février 2026, ce Conseil devra remplacer le Premier ministre contesté, Ariel Henry, qui a annoncé sa démission le 11 mars dernier.

Dans une tentative de concrétiser cet accord, les futurs membres du Conseil ont acheminé l’accord politique et le décret de sa formation à la Communauté des Caraïbes (Caricom) dimanche soir, selon un responsable politique cité par l’AFP.

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Poésie d’Haïti : Faubert Bolivar, Witensky Lauvince

— Par Michel Herland —

Mémoire des Maisons closes

Le poème est chose étrange, mon ange
Écoute, en mon cœur, il traîne les pattes et me griffe

Le Temps des Cerises a eu la bonne idée de rendre accessible au public français ce recueil (1) publié originellement en Haïti (éd. Bas de Page, 2012) qui se compose de deux ensembles, Marelle et Alphabet, écrits, nous dit l’auteur, respectivement dans la « maison close » de ses parents à Port-au-Prince et celle de son premier domicile conjugal à Kingston, suivis d’un Supplément. Né en 1979 en Haïti où il occupa un moment la fonction de directeur du Livre, Faubert Bolivar enseigne désormais la philosophie à la Martinique. Il est non seulement un poète, auteur en particulier de la prose poétique Sainte Dérivée des trottoirs (2014), mais encore un dramaturge récompensé par plusieurs prix.

Les deux premières parties sont composées de textes brefs, sans titre, on vient de lire le plus court qui se résume à deux lignes. Des poèmes qui disent souvent les affres de l’amour :

Déchire-moi
chiffonne-moi
je suis douleur

Amour et écriture se conjuguent chez le poète (Tu joues dans mes mots / et mes ombres…) bousculant, s’il le faut, la syntaxe :

je n’ai rien d’autre que l’amour
mais, la langue morte des nuits vieillissant la bouche
en quatre morceaux de murmure…

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« Haïti en transition : Lueur d’espoir dans l’épreuve »

—  Par Jean Samblé —

Dans l’effervescence de la crise politique qui secoue Haïti, émerge une lueur d’espoir à travers la formation d’un conseil de transition présidentiel. Dans les rues de Port-au-Prince, où la présence policière est devenue un réconfort fragile, les esprits se tournent vers ce nouvel organe, porteur de promesses et d’attentes.
La démission contestée d’Ariel Henry a ouvert la voie à une nouvelle ère de gouvernance, où la priorité est la restauration de l’ordre et la consolidation de l’État de droit. Réunissant neuf membres représentant diverses facettes de la société haïtienne, ce conseil se dresse comme un bastion d’espoir face à la tourmente politique et à la violence des gangs qui ont ravagé le pays.
La tâche première qui incombe à ce conseil est cruciale : choisir un nouveau Premier ministre, une figure qui incarnera l’espoir de changement et la volonté de mener Haïti vers des élections authentiquement démocratiques. Une lueur d’espoir dans la tourmente, alors que le spectre de l’instabilité politique menace de plonger le pays dans l’abîme de l’incertitude.
Mais les défis sont nombreux et les obstacles, imposants.

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« Les mots de l’information / 60 termes clés – 2023 », un remarquable outil rédactionnel à la portée de la presse en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques

de haute qualité scientifique et auteur

du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

Au cours du mois de janvier 2023, la Commission d’enrichissement de la langue française a publié « Les mots de l’information / 60 termes clés – 2023 », un livret de 33 pages dont le contenu lexicographique était déjà accessible sur le portail France Terme. En raison de ses grandes qualités lexicographiques, cette publication pourrait être mise à contribution au titre d’un efficace outil d’aide à la rédaction –en particulier sur le registre de la traduction français-créole–, parmi les journalistes haïtiens, les professionnels de diverses disciplines, les rédacteurs de manuels scolaires, les enseignants et les étudiants. « Les mots de l’information / 60 termes clés – 2023 » a été publié sous les auspices de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), l’un des opérateurs de la Francophonie scientifique et technique. La Commission d’enrichissement de la langue française mène des travaux de terminologie de concert avec d’autres instances de la Francophonie, notamment la Commission de terminologie de l’Office québécois de la langue française.

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Haïti en proie à une sitution «cataclysmique »  alerte l’ONU

— Par Jean Samblé —

Dans les profondeurs de la crise qui sévit en Haïti, chaque jour apporte son lot de tragédies, exacerbant une situation déjà désespérée. Les Nations Unies, témoins impuissants de ce désastre, sonnent une nouvelle fois l’alarme, qualifiant la situation de « cataclysmique », un terme lourd de sens, reflétant la magnitude des souffrances endurées par le peuple haïtien.

Au cœur de cette tempête de désolation se trouve un pays ravagé par les luttes intestines du pouvoir et l’emprise meurtrière des gangs. Le bilan de pertes humaines, déjà accablant, ne cesse de s’alourdir. Avec plus de 1 500 vies fauchées au cours des trois premiers mois de l’année 2024, les rues de Port-au-Prince et des autres villes haïtiennes se teintent chaque jour davantage de larmes et de sang.

Malgré les appels répétés à un embargo sur les armes, la réalité reste implacable. Les frontières poreuses du pays offrent un passage fluide aux trafiquants d’armes, alimentant ainsi le pouvoir de feu dévastateur des gangs, qui rivalise souvent, voire dépasse, celui des forces de l’ordre haïtiennes. La communauté internationale, tiraillée entre les impératifs de sécurité et les considérations diplomatiques, semble impuissante à endiguer ce fléau.

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Haïti en crise : L’appel urgent pour sauver 125 000 enfants en péril

— Par Sarha Fauré —
D’innombrables enfants sont aujourd’hui plongés dans une lutte sans merci contre une crise multidimensionnelle qui déchire les fondements d’Haïti. Dans un cri d’alarme poignant, Catherine Russell, porte-parole de l’Unicef, sonne l’urgence, alertant sur le sort de 125 000 petits, en proie à une malnutrition aiguë, au bord du gouffre de la vie et de la mort.

La situation en Haïti, déjà précaire, s’est tragiquement détériorée, avec près de la moitié de la population, soit 5 millions de personnes, plongées dans une insécurité alimentaire grave, selon les dernières données du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Parmi elles, 1,64 million sont au niveau 4 de l’échelle IPC, signifiant une urgence absolue.

Catherine Russell souligne l’ampleur des ravages causés par la violence et l’instabilité. Bien au-delà des actes de violence eux-mêmes, c’est une crise sanitaire et alimentaire sans précédent qui se dessine, menaçant de faucher les vies innocentes des enfants haïtiens. Des milliers d’entre eux se tiennent au bord du précipice, dans l’attente désespérée d’une aide vitale qui pourrait leur sauver la vie, si seulement la violence cessait et si les voies d’accès aux secours étaient rouvertes.

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Haïti au bord du gouffre!

— Par Jean Samblé —

Haïti, terre de contrastes où la beauté des paysages côtoie la violence des gangs armés, se débat dans une crise profonde, laissant ses habitants livrés à l’insécurité et à l’incertitude politique.

À Port-au-Prince, la capitale, la violence sévit à tous les niveaux de la société. Même les quartiers huppés, censés être protégés, sont désormais la proie des gangs, forçant les résidents à vivre dans la peur constante. La Banque centrale d’Haïti, une institution stratégique, a été récemment attaquée, mettant en lumière l’incapacité des autorités à garantir la sécurité des institutions essentielles.

Dans ce climat de chaos, émerge une figure controversée : Jimmy Cherizier, surnommé « Barbecue ». Ancien policier devenu chef de gang, il aspire désormais à un destin politique, surfant sur les vagues de mécontentement et d’instabilité. Malgré les efforts de la communauté internationale pour instaurer un conseil présidentiel de transition, les divisions persistent, alimentant les flammes de la contestation.

Les négociations pour former ce conseil de transition avancent, mais les défis restent colossaux. Sans président ni parlement depuis plusieurs années, le vide politique menace de plonger le pays dans un chaos encore plus profond.

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Demande de suspension des O.Q.T.F. à l’égard des migrants et migrantes d’Haïti en Martinique

— Assoka97200@laposte.net —

Ces derniers jours les organes de presse se sont fait l’écho de la situation humanitaire et politique que connait Haïti.
Il y a plus d’une semaine l’Assoka & envoyé un courrier au préfet de la Martinique, par voie électronique. A ce jour l’association n’a pas reçu de réponse à cette lettre. Aussi l’Assoka rend-t-elle cette lettre publique, espérant que par là Le Préfet soit informé de la situation que vivent les émigré.es d’origine haïtienne en attente d’une réponse à leurs demandes de régularisation.

Fort-de -France le 11 mars 2024
M. le Préfet de la Martinique
Préfecture
Rue Victor Sévère
97200 FORT-DE-FRANCE

Objet : Demande de suspension des OQTF à l’égard des migrants et migrantes d’HaIti en Martinique

Monsieur le Préfet

Une fois de plus l’Assoka, accompagnant les migrant.es  vient vous demander de surseoir aux décisions d’OQTF à l’égard des migrants et migrantes d’Haïti qui souhaitent régulariser leur situation auprès des services préfectoraux de la Martinique, qui , engorgés , ne peuvent que délivrer des récépissés à validité limités, ne peuvent que fixer des rendez-vous à échéance de plusieurs mois mettant de fait ces dernier.e.s

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Vivre et mourir pour Haïti

— Par Stéphane Martelly(*) —

« Oncle Gabriel et moi, nous ne tarderons pas à démarrer en trombe et à nous engouffrer dans les venelles du bord de mer : “Non, mille fois non, grommelle-t-il, comme un cri rentré, ce peuple mérite davantage que la pitié, l’obole ou la condescendance. Il y a d’autres horizons que celui de la dépossession des choses du monde”. […] Et moi, Narcès Morelli, j’ai vingt ans. Je vis dans un monde dément, plein de turbulences, de tapages et de bras de flammes. J’ai beau écarquiller les yeux, je ne vois pas poindre l’aube nouvelle. Mes oreilles tendues n’entendent pas les premiers accords de la fête depuis si longtemps promise. J’ai vingt ans. Comment faire pour balancer la nuit et contempler quelque part au loin, la vertigineuse blancheur du petit matin ? » – Émile Ollivier

« Que la femme soit l’adieu devenue, navrure entre les froissements de ses propres entrailles ; qu’elle ne s’attarde plus dans l’attente de l’aurore puisque l’aurore est retardée. » – Yanick Jean

Il est temps ici de prendre un moment une parole, depuis la diaspora, qui n’est certes pas à nous.

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Pour une réelle transition en Haïti

— Par Guy Taillefer —

Il aura fallu l’hyperviolence des gangs criminels pour que Washington, et à sa traîne Ottawa, se résigne enfin à lâcher le premier ministre Ariel Henry et à envisager la formation d’un gouvernement de transition, ce que toutes les voix au sein de la société civile réclamaient depuis plus de deux ans. Que n’ont-elles été entendues plus tôt ? Les bandes armées contrôlent aujourd’hui 80 % de Port-au-Prince, les déplacés fuyant l’insécurité se comptent par centaines de milliers, la famine guette au moins un million d’Haïtiens. Il y a eu les tontons macoutes des Duvalier, les chimères de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, il y a maintenant les gangs fédérés autour du puissant « G9 et famille », dont le contrôle territorial est tel que le chef, Jimmy « Barbecue » Chérizier, ex-policier, est aujourd’hui en mesure de peser politiquement sur la suite des choses. Ceux qui ont instrumentalisé les gangs au sein de la classe politique et de l’oligarchie actuelles ont fini par créer un monstre qui s’est autonomisé.

La crise est doublement grave puisqu’elle est simultanément politique et sécuritaire.

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Haïti : Entre urgence humanitaire et quête de stabilité politique

— Par Jean Samblé —

Depuis la démission du Premier ministre Ariel Henry, Haïti fait face à une série de défis sans précédent, exacerbant une situation déjà critique. Cette analyse  vise à disséquer les multiples dimensions de la crise haïtienne, mettant en lumière les intrications politiques, les urgences humanitaires et les menaces sécuritaires qui entravent le chemin vers la stabilité et la prospérité.

Transition politique et instabilité gouvernementale

La démission d’Ariel Henry a plongé Haïti dans un vide politique, aggravant une instabilité gouvernementale déjà préexistante. L’accord pour former un Conseil présidentiel de transition, bien que salué comme une étape vers une résolution politique, est entravé par des rivalités politiques et des dissensions internes. Les tractations entre les différentes factions politiques et la société civile reflètent les luttes de pouvoir persistantes, compromettant la légitimité de toute nouvelle autorité.

La méfiance envers les élites politiques traditionnelles et les interférences extérieures, nourrie par des décennies de corruption et d’injustice, complique davantage la situation. Les gangs, qui exercent un contrôle quasi total sur certaines zones du pays, sapent les efforts visant à rétablir l’ordre et la gouvernance démocratique, menaçant la stabilité à long terme.

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Haïti: enseignement obligatoire du créole dès la rentrée 2024-2025

L’enseignement du créole est obligatoire dans toutes les entités de l’Université d’État d’Haïti dès la rentrée académique 2024-2025

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le Vice-doyen aux affaires académiques de la Faculté de linguistique appliquée, Wilhem Michel, et le Vice-recteur aux affaires académiques de l’Université d’État d’Haïti, Jean Poincy, ont signé une déclaration rédigée en créole et intitulée « Ansèyman kreyòl ayisyen ap obligatwa nan tout antite Inivèsite Leta Ayiti yo sou pwogram « Lang ak kilti kreyòl » pou kòmanse nan ane akademik 2024-2025 ». Cette déclaration, dont le texte intégral est consigné à la fin de cet article, a été publiée en Haïti dans le quotidien Le National daté du 9 mars 2024. Nous invitons tous ceux qui s’intéressent à l’aménagement du créole à lire le texte intégral de cette déclaration : les membres du corps professoral ainsi que les professeurs de créole regroupés dans l’APKA (Asosyasyon pwofesè kreyòl Ayiti) ; les directeurs d’écoles ; les cadres du ministère de l’Éducation nationale ; les rédacteurs et les éditeurs de manuels scolaires créoles ; les pédagogues et les didacticiens du créole ; les linguistes et les lexicographes créoles ; les institutions haïtiennes des droits humains ; les professionnels de la presse parlée et écrite et les responsables des médias.

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Haïti : La démission d’Ariel Henry, une étape cruciale vers la stabilité?

La démission du Premier ministre haïtien Ariel Henry, survenue le 11 mars, marque un tournant crucial dans la quête de stabilité pour le pays insulaire. Plongé dans le chaos et la violence des gangs depuis plus d’une semaine, Haïti subit une crise politique et humanitaire prolongée, exacerbée par l’absence d’élections depuis 2016.

Ariel Henry, qui était dans l’illégalité depuis le 7 février, date officielle de la fin de son mandat, a finalement cédé à la pression populaire et internationale. Les gangs armés et une partie de la population réclamaient sa démission, plongeant Port-au-Prince dans un état de désolation. La situation s’est détériorée au point où 80 % de la capitale était aux mains de groupes armés, selon le Bureau intégré des Nations unies en Haïti.

La déclaration de démission d’Ariel Henry, annoncée par le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom), Mohamed Irfaan Ali, ouvre la voie à un accord de gouvernance transitoire. Cet accord, salué comme une lueur d’espoir pour le retour à la stabilité, comprend un plan d’action à court terme en matière de sécurité et la perspective d’élections libres et équitables.

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Mobilisation internationale pour stabiliser Haïti et restaurer l’ordre

— Par Jean Samblé —

Port-au-Prince, la capitale haïtienne, est plongée dans une crise sécuritaire profonde, marquée par l’escalade des violences liées aux gangs, suscitant une réaction internationale immédiate. Ce week-end, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a convoqué en urgence une réunion en Jamaïque, rassemblant des représentants des États-Unis, de la France, du Canada, et de l’ONU, soulignant l’ampleur de la préoccupation mondiale face à la situation explosive.

Les évacuations d’ambassades occidentales à Port-au-Prince attestent de la détérioration dramatique de la sécurité. L’Union européenne, les États-Unis, et l’Allemagne ont retiré leur personnel diplomatique non essentiel, accentuant ainsi la pression sur les autorités haïtiennes.

Les réponses internationales s’articulent autour d’une mobilisation diplomatique et sécuritaire. Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, se rendra à Kingston pour participer à la réunion de la CARICOM. La France envoie la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou, mettant l’accent sur la nécessité de lutter contre les groupes criminels armés et de restaurer l’autorité de l’État.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a émis un appel urgent à des « négociations sérieuses » entre les acteurs politiques haïtiens pour rétablir les institutions démocratiques.

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Haïti sous l’emprise du chaos

État d’urgence prolongé, menace de guerre civile et crise humanitaire en escalade

— Par Jean Samblé —

La République d’Haïti, déjà plongée dans une crise politique aiguë depuis l’assassinat du président Moïse Jovenel en 2021, se trouve désormais confrontée à une escalade de violences sans précédent, mettant en péril la sécurité et la stabilité du pays. L’état d’urgence, déjà décrété, vient d’être prolongé d’un mois à Port-au-Prince, la capitale, face à l’aggravation de la menace posée par les bandes armées qui contrôlent une part significative du territoire.

Les autorités haïtiennes ont pris cette mesure drastique en réponse aux attaques répétées des gangs, qui, selon le Syndicat national de policiers haïtiens (Synapoha), ont déjà détruit 10 bâtiments de police et vidé deux prisons civiles. Une première déclaration d’état d’urgence et un couvre-feu avaient été annoncés après l’évasion massive de milliers de détenus consécutive à une attaque coordonnée sur des prisons par les gangs.

La situation sur le terrain est chaotique, avec une violence croissante, symbolisée par l’incendie d’une nouvelle antenne de police à Port-au-Prince. Les forces de l’ordre se trouvent dans une position précaire, confrontées à des groupes armés déterminés à déstabiliser davantage le pays.

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Haïti : état d’urgence et couvre-feu

Le 3 mars, le gouvernement haïtien a pris des mesures drastiques en déclarant l’état d’urgence et en instaurant un couvre-feu à Port-au-Prince, suite à l’évasion massive de milliers de détenus de la plus grande prison de la capitale, attaquée par des gangs armés. La situation en Haïti, déjà en proie à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, a atteint un nouveau sommet de chaos.

La prison de Port-au-Prince, qui hébergeait près de 3 800 détenus avant l’attaque, a été largement vidée lors de l’assaut perpétré par des gangs armés cherchant à renverser le Premier ministre contesté, Ariel Henry. Selon des sources proches des autorités pénitentiaires, la grande majorité des prisonniers se sont échappés, plongeant la capitale dans un climat de peur et d’insécurité.

Au moins dix personnes ont perdu la vie lors de cette évasion, les victimes comprenant des citoyens tués à l’intérieur de maisons incendiées et d’autres touchées en tentant de fuir les violences. Face à cette escalade de la violence, le gouvernement haïtien a justifié la déclaration d’état d’urgence et l’imposition du couvre-feu en invoquant une « dégradation sécuritaire » caractérisée par des actes criminels de plus en plus violents commis par les gangs armés.

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