Guadeloupe : l’enquête sur une usine de masques subventionnée conduit un ex-chef de cabinet devant le tribunal

Il est soupçonné d’être l’actionnaire de l’usine ouverte en 2020, en pleine crise liée au Covid-19, grâce à une subvention de 450.000 euros.

L’ancien chef de cabinet d’Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, a été convoqué devant le tribunal correctionnel, a indiqué sur Twitter le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, suite à des soupçons de «prise illégale d’intérêts» dans une affaire d’usine de masques chirurgicaux subventionnée par la région. Rodrigue Solitude, actuel directeur par intérim du Comité du tourisme des Îles de Guadeloupe, était en garde à vue depuis jeudi, entendu dans le cadre d’une enquête visant l’usine de masques Respire+ située à Baie-Mahault. Il est soupçonné d’être l’actionnaire de l’usine ouverte en 2020, en pleine crise liée au Covid-19, grâce à une subvention de 450.000 euros.

L’investigation préliminaire, révélée en 2021 par le Canard Enchaîné, a été ouverte pour «prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, escroquerie aggravée et corruption». «L’enquête vise à vérifier les conditions dans lesquelles la subvention a été accordée et si les subventions ont été utilisées à bon escient», avait précisé au même moment le procureur de la République à l’AFP. L’affaire avait aussi une ramification à Saint-Domingue, où les enquêteurs menaient des investigations sur une société ayant les mêmes noms, logo et site internet, avec comme «actionnaires, un Burkinabé et deux Guadeloupéens».

Les soupçons portent, toujours selon le Canard, sur «la mise sur pied d’une usine bis chargée de fabriquer les masques à prix écrasés, tandis que l’usine guadeloupéenne empochait les subventions». Rodrigue Solitude avait, à l’époque, démenti être l’actionnaire de la société et avait déclaré qu’il «se réservait le droit de porter plainte» pour usurpation d’identité. La Région Guadeloupe, avait également indiqué dans un communiqué, qu’elle se «réservait le droit de se constituer partie civile».

Depuis, l’usine de masques chirurgicaux en Guadeloupe a fermé ses portes. Placé ce vendredi sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français, Rodrigue Solitude sera entendu par le tribunal en janvier prochain.

Source : AFP / Le Figaro