— Par Christian Antourel —
« Notre intention, c’est aussi établir un pont entre l’Education Nationale et le théâtre professionnel, qui puisse nourrir les espoirs d’une action culturelle soutenue »
(Hervé Deluge)
|
|
|
| –__- | Le Tartuffe d’Hervé Deluge |
Le Tartuffe est une comédie de mœurs. La pièce étudie et fait la satire appuyée des dévots. C’est dans Tartuffe que Molière définit le mieux son but qui est de peindre les hypocrisies religieuses, l’aveuglement et les problèmes de l’extrême dévotion. L’analyse se veut fine et également met en relief les rapports maîtres/serviteurs. La pièce a été le plus grands succès de Molière. C’est l’histoire d’une famille aux prises avec un prédateur. Les personnages qui doivent occuper le devant de la scène sont Orgon, Elmire et Tartuffe. Selon le schéma hérité de la farce médiévale avec la femme, le mari, et l’amant : ce personnage intrus qui s’immisce dans le couple. Mais la pièce est bien plus sophistiquée qu’elle le semble .Passions, rires, larmes et rebondissements, doivent en faire une comédie divertissante. Hervé Deluge dans des proportions qui prennent toujours le risque de l’audace cherche derrière la farce et la bouffonnerie de la pièce, un plus délirant, excentrique même, dans cette famille qui est un champ de bataille ou stratégies, ruses, attaques et coups d’éclat se succèdent.









Le hasard a fait que j’ai pu voir les œuvres de trois metteurs en scène lors d’un séjour récent à la Havane. Leur manière d’aborder des questions concernant l’identité cubaine – de nouveaux rapports avec les traditions afro-cubaines, la discussion sur l’identité sexuelle et les possibilités artistiques d’un renouveau des sources de la pensée révolutionnaire – a révélé l’importance grandissante de la pratique théâtrale en tant qu’espace de réflexion sur les rapports entre l’individu et la société cubaine en général.




Cette phrase de Jean-Paul Sarte à propos des « Mains sales » s’applique assez bien au théâtre de Marivaux (1688-1763) qui invite le spectateur à réfléchir sur l’inégalité sociale, sans pour autant réclamer un changement politique. Marivaux n’est pas révolutionnaire. Dans le langage moderne, tout au plus serait-il « réformiste ». Moraliste est semble-t-il le mot le plus adéquat. Dans l’Ile aux esclaves, qui nous est présentée le 28 janvier à 20 h 30 dans la salle Frantz Fanon du CMAC-ATRIUM, il fait appel sinon à l’humanisme des personnages, tout au moins à leur humanité, à leur raison, ce en quoi il préfigure le siècle des Lumières sans en avoir les audaces politiques. Résumons l’intrigue. En un temps qui fait référence à la Grèce antique, mais que le vocabulaire de la pièce dément, et à la suite d’un naufrage, quelques survivants, maitres et valets, échouent sur une ile dans laquelle les rapports sociaux sont inversés. D’anciens esclaves ont pris le pouvoir et rééduquent les maîtres qui débarquent dans la République en leur imposant l’ancien statut d’esclave tandis que les anciens esclaves sont mis dans la condition de maître.





