Catégorie : Arts de la scène

Nous irons voir Pelé sans payer

Au 14°N 61°W le 24.02.2015 à 20h30

voir_pele_sans_payerUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque
2014 – France – 65 minutes – HD

En janvier 1971 le Santos FC, le mythique club de foot de São Paulo avec à sa tête le non moins mythique “roi Pelé” débarque en Martinique afin de disputer un match contre les meilleurs joueurs locaux. La belle affiche a un prix, le cout du billet est multiplié par 10 mettant l’événement hors de portée de la plupart des Martiniquais.
Un groupe d’extrême gauche fraichement constitué baptisé “Groupe d’Action Prolétarienne (GAP)”, qui puise ses influences chez Mao et Frantz Fanon, voit là l’occasion d’un premier coup d’éclat politique. Tout est bon pour la révolution. Ils mettent en branle un mouvement dont le mot d’ordre sera “Nous irons voir Pelé sans payer”.
Et pendant que l’équipe martiniquaise s’entraine, la campagne s’organise. Grèves, tracts, graffitis, manifestations à Fort de France , le mouvement prend de l’ampleur… Les autorités s’inquiètent, et à la va-vite est alors organisée la retransmission télé en direct du match. Une première en Outremer.
Mais qu’importe la transmission télé prévue, les plus acharnés persistent.

→   Lire Plus

« Canada Morrison » ou la douloureuse quête du père

A Madiana le 23.02.2015, séance unique à 19h30

canada_morrisonPremier film prometteur d’un réalisateur argentin, ce road-movie sur la quête filiale d’une adolescente est illuminé par ses deux interprètes féminines.
Lila, 12 ans, qui a grandi dans un internat perdu dans les montagnes, est obsédée par le besoin de retrouver son père. Il n’a pas voulu la connaître, n’est jamais venu la voir. Lila ne sait rien de lui. Sa mère ne lui a livré que des bribes obscures. Intraitable, invivable pour ses éducateurs, Lila multiplie provocations et tentatives de fugue.

La directrice du pensionnat prend la décision de la renvoyer chez elle, accompagnée par sa professeur de biologie. En cours de route, Lila parvient à faire fléchir son accompagnatrice et à l’embarquer avec elle sur les traces effacées de son géniteur. Elle n’a qu’un indice dans les mains : le nom d’une compagnie d’électricité, qui a disparu des registres, où l’auteur évanoui de ses jours aurait travaillé.

Ce premier film d’un réalisateur argentin, d’une belle fluidité et d’une séduisante simplicité, se déploie comme une enquête policière avec des rebondissements, de fausses impasses, des moments de découragement.

→   Lire Plus

« Timbuktu » et Sissako, grands triomphateurs des Césars 2015

timbuktu-3Six semaines après la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher de la Porte de Vincennes, l’Académie des arts et techniques du cinéma a plébiscité Timbuktu, le film du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako lors de la quarantième cérémonie des Césars.( Lire Timbuktu : Islam le jour et Malboro la nuit, de R. Sabra) Produit par Sylvie Pialat, ce magnifique réquisitoire contre l’intégrisme et l’obscurantisme a obtenu pas moins de sept Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Timbuktu a également été couronné dans les catégories « scénario original », « musique originale », « photo », « son » et « montage ».

De sa voix douce et posée, Sissako a rendu un hommage vibrant à la France, « ce pays magnifique, capable de se dresser contre l’horreur ». Sans la France, sans Arte, sans le festival de Cannes, « je n’aurais pas pu être le cinéaste que je suis aujourd’hui » a ajouté le nouveau lauréat avant de marteler : « Il n’y a pas de choc des civilisations. Il y a une rencontre de civilisations !

→   Lire Plus

L’ennui d’Ivanov

— Par Jean-Pierre Han —

ivanov_bondy

L’occasion est belle de suivre les premiers pas de Tchekhov dramaturge puisque, parmi le flot ou plutôt le déluge de pièces de l’auteur russe qui sont représentées cette saison sur les scènes de l’Hexagone, Platonov et Ivanov, ses deux premiers essais théâtraux, occupent les plateaux de deux de nos théâtres nationaux, celui de la Colline et celui de l’Odéon. C’est cependant Ivanov, dont la première version date de 1887, qui est considérée comme sa première pièce, Platonov, écrite alors qu’il était encore lycéen, ayant probablement été enfouie au fond d’un tiroir et son manuscrit retrouvé seulement en 1920, bien après sa mort survenue en 1904. Mais peu importent ces précisions, ce qui est vrai, c’est que l’on trouve dans ces deux textes la genèse des thèmes et des grands personnages de son œuvre à venir. Une matière quasi brute et passionnante.

 Concernant le Platonov proposé par Rodolphe Dana et son collectif des Possédés – restons chez les Russes… –, avec une comédienne de talent, Emmanuelle devos, que le cinéma a rendue célèbre, dans un des rôles-titres (ça aide toujours pour le montage d’une production), j’ai déjà dit par ailleurs toutes mes réticences sur la représentation, je n’y reviens pas sauf à devenir franchement désagréable… Reste donc Ivanov, proclamé de facto comme événement de la saison ; on remarquera qu’il n’y a pas dans ce spectacle une seule « vedette », mais carrément toute une pléiade d’acteurs de premier plan.

→   Lire Plus

Un souffle de rage et de sons sur « Présences »

— Par Maurice Ulrich —

presences_2015Le festival de Radio France a retrouvé de l’audace et de l’ambition avec « On fire », 
de Benjamin de La Fuente, autour de la figure radicale de Malcolm X.

En réintégrant sa maison mère, avec son grand auditorium tout neuf et très beau, le festival Présences, après une longue éclipse, allait-il retrouver son âme ? Question posée dès son ouverture, le week-end passé, et qui, à vrai dire, n’a trouvé qu’une demi-réponse. Créé en 1990, Présences, avec à l’époque trois semaines de concerts gratuits, un nombre exceptionnel de créations, une programmation autour d’une grande figure de la musique du XXe siècle (essentiellement de sa seconde moitié) et une très large place offerte à de jeunes compositeurs explorant avec audace des champs inouïs, se situait, on peu le dire clairement, dans une position militante quant à la musique de notre temps. Au tournant des années 2000, des changements dans l’équipe de direction l’avaient considérablement affadi, puis les travaux engagés à la Maison de la radio l’avaient morcelé en l’envoyant un peu aux quatre coins⋅ On attendait donc beaucoup de ce retour mais, pour le dire clairement, la première soirée, ouvrant donc un cycle sur la musique des deux Amériques, fut décevante⋅ Pourquoi programmer, par exemple, au regard de la thématique de ce cycle, le compositeur franco-suisse Richard Dubugnon, certes né en 1968, mais qui, outre qu’il n’a rien d’américain, cherchant en l’occurrence ses sources dans le chant grégorien, s’inscrit dans une écriture néoclassique ?

→   Lire Plus

Programme du Carnaval à Fort de France

carnaval_2015-a

Voici venu les 4 jours de liesse populaire qui caractérisent le Carnaval de Martinique. Les temps forts, les horaires, les navettes, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, où se restaurer ? le dress code du jour, … Nous vous livrons les clefs pour profiter au mieux des festivités du Foyal…

 DIMANCHE GRAS

4:30 : Jou Ouvè : Rendez-vous pour le vidé en pyjama au centre-ville.| DÉPART du Siège de Tanbou Bô Kannal Rive Droite Canal Levassor.
Organisation : Association Tanbou Bô Kannal (TBK)

15:00 : GRAND CARNAVAL DE LA MARTINIQUE,
Revue carnavalesque qui met en scène les orchestres, groupes et publics.
Sortie officielle du Roi de la fête, sa Majesté Vaval [Satire sociale d’un fait d’actualité symbolisé ou incarné par personnage géant réalisé sur structure métallique monté sur un char], vidés haut en couleurs et en musique.
Dress Code : Multicolores et déguisements variés.

→   Lire Plus

Berlinale : l’Ours d’or à « Taxi », de Jafar Panahi

Auteur de films sensibles chroniquant avec humour et bonté la vie en Iran (Le Ballon blanc dès 1995, Le Cercle en 2000, Hors-jeu en 2006), tous récompensés dans de grands festivals internationaux, Jafar Panahi se trouve, depuis 2010, frappé d’interdiction de réaliser des films et de quitter son pays… pendant vingt ans! En 2011 cependant, il a réussi à envoyer au Festival de Cannes, via une simple clé USB, Ceci n’est pas un film, un journal de bord personnel tourné avec une petite caméra numérique, dans lequel il décrit la situation aberrante dans laquelle il est désormais maintenu.

Un film sans générique

Cette année, c’est avec Taxi, un documentaire où il se met en scène en chauffeur de taxi dans les rues de Téhéran, qu’il surprend à nouveau, brave les interdits au nom du septième art et décroche l’Ours d’or du meilleur film de la 65e Berlinale ainsi que le Prix Fipresci de la presse internationale.

→   Lire Plus

La reine Christine et Julien Doré sacrés aux Victoires de la musique

— Par Victor Hache —
victoire_de_la_musique-cLe palmarès des 30èmes Victoires de la musique a récompensé les artistes de toutes les générations, Christine and The Queens, Julien Doré, Calogero, Cascadeur, Benjamin Clementine, Akhenaton, Alain Souchon et Laurent Voulzy.

Quatre heures d’une cérémonie interminable ! Il a fallu s’armer de patience pour aller au bout d’une émission qui s’est achevée vers une heure du matin. Trop longue comme on le craignait. Mais bon, on n’a pas tous les jours trente ans et sans doute les organisateurs ont-ils voulu goûter leur plaisir en cette soirée anniversaire, multipliant les vidéos des grands moments qui ont marqué l’histoire des Victoires de la musique. De quoi ajouter au programme déjà bien chargé de la cérémonie avec en prime la création pour l’occasion d’une Victoire des 30 ans. Un prix spécial attribué à David Guetta, Jean-Louis Aubert, IAM et Rachid Taha dans les catégories musiques électro, rock, rap et musiques du monde.

La cérémonie retransmise vendredi soir France 2 depuis le Zénith de Paris, a manqué de suspense tellement on s’attendait à la Victoire légitime, d’Héloïse Letissier alias Christine and The Queens.

→   Lire Plus

« Les estivants » : l’ampleur d’une fresque sociale

Gérard Desarthe signe une mise en scène remarquablement aboutie du chef d’œuvre de Gorki.

les_estivants-400— Par Annie Chénieux —

Déjà, il y a le rideau. Pas n’importe lequel : signé Lucio Fanti, rouge, sur lequel on découvre des figures humaines. Quand il se lève, tous les personnages des Estivants sont assis, comme pétrifiés au milieu d’une forêt de bouleaux. Sur les troncs, des dessins estompés de têtes, encore. L’image, saisissante, n’est pas près de s’effacer. Elle augure de la qualité de ce qui va suivre. Là où beaucoup croient s’affranchir de la tradition en « actualisant » un classique, Gérard Desarthe assume le respect de la tradition et n’a pas peur de ce qui pourrait paraître conventionnel : la forêt de bouleaux, le samovar,… Situer l’action en lieu et date, pour mieux faire entendre ce chœur d’hommes et de femmes, à l’été 1904, c’est-à-dire un an avant la révolution. Et qui résonne encore aujourd’hui. Que dit-elle alors, l’âme russe ? « Mon pays est pauvre en hommes intrépides et pourtant l’heure vient où il aura besoin de héros », lançait alors Gorki devant une assemblée d’intellectuels pétersbourgeois.

→   Lire Plus

On écoute ce qu’on est?

Selon certaines études, on pourrait déduire la personnalité de quelqu’un à partir de la musique qu’il écoute.

trombone_coulisseDites-moi ce que vous écoutez, je vous dirai qui vous êtes. Et avec qui vous pouvez vivre. Musique et personnalité sont liées dans l’inconscient collectif, au point que cela devienne un « et plus si affinités ». Après les sites de rencontres fondées sur les convictions politiques, religieuses ou encore la classe sociale, voici venue Louise. Cette application, qui se présente comme le « Tinder des mélomanes », part d’un principe simple : mieux vaut éviter de faire cohabiter Led Zeppelin et France Gall sur le même tourne-disque. Même idée chez Soundmeet, qui a tout de même installé une option « affinités contraires ». Pour l’exotisme d’un duo d’un soir…

Et parce que certaines âmes sœurs musicales sont parfois insoupçonnées. Une étude britannique dirigée par Adrian North, docteur en psychologie, avait ainsi montré en 2008 que les fans de metal et de musique classique se ressemblaient plus que ce que les idées reçues sur leurs préférences musicales pouvaient laisser penser. Des deux côtés, des gens « créatifs, doux, bien dans leur peau », concluait l’étude.

→   Lire Plus

L e Carnaval : une performance sans manifeste

— Par Joëlle Ferly Artiste —

A l’absurdité de nos sociétés, à la mondialisation qui nous mène, à notre impossibilité de retrouver l’harmonie avec notre environnement, nous répondons: CARNAVAL!

Si l’usage du corps est ce qui définit, en art contemporain, la performance, alors la procession carnavalesque que nous connaissons sous nos latitudes, relève bien de cette nouvelle forme d’expression que l’art moderne nous a léguée.

Qu’il soit nu, vêtu, peint, poudré, recouvert de boue, de cendres ou autre, le corps devient pour le performeur, son matériau premier de travail.

Dès les années 1920, l’artiste cherche à mettre en scène son corps et l’institue en tant qu’œuvre d’art.
Entre le théâtre et la danse, la performance se situe à la lisière du terrain connu et la sphère de l’esthétique. Le projet de la performance n’étant pas de connaître à l’avance le résultat de l’expérience qui se va se décliner -selon un manifeste, postulat, ou bien encore processus de réalisation- ni de chercher à être plaisant aux sens, comme le définirait Kant.
D’abord ludiques, les performances des premières années sur siècle dernier, se réalisaient en Europe, entre artistes en besoin de rompre radicalement avec l’art académique, en cette période d’entre-deux guerres.

→   Lire Plus

The Haunting Melody : « on est ce qu’on écoute »

Horreur philosophique

the_haunting_melody— Par Anaïs Heluin —

A priori, le théâtre peut exprimer l’épouvante aussi bien que n’importe quelle action ou sentiment humain. Pourtant, il y a un type d’horreur qu’il s’abstient de dire et de montrer : celle où victimes et assassins se lancent dans des courses-poursuites souvent alambiquées, où le sang coule à flots plus denses que les paroles échangées par les protagonistes. Autrement dit, au théâtre, le film d’horreur n’a pas vraiment d’équivalent. Les spectacles adaptés de la comédie musicale the Rocky Horror Picture Show (1973), par la troupe des Sweet transvestites, au Studio Galande à Paris depuis quatorze ans, font figure d’exceptions et confirment l’appartenance de la terreur à coups d’hémoglobine au septième art. Avec The Haunting Melody, le metteur en scène et directeur du nouveau théâtre de Montreuil, Mathieu Bauer, offre au contraire au théâtre sa part d’épouvante. Mais il fait aussi bien plus : à mille lieues du mauvais goût des Sweet transvestites, il imagine une partition musicale et visuelle qui interroge notre rapport à l’environnement sonore.

Thomas Blanchard, dans le rôle d’un ingénieur du son bavard et prompt à théoriser sur tout ce qui lui passe dans l’oreille, plante d’emblée le décor.

→   Lire Plus

50 Nuances de Grey et cinq raisons d’être frustré(e)

— Par Nathalie Simon —
cinquante_nuances-1L’adaptation du roman de E. L. James qui relate le coup de foudre entre Christian Grey (Jamie Dorman) et Anastasia (Dakota Johnson) manque de souffle et de souffre.
● Un film sans érotisme

Pas de quoi fouetter un chat, le film de la britannique Sam Taylor-Wood annoncé comme l’événement de la rentrée cinématographique s’avère aussi torride qu’un steak de soja. Le pic sado-maso de cette bluette tient en six coups de ceinture sur le dos de la belle donnés par l’éphèbe en jean et pieds nus. C’est la collection Harlequin avec l’option martinet. À se demander pourquoi il est interdit aux moins de 17 ans aux États-Unis. La bande-annonce qui appâtait le public avec des scènes coquines, notamment l’héroïne harnachée et suspendue dans les airs, ne tient pas ses promesses. Les scènes plus «chaudes» ont été coupées. Suite au prochain épisode, déjà programmé.

● Un casting fade

Le couple ne nous fait pas rêver. Dakota Johnson est bien jolie, en chemisier et jupette ou dans le plus simple appareil, mais ne possède pas la sensualité de Sylvia Kristel dans Emmanuelle.

→   Lire Plus

La télé? Plus elle montre, plus elle cache…

plus_elle_montre_plus_elle_Ce spectacle est le troisième solo de clown politique de Rafaële Arditti après Sarkophonie, dissection dyslexique du discours réactionnaire, Madame Laculture, spectacle qui reprend le jargon culturel pour en démonter la fatuité et l’élitisme. Rafaële Arditti continue de s’intéresser à ce qui sonne faux, ce qui marche de travers dans notre société, et surtout ce qui la met en colère ! Par exemple, à chaque fois qu’elle
allume la télévision… Et pour sortir de cette morosité du petit écran soit-disant brillant, la clowne partage avec nous la revanche qu’elle a mijotée : elle dézingue les vrais textes de la télé et nous venge en montrant que sous couvert de nous divertir, certaines émissions propagent des idées bien nauséabondes… Au point de nous influencer dans l’isoloir ?

Rafaële Arditti, dans une pièce loufoque, s’attaque sans complexe à 
ce médium en en grossissant les traits : « Nous, ça va, mais avec ce qu’on voit à la télé »… Jusqu’au 15 février au Local, 18, rue 
de l’Orillon, Paris 11e.
Nez rouge et allure délurée, Rafaële Arditti sait jouer avec le visuel. Mais derrière l’apparence légère, se cache un « solo » de clown politique devenu la marque de fabrique de cette comédienne.

→   Lire Plus

La Liste des courses

 Le 10-02-2015 20H30 au 14°N 61°W

la_liste_des_coursesUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque

2011 – France – 52 minutes – DV Cam

Le 5 février 2009, après la Guyane et la Guadeloupe, prenait corps en Martinique un mouvement de grève inédit tant par sa durée que par son ampleur.
L’établissement d’une liste de produits, dit de première nécessité, sur lesquels était demandée une baisse de prix de 20% est rapidement apparu comme l’une des revendications phare de ce conflit.

Envie d’égalité des droits… de consommer ? Remise en cause de la société ? Au-delà de prosaïques considérations sur le coût de la vie, l’histoire de cette liste soulève de vraies questions identitaires. Car aujourd’hui, plus que jamais, la somme des « je consomme » dit bien ce que nous sommes.

Ainsi, entre les lignes de « La Liste des courses », peut-on lire la société antillaise ; entrevoir son évolution et ses aspirations avec légèreté et humour à travers le regard des « consomm’acteurs » qui ont vécu l’événement.

Générique
Auteur-Réalisateur : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Image : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Son : J.M. Bapté, Tanier Tanier
Montage : Vanessa Bozza
Production / Diffusion : La Maison Garage, France Ô
Participation :
Procirep, Angoa-Agicoa, Conseil général de la Martinique, CNC.

→   Lire Plus

De Saint Laurent à Timbuktu, les nommés des César 2015

cesar_route Mercredi, l’Académie des César a annoncé les nommés des César 2015, dont la cérémonie se tiendra le 20 février. Timbuktu, Saint Laurent  et La Famille Bélier sont notamment en lice pour le meilleur film. Dans les acteurs nommés, Marion Cotillard et Karine Viard, côté féminin, et Guillaume Canet et Pierre Niney, côté masculin, se disputeront la récompense. 

César du meilleur film

Dans la liste des sept films nommés, des succès populaires, et des films déjà primés par le « Goncourt du cinéma », le prix Louis-Delluc .

« LES COMBATTANTS » produit par PIERRE GUYARD, réalisé par THOMAS CAILLEY
« EASTERN BOYS » produit par HUGUES CHARBONNEAU, MARIE-ANGE LUCIANI, réalisé par ROBIN CAMPILLO
« LA FAMILLE BÉLIER » produit par ERIC JEHELMANN, PHILIPPE ROUSSELET, STÉPHANIE BERMANN, réalisé par ERIC LARTIGAU
« HIPPOCRATE » produit par AGNÈS VALLÉE, EMMANUEL BARRAUX, réalisé par THOMAS LILTI
« SAINT LAURENT » produit par ERIC ALTMAYER, NICOLAS ALTMAYER, CHRISTOPHE LAMBERT, réalisé par BERTRAND BONELLO
« SILS MARIA » produit par CHARLES GILLIBERT, réalisé par OLIVIER ASSAYAS
« TIMBUKTU » produit par SYLVIE PIALAT, ETIENNE COMAR, réalisé par ABDERRAHMANE SISSAKO

→   Lire Plus

« Cannibales » de José Pliya

Mise en scène de l’auteur au Théâtre 71 de Malakoff

canibales— Par Martine Silber —

Premier choc, une ouverture visuelle et sonore. Lumière rasante sous un ciel bas qui scintille comme des réverbères aperçus entre les feuilles des arbres par grand vent, bruit de pluie qui tombe dru, quelques cris d’oiseau.

Deuxième choc, la beauté de la langue. La femme qui apparaît sous la lumière, long manteau rouge sur une robe noire courte, entame un long monologue et dès les premiers mots, on sait qu’on ne la quittera plus. Elle s’adresse à une autre femme qui assise sur un banc lui tourne le dos. Un dos qui se dresse comme un mur, un dos qui dit non et refuse toute communication. Mais la femme en manteau rouge, Christine, insiste. Sa fille a disparu. Sa fille, Christine, comme elle.Elle s’est assoupie un court moment et à son réveil plus d’enfant. Elle plaide, supplie, sait qu’elle dérange mais sa fille a disparu, qu’on veuille bien lui pardonner.

La femme de dos, qu’on appelera plus tard Nicole, ne veut rien entendre, littéralement. Son dos immobile le fait savoir.

→   Lire Plus

« Les nouveaux sauvages » : un film violent, audacieux, perturbateur

A Madiana

les_nouveaux_sauvages— Par Myriam Barthélémy —

Comme le nom du film l’indique, les « Nouveaux sauvages » ou « Relatos Salvajes » est une série de six brèves narrations où le fil conducteur paraîtrait être la violence. Du moins, c’est ce qui se dégage de manière immédiate de l’ensemble de ces six « courts métrages ».
Toutefois, il est possible de dépasser cette première lecture, et d’analyser d’autres thématiques qui sont en jeu dans l’oeuvre de Szifrón. D’abord, il est très clair que le film parle de la nature humaine. Pour se faire, le réalisateur prend des faits de la vie quotidienne (associés à des sentiments de vengeance, de justice, de protection) et à partir d’eux il construit ce qui est probable dans chaque histoire. Les points respectifs de revirement des histoires (dont est fait ce quotidien) sont tournés à l’absurde, ce dernier devient alors illogique, exacerbé, délirant.
C’est là qu’apparaît la violence, mais elle est loin d’être une solution, ou quelque chose de positif ou de cathartique pour le spectateur, elle est présente pour dénoncer les relations de pouvoir asymétriques que l’être humain établit avec son environnement.

→   Lire Plus

« La machine à beauté » au Petit Théâtre de Redoute

Samedi 31 janvier à 19h30 / dimanche 1er février à 11h00 et 17h00

la_machine_a_beaute-3Après avoir joué à l’Azwel à Schoelcher, dans plusieurs collèges en partenariat avec l’Atrium et le conseil général puis dans les écoles primaires et enfin à L’Atrium, la machine à beauté revient pour trois représentations au Petit Théâtre de Redoute, petit écrin intimiste de 50 places.
En ce début d’année difficile pour les libertés, la compagnie est fière de jouer cette pièce « jeune public », à plusieurs niveaux de lecture qui s’adresse aux plus jeunes et à leurs parents.
La machine à beauté rappelle que le théâtre peut divertir mais aussi faire réfléchir. Dans cette pièce souvent drôle, les habitants d’un village qui se trouvent laids accueillent Arsène Clou, inventeur, qui promet la beauté à tous grâce à sa nouvelle machine. Jusqu’où ira cette quête?
BÉATRICE : Maintenant que je suis belle, je ne veux que du beau. Et j’ai décidé de ne manger que de beaux légumes. (…) Cela devrait être une loi.
JOSAPHAT : Alors, en tant que maire de ce beau village, je propose que tous les gens ne mangent que du beau maïs, et que tous nos commerçants ne vendent que du maïs.

→   Lire Plus

« Memory of The Camps » de Sidney Bernstein

charnierVersion française du film Memory of The Camps de Sidney Bernstein dont Alfred Hitchcock supervisa le montage. « Ce documentaire reprend le film tourné en 1945, par S. Bernstein, en grande partie à Belsen à la libération du camp. Son souhait était que ce film fasse office de preuves de l’impensable, qu’il soit largement montré en Allemagne. Il n’a en réalité jamais été diffusé. Le présent documentaire, aux images particulièrement éprouvantes, garde le commentaire d’origine qui l’accompagnait et lui adjoint un certain nombre de témoignages, celui du cinéaste-cameraman bien entendu, celui de survivants : Anita Lasker, Leon Greenmann et Hugo Gryn, ainsi que quelques commentaires de l’historien Martin Gilbert. »
Le film tourné et monté en 1945 fut interdit jusqu’en 1985, de peur qu’à sa vision l’Allemagne n’arrive pas à se relever. De nombreuses images en ont été extraites par d’autres cinéastes tels Alain Resnais pour « Nuit et brouillard ». Jean-Jacques Birgé, réalisateur et écrivain⋅

Attention certaines images peuvent être insoutenables.

*******

*****

***

*


→   Lire Plus

« Terra em transe », un film de Glauber Rocha

F-d-F : au 14°N 61°W, à 20h le 27-01-2015

terra_em_transeSynopsis

L’action se déroule dans un pays imaginaire, l’Eldorado, qui offre, cependant, des similitudes avec le Brésil des années 1960. Au plus fort d’une époque en crise, le poète Paulo Martins est écartelé entre ses aspirations politiques et sa passion artistique. À l’agonie, il évoque, à présent, son parcours. Il a servi deux leaders politiques. L’un, Dom Porfirio Diaz, l’a protégé, utilisant son talent littéraire à des fins de pouvoir. Pourtant, Paulo Martins le trahit pour rejoindre ses adversaires politiques groupés autour de Don Felipe Vieira, dirigeant populiste et démagogique. Après son élection comme gouverneur, Vieira, confronté à l’inconsistance des promesses faites aux paysans pauvres, finit par utiliser Paulo Martins à des fins policières. Désabusé, le poète se replie sur lui-même et sur ses premières amours avec une fiancée bourgeoise présentée, autrefois, par Dom Porfirio Diaz, commettant une infidélité à l’égard de Sara, militante de l’autre camp… Mais, Sara et ses camarades l’enjoignent et le convainquent de les rallier à nouveau. Il trahit une seconde fois Diaz et de façon plus grave.

→   Lire Plus

Les Nouveaux Sauvages, une comédie hilarante et impitoyable

A Madiana. Le réalisateur argentin Damián Szifrón nous venge avec un film irrésistible, de tous les imbéciles qui nous pourrissent la vie.

les_nvx_sauvagesSynopsis : Dans un avion, un top-modèle s’aperçoit que tous les passagers ont un ami en commun, avec lequel ils sont en froid. Au milieu du désert, une voiture fait une queue de poisson à un automobiliste énervé, qui décide de ne pas en rester là. Un spécialiste en explosifs assiste à l’enlèvement de son véhicule par la fourrière. Le fils d’un politicien influent renverse une femme enceinte. Une mariée découvre que celui à qui elle vient de dire oui la trompe… Méchant, décapant, hilarant : ce film à sketches est une réussite totale, grâce à un scénario original, cathartique et jouissif, une tension qui ne retombe jamais, des personnages en lâcher-prise. Avec une dose vertigineuse d’humour noir, le réalisateur argentin Damián Szifron raconte comment d’honnêtes citoyens, confrontés à des situations ordinaires, disjonctent et décident de passer à l’acte pour réparer les injustices⋅ Une bouffée d’air frais, un pur bonheur. S.B.

La vengeance est un plat qui se mange… assaisonné avec de la mort-aux-rats!

→   Lire Plus

« Résister c’est exister ». Exceptionnel !

Résister c'est exister— Par Selim Lander —

François Bourcier, passé par la Rue Blanche et le Conservatoire, est un comédien talentueux. Très talentueux. Il en faut, en effet, du talent pour endosser à un rythme effréné vingt-quatre personnages différents (si nous avons bien compté) et une dizaine de costumes, pendant presque deux heures d’horloge, sans jamais une hésitation, encore moins une erreur. La pièce approche des cinq cents représentations : autant dire qu’elle est rodée. On n’en admire pas moins le réglage au millimètre jamais pris en défaut. Car il faut changer d’allure, de ton, d’accent en fonction de chaque nouveau personnage tout en manipulant sans se tromper les costumes et les accessoires.

Les costumes à la mode des années quarante pendent des cintres. Si bien que la scène est remplie, sinon peuplée, au moment où le spectacle commence. Il faudra les enfiler, ces costumes, et par un mouvement des épaules  les décrocher de leurs chaines puis se mettre aussitôt à jouer, et chaque fois sur un registre différent. Il s’agit de résistance, de risque, donc de mort pour beaucoup. Les héros le plus souvent anonymes qui se présentent à nous connaissent tous, ou presque, le même sort : une balle et c’est terminé.

→   Lire Plus

La Nuit des rois

Comédie de W. Shakespeare, mise en scène par Clément Poirée,

la_nuit_des_rois

— Par Michèle Bigot —

Théâtre d’Ivry, Antoine Vitez, du 05/01 au 01/02 2015

La nuit des rois, (twelfth night ) ou le douzième jour après Noël, c’est la nuit de l’enfermement dans le silence nocturne et l’obscurité hivernale. C’est cette ambiance qu’a voulu recréer sur scène Clément Poirée avec la complicité de son scénographe Erwan Creff. Comme il nous l’a confié lors d’une rencontre en bord de scène, c’est la vision d’une photo d’un dortoir de Sibérie qui lui a inspiré cette atmosphère pleine de mystère et de douleur rentrée. Et c’est de cette même photo que sont nés le décor et le dispositif scénique : quatre lits à baldaquins, garnis de tentures blanches, évoqueront à la fois la réclusion et la possibilité d’une évasion, au gré des mouvements du mobilier et des rideaux.
Le rideau est devenu depuis G. Strehler l’élément scénique le plus propice pour exemplifier la tempête shakespearienne et tous les flux et mouvements inhérents à l’esthétique baroque. Sa fluidité, les jeux de lumière qu’il autorise, les dessins qu’il supporte, tout cela est exploité d’emblée dès la première scène qui raconte la tempête, le naufrage, et l’arrivée inopinée dans un pays de légende.

→   Lire Plus

« La Famille Bélier », ou Du sens du verbe « entendre »

A Madiana

la_famille_belier-2— Janine Bailly —

M’intéressant d’assez près au problème de la surdité, ayant entendu et vu diverses présentations, souvent fort dithyrambiques, dans des émissions dites populaires, ayant lu ici-même la critique positive signée Roland Sabra, et d’autres négatives dans divers organes de presse, j’attendais avec impatience de pouvoir « juger sur pièce » le film d’Éric Lartigau et Victoria Bedos. À ma grande surprise, il était déjà arrivé sur les écrans de Madiana, et je m’y suis précipitée ! Et je n’ai boudé ni ma joie ni mes larmes !

Il se trouve que je venais de lire l’ouvrage autobiographique de Véronique Poulain, inspiratrice et conseillère du film, elle-même enfant entendante de parents sourds, et qui fait une brève apparition sous les traits de cette cliente du marché, stupéfaite de n’obtenir, comme réponse à sa demande, que le sourire de Gigi (Karin Viard, la mère). La réplique de Paula (Louane Emera, la fille) donne alors en partie le ton du film : « Elle sourit, je parle, lui il encaisse. C’est la division du travail » (« lui », c’est le frère).

→   Lire Plus