par Roland Sabra
Editorial du 15/05/2011
Après le bébés éprouvette, le bébé médicament voici le bébé-élection. La maîtrise du processus de fécondité permet de programmer les naissances en fonction de nécessités externes au processus de la grossesse. Cette maîtrise peut servir des fins politiques.
La dernière élection présidentielle a été l’occasion pour les agences de communication de tester avec succès une technique venue des Etas-Unis le « storytelling », en bon français la communication narrative. Le procédé en politique consiste à introduire dans la présentation du candidat une histoire à fort niveau de séduction qui s’adressera, principalement pour ne pas dire uniquement, à l’émotion et surtout pas à la raison. Les conseillers en communication du politicien ( les spin doctors) sont donc des machines à fabriquer des histoires toujours réinventées pour formater les esprits et ainsi les détourner du débat politique au risque de vider de sens toute consultation démocratique.
Il y a cinq ans nous avons eu droit à l’histoire de la famille moderne recomposée unie par l’amour autour de Cécilia. L’imposture a volé en éclats le jour même de l’élection puisque la parfaite épouse n’était pas allée voter pour son mari et demandait le divorce quelques semaines plus tard pour rejoindre l’amant de son cœur, qui patientait le temps de la campagne..







Avertissement : ce texte est daté. Il est nécessaire de le rappeler à un moment où l’on fait semblant d’oublier qu’il n’y a pas de texte sans contexte, pour alimenter une chasse aux sorcières dont est victime entre autres un célèbre trublion. Il l’avait bien cherché diront les braves gens, depuis le temps… Qu’on puisse distinguer un sujet de l’énoncé du sujet de l’énonciation est toujours un scandale. Le texte ci-après a été publié une première fois en février 1973 de façon anonyme, cela se pratiquait à une époque où le culte de l’Ego se faisait plus discret, par exemple dans la revue « Silicet » de l’École freudienne, et d’autres moins prestigieuses. Il se présentait comme « matériaux pour l’intervention » dans une brochure tirée à 500 (!) exemplaires. C’était un supplément au n° 7 de la revue « La stratégie du refus ». Il ne me semble pas avoir mal vieilli, c’est pourquoi…








On peut comparer la vague de protestation qu’ont connu, dans le premier trimestre de 2009, les départements français de la Caraïbe (la Martinique et la Guadeloupe) à un cyclone qui, en un rien de temps, met tout à nu et nous oblige tous à la réflexion et à la réaction. Ici, c’est l’ensemble de la conscience collective française qui reçoit en pleine face la poussée du vent… de la contestation. Nous savons que, face à ce type de tourmente climatique, nul ne peut prétendre ne pas être affecté par ce qui se passe. De manière tout azimut, tous, et surtout les « spécialistes », de quelque niche qu’ils se réclament ou s’auto-proclament, cherchent, non sans une certaine frénésie, l’explication, la solution.
Il y a sans doute de plus grands malheurs que le chômage pour des gens qui peuvent travailler. Personne ne croit qu’il existe dans notre pays de solution miracle qui permette de résoudre ce problème dans des délais prévisibles. C’est dire qu’aucun chômeur martiniquais conscient ne se fait d’illusion. Mais il y en a qui n’en dorment pas. Parmi les femmes notamment. Elles se battent tous les jours pour en sortir. Elles dépensent certaines semaines plus que les ASSEDIC ne leur versent d’indemnité. Elles cherchent depuis 7 mois, de Dillon à Terres Sainville, en passant Redoute et Chateauboeuf, un local pour exercer un métier qu’elles connaissent, qu’elles ont pratiqué pendant vingt ans pour la plus grande satisfaction de leur clientèle et…de leur employeur. Ou elles n’en trouvent pas.


