17 octobre, Journée mondiale de refus de la misère & clôture de la 5° Marche Mondiale des Femmes.

— Communiqué de l’UFM —

Ce samedi 17 octobre marque 2 évènements importants : la journée mondiale de refus de la misère et la clôture de la 5° Marche Mondiale des Femmes.

17 octobre, Journée mondiale de refus de la misère

Le constat des inégalités de notre société martiniquaise était déjà insupportable. Quelques chiffres sont édifiants :

– en 2017, 29% des martniquais·es vivaient en dessous du seuil de pauvreté, soit 2 fois plus qu’en France (chiffres INSEE). Parmi cette population, les familles monoparentales, donc les femmes, sont majoritaires, ainsi que les jeunes ménages.

– Alors que le niveau de vie des plus riches est équivalent à celui de la France,

– Les 10% des plus riches gagnent 4,2 fois plus que les 10% des plus pauvres, écart plus important qu’en France de 23%.

– Le taux de chômage « officiel » était de 15% en 2019, 2 fois plus que la France, sans compter les personnes ayant arrêté de chercher un emploi par lassitude et celles n’ayant trouvé que des emplois précaires (parmi lesquelles les femmes sont majoritaires) les plaçant presque au même niveau que les chômeurs.ses.

La crise sanitaire que nous subissons a aggravé les conditions de vie de nos populations les plus fragiles, et parmi elles, bien sur les femmes.

Les emplois commencent à souffrir : contrats non renouvelés, pas de remplacements pour les congés, pas d’embauches, licenciements …

Des témoignages nous montrent aussi que certains utilisent aussi le prétexte du contexte général pour exploiter encore davantage les travailleurs.ses, notamment les migrant.es, pour se faire davantage de profit…

Les emplois informels, qui représentent une source de revenus, sont eux aussi en régression du fait du confinement et des restrictions de circulation.

Nous savons que le confinement a entrainé une augmentation des prix (alimentation et autres besoins de première nécessité), un accès plus difficile au transport et aux services publics d’aide sociale.

Mais une situation financière difficile signifie aussi davantage de dettes, moins d’accès à des logements décents, une alimentation de moins bonne qualité, une santé dégradée, moins de recours aux soins, de participation à la vie sociale et à certains loisirs … entrainant une fragilité psychologique.

A cela s’est ajoutée pour de nombreuses femmes une augmentation notable des pressions et des violences dans leur relations de couple, et une plus grande charge mentale liée aussi à une plus grande responsabilité vis-à-vis des enfants et des ainé·es.

Les associations d’aide aux plus défavorisé·es témoignent toutes de l’explosion des demandes depuis le confinement.

Les initiatives solidaires ont été nombreuses, et l’UFM a joué un rôle important d’aide et d’accompagnement des femmes dans ces situations difficiles cumulées.

Mais cette situation n’est pas prête de s’améliorer nous le savons. Il nous faut donc, non seulement renforcer cette solidarité, mais aussi questionner les décideurs à tous les niveaux sur les solutions, qui ne peuvent être qu’une remise en question profonde du fonctionnement actuel de notre société.

La Marche mondiale des femmes de 2020 : « Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer ! »

La pauvreté et la précarité sont l’un des thèmes phares de la 5° marche mondiale des femmes. Ce mouvement international des femmes commencé en 2000, dénonce depuis 2000 ce monde d’injustices, de patriarcat et les méfaits du capitalisme dont les femmes sont les plus importantes victimes.

Nous nous battons pour la construction d’un nouveau modèle de vie et d’un autre modèle de consommation, plus égalitaire.

Tout au long de cette année 2020, les actions de l’UFM ont porté sur les thèmes défendus par la Marche Mondiale des Femmes :

 

– La dénonciation de toutes les formes de violences envers les femmes, en tous lieux

– La participation aux revendications des travailleurs.ses pour de meilleures conditions de travail et une meilleure vie

– Le combat pour la reconnaissance de l’empoisonnement au chlordécone et de ses conséquences pour toute la population, et leur élimination, par sa participation active aux actions du collectif Lyannaj pou dépolyié Matinik

– Le combat pour un accès à un système de santé de qualité pour tous.toutes

– La contribution à une meilleure estime et confiance en elles-mêmes des femmes, par la connaissance de leur participation à l’Histoire, par des ateliers …

 

Il s’agit de poursuivre. Malgré les restrictions, il nous faut continuer à refuser toutes ce situations insupportables pour beaucoup, à nous mobiliser par tous les moyens pour continuer à défendre le droit à une vie décente, à plus d’égalité, à la santé pour tous et toutes !

 

 

Union des Femmes de Martinique

17/10/2020