—Par Paul Fuks, psychanalyste —
Le peintre a réalisé un portrait équivoque du leader soviétique au lendemain de sa mort. « Jamais l’expression tête de nœud n’a été aussi réjouissante! », sourit Paul Fuks, psychanalyste. Son analyse de l’œuvre, 60 ans plus tard.
Staline est mort le 5 mars 1953. Comme une ornière gorgée de boue, la cervelle des camarades est saturée de pathos. Mais un communiste ne reste pas inactif: Aragon, directeur des Lettres françaises,demande à Picasso « quelque chose », sachant que ce dernier a toujours refusé de représenter Staline. Françoise Gilot, la compagne de l’époque, raconte que le maître a expédié la corvée à contrecoeur.