Catégorie : Politiques

Vanité des vanités, quand tu nous tiens !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Le spectacle offert par la classe politique martiniquaise, à deux mois des élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Collectivité Territoriale de Martinique, est tout simplement affligeant..

Cet étalage indécent de vanité, de palinodie et de démagogie, est de nature à faire fuir le malheureux électeur, disposé à courir le risque du Covid 19, pour accomplir son devoir de citoyen.

Comment comprendre en effet l’attitude inconsistante de ces gens incapables de s’unir pour constituer une liste commune afin de répondre aux enjeux de cette échéance qu‘ils reconnaissent pourtant être capitale ? C’est d’autant moins compréhensible que leurs programmes se ressemblent comme deux gouttes d’eau, les valeurs qu’ils affichent sont quasiment les mêmes et qu’ils proclament à l’unisson la nécessité d’ ouvrir un autre chemin pour sortir notre pays de l’ornière dans laquelle il se trouve, du fait de l’affrontement permanent et stérile des deux formations politiques rivales qui se disputent le pouvoir local, depuis plus de trois décennies.

Si l’on voulait se faire une idée de ce qui motive vraiment nos politiques, nous voilà définitivement fixés; ils n’ont rien à faire du sort des populations qu’ils sont censés défendre; seul compte à leurs yeux leur intérêt propre et leur perspective de carrière, tout le reste n’est que faux-semblant.

→   Lire Plus

Oscars: le triomphe de « Nomadland » passé sous silence en Chine

Pékin – Le triomphe de Chloé Zhao, qui a raflé l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour son film « Nomadland », était largement passé sous silence lundi par les médias et censuré sur les réseaux sociaux en Chine, son pays d’origine.

Née à Pékin en 1982, la cinéaste est devenue la première Asiatique à remporter la statuette suprême pour ce long métrage dépeignant la vie quotidienne d’habitants modestes des grands espaces américains. 

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M. Ayrault, appelant à faire preuve de « ténacité » et à ne « pas céder« .

→   Lire Plus

Lettre ouverte aux maîtres de la caste Béké

— Par Robert Saé —
Non! Notre missive n’a pas pour but de “savoir ce que vous avez dans le ventre”. Cela, nous ne l’ignorons absolument pas. Nous entendons, ici, mettre cartes sur table.

Aucun analyste sérieux ne pourrait contester le fait que votre communauté, descendante des colons esclavagistes, s’est constituée en une caste qui contrôle les rênes de l’économie, qui vit territorialement regroupée et qui maintient un rigide apartheid social. Actuellement, la société martiniquaise connait un profond changement idéologique et culturel que, comme tout le monde, vous avez dû observer: Le regard posé sur votre dite communauté est de moins en moins tronqué par l’aliénation et l’ignorance.

C’est très largement qu’on dénonce la domination économique des “békés”, les privilèges dont ils jouissent auprès de l’Etat, de la justice où de certains médias. Des actions menées contre leurs intérêts, inimaginables il y a à peine une dizaine d’années, se multiplient. Manifestement, cette nouvelle réalité ne vous a pas conduit à une quelconque remise en question. Vous croyez pouvoir freiner la roue de l’histoire en vous contentant de mener des campagnes de propagande idéologique et de répression.

→   Lire Plus

Dans une unité de soins intensifs de Gaza, débordée par le coronavirus

Gaza (Territoires palestiniens) – Affalé de côté sur un lit, le visage avalé par un masque à oxygène laissant briller ses yeux humides, Hussein al-Hajj insiste: il veut parler. Pour dire quoi? Que « le vaccin est nécessaire », souffle-t-il, entre la vie et la mort dans un service de soins intensifs de Gaza.

Autour du vieil Hussein, des écrans clignotent et un « bip-bip » incessant s’élève de machines mesurant sa saturation en oxygène, son rythme cardiaque et sa pression artérielle. Il se trouve dans une unité spéciale créée il y a deux mois pour affronter le Covid-19 dans la bande de Gaza.

Au début de la pandémie, c’est Israël qui voyait se multiplier les morts. De l’autre côté de l’épaisse barrière de sécurité militarisée séparant l’Etat hébreu de ce territoire palestinien, le compteur tournait à vide.

Mais des premiers cas ont été recensés en août hors des centres de quarantaine de ce micro-territoire, sous blocus israélien depuis 2007, aux infrastructures balbutiantes. Le Covid-19 a commencé à faire des ravages parmi ses deux millions d’habitants.

Aujourd’hui, à l’heure où Israël rouvre bars et restaurants et enregistre de faibles taux de contamination grâce à une intense campagne de vaccination, la bande de Gaza affronte la tempête, sans trop de moyens ni de vaccins.

→   Lire Plus

Joe Biden reconnaît le génocide arménien

Washington – Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.

La déclaration traditionnelle de la Maison Blanche à l’occasion de la journée de commémoration, le 24 avril, mentionne pour la première fois le mot « génocide« . 

« Les Américains honorent tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd’hui« , a écrit Joe Biden. 

« Nous affirmons l’histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s’est passé ne se répète jamais« , a-t-il ajouté. 

Immédiatement après la diffusion du communiqué de la Maison Blanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé « la politisation par des tiers » du débat autour de cette époque de l’histoire. 

Le génocide arménien est reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie. 

Joe Biden, qui avait promis durant sa campagne électorale de prendre l’initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conversation téléphonique. 

→   Lire Plus

23 avril 1848 : Libération des esclaves de Case-Pilote

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Qui ne se souvient de la Semaine sainte telle qu’elle fut pratiquée, notamment le jeudi saint, le vendredi saint et le samedi gloria ? Les cloches des églises faisaient relâche jusqu’au samedi tandis que les croix, statues et images étaient voilées. Pour remplacer les cloches les enfants de chœur se répandaient dans les rues en faisant crisser des crécelles, sorte de moulinet en bois qui s’appelait rara en Martinique. Ce mot provient peut-être du mot ara qui est une variété de perroquet de l’Amérique tropicale. D’où l’expression courante à l’époque « parler comme un rara ». On retrouve le mot ara à Haïti pour désigner une musique mystique jouée, notamment, au cours de la Semaine sainte, ce qui peut être considéré comme un point commun avec la Martinique. Une autre pratique, le « battre Judas », consistait pour les fidèles de la paroisse à circuler dans les rues en frappant sur des boîtes vides symbolisant Judas, l’apôtre qui a trahi Jésus. Des jeunes dévoyés profitaient parfois pour se livrer à des exactions comme des lancers de pierres sur les maisons. En cette fin de semaine des 20, 21, 22 et 23 avril 1848, le phénomène prit un tour particulier.

→   Lire Plus

Castex saisit le Conseil constitutionnel sur l’article 24 de la loi sécurité globale

Paris – Pour lever « tout doute », le Premier ministre Jean Castex a saisi le Conseil constitutionnel concernant l’article 24 controversé de la loi pour une « Sécurité globale », qui vise notamment à protéger les forces de l’ordre contre toute volonté malveillante de les identifier.

« Soucieux que tout doute qui subsisterait pour certains soit levé sur la conformité de ces dispositions aux principes garantis par notre Constitution au moment de leur mise en oeuvre, le Premier ministre a saisi le Conseil constitutionnel de ces dispositions« , indique jeudi un communiqué de Matignon. 

Le Parlement a définitivement adopté le 15 avril la proposition de loi sur la « sécurité globale » et son article 24, qui a pour ambition de protéger les forces de l’ordre en opération en pénalisant la diffusion malveillante de leur image mais qui a soulevé une vive polémique. Un article honni à gauche, dénoncé par les organisations de journalistes mais largement soutenu par les syndicats policiers.  

Mercredi, près de 90 députés de gauche, dont LFI et Socialistes et apparentés, du centre et écologistes ont annoncé déposer un recours devant le Conseil constitutionnel pour contester la loi Sécurité globale qui selon eux « porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit« . 

→   Lire Plus

La colère des artistes-auteurs ne faiblit pas

Les suites données au rapport Racine suscitent davantage de déception que d’adhésion de la part de ceux qui s’estiment oubliés des politiques publiques.

La scène illustre le peu de cas accordé aux auteurs depuis fort longtemps. Dans son ouvrage Foucault en Californie (Zones, 144 pages, 16 euros), Simeon Wade rapporte que le philosophe Michel Foucault expliquait, en 1975, avoir envoyé son manuscrit d’Histoire de la folie à cinq éditeurs parisiens avant d’en trouver un qui le publie (en 1961). « Et encore, on ne l’a accepté que parce qu’un de mes amis l’a défendu devant le comité de lecture de Plon, qui l’a publié sans prendre la peine de le lire. Tous les autres éditeurs ont déclaré que c’était un livre aberrant, incompréhensible, verbeux et invendable. Je n’ai reçu que quelques milliers de francs de droits d’auteur. Le contrat n’était pas exactement équitable. » Peu de choses ont changé.

Article réservé à nosEn janvier 2020, le rapport de Bruno Racine intitulé « L’auteur et l’acte de création », remis au ministre de la culture, Franck Riester, déplorait que les artistes-auteurs, dont les conditions économiques et sociales se dégradent, se situent dans « un angle mort » des politiques publiques.

→   Lire Plus

Derek Chauvin coupable. George Floyd et nous

— Par Yves Boisvert —
Croyez-en vos yeux, avait dit le procureur de l’État. Et le jury a cru ce qu’il a vu, et que le monde entier a vu : un policier posant son genou sur le cou d’un homme qui n’a menacé personne, un homme menotté qui supplie, qui crie manquer d’air, qui appelle sa mère.
Mardi, le président Joe Biden a dit que ce verdict allait changer les choses pour toujours, dans les relations entre la police et les minorités.
Peut-être. Peut-être pas.
C’est vrai : à plus d’un titre, le verdict de culpabilité du policier Derek Chauvin pour le meurtre au deuxième degré de George Floyd est historique.
Mais songez au degré de perfection de la preuve qu’il a fallu pour faire condamner l’agent Chauvin. Des vidéos dans tous les angles. Des passants, bouleversés, qui voient cet homme mourir sous leurs yeux, qui demandent aux policiers de le laisser respirer. Des experts nombreux, magnifiques, qui établissent la cause de la mort : asphyxie. Et, peut-être au-delà de tout le reste : une enfilade de policiers d’expérience de son propre corps de police venus témoigner contre Chauvin.

→   Lire Plus

Arrêtons de faire des histoires avec l’histoire respectons et écrivons l’histoire d’aujourd’hui avec un grand « H » pour demain

— Par Christian Dachir —

Les statues de personnages qui ont fait malgré tout l’histoire en bien ou en mal, font tout de même partie de notre histoire à tous… La culture, le savoir et l’instruction donnent le pouvoir, la liberté et l’indépendance… Cela évite d’être manipuler et d’être l’instrument des autres!

La destruction systématique sans aucune perspective de construction ne conduit à rien… Le fond du mécontentement, je le partage totalement, mais la forme, je la rejette complètement.

En effet, ces actes non réfléchis, montrent bien et très bien, le manque de connaissances et de réflexion…

Une statue est une œuvre artistique d’une valeur de 180 000 euros à 230 000 euros, donc une perte garantie… C’est le travail d’artistes, donc le non respect de ces derniers… C’est gommer l’histoire, donc refus de la voir en face…

C’est agir exactement comme le colon, donc effacer l’histoire… Par contre, il faut utiliser cette histoire pour nous, il faut la retourner à notre avantage, en faisant évoluer la révolte de nos ancêtres, respecter leurs mémoires en avançant avec notre siècle et non pas refaire l’histoire…

La solution pourrait être de créer un parc paysager payant, où les statues seraient placées avec des plaques explicatives de leur vie vis à vis de nos ancêtres, et utiliser les recettes aux profits des artistes.

→   Lire Plus

Cinquante ans après la mort de « Papa Doc », Haïti toujours dans l’impasse

Port-au-Prince – Cinq décennies se sont écoulées depuis la mort du dictateur François Duvalier, dit « Papa Doc », mais Haïti, minée par l’insécurité et l’instabilité politique, peine encore à effacer les cicatrices laissées par le régime et à sortir d’une interminable crise récemment illustrée par l’enlèvement de religieux.

Le kidnapping, le 11 avril dernier, de dix personnes, dont sept religieux, a mis en évidence la dérive de ce pays des Caraïbes et provoqué la colère de la population, forçant le président Jovenel Moïse à remanier le gouvernement la semaine dernière. 

L’Eglise catholique, qui occupe une place centrale dans ce pays très religieux, a dénoncé « l’inaction » du gouvernement face à la « violence des bandes armées« , et initié un mouvement d’arrêt de travail largement suivi. 

L’emprise des gangs sur les quartiers les plus pauvres, si elle s’est accrue ces derniers mois, n’est pas nouvelle. Ignorés par la classe politique, ils sont depuis des années laissés aux mains des bandes armées. 

Un stigmate parmi d’autres de la crise que traverse Haïti, nation la plus pauvre du continent américain, qui, cinquante ans après la mort du dictateur François Duvalier, le 21 avril 1971, n’a pas fini de panser ses plaies. 

→   Lire Plus

L’aménagement du créole en Haïti et les droits linguistiques au regard du projet de « Constitution » néoduvaliériste du PHTK : les sables mouvants d’une dérive totalitaire

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Mirlande X, enseignante dans un lycée de Port-au-Prince et lectrice assidue de nos chroniques linguistiques depuis plusieurs années, nous demande dans un récent courriel si les droits linguistiques figurent dans le projet de « Constitution » que l’ex-président Jovenel Moïse –dont le mandat a expiré le 7 février 2021 selon la Fédération des barreaux d’Haïti, mais qui s’accroche au pouvoir dans un climat politique marqué par la régression des droits citoyens et l’emprise grandissante des gangs armés sur le territoire national–, s’est mis en tête de faire adopter par référendum en juin prochain. Pertinente, la question de Mirlande X renvoie à la nécessité de garantir, notamment dans un texte constitutionnel, l’efficience des droits linguistiques inscrits dans la Déclaration universelle des droits linguistiques de 1996. Et comme nous l’avons auparavant explicitement formulé à travers la vision de l’aménagement linguistique en Haïti que nous offrons en partage dans nos articles et dans nos livres, les droits linguistiques sont un droit premier.

→   Lire Plus

À propos du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte

Par Marie-Hélène Léotin

Lorsque la République française, et donc l’Etat français, célèbrent le Bicentenaire de la mort de Napoléon 1er, ils ne célèbrent pas Austerlitz, le sacre du 2 décembre 1804, le décret rétablissant l’esclavage dans les colonies (1802), ils ne célèbrent surtout pas le dos et le tres de Mayo en Espagne, ils ne célèbrent pas le conquérant, le général, le Premier Consul ou l’Empereur.

Ils célèbrent un personnage de l’Histoire de France qui a su parfaire et consolider un processus commencé depuis 10 ans, en apportant la Paix (Traité d’Amiens de mars 1802), le retour à la prospérité (Banque de France en 1800, Franc Germinal en 1803 donc monnaie consolidée et stabilisée), apportant la stabilisation de la société (Code civil en 1804, restauration d’une administration moderne, création des lycées et des grandes écoles en 1802 pour assurer ce que le sociologue Bourdieu appelle la reproduction) ; Napoléon Bonaparte apporte l’idée de la promotion au mérite selon son travail (Légion d’Honneur) et non pas par droit de « sang ». Les roturiers accèdent aux titres et aux honneurs de la Nation.

→   Lire Plus

Il y a 60 ans, un putsch de généraux pour l' »Algérie française »

Paris – Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, quatre généraux français opposés à l’indépendance de l’Algérie font sédition et s’emparent d’Alger avec des légionnaires et parachutistes, défiant le général de Gaulle au pouvoir.

Le putsch des généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller, en liaison avec le général Raoul Salan qui les rejoint le 23 depuis l’Espagne, sera bref, à peine cinq jours, et il échouera.  

L’histoire est en effet en marche: le 16 septembre 1959 de Gaulle a admis le droit des Algériens à l’autodétermination et, le 8 janvier 1961, les Français ont voté à 75% en sa faveur lors d’un référendum ouvrant la voie à l’indépendance du pays colonisé par la France.  

Pour une partie des cadres de l’armée française, déjà humiliés par la défaite en Indochine, c’est une trahison insupportable du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle devenu président de la République, et qui vient d’évoquer, le 11 avril, un « Etat souverain » en Algérie. 

Les quatre putschistes ne seront pas seuls, d’autres généraux au rang moins prestigieux les suivront, mais sans un basculement total de la haute hiérarchie militaire et sans les soldats de l’armée de conscription.

→   Lire Plus

« Printemps noir »: il y a 20 ans, la Kabylie défiait le pouvoir dans la rue

Alger – Il y a vingt ans éclatait le « Printemps noir » en Kabylie, des émeutes nées de la mort d’un lycéen dans une gendarmerie, réprimées dans le sang par le régime. Une révolte au nom de l’identité berbère, pionnière de la contestation dans la rue.

Le 18 avril 2001, Massinissa Guermah, 18 ans, est grièvement blessé par une rafale de kalachnikov dans la gendarmerie de Béni-Douala, un bourg montagneux près de Tizi Ouzou, à l’est d’Alger.  

Le lycéen avait été interpellé après une banale altercation entre jeunes et gendarmes. Deux jours après, il meurt dans un hôpital à Alger. 

La Kabylie, qui s’apprêtait à célébrer le 21e anniversaire du « Printemps berbère » d’avril 1980 — des manifestations en faveur de la reconnaissance de la culture berbère — se soulève après les obsèques du jeune homme. 

Un peu partout, les habitants descendent dans les rues des bourgs et des villages pour réclamer la fermeture de toutes les brigades de gendarmerie de la région. 

Les manifestations tournent à l’affrontement avec les forces de l’ordre qui tirent à balles réelles.

→   Lire Plus

Marlène Schiappa annonce des « États généraux de la laïcité »

Paris – La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a annoncé dimanche la tenue d' »Etats généraux de la laïcité » qui donneront notamment lieu à une « grande consultation » auprès des jeunes sur ce sujet clivant.

Le coup d’envoi de ces Etats généraux sera donné mardi au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à Paris « avec une conférence de haut niveau entre des intellectuels de toutes les sensibilités«  , précise-t-elle dans un entretien au Journal du Dimanche, citant entre autres l’académicienne Barbara Cassin, l’essayiste Caroline Fourest et le philosophe Gaspard Koenig. 

Jusqu’à l’été, « des tables rondes et des groupes de travail sur la liberté d’expression la recherche, la jeunesse, l’intégration citoyenne » seront organisées, ajoute-t-elle, assurant qu’elle laissera aussi « carte blanche » à des associations et à des syndicats. 

Une « grande consultation avec Make.org » sera enfin lancée « auprès de 50.000 jeunes« , ajoute Mme Schiappa, pour qui l’ensemble des échanges doit « être l’occasion de nous rassembler autour de la laïcité à la française« . 

« C’est un sujet de passion.

→   Lire Plus

« Il y a comme une impuissance notoire de la part de nos autorités… », dénonce le cardinal Chibly Langlois

— Par Robenson Geffrard —

Tel un « Wake-up-call », l’Église catholique a mis toute la population debout contre l’insécurité et le kidnapping le jeudi 15 avril. Même le secteur privé des affaires qui, pendant longtemps s’était enfermé dans un silence assourdissant, est monté au créneau pour dénoncer ce mal commun. «…le peuple  est totalement fatigué avec les actes de kidnapping. Nous n’en pouvons plus vraiment. C’en est trop ! Il y a comme une impuissance notoire de la part de nos autorités…  », a fulminé le cardinal Chibly Langlois dans une interview exclusive accordée au Nouvelliste et à l’AFP.

La journée du jeudi 15 avril dernier est allée au-delà de la décision de l’Eglise catholique d’observer un arrêt de travail. C’est tout le pays qui était à l’arrêt pour dénoncer l’insécurité et le kidnapping. « Ce support exprime que cette manière pour l’Église catholique de protester contre le kidnapping est partagée par tous ces secteurs. Ceux-ci s’y retrouvent et en profitent, sachant que l’union fait la force », a affirmé le cardinal Chibly Langlois.

Cette décision de l’Église catholique d’observer cet arrêt de travail, selon l’évêque des Cayes, est arrivée au moment où « tout le peuple est totalement fatigué avec les actes de kidnapping.

→   Lire Plus

Brésil: la Cour suprême donne le champ libre à Lula

Brasilia – La Cour suprême du Brésil a pris jeudi une décision très favorable à Luiz Inacio Lula da Silva en confirmant l’annulation des condamnations pour corruption de l’ex-président de gauche, le rendant éligible pour la présidentielle de 2022.

« C’était un très gros mensonge. Mais mes avocats ont prouvé que c’était une imposture. Le juge a menti, les avocats ont menti, la police fédérale a menti, pour m’éloigner de la campagne électorale. Maintenant je suis prêt pour le combat« , a réagi l’ex-président (2003-2010) dans un entretien à la chaîne de télévision argentine C5N. 

« Avec cette décision de la Cour suprême, Lula est candidat« , a commenté de son côté le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, laissant entendre que la population devrait s’inquiéter pour l' »avenir du Brésil » si l’icône de la gauche revenait au pouvoir.  

Par une large majorité de 8 contre 3, les juges réunis en séance plénière ont confirmé la décision du juge Edson Fachin, qui avait estimé début mars que le tribunal de Curitiba (sud) qui avait condamné Lula dans deux procès n’était « pas compétent« . 

→   Lire Plus

Our dream came true

— Par Lucien Cidalise-Montaise —

Bientôt les élections. Personne d’autres que les Martiniquais ne puisent dans cet instant d’actualités, cette puissance d’évocations de toutes sortes qui transperce la croûte des années turbulentes et excitent les ambitions de chacun, mettant en sourdine ou en exécutant à mort, toutes les promesses passées!

« Pawol en bouch’ pa chaj ! » devient la principale distraction de tous ceux qui ressentent les frémissements de la Mission à remplir. Les bouches et les mémoires se délient en faisant leur Carnaval. C’est à celui ou à celle qui remplira le « mieux » les vides provoqués lors d ’interviews. Les réminiscences fleurissent toutes fanées et s’étiolent. Impossible se présente en possible…

Les classes sociales s’affichent à leur façon sauf les « élites » bourgeoises qui dans l’ensemble se taisent. Se flagellant. Elles ne peuvent en effet s’avérer différentes de leurs homologues occidentales, affairistes, antisociales, puisque nées du même terreau. L’argent devient l’élément fondamental des choix. Les scandales éclatent et pourrissent l’atmosphère…Tous les partis politiques sont porteurs de solutions adéquates. Toutes les formules d’union sont utilisables !

Le peuple lui, écoute mais ne retient plus rien. Il ne tire aucune leçon de ces grands-messes où le ridicule ne tue plus.

→   Lire Plus

Premier vote historique au Congrès américain pour réparer les torts de l’esclavage

Washington – Une commission du Congrès américain a adopté mercredi un projet de loi portant le principe d’une compensation financière pour réparer les méfaits de l’esclavage aux Etats-Unis, un premier vote historique dans un pays encore marqué par les discriminations raciales.

Le texte a été adopté par la commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants par 25 voix contre 17, les démocrates votant tous pour et les républicains tous contre.

La Chambre basse du Congrès, où les démocrates sont majoritaires, devra ensuite l’approuver en séance plénière, à une date indéterminée. Mais le sort du texte est incertain au Sénat, où les démocrates devront obtenir les voix d’au moins dix républicains pour qu’il soit finalement adopté.

Le projet de loi prévoit la création d’une commission d’experts qui serait chargée de faire des propositions sur l’indemnisation par le gouvernement des descendants des quelque quatre millions d’Africains amenés de force aux Etats-Unis entre 1619 et 1865, date de l’abolition de l’esclavage.

Il s’attaque à « l’injustice, la cruauté, la brutalité et l’inhumanité fondamentale de l’esclavage » et aux disparités dont souffre encore aujourd’hui la minorité noire américaine.

→   Lire Plus

États-Unis: nouvelles manifestations après la mort d’un jeune noir tué par la police

Minneapolis (Etats-Unis) – Un face-à-face tendu, avec plus d’une soixantaine d’arrestations, a opposé mardi soir des manifestants aux policiers près de Minneapolis après la mort d’un jeune homme noir tué par la police, pour la troisième nuit consécutive malgré le couvre-feu.

La tension monte depuis la mort dimanche de Daute Wright, 20 ans, à Brooklyn Center, banlieue de cette métropole du Nord des Etats-Unis où se déroule actuellement le procès d’un policier blanc accusé du meurtre en mai dernier de George Floyd, également Afro-Américain. 

Des policiers anti-émeutes ont dispersé les quelque 800 à 1.000 manifestants, rassemblés devant le commissariat de Brooklyn Center malgré le couvre-feu imposé à partir de 22H00 locales. 

La police a procédé à une soixantaine d’arrestations et fait usage de grenades assourdissantes, les manifestants ripostant avec des jets de bouteilles d’eau ou de briques, selon les autorités. 

Plus tôt mardi, les familles de Daunte Wright et George Floyd avaient réclamé ensemble la fin des violences policières et du racisme aux Etats-Unis. 

– « A vos côtés » –

« Le monde est traumatisé de voir un nouvel Afro-Américain mis à mort« , a déclaré Philonise Floyd, frère de George Floyd mort sous le genou du policier blanc Derek Chauvin.

→   Lire Plus

Des grands patrons et célébrités s’opposent publiquement aux lois électorales «discriminatoires»

Des centaines de représentants du monde des affaires et des célébrités ont signé mercredi une déclaration s’opposant à toute loi limitant l’accès aux urnes aux États-Unis, au moment où plusieurs textes déposés par des républicains sur la façon de gérer les élections sont examinés.

Des multinationales comme Amazon, Facebook et Goldman Sachs, des riches hommes d’affaires tels Michael Bloomberg et Warren Buffett, des grands cabinets juridiques, des ONG, mais aussi l’acteur George Clooney et la chanteuse Paula Abdul, y ont apposé leur nom.

«Pour que la démocratie américaine fonctionne pour chacun d’entre nous, nous devons garantir le droit de vote pour tous», est-il écrit dans cette déclaration publiée sous forme de publicité dans le New York Times et le Washington Post.

«Nous devrions tous nous sentir responsables de défendre le droit de vote et de nous opposer à toute législation ou mesure discriminatoire qui restreint ou empêche tout électeur éligible d’avoir une chance égale et équitable de voter», est-il ajouté dans ce texte initié par l’ancien patron d’American Express, Kenneth Chenault, et l’actuel dirigeant de Merck, Kenneth Frazier, tous deux afro-américains.

→   Lire Plus

Haïti: le président remanie le gouvernement face à l’insécurité

Port-au-Prince – Le président haïtien Jovenel Moïse a annoncé mercredi remplacer son Premier ministre, quelques jours après l’enlèvement de sept religieux qui a illustré la grave crise sécuritaire dans le pays gangrené par la pauvreté et la corruption.

« La démission du gouvernement, que j’ai acceptée, permettra d’adresser le problème criant de l’insécurité et poursuivre les discussions en vue de dégager le consensus nécessaire à la stabilité politique et institutionnelle de notre pays« , a tweeté M. Moïse. 

« J’ai remis ce soir ma démission au président de la République« , a de son côté confirmé dans la nuit le Premier ministre sortant, Joseph Jouthe. 

Il avait été nommé en mars 2020 et est donc resté un an à son poste dans un pays où la valse des chefs de gouvernement s’est accélérée ces dernières années. 

Le nouveau Premier ministre est Claude Joseph, précédemment à la tête des Affaires étrangères. 

Haïti, pays des Caraïbes et nation la plus pauvre du continent américain, est gangrené par l’insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d’une quasi impunité. 

→   Lire Plus

« Rien à attendre »: les Cubains désabusés avant la relève à la tête du parti

La Havane – Une grande casserole vide dans les bras, Sergio dit n’avoir « rien à attendre » du congrès du parti communiste, où Raul Castro passera le relais à Miguel Diaz-Canel: comme lui, de nombreux Cubains sont juste fatigués des files d’attente et de la pandémie.

« Le salaire pose problème, il n’est pas suffisant. La nourriture pose problème, plein de gens font la queue« , soupire ce cuisinier de 44 ans, croisé dans le quartier historique de La Havane, désespérément vidé de ses touristes. 

Du 16 au 19 avril, des centaines de délégués du parti communiste de Cuba (PCC, unique) seront réunis dans la capitale pour le dernier congrès présidé par le premier secrétaire Raul Castro, bientôt 90 ans, qui prend sa retraite pour laisser place au président du pays Miguel Diaz-Canel, 60 ans. 

L’évènement, à portes fermées, devrait être retransmis à la télévision d’Etat. 

Pour Carlos, informaticien de 33 ans qui comme Sergio ne donne pas son nom de famille, c’est une simple formalité. « Cela fait plusieurs années que notre président, c’est Diaz-Canel« , désigné par les députés en avril 2018. 

→   Lire Plus

A Pointe-à-Pitre, l’argent disparu du Mémorial de l’esclavage

Par Julien Sartre —

Directrice suspendue à titre conservatoire, plaintes croisées pour détournement de fonds publics, signalements à différents procureurs… le MACTe est dans la tourmente. 420 000 euros ont mystérieusement disparu et peinent à réapparaître dans la comptabilité de l’établissement public.

En Guadeloupe, une plainte pour détournement de fonds publics peut en cacher une autre. Il en est de même pour les accusations de corruption et de malversations, par média interposé. Depuis deux mois, les habitants de cette île des Antilles françaises assistent, médusés, au naufrage d’une institution mémorielle et muséale importante : le Mémorial ACTe (MACTe), aussi connu comme le Centre caribéen d’expression et de mémoire de la traite de l’esclavage.

Le lieu, geste architectural épuré et impressionnant, se trouve sur le site d’une ancienne usine sucrière, en face du port, sur le front de mer de Pointe-à-Pitre. Il a été inauguré en mai 2015 par le président de la République d’alors, François Hollande.

Lundi 29 mars, un nouveau conseil d’administration devait y avoir lieu, une semaine après une précédente réunion houleuse… et interrompue. Le sort de la directrice, Laurella Rincon, est dans la balance : suspendue à titre conservatoire en raison « des tensions sociales extrêmes », du droit de retrait exercé par une partie du personnel et d’une « affaire inextricable », sa révocation est sur le point d’être votée par les administrateurs.

→   Lire Plus