« Les Yeux Jaunes des Crocodiles » : aussi léger qu’un bulldozer

A Madiana les 22 et 23 avril 2014

— Par Nathalie Simon —
les_yeux_jaunesLE NANAR DE LA SEMAINE – Pas réaliste pour deux sous, la comédie de Cécile Telerman, adaptée du bestseller de Katherine Pancol, est filmée à coups de serpe, malgré des intentions louables.
Deux sœurs aussi différentes qu’une chinoise et une suédoise mènent deux styles de vie opposés. La première, Iris, Emmanuelle Béart, une bourgeoise superficielle et coquette mariée à un mari riche (Patrick Bruel très bien) habite un appartement avec une belle hauteur de plafond dans un quartier privilégié. La seconde, Joe (le surnom de Joséphine), Julie Depardieu, vit à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, elle est historienne, chercheuse au CNRS et économise pour élever seule ses deux filles. Son époux (Samuel le Bihan) s’est enfui avec la coiffeuse manucure du supermarché d’à côté. Pour «exister» aux yeux des autres, Iris passe un pacte avec sa sœur si manipulable qu’on a bien envie de la secouer.
La réalisatrice belge, Cécile Telerman (Tout pour plaire, Quelque chose à te dire) a adapté fidèlement Les Yeux Jaunes des Crocodiles, le best-seller de Katherine Pancol. Intention louable mais hélas, elle y met peut-être trop d’admiration. Mise en scène à la va comme je te pousse, personnages stéréotypés et aussi niais que dans le livre. Filmée à coups de serpe, pas réaliste pour deux sous, sa comédie est aussi légère qu’un bulldozer sur un chantier. «Si je continue comme ça, ma vie va devenir aussi creuses que mes rides», confie Iris à sa sœur. C’est la seule pensée lucide qu’elle aura en deux longues heures de film.

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