Abolition de l’esclavage en Tunisie par Ahmed Ier Bey le 23 janvier 1846
L’esclavage en Tunisie est un phénomène particulier de la traite arabe. Aboli le 23 janvier 1846 par Ahmed Ier Bey, puis en 1890 par la France après l’instauration du protectorat français de Tunisie, l’esclavage a persisté jusqu’au début du XXe siècle.
La Tunisie se trouve dans une situation semblable à celle de l’Algérie quant à sa position géographique qui la maintient à l’écart des grands courants transsahariens. Elle reçoit cependant des caravanes du Fezzan et de Ghadamès dont l’apport au XVIIIe siècle consiste uniquement, d’après des observateurs de l’époque, en poudre d’or et en esclaves. Ces derniers, au début du siècle suivant, arrivent à un rythme annuel oscillant entre 500 et 1 200 dont une partie est réexpédiée vers les ports du Levant.
Les esclaves de Tunisie proviennent de deux zones principales d’approvisionnement : l’Europe et une large zone allant de l’Afrique de l’Ouest au lac Tchad. Les royaumes de Bornou et la région du Fezzan fournissent l’essentiel des détachements. La plupart des groupes sont réduits en esclavage à la suite de guerres locales entre les tribus rivales ou aux opérations d’enlèvements.