Catégorie : Cinéma

A perfect day : engagé et jubilatoire

— Par Guy Gabriel —

a_perfect_dayA perfect day (Un jour comme un autre) », film de Fernando Leon de Aranoa, avec : Tim Robbins, Benicio Del Toro, Olga Kurylenko, Mélanie Thierry, Fedja Stukan, Comédie dramatique ; film espagnol Durée : 1h46min Festival : Festival de Cannes 2015

Nous sommes en1995. La guerre en Bosnie touche à sa fin. Les casques bleus préparent leur retrait et celui des aides humanitaires. Il ne reste qu’un jour aux quatre membres d’une ONG pour extraire un cadavre qui stagne au fond d’un puits et empêche toute une région d’avoir accès à l’eau potable. Problème : le macchabée est obèse. La mission, banale, vire au périple ubuesque ; on va suivre les péripétie d’un groupe d’humanitaires en mission dans cette zone en guerre : Sophie, nouvelle recrue, veut absolument aider ; Mambru, désabusé, veut juste rentrer chez lui ; Katya, voulait Mambru ; Damir veut que le conflit se termine ; et B ne sait pas ce qu’il veut, des personnages aux motivations, en apparence, divergents, mais qui se retrouvent devant les problèmes que pose l’après-guerre

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Les Ogres, tambour battant

— Par Alexis Campion —

les_ogresUn film très vivant avec l’énergie débordante du théâtre itinérant et de la famille Fehner.

« Je voulais être cohérente pour parler de gens qui mélangent famille, travail, amour, amitié. Dans cette histoire où l’on ne cesse d’abolir les frontières, il fallait qu’on soit tous un peu funambules… » Remarquée pour son premier long métrage, Qu’un seul tienne et les autres suivront, Léa Fehner a relevé un pari fou mais essentiel pour accomplir son deuxième opus, Les Ogres : celui de faire jouer sa propre famille dans une histoire purement fictive mais dont chaque péripétie rappelle furieusement leur vraie vie de saltimbanques. Ses parents, François Fehner et Marion Bouvarel, sa sœur Inès, ses neveux et d’autres de ses proches vivent en effet à l’année au rythme de l’Agit, la compagnie de théâtre itinérant au sein de laquelle, du côté de Toulouse, la cinéaste a grandi et forgé son regard sur le monde…
Appétit de vivre

Portée sur l’écriture plutôt que sur l’art dramatique (« Je suis piètre comédienne »), Léa Fehner déborde de souvenirs de cet univers dont elle s’est échappée pour choisir le cinéma.

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Dieumerci

— Par Guy Gabriel —

dieumerci_affDIEUMERCI film français de Lucien Jean-Baptiste

Avec Lucien Jean-Baptiste, Baptiste Lecaplain, Delphine Théodore, Jean-François Balmer, Firmine Richard, Michel Jonaz; Genre Comédie

À sa sortie de prison, Dieumerci, 44 ans, décide de changer de vie et de suivre son rêve : devenir comédien. Pour y arriver, il s’inscrit à des cours de théâtre qu’il finance par des missions d’intérim. Mais il n’est pas au bout de ses peines. Son binôme Clément, 22 ans, lui est opposé en tout. Dieumerci va devoir composer avec ce petit « emmerdeur ». Il l’accueille dans sa vie précaire faite d’une modeste chambre d’hôtel et de chantiers. Au fil des galères et des répétitions, nos deux héros vont apprendre à se connaître et s’épauler pour tenter d’atteindre l’inaccessible étoile.
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Avec DieuMerci Lucien Jean-Baptiste continue de poser un regard (bienveillant et lucide) sur ceux que la vie semble ne pas vouloir aider, mais qui sont animés par une foi inébranlable.
Ici, il nous propose les péripéties que devra vivre un ex-taulard pour réaliser son rêve de gosse, devenir comédien, alors qu’il a 44 ans, donc plus très jeune.

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FATIMA : César du meilleur film 2016

 V.O. Madiana Le Mardi 19 et le Jeudi 28 Avril à 19h30

fatima— Par Guy Gabriel —

Réalisateur : Faucon Philippe ; avec Zita Hanrot, Soria Zeroual, Kenza Noah Aïche Genre : Drame Nationalité : Français Durée : 1h29mn Festival : Festival de Cannes 2015
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Inspiré des textes autobiographiques « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher seule », écrits par la vraie Fatima (Elayouri), le film de Philippe Faucon est un superbe portrait de femme, une femme marocaine, face à la dure réalité de l’intégration, à la violence de la situation, une situation qu’elle tente de gérer au mieux.

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Moi Pirandello, théâtre et cinéma

— Par Selim Lander —

Moi PirandelloJean-Claude Berutti et sa compagnie présentent des miscellanées piochées dans l’œuvre de Pirandello (sur le bien-fondé ou non d’une telle démarche, voir l’article de Roland Sabra). Le comédien Christian Crahay fait une première apparition dans le rôle du metteur en scène-bateleur chargé de « vendre » le spectacle au public, un prologue qui n’a pas semblé indispensable, sonnant même un peu faux, impression confirmée par les deux premières scènes dans lesquelles ce même comédien est distribué à contre-emploi, l’habit de séducteur n’étant pas, à l’évidence, celui qui lui convient le mieux. Par contre, et fort heureusement, sa partenaire canadienne, Nicole Oliver, a déployé dans ces mêmes scènes toutes les ressources de son art, une vraie démonstration de ce que peut faire une comédienne de sa voix, de son corps. Peut-être d’aucuns auront-ils pensé qu’elle en faisait parfois un peu trop, mais, comme cela nous est précisé à la fin de ces deux mêmes scènes, c’était « fait exprès » ! Il s’agissait de jouer à l’ancienne, à la manière du boulevard, bref comme il ne serait pas « convenable » de jouer de nos jours.

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Un certain regard… sur les films de février

Taxi Téhéran— Par Selim Lander —

Un mois presque entièrement consacré au cinéma iranien avec quatre des cinq films présentés. On a suffisamment de souvenirs enthousiastes de ce cinéma – à commencer par Une séparation – pour apprécier l’occasion qui nous est donnée d’entrer davantage dans les productions d’un pays qui se caractérise à la fois par le nombre de réalisateurs talentueux et la présence d’une censure tatillonne. Ceci explique que certains de ces réalisateurs aient choisi l’exil, faute de pouvoir s’exprimer librement chez eux. D’autres, comme Jafar Panahi préfèrent demeurer dans le pays qui nourrit leur inspiration, quitte à filmer dans des conditions précaires et à ne pas être diffusés en Iran.

Le Président, de Mohsen Makhmalbaf, a été, pour sa part, entièrement filmé à l’étranger, en Géorgie. C’est une fable qui vaudrait pour n’importe quelle dictature, et – pourquoi pas ? – celle qui sévit en Iran. Le film qui raconte l’odyssée du dictateur en fuite avec son petit-fils élevé comme une marionnette militaire, n’est pas parfaitement réussi. Quelques scènes fortes ne suffisent pas pour excuser des longueurs (le film dure deux heures) et une désinvolture frisant l’amateurisme.

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« Spotlight » de Tom McCarthy Oscar du meilleur film 2016 !

spotlightOSCARS – Le film « Spotlight » de Tom McCarthy, qu’un public restreint a pu voir à Madiana il y a peu, a reçu l’Oscar du meilleur film dans la nuit de dimanche à lundi. Au moment de son discours de remerciement, le producteur du film, Michael Sugar, en a profité pour faire passer un message à l’endroit du Pape François.

Lire : « Spotlight » : une enquête fascinante! — Par Guy Gabriel —

C’est que « Spotlight » raconte la rédaction d’une enquête par une équipe de reporters du Boston Globe, qui, en 2001, a dévoilé un scandale impliquant des prêtres pédophiles couverts par l’Église catholique. Cette équipe de journaliste, Spotlight, avait remporté le prix Pullitzer en 2003.

« Ce film donne la parole aux survivants et cet Oscar apporte une résonance encore plus forte à cette parole, a déclaré Michael Sugar. Nous espérons que cela permettra à la voix des survivants de résonner jusqu’aux portes du Vatican »⋅ Et d’ajouter, à l’adresse du Pape François : « Il est temps que vous protégiez les enfants pour pouvoir leur redonner foi »⋅

Lire  sur Madinin’Art: Spotlight ou l’Église pédophile

« Spotlight », qui met en scène les acteurs Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel McAdams ou encore Liv Schreiber, a également remporté l’Oscar du meilleur scénario original.

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« Les salles d’art et d’essai maintiennent la diversité culturelle »

— Recueilli par Jean-Claude Raspiengeas (à Pessac) (Infographies  : Laurent Dupuis)

cine_cameraLa cérémonie des Césars, qui … [a eu] lieu vendredi 26 février au soir, récompense le cinéma d’art et d’essai. François Aymé, le nouveau président de la principale association des salles labellisées, directeur du Jean-Eustache, à Pessac (Gironde), fait le point pour La Croix.

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Vous êtes le nouveau président de l’Association nationale des cinémas d’art et d’essai qui fête ses 60 ans. Que représente-t-elle ?
François Aymé : Elle est née en 1955 de la volonté de cinq directeurs de salles parisiennes et de quelques critiques de cinéma pour défendre un cinéma divers et de qualité, au temps de la cinéphilie militante. Aujourd’hui, l’­Afcae représente 95 % de ces salles. La taille et le dynamisme de notre réseau sont sans équivalent en ­Europe.

Combien de films sont classés art et essai ?
F. A. : Plus de la moitié (382 en 2014), soit 57,6 %. Ils représentent 20 % des entrées. Le classement de ces films est effectué par un collège de cent personnes (exploitants, distributeurs, directeurs de festival, critiques, réalisateurs, producteurs) qui votent selon un critère essentiel : la démarche artistique.

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41e Cérémonie de remise de prix des César

 les_cesarLa 41ᵉ cérémonie des César du cinéma, organisée par l’académie des arts et techniques du cinéma, s’est déroulée au théâtre du Châtelet à Paris le 26 février 2016, et a récompensé les films français sortis en 2015. Elle a réservé une belle surprise en sacrant « Fatima » de Philippe Faucon.
Le principal intérêt des César par rapport aux Oscars tient dans son suspense. Et, au terme d’une cérémonie plus plaisante qu’à l’accoutumée, grâce à une excellente Florence Foresti en maîtresse de cérémonie, c’est « Fatima » de Philippe Faucon qui a obtenu le César du meilleur film. Une vraie surprise, même si le film avait précédemment obtenu les César de la meilleure espoir féminin pour Zita Hanrot et pour le scénario adapté.
Gagnants.

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Merci pour ces moments

— Par Dégé —

moments_madrasIl ne pouvait pas exposer mieux ailleurs que dans ce lieu là : Le Vin l’Art et Vous,* derrière chez Azurel, au rond point Canal Cocotte de Ducos ! Un concept de magasin un peu nouveau mais qui nous rappelle un peu nos boutiques d’autrefois où l’on trouvait pain, pacotilles, casseroles, beurre en conserve, boutons de culottes, statues de la vierge, tableau de cerfs bramant dans les forêts de la lointaine Europe…Des nourritures terrestres, esthétiques et autres. Mais là, l’innovation est sobre, si j’ose dire : une galerie d’Art dans une cave à vins.

C’est donc au milieu des caisses de champagne, de rhum, de cidre, d’alcools divers qu’expose ISKIAS*. Il aligne le long des murs des dizaines de petits tableaux joyeux, plein d’humour, de fraîcheur, très colorés, fourmillant souvent de personnages, d’animaux, de détails…pittoresques ! C’est un vrai peintre, à la technique confirmée, à la manière et la thématique un peu vieillotte dans l’âme mais au charme fou. « Encore un petit Pinchon ? » On a envie, en contemplant les toiles, de trinquer avec ses bouteilles de Rhum perchée sur un guéridon de guingois… chaleur accablante, parasol…on rassasie sa soif.

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« Kimbidalé » : le combat contre l’excision en Ethiopie.

25 Février 2016 18h. Médiathèque de Ducos

kimbidale-2Depuis 20 ans, Madina Aidahis et Halima Issé mènent une lutte acharnée pour mettre fin à la pratique de l’excision et de l’infibulation en pays Afar éthiopien.
Chaque jour, elles sillonnent les villages de la région de Gawani pour sensibiliser les habitants aux effets néfastes de ces mutilations. Quelques fillettes sont sauvées grâce à leurs actions sur le terrain. Mais pour les animatrices de l’association Gamissa, c’est encore insuffisant.
A partir de 2005, leur combat prend une dimension internationale. Soutenues, accompagnées par le mouvement féministe français Femmes Solidaires, Madina et Halima réussissent à sauver plus de 850 petites filles et ainsi à faire reculer une tradition vieille de 27 siècles.

A travers ces deux héroïnes, « Kimbidalé » retrace une lutte solidaire menée simultanément en Ethiopie et en France. Ce film, optimiste, prend le parti de montrer la volonté, le courage, la solidarité et l’espoir de ces femmes qui ont fait des mutilations génitales féminines, le combat de et pour leur vie.

Ecrit et réalisé par Emmanuelle Labeau

Durée du film : 51 minutes

Lire: Ces femmes qui se battent contre l’excision

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 L’Union des Femmes de la Martinique et Femmes Solidaires
ont le plaisir de vous inviter aux projections-débats gratuites du film Kimbidalé
en présence de la réalisatrice Emmanuelle Labeau
 

Vendredi 19 Février 2016 à 19h

à La Salle Kaz à Vents au Tropique Atrium de Fort-de-France
 
et

Jeudi 25 Février 2016 à 18H

à la Médiathèque de Ducos

 

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L’Ours d’or 2016 à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, « Fuocoammare »

berlinale-2016La Berlinale est un festival de cinéma traditionnellement très immergé dans l’actualité politique et la défense des droits de l’Homme. L’an dernier, l’Ours d’or était revenu à « Taxi Téhéran » du cinéaste dissident iranien Jafar Panahi, tourné clandestinement en Iran.

Le Festival de cinéma de Berlin a décerné samedi son Ours d’or à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, « Fuocoammare« , envoyant un message politique au moment où l’Europe cherche coûte que coûte à réduire l’afflux des migrants.
Ce documentaire italien (« Feu en mer », en français) relate le sort des réfugiés qui débarquent en provenance des côtes d’Afrique du Nord sur l’île italienne de Lampedusa. Brut, sans voix off ni commentaires, « Fuocoammare » raconte en parallèle le quotidien des habitants -en particulier celui d’un jeune garçon, Samuele- et celui de ces milliers de migrants qui y arrivent en bateau dans des conditions catastrophiques et dont beaucoup perdent la vie. « En ce moment, toutes mes pensées vont à tous les gens qui ne sont jamais arrivés à Lampedusa pendant ce voyage de l’espoir » qu’ils avaient entamé, a déclaré le réalisateur, Gianfranco Rosi, après avoir reçu son prix, qu’il a dédié aux « gens de Lampedusa ».

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« L’Oeil du doc »

Mardi 23 février, à 18h45, la BU 

oeil_du_docRencontre-projection avec trois réalisatrices présentes en Martinique pour plusieurs semaines dans le cadre d’une série d’ateliers de sensibilisation au documentaire menés auprès de collégiens, lycéens et de jeunes suivis par la PJJ. Dénommée « L’Oeil du doc », cette opération se propose d’ouvrir l’oeil des jeunes au documentaire.

Chloé Glotin, Véronique Kanor et Claude Bagoë exposent leur démarche avec la force d’un manifeste. « Nous vivons dans une société dominée par l’image. Impossible de faire et de dire le monde sans elle. Pourtant nous n’avons jamais été aussi pauvres d’esprit que depuis que nous sommes pleins aux as d’images ! Certaines sont justes et nécessaires. Beaucoup sont toxiques et rendent ababa (…) ! Cette surabondance a créé du vide. C’est dans cette béance que s’inscrit la démarche de l’œil du doc. Nos ateliers proposent au jeune d’apprendre non seulement à décoder une image mais également à la fabriquer pour que, en passant de consommateur à acteur, il devienne, demain, un citoyen actif et concerné par le monde dans lequel il évolue ».

Au-delà du focus sur l’Oeil du doc proprement dit, la rencontre sera l’occasion d’un échange plus vaste autour du parcours et du travail de création des trois documentaristes, et de leur manière de se saisir de cet art visuel particulier – ce fameux « cinéma du réel » – comme moyen et lieu d’expression, d’engagement, de mémoire.

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Une femme iranienne

Lundi 22 février 2016 à Madiana 19h30 en VO

une_femme_iranienneFilm de Negar Azarbayjani – 1h42 – 2015

Synopsis

Bien que Rana soit une femme traditionnelle, elle est forcée de conduire un taxi pour rembourser la dette qui empêche son mari de sortir de prison. Par chance, elle rencontre Adineh, en attente d’un passeport pour quitter le pays et ainsi échapper à un mariage forcé.

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Culturebox – France Télévisions
par Jacky Bornet
Une œuvre forte et inattendue, nouvelle démonstration de l’audace d’un cinéma iranien en constante mutation.

Ouest France
par Pierre Fornerod
Un propos virulent contre les interdits de la condition féminine.

L’Express
par Sandra Benedetti
Un espoir fou, peut être candide, traverse ce premier film sensible et culotté. Réalisé par une femme, bravade ultime en Iran.

Le Monde
par Noémie Luciani
Croisant les regards sans préjugés ni manichéisme, ce premier long-métrage un peu banal sur la forme réussit son portrait ambitieux d’un Iran tiraillé.

Le Journal du Dimanche
par Alexis Campion
Mené tambour battant entre parlotes et coup de démarreur, traits d’humour et rebondissements, ce film écrit au cordeau et magistralement interprété reflète avec adresse l’incroyable vitalité de citoyens sous surveillance, acculés au mensonge, à la fuite…voire aux transmutations les plus inattendues.

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Nahid

Madiana : jeudi 25  février 2016 à 19h30

nahidFilm d’Ida Panahandeh – 1h44 – 2015
Synopsis
Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la céder à son ex femme à condition qu’elle ne se remarie pas. La rencontre de Nahid avec un nouvel homme qui l’aime passionnément et veut l’épouser va bouleverser sa vie de femme et de mère.

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Dans “Nahid”, présenté à Cannes à Un Certain regard, la cinéaste iranienne fait le portrait d’une femme qui lutte pour sa liberté. Ses maîtres, ses inspirations, son parcours, ses envies… questionnaire premier film.

C’est l’effet Cannes, un état de fatigue et d’hypersensibilité maximale qui met tous les festivaliers sans dessus dessous : à la neuvième minute d’un entretien qui en dure une vingtaine, la cinéaste iranienne Ida Panahandeh, 36 ans, a tout à coup la voix qui se brise en évoquant son père, disparu alors qu’elle avait huit ans, que sa mère lui a toujours décrit « comme un homme très talentueux ayant emporté ses talents avec lui… » La traductrice verse une larme.

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Le Président

Mardi 23 février à Madiana 19h30 en VO

le_president

Synopsis
Le Président et sa famille dirigent leur pays d’une main de fer, profitant d’une vie luxueuse pendant que ses sujets vivent dans la misère.Du jour au lendemain, un violent coup d’état met fin à cette dictature et le Président devient l’homme le plus recherché du pays. Avec son petit-fils de 5 ans, il tente alors de rejoindre la mer où un navire les attend pour les mettre hors de danger. Grimés en musiciens de rue, ils se retrouvent confrontés à la souffrance et à la haine que le Président a suscité…

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20 Minutes
par Caroline Vié
Un message d’espoir qu’on garde en tête en quittant cette œuvre généreuse.
Libération
par Guillaume Tion
Inspirée des printemps arabes, une fable drolatique de l’Iranien Mohsen Makhmalbaf qui en dit plus sur la survie en milieu hostile que sur l’aspiration d’un peuple à la liberté.

aVoir-aLire.com
par Ardrien Lozachmeur
(…) le film séduit par la pertinence des ses idées politiques et par certaines situations burlesques et poétiques qui le font sortir de son cadre théorique.

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Ceci n’est pas une pipe, mais une fellation

— Par Marie-José Sirach —

censure-2Comment André Bonnet, un avocat qui défend « les valeurs judéo-chrétiennes », parvient-il à faire interdire d’exploitation des films ?

L’homme qui est parvenu à obtenir l’interdiction aux moins de 18 ans la semaine dernière d’Antichrist de Lars von Triers, mais aussi de Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, de Love de Gaspar Noé, ou encore de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche et bientôt les Huit Salopards, de Quentin Tarantino s’appelle André Bonnet. À chaque fois, cet avocat, fondateur de l’association Promouvoir dans le but de défendre « les valeurs judéo-chrétiennes […] et faire obstacle à l’inceste, au viol, à l’homosexualité » obtient, après des procédures judiciaires acharnées, l’interdiction d’exploitation de films qui heurtent SA sensibilité. Proche des catholiques traditionalistes, il s’était distingué en mars 2001 sur le plateau de Ciel mon mardi ! en expliquant que « la pratique homosexuelle est contraire à la nature » et qu’il existerait « un lien manifeste, une corrélation statistique, entre homosexualité et pédophilie ».

Visiblement, cet homme jouit d’une grande influence, la justice se pliant bien souvent à ses injonctions.

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Taxi Téhéran, via Madiana

Vendredi  26 février à 19h30  

taxi_teheranCe taxi-là roule sans permis. Ce taxi-là n’est pas un taxi. C’est un plateau de cinéma clandestin, un camouflage monté sur roues, le véhicule d’un insoumis. Combien d’interdits l’Iranien Jafar Panahi (Le Cercle, Le Ballon blanc) brave-t-il en prenant lui-même le volant ? En installant une petite caméra dans l’habitacle ? Depuis 2010, pour avoir osé contester la réélection frauduleuse du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste n’a pratiquement plus aucun droit : ni ­parler en public, ni quitter le pays. Et surtout pas exercer son métier.

Et pourtant, il tourne. Taxi Téhéran (Ours d’or au dernier festival de Berlin) est sa troisième oeuvre « illégale ». Mais c’est aussi la première fois qu’il s’échappe au-dehors depuis sa condamnation. Le documentaire Ceci n’est pas un film (2011) et la fiction Pardé (2013) étaient restés « assignés à résidence », huis clos où bouillonnait sa réflexion d’artiste censuré, claquemuré. L’intérieur d’une voiture est certes exigu, et prolonge délibérément la même sensation carcérale. Mais c’est un enfermement différent. Dans les rues bruyantes et les rocades bétonnées de Téhéran, Jafar Panahi retrouve le monde, son monde.

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Regards sur le cinéma iranien du 15 au 26 février

Séances VO de Tropiques-Atrium à Madiana

seances_vo_fevrier-2016Taxi Téhéran

Jafar Panahi – 1h26 – 2015

Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rires et émotion…

Lundi 15 à 19h30
Vendredi  26 à 19h30

Nahid

Ida Panahandeh – 1h44 – 2015
Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la céder à son ex femme à condition qu’elle ne se remarie pas. Sa rencontre avec un nouvel homme qui l’aime passionnément va bouleverser sa vie de femme et de mère.

Mardi  16 à 19h30
Jeudi 25 à 19h30

Le Président

Mohsen Makhmalbaf – 1h58 – 2015
Le Président et sa famille dirigent leur pays d’une main de fer, profitant d’une vie luxueuse tandis que leurs sujets vivent dans la misère. Du jour au lendemain, un violent coup d’Etat met fin à cette dictature et le Président devient l’homme le plus recherché du pays.

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« Spotlight » : une enquête fascinante!

— Par Guy Gabriel —

spotlight-2Spotlight – Réalisateur : Tom McCarthy Avec : Mark Ruffalo, Liev Schreiber, Michael Keaton
Rachel McAdams, Stanley Tucci Genre : Thriller, drame Durée : 2h08mn
Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe (couronnée par le prix Pulitzer) qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Église Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée « Spotlight », a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que L’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier
Spotlight se situe dans la lignée des grands films sur le journalisme d’investigations ; on pense aux films
 » Les Hommes du Président » (Alan J.Pakula) ou, à « Zodiac» (David Fincher déjà avec Mark Ruffalo) ; des films où, au-delà du sujet, essentiel, qui n’est jamais sacrifié, on voit poindre un vibrant plaidoyer pour le métier de journalisme, notamment celui de la presse locale.

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« Demain » : un phénomène de société

demain Synopsis
Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…

Mélanie Laurent et Cyril Dion rêvent d’un autre monde dans « Demain »

INTERVIEW– L’actrice-réalisatrice et Cyril Dion, cofondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rabhi, réalisent « Demain », un documentaire sur les alternatives existantes pour construire un avenir meilleur. Rencontre avec un binôme engagé.

Mélanie, comment Cyril vous a-t-il convaincue de co-réaliser ce film avec lui ?
Mélanie Laurent. J’avais rencontré Cyril par l’intermédiaire de Pierre Rabhi et il m’avait proposé de me montrer des initiatives qui « changent le monde ».

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Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

À Madiana à partir du 5 février 2016

chocolatOmar Sy  rend son personnage de chocolat très contemporain, James Thierrée, petit-fils de Chaplin, endossant le costume de Footit avec une grande justesse.
Avec Omar Sy dans le rôle-titre face à James Thierrée, le film de Roschdy Zem insiste sur le duo Foottit et Chocolat, au risque de faire quelques raccourcis.

Chocolat est l’histoire d’une ascension fulgurante et d’un effacement. Une trajectoire édifiante comme les aime le cinéma. Rafael Padilla, alias Chocolat, joue les sauvages dans un cirque minable lorsqu’il rencontre Foottit, un clown déjà célèbre, avec qui il crée à Paris le fameux duo Foottit et Chocolat, le clown blanc et l’auguste.

Dans la vie comme sur scène, tout les oppose. Foottit est aussi taciturne et secret que Chocolat est charmeur et flambeur. Le film de Roschdy Zem se concentre sur la relation entre les deux hommes, leur compagnonnage, leurs rivalités, et l’ambiguïté sur laquelle reposent leurs numéros : le Blanc frappe et le Noir reçoit les gifles. Mais Chocolat fait bien la différence entre la scène et la vie. Face à l’épicier Félix Potin, qui veut utiliser son image dans une publicité, il se rebelle et refuse d’être caricaturé.

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Spotlight ou l’Église pédophile

A Madiana. Séances à 19h 30 et 22h 30.

spotlightCe film, réalisé par Tom McCarthy, aborde sans détour la question de la pédophilie dans l’Eglise catholique. Une équipe de journalistes d’investigation (le « spotlight »), travaillant au Globe de Boston, ayant reçu le feu vert de leur patron (juif, célibataire, venu d’ailleurs et, pire que tout à Boston, qui n’aime pas le base-ball), enquête sur les prêtres ayant commis des actes de pédophilie, à l’encontre d’enfants, garçons ou filles, de quartiers défavorisés. Ces prêtres ont parfois été discrètement écartés par l’archevêque, tout en pouvant récidiver ailleurs. Malgré les pressions (ne serait-ce que le lectorat à majorité catholique mais aussi une Église toute puissante à Boston, tirant « toutes les ficelles », capable de faire disparaître des pièces judiciaires au sein même du Palais de Justice), il s’agit non pas de dénoncer le comportement de tel individu, ou de révéler les petits arrangements qui ont pu être conclus avec des avocats, mais de mettre en évidence tout un SYSTEME, à l’échelle de la ville, mais aussi de l’ensemble des États-Unis et finalement du monde entier.

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« Substitute » un film de Fred Poulet & Vikash Dhorasoo

Mardi 2 février à 19h. Tropiques-Atrium

substituteSynopsis :

L’histoire commence le 6 avril 2006. Fred Poulet propose au footballeur Vikash Dhorasoo de lui confier deux caméras super 8, pour qu’il filme son quotidien jusqu’au 9 juillet, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ensemble ils écriront le film au jour le jour, au Havre, à Paris, puis en Allemagne, dans des chambres d’hôtel, dans le bus ou au téléphone. Un peu dans les Stades aussi. Vikash Dhorasso jouera 16 minutes lors de cette Coupe du Monde à rebondissements qui verra l’équipe de France atteindre la finale pour la 2e fois de son histoire.
Substitute est le journal intime de ce « douzième homme ».

La presse en parle :

Le Figaro  par Romain Schneider

Voir la critique sur www.lefigaro.fr

 20 Minutes  par Cédric Couvez

Si la mélancolie et la frustration transpirent sur la pellicule super-8, l’humour n’est pas absent lors de certaines séquences. A voir !

Télérama  par Aurélien Ferenczi

(…) ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau (…) Substitute donne un petit coup de frais…

 Metro  par Laurent Falla / Jérôme Vermelin

A des années-lumière des images high-tech qui accompagnent d’habitude la couverture télé du ballon rond, Substitute surprend et rafraîchit par sa modestie et sa sincérité.

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Hommage à Jacques Rivette

jacques_rivetteC’est un immense cinéaste, le plus secret sans doute de la « bande des quatre » de la Nouvelle Vague, qui vient de nous quitter. Jacques Rivette est parti ce matin. Je veux dire à sa famille et à ses proches toute mon émotion, toute ma tristesse.

Jacques Rivette ne se contentait pas de faire du cinéma : il le vivait. Entre l’ancien assistant de Jean Renoir et la pellicule, un corps-à-corps, ou presque, s’installait. Cette façon qu’il avait de rendre le temps si palpable en l’étirant à volonté était tout simplement introuvable ailleurs. Remémorons-nous un instant Out 1 ou Céline et Julie vont en bateau. Le cinéma s’y donne à nous comme expérience, dans tous les sens du terme : ce sont des fragments de vie qui s’en exhalent. Ce sont des audaces formelles qui sont éprouvées. C’est l’existence qui se donne à voir comme celle du funambule qui marche sur son fil : l’existence comme perpétuelle mise en danger de soi.

Depuis Le coup du Berger, qui contribua à lancer la Nouvelle Vague, Rivette expérimente, et nous laisse expérimenter avec lui.

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