— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Même sans en connaitre la définition, il y a fort à parier que peu d’entre nous connaissent ou apprécient la dystopie. Connue aussi sous le nom de contre-utopie, il s’agit d’un courant littéraire rencontrant aujourd’hui un succès fracassant. Elle vise à dépeindre, pour ce qui concerne notre sujet, une fiction d’une identité noire, où le bonheur semble impossible. Contraire d’une utopie, le récit de fiction dystopique vire systématiquement au cauchemar en annonçant un avenir sombre avec la montée du populisme et du racisme, ainsi que l’ombre menaçante de la révolution numérique et l’intelligence artificielle ou un monde futuriste sans espoir avec le changement climatique .
La Martinique et la Guadeloupe jouissent actuellement d’une société où l’immédiateté est la seule dynamique, il devient alors impossible de réfléchir sur les conséquences à moyen et long terme de nos actes ainsi que sur notre nouveau rapport au futur, qui ne fait que se rappeler à nous sous la forme d’innombrables menaces et non plus comme la promesse d’un avenir meilleur. La menace est en train de se poser aujourd’hui avec la crise économique du coronavirus et la fracture sociale pour les minorités raciales en France – le danger d’explosion sociale en plus.