Crise de l”eau: au secours l’État!

Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les protagonistes de ce conflit sont devenus fous, ils ont perdu tout sens de l’intérêt général.

L’intervention de la justice pour demander le respect du droit élémentaire de tout être humain à s’abreuver à cette source de vie qu’est l’eau, n’y a rien changé , le précieux liquide ne coule toujours pas au robinet.

Le prétexte qui était mis en avant du préalable technique que constituait la réparation de la casse de Séguineau n’a plus lieu d’être et pourtant les choses demeurent aussi critiques pour les abonnés.

Les représentants élus par la population pour la défendre n’assument pas ,c’est le moins qu’on puisse dire, leurs responsabilités: ils laissent perdurer une situation anarchique de la gestion de l’eau au seul bénéfice d’opérateurs qui ne sont préoccupés que de faire le maximum de profit, en cherchant à s’éliminer les uns les autres.

L’objectif de ces derniers est de toute évidence de se retrouver en situation de monopole pour mieux” traire la bête”.

L’unification de la gestion de l’eau est donc ,pour l’avenir proche, un impératif catégorique d’autant plus justifié que les principaux équipements de production d’eau, tant à usage domestique qu’agricole ( usine centrale de la Capot et barrage de la Manzo alimentant le Périmètre du Sud Est), appartiennent à la Collectivité Territoriale de Martinique.

C’est donc à la CTM , nonobstant l’attribution par la Loi de la compétence eau aux différentes communautés d’agglomération, que devrait revenir tout naturellement le rôle de coordination générale de la politique de l’eau sur notre territoire. Il s’agit d’une question hautement stratégique, donnant du sens à la création de la collectivité unique, sur laquelle les élus devraient s’accorder pour réclamer une adaptation de la réglementation à nos spécificités auprès des instances nationales .

Mais en attendant, l’urgence est de protéger les citoyens ,pris en otages par le bras de fer indécent que se livrent les fermiers, sous l’œil apparemment indifférent des autorités concernées.

Le comble est que cette tragi-comédie se déroule en pleine épidémie de Coronavirus où l’ on ne cesse de répéter au public que la principale protection ( en l’absence de toutes les autres qui font cruellement défaut), consiste à se laver les mains plusieurs fois par jour.

Il ne faudra donc pas s’étonner si ,le moment venu, les victimes de cette situation ubuesque se décident à engager des poursuites judiciaires pour “non assistance à personnes en danger”.

Quoiqu’il en soit, il appartient au Représentant de l’État ,dans ce contexte particulier crée par“ l’état d’urgence sanitaire “, de faire cesser ce véritable trouble à l’ordre public causé par les agissements intempestifs et mercantiles des opérateurs.et de peser d’un poids décisif pour rétablir le fonctionnement normal de la distribution de l’eau sur notre territoire.

Pierre Alex MARIE-ANNE