Catégorie : Cinéma

Jane Campion va donner du sens au festival de Cannes

—Par Dominique Widemann —
JaneCampionLa réalisatrice néo-zélandaise présidera le jury du 67e Festival de Cannes. Double Palme d’or, pour son court métrage pour Peel en 1986, puis pour le long métrage pour La leçon de piano en 1993, elle devient la première femme réalisatrice présidente du jury.

Il y a un an, la Quinzaine des réalisateurs avait décerné à Jane Campion le carrosse d’or,  pour l’ensemble de son œuvre. Dominique Widemann, journaliste critique à l’Humanité, lui avait alors consacré un portrait, Jane Campion, le cinéma expérience sensorielle. Nous le republions:

Avant de remettre à Jane Campion le prix de la reconnaissance de son travail par hommes et femmes de métier réunis au sein de la Société des réalisateurs de films (SRF), initiatrice de la Quinzaine, une de ses œuvres a été projetée, Top of the Lake. Quête de limites émotionnelles aux délicats croisements des genres, polar et emprise psychologique, exploration des relations familiales, affinités et dissonances, Jane Campion poursuit ses thématiques en une nouvelle cristallisation.

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Lip. Puisqu’on vous dit que c’est possible!

lipEn ce début 2014, alors que l’actualité des mouvements sociaux se fait prégnante tant dans nos régions qu’au plan national, la BU-Schoelcher a choisi d’inaugurer son calendrier culturel du semestre en portant un regard historique – et actuel – sur des évènements qui marquèrent avec éclat les derniers soubresauts des regrettées Trente Glorieuses.
Projection du film documentaire « Lip. Puisqu’on vous dit que c’est possible » monté et coordonné par Chris Marker
à la « BUvette » (niveau 0 de la BU)
 le mardi 14 janvier à 19h

La séance sera suivie d’un échange/débat avec des représentants du mouvement syndical martiniquais.

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« Old Boy » à Madiana

old_boyLA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 01/01/2014

On n’aime pas

En 2004, Park Chan-wook avait frappé fort avec Old Boy. S’inspirant d’un manga, le cinéaste sud-coréen en tirait une variation très libre sur le Comte de Monte-Cristo, où un père de famille détenu quinze années durant dans une chambre d’hôtel sans fenêtre, puis libéré sans explication, partait en chasse de son mystérieux persécuteur… Spike Lee a le mérite de ne pas avoir adouci l’intrigue — la révélation finale ajoute même une dose de sordide. Mais le reste est une calamité. Quand Spike Lee recopie le film coréen, sa réalisation en pilotage automatique est bien incapable d’égaler le style flamboyant de Park Chan-wook. Les rares fois où il s’en démarque, c’est pire.

L’interprétation du pénible Josh Brolin n’arrange rien. Dans la première partie, il surjoue l’homme brisé façon Jack Nicholson sous cocaïne. Dans la seconde, sa palette très limitée d’expressions le rapproche davantage d’Arnold Schwarzenegger période Terminator… — Samuel Douhaire

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De trois petits chefs- d’oeuvre, japonais, chinois et indien…

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— Par Roland Sabra —

Depuis dix ans déjà Hirokazu Kore-Eda, questionne la famille. En 2004, dans Nobody Knows, s’inspirantd’une histoire vraie, une mère avait abandonné ses quatre enfants dans un appartement pour se livrer à la prostitution, il interrogeait : peut-on avoir comme mère une putain? Still Walking ( 2008) abordait l’impossible deuil d’un fils aîné mort en sauvant de la noyade un enfant. Air Doll à travers l’amour possessif d’un célibataire pour une poupée gonflable qui finira par prendre vie et s’autonomiser traitait des thèmes de l’isolement et de la solitude dans les sociétés modernes et celui du pouvoir dans une relation de couple. Dans I wish (2011) deux frères séparés par le divorce de leurs parents essaient de renouer lors d’un voyage initiatique avec le « paradis perdu » de leur enfance.

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Cinéma en décembre

—Par Selim Lander —

hunger_games-2Heureuse moisson, ce mois de décembre, à Madiana, avec en particulier une sortie récente que l’on ne serait pas attendue à voir à l’affiche, Les Garçons et Guillaume, de et avec Guillaume Gallienne, ce comédien talentueux qui fait des lectures sur France Inter tous les samedis en milieu de journée – cette émission, « Un peu de lecture, ça peut pas faire de mal », d’autant plus prisée par les auditeurs martiniquais qu’il ne risquent pas de trouver l’équivalent sur les chaînes locales dont la programmation est toujours aussi vulgaire et désolante. Pour en revenir à ce film dont on peut résumer l’argument – un garçon que tout le monde croit homosexuel effectue un apprentissage de la vie compliqué avant de s’apercevoir que s’il aime beaucoup la féminité et les femmes, au point d’avoir voulu leur ressembler, il en est aussi tout simplement amoureux – c’est une merveille de grâce, de poésie, de délicatesse, avec ce qu’il faut d’humour et de recul de la part du principal protagoniste (interprété donc par l’auteur qui joue également le rôle de la mère) pour que cette histoire au fond douloureuse reste constamment légère.

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« Zulu » : de Largo Winch aux ghettos du Cap

— Par Barbara Théate —

zuluA Madiana.

 La police de Cape Town est sur les dents : la fille d’un ancien champion de rugby est retrouvée sauvagement assassinée. L’affaire semble liée à l’apparition d’une nouvelle drogue qui pousse ses consommateurs à une violence extrême. Le temps d’un polar âpre à la mise en scène maîtrisée, Jérôme Salle restitue les contradictions et les tensions d’un pays toujours hanté par ses démons. Forest Whitaker incarne un détective zoulou introverti et ambigu avec une formidable rage froide. Face à lui, Orlando Bloom casse son image de comédien pour ados avec son personnage de flic amateur de jolies filles et de whisky, imprévisible et grande gueule.

Jérôme Salle signe avecZuluun polar âpre et tendu avec Forest Whitaker en flic introverti dans une Afrique du Sud tourmentée.

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A Madiana : « Hunger Games » est il révolutionnaire ?

—Par Daniel Zamora, sociologue à l’Université Libre de Bruxelles. —

hunger_games Depuis la sortie du second opus de la trilogie de Hunger Games, on a eu droit à une série d’articles et de commentaires transformant le Blockbuster américain en un pamphlet révolutionnaire. Cela va des journalistes aux acteurs en passant par des intellectuels de la gauche radicale.

Ainsi Donald Sutherland, acteur jouant le rôle du président Snow, n’hésitait pas à déclarer dans les colonnes du Guardian qu’il espérait qu’Hunger Games puisse “déclancher une revolution.” Le magazine néerlandais Folia, tout en modérant les propos de Sutherland, parle de la “révolution d’Hollywood” et de l’importance d’un film posant “les grands débats sociaux de notre temps”. Même le journal français Le Figaro y voyait également “une parabole de notre monde contemporain.” La liste de ce type de lecture du film pourrait encore être très longue…

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Parole diplomatique

— Par François Taillandier —

quai_d_orsay«Je vous charge du plus important : le langage ! » déclare le ministre des Affaires étrangères à sa nouvelle recrue, au début du film Quai d’Orsay. Moi qui étais allé voir ce film à peu près par hasard (je n’avais pas même vu qu’il était de Bertrand Tavernier), on pense si cette réplique m’a fait dresser l’oreille !

Et de fait, par-delà son côté comédie légère (il faudrait être bien grognon 
ou bien neurasthénique pour ne pas 
rire), c’est un film qui porte sur la construction de la parole politique. 
Et sans jeu de mots, c’est édifiant. 
Du début à la fin, l’enjeu de l’action n’est rien d’autre que cela : que va dire le ministre, en Allemagne, à l’ONU, en Afrique ? Dans un univers diplomatique où un mot de travers peut provoquer des cataclysmes, une douzaine de conseillers et spécialistes, qui se tirent mutuellement dans les pattes, volettent autour de l’innocente jeune « plume », qui s’épuise à faire et refaire les discours.

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Un Oscar pour « Une fiancée afghane »?

— Par Danielle Attali —
Tourné à Kaboul avec un petit budget et seulement cinq personnes « qui faisaient tout », le film de Barmak Akram raconte le drame d’une jeune fille enceinte et célibataire.

la_fianceeBarmak Akram a fait un rêve. Aller aux prochains Oscars à Hollywood avec l’émouvant Wajma, une fiancée afghane. Ce serait une belle récompense, pas seulement pour lui mais aussi pour les femmes de son pays, dont il prend ici farouchement la défense. Le cinéaste-musicien-plasticien a investi une grande partie de lui-même dans ce film « 100 % afghan, tourné avec 350.000 euros et cinq personnes qui faisaient tout ». À commencer par ses économies insuffisantes, gagnées grâce à quatre chansons écrites pour Matthieu Chedid, dont Le Rose pourpre du cœur, et aux diffusions télé de L’Enfant de Kaboul, tourné en 2009. « Je n’ai pas réussi ensuite à monter un film trop cher, alors je me suis lancé seul dans la production de Wajma. J’avais réalisé un documentaire sur les femmes qui s’immolent par le feu. J’ai entendu des récits d’amours contrariées, de mariages forcés, parfois de viols.

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Trois raisons de voir… « L’escale » de Kaveh Bakhtiari

— Par Thierry Chèze (Studio Ciné Live),—

l_escaleL’escale, documentaire de l’Iranien Kaveh Bakhtiari, est un témoignage bouleversant sur la question brûlante de l’immigration clandestine. A découvrir toutes affaires cessantes. Voici pourquoi…

Découvert à la Quinzaine des Réalisateurs, L’Escale, documentaire de l’iranien Kaveh Bakhtiari livre un témoignage aussi passionnant que bouleversant sur la question brûlante de l’immigration clandestine. A découvrir toutes affaires cessantes. Voici pourquoi…
Un film personnel qui sait se faire universel

Kaven Bekhtiari est né à Téhéran mais a grandi en Suisse où il est arrivé à l’âge de 9 ans et a suivi, plus tard des études de cinéma avant de signer en 2007 La valise, un court- métrage multi-primé à travers le monde qui l’a conduit un jour à un festival en Grèce.

Peu avant de partir pour cette manifestation, il apprend qu’un membre de sa famille qu’il avait perdu de vue a fui l’Iran pour rallier -en espérant aller ensuite de là plus à l’Ouest de l’Europe- l’île grec de Samos où il eut pour sel comité d’accueil des policiers qui l’ont directement conduit à la case prison.

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On ne naît pas homme, mais on peut le devenir

— Marie-José Sirach —

garcons_&_guillaumeEn portant à l’écran sa pièce de théâtre éponyme, Guillaume Gallienne nous livre une comédie pur jus qui, mine de rien, s’amuse pour mieux défaire stéréotypes et préjugés.

Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne. France, 1 h 25. Guillaume Gallienne n’a pas le physique et encore moins la gueule de l’emploi. Ni Ventura, ni Cary Grant. Disons que s’il fallait lui coller une filiation, ce serait du côté d’un Bourvil ou d’un Bernard Ménez qu’il faudrait lorgner. Car il est de la trempe de ces acteurs au physique passe-partout qui recèlent une force intérieure capable de transcender leur fragilité, de se jouer de l’évidence et de révéler leur part d’ombre et de lumière de façon inattendue.

Sociétaire de la Comédie-Française, Guillaume Gallienne a, comme on dit communément, de la bouteille. Il est un acteur aguerri et atypique qui, au fil des ans, a creusé son sillon au théâtre. En portant à l’écran la pièce de théâtre du même nom, il franchit joyeusement le Rubicon, évitant l’adaptation linéaire, partageant le générique avec une sacrée brochette d’acteurs là où, sur les planches, il était seul à incarner tous les rôles, ce qui relevait davantage de la performance qu’autre chose.

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Négociations secrètes au temps de l’apartheid

— Pierre Barbancey —

plot_for_peaceUn film troublant sur le rôle de Monsieur Jacques, que l’on retrouve au cœur de toutes les discussions entre l’Afrique du Sud blanche et les pays qui la combattaient.

Plot for Peace, documentaire de Mandy Jacobson et Carlos Agullo. Afrique du Sud. 1 h 24. L’homme, assez enveloppé, tire sur son cigare comme un Jacques Vergès. La bouille rondouillarde comme ses lunettes, il manie des cartes à jouer. Une patiente réussite au symbolisme un peu appuyé, il est vrai. Et comme le célèbre avocat, sa vie recèle des parts d’ombre. La différence est que cet homme, un temps surnommé Monsieur Jacques, qui s’appelle en réalité Jean-Yves Ollivier, a décidé ou en tout cas accepté de dévoiler ses activités dans les années 1980 qui l’ont conduit dans de nombreux pays du continent africain, notamment l’Afrique du Sud.

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Fonds Saint-Jacques : le mois du film documentaire

fonds_st-jacques-325Dans le cadre du Mois du Film documentaire, le Centre Culturel CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE Domaine de Fonds Saint-Jacques vous convie à une programmation de films documentaires & de films fiction « Spécial Haïti » autour d’auteurs majeurs de la littérature caribéenne : Aimé Césaire (Martinique) & Frankétienne (Haïti).
En présence de nos invités, le réalisateur Charles Najman et le comédien Dominique Batraville. 3 projections sur 3 jours :
– Projection 1 : « Une étrange Cathédrale dans la graisse des Ténèbres » à l’auditorium IUFM, le Vendredi 22 Novembre à 17h30 – Entrée Libre– Projection 2 : « Royal Bonbon » dans les jardins du Domaine de Fonds Saint-Jacques, le Samedi 23 Novembre à 19h00

Tarifs :
– Tarif plein : 5 euros
– Tarif réduit : 3 euros (chômeurs – étudiants – enfants de – 12 ans)
=> Paiement en espèces, chèque – Pas de CB

– Projection 3 : « Une étrange Cathédrale dans la graisse des Ténèbres » au Département Arts visuels – Campus Caribéen des Arts, le Lundi 25 Novembre à 15h30

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M comme Marronnage : éloge de l’indocilité

— Par Dénètem Touam Bona —

 m_marronnageSi vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.

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« Gravity » : what a pity ou le vide sidéral

—Par M’A —

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A Madiana

« Le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, est novice en matière d’expédition spatiale. Lors de son premier voyage, elle accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’ils effectuent une banale sortie dans l’espace, des débris en orbite s’abattent sur leur navette. Ils se retrouvent seuls dans l’espace, à 600 kilomètres de la Terre. Alors que leurs chances de survie sont minimes, ils doivent faire preuve de beaucoup de sang-froid et d’entraide pour tenter de rejoindre le sol. Perdus dans cet univers infini, ils essaient de gérer des réserves d’oxygène qui diminuent peu à peu. Bientôt, une seconde vague de débris met leur vie en danger… » Tel est le synopsis de Gravity, un phénoménal succès planétaire avec un scénario d’une pauvreté confondante pour ne pas dire d’une nullité ou d’un vide sidéral effayant. Le plus incroyable est de lire sous la plume de quelques-uns qu’il s’agirait là du plus grand film de science fiction depuis « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick ! Il faut pour cela avoir oublié les débats intenses suscités par l’oeuvre de Kubrick il y a 45 ans, oublié la réponse, cinq ans après d’Andreï Tarkovski, avec « Solaris », adaptation du roman de de Stanislas Lem, reprise par Steven Soderberg en 2002.

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« La vie d’Adèle » : une si belle histoire d’amour

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 A Madiana : horaires décalés

—Par Roland Sabra —

Déjà dans « L’esquive » ( 2003) Kechiche rendait hommage à Marivaux. Des lycéens de banlieue s’essayaient à lire et à jouer, pour la fête de find’année, un extrait de la pièce « Le jeu de l’amour et du hasard ». La langue du XVIIIè et celle du 9-3. Carole Franck, la prof de français expliquait aux élèves qu’il n’y avait justement pas de hasard dans la rencontre amoureuse. Les maîtres avaient beau se déguiser en valets et les valets en maîtres, ils se reconnaissaient sous les habits empruntés, à leurs gestes, à leurs parlers, à leur manières d’être, en un mot à leurs habitus, dans la sociologie de Bourdieu. Dans « La vie d’Adèle » ( 2013) d’après la bande dessinée de Julie Maroh «  Le bleu est une couleur chaude », c’est le roman inachevé de Marivaux «  La vie de Marianne » qui est l’objet d’une tentative d’explication de texte. Le prof interroge sur la notion de coup de foudre et sur l’impression de prédestination parfois ressentie lors d’une rencontre.

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Copains pour toujours 2

— Par Ysa de Saint-Auret —

copains_pour_tjrsIl semble que l’époque de la screwball comedy (que l’on peut traduire par comédie de cinglés)  dans les années quarante, dans le cinéma américain vient de resurgir  pour « copains pour toujours 2 ». Mais à ceci près que si la vitesse débridée des dialogues et la liberté de ton restent exceptionnelles, elles relèvent  plus d’un humour potache,  ou d’adolescents boutonneux,  fait d’un mélange bizarre  d’éléments et de  situations disparates. Les parties et reparties sont mal assorties et   perdent  d’un coup tout le sens  de leur efficacité  comique,  dans ce burlesque des corps et des situations.
Pour que sa famille s’épanouisse, Lenny quitte Hollywood pour revenir s’installer dans sa ville natale. Il y retrouve l’ambiance bon enfant, voire carrément  déjantée des copains d’avant….
Dennis  Dugan  a pensé que  le succès relatif accordé à son précédent « copains pour toujours »qui sans atteindre des sommets, a été  tout de même plaisant et que cette virée entre potes, simple détente sur pellicule   rien de plus, lui  donnera le sésame pour un second long métrage. Il a tout agrégé autour de gags élimés et tout mis côte à côte dans un désordre inqualifiable.

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Elle court et elle pleure, Adèle

— Par Selim Lander –

Adèle et EmmaEn contrepoint à l’article de Franck Nouchi déjà publié sur Madinin’art – Elle court, elle court, Adèle, à 16 ans, pour attraper le bus qui doit la conduire au lycée. Elle est en première, est touchée par la littérature lorsque celle-ci lui parle de l’amour et de ses affres : la Vie de Marianne, la Princesse de Clèves. Elle se cherche, s’ennuie, son regard est souvent noyé, elle est toujours un peu en marge des copines, elle veut aimer ou elle veut sentir le goût du sexe, les deux sans doute. Une camarade de classe, un lycéen de terminale, pourquoi pas essayer ? Quelquefois, la nuit, seule dans son lit, elle se donne du plaisir. Ses parents sont des gens simples et bienveillants ; on se régale de spaghettis bolognaise à la maison. Tout cela n’est pas suffisant pour une jeune fille à qui manque la mémoire de tout ce dont elle aurait été privée si elle était née plus tôt, ou ailleurs dans un pays de misère. Elle a mal à l’être. Heureusement il y a Emma, un peu plus mûre, la fille aux cheveux bleus, artiste, les beaux-arts, la peinture, une certaine assurance.

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« La vie d’Adèle »: place au film, et quel film!

—Par Franck Nouchi—

la_vie_adele-2La voici donc enfin cette Palme d’or décernée le 26 mai à l’unanimité du jury présidé par Steven Spielberg après cinq minutes à peine de délibération. Que l’attente fut longue, émaillée d’interviews, de polémiques et autres déclarations fracassantes! La voici donc, cette Vie d’Adèle, chapitres 1 et 2. Qu’on se rassure : ce joyau cinématographique n’a rien perdu de son éclat cannois.

Par où commencer ? Peut-être, tout simplement, par Adèle (Adèle Exarchopoulos), ou plus exactement par son regard, son sourire lumineux. Sa bouche, ses lèvres, ses incisives. Chez Kechiche – on oubliait, ce film magnifique, adapté de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh (Glénat, 2010), est signé Abdellatif Kechiche –, tout procède du visage. Ici, la bouche de l’héroïne renvoie immanquablement à celle de sa partenaire, Emma (Léa Seydoux). Plus dure, moins adolescente. Champ contre champ, bouche contre bouche.

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Ces écoliers de l’impossible

— Par Danielle Attali —

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A Madiana à 19 h

Un documentaire raconte la soif d’apprendre de quatre enfants du bout du monde, parfois au péril de leur vie
C’est le genre de récit qui vous chamboule « grave », comme on dit dans une cour de récréation. Pas juste un documentaire. Sur le chemin de l’école palpite de courage, de mérite, de désir d’apprendre. On y voit des mômes magnifiques. Quatre valeureux, Jackson en tête, tels des mousquetaires qu’on devrait montrer en exemple à tous les enfants pour leur donner, à eux aussi, du courage.
Jackson, donc. Il vient de passer quelques jours à Paris, avec sa petite sœur, Salomé. Il a visité la tour Eiffel, fait du shopping, dormi à l’hôtel. Il a 13 ans et arrive du Kenya. Avant de devenir l’un des héros de Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, il n’avait jamais pris l’avion, jamais vu d’eau courante, la télévision, une route goudronnée ou même dormi dans un vrai lit. Lors de sa première nuit à Nairobi, il n’a pas fermé l’œil : « Trop de bruit. 

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« Le majordome » : un destin en marche

— Par Ysa de Saint-Auret—

le_majordomeA Madiana

Une fresque historique. Une biographie qui s’inspire du parcours d’un domestique noir au service de la Maison Blanche. Cet homme a vraiment existé ; Eugène Allen, (rebaptisé Cécil Gains dans le film) Devenu majordome dans les années 50,  sous sept présidents consécutifs, il a vécu au plus près les changements historiques des droits des noirs, témoin privilégié des bouleversements politiques  sur la violence du racisme qui est encore très répandue à l’époque.

On traverse  l’histoire de la ségrégation au fil de l’itinéraire de ce majordome. Lee Daniels narre l’évolution de la politique américaine et des relations entre les communautés, dans le regard de Cécil Gaines. L’assassinat du président Kennedy, Martin Luther King, Le mouvement des « Black Panthers ». La guerre du Viêt-Nam, le scandale du Watergate….L’élection du président Obama. La relation entre le majordome  et son fils ainé est l’occasion de stigmatiser le fossé des générations, particulièrement dans cette période enflammée. Le père est respectueux des institutions, et le fils est révolutionnaire. Deux modes d’action pour revendiquer la même chose : L’égalité entre les peuples.

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Pour la première fois, le Lion d’or à Venise récompense un documentaire

Par Franck Nouchi

lion_or_veniseAu diable le consensus ! En attribuant le Lion d’or à Sacro GRA, un documentaire du réalisateur italien Gianfranco Rosi, et le Grand Prix du Jury à Jiaoyou (Stray Dogs) du cinéaste taïwanais Tsai Ming Liang, le jury de la 70e Mostra présidé par Bernardo Bertolucci a couronné deux films aussi réussis qu’orignaux.

Sacro GRA tout d’abord. Dans le petit monde des grands documentaristes, Gianfranco Rosi est loin d’être un inconnu. En 2008, il avait réalisé Below Sea Level (Sous le niveau de la mer), sorte d’immense voyage en solitude chez des marginaux vivant en plein désert au sud-est de Los Angeles.

Ce film formidable avait eu un prix à Venise et avait remporté le Grand Prix du cinéma du réel à Paris. Lui aussi primé à Venise (en 2010), le film suivant de Rosi, El sicario – Room 164, était consacré à un narco-trafiquant mexicain, expert en torture et en kidnapping, ayant à son actif plusieurs centaines de morts.

Une image de « Sacro GRA » documentaire de Gianfranco Rosi, Lion d’or de la 70e Mostra

AUTOUR DU PÉRIPHÉRIQUE DE ROME

Retour au pays – même s’il est vrai que Gianfranco Rosi est né à Asmara en Erythrée et qu’il vit à Paris – et changement radical d’ambiance avec Sacro GRA.

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Contre les gaz de schiste, « Gasland II » plus noir, plus fort

Le réalisateur engagé américain Josh Fox est de passage en France pour présenter son nouveau documentaire sur l’exploitation des huiles et gaz de schiste.

Par Jason Wiels

gasland_IIDans le théâtre municipal de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), plus de 400 personnes, militantes ou simples citoyens, sont venues assister à la première diffusion française de Gasland Part II, en présence de son réalisateur, Josh Fox. Les petites mains du Collectif du pays fertois, organisme anti-gaz de schiste et hôte de la rencontre, s’activent. Le temps de trouver comment éteindre la lumière et d’ouvrir les fenêtres en cette ultime journée estivale, la projection va pouvoir commencer. Encore un dernier souci technique avec les sous-titres… Ça y est : nous sommes de retour au « pays du gaz » que sont devenus, en moins d’une décennie, les États-Unis, en passe de recouvrer leur indépendance énergétique.
Le film étincelle des anti-gaz de schiste

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« AYA DE YOPOUGON  » de Marguerite Abouet, Clément Oubrerie

    —Par Cécile Mury —

aya_de_yopugon A Madiana

[Film d’animation] Côte-d’Ivoire, à la fin des années 1970. Aya, 19 ans, vit dans à Yopougnon, un quartier populaire d’Abidjian rebaptisé Yop City « pour faire comme film américain ». C’est une jeune fille qui prend plaisir à lire et étudier. Alors qu’elle veut devenir médecin, elle n’est pas du genre à faire la fête toutes les nuits comme ses copines. Aya a une vie bien réglée, entre l’école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, beaucoup plus délurées qu’elle. Délurée, elles le sont un peu trop d’ailleurs : Adjoua tombe enceinte et n’arrive pas à gérer la situation. Toujours présente pour ses amies, l’astucieuse Aya tente de lui venir en aide…

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 17/07/2013

Les amateurs de BD connaissent bien Aya, jolie fille du quartier populaire de Yopougon, alias « Yop City », à Abidjan. Les auteurs, Marguerite Abouet (qui s’inspire de ses souvenirs personnels) et Clément Oubrerie lui consacrent aujourd’hui un dessin animé. En fait, elles sont trois : deux cigales, toujours à courir les « maquis » (les petits bars de nuit où l’on danse) et à rêver d’amour, et Aya, la narratrice, élève studieuse, témoin sage et goguenard des frasques de ses copines.

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