— Par Roland Sabra —
Juste avant le levé de rideau Hervé Koubi, le chorégraphe, prononce quelques mots sur le mode d’une improvisation, souvent répétée. Il vient dire ce qu’il en est de ce prénom de baptême très prisé en Bretagne et de ce patronyme énigmatique pour l’enfant qu’il était. Adolescent il apprendra de son père ses origines, né d’une mère kabyle musulmane et d’un père juif algérien. A l’instar du héros du roman éponyme de Yasmina Khadra, dans lequel un enfant, Younes, confié à un couple mixte franco-algérien va découvrir et apprendre à aimer son pays Hervé Kouri, lesté de cette révélation part à la quête de sa propre histoire jusque là occultée. En 2009 il réunit à Alger par intermédiaire des réseaux sociaux onze danseurs de rue auxquels viendra s’ajouter un Burkinabé.
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Avant de découvrir l’art de la danse et de s’y consacrer totalement Hervé Koubi a été « fasciné par le dessin ». Il reste de cette fascination un tropisme saisissant pour une esthétique soignée dans l’élaboration des tableaux scéniques,dans la construction du geste et dans sa mise en espace.

Dans les yeux des chevaux, on se voit. On voit le tango de nos vies. Comment tenir sa verticalité d’hommes et de femmes dans une société qui se délite ? Comment alors façonner nos convictions politiques d’hommes intègres ? Comment échapper à ce mariage du mensonge et d’intérêt personnel qui tord le cou aux chevaux dignes ?
La célébration du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises est l’occasion de publications aussi utiles que bienvenues. Comme le synthétique Les Abolitions de l’esclavage (PUF, » Que sais-je ? « , 128 p., 9 euros) et le superbe album Arts et lettres contre l’esclavage (Cercle d’art, 240 p., 29 euros), tous deux de Marcel Dorigny. Ou encore le passionnant essai Les Routes de l’esclavage. Histoire des traites africaines, VIe-XXe siècle (Albin Michel/Arte Editions, 230 p., 19,50 euros), de Catherine Coquery-Vidrovitch, qui est également consultante de la série documentaire proposée par Arte, mardi 1er mai (20 h 50). Ambitieuse, cette ample fresque (4 × 52 min) envisage les traites africaines sur quelque mille quatre cents ans.
— par Janine Bailly —

On connaît bien en Martinique Xavier Lemaire et sa complice Isabelle Andréani et c’est un plaisir sans cesse renouvelé de les découvrir dans une nouvelle création. Celle-ci est à part, une pièce sur le théâtre et la mise en scène. X. Lemaire se met lui-même en scène avec un double rôle, celui de conférencier chargé d’expliquer son métier au public (avec des références empruntées à quelques monuments de la profession : Jouvet, Vitez, Mnouchkine) et celui de directeur d’acteurs, en l’occurrence les deux comédiens confrontés aux personnages de Martine et Sganarelle dans le Médecin malgré lui (quel autre auteur que notre grand Molière, en effet, aurait pu s’imposer pour ce genre d’exercice ?)
Tout a commencé par un hommage, un peu convenu et sans beaucoup de contenu, rendu à Marie-Hélène Nattes, fondatrice épaulée par Ronne Aul, du Centre Martiniquais de Danse ( CMD), aujourd’hui disparu, remplacé par une petite multitude d’école privées, que s’est ouverte la Biennale. Il faut espérer que le souhait de Christiane Emmanuel d’un livre sur le parcours de celle qu’elle appelle « Titine », se réalise au plus tôt avant que les mémoires ne s’effacent.
Si vous me demandez ce qu’est pour moi le festival Les Révoltés du Monde, je vous répondrai qu’il est une incitation généreuse à découvrir le monde tel qu’il est, non pour se contenter de le regarder et de le déplorer, mais pour que naisse l’envie profonde d’avec les autres le changer. Et puisque, selon la formule chère à Saint-Exupéry, empruntée aux Indiens d’Amérique, je crois que « nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants », j’ai été plus particulièrement sensible aux deux films consacrés à ceux qui sont l’avenir du monde, et cela qu’on les aime ou les maltraite, qu’on les reconnaisse ou qu’on les nie. À ceux qui, parce qu’ils sont les plus petits et les plus vulnérables, souffrent d’abord et de la plus injuste façon des guerres que se livrent entre eux les adultes. Et nous menant du continent africain au continent américain, les documentaires



L’argument est inspiré de l’air du temps. De ce temps au cours duquel la Méditerranée est (re)devenue un cimetière marin. Un temps qui déplace Lampedusa aux antipodes. Inatteignable. Eux, les migrants, corps ballottés par les vagues, crèvent dans un cri. Lui, l’artiste, sur les bords de la tombe il invente des objets d’art à partir des débris des naufrages. Elle, la journaliste, elle venue enquêter, elle écrit dans un journal. Les mourants crient, il crée et elle écrit. Comme le dit le texte.
Tropiques Atrium Scène nationale poursuit le travail entamé par les fondateurs de cet événement en 1999, en offrant au public une programmation de qualité, éclectique, internationale et martiniquaise. Il s’agit d’offir au spectateur une palette des écritures de la danse aujourd’hui, un art qui se développe dans la transversalité et la mixité des cultures. Afin de rappeler l’œuvre accomplie par les géné- rations précédentes, nous dédions cette édition à Melle Marie-Hélène Nattes, pionnière de la danse moderne puis contemporaine en Martinique, qui vient de nous quitter. L’après-midi du 29 avril est dédiée à Jacqueline Lutbert, qui durant de longues années, aux côtés de l’ AM4 a proposé un travail chorégra- phique à partir de la tradition bèlè, loins des clichés doudouistes.
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— Par Roland Sabra —
L’Américain, considéré comme le porte-parole de la communauté Afro-américaine, a reçu la récompense pour son album DAMN. Une première pour un artiste hors musique classique ou jazz.
La Cie Téatlari – Théâtre des Cultures créoles / José ALPHA
Entrée libre
Auteurs : René Escudié & Mohamed Adi