Une rigueur budgétaire sans précédent attend la Guadeloupe en 2014

—Par Dolto, économiste —
De nouveau le doute, mais un cran au-dessus. En 2009 à l’issue de la crise LKP, certains Guadeloupéens se demandaient si les élus avait bien pris la mesure de la crise de confiance qui frappait désormais le pays . Aujourd’hui, ils s’interrogent sur leur capacité à les en faire sortir.
Le spleen a saisi les élus socialistes eux-mêmes, qui commencent à dire stop à la collectivité unique coupable à leurs yeux de promouvoir des compétences sans pouvoir les financer , tant l’exemple de Saint – Martin est dans toutes les têtes en Guadeloupe . « Stop ! », renchérissent certains, de moins en moins enclins à assumer la future cure de remise en ordre des finances publiques des collectivités locales de la guadeloupe, car ils voient les coupes budgétaires ,la croissance ralentir et le chômage augmenter. Ils ont peur ,car aujourd’hui,ils savent que  la copie du gouvernement français est incomplète. Seules ont été annoncées les restrictions imposées aux collectivités locales: le gouvernement a décidé de diminuer de 1,5 milliard d’euros en 2014 et de la même somme en 2015 les transferts de l’État aux budgets locaux. Des coupes qui provoquent des inquiétudes. Les collectivités locales de Guadeloupe vont devoir baisser leurs subventions aux entreprises ,aux clubs sportifs, aux associations qui oeuvrent dans le social et réduire leurs investissements. Cela pénalisera forcément l’économie locale.Comme à chaque moment de crise, le guadeloupéen sera mis à l’épreuve, mais sortir du brouillard actuel du projet guadeloupéen et du débat statutaire ne sera pas si facile, car il manque depuis la crise LKP un diagnostic partagé à partir duquel bâtir un horizon.
Depuis la crise de 2009, il y a comme une incapacité des économistes de fouillole , et des politiques à décrire la guadeloupe telle qu’elle est et à tracer un chemin d’avenir.
On se réfère encore et toujours au passé . On minimise les effets de la mondialisation sur l’économie de la guadeloupe,et on sous estime gravement l’intensité de la crise à venir. On met sur le dos de la Métropole et de ses manquements tous les maux, y compris ceux qui ne relèvent pas d’elle.
Du côté de l’État, le travail de recherche d’économies est avancé. Les lettres de cadrage, fixant l’effort global à fournir, seront envoyées aux ministres vendredi. Elles devraient leur demander de trouver 5 milliards d’économies de plus (que les 20 milliards déja acté) en 2014: 4 milliards pour compenser les dérives des derniers mois (plan pauvreté, journée de carence) et au moins 750 millions pour financer une partie du crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) destiné aux entreprises.
En revanche, tout ou presque reste à faire en matière de dépenses sociales et de politiques de subventions. Dans le cadre de la modernisation de l’action publique (MAP), le nom du gouvernement actuel pour la RGPP, le gouvernement a lancé une salve d’audits, portant notamment sur la politique familiale, les aides aux entreprises et le logement.Du coup, tout semble sous contrainte, tout paraît bouché. Au lieu de rassurer, le politique semble perdre chaque jour en puissance. Dans ce contexte, le plus dangereux pour les guadeloupéens n’est pas la crise actuelle de confiance, mais les confusions qu’elle fait naître sur le plan politique local.
Il manque une pédagogie élémentaire sur la vraie crise à venir pour la Guadeloupe à compter de 2014. Et quand certains osent, comme Dolto,Robert ,Roland,Dominique,et les autres dire qu’en réalité il n’y a pas de crise actuelle en guadeloupe( dixit une économie jusqu’ici sous serre !), mais une crise forte à venir – financière, économique , sociale, écologique – qui appellent des changements radicaux de notre modèle économique et de mode de vie, on préfère se boucher les oreilles. Trop visionnaire ! C’est comme si les guadeloupéens refusaient de se dessillés les yeux : Pourtant dans la foulée, des chiffres ont resurgi : depuis 2011 les gouvernements Fillon et Ayrault auront levé 65 milliards d’euros d’impôts pour tenter de réduire les déficits. Le taux des prélèvements obligatoires devrait atteindre 46,3% du PIB cette année, dépasser celui de la Suède et se situer nettement au dessus de la moyenne européenne.
C’est d ‘autant plus affolant qu’il faut aussi combler le déficit du régime retraite ainsi que les trous abyssaux de l’assurance maladie ,l’assurance chômage et de l’assurance vieillesse et que tout augmentation des cotisations se paiera par une hausse du coût du travail contraire à la compétitivité et donc à la perennité des entreprises.Cela suffira-t-il à convaincre les sceptiques , l’avenir le dira.
DOLTO