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Le créole langue officielle à la CARICOM ou l’impasse d’une illusion « nationaliste »

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

De manière récurrente en Haïti, l’idée de faire accéder le créole au statut de langue officielle à la CARICOM est agitée par certains, de bonne foi ou par militantisme « nationaliste », dans la presse, sur les réseaux sociaux et notamment ces derniers jours sur Facebook. Nous avons engagé une première réflexion sur cette idée dans l’article « Le créole à la CARICOM : utopie ou mal-vision  persistante ? » paru dans Le National le 13 avril 2018. Il nous semble utile aujourd’hui de la réexaminer en lien avec la perspective centrale de l’aménagement simultané de nos deux langues officielles, le créole et le français. En amont, plusieurs questions méritent d’être posées : faire accéder le créole au statut de langue officielle à la CARICOM peut-il être une mesure porteuse pouvant conforter l’aménagement linguistique sur le territoire national ? Haïti pourrait-elle en tirer des bénéfices mesurables, en particulier en ce qui concerne l’indispensable aménagement du créole dans le système éducatif national et dans la sphère des relations entre l’État et les citoyens ? Le créole à la CARICOM aura-t-il des effets sur l’efficience des droits linguistiques au pays ?

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Le créole à la CARICOM : utopie ou mal-vision persistante ?

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’idée de voir le créole haïtien accéder au statut de langue officielle ou d’une langue usuelle de travail à la CARICOM est défendue par plusieurs personnes depuis un certain temps. Ainsi, « Alors qu’Haïti assure, depuis ce mois de janvier 2013, la présidence de la Communauté caribéenne (CARICOM), le rectorat de l’Université d’État d’Haïti et le comité de mise sur pied d’une académie de la langue créole appellent le chef de l’État, Michel Martelly, à demander que le créole, plutôt que le français, soit l’une des langues officielles de l’organisation régionale » (« Le créole haïtien plutôt que le français comme langue officielle, plaident deux institutions », AlterPresse, 29 janvier 2013). Dans la Francocréolophonie haïtienne, cette idée est-elle fondée et productive ? Est-elle compatible avec le plaidoyer pour l’aménagement de nos deux langues officielles ?

 La Communauté des Caraïbes (ou Marché commun des Caraïbes, la CARICOM) « a été créée le 4 juillet 1973 à Chaguaramas (Trinité-et-Tobago), par un traité signé par la Barbade, le Guyana, la Jamaïque, Trinité-et-Tobago. Ce traité institue un marché commun entre les États membres, définit les instruments de l’intégration économique de la région, précise les bases des relations avec les autres États et les organisations internationales.

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Déclaration de la CARICOM sur les changements climatiques

caricomNous, chefs d’État et de gouvernement des États-membres de la CARICOM, lors de notre trente-sixième Réunion Ordinaire de la Conférence des Chefs de Gouvernement de la Communauté Caribéenne (CARICOM) à la Barbade, du 2 au 4 juillet 2015,
=>Reconnaissons que le changement climatique constitue une menace imminente et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines et la planète, exigeant par conséquent d’être traitée sans plus attendre par toutes les Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (la Convention) ;
=>Admettons que le caractère global du changement climatique exige une coopération optimale de tous les pays ainsi que leur participation à une réponse internationale efficace et adéquate, dans l’optique d’accélérer de toute urgence la réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
=>Réaffirmons le cas particulier des Petits États Insulaires en Développement (PEID) compte tenu des vulnérabilités qui leur sont propres face aux effets néfastes du changement climatique, reconnu par la Convention et par la communauté internationale lors de multiples forums depuis la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992

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Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption

Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’article de Jean Ronald Joseph paru en Haïti dans Le Nouvelliste du 16 avril 2024, « Le Fonds national de l’éducation dénonce une « campagne de dénigrement » et annonce des recours judiciaires », a surpris et estomaqué nombre de lecteurs. Cet article, bricolé à l’aune d’une molle paresse intellectuelle et dénué de la moindre perspective analytique, offre une tribune complaisante et à sens unique à Jean Ronald Joseph, l’actuel directeur du Fonds national de l’éducation (FNÉ), sans donner en contrepartie la parole aux voix autorisées de la société civile haïtienne, notamment celles des enseignants œuvrant dans le secteur de l’éducation. Installé en décembre 2021 par le PHTK à la direction du Fonds national de l’éducationJean Ronald Joseph a inauguré le 16 avril 2024, lors d’une conférence de presse, un plaidoyer en défense de l’« intégrité » de son institution et dénoncé une « campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux » contre sa personne et des cadres » du FNÉ.

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Haïti. Les parties prenantes rejettent le décret portant création du Conseil présidentiel de transition

— Par Jean Samblé —

La scène politique en Haïti traverse une période tumultueuse, marquée par des tensions croissantes et des désaccords profonds autour de la formation du Conseil présidentiel de transition. Ces dissensions exacerbées reflètent un climat de méfiance et de contestation généralisée au sein de la société haïtienne, face à un processus politique jugé peu transparent et peu représentatif.

Au cœur de cette crise se trouve le décret publié par le gouvernement dans le journal officiel Le Moniteur, créant le Conseil présidentiel de transition. Ce décret a suscité une réaction immédiate et vigoureuse de la part des parties prenantes impliquées dans le processus de formation du Conseil. Ces parties, composées de neuf structures politiques et de la société civile, rejettent catégoriquement le décret en question, arguant qu’il ne reflète pas fidèlement l’accord politique initial sur lequel il était censé être basé.

Dans un communiqué conjoint daté du 13 avril 2024, ces organisations politiques et civiles ont exprimé leur profonde consternation devant les modifications substantielles apportées par le Conseil des ministres au décret initial. Ils accusent le gouvernement, dirigé par le Premier ministre empêché Ariel Henry, de déformer délibérément le projet consensuel d’un exécutif bicéphale, résultant d’un processus de négociation laborieux et patient entamé depuis le 11 mars 2024.

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Haïti : peut-être, juste peut-être, une sortie du tunnel…

— Par Jean Samblé —

Haïti chérie, terre de défis, cherche un nouveau cap politique alors que ses rues résonnent des échos de l’instabilité et de la terreur des gangs. Dans une tentative désespérée de restaurer l’ordre, les dirigeants politiques haïtiens ont ébauché un accord pour ériger un Conseil de transition présidentiel, s’étalant sur vingt-deux mois, dans l’espoir de tracer une voie vers la stabilité et la démocratie, révèle un document consulté par l’AFP en ce morne lundi .

Composé de neuf membres, dont sept auront droit de vote et deux agiront en tant qu’observateurs, ce Conseil inclura des représentants des principaux partis politiques du pays, ainsi que des voix du secteur privé et de la société civile. Avec un mandat prenant fin le 7 février 2026, ce Conseil devra remplacer le Premier ministre contesté, Ariel Henry, qui a annoncé sa démission le 11 mars dernier.

Dans une tentative de concrétiser cet accord, les futurs membres du Conseil ont acheminé l’accord politique et le décret de sa formation à la Communauté des Caraïbes (Caricom) dimanche soir, selon un responsable politique cité par l’AFP.

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« Haïti en transition : Lueur d’espoir dans l’épreuve »

—  Par Jean Samblé —

Dans l’effervescence de la crise politique qui secoue Haïti, émerge une lueur d’espoir à travers la formation d’un conseil de transition présidentiel. Dans les rues de Port-au-Prince, où la présence policière est devenue un réconfort fragile, les esprits se tournent vers ce nouvel organe, porteur de promesses et d’attentes.
La démission contestée d’Ariel Henry a ouvert la voie à une nouvelle ère de gouvernance, où la priorité est la restauration de l’ordre et la consolidation de l’État de droit. Réunissant neuf membres représentant diverses facettes de la société haïtienne, ce conseil se dresse comme un bastion d’espoir face à la tourmente politique et à la violence des gangs qui ont ravagé le pays.
La tâche première qui incombe à ce conseil est cruciale : choisir un nouveau Premier ministre, une figure qui incarnera l’espoir de changement et la volonté de mener Haïti vers des élections authentiquement démocratiques. Une lueur d’espoir dans la tourmente, alors que le spectre de l’instabilité politique menace de plonger le pays dans l’abîme de l’incertitude.
Mais les défis sont nombreux et les obstacles, imposants.

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Pour une réelle transition en Haïti

— Par Guy Taillefer —

Il aura fallu l’hyperviolence des gangs criminels pour que Washington, et à sa traîne Ottawa, se résigne enfin à lâcher le premier ministre Ariel Henry et à envisager la formation d’un gouvernement de transition, ce que toutes les voix au sein de la société civile réclamaient depuis plus de deux ans. Que n’ont-elles été entendues plus tôt ? Les bandes armées contrôlent aujourd’hui 80 % de Port-au-Prince, les déplacés fuyant l’insécurité se comptent par centaines de milliers, la famine guette au moins un million d’Haïtiens. Il y a eu les tontons macoutes des Duvalier, les chimères de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, il y a maintenant les gangs fédérés autour du puissant « G9 et famille », dont le contrôle territorial est tel que le chef, Jimmy « Barbecue » Chérizier, ex-policier, est aujourd’hui en mesure de peser politiquement sur la suite des choses. Ceux qui ont instrumentalisé les gangs au sein de la classe politique et de l’oligarchie actuelles ont fini par créer un monstre qui s’est autonomisé.

La crise est doublement grave puisqu’elle est simultanément politique et sécuritaire.

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Haïti : La démission d’Ariel Henry, une étape cruciale vers la stabilité?

La démission du Premier ministre haïtien Ariel Henry, survenue le 11 mars, marque un tournant crucial dans la quête de stabilité pour le pays insulaire. Plongé dans le chaos et la violence des gangs depuis plus d’une semaine, Haïti subit une crise politique et humanitaire prolongée, exacerbée par l’absence d’élections depuis 2016.

Ariel Henry, qui était dans l’illégalité depuis le 7 février, date officielle de la fin de son mandat, a finalement cédé à la pression populaire et internationale. Les gangs armés et une partie de la population réclamaient sa démission, plongeant Port-au-Prince dans un état de désolation. La situation s’est détériorée au point où 80 % de la capitale était aux mains de groupes armés, selon le Bureau intégré des Nations unies en Haïti.

La déclaration de démission d’Ariel Henry, annoncée par le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom), Mohamed Irfaan Ali, ouvre la voie à un accord de gouvernance transitoire. Cet accord, salué comme une lueur d’espoir pour le retour à la stabilité, comprend un plan d’action à court terme en matière de sécurité et la perspective d’élections libres et équitables.

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Mobilisation internationale pour stabiliser Haïti et restaurer l’ordre

— Par Jean Samblé —

Port-au-Prince, la capitale haïtienne, est plongée dans une crise sécuritaire profonde, marquée par l’escalade des violences liées aux gangs, suscitant une réaction internationale immédiate. Ce week-end, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a convoqué en urgence une réunion en Jamaïque, rassemblant des représentants des États-Unis, de la France, du Canada, et de l’ONU, soulignant l’ampleur de la préoccupation mondiale face à la situation explosive.

Les évacuations d’ambassades occidentales à Port-au-Prince attestent de la détérioration dramatique de la sécurité. L’Union européenne, les États-Unis, et l’Allemagne ont retiré leur personnel diplomatique non essentiel, accentuant ainsi la pression sur les autorités haïtiennes.

Les réponses internationales s’articulent autour d’une mobilisation diplomatique et sécuritaire. Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, se rendra à Kingston pour participer à la réunion de la CARICOM. La France envoie la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou, mettant l’accent sur la nécessité de lutter contre les groupes criminels armés et de restaurer l’autorité de l’État.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a émis un appel urgent à des « négociations sérieuses » entre les acteurs politiques haïtiens pour rétablir les institutions démocratiques.

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Port-au-Prince sous l’emprise des gangs armés, population en détresse

— Par Jean Samblé —

La capitale haïtienne, Port-au-Prince, se retrouve plongée dans une crise humanitaire alarmante à la suite de nouvelles violences entre la police et les gangs armés. La situation, déjà précaire, s’est détériorée après l’attaque de plusieurs hôpitaux, menaçant sérieusement l’accès aux soins, et les pillages sur le port compromettent l’arrivée de nourriture dans certaines zones.

La ville est essentiellement en état de siège, selon Philippe Branchat, chef pour Haïti de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les habitants sont pris au piège, incapables de fuir les dangers qui les entourent, et de nombreux civils ont envahi des bâtiments publics en quête de refuge. La situation est d’autant plus critique que les gangs armés contrôlent la plupart de la capitale, rendant toute tentative de sortie impossible.

La violence s’étend au-delà de Port-au-Prince, avec des rapports faisant état de troubles à Artibonite et de blocages à Cap-Haïtien, accompagnés de pénuries de carburant dans le sud du pays. Le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence dans le département de l’Ouest, comprenant Port-au-Prince, et a instauré un couvre-feu nocturne difficile à appliquer pour des forces de l’ordre déjà dépassées.

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L’aménagement du créole et du français dans l’École haïtienne à l’épreuve de l’« état de dealers » guerroyant contre l’« état de droit »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article entreprend d’examiner une problématique de fond qui interpelle les linguistes, les enseignants, les directeurs d’écoles, les universitaires, la presse et l’ensemble de la société civile. Quarante-cinq ans après le lancement de la réforme Bernard de 1979, une réforme lacunaire et inaboutie, le système éducatif national haïtien est-il guidé par UNE VISION comprise dans un énoncé de politique linguistique éducative d’État ? Trente-sept ans après le vote majoritaire de la Constitution de 1987 qui a accordé au créole et au français le statut de langues co-officielles, l’État haïtien a-t-il élaboré, voté et mis en œuvre sa première loi d’aménagement des deux langues de notre patrimoine linguistique historique ? De manière unanime, les analystes du système éducatif national haïtien répondent « non » à ces deux questions de premier plan tout en précisant que ce système a connu, de 1979 à 2023, de multiples « réformes » financées à coup de centaines de millions de dollars et d’euros par les agences de coopération internationale.

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Financement du système éducatif haïtien : les puissantes institutions internationales alimentent-elles la corruption en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces dernières années, les bonnes nouvelles n’ont pas cessé de pleuvoir d’abondance sur la toiture du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti. À ce chapitre en effet, l’on a constaté que le Partenariat mondial pour l’éducation, la Banque mondiale, l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement et l’Agence française de développement continuent de se presser au chevet d’un système éducatif haïtien dont les tares et les maux sont diagnostiqués sous toutes les coutures depuis plusieurs décennies. En chœur ces puissantes institutions internationales trompettent, à coup de millions de dollars et d’euros, qu’elles œuvrent dans le but d’assurer, comme il est mentionné sur le site de la Banque mondiale, la « Promotion d’une éducation plus équitable, durable et plus sûre en Haïti ».

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La délégation « Interreg CAP 3D II » de retour de Jamaïque !

La coopération régionale revêt une importance capitale dans le développement des territoires ultrapériphériques de la Caraïbe. À cet égard, INTERREG V Caraïbes se positionne comme un programme phare de coopération, établissant des ponts entre les régions ultrapériphériques et les pays voisins. Ce programmeenglobe des partenariats diversifiés et des objectifs stratégiques. Dans cette dynamique de collaboration, émerge le projet Interreg Caribbean Animation Project 3D II (CAP 3D II), une initiative ambitieuse visant à structurer l’industrie de l’animation et du jeu vidéo dans la Caraïbe. Parallèlement, le retour récent d’une délégation de PARALLEL 14 Academy, à la suite d’une mission en Jamaïque, souligne les avancées concrètes résultant de cette collaboration. Cette exploration approfondie examinera l’articulation de ces trois éléments, mettant en lumière les synergies entre INTERREG V Caraïbes, le projet CAP 3D II, et les retombées de la mission de PARALLEL 14 Academy.

INTERREG V Caraïbes : Une vision de coopération régionale

Le programme INTERREG V Caraïbes, déployé sur la période , incarne une vision audacieuse de coopération entre les régions ultrapériphériques de Guadeloupe, Guyane, Martinique et St Martin, ainsi que des pays tiers et territoires d’outre-mer (PTOM) du bassin caribéen.

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Appel à l’UNESCO : non à tout appui au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste en Haïti

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La parution le 10 novembre 2023, sur le site Rezonòdwès.org, de notre article « Le remarquable discours de la « superstar » du PHTK néo-duvaliériste Nesmy Manigat à la 42ème Conférence générale de l’UNESCO », a été suivie le 12 novembre 2023 d’une correspondance spéciale adressée à Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. Dans le contexte de l’amplification de l’insécurité au pays mise en œuvre par les bandes armées plus ou moins liées au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste au pouvoir en Haïti, alors même que la survie de l’École haïtienne où sont scolarisés plus de 3 millions d’élèves est en jeu, notre correspondance spéciale à Mme Audrey Azoulay s’avère être d’intérêt public. Par la publication de cette correspondance, nous apportons aux lecteurs un regard citoyen sur le naufrage avéré du système éducatif national que tente de camoufler et de banaliser une institution –le ministère de l’Éducation nationale d’Haïti– et son actuel titulaire, le ministre de facto Nesmy Manigat. Les enjeux sont énormes, il faut en prendre toute la mesure : la survie de l’École haïtienne est menacée, la scolarisation de plus de 3 millions d’élèves est gravement compromise, et la société civile organisée doit en se mobilisant inventer une réponse solidaire et rassembleuse à la catastrophe éducative en cours.

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L’éphéméride du 3 novembre

Indépendance de La Dominique le 3 novembre 1978

La Dominique (en anglais : Dominica), en forme longue le Commonwealth de Dominique, est un pays et une île de l’archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Son nom kalinago est « Wai’tu kubuli », qui signifie « Son corps est grand ».

Le premier Européen à l’avoir abordée est Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son indépendance en 1978, la Dominique est un État associé de la couronne britannique (West Indies Associated States (en)) et, avant 1967, une colonie britannique membre de l’éphémère fédération des Indes occidentales (1958-1962). L’île a auparavant connu une présence française jusqu’au traité de Paris de 1763. Toutefois, la France occupe de nouveau brièvement l’île à deux reprises par la suite (1778 et 1814).

Histoire

L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Kalinago.

Le dimanche 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu’il appelle ainsi « Domingo » — dimanche en espagnol —, d’où proviennent ses noms actuels, Dominique, en français et « Dominica », en anglais.

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L’Université des West Indies célèbre ses 75 ans

Le 4 octobre est une journée importante pour l’Université des West Indies (UWI), car elle marque le 75e anniversaire de l’ouverture officielle de son campus inaugural à Mona, en Jamaïque.
Ce jour-là en 1948, l’UWI (alors appelé University College of the West Indies) a organisé son premier cours pour 33 étudiants en médecine : une conférence de chimie donnée par le professeur Dr Cedric Hassall.
Parmi les 10 femmes et 23 hommes de cette première promotion figuraient le Dr Ruby Lake Richards, décédé plus tôt cette année à l’âge de 101 ans, et le célèbre chirurgien cardiothoracique, le Dr Michael Woo-Ming, qui est maintenant le membre survivant le plus âgé de la cohorte.
Dame Ruby était considérée comme l’un des professionnels de la santé exceptionnels d’Antigua-et-Barbuda. Le Dr Woo-Ming est devenu célèbre pour ses services chirurgicaux exceptionnels à cœur ouvert en Jamaïque et aux États-Unis.

L’université régionale s’est développée pour devenir un réseau de plus de 250 000 anciens étudiants.
Il n’existe aucun secteur de la société caribéenne, y compris les plus hauts niveaux du gouvernement, des entreprises et des organisations de la société civile, dans lequel on ne trouve pas de diplômés de l’UWI.

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Les défis contemporains de l’institution de l’École de la pensée linguistique haïtienne conforme à la Constitution de 1987

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus, pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français » (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet, fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti. À la mémoire d’André Vilaire Chery, rigoureux éclaireur de la lexicographie haïtienne contemporaine et auteur du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

Au seuil de la rentrée scolaire 2023-2024 en Haïti, il est tout indiqué d’offrir en partage un ensemble de références documentaires pouvant contribuer à enrichir la réflexion des enseignants, directeurs d’écoles, pédagogues et didacticiens, rédacteurs et éditeurs de manuels scolaires et cadres du ministère de l’Éducation nationale. Les documents répertoriés dans le présent article représentent, d’une part, un relevé indicatif des articles que nous avons publiés en Haïti, en Martinique, aux États-Unis et en France. Ils couvrent différents volets d’une commune réflexion qui se veut à la fois éclairante et rassembleuse : l’état des lieux de l’aménagement du créole et du français en Haïti, la politique linguistique éducative, les droits linguistiques, la typologie et la méthodologie de la lexicographie créole, les fondements constitutionnels de l’aménagement simultané du créole et du français.

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L’éphéméride du 31 août

Trinité-et-Tobago devient un état indépendant le 31 août 1962

Trinité-et-Tobago, en forme longue La République de Trinité-et-Tobago, en anglais : Republic of Trinidad and Tobago, est un État insulaire des Caraïbes situé dans la mer des Caraïbes, au large du Venezuela.

Membre du Commonwealth, la langue officielle du pays est l’anglais ; le créole trinidadien, à base lexicale française est en déclin. Sa capitale est Port-d’Espagne.

Trinité-et-Tobago est composée de deux îles distantes de 35 km l’une de l’autre : Trinité et Tobago dont Scarborough est le chef-lieu.

En 2015, Trinité-et-Tobago avait le troisième plus important PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat d’Amérique, derrière les États-Unis et le Canada. Son économie repose principalement sur l’industrie pétrolière et pétrochimique, grâce aux grandes réserves en hydrocarbures que possède le pays.

Histoire
700 ans avant l’arrivée de Christophe Colomb à Trinité, l’île était peuplée par les peuples Caraïbes ou Arawaks. Au moment de la colonisation par le royaume de Castille, on comptait 40 000 Amérindiens. Pour cette population, l’île de Trinité servait de transit entre l’Amérique du Sud et les Caraïbes.

Colonisation
En 1498, lors de son troisième voyage, Christophe Colomb débarque sur l’île qu’il baptise Trinidad (Trinité).

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L’éphéméride du 4 juillet

Création de la Communauté Caribéenne le 4 juillet 1973

La Communauté caribéenne, ou Communauté des Caraïbes en abrégé CARICOM (en anglais : Caribbean Community, en néerlandais : Caribische Gemeenschap et en espagnol : Comunidad del Caribe), est une organisation supranationale qui regroupe plusieurs États anglophones des Caraïbes, le Suriname néerlandophone et Haïti à la fois francophone et créolophone. L’organisation a quatre langues officielles, mais sa seule langue de travail est l’anglais. Cependant, le président haïtien Michel Martelly a demandé en 2011 que le français devienne également langue officielle en insistant sur le fait que son pays représente à lui seul la moitié de la population de l’organisation.

Elle est née le 4 juillet 1973 du traité de Chaguaramas entre quatre pays (la Barbade, le Guyana, la Jamaïque et Trinité-et-Tobago) avec pour objectifs de renforcer les liens interétatiques dans la Caraïbe, et de construire un espace de libre-échange autour d’un marché unique : le CSME (économie et marché unique caribéen, en anglais : Carribean Single Market and Economie) dont la mise en pratique est prévue par la révision de 2001 du Traité de Chaguaramas.

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Réparations au Royaume Uni : le débat s’installe

— Par Elizabeth Grant —

Depuis quelques années, le débat quant aux réparations a été régulièrement à la une au Royaume Uni.

L’université de Glasgow a mis en place un partenariat avec l’Université des West Indies (UWI) concernant les réparations et certaines familles fortunées au Royaume Uni ont déjà reconnu la participation de leurs ancêtres à la traite et à l’esclavage. L’église anglicane a mis en place un fond de 100 millions d’euros en tant que réparations car elle a découvert qu’elle avait tiré l’équivalent de 750 millions d’euros de bénéfices de ses investissements dans une société qui faisait le commerce des Africains en vue de les vendre dans la Caraïbe.

Dernièrement, une famille héritière d’aristocrates anglais a appris par hasard, lorsqu’un membre a interrogé une base de données sur l’esclavage, que ses ancêtres possédaient dans la Caraïbe des habitations sucrières et une main d’œuvre esclavagisée.

Il s’agit de la famille Trevelyan, bien connue au Royaume Uni ; un membre de la nouvelle génération est journaliste à la BBC à New York et d’autres membres des générations passées furent écrivains, historiens, députés travaillistes ou universitaires.

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Stigmatisation du créole, Code noir et populisme linguistique

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Stigmatisé par certains, méprisé ou dévalorisé par d’autres à tous les étages de la société haïtienne, le créole est depuis fort longtemps l’objet de préjugés tenaces, de clichés borgnes, de poncifs et de stéréotypes recyclés où le babillage sentencieux, côtoyant le « voye monte », sert souvent à masquer l’ignorance. Alors même que le créole est langue co-officielle depuis l’adoption à forte majorité de la Constitution haïtienne de 1987, et bien qu’il ait été introduit –avec de lourdes lacunes sur le plan didactique–, dans le système éducatif national par la réforme Bernard de 1979 au titre de langue d’enseignement et de langue enseignée, le créole a, en un paradoxe apparent, ses défenseurs et ses pourfendeurs tant parmi les locuteurs unilingues créolophones que parmi les bilingues créoles-français. L’observation de terrain révèle que depuis un certain temps, en Haïti comme en outre-mer, l’aménagement du créole est discrédité par les errements des « créolistes » fondamentalistes qui ont partie liée avec les pourfendeurs du créole au sens où dans leurs écrits comme dans leur approche de la « défense » du créole –approche bien des fois caricaturale et souvent sectaire et dogmatique–, ils alimentent le rejet stigmatisant du créole dans l’École haïtienne et dans le corps social.

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Sargasses : Lettre ouverte au Président du Comité Exécutif de la CTM

— Par Léo Ursulet —

Monsieur le Président du Comité Exécutif de la CTM

Pour tous, l’échouage massif des sargasses sur les côtes des îles de l’Archipel des Antilles depuis plus d’une décennie est un fléau qui, jusque-là, n’a pu encore recevoir de parade satisfaisante. Ses effets réels sur le plan sanitaire ne cessent de s’aggraver pour les populations concernées qui finalement s’en trouvent littéralement piégées : elles ont de moins en moins les moyens de quitter les lieux vu la perte brutale immobilière subie par leurs habitations ; et ses effets sont de même dévastateurs pour l’activité touristique.

Les réactions à cette crise se multiplient sans qu’il y ait une perspective véritablement sérieuse de solution au problème. Des idées sont émises chaque jour, mais sans portée aucune quant au fond. Comme envisager d’utiliser les sargasses à la fabrication d’engrais (ce qui pour l’instant convainc peu vu leur teneur en métaux lourds), ou à la fabrication de briques pour la construction immobilière, ou encore à la fabrication de divers articles comme produit de substitution du plastic. Et j’en passe.

Mais l’essentiel est que soit interrompu cet arrivage massif des algues sur nos rivages lequel pourrait constituer un arrêt total de toute vie au voisinage de nos côtes : vie des habitants des côtes, pêche, aquaculture, santé du monde coralien etc.

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De Ricardo Seitenfus à Helen La Lime, l’aveuglante et impériale manufacture du « consentement » politique en Haïti

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces derniers mois, la détérioration accélérée de la situation sécuritaire et politique en Haïti a mis en lumière le jeu macabre des contradictions et des intérêts communs de ses différents protagonistes, les acteurs nationaux et étrangers, ces derniers étant regroupés au sein d’une bienveillante et hyperactive coterie internationale dénommée « Core Group » (qui comprend les ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies). À l’opposé des justes revendications de la population portées par la société civile, le cartel politico-mafieux connu sous le nom de PHTK (Parti haïtien tèt kale ouvertement néo-duvaliériste) cristallise et organise depuis dix ans, avec l’aval décomplexé du « Core Group », une gouvernance du pays caractérisée par la dilapidation des fonds publics et des fonds du programme PetroCaribe (3,8 milliards de dollars), le blanchiment d’argent à grande échelle, l’extinction programmée des droits citoyens, la décapitation des institutions de l’État, la violente répression des protestations citoyennes publiques par l’instrumentalisation des corps répressifs de la Police nationale, la tolération et/ou la complicité de l’Éxécutif dans les assassinats ciblés et les massacres dans les quartiers populaires, la banalisation de la corruption et du népotisme installés à tous les étages de l’édifice social.

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L’aménagement du créole à Sainte-Lucie à l’épreuve de son ancrage institutionnel

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Le site Web officiel du gouvernement de Sainte-Lucie a fait paraître en anglais, le 31 août 2021, un communiqué titré « Saint Lucia works to institutionalize kwéyòl language » (« Sainte-Lucie travaille à l’institutionnalisation de la langue kreyòl »). Ce communiqué annonçait la tenue, le même jour, d’une « conférence virtuelle de planification de la mise en œuvre de la politique linguistique nationale ». Voici en quels termes a été consignée cette annonce qui, dans la formulation même de l’énoncé, présuppose qu’il y aurait une politique linguistique d’État à Sainte-Lucie :

« Le ministère de l’Éducation, de l’innovation, des sciences, des technologies et de la formation professionnelle, par l’intermédiaire de l’Unité de développement des programmes et des matériels (CAMDU), tiendra sa conférence virtuelle de planification de la mise en œuvre de la politique linguistique nationale le mardi 31 août 2021, de 10 heures à 13 heures.

« À ce jour, dans le cadre du programme Early Learners (ELP) de l’OECS USAID, un projet de politique a été élaboré, sur la base des réactions d’un échantillon représentatif de la société saint-lucienne.

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