Texte d’un jeune écrivain haïtien- vivant à Santo Domingo et qui a été arrêté de façon illégale, injuste, et maltraité pendant sa détention. Madinin’Art publie son texte sous un pseudonyme afin de le protéger.
La patrouille de police s’arrête à côté de toi. L’un des trois agents te demande de t’arrêter. Tu obéis. Tu t’efforces de contrôler tes mains qui tremblent car, bien que tu sois en règle, tu sais qu’être noir et haïtien en République Dominicaine est une malédiction. Tu essayes de rester calme ; si tu n’as violé aucune loi, tu n’as pas à t’inquiéter, te dis-tu. Mais au fond, tu sens l’imminence de l’opprobre.
«Où vas-tu?» Je vais à la station Caribe Tours chercher un colis. Alors que tu réponds, un autre commence à te toucher, soulève ton maillot. «Présente tes documents». Dans ta main, un livre, dans tes poches, le téléphone portable, le portefeuille dans lequel tu portes la copie de ton passeport, ta carte d’étudiant et ta carte de régularisation. Tout est en ordre. Tu les sors et les présentes. Ils les regardent, ils te regardent, ils se regardent.

Il est un comportement des partis politiques martiniquais dits indépendantistes, autonomistes, bref évolutionnistes, qui n’a pas changé depuis que la question institutionnelle se pose concrètement. Bien entendu, cette attitude est venue s’ajouter à la pratique électoraliste traditionnelle qui a toujours consisté à mettre son drapeau dans sa poche chaque fois que s’annonçait une élection de maire, de conseiller général ou de député. Cette liberté prise à l’égard de supposés convictions a permis à leurs auteurs de se faire élire et de conserver leurs mandats, pour certains pendant près d’un demi-siècle.
Jean-François Hoarau est professeur de sciences économiques à l’université de La Réunion et membre du Centre d’Economie et de Management de l’Océan Indien (CEMOI). Spécialisé en macroéconomie internationale et du développement, ses travaux sont tournés vers l’empirisme et l’économétrie appliquée. Ils se consacrent particulièrement aux petites économies insulaires dont les territoires ultramarins français. Il publie deux ouvrages en 2016 chez L’Harmattan, Les petites économies insulaires. Nouveaux regards conceptuels et méthodologiques en collaboration avec Valérie Angeon et Spécialisation touristique et vulnérabilité. Réalités et enjeux pour le développement soutenable des petits territoires insulaires. L’auteur s’intéresse, ici, à l’impact des procédés institutionnels hérités de l’époque coloniale. Seul un fort engagement politique peut permettre une réelle avancée sur l’organisation structurelle économique et sociale qui est encore largement affectée par les rouages institutionnels de l’exploitation coloniale. Cette tribune a été publiée dans une version longue dans le journal Le Monde le 7 mai 2023
En visite sur le Caillou, le président de la République a entériné le fait que le territoire reste français.
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Bel exemple de la malfaisance de la domination coloniale ! Des marins pêcheurs installés depuis des décennies sur une plage de Schoelcher ont reçu un courrier de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) les sommant de déplacer leur bateau sous un délai d’une semaine, délai après lequel ils devraient payer une amende de 100 euros par jour. La DEAL est l’une des administrations françaises qui sévit dans notre pays. Celles-ci, bien sur, sont toutes dirigées par des représentants du pouvoir colonial ou, si vous préférez, par ceux qui se qualifient eux-mêmes d’« expatriés ». Dans cette affaire, le Préfet français a tenu à rappeler la loi :
Il est stupéfiant que lorsque Jean-Luc Mélenchon réclame une 6ème république, qu’aucun journaliste ne lui demande s’il prévoit de supprimer le vote du président de la République au suffrage universel, ce qui constitue la clé de voûte de la 5ème République. Or sans la suppression de ce mode d’élection, pourrait-on vraiment parler de changement de la constitution ?
Le dernier épisode de dégradation de monuments aux morts, à la veille du 14 juillet 2023, me rappelle la contre-chronique parue ici à la suite de l’incendie criminelle de trois restaurants au Carbet et à Ste Luce : La main invisible du désordre, un mouvement désordonné et un mouvement ordonné.
Une commission d’enquête avait été créée en février dernier pour trouver des solutions pour réduire les inégalités entre l’Hexagone et les territoires d’outre-mer.
Un peuple occupait la Martinique lorsque des aventuriers venus d’Europe, l’ont exterminé et pris possession de l’île.
Le Sommet entre l’UE et la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes a mis en évidence les querelles qui opposent les deux blocs sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Promis avant l’été mais reporté plus d’une fois, le Comité interministériel des Outre-mer s’est finalement réuni ce mardi 18 juillet à Matignon afin de présenter des mesures concrètes visant à améliorer la vie quotidienne des habitants des territoires ultramarins. Sous la présidence de la Première ministre Élisabeth Borne, cette réunion avait pour objectif de mettre en place des ajustements administratifs et des réformes législatives adaptées aux spécificités de chaque département d’outre-mer.
Dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités, parmi lesquelles l’académicien Erik Orsenna, les anciennes ministres Aurélie Filippetti, Elisabeth Moreno et Françoise Nyssen, l’ancien ministre Jack Lang, l’ancien ministre et ancien défenseur des droits Jacques Toubon, apportent leur soutien au ministre de l’éducation Pap N’Diaye, déplorant qu’il soit « si peu et si mal défendu » après ses déclarations au sujet de CNews.
(San Juan) Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a annoncé lundi qu’il fait face à une pénurie de fonds et qu’il ne sera pas en mesure d’aider ce mois-ci 100 000 personnes en Haïti qui ont des besoins urgents.
1943 – 2023 : 80 ans de la Médaille de la Résistance
La manifestation du 14 juillet 1953 à Paris est le traditionnel défilé organisé par le PCF et la CGT pour célébrer les « valeurs de la République » le jour de la fête nationale, au cours duquel la police tira sur le cortège algérien, faisant sept morts et environ 50 blessés graves.
L’an dernier, les élus des territoires des Outre-mer avaient demandé « un changement profond de politique », pouvant aller jusqu’à une réforme constitutionnelle
Alors qu’un comité interministériel des outre-mer, initialement prévu le 6 juillet, a été reporté, le président du conseil exécutif de Martinique, Serge Letchimy, appelle l’Etat français, dans une tribune au « Monde », à reconnaître par les « actes » la différenciation régionale, et à redonner aux outre-mer la « pleine capacité de maîtrise » de leur destin.
Une fois encore, des violences urbaines (mais pas seulement) agitent la France et la Martinique. Un jeune de plus est décédé, victime d’un tir de policier, dans le « 9.3 », un département cumulant bien des misères. Embrasements, pillages, affrontements, arrestations… s’en sont ensuivis. Le désordre s’est installé durant quelques jours. Puis, le soufflé est retombé. Une fois encore… jusqu’à la prochaine. L’âge des jeunes engagés dans ces événements, souvent de moins de 18 ans, attire fortement l’attention. On a l’impression que la peur des enfants, des jeunes, s’est propagée. Faut-il se résigner, s’en accommoder, dénoncer, combattre, approuver, attiser, appuyer… comprendre ? C’est en tout cas un fait bien établi, désormais. Mais au fait, de quel fait parlons-nous ? D’une autodestruction ? De quelles solutions s’agit-il ? Comment changer cela, passer d’un cercle vicieux à un cercle vertueux ?
Le 5 juillet, alors même que les feux de la révolte qui a embrasé la France suite à la mort de Nahel M. ne sont pas encore éteints, on lit dans la presse que Valérie Pécresse, Présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, a fait débaptiser le lycée Angela-Davis de Saint-Denis. Contre l’avis des enseignants qui l’ont choisi, le nom de cette philosophe, écrivaine et icône de la lutte afro-américaine, est tout simplement apparu à Madame Pécresse comme évocateur de valeurs « contraires » à celles de la République française.
Le Comité Interministériel des Outremers (CIOM), est une nouvelle fois renvoyé. Bien malin celui ou celle qui pourrait dire à quand. Il est vrai que la chef d’orchestre en la matière, la première ministre, a en ce moment d’autres chats à fouetter.