Les 16, 17 & 18 février 2017 à 19 H 30 au T.A.C.
La pièce
Victoire Maison, la cinquantaine, mène une vie décente et retirée de veuve dans la petite commune de Villeneuve en Europe. Fanta, sa bonne antillaise, est bouleversée par la mort de Lady Di. Frantz et Sissi, ses jumeaux de seize ans, le sont aussi, ils admirent le destin tragique de la princesse. Victoire apprend la mort de son fils aîné, Tristan, dans un crash d’avion.
Lire : Avec « Erzuli Dahomey, déesse de l’amour » et après « Médée-Kali », le M’Acte démontre sa volonté de rapprocher les différentes cultures. — Par Scarlett Jesus —
Peu après l’enterrement de ce dernier, surgit brusquement Félicité Ndiogomaye Thiongane, une femme sénégalaise venue réclamer le corps de son fils West.
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Si West est ce fantôme qui trouble les nuits agitées du Père Denis – le précepteur des jumeaux –, n’est-ce pas lui qui repose aussi dans le caveau familial ? Mais dans ce cas où est Tristan ? Tout a désormais changé de face dans cette maison.

Madani Compagnie
M.E.S. Alex Descas
— Par Clara Chérubin —
— Par Michèle Lapelerie —
Jandira Bauer et ses mises en scènes, c’est une histoire que je suis depuis longtemps. Depuis avant que je parte de Martinique faire mes armes de comédienne à Paris. Longtemps. C’est donc avec une excitation teintée d’appréhension que je me suis donc rendue le 28 janvier au Théâtre Aimé Césaire voir sa dernière création, Jaz de Koffi Kwahulé. La même appréhension qu’on a quand on s’apprête à retrouver un ami des années plus tard. Les questions se bousculent : ai-je changé ? A-t-elle changé ? Pourrons-nous encore trouver un point d’entente ? Mais dès le lever de rideau, ces questions se dissipent et le point d’entente est bel et bien là.
-Tropiques-Atrium –
La pièce de Laurent Gaudé, « Médé-Kali » est, à l’évidence, d’actualité. La preuve en est qu’elle a été mise en scène presque simultanément, en février 2016, au Théâtre de la mer (Joliette Minoterie), à Marseille, ainsi que dans le 93, à Montreuil-sous-Bois. Montée par la Cie Kamma crée par Karine Pédurand, elle a été jouée en Guyane, début novembre, puis à L’Archipel de Basse-Terre, en Guadeloupe les 20 et 21 janvier 2017, avant d’être présentée au public martiniquais le 24 janvier, dans le cadre du Festival des Petites formes, à L’Atrium. La voici revenue en Guadeloupe, ce vendredi 27 janvier, mais dans un lieu hautement emblématique cette fois, le Mémorial Acte. Nul doute que la réception d’une telle pièce dans ce « Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage », ne peut que se charger d’une coloration particulière. « Médée-Kali » peut-elle apporter une quelconque contribution à un vivre-ensemble harmonieux, permettant que s’opère, à travers l’horreur que suscite cette histoire tragique, la catharsis des sentiments de haine et de vengeance engendrés par l’histoire douloureuse de l’esclavage ?
Pour beaucoup c’est le plus beau coup franc de l’histoire du football. On peut le
Sur les tréteaux foyalais, trois figures de femmes ont pris corps et vie en ce mois de janvier, si différentes dans leur singularité, et pourtant si proches dans leur combat pour être au monde : il y eut l’Antigone, de Sorj Chalandon, à ressusciter dans Beyrouth soumise à la fureur guerrière des hommes, sœur de l’Antigone antique qui, bravant la volonté du roi Créon, de ses mains grattait la terre pour donner à son frère Polynice une digne sépulture. Puis vint la Médée Kali de Laurent Gaudé, figure triangulaire revisitant les mythes, faite de Méduse à la chevelure de serpents qui pétrifie les hommes, de Kali la déesse meurtrière aux multiples bras, de Médée enfin, amante, épouse et mère assassine, qui par son crime fait expier à Jason sa trahison, qui revient chercher les corps de ses enfants et de ses mains nettoie compulsivement le marbre du tombeau. La troisième, mais non la moindre, se nomme Jaz, qui nous ramène à des temps plus universels.
Après avoir mis en scène La Trilogie du revoir en 2015 à l’ENSATT, A. Françon revient à Botho Strauss avec sa pièce la plus déconcertante : Le temps et la chambre. A. Françon avoue sa prédilection pour ces auteurs de langue allemande que sont Botho Strauss et Peter Handke. Cependant, avec Le temps et la chambre, l’entreprise relève de la gageure. C’est qu’on a affaire à un texte à l’agencement très paradoxal. On peut le qualifier de récit, à condition qu’on accepte de débarrasser le récit de toute intrigue et de toute linéarité. Il reste certes des personnages : deux hommes servent de centre à la première partie, Julius (Jacques Weber) et Olaf (Gilles Privat), tous deux âgés, complices dans leur scepticisme, qui observent le spectacle de la rue et assistent à l’irruption des passants qu’ils ont observés dans l’espace de leur chambre. Au centre de la seconde partie Marie Steuber, qu’on a déjà vue apparaître en première partie, entourée successivement d’hommes avec qui elle dialogue de façon plus ou moins orageuse. In fine , le spectateur pourra recomposer une histoire, qui lui aura été livrée à l’état de fragments, dans un montage kaléidoscopique.
— Par Roland Sabra —
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Le festival des petites formes, deuxième du nom, proposé par Tropiques Atrium Scène Nationale, met heureusement en lumière(s) les artistes antillais, que leur voix emprunte, pour se faire entendre, la forme théâtrale, la forme poétique ou la forme musicale. Et les femmes y ont cette année plus que droit de cité, une place de choix !
L’histoire se déroule dans les bas-fonds du New York des années 50, dans le milieu italo-américain des dockers du quartier de Red Hook. La tragédie qui va s’y dérouler, on peut la contempler depuis le pont de Brooklyn. Vu du haut, tout ce petit monde s’agite fébrilement, se débat aux prises avec la misère et le chômage qui rôde. Vus du pont, les personnages n’échappent pas à leur destin. La machine infernale se met en train dans la vie d’Eddie Carbone. Eddie est sicilien, docker endurci à la tâche. C’est un homme généreux, accueillant : il a élevé avec amour Catherine, la nièce de sa femme Béatrice. Mais Catherine devient une femme et il sent qu’elle s’échappe. Arrivent chez lui des cousins de Sicile, Marco le taiseux et Rodolpho le chanteur, émigrés clandestins qu’il se fait fort d’abriter et de cacher aux services de l’immigration. Que pensez-vous qu’il se passât ? Comme dirait Voltaire …..
L’histoire naît d’une rencontre fortuite au milieu de la nuit dans un relais d’autoroute, près d’Yverdon, avec le serveur de la buvette.
Les portraits, créés par Elise Vigier et Marcial Di Fonzo BO à la Comédie de Caen sont des créations itinérantes, portées par un ou deux acteurs, parfois accompagnés d’un musicien.
Au Théâtre du Rond-Point, dans un dispositif qui casse le cadre de la représentation, Claude Degliame incarne la figure d’Aglaé, prostituée depuis toujours, qui regarde sa vie et les spectateurs en face. Troublant et puissant.
— Par Christian Antourel —