« À ciel ouvert » d’ Antoine Maxime

2020 Mai 2 Tout à l’envers ou à l’endroit !

Cette période du Corona : tourne notre tête à l’envers ou à l’endroit on ne sait !

Les cloches des églises, comme dans les pays musulmans les appels à la prière : résonnent mais les lieux de culte sont vides. Les cloches qui devraient rassembler, faire venir du monde, dit aux pratiquants se font juste entendre parla population: c’est l’heure ! Mais restez chez vous ! Et les responsables religieux demandent d’être en communion, sans être rassemblés ; de célébrer leur culte mais à domicile, qu’il s’agisse d’un vendredi, d’un samedi ou d’un dimanche ! Tout le monde au même niveau !

On peut alors se questionner : de quel droit ce virus se permet de bousculer des obligations que chacun considère comme sacrées ! L’essentiel est-ce le jour, la nuit, le lieu, le culte ?

En vous disant cela, me vient un passage de l’Evangile de Jean : où Jésus rencontrant une femme de Samarie auprès d’un puits (lieu symbolique)lui dit : «  Tu sais, les vrais adorateurs le font en esprit et en vérité ; ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem… » Il y a de quoi méditer non ? D’ailleurs les croyants trouvent des solutions qui se détachent des lieux habituels !

Il nous renvoie à nous mêmes : en nous provoquant: sa zot’ ké fè épi ko zot ?

Et Covid 19 nous a poussés à résoudre bien des problèmes qui traînaient depuis des décennies !

-Comment se fait-il que depuis des années la population souffre de cette question de coupures d’eau en cascades du poins pour une bonne partie d’entre nous qui vivons eh hauteur, pour des raisons de pression…Il a suffit que Corona s’en mêle ! Et en quelques jours on trouve une solution : car il faut se laver les mains et il n’y a pas d’eau et donc menace que le virus se répande et là pani koulè fidji !   Donc il y avait des choses qui se tramaient « anba fèy » et que l’on n’osait pas dire en public et la menace de catastrophe nous oblige à résoudre des conflits qui traînent, qui n’ont pas de raison d’être, qui nous pourrissent la vie et qui sont liés à nos ego ou à nos préjugés, au souci d’exercer un pouvoir, ou de soutirer de l’argent bref :brefs des raisons qui nous bloquent, nous montent les uns contre les autres ! Mais lorsque l’essentiel se voit menacé : notre vie, notre santé ! Alors on trouve des solutions ! Nous les humains nous avons l’art de jouer avec l’essentiel !

-Concernant l’eau : une fois de plus, nous avons tous pris conscience, que nous jouons avec l’eau !

Quand il y a de l’eau en abondance, on laisse couler ; on gaspille ; comme si l’eau était éternelle.

Pendant que l’on se savonne, l’eau coule inutilement ; pendant que l’on fait la vaisselle, pareil ! Pour laver notre voiture, c’est de l’eau qui jaillit de partout. Parfois on paye pour ça !

Bref, quand on connaît l’abondance et que l’on n’est pas en situation de privation : on ne calcule pas!On n’apprécie pas ! On joue avec ce qui est précieux !

Nous les humais on a l’art de faire cela ! Alors le Corona nous donne un petit rappel ! Mais pendant combien de temps ? Nous revenons tellement vite à nos habitudes de gaspilleurs, d’enfants gâtés, de

gens légers qui jouent avec des choses sérieuses ! Nou pa ni mémwa !

– Il nous faut être sérieusement menacés, privés de nos habitudes de gens riches, jamais satisfaits ( un peu comme ceux qui sur un bateau de croisière passent devant des dizaines de plats en jouant à l’insatisfait ! ) pour nous amener à comprendre dans quoi nous sommes !

-Ceci dit depuis que Corona nous oblige de garder la maison : A bas les barrières !

-Le portage des plats à domicile, n’est pas seulement l’affaire des personnes âgées dépendantes.

-D’ailleurs : il y a plein de personnes, de petites entreprises qui se créent, et l’on propose des plats cuisinés, préparés dans les normes, et portés à domicile sans que cela soit trop cher.

-Mais surtout :

-On a vu des enfants apprendre de leurs parents à cuisiner : et c’est vraiment quelque chose qui promet pour l’avenir. Un court bouillon, un des marinades fruit à pain, gateau papay’,pain…Les enfants surprennent les parents ; les parents apprennent aux enfants.

Bravo aux parents qui profitent du confinement pour responsabiliser leurs enfants.

-On a vu des parents nous faire partager des jardins à domicile : on plante, on entretient, on récolte ce que l’on a semé.

-On a vu naître et se développer des entreprises qui proposent des légumes et fruits du pays à des prix tout à fait abordables. Corona nous dit : savez vous que vous avez de très bonnes choses dans votre Terre Mère ? Pourquoi vous passez à côté de ce que vous possédez ?

On a pu apprécier la collaboration des parents enfants quand on est confiné : on s’apprend edes choses les uns les autres : l’utilisation et l’exploitation des smartphones : où l’ on peut apprendre plein de choses intéressantes ; enfants -parents s’ apprennent les utiliser pour des menus originaux.

-Ils ont servi à entrer en contact avec les parents seuls à domicile ou en EPAD par l’intermédiaire de leur personnel que l’on oublie trop souvent.

-On a vu des initiatives de sport en ligne : et voilà que chez nous on transforme la salle en salle de sport, ou de danse : le bélé ici, le chi kong là, la gym tonique, les gestes d’entretien : et cela gra^ce à des animateurs qui gratuitement nous ont permis de nous entretenir un corps qui risquait de devenir fainéant. Et si demains cela leur rapporte en terme de clients, tant mieux !

-On a vu de plus en plus de gens marcher dans nos quartiers, dans certains stades non loin deu domicile en respectant la bonne distance les uns des autres.

-On a eu aussi des initiatives d’associations ou de personnes : offrant un temps d’écoute à des compatriotes en détresse. Et cela parfois gratuitement.

Et puis il y a la situation dramatique de bon nombre d’entre nous : je pense singulièrement à ces chefs de petites et très petites entreprises, à des clubs (sportifs par exemple) et autres qui ne voient pas comment ils vont pouvoir rebondir. Ceux qui rebondissent sont ceux qui ont les reins solides et ont sans doute perdu de l’argent comme on dit mais ont des moyens de toutes sortes pour relancer la machine en nous faisant payer les effets indésirables du Coroa.

ACO

Il y a donc deux choses : ce que nous avons pu faire, inventer, créer, ajuster : avec peu de moyens.

Il y a ce dont nous avons pu prendre conscience : vivre avec peu, vivre de c que nous produisons, savoir vivre ensemble : pour communiquer autrement entre nous.

La question c’est : pour certains rien ne sera comme avant ; mais pour d’autres, qui connaissent à fond les rouages du système, et ont de quoi en réserve : la corona ne sera qu’une parenthèse ! Et l’Argent deviendra valeur première : et la personne et la santé seront reléguées au second ou à l’arrière plan !

Or Corona nous dit : tel queles hcses allaient sur le plan économique cela nousmène à la catastrophe ! Il faut faure autrement ! c’est le défi à notre société !

2020 Mai 1 Entre faire des choses et savoir être !

Il nous faudra du temps pour tirer des leçons de cette période marquée par le COVID 19.

Ce qui est commun à tous c’est : que nous avons été bousculés, déstabilisés dans nos habitudes tant dans notre vie personnelle que collective ; dans la conception que nous avions de la vie en société ; dans ce qui était considéré comme valeur, incontournable, intouchable, priorités absolues dans le domaine économique. Tout semble remis en question.

Mais pour bon nombre d’entre nous, cette crise peut être considérée comme une parenthèse : comme pour un cyclone, on attend que ça passe, pour vite revenir à nos habitudes d’hier en réparant les dégâts. Il suffit de voir comment bon nombre de nos compatriotes considèrent que la parenthèse est déjà refermée. Ce qui risque de favoriser le retour en force du virus dans notre pays.

On comprend que nous ayons envie d’en finir pour reprendre ce que nous appelons la « vie normale » : à savoir celle d’avant…Or, il a été dit un peu vite que demain, «  ne sera jamais comme avant le covid 19» C’est pourquoi, il est nécessaire de nous interroger sur ce que nous faisons de nous pendant ces semaines passées en confinement.

Je m’arrête sur une question qui nous concerne tous : à savoir : pendant cette période nous avons été forcés de vivre ensemble, de communiquer avec nos proches, ceux que nous aimons, ceux dont on est responsable, ceux que nous supportons, que nous ne supportons plus.

Cela se passe pour un couple, pour des parents qui ont des enfants en bas âge, ou des adolescents ou des adultes revenus vivre chez les parents.

Nous nous voyons donc obligés de vivre à l’intérieur : yo di nou rété bo kay’ nou !Mais vivre ensemble en famille, longtemps et sans sortir « sé pa ralé chez bo tab’ » !

Hier, On disait que tous les jours, on arrivait du boulot fatigué, exténué, énervé, éreinté, et parfois avec du travail à faire à domicile pour être à jour. On se reprochait de n’avoir pas suffisamment de temps à consacrer à nos enfants, à la lecture, à l’écriture, aux activités manuelles, artistiques, jardinage et bricolage. Et puis Corona est passé par là ! Mi Nou ni tout’ tan nou !

Il y en a qui ont su jusqu’ici utiliser ce temps « corona » pour nettoyer, dépoussiérer les coins, balayer, astiquer, revernir les meubles, jeter des choses que l’on a accumulées pendant des années et qui ne servent à rien : livres, meubles, factures etc faire de la cuisine, lire, écrire etc regarder des séries, des matchs, des émissions qui nous font découvrir notre planète ; prendre plaisir à jouer d’un instrument de musique (sans trop casser les oreilles des voisins !) faire des jeux de société etc

On peut donc remercier « dame corona » pour nous avoir permis de mettre de l’ordre dans nos maisons, dans nos affaires, pour créer et produire plein de choses ! Si du moins on ne s’est pas laissé aller dans le farniente ; «  a la woul lib’ lé bra kwasé » le laisser aller sans rien faire !

Donc pendant « la parenthèse » on peut trouver plein de choses à faire.

J’espère que ceux qui ont la chance d’avoir de l’espace, un terrain, une maison assez grande , assez aérée avec la chaleur : ont pris le temps d’apprécier les avantages qu’ils ont ! Ce n’est pas le cas de tous surtout pour ceux qui ont des enfants dans un espace restreint ! Mais qui malgré tout ils s’en sortent !

Mais « rété bo kay » peut être une chance ou une véritable épreuve !

Se trouver des activités pour combler le temps est une chose. Mais, comment utilisons nous ce temps pour vivre notre relation entre nous tous les jours, confinés, en sortant si peu ! Comment prenons nous soin de la relation, de notre manière de communiquer entre nous ? C’est autre chose !

Pour deux personnes qui vivent en couple par exemple : l’amour mutuel est mis à l’épreuve : en effet, comment cela se traduit dans le quotidien, dans la proximité forcée qui dure  ? Comment prendre soin de nous, de notre amour mutuel ?

-Prendre le temps de se regarder, de se re-découvrir, de se parler, de s’ écouter autrement, de reconnaître, d’ affronter les différences qui ressortent encore plus avec le confinement : « nou pa ka wè, ni viv’ bagay’la an menm’ manniè a ! »  Et pour un oui ou pour un non, souvent pour des pécadilles (même si dans la relation, tout semble important) on peut entrer en conflit « bêtement » ; se mettre à s’engueuler en permanence. Il arrive alors que l’on décide de s’enfermer dans le silence ; parfois de chercher à prendre le serraj’ de l’autre en douce sur un certain nombre de choses ; ou encore s’observer pour voir jusqu’où il ou elle ira ! « man kay’ wè toupé’y » etc etc

Hier, l’extérieur prenait toute notre énergie, et l’on s’accommodait du fait de communiquer peu ou mal ou pas du tout ; on laissait courir ce qui posait problème dans la relation ; on minimisait, on renvoyait à demain ; on les fuyait ; on se fuyait parfois en partant au travail. Mé là : nou konfiné ! Face à face, côte à côte ! Kant e kant !

On peut alors s’apercevoir que l’autre n’est pas comme je le voyais, ce que je croyais ! On peut s’entendre dire : sé la man ka wè ki moun’ ou yé ! sé kon sa man yé !

Et donc avec le confinement, si on ne travaille pas la qualité de la communication, cela débouche sur une vie commune sous le même toit : on mange, on boit, face à face, en silence ; on dort l’un a côté de l’autre (parfois dos à dos) ; on fait l’amour peut-être ; mais on ne travaille pas la qualité de la relation. Si c’était déjà comme ça, avec le temps du confinement : cette attitude ne peut que se renforcer !

Profiter de ce temps serait : d’apprendre parfois à me taire au lieu de parler ; d’apprendre à se parler mais autrement qu’auparavant ; à s’écouter en faisant attention à ses préjugés, à ses procès d’intention ; apprendre à être patient : « pa chokolaté ti ko’w ». Prendre le temps nécessaire pour réfléchir avant d’agir, de réagir. Prendre conscience qu’en nous il y a aussi cette violence qu’il faut gérer, maîtriser : dire ce que je ressens, ce que je pense qui est différent de ce que toi tu penses t ressens : sans nécessairement vouloir imposer mon point de vue ou me soumettre au tien ! Et etc

ACO

Le confinement est quelque chose qui nous a été imposé. Nous ne l’avons pas choisi. Un peu comme le fait que nous n’avons pas choisi de vivre, de venir au monde !

Autant nous sommes capables de faire plein de choses pour faire passer le temps qui nous est imparti. Autant il est plus difficile de vivre ensemble confinés, les uns à côté des autres et longtemps : car là il s’agit d’entrer en communication, de voir si notre relation est en bonne santé ; et quand on perçoit les nombreux virus qui minent nos relations entre nous : il n’y a pas de vaccins pour guérir la relation.

La question est de savoir si nous choisissons de travailler sur les barrières qui existent avec ceux avec qui nous vivons, pour voir les choses et les gens en face, au lieu de nous cacher derrière des masques.

Le défi c’est de profiter de ce temps de confinement pour apprendre à donner de la santé à notre manière de communiquer entre nous : être plus transparents, honnêtes, bienveillants, patients, réalistes. Et là, « sé pa ralé chez bo tab ! » Avant et au de-là du confinement, cette question se pose concrètement à ceux qui se sentent concernés !

2020 Mars 2 Il y a des virus visibles et les invisibles : aussi ravageurs les uns que les autres !

Je m’interroge comme vous sur la manière dont est traité ce coronavirus. D’abord cantonné en Asie en très peu de temps, le voilà qui menace le monde entier. Nous savons ce que c’est qu’une épidémie de grippe saison, de dengue, de chikungunia, de zika. Notre santé est menacée en permanence par des virus, mais aussi et autant par toutes sortes de facteurs, entre autres : par voie de terre avec le chloredékone, par voie de l’air avec la brume de sable, par l’eau polluée, et la mer qui ronge nos plages.

Mais avec ce coronavirus, nous avons sous les yeux un spectacle singulier : dans des Métropoles chinoises, européennes, bientôt américaines  des populations vivent masquées : les gens finissent par s’enfermer chacun chez soi pour se protéger de leurs semblables. Symbole de ce que produit notre monde  autodestructeur, créateur de distance et de méfiance entre les membres d’une même société ! 

Ce coronavirus ne se voit pas. Mais il finit par nous obliger nous les humains, à vivre les uns à côté des autres, en nous méfiant les uns des autres ; parce que nous représentons une menace les uns pour les autres : celle de nous polluer mutuellement au moindre contact avec menace de mort.

Alors que nous aspirons tous au-delà de nos différences à vivre ensemble, à vivre mieux et longtemps en nous faisant confiance !

Mais au-delà des virus, nous nous arrangeons toujours à mettre notre santé en danger : en inventant et en développant des produits qui empoisonnent notre vie individuelle et collective.

On peut prendre l’ exemple tout simple du plastique :

-Rappelez vous ceux qui ont un bel âge ! Dans les années 60-70 le plastique a commencé à remplacer le verre et à envahir tous les secteurs de notre vie. Pratique ! Il est léger ! On l’utilise et l’on jette ! Cela simplifiait la vie ! Aujourd’hui, nous en constatons les dégâts. Nous ne savons pas comment nous en débarrasser. Même nos océans en sont pollués avec les conséquences que l’on sait sur leurs habitants. On prend conscience de plus en plus que le plastique fait partie des produits polluants de notre planète, que nous avons industrialisés, développés à gogo. Contrairement aux virus que l’on craint, il constitue une épidémie entretenue, devenue indispensable, dont nous voulons en même temps nous débarrasser. Mais pour le plastique, qui pollue la planète à sa manière, il n’y a ni vaccin, ni masque ! Il faudra pourtant chercher les moyens de le remplacer et vite !

-Les produits stupéfiants : C’est nous qui les inventons, souvent en catiminie. Parfois la médecine fait appel à certaines drogues pour soulager des souffrances insupportables. Mais, généralement, ceux qui les utilisent cherchent à se doper pour accomplir des tâches, des compétitions de toutes sortes ; pour avoir le sentiment d’être bien, de planer, de travailler sans compter, parfois dans des conditions inhumaines, d’oublier les dures réalités quotidiennes avec leurs déceptions et leurs angoisses. Et par conséquent, on en produit en quantité : et il n’y en a jamais assez ! On les commercialise illégalement. Ils sont destinées à être vendues à prix fort et à servir les intérêts des plus riches et des plus grands de ce monde. Et sous des formes multiples, ces produits se répandent dans le monde entier par voie de mer, et des airs par des circuits parallèles, illégaux.

Comme le virus : ces produits font un sâle boulot dans le monde entier. Comme les virus : ils s’attaquent à nos organismes : les poumons, le cerveau  à petit feu. Mais dans le même temps, ils montent les humains les uns contre les autres ; sont à l’origine de crimes, de casses ; de guerres de clans, de classes ; au nom de ces stupéfiants : on meurt, on tue par armes blanches ou armes à feu ; certains savent manipuler d’autres pour les mettre en danger de mort.

Le commerce des stupéfiants fait partie de ces épidémies : créées par nous-mêmes ; dont on voit les dégâts, mais qui se développent allègrement de par le monde : parce qu’ils rapportent gros. Ceux qui acceptent d’entrer dans le circuit  : savent que l’on n’a pas besoin de se tuer au travail ; il suffit de savoir se procurer les produits en passant à travers les mailles du filet, en payant et en se faisant payer. L’épidémie se répand : même si de temps en temps certains trafiquants se font prendre ; ce sont ceux du bas, qu’on appelle comme par hasard « des mules » ! Mais lorsque l’on dit avoir fait une belle saisie ici, on sait que par ailleurs des tonnes se répandent dans le monde entier comme le virus. Les trafiquants ont le virus dans le sang ; il le transmettent autour d’eux en revêtant leurs masques : « sa ki pri pri » Il y a bien des seringues non pour lutter contre le virus, mais pour le transmettre. L’épidémie est voulue et entretenue : elle détériore le tissu humain, le tissu social : instaure et nourrit la méfiance mutuelle, la peur. Mais contrairement au coronavirus, on fait appel à la mort pour défendre le produit. Et ce virus là fait plus de victimes que le coronavirus. Mais on n’a pas l’impression que l’on met le paquet pour lutter contre.

Le virus des multimedia et du tout digital !

Comme pour le plastique ; on se réjouit d’avoir inventé ces moyens de communiquer de par le monde, rapidement, efficacement. Les distances, les barrières, les frontières sont comme bannies. On peut entre en communication avec n’importe qui, n’importe où ; travailler à distance tout en étant chez soi graâce à nos petits écrans. On peut suivre des cours, faire son travail de classe, préparer des examens, suivre des cours et enseigner, traiter des problèmes d’entreprise, faire des évalutations, des rencontres , des colloques à distance.

Mais la question se pose à nouveau : ce grand pas sur le plan de nos technologies avec le développement du digital représente un progrès immense pour l’humanité. Comme le virus, les portables,les ipad, les caméras, ont fait irruption dans toutes les sphères de nos sociétés, dans les populations les plus pauvres, dans nos familles, dans nos relations quotidiennes. On est tous touchés. Grâce et à cause des multimedia, nos sociétés sont sous contrôle. Personne bientôt n’aura rien à cacher. Et cela fait peur !

Loin de nous en méfier, nous nous ouvrons à ces media qui ne cessent de nous surprendre.

Mais nous nous rendons compte de jour en jour, que cette merveilleuse invention se retourne aussi contre nous. La communication interpersonnelle ne gagne pas nécessairmeent en qualité.

Nous n’avons plus le temps de nous parler ; les images circulent vite de plus en plus vite ; nous n’avons plus le temps de nous rencontrer, de nous regarder, de nous rencontrer.

Alors on cherche déjà comment nous prévenir contre les effets indésirables de nos multimedia. Car dans une même famille, dans un même salon, autour d’une même table : on peut partager un même pot, un même repas, une même fête familiale : chacun ayant en mains son portable ou son iphone : en communication certes mais avec ce qui se passe ailleurs. J’accompagne mon enfant à l’école en lui tenant la main, mais je suis suspendu à monportable et donc pas avec mon enfant. Le virus développe l’art d’être à côté de, tout en étant ailleurs. Du coup, sans portable, on n’a plus grand-chose à se dire : et l’on plonge sur le petit écran pour se brancher sur ce qui se passe ailleurs bien plus intéressant. Nos multimedia, moyens de communiquer incontournables, finit par nous éloigner de ceux qui nous sont les plus proches avec qui l’on communique mal ou peu ; et la qualité de la relation entre nous se voit menacée de détérioration progressive.

ACO

Il y a donc des virus qui attaquent nos organismes physiques, psychiques, le corps social et nous menacent d’épidémie, même de pandémie. Ceux qui s’abattent sur nous sans prévenir, par périodes, n’épargnant ni enfants, ni adultes, ni jeunes ni vieux, ni riches ni pauvres, ni grands ni petits. On fait tout pour trouver des moyens de s’en protéger : masques, dispositions diverses dans nos relations ordianaires, vaccins.

Mais il y a d’autres types de virus que nous créons, que nous inventons, que nous manipulons sciemment ; qui font un travail de sape, qui mettent notre santé individuelle et collective en danger ; dont nous ne parvenons pas à nous débarrasser : parce que nous en tirons profit. Sé nou menm’ ki ka chèché zafè nou ! Cette Contradiction là est inscrite dans nos gènes : oui, nous les humains nous sommes capables de faire, d’inventer des choses merveilleuses ; mais capables d’inventer des bâtons pour nous faire battre ! Capables de trouver des moyens de combattre les maladies, et capables en même temps de mettre en danger notre vie, notre planète. Capables de semer la guere et la mort et en même temps de donner et de recevoir de l’amour. Cela se vérifie dans notre vie à tous :

A chacun de repérer, de nommer le virus dont je suis aujourd’hui victime  et de se demander sans se voiler la face : Dans quelle direction j’accepte de me laisser entraîner aujourd’hui ?