Catégorie : Politiques

Coronavirus : la communication pitoyable du gouvernement

— Par Anne-Sophie Chazaud, philosophe, haut fonctionnaire et auteur d’un livre à paraître aux éditions L’Artilleur consacré à la liberté d’expression, à paraître en avril 2020.—

« Il suffit d’écouter chaque matin une déclaration de Sibeth N’Diaye, et l’on peut être sûr que la réalité démontrera l’inverse le soir même. »

La crise sanitaire que nous traversons est la révélatrice de toutes les autres : sociale, économique, financière, politique, culturelle, idéologique. Elle fonctionne, à ce titre, non seulement comme une maladie collective (ne jamais oublier que pandémie et démos partagent, par nature, le même radical étymologique) mais aussi comme un symptôme dont il importera, le moment venu, d’analyser ce qu’il a à nous dire et d’en tirer tous les enseignements.
Une parole disqualifiée

Or, s’il est un aspect de la gouvernance actuelle dont cette crise manifeste avec fracas l’ineptie, c’est bien celui de la parole publique et de ses choix communicationnels, totalement et durablement disqualifiés, à la fois cause et conséquence d’un immense déficit de confiance, particulièrement préjudiciable en la circonstance.

Plus précisément, le choix de la communication en lieu et place de l’action publique, en leurre ou en dissimulation de celle-ci, produit désormais le spectacle d’un pathétique et coupable naufrage.

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Courage, viglance, face à l’épidémie de coronavirus et aux mesures nécessaires !

Depuis mardi 17 mars 2020, le gouvernement français a décidé de mettre tout le territoire sous confinement. Les déplacements à l’intérieur du territoire, les entrées et sorties de « non nationaux » sont contrôlés, voire interdits.

Les tergiversations et louvoiements du gouvernement ont retardé le blocage de la circulation du virus

et compliqué le travail de certaines catégories de personnels. C’est notamment le cas des personnels de santé, des sapeurs-pompiers, des salariés du commerce alimentaire. La CGTM salue leur engagement. Elle apporte son soutien à celles et ceux qui par l’usage du droit de retrait, luttent pour défendre leurs droits à la santé et à la sécurité (stations-service, transports, prévention et sécurité).

La CGTM exige que les pouvoirs publics mettent à leur disposition les équipements indispensables. Ne pas le faire dans les proportions nécessaires pour tous les professionnels chargés de prodiguer des soins, c’est courir le risque qu’ils soient contaminés et ne puissent plus soigner.

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Urgence économique ou barbarie capitaliste ?

Par Robert Saé —

Une pandémie menace de décimer des centaines de milliers d’êtres humains : «Les entreprises » – entendez les capitalistes – recevront des milliards d’euros, tirés de la poche des contribuables pour assurer leur maintien à flot. Les institutions financières internationales mobilisent déjà les moyens de sauver le système. Ceux d’en bas, par contre, ont peu de chance de voir valablement compensés leurs revenus perdus.

Derrière son appel à « l’unité nationale », le Président français, affublé du titre de « père de la nation » par les propagandistes de service, essaie de maintenir à flot le système capitaliste. La volonté de défendre en priorité les intérêts des classes dominantes est illustrée par le discours de son premier ministre qui essaie d’imposer une conjonction entre «urgence sanitaire » et « urgence économique ».

L’urgence d’humanité, elle, ne l’intéresse pas. Quel conseil scientifique a été réuni pour évaluer les conséquences d’un confinement qui prive brutalement les personnes âgées et dépendantes d’accompagnement ? Quid des personnes psychologiquement fragiles assignées à isolement ? Quel impact de l’interdiction de participer aux enterrements sur la société? Quels moyens ont été mobilisés pour porter réponse à ses problématiques là ?

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L’inaptitude au débat public des intellectuels martiniquais

— Par Yves-Léopold Monthieux

Dans le débat qui oppose parfois votre serviteur à Raphaël Confiant, les amis de l’écrivain ont décelé la preuve de son imprudence d’accepter d’échanger avec quelqu’un qui n’est pas de la famille. L’un d’eux avait pu écrire qu’il est dangereux de laisser entrer « le loup dans la bergerie », comme s’il y avait quelque chose de corrosif pour les cervelles marxistes à les exposer à des idées différentes. Le « fous-le dehors ! » de certains d’entre eux traduit l’inaptitude de notre démocratie au débat public. Jamais ou presque, à part Confiant lui-même qui est sur tous les fronts, il n’est répondu au fond des contrechroniques publiées dans Montraykréyol, ne fut-ce que dans la rubrique « commentaires » du site. Je me félicite que quelques contradicteurs se manifestent par courrier privé. Lorsque c’est possible, on s’échange quelques mails. Sinon, on est dans l’intox, pas dans le débat !

« Tu dis vrai, mais qui es-tu et d’où te vient le droit de dire ? » 

Les réticences à réagir s’observent aussi à l’égard des autres intervenants détenteurs de bloc-notes sur le site.

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Après les résultats du premier tour des élections municipales.

— Communiqué de  Combat Ouvrier —

Mardi 17 mars 2020.

Nous remercions tous les électeurs qui ont voté pour nos listes « Combat-ouvrier-faire entendre le camp des travailleurs », les 215 de Fort de France (1,49%), les 237 des Abymes (1.40%), les 431 de Capesterre- Belle-Eau (6.40%).

En France nos camarades de « Lutte Ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs » ont obtenu une moyenne de 1,40% des suffrages sur leurs 260 listes de l’hexagone.

Notre camarade Jean Yves Payet (Lutte ouvrière) sur l’île de la Réunion à Saint Benoit a réalisé un score de 2,36% avec 302 voix.

En votant pour nos listes, ces électeurs ont voté pour le seul courant communiste révolutionnaire présent lors de ces élections, au sein de la classe ouvrière antillaise sous domination française. Tout comme l’ont fait les électeurs de France, et de la Réunion qui ont voté pour nos camarades.

Nous avons fait une campagne communiste et les électeurs qui ont voté pour nous ne se sont pas trompés de choix.

C’est ce qu’il y avait de mieux à faire dans ces élections face aux représentants locaux des grands partis de gouvernement de gauche ou de droite qui s’attaquent tous aux intérêts des travailleurs et des couches populaires.

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Hommage aux sœurs Nardal

Vendredi 13 mars 2020 de 8h 30 à 13h Hôtel de la CTM

Paulette (1896-1985), Jeanne, Andrée, Alice, Emilie, Lucie, Cécile
« Nous n’étions que des femmes. Nous avions ouvert la voie aux hommes »
Quand on parle de Négritude, on pense Césaire, Senghor, Damas.
Quand on parle de féminisme, on pense à l’UFM (Union des Femmes de Martinique), créée en 1944.
Quand on parle d’hygiène, de santé, d’actions en faveur de la famille, de la mère et de l’enfant, on pense au Front Populaire et au programme social du Conseil National de la Résistance aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.
Les soeurs Nardal symbolisent aussi cette nouvelle conception du monde qui cherche à donner aux faibles, aux déshérités, aux opprimés une place dans la société. Elles ont marqué les mouvements intellectuels, littéraires, scientifiques, artistiques au sein des étudiants martiniquais dans le Paris de l’entre-deux-guerres, puis en Marti-nique au XXe siècle.
Au cours des années 1920-1930, les étudiants martiniquais à Paris s’ouvrent aux civilisations africaines et à leurs diasporas de la Caraïbe et du continent américain. C’est une conscience de race qui s’éveille.

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 Droits de l’homme et du citoyen. Où en sont les afro descendants.

— Par Marcel Luccin —

Nos sociétés se plient difficilement aux dispositions des droits de l’homme. Bien que perpétuellement éloignés de l’environnement humain, les droits reviennent au galop. Il y a seulement quelques décennies (71 ans), que les droits de l’homme et du citoyen sont déclarés « universels », c’était en 1948. Il s’agissait ni plus ni moins d’une reformulation de l’éclosion du courant humaniste exprimé en 1789. Entre temps, les conquêtes coloniales, les guerres intestines ont exterminé des millions d’êtres humains. Des génocides se sont multipliés sur la planète, pendant que l’on exalte les vertus des droits fondamentaux. Aujourd’hui, en dépit de la volonté affichée de rendre justice à la dignité humaine, évoquer la trilogie « Liberté, Égalité, Fraternité » suscite ricanement et exaspérations quelquefois. Quoi qu’il en soit, dans l’hexagone comme dans les « outre-mer », placer l’humain au centre des préoccupations apparaît comme une des exigences prioritaires.

Incontestablement, dans le contexte de l’époque, la philosophie des lumières visait surtout à protéger l’intégrité culturelle des sociétés occidentales et à conforter les prétendues missions civilisatrices des aventuriers présents dans le « nouveau monde ». En ce XXIème siècle, des institutions prestigieuses sont autant marquées par la persistance de stéréotypes, de théories habiles jugées nécessaires pour entretenir l’instinct de dominance et justifier la théorie de  l’inégalité des « races ».

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A propos des prochaines municipales…

— Par Max Dorléans (GRS) —
Il semble, à écouter certains, que les prochaines municipales, intéressent de moins en moins de monde, mis à part ceux/celles intéressés à un titre ou à un autre, au résultat des scrutins. Ou plus exactement, un nombre grandissant de citoyens, s’intéresse moyennement à la question, car ils ne se font guère d’illusions sur les changements promis, soit par les maires qui vont être reconduits à la tête des municipalités, soit par les nouveaux chefs de mairie. Un regard somme toute lucide, car à regarder les émissions télévisées à propos des prochaines municipales, ce n’est guère l’enthousiasme qui est de mise.
Il suffit en effet d’écouter les propos des uns et des autres, pour évidemment se convaincre de ce que il n’y a guère de profond changement attendu dans le proche horizon, quelques soient les vainqueurs. Puisque, malheureusement, mais sans surprise, les batailles tournent sur ce que les maires ont fait ou pas, et ce que les candidats disent indiquent vouloir faire une fois élu/es, alors même que sur les préoccupations fondamentales et quotidiennes de la population, on ne les a guère vu, dans leur immense majorité, ni les uns ni les autres.

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20 femmes sont têtes de liste sur 116 aux municipales de 2020 en Martinique

En matière de présence de femmes dans la vie publique, la Martinique commence peut-être à rattraper son retard sur d’autres territoires de France et d’Outre-mer. Sur les 116 têtes de liste enregistrées officiellement par la préfecture de Martinique pour les municipales, 20 sont des femmes [17.24%] contre 13 en 2014 [ 12.26%].

Certaines sont favorites pour conserver leur siège. D’autres sont capables de grossir le rang des femmes élues à la tête d’une mairie en Martinique.

Femmes têtes de listes en Martinique
Fonds-Saint-Denis : Annick Comier
Basse-Pointe : Marie-Thérèse Casimirius, Edithe Velayoudon
Ducos : Aurélie Nella
Fort-de-France : Nathalie Jos, Marie-Hélène Marthe Surelly
François : Karine Mousseau
Lorrain : Véronique Oudiane Pamphine
Marin : Michelle Bonnaire, Yvonne Tritz
Morne-Rouge : Jenny Dulys-Petit
Rivière-Salée : Stéphanie Norca
Robert : Chantal Maignan
Saint-Esprit : Maryse Plantin
Saint-Joseph : Manuella Keclard-Mondésir, Rosalie Bardel
Saint-Pierre : Ludmilla Larade-Eustache
Schoelcher : Marinette Torpille
Trinité : Annick Charles
Vauclin : Emilie Joncar

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Non aux illusionnistes et autres charlatans!

— Par Max Dorléans —
On sait le rôle important et grandissant que jouent dans nos sociétés les réseaux sociaux (WhatsApp et autres) en termes de diffusion et circulation d’informations de toutes natures, « fake news » y compris.
Aussi, à défaut de medias publics permettant de vrais échanges pluralistes, à défaut comme hier de lieux et supports permettant confrontation et débats d’idées publics entre organisations politiques adversaires ou concurrentes, ils constituent clairement des supports et relais d’informations qui, sans eux, n’auraient pas droit de citer. Et, ceci représente un atout considérable.
Ainsi, a été mise sur un réseau en ligne, une interview réalisée sur TropicFm, par J.J Seymour, du très macroniste Max Dubois (président de « République et Développement des Dom »). Une interview où il développe une analyse de notre société martiniquaise fustigeant le rôle insupportable et considérablement néfaste pour la Martinique – et plus généralement les « DOM » – de groupes économiques dominants et super-puissants comme le Groupe Bernard Hayot (GBH).
Une analyse qui semble avoir eu une audience significative, et qui semble avoir conquis bien des esprits avec sa critique acerbe du groupe en question.

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Les activistes panafricanistes échappent à leurs sorciers

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Pour les partisans de l’autonomie de l’article 74, le maintien par l’Etat des pouvoirs régaliens était la parade parfaite contre toutes les dérives du statut annoncé. Dès lors que l’Etat garderait ses pouvoirs de police, de justice et de défense, il n’y aurait plus rien à craindre. C’était, à côté de l’idée qu’il était débile d’avoir deux collectivités sur un si petit territoire, l’argument-massue de la campagne électorale. Après le refus du « 74 » et la limitation du changement au périmètre de l’article 73, cet argument parut encore plus évident, alors que le millefeuille administratif allait s’enrichir de trois communautés d’agglomérations.

Passer du discours aux actes : c’est vous qui nous avez endoctrinés…

On sait pourtant que les fonctions régaliennes ont toujours été la pierre d’achoppement entre les Martiniquais attachés à la France et ceux qui revendiquent la rupture, partielle ou absolue, immédiate ou différée, réelle ou simulée. En conséquence, on pouvait croire que les seconds ne se satisferaient pas d’un statut où l’Etat garderait ces pouvoirs. Le PALIMA, parti indépendantiste, n’estimait-il pas que même en cas d’autonomie il y avait nécessité de les transférer au pouvoir local ?

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Aux États-Unis, les policiers blancs utilisent deux fois plus souvent leur arme que les noirs, selon une étude

Les agents blancs sont « cinq fois plus susceptibles d’utiliser leur arme dans des quartiers à majorité noire », souligne l’étude.

Les policiers américains blancs utilisent davantage leur arme que leurs collègues noirs. C’est le constat délivré par une étude américaine, confortant un sentiment souvent exprimé par les minorités aux États-Unis.

Quand ils sont appelés pour des interventions d’urgence, les agents blancs utilisent en moyenne deux fois plus souvent « la force des armes que les agents noirs », écrivent les économistes Mark Hoekstra et CarlyWill Sloan de l’Université A & M au Texas.

Une différence se remarque également selon les quartiers : si les agents blancs font usage de leur arme de manière comparable « dans les quartiers blancs et mixtes, ils sont cinq fois plus susceptibles de l’utiliser dans des quartiers à majorité noire », souligne l’étude. LIRE AUSSI => Police et racisme : ces affaires qui empoisonnent l’Amérique 
Plus de deux millions d’appels épluchés

Pour parvenir à ces chiffres, les chercheurs ont épluché plus de deux millions d’appels passés au numéro d’urgence 911 dans deux grandes villes américaines non citées, qui dépêchent les agents au hasard.

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Après l’aéroport de Martinique, les activistes bloquent un bus de touristes

— Par Peggy Pinel-Fereol —

Après des échanges tendus à l’aéroport International Martinique Aimé Césaire ce samedi après-midi (29 février 2020), les manifestants tentent désormais de bloquer un bus de touristes en provenance d’Allemagne qui souhaitent embarquer sur le bateau de croisière MSC.

Pneus crevés, tags sur la façades, un énorme embouteillage sur l’autoroute dans le sens Ducos-Fort-de-France, voilà la situation après 20 heures ce samedi 29 février 2020.

En cause, il s’agirait des mêmes activistes présents à l’aéroport International Martinique Aimé Césaire qui souhaitaient empêcher l’atterrissage d’un avion en provenance d’Italie. 

À lire aussi Manifestation à l’aéroport de Martinique contre l’atterrissage d’un avion en provenance d’Italie

Désormais, ils tentent d’empêcher un bus de 70 touristes originaire d’Allemagne et de Belgique d’embarquer sur le bateau de croisière MSC au port de la Pointe des Grives à Fort-de-France.

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Municipales : comment votent les quartiers populaires

— Par Eric Marliere, maître de conférences HDR en sociologie à l’université de Lille —
Eric Marliere analyse la sociologie électorale des quartiers populaires avant les municipales de mars.

Les mobilisations politiques dans les quartiers populaires peuvent prendre plusieurs formes, de l’engagement associatif ou sportif à l’adhésion à un parti politique, en passant par la participation à des révoltes urbaines. Les frontières entre la politique institutionnelle et informelle restent floues, mais les difficultés à s’investir dans un projet associatif ou en politique sont réelles. On recense environ moins d’un électeur sur deux dans les deux quartiers étudiés pour l’élection municipale de 2014. Au-delà de l’abstention importante, le rôle des politiques en général et des politiques publiques plus précisément semble décourager l’engagement des habitants des quartiers populaires.

Mon enquête actuellement en cours dans deux communes de la banlieue nord de Paris révèle ainsi plusieurs tendances, inscrites dans quarante ans de désillusions politiques dans les quartiers populaires. En esquissant un début de typologie d’habitants des quartiers populaires, mon projet s’attache à analyser les conséquences des rapports de domination sociale sur leurs engagements politiques, et la façon dont ces rapports de domination se traduisent au quotidien, notamment dans leurs perceptions de la question politique.

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C’est quoi, l’article 49, alinéa 3 ?

— par Yves-Léopold Monthieux —
Dans les régimes parlementaires, la prédominance du pouvoir législatif sur l’exécutif est naturelle car les assemblées élues représentent le peuple souverain. D’où la notion de démocratie représentative qui s’oppose à celle de démocratie directe, laquelle, sauf en de rares exceptions étroitement encadrées, est impossible à mettre en œuvre. Cependant, même ramenée à sa dimension représentative, la démocratie a encore besoin de mécanismes institutionnels qui rognent l’expression populaire, au profit de l’exécutif. Le déplacement du curseur peut conduire à la situation inverse : la prédominance de l’exécutif sur les assemblées. Cette primauté est généralement reconnue à la 5ème république, à l’inverse de ses devancières.
Avec la constitution de 1958, la légitimité du peuple est partagée entre le parlement et le président de la République, les deux institutions étant élues au suffrage universel direct. Plusieurs mesures destinées à réguler les rapports entre elles conduisent finalement à renforcer l’exécutif. Les plus connues sont le référendum, les pleins pouvoirs de l’article 16, les ordonnances de l’article 38 et l’engagement de la responsabilité de l’article 49 alinéa 3. Aucune de ces dispositions n’est appliquée sans soulever avec plus ou moins de force les réticences de l’opposition.

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 En Guadeloupe, les falaises reculent, des familles s’accrochent

— Par Marion Briswalter —
En Basse-Terre, à cause d’éboulements sur le littoral qui menacent la vie d’habitants, une opération de relocalisation a démarré. Mais à Petit-Bourg, sur 60 foyers « prioritaires », seuls sept résidents ont accepté de partir. Reportage.

Guadeloupe, correspondance.– « J’ai 69 ans, j’ai travaillé toute ma vie, et à ma retraite ils me délogent. Je vois le danger, je le sens, mais je ne me sens pas prête à sortir », confie Roberte, en se tressant les cheveux debout sous l’auvent de sa maison. Cette habitante de la rue Bel-Air, dans la commune de Petit-Bourg en Basse-Terre, fait partie de ceux qui doivent quitter leur domicile à cause du risque d’effondrement de falaise.

Elle se souvient qu’an tan lontan (il y a longtemps) pour « se baigner » en contrebas de chez elle, elle cheminait à travers les amandiers, sur une pente douce. Désormais, c’est agrippée sur ce terrain accidenté et écumeux qu’elle gagne le contrebas. Le quartier Bel-Air, familial et convivial, qui a vu les enfants grandir et remonter les filets pleins de poissons, vit un vrai chamboulement.

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Histoire et usages politiques de l’esclavage

Comment restituer l’expérience de l’esclavage alors que si peu d’archives sont disponibles pour en témoigner directement ? Du fait de la condition des esclaves, les récits biographiques comme celui de Solomon Northup que Steve McQueen a adapté au cinéma dans « Twelve Years A slave » sont rarissimes. Esclavages et post-esclavages est le titre d’une nouvelle revue qui paraît en libre accès sur la plateforme Openedition. Au sommaire de ce premier numéro des contributions qui couvrent cette histoire aussi bien au Mexique, qu’au Chili, en Haïti, au Cameroun, qui traitent de la question des droits de la diaspora des travailleurs indiens et s’emparent d’un des points de vive discussion entre ceux qui élaborent cette histoire : comment restituer l’expérience des esclaves eux-mêmes alors que si peu d’archives sont à disposition qui en témoignent directement ? 

Une revue pluridisciplinaire

_Esclavages et post-esclavage_s promet de relater la vitalité des recherches en cours en affirmant que la notion de post-esclavage répond à un effacement contraint de cette histoire : puisque les esclaves étaient désormais libres, il n’était plus souhaitable d’en parler après l’abolition.

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Violences meurtrières entre policiers et militaires en Haïti

Des policiers en colère ont attaqué le QG de l’armée haïtienne à Port-au-Prince, dimanche. Les affrontements se sont soldés par des morts et des blessés. Le gouvernement a évoqué une « situation de guerre ».

En Haïti, des violences entre policiers mécontents et militaires ont fait deux morts et une dizaine de blessés dimanche 23 février à Port-au-Prince. Ces policiers manifestant pour de meilleures conditions de travail ont attaqué le quartier général de l’armée dans le centre de la capitale.

Dans un communiqué, le gouvernement a dit observer « avec préoccupation et consternation que la terreur a régné dans certaines artères de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ». « Afin d’éviter le bain de sang programmé (…), il a été décidé d’annuler le carnaval », a-t-il ajouté.

L’état-major militaire a décrit un assaut mené par des individus « encagoulés et munis d’armes à feu ». « Nous sommes assaillis. Nous sommes sous le feu d’armes de toutes sortes, de fusils automatiques, de cocktails Molotov, de gaz lacrymogènes », avait déclaré un peu plus tôt dans la journée le général des Forces armées du pays.

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Ces « 40% » qui rendent fous !

— par Yves-Léopold Monthieux —

Cet article vient en réponse aux réactions suscitées par la chronique précédente : « Retraites : qu’en est-il des Non-fonctionnaires ? » Mais les évènements se bousculent et au moment où j’écris ces lignes, la boucle semble bouclée. Plus française que la France, la Martinique s’est érigée en chef de file des « gaulois«  contre la réforme de la retraite. Forte de cet intégrisme, elle pourrait atteindre sinon dépasser le record de durée de la grève du Cartel des fonctionnaires, en 1952. Il s’était alors agi de justice et de dignité tandis que le spectacle donné aujourd’hui à la télévision révèle de curieuses finalités et, plus encore, des méthodes singulières de solidarité.

De la majorité « silencieuse«  à la majorité « compréhensive« .

Sur le terrain, des grévistes du service public non enseignant sont assurés de conserver en toutes circonstances l’intégralité de leurs salaires. Cette assurance est renforcée et élargie à la veille d’élections municipales aux personnels d’activités périscolaires : la collectivité mettra la main à la poche. Par tous moyens, les grévistes protégés empêchent l’accès aux établissements scolaires : pas d’école ouverte, point d’enseignants grévistes déclarés, impossible de les distinguer des non-grévistes.

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« Pensée politique » par Roland Tell

Pensée Politique n°20

Ultime et dernier texte de « Pensée Politique », pour retrouver, dans la conscience collective des Martiniquais, la nouvelle éclosion de L’Antillanité, dans la fraîcheur unique du temps présent, et dans l’atmosphère maternelle du renouveau culturel.
Certes, retour nécessaire à l’antillanité, comme à une oeuvre humaine à réaliser enfin, après tous les paradoxes déjà mentionnés de la vie politique d’autrefois. En effet, par vouloir de dépassement, ou volonté de puissance politique, par ivresse révolutionnaire aussi, la négritude s’est longtemps trouvée être la valeur prépondérante, pour frapper les esprits, pour subjuguer le peuple. On l’a vu : écrits et discours ont appris à celui-ci l’art d’avaler le mot, certes, à l’époque, trop dur pour sa denture, en des temps, pourtant dits de l’Assimilation, dont la contingence politique demeurait hors de portée, hors de prise. Pourtant, au coeur même de la vie antillaise, se trouvait l’espérance la plus proche, la forme d’existentialisme philosophique et politique la plus vive, susceptible de dégager nos significations, et nos valeurs réelles de peuples, donc celles de l’antillanité.
Par ses aspirations, ses capacités, par l’appel obscur de sa destinée à devenir monde intermédiaire, et communauté d’existence, pour la vie commune de tous les Antillais, de nombreux citoyens l’appelaient déjà de leurs voeux, certes, pour donner sens à leur condition bâtarde d’alors, entre assimilation et négritude, mais surtout pour entraîner l’histoire antillaise à son véritable accomplissement.

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De l’inconstance dans la vie politique

— par Michel Pennetier —

La «  Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », l’ »Habeas Corpus » en Angleterre, la Constitution américaine, les lois sur la laïcité de 1905, le Manifeste du Parti Communiste de 1848, les lois sur la Sécurité Sociale de 1945, oui, tous ces textes ont une forme et un contenu, c’est du solide qui peut porter ses fruits pendant des siècles et qui marque une étape et un progrès dans l’histoire de l’humanité. Donc, ne me faites pas dire que la politique n’est qu’inconsistance ! Il arrive qu’une personnalité ou un groupe de personnes parviennent à faire passer une loi en dépit des criailleries de la presque majorité des représentants du peuple et du peuple lui-même parce que cette loi porteuse de raison et d’humanité finit par convaincre une partie des réticents. Ainsi en fut-il de la loi Weil sur l’interruption de grossesse en 1975.

Je respecte trop la politique qui comme disait Aristote est l’art suprême et le plus difficile, pour vouloir la mépriser et la jeter aux orties.

Mais à côté de ces sommets de l’histoire, combien de vallées d’esclavage et de cimetières ?

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Comment peut-on vivre dignement avec 560 euros par mois ?

— Par le collectif d’associations de lutte contre l’exclusion Alerte —

Face au décrochage des ménages les plus pauvres, le collectif d’associations de lutte contre l’exclusion Alerte appelle le gouvernement à une « revalorisation immédiate » du RSA et des APL

L’étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) rendue publique le 5 février éclaire douloureusement le débat sur l’impact sur le pouvoir d’achat des Français des mesures fiscales et sociales engagées depuis 2018.

Après un début de quinquennat marqué par une forte baisse de la fiscalité des plus aisés, les mesures prises dans le prolongement du mouvement des « gilets jaunes » ont majoritairement bénéficié aux classes moyennes et aux personnes en activité : augmentation significative de la prime d’activité, baisses des impôts sur le revenu et de la taxe d’habitation, défiscalisation des heures supplémentaires.

Cependant, l’analyse des effets de cette politique sur le budget des ménages situés aux extrémités de l’échelle des revenus est très inquiétante. Sur les 17 milliards d’euros de gains de pouvoir d’achat cumulés depuis 2018, 4 milliards ont été versés aux 5 % des ménages les plus aisés.

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Que reste-t-il du pouvoir des maires ?

— Par Benjamin Konig —

Maillon essentiel de l’organisation de la vie démocratique, les communes sont de plus en plus mises à mal. Entre perte de compétences et austérité budgétaire mais avec la volonté de continuer à agir, que peuvent encore les maires ?

es hussards de la République seraient-ils devenus les trimards de la République ? Depuis plusieurs années, le mandat de maire, pourtant central dans l’organisation politique de la France, est en crise. « Malaise des maires », sentiment de « dépossession », « mise sous tutelle », étranglement financier, montée en puissance des intercommunalités, épisode « BalancetTonMaire » lancé par LaREM pour pointer les élus qui augmentent les impôts locaux en prévision de la perte de la taxe d’habitation. Autant de difficultés qui conduisent à des « Maires au bord de la crise de nerfs » (1), avec près de la moitié des maires seulement qui veulent se représenter (48,7 %, mais 42,4 % dans les communes de 500 habitants et moins).

Un mois avant des élections municipales très incertaines, jamais autant d’édiles n’ont été à bout de souffle : le baromètre Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences-Po) publié à l’occasion du congrès des maires de novembre dernier explique les raisons de ces « démissions ».

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Retraites : qu’en est-il de la situation des non-fonctionnaires ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

J’ai écrit à plusieurs reprises qu’il n’est pas juste qu’en Martinique, aux caisses des supermarchés, se retrouvent deux catégories de citoyens : ceux qui bénéficient de la majoration de salaires de 40%, et les autres. Les fonctionnaires ayant la garantie de l’emploi, cet avantage peut être considéré comme une prime supplémentaire à cette garantie. S’il était justice et conforme à leur dignité d’aligner le traitement des fonctionnaires autochtones sur celui des métropolitains, il est moralement insatisfaisant qu’à l’injustice passée ait succédé celle qui, sur un même territoire, fait la différence entre les fonctionnaires et ceux qui ne le sont pas, c’est-à-dire tous les autres.

Les ouvriers ont toujours été solidaires des fonctionnaires

Certes, les bénéfices de l’ascension sociale assez largement répartie ; elle a conduit à ce que de nombreuses familles martiniquaises possèdent un ou plusieurs fonctionnaires en leur sein. Ce facteur de solidarité est la face heureuse d’un phénomène qui n’en est pas moins une injustice sociale décidée par décret et qui place les familles dans des positions inégales. La question se pose aujourd’hui de l’application d’une nouvelle étape en faveur des fonctionnaires : l’extension de la majoration des 40% à leur pension de retraite, comme c’est le cas dans le département de la Réunion.

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Affaire Griveaux : »Quand la vie privée devient transparente, c’est la vie publique qui devient opaque »

— Par Philippe Val —

L’ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter Philippe Val soutient dans une tribune au JDD que « l’opacité de la vie privée est le corollaire de la transparence exigée dans la gestion politique des intérêts collectifs ». 

Ainsi Benjamin Griveaux ne sera pas candidat à la mairie de Paris. Après le viol de sa vie privée, il n’était plus en état de faire campagne. Comme citoyen, je me sens lésé dans ce que j’ai de plus précieux : ma liberté démocratique. Elle seule garantit que nos enfants et peut-être nous-mêmes ne connaîtrons pas un jour l’arbitraire, la persécution, la torture, la déportation… Qu’importe mon choix le jour du scrutin ; l’alliance d’un activiste russe proche des Gilets jaunes, des réseaux sociaux et d’une désinvolture médiatique coupable, en privant les Parisiens du libre choix de leur maire, a fait exploser une bombe antidémocratique dont les retombées seront incalculables si la majorité silencieuse ne se décide pas à devenir une majorité vigilante.

L’opacité de la vie privée est le socle, la motivation primordiale de toute construction démocratique.

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