Catégorie : Disparitions

Alice Munro: une vie en mots

— Par Hélène Lemoine —

Alice Munro, cette nouvelliste de très grand talent, s’est éteinte paisiblement le 13 mai, dans sa maison de Port Hope, en Ontario, à l’âge de 92 ans. Son départ laisse un vide dans le monde littéraire, mais son héritage, lui, demeure pour toujours.

Née Alice Ann Laidlaw le 10 juillet 1931 à Wingham, dans la province de l’Ontario, Munro a su capturer l’essence même de la vie canadienne à travers ses écrits. Elle était une enfant du pays, élevée dans le comté rural de Huron, où chaque recoin semblait être une source d’inspiration inépuisable. Dans ces vastes étendues, où les silences en disaient parfois bien plus long que les mots, elle a puisé les histoires qui ont façonné son œuvre exceptionnelle.

C’est dans ce décor pittoresque, imprégné de neige et de puritanisme, que Munro a forgé son style unique. Ses récits, souvent teintés de mélancolie, dépeignent avec une précision saisissante la vie quotidienne de femmes ordinaires, mais pourtant si extraordinaires dans leur simplicité. À travers elles, elle explorait les méandres de l’âme humaine, dévoilant ses joies, ses peines, ses regrets, et parfois même ses noirceurs les plus profondes.

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Serge Chalons et Gérard Guillaume : gages d’engagement comme hommage !

— De Jean-Durosier Desrivières, écrivain, comparatiste et créoliste —

Pour dire mon affection aux esprits de Serge Chalons et de Gérard Guillaume, j’aurais aimé que mes mots soient aussi précis que concis, mais non sans poésie. Dire poésie, c’est dire densité et clarté d’une franchise, comme combinaison de mots de Saint-Aude – Clément Magloire – et d’Eluard. Oui, denses, sombres, mais clairs malgré tout, pour cœurs vibrants. La magie, au sens strict, n’est pas toujours principe premier des rencontres importantes. Mais le mystère, sans doute : mystère, au sens d’énigme, de miracle, en marge de toute confession…

De mes deux amis martiniquais partis trop tôt, sans doute, au pays sans chapeau, comme tant d’autres amis et amies chers de l’île d’Aimé – je pense fortement à feu Marius Gottin, caribéen au plus profond de son être –, Serge compte parmi les premiers. J’ai embrassé sa passion en tant que président du Comité Devoir de Mémoire Martinique, un 2 mai 2001, à la galerie André Arsenec de l’ex-Atrium, à Fort-de-France, sous l’auspice de Médecins du Monde. Cela faisait seulement deux ans depuis que j’avais foulé la terre d’Eugène Mona : il y avait colloque, organisé après création dudit comité pour le cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique (1848-1998).

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Hommage à David Sanborn : un virtuose du saxophone nous quitte

— Par Sarha Fauré —

David William Sanborn, saxophoniste américain de renom, est décédé dimanche dernier à l’âge de 78 ans des suites d’un cancer de la prostate, contre lequel il se battait depuis 2018. Né le 30 juillet 1945 à Tampa, en Floride, il a grandi à Kirkwood, dans le Missouri. Atteint de poliomyélite dans son enfance, il découvre le saxophone sur les conseils médicaux pour renforcer sa capacité pulmonaire.

Sa carrière est marquée par une polyvalence artistique remarquable. Dès ses débuts avec l’orchestre de Paul Butterfield, il dévoile un son distinctif, influencé par les sonorités électriques des années 1960. Rapidement, son talent le propulse au sommet, devenant un saxophoniste de studio très demandé.

Sanborn a laissé son empreinte musicale aux côtés de légendes telles que David Bowie, Stevie Wonder et Bruce Springsteen, collaborant sur des albums emblématiques tels que « Young Americans » et « Talking Book ». Son jeu magistral a également marqué des titres inoubliables comme « Born to Run » de Bruce Springsteen.

Au fil de ses six décennies de carrière, Sanborn a exploré une multitude de genres musicaux, du jazz fusion au blues en passant par le funk et la pop.

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Disparition du Dr. Serge Châlons : un héritage de dévouement et d’humanité

Le Dr. Serge Châlons, pédiatre émérite et humaniste engagé, s’est éteint à l’âge de 71 ans. Sa vie dévouée à soigner les enfants de la Caraïbe, en particulier ceux d’Haïti, a laissé une empreinte indélébile dans la région. Son engagement sans faille contre les injustices, son refus tenace de toutes les oppressions et son sens aigu de la solidarité ont marqué ceux qui l’ont connu et aimé.

En tant que responsable du réseau périnatal en Martinique, le Dr. Châlons a coordonné une vaste équipe de spécialistes pour venir en aide aux enfants de divers horizons, de Sainte-Lucie à Haïti. Son action ne se limitait pas aux soins médicaux, mais s’étendait à des combats essentiels pour la justice et la santé publique. Il a été un fervent défenseur de la cause des victimes de la pollution au chlordécone, militant infatigable pour la vérité, la justice et les réparations.

Son dévouement envers Haïti était profondément enraciné, et ses voyages fréquents dans le pays avec Médecins du Monde témoignent de son engagement envers les plus vulnérables. Son association, Enfants Soleil Avenir, a été un pilier de soutien pour les enfants de la région, incarnant sa vision d’une approche communautaire en santé publique.

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Van Ruymbeke : un modèle, une référence d’intégrité et d’indépendance

Dans le monde de la justice, il était une figure qui évoquait à elle seule l’indépendance et le courage. Renaud Van Ruymbeke, ancien juge d’instruction, s’est éteint à l’âge de 71 ans, laissant derrière lui un héritage de détermination et d’intégrité. Sa disparition a suscité une onde de tristesse dans les cercles judiciaires et au-delà.

Issu de l’École nationale de la magistrature en 1977, Renaud Van Ruymbeke a rapidement été confronté aux arcanes du pouvoir politique. Son premier dossier retentissant fut celui de l’« affaire Robert Boulin », une sombre affaire de vente de terrain à Ramatuelle, alors qu’il n’était encore qu’un jeune juge d’instruction à Caen. Malgré les turbulences politiques qui ont émaillé cette enquête, il a résisté avec détermination, posant ainsi les bases de sa réputation de magistrat intrépide.

Tout au long de sa carrière, il a été investi de dossiers sensibles, naviguant avec habileté à travers les eaux troubles de la corruption et du crime financier. De l’affaire Urba au scandale des frégates de Taïwan, en passant par les affaires Clearstream et Elf, son nom résonnait à travers les titres des journaux, symbolisant la lutte acharnée pour la justice.

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La mort de Paul Auster

— Hélène Lemoine —

Paul Auster, une figure incontournable de la littérature contemporaine, a laissé derrière lui un héritage littéraire aussi riche que diversifié. Né le 3 février 1947 à Newark, New Jersey, il a grandi dans un environnement imprégné de culture et de littérature, façonnant ainsi ses aspirations précoces d’écrivain. C’est à l’adolescence, après avoir été profondément touché par la lecture de « Crime et Châtiment » de Dostoïevski, qu’il découvre sa vocation pour l’écriture, une révélation qui l’accompagnera toute sa vie.

Durant ses années d’études à Columbia University dans les années 1960, Auster s’immerge dans les littératures française, anglaise et italienne, élargissant ainsi son champ de connaissances et nourrissant son esprit d’une diversité culturelle précieuse. Parallèlement, sa passion pour le baseball, héritage familial, se mêle intimement à sa vie intellectuelle, créant un équilibre entre deux univers qui, en apparence, pourraient sembler inconciliables, mais qui se rejoignent dans l’expression de sa sensibilité artistique.

Paris devient ensuite le théâtre de sa vie et de son épanouissement artistique entre 1971 et 1974. Là, il se plonge dans la traduction d’œuvres majeures de la littérature française, nourrissant son esprit de la richesse et de la profondeur des mots des grands auteurs français.

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Faith Ringgold : tisser l’histoire, peindre l’égalité

— Par Sarha Fauré —

Faith Ringgold, née Faith Willi Jones le 8 octobre 1930 à Harlem et décédée le 12 avril 2024, fut une artiste américaine prolifique, explorant divers médiums tels que la peinture, la sculpture, l’écriture et la performance. Son œuvre iconique est ancrée dans son identité afro-américaine et féministe, abordant des thèmes tels que la race, le genre et la classe sociale. À travers ses peintures, ses courtepointes narratives et ses performances, elle a transcendé les frontières artistiques et politiques, devenant une voix puissante pour les droits civiques et l’égalité.

Née dans une famille imprégnée de créativité et de résilience, Ringgold a été élevée dans le Harlem vibrant des années 1930 et 1940, entourée d’une scène artistique en plein essor. Son père, un conteur passionné, et sa mère, une créatrice de mode, ont nourri son imagination et l’ont encouragée à explorer les arts visuels dès son plus jeune âge. Malgré les défis de la Grande Dépression et du racisme omniprésent, elle a été soutenue par une famille aimante et a puisé dans ses expériences personnelles pour alimenter sa créativité.

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Maryse Condé : Un héritage littéraire et humain incommensurable

— Par Sarha Fauré —

La nuit du lundi 1er au mardi 2 avril 2024 a vu s’éteindre une étoile littéraire, Maryse Condé, à l’âge de 90 ans. Son départ laisse un vide immense dans le monde de la littérature, mais son héritage, lui, est aussi vaste que son talent. Originaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Maryse Condé a consacré sa vie à l’écriture et à la lutte pour la reconnaissance des cultures africaines et antillaises.

Origines et enfance

Née le 11 février 1934 dans une famille de huit enfants, Maryse Condé a grandi dans un environnement imprégné de culture française, mais ignorant ses racines africaines. C’est cette dualité qui a marqué ses premières années et façonné sa vision du monde. Son père, Auguste Boucolon, commerçant et fondateur d’une banque, et sa mère, Jeanne Quidal, institutrice, ont élevé leurs enfants dans l’amour de la culture française, mais sans leur transmettre l’histoire et les traditions africaines.

Éducation et engagement social

C’est à l’adolescence que Maryse Condé découvre sa vocation littéraire. À 16 ans, elle intègre l’hypokhâgne du lycée Fénelon à Paris, où elle est confrontée au racisme et à la discrimination.

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Frédéric Mitterrand : Un parcours culturel en silhouette

— Par Sarha Fauré —

Frédéric Mitterrand, figure marquante du monde culturel français, s’est éteint jeudi 21 mars à l’âge de 76 ans, emporté par un cancer contre lequel il luttait depuis plusieurs mois, a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse. Neveu de l’ancien président François Mitterrand, il a laissé derrière lui un héritage riche et varié, façonné par une vie passionnément dédiée à l’art sous ses multiples formes.

Né le 21 août 1947 dans le 16e arrondissement de Paris, Frédéric Mitterrand a rapidement embrassé le monde du cinéma, un monde qui lui a offert ses premiers pas dans la lumière à l’âge de douze ans dans le film « Fortunat ». Son parcours, fait d’une multitude de vies professionnelles et d’engagements variés, a dévoilé un homme aux multiples facettes. Cinéphile émérite, exploitant de salles de cinéma, producteur et animateur d’émissions télévisées, écrivain, réalisateur, il a exploré chaque recoin du monde de la culture avec passion et curiosité.

Sa carrière dans les médias a été marquée par des émissions emblématiques telles que « Étoiles et toiles », où il partageait sa passion pour le cinéma avec le public français.

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Philippe Bourgade : un hommage à l’œil visionnaire

Ce mardi 20 février 2024, la Martinique pleure la perte de l’éminent photographe Philippe Bourgade, décédé à l’âge de 76 ans à son domicile du quartier Batelière à Schoelcher. Sa disparition laisse un vide dans le monde de la photographie martiniquaise, marquant la fin d’une époque où son regard sensible capturait l’essence même de la vie sur l’île.

Originaire de Sainte-Marie, Philippe Bourgade a consacré sa vie à l’art de la photographie. Enseignant en histoire-géographie au collège, c’est vers l’âge de 30 ans que ce samaritain d’origine a découvert sa passion pour la photo, passion qui ne l’a plus jamais quitté. Ses clichés en noir et blanc, véritable témoignage de l’âme martiniquaise, ont marqué l’art de la photographie dans l’île.

Ses œuvres, exposées avec talent et dextérité, ont transcendé les limites du temps et de l’espace. L’exposition-rue à Sainte-Marie et son atelier de formation autour des métiers de la mer et des campagnes attestent de son engagement à transmettre son savoir et à préserver le patrimoine photographique martiniquais.

Le recueil « La Martinique des mornes » et l’ouvrage « Eau-Mémoire », paru en 2006 aux Éditions Jasor, sont autant de pièces maîtresses qui immortalisent l’héritage de Philippe Bourgade.

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Gérard Guillaume : un parcours marqué par la passion de l’audiovisuel

Ce jeudi 8 février 2024, le monde de l’audiovisuel pleure la perte d’un homme remarquable, Gérard Guillaume. Ancien responsable des programmes de la télévision publique et directeur régional à Wallis et Futuna, puis en Guyane, il a laissé un héritage marquant dans le paysage audiovisuel français.

Son parcours au sein du service public a été exemplaire, débutant en tant que chef monteur pour gravir les échelons et devenir JRI (Journaliste Reporter d’Images), responsable des programmes et de l’antenne télé, d’abord à Martinique 1ère, puis à Mayotte.

Sa passion pour la musique l’a lié d’amitié avec de nombreux artistes, notamment les membres du groupe Kassav. Le pianiste Jean-Claude Naimro, affecté par cette disparition, témoigne de l’impact de Gérard  Guillaume dans le monde artistique.

Père de deux enfants, Gérard Guillaume était reconnu non seulement pour son talent professionnel mais également pour sa personnalité attachante. Ses anciens collègues se souviennent unanimement de lui comme « un homme affable et disponible » qui a marqué le paysage audiovisuel de sa présence chaleureuse.

Son parcours à France Télévisions, débutant à la Société française de production (SFP), fut une véritable épopée.

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Michel Sardaby, les notes éternelles d’un virtuose du jazz

Michel Sardaby, figure emblématique du jazz, a clos le chapitre de sa vie le 6 décembre 2023 à Paris, laissant derrière lui un héritage musical d’une richesse exceptionnelle. Né le 4 septembre 1935 à Fort-de-France, en Martinique, il a débuté sa passion pour le piano à l’âge précoce de cinq ans, guidé par son père, Bernard Sardaby, lui-même pianiste de renom au sein de la bourgeoisie locale. Affectionné sous le surnom affectueux de « Bèbène », Michel s’est rapidement démarqué en tant que prodige musical, jouant avec une maîtrise impressionnante du boogie-woogie, imprégné d’un sens aigu du rythme.

Après des études à l’école des arts appliqués et l’obtention de son diplôme à l’École Boulle, son cœur s’est résolument tourné vers la musique. Paris devint le théâtre de ses premières performances dans des clubs prestigieux tels que « La Cigale », où il partagea la scène avec des légendes du jazz comme Benny Waters, Dexter Gordon, et Kenny Clarke. Son implication dans l’enregistrement de « Tape for Billy » en 1967, aux côtés de maîtres tels que Duke Ellington, souligne l’ampleur de son influence.

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Hommage à Henri Bangou : un homme de conviction et de transformation

Henri Bangou, né le 15 juillet 1922 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), est décédé le 21 novembre 2023 à l’âge de 101 ans. Homme politique français, médecin cardiologue de profession, il a marqué l’histoire de la Guadeloupe par son engagement politique, sa vision progressiste, et son rôle de maire de Pointe-à-Pitre pendant 46 ans.

Une enfance marquée par la séparation

Né dans une famille de la classe moyenne, la vie d’Henri Bangou a été marquée par la séparation de ses parents. Élevé par sa mère Andrée Bellevue et sa grand-mère paternelle en raison de la santé fragile de sa mère, il a hérité de valeurs socialistes et d’une forte influence catholique. Ces éléments ont façonné ses convictions et son engagement politique ultérieur.

Engagement et études en France

Après des études brillantes au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, Henri Bangou part en France pour poursuivre ses études. Initialement orienté vers la physique, il bifurque vers la philosophie à la Sorbonne, où il rencontre Marcelle Montauriol, une étudiante communiste en médecine qu’il épouse. Son engagement politique prend forme à Paris, où il milite activement au sein de plusieurs mouvements, notamment l’Association des étudiants guadeloupéens, l’UNEF, et le comité de liaison anticolonialiste.

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Hommage à Philippe Saint-Cyr : Une figure de l’éducation et de l’engagement s’éteint à 80 ans

— Par M’A —

Le monde éducatif et politique des Antilles déplore la perte de Philippe Saint-Cyr, décédé vendredi dernier à l’âge de 80 ans. Ancien avocat, professeur de droit, et président honoraire de l’Université des Antilles, Saint-Cyr a laissé une empreinte indélébile en formant des générations de juristes et en contribuant activement au développement de la Martinique.

Un pionnier de l’enseignement supérieur

Philippe Saint-Cyr, premier président de l’Université des Antilles et de la Guyane, a été salué comme l’un des pères fondateurs de l’établissement. Pascal Saffache, ancien président de l’UAG, le décrit comme un « universitaire flamboyant » et un « intellectuel inspirant ». Son héritage perdurera dans les générations d’étudiants qu’il a formées.

Engagement pour le développement

En tant que président fondateur du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) de Martinique, Philippe Saint-Cyr a œuvré pour offrir des opportunités de formation locales, promouvant l’alternance et l’apprentissage comme moyens d’insertion professionnelle. Son intérêt marqué pour les questions économiques et sociétales s’est reflété dans ses travaux, y compris son ouvrage de 2020 sur l’octroi de mer.

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Hommage à Auguste Plenet, dernier pilote de chasse guyanais de la Seconde Guerre Mondiale

Le 29 octobre 2023 marque la fin d’une époque pour la France et la Guyane, alors que nous disons adieu à Auguste Plenet, le dernier pilote de chasse guyanais survivant de la Seconde Guerre mondiale. Il est décédé paisiblement dans son sommeil à l’âge de 99 ans, laissant derrière lui un héritage de courage et de dévouement envers son pays. Auguste Plenet est né à Cayenne le 19 septembre 1924, et dès l’âge de 16 ans, il a pris la décision de s’engager dans la Résistance en entendant le discours du général de Gaulle par la fenêtre ouverte d’un voisin.

Lorsque le général de Gaulle a lancé son appel, Auguste Plenet n’avait que 16 ans, mais il a ressenti un appel profond pour défendre les valeurs de la France libre. Il a ainsi commencé son voyage dans l’histoire en devenant l’un des premiers Guyanais à s’engager comme pilote d’avion pour l’armée française.

Son voyage l’a conduit en octobre 1943 de la Guyane à la Martinique, en compagnie d’autres membres de la Section Impériale, un groupe de jeunes Guyanais déterminés à devenir pilotes de chasse.

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Assassinat de Dariush Mehrjui : le destin tragique du cinéaste iranien et de son épouse Vahideh Mohammadifar

L’Iran est en deuil suite au double assassinat du célèbre cinéaste Dariush Mehrjui et de son épouse, Vahideh Mohammadifar, dans leur domicile de Karaj, près de Téhéran. Cette tragédie a plongé le pays dans la perplexité, alimentant les spéculations sur les circonstances entourant leur mort. L’enquête est toujours en cours, mais les signes d’un possible meurtre politique ne peuvent être ignorés.

La vie et la carrière de Dariush Mehrjui

Dariush Mehrjui était une icône du cinéma iranien, reconnu pour ses réalisations en tant que cinéaste, producteur et scénariste, s’étalant sur six décennies. Né à Téhéran en 1939, il a étudié la philosophie aux États-Unis avant de retourner en Iran, où il a lancé une revue littéraire et a réalisé son premier film, « Diamant 33 », en 1966, une parodie des films de James Bond. Cependant, c’est « La Vache », en 1969, qui le propulsa sur la scène internationale. Ce film, pionnier de la Nouvelle Vague iranienne, remporta le prix du jury à la Mostra de Venise en 1971.

L’œuvre de Mehrjui a souvent été marquée par une forte dimension sociale, abordant des thèmes tels que la vie des villageois iraniens (« La Vache »), les problèmes sociaux (« Monsieur le naïf », « Le Cycle », « Les Locataires »), et des portraits de femmes (« Sara », « Pari », « Leila »).

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La mort de l’ancienne sénatrice de la Guadeloupe Victoire Jasmin

Victoire Jasmin, née le 23 décembre 1955 à Morne-à-l’Eau (Guadeloupe) et décédée le 6 octobre 2023, a laissé une empreinte réelle dans le paysage politique français. Originaire de Guadeloupe, elle fut une femme politique engagée au sein du Parti socialiste et a occupé le poste de sénatrice de la Guadeloupe de septembre 2017 à septembre 2023.

Son parcours de vie est marqué par une détermination sans faille. Née dans une petite ville de Guadeloupe en 1955, elle a su se distinguer par ses études, obtenant un DUT en biochimie à Créteil. Son intérêt pour la science l’a même conduite à cosigner un article sur l’hémoglobine. Mais c’est dans l’engagement associatif qu’elle a trouvé sa véritable vocation.

Victoire Jasmin a présidé l’inter-laboratoire d’analyses médicales en Guadeloupe et a dirigé la Fédération des associations de parents d’élèves de Guadeloupe (FAPEG) pendant de nombreuses années. Elle était également membre de la fédération féminine F.O.R.C.E.S., où elle a lutté en faveur des droits des femmes.

Sa carrière professionnelle l’a conduite à devenir cadre de santé au Centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre. Mais son véritable terrain de jeu était la politique.

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José Sébéloué, le chanteur de la Compagnie Créole, est mort à l’âge de 74 ans

José Sébéloué, le chanteur principal et guitariste emblématique de La Compagnie créole, s’est éteint le dimanche 3 septembre 2023 à l’âge de 74 ans. Né le 17 septembre 1948 à Ouanary, en Guyane, il laisse derrière lui un héritage musical considérable qui a marqué la scène musicale française depuis les années 1980.

Sa carrière musicale a débuté dans les années 1970 lorsqu’il a rejoint le groupe local Pop-Corn dans sa région natale de Guyane. Cependant, c’est en 1975 qu’il a co-fondé La Compagnie créole aux côtés de Clémence Bringtown, Julien Tarquin, Guy Bevert, et Arthur Apatout, des musiciens originaires de Martinique et de Guadeloupe qu’il a rencontrés à Paris. Ensemble, ils ont entrepris de revisiter et d’adapter de manière originale les airs traditionnels du répertoire antillais.

Le véritable tournant de leur carrière s’est produit au début des années 1980 lorsque José Sébéloué et La Compagnie créole ont croisé le chemin des producteurs Daniel Vangarde et Jean Kluger, reconnus pour leur succès dans la musique disco latino. Sous leur influence, le groupe a d’abord enregistré un album de biguines traditionnelles intitulé « Blogodo » en 1982, chanté en créole.

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La mort de Jean-Pierre Sainton

— Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme de Guadeloupe —
La Fédération de Guadeloupe de la Ligue des Droits de l’Homme a appris ce 22 août 2023 avec stupéfaction la triste nouvelle du décès brutal de Jean-Pierre SAINTON, Professeur des Universités, Historien de renommée internationale et spécialiste de l’histoire sociale et politique de la Guadeloupe et de la Caraïbe. Jean-Pierre SAINTON a eu l’occasion de participer à plusieurs colloques initiés par la Ligue des droits de l’Homme. De ses contributions originales sur les problématiques des libertés et des droits de l’homme dans nos régions, la Ligue retiendra son insistance sur l’urgente nécessité de se plonger dans une lecture rénovée de l’histoire du pays et de ses luttes pour mieux appréhender la question de l’universalité des droits.
Il est évidemment encore trop tôt pour mesurer l’ampleur de la perte pour la Guadeloupe que constitue la disparition prématurée de l’un des intellectuels guadeloupéens les plus brillants de sa génération. Penseur respecté sur les questions sociales et politiques, il avait placé l’éthique et la rigueur au coeur de ses travaux, réflexions et actions.

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Mort d’Howard Becker, musicien et sociologue de la déviance

Howard S. Becker, un sociologue éminent reconnu pour ses contributions à l’école de Chicago en sociologie, nous a quittés à l’âge de 95 ans. Son œuvre a joué un rôle majeur dans la formation de la compréhension du comportement humain et de la société dans le domaine de la sociologie. L’un des piliers de son héritage est le développement de la théorie de l’interactionnisme symbolique, une perspective qui mettait en avant l’importance des interactions entre individus en tant que moteur de la dynamique sociale.
Pendant ses années de formation en tant qu’étudiant de 1946 à 1951, Becker a suivi les enseignements du sociologue Everett C. Hugues. Cette période a jeté les bases de ses futures contributions. À noter que le parcours intellectuel de Becker ne se limitait pas au monde académique. Il était également un pianiste de jazz talentueux, et ses intérêts combinés pour la sociologie et la musique allaient se croiser dans ses recherches.
C’est en 1963 que Becker publie son œuvre phare, « Outsiders« , une exploration novatrice du domaine de la déviance. Dans ce livre, il remet en question la compréhension conventionnelle du comportement déviant comme inhérent à certains individus.

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La mort d’un écrivain insolite : Pierre Alferi

L’univers littéraire a subi une perte douloureuse en ce 17 août, avec l’annonce du décès de Pierre Alferi, un écrivain aux multiples facettes, à l’âge de 60 ans. Poète, romancier, essayiste, traducteur, et même peintre, Alferi était reconnu pour sa singularité au sein de la littérature contemporaine française. Cette nouvelle, communiquée par les éditions P.O.L, a été accueillie avec une profonde tristesse par la communauté littéraire. Toutefois, les circonstances exactes de son décès n’ont pas été rendues publiques.

Né le 10 avril 1963 à Paris, Pierre Alferi était le fils de deux personnalités éminentes : le philosophe Jacques Derrida et la psychanalyste Marguerite Aucouturier. Sa formation initiale l’a conduit à l’École normale supérieure, où il a approfondi ses connaissances en philosophie. Cependant, son parcours l’a rapidement orienté vers la poésie, un terrain sur lequel il allait laisser une empreinte indélébile.

L’une de ses premières entreprises littéraires significatives fut la fondation de la revue « Détail » en 1989, aux côtés de la photographe et poétesse Suzanne Doppelt. Cela marqua le début de sa quête de partage créatif et d’exploration artistique pluridisciplinaire.

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Mort du musicien Sixto «Sugar Man» Rodriguez

Sixto Diaz Rodriguez, connu sous son nom d’artiste Rodriguez, né le 10 juillet 1942 à Détroit dans le Michigan et mort le 8 août 2023, est un auteur-compositeur-interprète, musicien de rock et de folk américain.

Sa carrière s’est limitée à la sortie de deux albums studio au début des années 1970, qui n’ont pas connu le succès, ainsi qu’à quelques brèves tournées. Ayant toujours mené une vie normale, il a souvent enchaîné les petits boulots pour faire vivre sa famille. Cependant, il est devenu très célèbre en Afrique du Sud à la fin des années 1970 où ses albums avaient été piratés puis diffusés en masse, au point de devenir l’un des artistes les plus appréciés des jeunes de la classe moyenne blanche. Censuré pour ses paroles contestataires évoquant les droits sociaux et la libération sexuelle, il a participé de fait à la montée du mouvement contre l’apartheid chez les Blancs.

Alors que le public sud-africain le croyait mort, deux fans originaires du Cap l’ont retrouvé grâce à Internet et ont organisé une série de concerts en Afrique du Sud en mars 1998, devant des milliers de personnes.

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Voir Jérémie et mourir : Hommage à Michel Roumer

— Par Jean-Robert Léonidas —

Adieu, Michel !
Il est parti la joie au cœur, avec son désir de vivre sa quatrième saison à Jérémie, dans la Grand-Anse natale. Sans abandonner pour autant son titre de citoyen du monde, dans cet univers où il bourlinguait sans cesse, pour rencontrer choses et gens, contempler, s’émouvoir, apprendre, vivre intensément. Quoique comblé en Allemagne par une vie réussie, son épouse, ses enfants, ses amis, sa profession de médecin, sa clientèle, Michel Roumer était toujours à la recherche d’un je ne sais quoi qui le poussait à rêver d’éternité. Au moment où les fils d’Haïti s’engagent dans une démarche centrifuge, et pour cause, lui, il fait le chemin inverse, à la recherche d’un supplément de bonheur que seul peut offrir le lieu de naissance, là où ton cordon ombilical est enterré comme on a coutume de dire chez nous.
Fils d’Emile Roumer, par une sorte d’héritage paternel, il avait une passion de la chose écrite, des langues en général, du créole en particulier. Michel et moi, nous avons passé ensemble 20 ans sur les bancs de l’école depuis la classe enfantine jusqu’à notre diplôme de médecin.

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La mort de Sinéad O’Connor

Sinéad O’Connor, chanteuse irlandaise, est décédée à l’âge de 56 ans. Elle a marqué l’histoire de la musique avec son tube planétaire « Nothing Compares 2 U », sorti en 1990 et écrit par Prince. Elle a connu une carrière tumultueuse, ponctuée de succès et de controverses. Née à Dublin en 1966, elle a eu une enfance difficile marquée par des problèmes familiaux. Elle a commencé sa carrière musicale en tant que membre du groupe Ton Ton Macoute avant de se lancer en solo.

Son premier album solo, « The Lion and the Cobra », est sorti en 1987. Son succès a été consacré avec l’album « I Do Not Want What I Haven’t Got » en 1990, qui contenait le célèbre titre « Nothing Compares 2 U ». Sa voix unique et son look atypique l’ont distinguée des autres chanteuses de son époque. Elle a ensuite enchaîné les albums, explorant différents genres musicaux, mais n’a pas connu le même niveau de succès qu’à ses débuts.

En dehors de sa carrière musicale, Sinéad O’Connor a été une figure controversée en raison de ses prises de position contre l’Église catholique et des abus sexuels commis sur des enfants.

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Hommages au journaliste Claude Bourgrainville

Adieu mon Coco !

Par Guy Flandrina

C’est avec une grande tristesse que j’apprends le décès de Claude BOURGRAINVILLE. C’était un Martiniquais, journaliste et militant communiste, se revendiquant comme tel.

Homme affable, toujours prêt à servir.

Il fut un grand président du Club presse où il officia, efficacement, pendant pas moins de sept ans !

Rieur et bon vivant, à de multiples occasions j’ai mis son sens de l’humour à l’épreuve.

Je lui témoignais une aussi affectueuse que chahuteuse amitié lui soulignant combien je tenais à « protéger mon coco car… espèce en voie de disparition ».

Ainsi, revenant de Chine, je lui ai ramené un billet (RMB) à l’effigie de Mao. Lui spécifiant que c’était le symbole du « capitalisme d’État » ; nous en avons rigolé.

De Géorgie, je lui ai envoyé une photo où, debout aux côtés de Staline, je lui précise que je donne la « main… droite » à ce dernier ; fou rire commun !

De Tchéquie, je lui expédie des photos du musée de Prague, rappelant l’invasion de la Tchécoslovaquie par les armées du Pacte de Varsovie.

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