COMPÉTITION OFFICIELLE – Le charme, la poésie, la violence, le film d’Abderrahmane Sissako, Timbuktu, grand film anti-djihadiste qui se déroule dans le nord du Mali, ouvre la compétition. Attention chef d’œuvre!
Premier film de la compétition, premier choc et une conviction. Timbuktu pourrait bien remporter la palme d’or. Ce serait alors une première pour l’Afrique noire et la Mauritanie. Kidane, sa femme et sa fille habitent encore sous la tente dans le désert et élèvent leurs vaches, loin du danger de la cité mais pas pour longtemps. Car en ville, la population ne vit plus. Elle survit dans un nouveau monde où tout est interdit : la musique, le sport, le chant… les femmes doivent se voiler totalement, mettre des gants, les hommes ne sont pas épargnés… Les Djihadistes venus d’ailleurs sèment la terreur, la charia fait des ravages, lapidations, coups de fouets, condamnations sans raison. Tandis que l’imam tente de ramener du sens dans ce monde devenu totalement absurde et que certains résistent à leur façon, le destin de Kidane est scellé quand il tue Amadou le pêcheur à cause d’une bête égarée dans ses filets.
Catégorie : Cinéma
Arts de la scène, Cinéma
Naomi Kawase ouvre «Deux Fenêtres» avec une très grande âme
Still the Water, ce film magistral mériterait bien une Palme d’or !
— par Siegfried Forster —
«Deux fenêtres» («Still the Water»), de Naomi Kawase.
Sur une île japonaise remplie d’esprits, Naomi Kawase crée des images d’une beauté sidérante. Sa caméra filme les cœurs des corps, les gestes et philosophies des comédiens s’expriment avec une justesse qui semble suffisante pour remplir une mer entière.
Il cherche soigneusement l’endroit au cou qui se prête pour l’incision. Suspendu à un arbre, la chèvre ligotée est à la merci de l’homme. La peau de la bête est blanche comme la neige et comme la barbe du vieux monsieur. Une couleur innocente et pure, perturbée par le sang incarnadin qui coulera dans la coupelle. Saigner une bête à blanc, à l’écran, cette mort longue et pénible se transforme en leçon de vie et poésie. Le calme et la cruauté du geste tranche avec la beauté environnante. Des routes vallonnées nous transportent sur cette île paradisiaque nommée Amami. Les grandes vagues font penser à la célèbre estampe de Kanagawa, la côte sauvage, les collines et forêts vierges rappellent les royaumes de Miyazaki.
Arts de la scène, Cinéma
L’antisémitisme nauséabond de « Welcome To New York »
Hésitant entre le documentaire animalier sur la vie sexuelle des bêtes et le film porno cheap, ce brulôt ajoute à la misogynie des relents antisémites douteux.
— Par Sorin Etienne —
CRITIQUE -Le Figaro a vu le film d’Abel Ferrara inspiré de l’affaire DSK divulgué samedi soir sur la plage cannoise du Nikki Beach.
Pour ceux qui l’ignorent encore, Welcome to New York, s’inspire de la chute de l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Khan. Gérard Depardieu joue DSK, renommé Georges Devereaux. Il joue d’abord son propre rôle dans un prologue qui le montre répondant à des faux journalistes lors d’une fausse interview. «Je ne considère pas que je joue, je suis le personnage», explique l’acteur, précisant qu’il n’aime pas les gens qui font de la politique: «Je les hais». Et dès la première scène, on ne sait pas si on voit Depardieu ou DSK.
Toujours est-il que Devereaux n’a pas le temps de tomber le masque puisqu’il n’en porte pas. Dans son bureau cossu, il écoute à peine son chef de la sécurité lui expliquer le protocole qui l’attend en tant que candidat à l’élection présidentielle.
Arts de la scène, Cinéma
« Welcome to New York » : Marketing 1 – Cinéma 0
— Par Christophe Carrière —
Refusé par le Festival de Cannes, le long-métrage d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu en ersatz de DSK a été projeté sur une plage de la Croisette. Un événement orchestré de main de maître par le producteur Vincent Maraval, au service d’un très mauvais film.
Il s’appelle Devereaux, est un économiste français mondialement reconnu, est promis aux plus hautes fonctions de l’Etat, et a un appétit sexuel pathologique, au point de violer une femme de chambre dans un grand hôtel new-yorkais. Toute ressemblance avec un personnage existant n’est pas fortuite et ni Gérard Depardieu, interprète principal, ni le producteur Vincent Maraval, ne s’en cachent. C’est même l’élément marketing massue de ce film qui ne sortira pas en salles, mis en ligne sur les plateformes VOD depuis ce samedi 17 mai à 21h. L’autre argument poids lourd promotionnel est inattendu. Refusé par le comité de sélection du Festival de Cannes, Vincent Maraval fait de Welcome to New York un film maudit. Sous entendu ici et là que le Festival aurait subi des pressions pour que le long-métrage ne soit pas au programme officiel…
Arts de la scène, Cinéma
Par Grace principautière la guerre fût évitée…
et le paradis fiscal préservé!
— Par Roland Sabra —
Apprentis bacheliers ne comptez pas sur le film d’olivier Dahan pour réviser votre cours d’histoire. Vous risqueriez, peut-être d’épater le correcteur de votre copie en lui dévoilant une face cachée de l’histoire de France, mais plus sûrement de le faire grimper aux rideaux pour peu qu’il ait quelques réminiscences de ce qu’il est chargé d’enseigner. Olivier Dahan nous dévoile en effet une page sombre de la Vème République. De Gaulle aurait voulu aligner la fiscalité des monégasques, qui ne payaient pas d’impôts sur celle de la France en décrétant un blocus du Rocher et en menaçant de l’envahir. Mais tout de Gaulle qu’il était, il allait se heurter à une fille de maçon étasunien devenue actrice, puis princesse bien déterminée à résister au blitz fiscal envisagé.
Résumons l’intrigue : Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier de Monaco en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière exceptionnelle . Six ans plus tard, alors que son couple bât de l’aile Alfred Hitchcock lui propose le rôle principal dans son prochain film «Pas de printemps pour Marnie».
Arts de la scène, Cinéma
Malik Bendjelloul le réalisateur de « Sugar Man » s’est suicidé
Le cinéaste suédois d’origine algérienne, oscarisé pour Sugar Man s’est donné la mort, mardi, à Solna, une banlieue au nord de Stockholm.
Ce mercredi matin, la Suède s’est réveillée en deuil. L’émotion dans le royaume est immense: émissions spéciales à la télévision nationale SVT, flash infos et reportages en direct des quotidiens sur Internet, folie sur les réseaux sociaux. Il ne manque plus qu’un communiqué du roi Carl Gustav. Le chagrin est à la hauteur du talent de Malik Bendjelloul. Ce cinéaste de génie s’est suicidé, mardi à Stockholm, âgé seulement de 36 ans, a annoncé son frère à la presse mercredi: «Je peux confirmer qu’il s’agit d’un suicide et qu’il était déprimé depuis quelque temps», a confié Johar Bendjelloul au quotidien Aftonbladet.
Né en 1977 dans la ville de Ystad en Suède, Malik Bendjelloul comptait à son actif un seul grand succès et pas des moindres.
Arts de la scène, Cinéma
L’expérience américaine de Rachid Bouchareb
La Voie de l’ennemi, de Rachid Bouchareb. États-Unis, 1 h 58.
— Par Jean Roy —
Avec « la Voie de l’ennemi », le réalisateur explore des chemins nouveaux qui se déroule à la frontière avec le Mexique,
un peu comme dans les westerns de Sam Peckinpah.
Un film peut parfois en cacher un autre. À la vision de ce drame 100 % américain qui n’est autre que le second long-métrage produit par la maison Pathé France, nous rappelle un classqiue du cinéma français. Même si La Voie de l’ennemi se déroule dans les déserts du Nouveau-Mexique avec une distribution tout à fait locale qui lui a permis d’être sélectionné sans peine en compétition à la dernière Berlinale, ce film de Rachid Bouchareb, qui nous raconte la tentative de retour à une vie civile et honnête d’un meurtrier sauvé du mal par un retour à sa foi musulmane, fait penser à Deux hommes dans la ville de José Giovanni. Long-métrage franco-italien réalisé en 1973.
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Arts de la scène, Cinéma
« Last Days of Summer » de Jason Reitman
A Madiana. Machin maniéré aux coutures très apparentes, le film suscite une forme d’épiphanie écœurante...
— Par Julien Gester —
Plutôt habitué à se trouver porté aux cimes du box-office par ses mécaniques indé climatisées, roublardes et conservatrices juste ce qu’il faut, Jason Reitman (Juno et In the Air) s’est violemment vautré aux Etats-Unis avec Last Days of Summer. Le public américain aura en effet boudé ce mélo sous vide adapté d’un roman de Joyce Maynard, dans le sillage d’une critique locale assez uniformément fielleuse (le New Yorker, par exemple, relevait que «ce premier récit véritablement sérieux et dépourvu de blagues réalisé par Reitman suscite plus de rires que la plupart de ses comédies»). On comprend sans mal pourquoi : seuls ses estimables acteurs Kate Winslet et Josh Brolin, d’autant plus méritants, semblent croire vaguement à cette histoire sans nuances de prisonnier en cavale qui, à la faveur de quelques jours de planque, réconcilie une mère célibataire reconnaissante avec les choses de la chair et éveille son fils prépubère à une virilité suroutillée options bricolage, base-ball, cuisine et fornication.
Arts de la scène, Cinéma
« La Marseillaise », le nouveau « Happy » du cinéma français
— Par Fabrice Pliskin —
Dans le fumoir d’un château de Touraine, trois gendres, un Chinois, un Arabe, un juif, chantent « la Marseillaise » à l’unisson, la main sur le coeur, devant leur beau-père, un notaire catholique de Chinon, aux sympathies gaullistes. C’est dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » de Philippe de Chauveron, la comédie dont tout le monde parle.
Corrompu pour 1 million d’euros par le dictateur du Botswanga, l’agent d’un footballeur doit persuader son joueur, un Français d’origine botswangaise, de lâcher les Bleus et d’intégrer l’équipe du Botswanga. Pour convaincre le jeune champion qu’il n’a aucun lien de coeur avec la France, l’agent fourbe le met sournoisement au défi de chanter « la Marseillaise ». Le jeune homme entonne l’hymne. Non seulement cet enfant de la patrie en connaît tous les couplets par coeur, mais il le chante dans un superbe style gospel R’n’B, avec la flamme de Guy Môquet et la grâce de John
La camionnette d’un fromager se dirige vers l’Elysée. A son bord, les marcheurs de la Marche pour l’Egalité et contre le Racisme, auxquels donne audience François Mitterrand.
Arts de la scène, Cinéma
Le Festival du Cinéma Français à Cuba
— Par Susana Méndez Muñoz —
La dix-septième édition du Festival du Cinéma Français à Cuba commence aujourd’hui jusqu’au 25 mai dans toutes les provinces du pays, le festival est organisé par l´Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographique (ICAIC), Cinemania et l´Alliance Français de La Havane.
Marc de Lehelle d’Affroux, directeur général de l´Alliance Français de La Havane, Camille Barnaud, Attachée Culturel de l´Ambassade de France à Cuba et Antonio Mazón Robau, programmateur de la Cinémathèque de Cuba et du Festival, ont offert une ample information sur cet événement.
Aussi bien Marc de Lehelle d’Affroux que Camille Barnaud ont réitéré l´importance du Festival du Cinéma Français à Cuba, la deuxième en importance de ceux ayant lieu hors des frontières de la France et ils ont remercié toutes les personnes qui collaborent dans l’île à la célébration ininterrompue de celui-ci, année après année,
Arts de la scène, Cinéma
Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des racistes
A Madiana
— Par Franck Nouchi —
Plus de trois millions d’entrées en deux semaines ; 32 % de part de marché : Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, le film de Philippe de Chauveron, fait actuellement exploser tous les compteurs du box-office français. Accueil critique ? Inexistant, aucune projection de presse n’ayant précédé sa sortie. Bouche-à-oreille ? Exceptionnel, à tel point que les deux plus gros succès du cinéma français, Intouchables (19,44 millions d’entrées) et même Bienvenue chez les Ch’tis (20,48 millions) ne paraissent pas hors d’atteinte.
Visible sur Internet, l’efficace bande-annonce laisse présager le pire : 1,58 min de clichés raciaux ou racistes, on ne sait trop, en tous genres. Quel est donc ce film qui fait salle comble aussi bien à Paris qu’en régions ? Un ersatz cinématographique des thèmes chers au Front national ? L’affaire est plus compliquée.
Claude Verneuil, catholique, gaulliste et notaire de son état, et madame vivent dans une splendide maison de maître à Chinon, en Indre-et-Loire. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si trois de leurs quatre charmantes filles n’avaient eu la malencontreuse idée d’épouser l’une un Arabe musulman, l’autre un juif séfarade, la troisième un Asiatique, vraisemblablement d’origine chinoise.
Arts de la scène, Cinéma
Ces films récents que l’on ne verra pas en Martinique
Arts de la scène, Cinéma
Pelo Malo : un « Tomboy » au Venezuela.
En VO à Madiana les 05, 07 et 09 mai 2014 19h
Primé au festival de Saint-Sébastien, Pelo malo a pour héros un touchant garçon métis de 9 ans, malmené par une mère seule qui s’escrime à retrouver du travail…
L’argument, lié au titre, c’est l’obsession de l’enfant, qui ne pense qu’à se défriser les cheveux.
Cela suscite une inquiétude chez la mère, qui croit déceler dans cette idée fixe des tendances homosexuelles. Sorti de là, le film est assez convenu et très convenable, avec une immersion documentaire dans les cités de Caracas.
Donc, un substrat réel convaincant, une absence de mièvrerie (crudité des rapports de la mère avec les hommes), que limite la vacuité du personnage central, enfant charmant mais inexistant qui, en dehors de ses cheveux et de ses jeux anodins, n’exprime rien d’autre que le malaise du rejet dont il est l’objet de la part de sa mère angoissée.
http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/pelo-malo/
Arts de la scène, Cinéma
« My Sweet Pepper Land » : Il était une fois dans l’Est
Film non programmé en Martinique
Le Kurdistan d’après la chute de Saddam Hussein et du régime irakien ressemble au Far West au XIXe siècle. Des paysages majestueux qui rappellent les montagnes Rocheuses. Un pays rude, hostile, mais potentiellement richissime au vu de ses réserves en matières premières. Une jeune démocratie où règnent l’anarchie, la corruption, la loi des armes.
Ici, le pouvoir central n’a plus prise, la région entière est livrée aux seigneurs de guerre reconvertis dans toutes sortes de trafics. « My Sweet Pepper Land », du réalisateur kurde Hiner Saleem, a tout d’un western contemporain, version Far East. Quand l’officier de police Baran, ex-combattant de l’indépendance kurde, est envoyé dans un village frontalier avec la Turquie et l’Iran pour y rétablir l’ordre, c’est un peu comme si le shérif Clint Eastwood déboulait à cheval au fin fond de l’Arizona pour éradiquer les bandits du coin.
Arts de la scène, Cinéma
« 24 jours » : Alexandre Arcady dissèque l’horreur de l’affaire Halimi
Film non programmé en Martinique
CRITIQUE – Avec « 24 jours », le réalisateur Alexandre Arcady revient sur le cauchemar vécu par Ilan Halimi en 2006. Ce jeune homme de confession juive, kidnappé par le Gang des Barbares, avait succombé à ses multiples blessures après trois semaines de torture.
13 février 2006. Ilan Halimi, né en 1982, est retrouvé le long d’une voie de chemin de fer à Sainte-Geneviève-des-Bois. Affamé, brûlé, le corps roué de coups, son cœur lâche lors de son transfert vers l’hôpital. En tout, son calvaire a duré 24 jours, comme l’indique le titre du nouveau long métrage d’Alexandre Arcady, adapté du récit de Ruth Halimi, la mère du défunt, et d’Emilie Frèche, publié en 2009. Dès l’annonce de sa mort, causée par Youssouf Fofana et les nombreux membres de son Gang des Barbares, l’affaire déferle dans les médias et émeut l’opinion publique en raison de son extrême violence.
Arts de la scène, Cinéma
« Las Vegas Hotel » de Christophe Gros-Dubois
A Madiana
— Par Christian Antourel —
Landry, clandestin sénégalais, à la recherche de son frère, veut devenir styliste dans une France des droits de l’homme fantasmée. Il veut s’intégrer et exercer le métier de ses rêves. Mais il est vite rattrapé par la triste réalité de sa situation. Tandis que Lucie, jeune martiniquaise, policière de fraiche date, s’échine à poursuivre Diallo, un trafiquant de drogue. Landry et Lucie nouent une relation amoureuse….
« Un film qui se veut de genre, à la fois social et policier » C’est une plongée saisissante dans un film d’auteur, couplé d’une métaphore pertinente de la société du monde noir en France métropolitaine. Une vision des conditions de vie et de travail des ultra-marins et des africains
déracinés.
Arts de la scène, Cinéma
« Dans la cour » : le don de toit
Pas programmé en Martinique
—Par Sorin Etienne —
Avec son dernier film, Pierre Salvadori signe une comédie dépressive sur un immeuble gagné par la mélancolie. Avec Gustave Kervern et Catherine Deneuve, tous les deux merveilleux.
«Les films devraient refléter la possibilité d’être un humain sur la terre.» Pierre Salvadori aime bien cette phrase de Serge Daney. Elle touche une note fondamentale chez ce metteur en scène de comédies planantes, glissantes, dérapantes, qui décollent de la réalité pour essayer des possibilités inédites d’être humain, à coup d’arabesques fantasques. «J’ai souvent filmé des gens qui n’ont pas le mode d’emploi», dit le cinéaste des Apprentis, Comme elle respire, Après vous…, De vrais mensonges. Il récidive avec son nouveau film.
Dans la cour, conte de la folie ordinaire où la folie est plus poétique que pathologique. La caméra s’installe dans un immeuble parisien en même temps que le nouveau gardien, Antoine (Gustave Kervern, tout en douceur bienveillante et en vulnérabilité).
Arts de la scène, Cinéma
Regard sur l’héritage contrasté de Mandela
Documentaire. Khalo Matabane donne à voir une réflexion personnelle sur l’héritage de Madiba, et nous livre son rapport à l’homme et à l’histoire de son pays.
— Par Audrey Loussouarn —
Les marques de son passage sont bien là, incrustées dans l’esprit de tous les Sud-Africains. Car, bien sûr, l’apartheid a été décimé, enterré. Mais qu’en est-il des inégalités de richesse et de chance devant l’accession à une vie décente ? Khalo Matabane a baigné dans le mythe de Nelson Mandela. C’est lui, qu’il interpelle sous forme de lettre adressée à son « cher Tata Mandela ». Il l’admire, lui qui a dit au revoir à son enfance en même temps qu’à l’apartheid. Mais, loin de l’aveuglement, il dresse un état des lieux, qu’il veut objectif, de l’héritage de l’ex-président sud-africain.
Dans sa jeunesse, il l’a imaginé comme un surhomme, mi-homme, mi-bête. « Quand je suis né, tu étais déjà en prison depuis plus de dix ans. Et pourtant, aux yeux de ma grand-mère, tu étais un héros. Je n’ai jamais douté de son jugement », lui dit Khalo Matabane.
Arts de la scène, Cinéma
Une « Rencontre » qui fait pschitt
Malgré la présence de Sophie Marceau et de François Cluzet, le nouveau film de Lisa Azuelos, , rate complètement sa cible. A Madiana le 25 avril
— Par Pierre Vavasseur —
Pierre (François Cluzet) et Elsa (Sophie Marceau) se plaisent. Problème : il est marié depuis quinze ans et elle n’aime pas sortir avec des hommes mariés. Pierre (François Cluzet) et Elsa (Sophie Marceau) se plaisent. Problème : il est marié depuis quinze ans et elle n’aime pas sortir avec des hommes mariés. | (Prod.)
Elsa est une romancière à succès, divorcée, maman d’ados et libre d’aimer qui elle veut. Pierre est avocat, marié et il aime sa femme autant que ses enfants. Ils se croisent lors d’un Salon du livre à Rennes. Ils se recroisent et sont sérieusement attirés l’un par l’autre. Vivront-ils cette histoire ? Non, ils ne la vivront pas. Faut pas déconner non plus.
Voilà le postulat de départ et d’arrivée d’« Une rencontre », le nouveau film de Lisa Azuelos, portée par deux succès, « Comme t’y es belle » et « LOL », adapté aux Etats-Unis, mais dans lequel il ne se passe rien.
Arts de la scène, Cinéma
« Les Yeux Jaunes des Crocodiles » : aussi léger qu’un bulldozer
A Madiana les 22 et 23 avril 2014
— Par Nathalie Simon —
LE NANAR DE LA SEMAINE – Pas réaliste pour deux sous, la comédie de Cécile Telerman, adaptée du bestseller de Katherine Pancol, est filmée à coups de serpe, malgré des intentions louables.
Deux sœurs aussi différentes qu’une chinoise et une suédoise mènent deux styles de vie opposés. La première, Iris, Emmanuelle Béart, une bourgeoise superficielle et coquette mariée à un mari riche (Patrick Bruel très bien) habite un appartement avec une belle hauteur de plafond dans un quartier privilégié. La seconde, Joe (le surnom de Joséphine), Julie Depardieu, vit à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, elle est historienne, chercheuse au CNRS et économise pour élever seule ses deux filles. Son époux (Samuel le Bihan) s’est enfui avec la coiffeuse manucure du supermarché d’à côté.
Arts de la scène, Cinéma
« Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? », un film au rythme infernal
Le film de Philippe de Chauveron met les pieds dans le plat des mariages mixtes et des préjugés… Très drôle. A Madiana le 24 avril 2014
—Par Danielle Attali —
Un musulman, un juif, un Chinois, bienvenue en France, dans la nouvelle famille Verneuil, dont les parents, Claude et Marie (Christian Clavier et Chantal Lauby), n’imaginaient sûrement pas en élevant leurs quatre ravissantes filles que trois d’entre elles convoleraient de façon si inattendue. Et qu’ils devraient faire le deuil de leur rêve de gendre idéal, de cérémonie à l’église, de petits-enfants blonds et blancs et bien d’autres choses encore. Vous pensez « préjugés et racisme »? « Pas du tout, répond le père, je suis gaulliste. » Alors quand leur dernière fille leur annonce qu’elle a rencontré un jeune catholique, les Verneuil de Niort se sentent à nouveau pousser des ailes. Sauf que celle-ci a omis de préciser que le futur gendre était noir…
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?, c’est un peu le croisement du sketch irrésistible de Muriel Robin, Le Noir, et de Devine qui vient dîner?, version comique.
Cinéma
Her : Ça s’est passé demain
Un codicille à l’analyse plus psychologique de Roland Sabra
Par Selim Lander – Un film hollywoodien situé dans le centre ville de Los Angeles qui constitue à lui seul un décor passablement futuriste : tours de bureaux, tours d’habitation, parvis piétonniers, métro impeccablement propre. Un futur très proche, néanmoins, où les innovations ne sont pas légion : les photocopieurs sont plus performants, les jeux en trois D sont sortis des écrans et entrés véritablement dans les salons. À part ça, tout est semblables à aujourd’hui, sauf les taxis qui ont rétréci.
Arts de la scène, Cinéma
« Babysitting », un Very Bad Trip français
Philippe Lacheau réalise son premier long métrage, une comédie en total lâcher-prise. A Madiana à partir du 18 avril 2014
— Par Stéphanie Belpêche —
Tout le monde ne parle plus que de lui. À 33 ans, Philippe Lacheau savoure un triomphe mérité, après plusieurs années de galère. Auteur de plus de 200 sketches pour la télévision (Le Grand Journal sur Canal+ et le Morning Live sur M6), il signe aujourd’hui son premier long métrage en tant que réalisateur, scénariste et acteur avec Babysitting, qui relate la folle nuit que va vivre Franck, embarqué malgré lui dans une fête d’anniversaire improvisée qui dégénère. « Avec la Bande à Fifi, la troupe comique à laquelle j’appartiens, on cherchait un concept de film qui ne coûte pas cher depuis 2010. L’idée du found footage, format de mise en scène qui simule une vidéo amateur, s’est imposée, au regard de succès d’ovnis du genre comme Paranormal Activity ou [REC]. J’ai énuméré les pires choses qui pouvaient arriver à mon personnage en m’imposant des limites. Les producteurs m’ont encouragé au contraire à ne pas entrer dans le moule et à lâcher les chiens!
Arts de la scène, Cinéma
Le palmarès du Festival Prix de Court 2014
La 5ème édition du Festival Prix de Court métrage aux Antilles-Guyane s’est achevé ce samedi 12 avril dans la soirée à Madiana. Le Prix de Court 2014 a été décerné à la réalisatrice martiniquaise Maharaki, pour son film Vivre.
Découvrez le Palmarès 2014 ci-dessous ,:
Le Prix de Court
Trophée + Un chèque de 5 000 € + 2 semaines de diffusion cinématographique aux Antilles et à la Guyane + Stage en réalisation Une aide à la production de 20 000 € offerte par Canal +
Arts de la scène, Cinéma
« Une histoire banale » : un film pour 8.000 euros!
Avec cette somme dérisoire et trois semaines de tournage, Audrey Estrougo réussit une œuvre sensible sur l'itinéraire d'une victime d'un viol.
— Par Jean-Pierre Lacomme —
La voix est douce, ce qu’elle filme est fort. Une histoire banale est né d’un refus et d’une révolte. Le refus : celui des producteurs et distributeurs de financer un long métrage sur les femmes en prison, Taulardes. « Ce ne sont certainement pas des considérations économiques qui allaient m’empêcher de tourner. Par ailleurs, je suis très obstinée », assène gentiment mais fermement Audrey Estrougo, 30 ans, dont la profession de foi est de « témoigner de son temps. Je n’ai rien contre le cinéma de distraction mais… » La révolte? Comment le viol est perçu. « Qu’est-ce que c’est que cette société qui considère souvent que la victime d’un viol l’a un peu cherché ne serait-ce que par sa façon de s’habiller? C’est intolérable. Pas seulement comme cinéaste, j’ai voulu faire part de mon indignation citoyenne. »