— Par Vincent Bordenave—
«L’urgence est de poursuivre cet effort pour qu’il soit salutaire», explique Pierre-Louis Druais, médecin et membre du Conseil scientifique.
Une semaine après l’avoir remis au gouvernement, le Conseil scientifique a rendu public son avis sur l’état des lieux du confinement. Si la mesure commence à porter ses fruits, en permettant notamment aux services de réanimation de continuer à accueillir les nouveaux malades, la fin du confinement n’est pas pour tout de suite. Alors que dans leur précédent avis les conseillers préconisaient une durée de six semaines, ils demandent désormais de maintenir la mesure pour plusieurs semaines. «Il est beaucoup trop tôt pour se projeter sur le déconfinement, explique Pierre-Louis Druais, médecin et membre du Conseil scientifique. L’urgence est de poursuivre cet effort pour qu’il soit salutaire.»
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● Un mois d’avril difficile
L’avis a été rédigé à la toute fin du mois de mars et nous annonçait une première quinzaine du mois d’avril particulièrement meurtrière. «Le confinement a permis de limiter l’augmentation du nombre de malades en réanimation et la propagation sur le territoire, ce qui est essentiel, explique Pierre-Louis Druais.

« Le Prix de la dignité », c’est le nom du rapport choc qu’Oxfam vient de sortir. L’ONG y anticipe un basculement massif dans la misère à travers le monde, suite à l’épidémie du coronavirus. Ce prix de la dignité, c’est celui à payer d’urgence au niveau de la communauté internationale pour faire face à une spirale vertigineuse, de nature à enraciner les pays pauvres dans le sous-développement… Un demi-milliard de personnes supplémentaires pourraient basculer dans le dénuement. À l’approche de réunions décisives qui auront lieu la semaine prochaine entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et entre ministres des Finances du G20, les pays riches sont au pied du mur.
La Martinique médicale serait en perdition, pas seulement pour cause de covid-19. Dans la situation d’abandon où elle serait laissée par la France, seule Cuba serait en mesure de la sauver. Est-ce une nouvelle déclinaison du célèbre cri de guerre Hasta la victoria siempre ?
Durant le week-end pascal, la Guadeloupe va mettre en place un « couvre-feu diurne », afin de dissuader tout rassemblement.
Dans les départements d’Outre-mer, le nombre de patients atteints du Covid-19 semble stagner. Néanmoins, l’inquiétude de voir un pic épidémique arriver est omniprésente dans ces territoires encore moins bien dotés que les hôpitaux métropolitains.
Comme quelques grands patrons hier empressés subitement, devant la crise des gilets jaunes, de payer davantage d’impôts, Hayot à l’image du groupe L’Oréal en France mobilisant une de ses usines pour produire du gel alcoolique, a décidé, face à la crise du Covid 19 en Martinique, et devant l’arrêt de sa production de rhum (comme les autres distilleries), de fournir au personnel de santé, de l’armée, de la gendarmerie…quelques 10 000 litres de solutions hydro-alcoolique. Un « cadeau » doublé à la fois d’un prêt de véhicules au personnel de santé, en cette absence massive de location de véhicules, et d’une commande de 1 350 000 masques pour les soignants de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion. Bravo et quel geste !
— Par Daniel M. Berté —
— Par The Conversation France —
Le département d’Outre-mer, habituellement confronté à une situation sociale précaire, doit supporter les conséquences du confinement, au niveau tant économique que social. 
Le produit intérieur brut (PIB) français a plongé d’environ 6% au premier trimestre 2020, plombé par l’épidémie de Covid-19 qui a mis une grande partie de l’économie à l’arrêt, selon une estimation publiée mercredi par la Banque de France.
La propagation du Covid-19 est redoutée sur cette île de l’océan Indien, dont les infrastructures médicales sont insuffisantes et où l’habitat est précaire pour une grande partie de la population L e premier cas de Covid-19 à Mayotte a été identifié le 14 mars. Il s’agissait d’un voyageur de retour de l’Oise. Trois jours après, le 17 mars, l’île était placée en connement, tout comme le reste du territoire français. Cette mise en connement intervenue très tôt dans la chronologie de l’épidémie a probablement permis d’éviter, à ce stade, le tant redouté dans ce département de 279 000 habitants sous-équipé médicalement au regard de la moyenne nationale, où 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, où quatre logements sur dix sont des constructions précaires et trois sur dix n’ont pas accès à l’eau courante. « tsunami sanitaire »
Durant la première semaine de confinement, les ventes de papier toilette ont bondi de 22 % en France et les rayons ont été pris d’assaut, certains clients en venant aux mains pour s’arracher les derniers rouleaux. Le papier toilette est pourtant une invention relativement récente.

Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Analyse de Sandra Laugier est philosophe, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie du langage et de philosophie morale. Elle a codirigé récemment « Le Pouvoir des liens faibles » (éd. CNRS, 2020).
Covid-19, révélateur de notre dépendance : la Banque Postale assiégée
Un juge du tribunal administratif à Cayenne, a rejeté ce lundi les requêtes en référé du syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais) et d’un personnel soignant, qui lui demandaient d’imposer des dispositions plus fortes en matière de lutte contre le Covid-19.
Le vieux monde est en train de craquer et il risque d’entraîner l’humanité entière dans sa folie destructrice.
Ce matin 6 avril, la « Lettre d’Intérieur », lue sur France Inter par Augustin Trapenard, était celle de Christiane Taubira.
«La promiscuité induite par la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus (…) de respecter les règles de distanciation sociale», indique le tribunal administratif de la Martinique.
Coronavirus : voici comment utiliser la nouvelle attestation numérique de déplacement lors du confinement, disponible sur mobile ce matin
Si personne, quoiqu’on dise, ne peut prédire le rythme ni même l’ampleur finale de l’expansion du Covid 19 chez nous, il est juste de proclamer que l’hécatombe n’est pas fatale. Non pour tirer argument de sa vitesse apparemment moins grande pour le moment ici que sous d’autres cieux pour relâcher une vigilance bien insuffisante, mais au contraire, pour mettre à profit notre position dans une sorte d’ œil du cyclone pour s’armer et faire face.