Catégorie : Politiques

Journée internationale des personnes migrantes

« Les migrations favorisent la croissance économique, le dynamisme des sociétés et la tolérance. Elles offrent une chance à des millions de personnes en quête d’une vie meilleure, et profitent aussi bien aux communautés d’origine et qu’à celles de destination. » — António Guterres, Secrétaire général de l’ONU
La Journée internationale des personnes migrantes est l’occasion de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion à leurs contributions dans les domaines économique, culturel et social, au profit tant de leur pays d’origine que de leur pays de destination.

Les migrations sont une réalité incontournable. De nombreuses raisons amènent les gens à se déplacer – que ce soit pour étudier à l’étranger, rejoindre des membres de la famille, chercher un emploi ou des moyens de subsistance, ou assurer un meilleur avenir à leurs enfants. D’autres quittent leur pays pour fuir la criminalité, la violence, les conflits, la persécution, l’insécurité, la discrimination, les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement, ou encore la pauvreté.

La plupart passent d’un pays en développement à un autre ou quittent un pays en développement pour un pays développé.

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Réforme des retraites

— Communiqué de la CGTM —

Amplifions la mobilisation pour le retrait définitif du projet

Edouard Philippe a donc rendu public ce mercredi 11 décembre 2019 les principaux points de sa réforme des retraites.
• Il faudra travailler faire travailler plus longtemps, au moins jusqu’à 64 ans.
• De vagues promesses que la valeur du point sera gérée par les « partenaires sociaux » et ne pourra pas baisser. Mais il sera sous le contrôle du Parlement, donc du gouvernement. Avec le système à points et un calcul de la pension sur toute la carrière, les travailleurs pauvres deviendront des retraités pauvres.
• Les salaires des enseignants n’augmenteront pas, mais il y aurait des primes à partir de 2021.
• La réforme ne s’appliquera qu’aux salariés nés après 1975. C’est une piteuse tentative de diviser les travailleurs. Ce gouvernement qui parle de … solidarité propose d’introduire une disposition qui conduirait à abandonner une génération.
Après avoir beaucoup tergiversé, le gouvernement repousse la date d’entrée en vigueur de la réforme parce qu’il y a les élections municipales l’année prochaine, mais surtout à cause de la mobilisation.

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Émeutes de décembre 1959 : une présentation scandaleuse de l’Histoire.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi donc, en ce mois de décembre 2019 une série de commémorations a commencé. Recommence donc la répétition d’une série d’ « arrangements » avec l’histoire, alors que les faits réels auraient, à eux seuls, mérité qu’on les enseigne à nos enfants. Mais nos politiques sont obnubilés par leur soif de raconter leur roman à leur convenance, en lieu et place des historiens. Et ils n’ont de cesse de déplorer que cette histoire trafiquée ne soit pas inscrite dans les manuels scolaires.

Notons que la grande presse, surtout l’audiovisuelle, étant tenue d’une main de fer au profit de l’histoire fabriquée, jamais, sans l’Internet, la vérité historique, ci-dessous rapportée et qui peut n’être contestée par personne, n’aurait pu être portée à la connaissance des Martiniquais. Mais rien n’est gagné face à une malhonnêteté intellectuelle quasi indéracinable.

D’abord, le crash aérien de décembre 1969 a conduit le parti communiste martiniquais, qui s’était montré jusqu’alors discret, à organiser une enquête en vue, dit-il, de rechercher les vraies causes de la catastrophe. Une enquête ? Il fallait faire quelque chose après les initiatives du parti frère de Guadeloupe qui avait perdu dans l’affaire son secrétaire général.

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Guyane : 400 familles expulsées d’un bidonville

Une vaste opération préfectorale de destruction d’un quartier d’habitat informel, accompagné d’expulsions, a débuté lundi en Guyane, dans la commune balnéaire de Rémire-Montjoly a annoncé lundi la préfecture de Guyane. Dans le quartier dit «Les Manguiers», sont édifiées parfois «depuis 50 ans», «400 habitations abritant environ 2.000 personnes, pour la plupart de nationalité française ou en situation régulière» a affirmé lundi un communiqué de l’association droit au logement (DAL).

Cette action «sur décision judiciaire» a nécessité la présence de «120 gendarmes», de la police nationale, et des sapeurs pompiers, a indiqué la préfecture. Lundi soir, «la moitié des habitations» de ce bidonville avait été détruite, le «reste de l’opération» reprendra «après Noël» de même source.

Cette décision controversée intervient 15 jours avant le réveillon de Noël et alors que la «saison des pluies» a débuté pour plusieurs mois dans ce territoire français d’Amérique situé à l’équateur et caractérisé par une très forte pluviométrie. Alors que les destructions d’habitats informels se multiplient en Guyane, douze organisations humanitaires avaient interpellé dans une lettre ouverte la ministre des Outre-mer, Annick Girardin en novembre. Selon ces organisations, les expulsions «non accompagnées» mènent à la «sur-précarisation de populations déjà vulnérables».

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Le parquet national financier ouvre une enquête préliminaire sur le Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre

Les magistrats s’appuient sur un signalement de la Cour des comptes concernant les conditions de réalisation de ce centre pour la mémoire de la traite et de l’esclavage inauguré en 2015.

Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire, sur la base d’un signalement de la Cour des comptes, sur les conditions de réalisation du Mémorial Acte (MACTe), également dénommé Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, inauguré le 10 mai 2015 par François Hollande. Cet impressionnant ensemble architectural – un enchevêtrement de racines d’argent posé sur un bloc de granit incrusté d’éclats de quartz symbolisant les âmes des esclaves morts – érigé dans la zone portuaire de Pointe-à-Pitre est né en 2004 de la volonté du président du conseil régional de la Guadeloupe de l’époque, Victorin Lurel, figure emblématique du Parti socialiste guadeloupéen, qui en a attentivement suivi l’évolution tout au long des travaux.

Lire aussi Victorin Lurel, homme fort de la gauche en Guadeloupe

Par un courrier du service d’enquêtes judiciaires des finances de Fort-de-France en date du 28 novembre, dont Le Monde a pris connaissance, le PNF demande au conseil régional de la Guadeloupe de lui fournir tous les documents nécessaires.

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Faut-il rééquilibrer le jeu démocratique en France ?

Référendum d’initiative citoyenne, revalorisation du rôle du Parlement, participation de citoyens non élus aux processus décisionnels, nouvelle vague de décentralisation… Quelles réponses apporter aux revendications pour plus de proximité et de participation ? Débat entre Bastien François et Philippe Raynaud.

Par Bastien François – professeur des universités, Paris 1, Panthéon-Sorbonne et Philippe Raynaud – professeur de science politique, université paris 2, Panthéon-Assas

La démocratie représentative est mise en cause : les représentants du peuple, au niveau national, seraient trop éloignés des préoccupations quotidiennes des citoyens.
Devrait-on donner plus de pouvoir aux collectivités locales au détriment des instances nationales et, éventuellement, réduire le nombre de parlementaires, voire supprimer le Sénat ?
Réponse de Bastien François :

C’est une curieuse idée de vouloir réduire le nombre des représentants, voire de supprimer une chambre parlementaire, au moment où certains jugent les représentants trop éloignés des citoyens ! Il faudrait plutôt réfléchir aux causes de cet éloignement. De ce point de vue, on ne s’intéresse pas assez à la composition sociale des instances représentatives. Le renouvellement de l’Assemblée nationale en 2017 s’est accompagné d’une forte augmentation de la proportion de femmes (38,8% contre 26,9% en 2012), mais aussi d’une quasi-disparition des représentants issus des milieux populaires.

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Un million de signatures : les opposants à la privatisation d’ADP demandent à Macron de déclencher le RIP

Ce 4 décembre, le Conseil constitutionnel annonce que la barre du million de signatures a été franchie dans le projet de référendum sur la privatisation d’ADP (Aéroports de Paris). Le RIP, référendum d’initiative partagée, tant réclamé par les « gilets jaunes » notamment, va-t-il avoir lieu ?

des partisans du référendum contre la privatisation d’ADP sur la place de la République a Paris (30 novembre 2019) © Maxppp / Sadak Souici / Le Pictorium

C’est un chiffre historique. Le projet de référendum d’initiative partagée, ou RIP, sur la privatisation d’Aéroports de Paris, a franchi ce mercredi le cap du million de soutiens. 1 000 500 signatures exactement, ce 4 décembre, selon le Conseil constitutionnel.

De quoi parle-t-on ? 

Lancé à la mi-juin, le projet de RIP entend empêcher la privatisation d’Aéroport de Paris, actuellement détenu à 50,6 % par l’État. Sa privatisation figure au rang des cessions d’actifs prévus dans le projet de loi Pacte, et doit prendre la forme d’une concession limitée à 70 ans. Le RIP est soutenu par des députés et sénateurs de l’opposition (socialistes, Insoumis, Les Républicains…), des ONG et des citoyens qui craignent que la privatisation ne prive l’État d’une manne financière et d’un contrôle sur les orientations stratégiques d’ADP. 

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Défendre la justice sociale plutôt que la loi du plus fort

Grèves du 5 décembre : plus de 180 intellectuels et artistes soutiennent « celles et ceux qui luttent »

Tribune. Face aux offensives d’un gouvernement néolibéral et autoritaire, nous estimons qu’il est de notre responsabilité d’affirmer que notre présent et notre avenir émergeront des luttes sociales et politiques.

Nombreux sont les mouvements populaires qui traversent notre société et notre monde : ils s’érigent face aux dogmes d’une économie financiarisée qui incite et invite à la consommation déraisonnée ; ils inventent des alternatives aux inégalités sociales, raciales et genrées trop souvent considérées comme des paramètres indépassables ; ils affrontent les semeurs de haine et de peur qui veulent fracturer notre société.

Dans la rue, sur les ronds-points, au sein des associations, des syndicats, des partis, dans les quartiers populaires, dans les villes et dans les campagnes, en famille ou entre amis, les possibles s’échafaudent et se multiplient, les expériences réellement démocratiques se dessinent, les solidarités se font rapports de force.

L’écologie populaire se dote d’une colonne vertébrale idéologique et pragmatique ; les mouvements sociaux embrassent l’ensemble de la société. Aussi, nous devons le réaffirmer aujourd’hui : malgré l’intimidation constante et l’extrême répression devenue système, la démocratie ne doit plus avoir peur du peuple.

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L’Etat lance son plan pour le logement en outre-mer et promet au moins 600 millions d’euros

Ce nouveau plan, qui prévoit l’introduction d’une aide à l’achat d’un logement spécifique à l’outre-mer, ne fixe pas d’objectifs chiffrés en matière de logement social.

Le gouvernement a lancé lundi 2 décembre un plan d’aide au logement en outre-mer jusqu’en 2022, promettant de mobiliser au moins 600 millions d’euros, mais sans se fixer d’objectifs précis de construction. « On est enfin réunis » après « un processus [qui] pour certains a été défini comme lent », a ironisé Annick Girardin, ministre des Outre-Mer, avant de signer ce plan avec son homologue du Logement, Julien Denormandie.

Le plan prévoit « 200 millions d’euros par année minimum sur les crédits du ministère de l’Outre-mer » durant les trois prochaines années, a rappelé Annick Girardin. Cette « ligne budgétaire unique » est une spécificité du logement social en outre-mer. Contrairement à la métropole, où les HLM ne disposent quasiment plus de subventions de l’Etat, ces crédits permettent un financement direct par l’exécutif.
Chaque préfet doit évaluer ses besoins

Les objectifs fixés dans un précédent plan lancé en 2015 sous le quinquennat de François Hollande n’ont pas été atteints.

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Le Racisme : « une latence conflictuelle qui pourrait s’amplifier » 

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi donc, plus que tout autre pays au monde, la Martinique croule sous le vocable racialiste. Après « Négritude », « nègreries », « peau noire et masques blancs », « métissage » et autres sous-déclinaisons, il est désormais question de « noirisme », « békéisme », « mulâtrisme », « martinikaner », et j’en passe. En 2010, j’écrivais : « Je ne suis pas surpris par le cours que prennent aujourd’hui les choses, sauf en ce qui concerne leur rapidité et leur ampleur. Notre rapport au racial est certainement le fait sociétal le plus important apparu au cours du mouvement social de février 2009. Nous en sommes tous responsables : noirs, blancs, indiens, chabins, mulâtres, intellectuels, médias, riches, pauvres, religieux, profanes, élus… ».

Dix ans plus tard, je n’ai pas grand-chose à ajouter à la vingtaine d’articles parus sur le sujet dans Antilla, France-Antilles, Politiques publiques, Montraykréyol et Martinin’art. Certains ont été repris dans mon ouvrage « Contrechroniques de la vie politique de la Martinique – 2008. J’en livre ci-dessous quelques extraits.

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En défense de notre quotidien et de notre pouvoir d’achat, retraité/e, rejoins la grève du 5 décembre !

— Communiqué de presse —

Une série d’organisations syndicales, politiques et autres de Martinique comme de France et d’autres « DOM », appellent le 5 décembre, à un puissant mouvement de grève et de contestation de Macron et des politiques ultralibérales et austéritaires menées par son gouvernement.

Parce que, nous également, retraité/es de Martinique, tout comme le reste de la population (salarié/es, jeunes, chômeur/euses, précaires…) faisons les frais de ces mêmes politiques, nous nous associons à cette démarche et appelons l’ensemble des retraité/es à participer activement à ce mouvement.

Nous devons joindre nos forces aux autres catégories de la population pour lui faire entendre également l’ensemble de nos revendications, mais aussi notre colère qui n’est pas moindre que celle du reste de l’immense majorité de la population.

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Sept personnes interpellées après les échauffourées devant le centre commercial du Robert

Les réactions politiques :

Photo : Martiniquela1ère

Communiqué de Combat Ouvrier

Libération immédiate des militants

Non aux empoisonneurs –pollueurs et à leur soutien par l’Etat !

Suite au blocage de super marché Euromarché du groupe Bernard Hayot et aux échauffourées ayant opposé des manifestants avec les gendarmes venus en protection du centre commercial Océanis au Robert, 7 militants écologistes ont été mis en garde à vue depuis le 28 novembre.

Les blocages par des groupes de protestataires de centres commerciaux appartenant aux gros possédants békés, s’inscrivent dans le cadre d’actions contre l’empoisonnement des populations de Martinique et de Guadeloupe par le chlordécone. Et pour exiger la réparation par tous les empoisonneurs et notamment par les possédants békés de la banane désignés responsables.

L’Etat a rapidement répondu aux injonctions des mêmes capitalistes en envoyant ses forces de répression en nombre, soi-disant pour protéger leurs entreprises.

L’Etat capitaliste montre qu’il est bien au service des pollueurs et des exploiteurs qui se sont ainsi enrichis sur le dos des ouvriers agricoles et des populations.

Combat ouvrier

  • proteste vivement contre ce qui apparaît comme une répression injustifiée contre les sept militants mis en garde à vue, alors même que les possédants empoisonneurs ne sont jusqu’à ce jour nullement inquiétés.

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Pas de Justice, Pas de Paix !

— Par Ali Babar Kenjah —

Qu’on se le dise : le bon temps des colonies touche à sa fin aux Antilles. Certes la pwofitasyon a encore quelques jours devant elle mais les nostalgiques de l’antan où les subalternes savaient se tenir (dans l’ombre, l’opprobre et la misère de leur race), ce temps là est révolu. Désormais le sucre vous sera amer et votre rhum blanc, de plus en plus sombre. Il fallait bien qu’un jour les consciences s’ouvrent à la prédation et à la domestication dont elles sont l’objet, de père en fils et de mère en filles depuis plus de quatre siècles. Car objets traités et manipulés ils ont été, objets maltraités et manipulés ils demeurent, créatures (véritable étymologie latine du mot « créole ») d’une civilisation de barbarie et d’iniquités. Une civilisation qui organisa la terre pour la prédation et l’humain, dans sa part nègre, pour la domestication et le confort des élites. Il était inévitable, voire même attendu, qu’émerge un désir de justice des profondeurs du razyé historique où la négation permanente de ce peuple a forgé le désespoir des enfants et ankayé la volonté des dirigeants.

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Un référendum sur l’indépendance de la Martinique ? Chiche !

Par Yves-Léopold Monthieux —

Raphaël Confiant souhaite que soit organisé un referendum sur l’indépendance de la Martinique. Le sujet est aujourd’hui opportun où dans une incontestable léthargie populaire, se développe un activisme aux couleurs de la violence, celles du drapeau rouge-vert-noir, en pleine promotion. Quoi de plus normal pour un indépendantiste, serait-on tenté de se dire ? A moins qu’il ne s’agisse d’une pure provocation intellectuelle de la part du polémiste qui nous habitués à cette forme d’agilité de l’esprit. Votre serviteur avait écrit qu’en défendant l’article 74 en 1970, Alfred Marie-Jeanne se dirigeait vers la perte de la consultation électorale et de l’élection de la région qui allait se tenir 3 mois plus tard. Ce qui fut fait, ouvrit la porte à Serge Letchimy, et fit sortir l’écrivain de ses gonds. Ayant retrouvé son calme, mais toujours adepte des challenges hasardeux, Confiant fait monter de plusieurs crans la barre de l’échec.

Mais prenons-le au mot. Rejoignons-le et sortons de l’hypocrisie. Ecartons les demi-mesures institutionnelles et sortons de la situation d’entre-deux où ceux qui ne cessent de vouer aux gémonies d’autres qui prononcent le mot « métropole », en prennent eux-mêmes promptement l’usage, dès l’instant qu’ils sentent monter le fumet des « fonds d’Etat ».

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18 Novembre 1803 -18 Novembre 2019

— Par Emmanuel Ménard(*) —
216 ans que, cédant à une de ces pulsions rarissimes de l’histoire universelle, nos ancêtres décidèrent de se créer un drapeau. Expression de l’indispensable compromis entre des groupes foncièrement antagoniques et de la nécessité de présenter un front uni face aux puissances esclavagistes , le nouvel étendard devait galvaniser le 18 novembre 1803 à Vertières les énergies de nos sublimes va­nu-pieds et aboutir triomphalement à l’apothéose du Premier janvier 1804.
L’histoire, telle qu’elle est souvent contée par les hommes, est faite d’affirmations mensongères, de déclarations erronées et parfois d’oublis volontaires et calculés. Aussi, celle qu’on nous a écrite et dont les séquences remontent au 5 décembre 1492, n’est -elle qu’une vision eurocentrique méprisante qui tend à nier l’existence de nos grandes cultures antérieures, fruit d’un mélange incomparable et propre à Haïti. Notre pays appartient donc à une civilisation plus lointaine et plus vieille que celle que lui aura apportée Christophe Colomb qui a,en fait,découvert pour les européens une autre civilisation et une source intarissable de richesse. Au cœur de cette Amérique, Haiti doit fixer son identité en tant que Nation libre et offrir ses Héros comme modèles : Toussaint Louverture, le Précurseur, le génie de la race, créateur de notre premier drapeau (une bande d’étoffe de couleur blanche timbrée d’une tête de nègre), l’Empereur Dessalines , Fondateur de la Patrie, forgeur de liberté, Petion, Père du Panaricanisme et le Roi Christophe, le Grand Bâtisseur.

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La bataille de Vertières, 18 novembre 1803

Haïti ou le jour où le droit à l’afro descendance et à la citoyenneté a triomphé dans les Amériques
vertieres

Valmy, Austerlitz, Ulm, Waterloo… autant de batailles dont les noms nous sont familiers. Mais qui, en dehors d’Haïti, a déjà entendu parler de la bataille de Vertières, point d’aboutissement spectaculaire et sanglant de la guerre d’indépendance haïtienne ? Qui sait que cet affrontement s’est soldé, le 18 novembre 1803, par l’une des pires défaites napoléoniennes ? Que les Noirs s’y réclamaient des idéaux de la Révolution ? Ceux qui connaissent cette histoire sont peu nombreux, car la France vaincue s’est employée à effacer les traces de sa déconfiture dès la bataille terminée. Depuis 216 ans, Vertières est tour à tour occultée, à peine mentionnée ou encore mal datée, sans parler de l’argument encore prévalent selon lequel les soldats de l’armée indigène n’auraient pu triompher n’eussent été de la fatigue et du découragement des soldats français et de l’aide militaire de l’ennemi britannique allié à Jean-Jacques Dessalines. Pourtant, Vertières aurait dû faire date : son issue, désastreuse pour la puissance coloniale française, allait fissurer de manière irrémédiable les assises de l’esclavage et du colonialisme.

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La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage est créée

Annoncée par le Président de la République Emmanuel Macron le 10 mai dernier, la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a installé son premier conseil d’administration aujourd’hui ( 13/11/19) à Paris.

Une institution au service de la cohésion nationale

Dix-huit ans après le vote de la loi de la loi Taubira qui a reconnu l’esclavage et la traite comme des crimes contre l’humanité, la création d’une fondation nationale dédiée à la transmission de cette histoire et à la valorisation de ses héritages multiples – culturels, politiques, humains – marque une nouvelle étape dans la reconnaissance par la France de ce passé.
En veillant à réintégrer le passé esclavagiste dans l’histoire de la France, en rappelant comment la résistance à l’oppression et le combat pour l’abolition ont façonné nos valeurs, en montrant comment les outre-mer ont enrichi notre culture, la Fondation sera un instrument de compréhension de l’identité mondiale de la nation française, au service de la cohésion nationale.

Cette ambition nationale est consacrée par la reconnaissance d’utilité publique, accordée le

12 novembre 2019 par décret après avis du Conseil d’Etat (Journal Officiel).

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Décret du 12 novembre 2019 portant suppression du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage

Après 15 ans d’activités, le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) cesse d’exister. Il est remplacé par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Instance consultative nommée par décret du Premier ministre, le Comité, composé de seize membres, peut se prévaloir d’un bilan riche de réalisations parmi lesquelles :
-Institution de la journée nationale de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions (décret n°2006-388 du 31 mars 2006) et de la journée nationale en victimes de l’esclavage (loi n°2017-256 du 28 février 2017).
-Contribution à l’organisation des cérémonies nationales en présence du président de la République, du président du Sénat et du Premier ministre. Création du prix de thèse.
-Organisation d’une exposition annuelle d’une quinzaine de panneaux.
-Création en 2014-2015 du concours pédagogique national « La flamme de l’égalité » (plus de 5 000 candidats cette année).
-Création d’un label, três sollicité par les organisateurs de manifestations mémorielles, et soutien aux associations.
-Organisation de rencontres scientifiques.
-Contribution à la création de la plateforme numérique Joconde qui recense, dans les musées nationaux, plus de mille œuvres d’art en relation avec l’esclavage.

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Bolivie : un coup d’état criminel de plus contre les peuples !

— Par Robert Saé (*) —
Une preuve de plus que nous sommes à l’heure d’un affrontement décisif entre les classes dominantes prédatrices et les peuples dominés, une preuve de plus de la duplicité des dirigeants étatsuniens et européens, c’est ce crime contre l’humanité qui se déroule en Bolivie.
Mener une offensive systématique pour chasser du pouvoir tous les gouvernements qui permettent à des dizaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté, d’accéder à la santé et à l’éducation, est bien un crime contre l’humanité. Cuba, Brésil, Venezuela, Bolivie : tous ces gouvernements ont en commun d’avoir mis fin au pillage des ressources de leurs pays et d’utiliser ses revenus au bénéfice de leurs peuples. Les impérialistes et leurs multinationales entendent anéantir tous ceux qui s’opposent à leur politique prédatrice. De surcroît, en Bolivie, l’oligarchie blanche ne pardonne pas à Evo MORALES d’avoir institutionnalisé le respect de la dignité et des droits des peuples amérindiens.
Le coup d’état orchestré par les oligarques boliviens, appuyés par la CIA, l’ambassade des USA, le Brésil, le Paraguay, la Colombie et le Chili fait partie de cet affrontement décisif qui opposent les Peuples à leur prédateurs.

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11 novembre 1831. Le jour où l’esclave rebelle Nat Turner est pendu en Virginie

Le 11 novembre 1831, l’esclave Nat Turner est pendu à un arbre. Quand son cadavre se balance enfin au bout d’une corde, une féroce clameur s’élève de la foule blanche. Des enfants s’approchent pour jeter des bananes… Des hommes surexcités décrochent le cadavre. Ils lui arrachent ses haillons. Certains commencent à l’écorcher. D’autres arrachent des lambeaux de chair qu’ils mettent à fondre dans un chaudron pour en tirer de la graisse. Au moyen d’un grand couteau, un homme découpe la tête avec laquelle il repart, fier comme Artaban.

Nathaniel dit Nat Turner, né le 2 octobre 1800 et mort pendu le 11 novembre 1831, est un esclave afro-américain. En 1831, il conduit une révolte dans le comté de Southampton en Virginie. Cette insurrection sanglante d’esclaves entraîne une répression, légale et illégale, encore plus sanglante, et l’émergence de nouvelles lois dans les États du Sud, plus contraignantes encore pour les esclaves.

Enfance

Le 11 février 1831, voyant en une éclipse annulaire de soleil le signe divin qu’il attendait, il décide de mener une action contre les propriétaires d’esclaves. Initialement prévue pour le 4 juillet, jour de fête nationale, la révolte est repoussée pour des raisons d’organisation.

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Une pétition contre l’expulsion de Samira, 10 ans, récolte 120 000 signatures

L’eurodéputé Raphaël Glucksmann veut empêcher la procédure d’expulsion vers l’Italie de l’enfant et son père, prévue le 12 novembre prochain.

Elle a fui l’excision en Côte d’Ivoire. Samira, 10 ans, est menacée d’expulsion vers l’Italie avec son père, tombant sous le coup de la procédure Dublin, selon laquelle les réfugiés doivent faire leur demande d’asile dans leur pays d’entrée en Union européenne.

Une pétition a été lancée par Raphaël Glucksmann le 31 octobre dernier et a récolté plus de 122 000 signatures pour demander l’arrêt la procédure d’expulsion qui doit avoir lieu le 12 novembre. Parmi elles, des personnalités politiques de gauche telles que Benoît Hamon ou Najat Vallaud-Belkacem et quelques célébrités comme Omar Sy et son épouse Hélène Sy ou l’animatrice Daphné Burki. Selon l’eurodéputé, le père et sa fille sont arrivés en janvier 2019 en France et sont francophones. Samira est scolarisée dans un village du pays de Meaux, en Seine-et-Marne.

Il explique dans son texte que la petite fille a été une victime « de l’enfer libyen » par lequel les migrants venants d’Afrique transitent souvent. Elle a ensuite emprunté la route maritime de la Méditerranée, souvent mortelle.

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France-Antilles : de la pige à la tribune libre, un accompagnement en pointillé

— Par Yves-Léopold Monthieurx —
Cicero. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit à l’évocation du journal France-Antilles. Le second souvenir est un loupé. Lecteur du Monde, du Nouvel Observateur et de l’Express, je m’étais très jeune intéressé à la presse, sans cependant envisager d’en faire mon métier. Appelé du contingent à Cayenne, j’avais été chargé de mettre en place et d’animer le mini espace presse de la caserne Loubère.
D’abord le loupé. Mon premier rapport avec ce journal, dès 1964, fut un rendez-vous manqué. J’ignore pour quelles raisons, à la suite d’une visite de la fabrique de yaourt Littée par l’association culturelle du Vert-Pré, je n’avais pas rédigé le compte-rendu que j’avais promis à Man Littée de faire publier dans France-Antilles.
Revenons au cicero, qui rappelle le Cicérone consule d’une de mes versions latines. J’avais soumis sans trop y croire à la rédaction du journal un projet de reportage d’une rencontre de foot-ball. Agréablement surpris par sa publication, j’avais renouvelé l’exercice sous le pseudonyme « Maxim » jusqu’au jour où je fus conduit au bureau d’un certain M. Gérard. J’appris par ce dernier ce qu’était un cicéro, l’unité de mesure typographique, et que, contre toute attente, j’allais être rétribué au nombre de cicéros contenus dans mes reportages.

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Point de vue sur la crise haïtienne : le débat est ouvert !

— Par Max Casimir —

Haïti est en ce moment saisi d’un « ETAT DE MAL » qui semble annoncer l’accouchement d’une monstruosité, celle d’un bain de sang. On pourrait assister à une nouvelle situation pleine de promesses, si nous cessons de regarder le déroulement de ce drame avec indifférence ou dans l’incompréhension. Une incompréhension qui nous amènerait à accepter l’idée d’une malédiction dont le pays serait victime. Non la victoire des valeureux esclaves sur l’armée de l’empereur Napoléon Bonaparte n’est pas l’œuvre du diable comme le prétendent certains habitués du prosélytisme. Disons que « Bon Dieu » avait de préférence donné les bons outils à ceux qui étaient victimes de l’oppression et des injustices.

Oui, les élites haïtiennes ont leur part de responsabilités dans la tragédie qui se joue. Nul doute que les metteurs en scène en sont les puissances de l’époque y compris le Vatican. Elles ont imposé des relations inégales et se sont livrées à de véritables actes de brigandage à l’encontre du nouvel état.

Durant la période de la guerre froide, toutes les puissances occidentales ont apporté un soutien actif à la dictature des Duvalier avec les conséquences que nous savons pour le peuple haïtien.

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Le président et la vice-présidente de la Région Guadeloupe placés en garde à vue

Ils ont tous deux été placés en garde à vue pour détournement de fonds publics en lien avec l’embauche de l’ancien directeur financier de la collectivité de Saint-Martin.

Le président LREM de la Région Guadeloupe, Ary Chalus, et sa vice-présidente, Marie-Luce Penchard, ont été placés ce mercredi en garde à vue pour détournement de fonds publics en lien avec une embauche, a indiqué le procureur.

Convoqués dans les locaux de la police judiciaire aux Abymes ce mercredi matin, Ary Chalus et Marie-Luce Penchard, par ailleurs maire de Basse-Terre et ancienne ministre de l’Outremer dans les gouvernements Fillon, se sont vus notifier leur garde à vue à 8h50 (13h50 heure de Paris), a indiqué le procureur de Basse-Terre, Jean-Luc Lennon.
Déterminer « les modalités de ces recrutements »

L’enquête porte sur des soupçons de détournement de fonds publics en lien avec l’embauche de l’ancien directeur financier de la collectivité de Saint-Martin et actuel directeur général de la SEM Patrimoniale en Guadeloupe, Pascal Averne. Entre janvier 2015 et le 30 avril 2018, ce dernier a occupé les fonctions de directeur de cabinet à la mairie de Basse-Terre et d’inspecteur général des services au Conseil régional de Guadeloupe.

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Ce que masque le voile.

— Par Jacky Dahomay —

Une nouvelle polémique, dont la France a obscurément le secret, oppose ceux qui défendent le droit qu’ont les mères de confession musulmane d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires en restant voilées et ceux, à l’inverse, qui considèrent que c’est manifester une appartenance religieuse dans un cadre qui demeure scolaire, ce qui contredit en quelque sorte la laïcité. Le plus surprenant est que cette affaire a provoqué des réactions politiques et médiatiques d’une ampleur telle que cela a consterné les autres pays démocratiques et nous convoque inévitablement à penser le surgissement d’un tel événement et à saisir son sens véritable. Chose difficile, il va sans dire.

Il faut tout de même reconnaître que le système capitaliste néolibéral traverse une crise sans précédent, aussi bien sociale, économique que politique et culturelle. Ce déboulé des colères qui saisit les peuples de bien des régions du monde, déroute aussi bien les partis politiques que les syndicats ce qui rend leur lecture problématique. Des chefs d’Etat attisent les crispations identitaires pour voiler le phénomène. Tout se passe comme si nous étions bombardés de signes ce qui produit une déroute de la pensée dans un monde qui commence à sentir le brûlé.

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