La mort d’un écrivain insolite : Pierre Alferi

L’univers littéraire a subi une perte douloureuse en ce 17 août, avec l’annonce du décès de Pierre Alferi, un écrivain aux multiples facettes, à l’âge de 60 ans. Poète, romancier, essayiste, traducteur, et même peintre, Alferi était reconnu pour sa singularité au sein de la littérature contemporaine française. Cette nouvelle, communiquée par les éditions P.O.L, a été accueillie avec une profonde tristesse par la communauté littéraire. Toutefois, les circonstances exactes de son décès n’ont pas été rendues publiques.

Né le 10 avril 1963 à Paris, Pierre Alferi était le fils de deux personnalités éminentes : le philosophe Jacques Derrida et la psychanalyste Marguerite Aucouturier. Sa formation initiale l’a conduit à l’École normale supérieure, où il a approfondi ses connaissances en philosophie. Cependant, son parcours l’a rapidement orienté vers la poésie, un terrain sur lequel il allait laisser une empreinte indélébile.

L’une de ses premières entreprises littéraires significatives fut la fondation de la revue « Détail » en 1989, aux côtés de la photographe et poétesse Suzanne Doppelt. Cela marqua le début de sa quête de partage créatif et d’exploration artistique pluridisciplinaire. Sa rencontre avec Olivier Cadiot fut une étape déterminante, conduisant à la fondation de la « Revue de littérature générale » en 1993, un projet qui a marqué le paysage littéraire de manière mémorable.

Les premiers écrits d’Alferi ont vu le jour en 1991. Un essai linguistique intitulé « Chercher une phrase » fut publié chez Christian Bourgois, tandis que le recueil de poésie « Les Allures naturelles » parut chez P.O.L. Cette maison d’édition allait devenir le foyer pour 15 de ses ouvrages à venir. Son premier roman, « Fmn », paru en 1994, proposait une réflexion en quatre chapitres sur le sentiment amoureux. Il semait ainsi les graines de sa polyvalence littéraire.

Dans ses œuvres, Alferi jonglait avec les genres, fusionnant la poésie, le roman, le cinéma, la musique, la philosophie et les arts plastiques. Cette approche multidisciplinaire se manifesta par sa collaboration avec le musicien et chanteur du groupe Kat Onoma, Rodolphe Burger. Ensemble, ils créèrent les « Cinépoèmes » et les « films parlants », des projets qui firent fusionner les frontières entre la littérature et d’autres formes d’expression artistique.

Les convictions et les engagements de Pierre Alferi étaient également palpables dans son travail. Ses positions politiques, marquées par une forte inclination vers la gauche, se manifestèrent à travers ses textes ainsi que ses prises de position contre les violences policières, la loi Travail, et le conflit israélo-palestinien. Cette dimension engagée ajoutait une profondeur et une pertinence supplémentaires à son œuvre.

Dans un entretien en 2020, Alferi révéla sa philosophie artistique, expliquant qu’il cherchait à accueillir la diversité et le chaos dans sa création. Il considérait la poésie comme une constellation de forces en présence, une exploration du divers et du sensible. Sa capacité à naviguer dans les méandres du chaos créatif tout en créant une œuvre cohérente et émotionnelle témoigne de sa maîtrise artistique.

Ainsi, l’héritage laissé par Pierre Alferi reste ouvert et plein de promesses pour les générations futures. Sa capacité à traverser les frontières artistiques et à engager son public dans des réflexions sociales et politiques témoigne de l’importance de sa contribution à la culture littéraire contemporaine. Au-delà de sa disparition, son œuvre continue de vivre, invitant les lecteurs à explorer les multiples facettes de sa créativité singulière.

Avec ChatGpt

Pierre Alferi en quelques dates

10 avril 1963 Naissance à Paris

1989 Guillaume d’Ockham le singulier (Minuit)

1999 Le Cinéma des familles (P.O.L)

2003 Par amour, album de Jeanne Balibar, dont il écrit les chansons

2012 Kiwi (P.O.L)

2020 divers chaos (P.O.L)

16 août 2023 Mort à Paris