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« Un privilège blanc », par Georges Trésor

— Avant propos de Jacky Dahomay —

..Nous ouvrons une réflexion sur un problème qui insiste dans bien des régions du monde et, dans le cas qui nous intéresse, en notre pays de Guadeloupe. En effet, ces dernières décennies ont connu un développement de ce qu’il est convenu d’appeler le néolibéralisme, qui relativise l’action des États, donc l’identité des nations et entraîne un affaiblissement du politique dans sa fonction de fondation de l’être ensemble. D’où un affaiblissement des démocraties, crise qu’il ne faut pas sous-estimer car la menace concerne d’autres démocraties dont la France aussi. On assiste dans les grandes démocraties occidentales à une montée en puissance des idéologies d’extrême droite, donc à des crispations identitaires.
En France, le discours dominant est celui du Front national et c’est le vocabulaire de ce dernier qui domine dans l’opinion, dans la classe politique et la presse dominante. Le FN dit lutter contre le « communautarisme » (en dévoyant le sens que donne à cette expression la philosophie politique) or, il occulte que c’est le parti de Marine Le Pen qui développe un vrai communautarisme cultivant la haine de l’autre (musulmans, émigrés de l’Afrique sud saharienne etc).

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Clavier d’un retour au pays natal – Georges-Edouard Nouel

Jeudi 8 juin à 19h30 / Tropiques-Atrium

Piano : Georges-Edouard Nouel
Basse : Thérèse Henry
Batterie : Tom Moretti
Crédit photo : DR

Georges-Edouard Nouel est un musicien autodidacte, multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur. Il s’exprime aussi bien dans la musique traditionnelle de la Caraïbe que dans le jazz. Il débute très jeune avec les instruments traditionnels antillais puis se consacre au piano. Il a collaboré avec Max Cilla, Bernard Lubat, Pierre Vassilliu et sur une quarantaine d’albums.

Après un long silence discographique, Georges-Edouard Nouel sort en 2021 un remarquable EP live Sketches Of, puis un album studio : Conversation with Georges Edouard Nouel… Le premier depuis le légendaire Chodo, paru en 1975 !

Le temps n’a pas de prise sur ce pianiste qui joue régulièrement dans les clubs parisiens, en leader ou sideman défendant sa musique. Un jazz libre, marqué tant par l’esprit Blue Note que par ses influences caribéennes, avec swing et élégance.

Georges-Edouard Nouel s’inscrit dans la lignée de pianistes antillais de sa génération, aussi talentueux que Marius Cultier, Michel Sardaby ou Alain Jean-Marie. Cette légende du jazz antillais, à la longue, mais méconnue carrière, est de retour en Martinique après près de 30 ans.

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« Je suis Georges » de François Gabourg

— Par Roland Sabra —

François Gabourg? Un beau grand gaillard à l’humour tendre et féroce qui a déjà publié sept albums de dessins. Voici le huitème pour les fêtes, pour celles et ceux qui seraient en panne d’idée pour les cadeaux, mais surtout et avant tout, au delà de toute futilité, un album pour qui « tente(…) d’interroger nos sociétés, leurs travers, leurs incohérences, leurs injustices.. ».  Un ouvrage qui « dessine ce que certains ne voient pas ».
Son dernier opus s’intitule « Georges » un hommage à un « marron » que quelques esprit chagrins et oublieux rêvent de capturer, de mettre en cage et d’exhiber dans un de ces camps de concentration animaliers qu’on appelle zoo. « Georges » est ce crocodile qui depuis plusieurs années nargue en son territoire de la rivière Lézarde chiens et chasseurs de tous poils. Comme le fait justement remarquer François Gabourg dans sa préface les pièges qu’on lui tend sont le reflet de l’aliénation consommatrice de ceux qui tentent de le capturer⋅ On lui propose de la bouffe, du poulet, pas même bokaï, venu des supermarchés, ces temples d’adoration du veau d’or, comme une démonstration de l’incapacité de penser un monde autre en dehors des représentations intériorisées, incorporées des giboyeurs et de bien d’autres… Mais « Georges » est assez malin pour déjouer ces pièges grossiers, images de ceux qui les tendent.

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« Violences »

— Par Georges Trésor —
interrogationDepuis deux ou trois décennies, la société guadeloupéenne perd incontestablement en cohésion. Aux yeux d’une population légitimement inquiète, la montée de la violence en est le signe le plus préoccupant. En rapport avec cette réalité se tient dans notre société une sorte de procès public permanent fait en particulier à la famille et à l’école. Dans ce procès, les parents et les enseignants sont les premiers visés. En général, la sentence prononcée à leur égard se veut moralisatrice. Parents et enseignants, souvent accusés de laxisme, sont invités à exercer avec une plus grande rigueur leur responsabilité éducative. Bref, ils sont invités à corriger leurs comportements avec pour référentiel le temps d’avant, le temps où les valeurs traditionnelles servaient de guides à nos conduites.
La Guadeloupe ne découvre pourtant pas la violence, elle est constitutive de toute société humaine. Mais nos concitoyens perçoivent que la forme qui se développe en ce moment chez nous n’est pas tout à fait classique. Elle n’est ni politique, ni sociale et pas directement crapuleuse : elle est sociétale. Il y aurait une relation entre l’émergence de cette forme de violence et le délitement du lien social en Guadeloupe.

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La délicate équation du changement

— Par Georges Trésor —

Depuis décembre 2000, la loi d’orientation pour l’Outremer ouvre la possibilité pour la Guadeloupe, en sa qualité de département d’outremer, de changer de statut en s’affranchissant du carcan institutionnel que représentait l’article 73 de la Constitution. La révision constitutionnelle du 28 mars 2003 relative à l’organisation décentralisée de la République précise les modalités juridiques d’une telle possibilité. Depuis, les Conseils départemental et régional ont enfilé les Congrès sur le thème de l’évolution institutionnelle, sans réellement parvenir à éveiller l’intérêt des Guadeloupéennes et des Guadeloupéens pour le sujet.

La question du changement est posée en Guadeloupe depuis les années 50. À l’époque, sous un angle essentiellement politique. Elle divisait les départementalistes et les « progressistes » sur les thèmes de l’assimilation et de l‘émancipation. À partir des années 80, l’élément nouveau est l’introduction de la dimension gestionnaire dans la problématique du changement. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que l’indifférence du public à l’égard des projets d’évolution institutionnelle soit directement liée à la difficulté pour les citoyens de maîtriser les subtilités techniques de ces projets. Elle s’expliquerait plutôt par le fait qu’il est impossible dans l’imaginaire commun en Guadeloupe, d’isoler la dimension gestionnaire d’une interrogation sur ses conséquences sur l’avenir politique de notre pays.

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La liberté aux temps du coronavirus

— Par Georges Trésor —

En août 2021, avec d’autres, je fus signataire d’un « Appel à signature citoyenne pour la vaccination du plus grand nombre ». A ce moment, la covid frappait mortellement en Guadeloupe dans des proportions effrayantes. Naïvement, je pensais que la conjonction de ces deux événements allait entraîner une prise de conscience collective en faveur de la vaccination. Force est de constater que je me suis trompé. À l’heure où j’écris ces lignes, moins de la moitié de la population guadeloupéenne est vaccinée et la résistance à la vaccination est une réalité bien solide dans notre pays.

Ce texte n’est en rien un ultime appel à la vaccination. Par ailleurs, loin de moi l’idée de stigmatiser celles et ceux qui refusent, pour une raison ou une autre, de se faire vacciner. La capacité à choisir est une liberté absolue échappant à toute détermination. C’est une caractéristique essentielle de l’être humain. Choisir de ne pas se faire vacciner, tout comme choisir de se faire vacciner, définissent un même espace de liberté. A la différence que, dans le réel, c’est l’esprit transgressif du choix de ne pas se faire vacciner et ses implications sociales qui sont facteurs de tensions dans le vivre-ensemble.

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La rhétorique de la « Terreur »        

Par Georges Trésor —

Assez étrangement, l’engagement du collectif contre l’obligation vaccinale en Guadeloupe emprunte sous un certain aspect à la Révolution française. Pas dans son contenu moral et politique, mais dans sa rhétorique. Une rhétorique symbolisant la période sans doute la plus sombre et la plus controversée de l’histoire de la Révolution. Celle de la terreur. Une politique mise en place par les Montagnards afin d’éliminer au moyen de méthodes radicales les opposants à la Révolution.

Ainsi, lorsque Gaby Clavier établit une distinction entre la liberté défendue par le collectif et la liberté des « autres », son point de vue renvoie à la célèbre phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Cette formule n’a pas de sens moral ou civique. Elle a un sens politique. Il faut la comprendre comme une arme de guerre destinée à faire taire les ennemis contre-révolutionnaires et royalistes de la liberté. Elle a la vengeance pour support.

C’est ce même sentiment de vengeance qui anime Gaby Clavier pour hiérarchiser la liberté en justifiant le droit de priver de liberté d’accès au centre hospitalier celles et ceux qu’il désigne comme étant les ennemis de la liberté défendue par le collectif.

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Appel à signature citoyenne pour la vaccination du plus grand nombre

Le COVID tue chaque jour en masse, et par vagues successives en Guadeloupe.
Il ne fait pas de quartier, ni de distinction entre personnes âgées, jeunes et enfants et il étend désormais ses ravages aux nouveau-nés.

Le virus se joue des querelles et controverses comme des mystifications qui alimentent continuellement certains médias et les réseaux sociaux en contre-vérités, dénigrements et autres menaces haineuses.

Il sème le désarroi, la détresse et la désolation et, plus encore, la peur panique, au sein de familles décimées en cascades, au gré de ses incessantes mutations.
Les décès se comptent par dizaines chaque semaine, malgré le dévouement et l’abnégation des soignants et des responsables hospitaliers mobilisés nuit et jour dans ce combat pour la vie.

Nul ne peut sérieusement ignorer aujourd’hui – irréductibles de la contestation compris – l’aggravation funeste de l’épidémie car la mort fauche dorénavant au plus près de chacun et de tous les côtés et nous allons, de jour en jour, vers l’hécatombe.

Les taux d’incidence de la mortalité hospitalière de la Guadeloupe sont alarmants et font le quotidien de la presse régionale et hexagonale .

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Universalisme ou domination raciale ?

— Par Georges Trésor —

Lors de la conférence-débat organisée par la section Camille Mortenol de la LDH de la Guadeloupe pour le le 71ème anniversaire de la DUDH, Georges Trésor a fait l’intervention dont la contraction est la suivante.

Depuis quelques années, la racialisation de plus en plus marquée des rapports sociaux dans les sociétés libérales, soulignerait l’existence d’une nouvelle ligne de fracture. Cela a pour conséquence d’alimenter des crispations et des tensions identitaires qui trouveraient leur source dans les ratés de la fonction inclusive des idéaux universalistes dans ces sociétés. En France par exemple, les pratiques discriminatoires fondées sur l’origine ou la couleur de la peau, opérées y compris par des agents de l’État, seraient l’illustration la plus achevée du caractère systémique d’un « racisme d’État » en contradiction avec les principes universalistes républicains. S’inspirant de la pensée décoloniale, s’est développé en réaction un courant antiraciste, plus ou moins composite, de plus en plus présent dans l’espace public. Ce courant cherche à s’identifier politiquement en se démarquant notamment des traditionnelles associations antiracistes comme la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), SOS racisme et par extension La ligue des Droits de l’Homme.

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Martinique : Histoire & Mémoire, statues de Schœlcher et de quelques autres…

Récapitulatif provisoire de 86 contributions au débat

Sur l’abolition de l’esclavage : fausses querelles et vrais problèmes — Par Édouard de Lépine —

S’appuyer sur une mémoire partagée pour bâtir une vision ambitieuse de l’avenir — Par Olivier-Ernest Jean-Marie —

Casser les statues de Schoelcher est une démarche qui méconnaît une part de l’histoire de la fin de l’esclavage!Par Gilbert Pago —

Points de vue sur un évènement marquant de ce 22 mai 2020 France Antilles du 22 mai 2020 :  l’événement à Fort-de-France

A bas Schoelcher ! Alors faut-t-il sortir du cocon de l’état-providence français ? — Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le débat ce n’est pas ça ! — Par Fola Gadet, écrivain et universitaire

Schoelcher : détruire une statue est-il toujours illégitime ? — Par Catherine Bertho Lavenir —

Une intéressante contribution au débat Tribune de Myriam Cottias

Mauvais geste, saine révolte Déclaration de Louis Maugée après le saccage des statues de Victor Schœlcher

Statues de Schœlcher : n’y aurait-il aucune oreille ? — Par  Anique Sylvestre, écrivaine —

La statue foyalaise de Schoelcher : une œuvre d’anciens esclaves. — Par Yves-Léopold Monthieux —

Cet enfant qui a grandi… — Par Ali Babar Kenjah —

Blablas, leçons et donneurs de leçons.

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De quoi des statues brisées sont-elles le nom ?

— Par Georges Trésor—

Le 22 mai 2020, date de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique, deux statues de Victor Schoelcher ont été détruites. Parallèlement, les auteurs de cet acte ont fait connaître leurs motivations dans une lettre non signée. A la lecture, Il ressort une volonté de leur part de démontrer que Schoelcher, en prenant la décision de signer le décret d’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848, n’a été en rien « le sauveur du peuple noir martiniquais ». C’est sous la pression de la résistance séculaire des esclaves contre l’ordre esclavagiste qu’il aurait été contraint d’abolir l’esclavage. Pour cette raison, il conviendrait selon ces activistes de se montrer en phase avec la vérité historique en honorant dans l’espace public, non pas Schoelcher, mais les figures emblématiques de la résistance chez les esclaves.

La destruction des statues a provoqué des réactions spontanées dans les milieux politiques et intellectuels martiniquais. Dans l’ensemble, les avis convergeaient dans le sens de l’indignation ou au contraire de la compréhension, dans un climat d’échange, il faut le dire, relativement apaisé. Sans doute, parce que les auteurs de ces réactions avaient en partage un sentiment confus, selon lequel déboulonner des statues de Schoelcher, 172 ans après l’abolition de l’esclavage, ne pouvait être simplement interprété comme un acte de pur vandalisme.

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Le retour de Duvalier.

— Par Jacky Dahomay—
la_faucheuse-3Ce texte, sans doute noir, est l’expression d’une expérience personnelle, mais il  se veut un hommage à tous ceux qui sont morts sous les dictatures en Haïti

Je suis en train de déjeuner tranquillement, sous le regard envieux de mon chat, quand je reçois d’Haïti, un coup de fil de Sylvie Bajeux m’annonçant  la triste nouvelle : le premier janvier, date d’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président Martely est venu à la célébration officielle aux Gonaïves accompagné de Jean-Claude Duvalier. Il y avait aussi un ancien  dictateur comme Prosper Avril ! Le président Martely a fait un appel solennel aux autres anciens dictateurs pour l’aider à consolider son pouvoir. Symboliquement, c’est lourd, trop lourd !
 De rage, j’envoie promener mon assiette de court-bouillon.  Mon chat bondit hors de la cuisine puis revient, sans doute attiré par les éclaboussures de poisson, mais suspend son geste félin en une interrogation muette en me fixant du regard, comme si son étonnement d’animal interrogeait ma propre humanité. Veut-il me signifier que la rage, en politique, est toujours impuissante ? Je reste donc debout mais ma tête vacille.

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« Nos Célèbres Inconnus » une série de dix vidéos historico-musicales de 5mn

« Nos Célèbres Inconnus » est une série de dix vidéos historico-musicales qui met en lumière des musiciens classiques d’outremer, souvent oubliés mais au destin extraordinaire. Réalisée pour le portail outremer de France Télévisions, la série a été conçue par Marie-Claude Bottius, une artiste lyrique passionnée par la redécouverte de talents ultramarins. Chaque épisode, d’une durée d’environ 5 minutes, présente un artiste ultramarin et explore son parcours exceptionnel dans le monde de la musique classique.

Pendant le confinement de 2020, Marie-Claude Bottius a redécouvert un trésor musical, un cycle de mélodies composées par Maïotte Almaby, une compositrice martiniquaise des années 1920. Ce moment a inspiré la création de la série, qui vise à faire revivre la mémoire de ces artistes ultramarins souvent méconnus.

La série couvre cinq femmes et cinq hommes originaires de différentes régions d’outremer : deux martiniquais, deux guadeloupéens, deux guyanais, deux réunionnais et deux polynésiens. Chaque épisode est une plongée dans l’histoire romanesque et singulière de l’artiste, soulignant son impact sur la grande histoire de la France.

Marie-Claude Bottius introduit chaque artiste en début d’épisode, et des spécialistes tels que Loïc Félix (artiste lyrique), Bertrand Dicale (journaliste et écrivain) et Sylvie Chalaye (historienne du théâtre et anthropologue) apportent leurs éclairages.

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Aller découvrir des artistes béninois à la Fondation Clément

Jusqu’au 31 mars 2024

L’exposition actuelle à la Fondation Clément, intitulée « Révélation ! Art contemporain du Bénin », se distingue de celle présentée antérieurement au Bénin et au Maroc. L’exposition originale à Cotonou, inaugurée le 20 février 2022, mettait en lumière l’art classique du Bénin, avec les vingt-six trésors royaux restitués par le musée du Quai Branly, en parallèle avec la scène artistique contemporaine du Bénin et de sa diaspora. Le volet contemporain, en itinérance, subit quelques ajustements à chaque étape.

Le choix du titre, « Révélation ! », traduit la volonté de présenter la diversité de la scène artistique contemporaine béninoise au peuple béninois et au monde entier. L’objectif est de mettre en avant le potentiel créatif de la nation à travers les talents et l’inspiration de ses artistes, tout en soulignant l’ancrage de cette créativité dans l’histoire et la tradition.

Quant à la présence notable du président de la République du Bénin et du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts lors de l’inauguration à la Martinique, elle s’explique par les liens historiques entre le Bénin et la Martinique, ainsi que par la volonté de renforcer la coopération culturelle et artistique entre les deux nations.

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Semaine bleue : « Vieillir ensemble, une chance à cultiver »

Las activités et animations dans les communes participantes de Martinique

La Semaine Bleue 2023, avec ses 72 ans d’histoire dédiés à la valorisation de la place des aînés dans la vie sociale, s’apprête à se dérouler du 2 au 8 octobre prochain. Cette initiative s’engage avec une éthique forte, visant à promouvoir une image positive du vieillissement et des personnes âgées.
L’un des principaux messages de la Semaine Bleue est que vieillir ensemble est une chance à cultiver. Face aux défis de la transition démographique, il est essentiel de faire comprendre que le fait de vieillir en commun est une opportunité, à la fois pour les personnes âgées et les générations plus jeunes. Cette coexistence favorise une contribution mutuelle à la vie sociale et citoyenne, permettant de tirer parti des ressources de chacun pour la réalisation de projets communs et la création de liens durables. Cette vision positive du vieillissement doit être constamment entretenue pour contrer les perceptions négatives liées à l’âge.

La Semaine Bleue aspire à mettre en avant les contributions que toutes les personnes âgées, quel que soit leur âge, leur état de santé et leur niveau d’autonomie, peuvent apporter à la société.

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« Les mangeurs de cuivre », texte, m.e.s., scénographie de Bibatanko

Spectacle présenté le 09/09/2023 à l’Institut Français de Lubumbashi (RDC.)

— Rapport critique de  Trésor Mbikavu(*)

J’ai décidé de me tenir particulièrement ce soir devant mon ordinateur pour vous partager les impressions relatives à ma participation à la première représentation de Les mangeurs de cuivre, l’œuvre de Bibatanko ce samedi 09/09/2023 à l’Institut Français de Lubumbashi (Halle de l’Etoile).

Bibatanko, pour ceux qui ne le savent pas, est, avec Djo Kazadi Ngeleka, les deux dramaturges du Congo-Kinshasa à figurer parmi les 10 finalistes du prix RFI théâtre 2022 avec cette même œuvre dont l’institut Français de Lubumbashi a eu le privilège d’accueillir la première représentation.

Figure émergente dans l’écriture, surtout non-dramatique, elle a publié en 2019 Eveil, son premier recueil de poème et en 2021, elle apparaît dans une œuvre collective pour la jeunesse : Contes et fables pour enfants. Depuis sa sortie de la résidence d’écriture à la maison des auteurs des Francophonies des écritures à la scène, elle s’exerce au théâtre, tant par l’écriture que par la mise en scène. Si pour l’écriture Les mangeurs de cuivre est sa première pièce, du côté de la mise en scène, elle commence l’aventure en proposant au public, une adaptation de Les Audiences de Saint Pierre, une œuvre de l’auteur congolais Alexis Takizala.

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L’éphéméride du 6 septembre

Publication du Manifeste des 121 le 6 septembre 1960

Le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », est signé par des intellectuels, universitaires et artistes et publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté. Le manifeste est né dans le sillage du groupe de la rue Saint-Benoît. Il a été pensé puis rédigé par Dionys Mascolo et Maurice Blanchot. Ce traité a permis de regrouper des personnalités de divers horizons dans un esprit libertaire et plutôt orienté à gauche. Il est important pour l’histoire de la gauche et de l’extrême gauche en France.

Contenu du manifeste
« On ne réclamait plus seulement le droit du peuple à ne plus être opprimé, mais le droit du peuple à ne plus opprimer lui-même. »

— François Maspero, Le droit à l’insoumission, le dossier des 121, Paris, François Maspero, 1961, « Avertissement de l’éditeur »

Selon ses propres termes, le manifeste cherche à informer l’opinion française et internationale du mouvement de contestation contre la guerre d’Algérie. Les 121 y critiquent l’attitude équivoque de la France vis-à-vis du mouvement d’indépendance algérien, en appuyant le fait que la « population algérienne opprimée » ne cherche qu’à être reconnue « comme communauté indépendante ».

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L’éphéméride du 27 août

Création par Colbert de la Compagnie des Indes orientales le 27 août 1664

La Compagnie des Indes orientales — plus précisément Compagnie française pour le commerce des Indes orientales — est une compagnie coloniale française créée par Colbert le 27 août 1664 dont l’objet était de « naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales », avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans.

Plus que sa rivale anglaise, elle forme une véritable puissance dans l’océan Indien entre 1720 et 17402, puis devient centrale dans les grandes spéculations boursières sous Louis XVI.

Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce international avec l’Asie et de concurrencer les puissantes Compagnies européennes fondées au xviie siècle, comme la Compagnie anglaise des Indes orientales et surtout la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cependant, la guerre d’usure avec les Néerlandais puis le choc frontal avec les Anglais en Inde la conduiront à sa perte, après seulement un siècle d’existence.

Naissance du nouveau commerce français avec l’Asie
Des initiatives éparses contrées par les Néerlandais
Dès le milieu du xvie siècle, suivant la trace des Portugais — premiers à ouvrir les routes de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est —, quelques explorateurs français, des corsaires et des aventuriers arment des navires pour rejoindre « Cathay » (Nord de la Chine) et « les Indes » et en rapporter des épices.

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Playdoyer pour les deux langues officielles en Haïti

Playdoyerpour l’aménagement simultatné, dans l’école haïtienne, des deux langues officielles d’Haîti conformément à la Constitution de 1987

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« On ne peut plus écrire son paysage ni écrire sa propre langue de manière monolingue. Par conséquent, les gens qui, comme par exemple les Américains, les États-Uniens, n’imaginent pas la problématique des langues, n’imaginent même pas le monde. Certains défenseurs du créole sont complètement fermés à cette problématique. Ils veulent défendre le créole de manière monolingue, à la manière de ceux qui les ont opprimés linguistiquement. Ils héritent de ce monolinguisme sectaire et ils défendent leur langue à mon avis d’une mauvaise manière. Ma position sur la question est qu’on ne sauvera pas une langue dans un pays en laissant tomber les autres. » (Lise Gauvin : « L’imaginaire des langues – Entretien avec Édouard Glissant », revue Études françaises, 28, 2/3, 1992 – 1993, Presses de l’Université de Montréal, 1993.)

Le directeur d’une école secondaire du Cap-Haïtien a récemment demandé par courriel s’il ne vaudrait pas mieux « donner la priorité, dans les échanges et les débats publics, à la résolution des problèmes prioritaires et urgents du pays plutôt que de discuter d’aménagement linguistique dans les écoles d’Haïti ».

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Sciences sociales : nouveautés du14 décembre

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Pour un gouvernement sans LGBTQIAphobies

Par Collectif

Les nominations de plusieurs ministres au passé Manif pour tous font grincer des dents chez les défenseurs des droits des personnes LGBTQI+. Dans une pétition, une centaine d’élus et de militants demandent le départ des trois ministres concernés.

Alors que les violences contre les personnes LGBTQIA + explosent, alors que partout dans le monde les atteintes aux LGBTQIA+ se multiplient et que le classement de la France en matière de protection de leurs droits se dégrade, le 4 juillet 2022, le président, élu pour faire barrage à l’extrême droite homophobe, ajoute à son gouvernement deux visages de la Manif pour tous : Mme Caroline Cayeux, ministre déléguée à la Cohésion du territoire et M. Christophe Béchu, ministre de l’Ecologie et de la transition énergétique. 

Pétition contre les trois ministres

Ces nominations s’ajoutent à celle du ministre de l’Intérieur et désormais des Outre-mer, Gérald Darmanin, qui participait en 2012 à la Manif pour tous, et où des propos homophobes et racistes ont été proférés. Il indiquait « si je suis maire de Tourcoing, je ne célébrerai pas personnellement de mariages entre deux hommes et deux femmes ».

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Balisaille : parler la poésie

Mai.Poésie / Festival d’un genre majeur 26-28 mai 2022 au Saint-Esprit

 Liminaire

Aimé CÉSAIRE : ce nom seul suffirait à faire de la Martinique une terre de poésie. Le rayonnement planétaire, la puissance du verbe, la magnificence des images de l’auteur du « Cahier d’un retour au pays natal », en font l’un des plus grands poètes du vingtième siècle. Cependant, paradoxalement, pendant que le roman, le théâtre, voire le conte ou le slam tiennent le haut du pavé, la poésie y paraît délaissée.

MONCHOACHI, en dépit de la force tellurique de sa poésie, n’est pas connu au-delà de certains cercles d’initié.e.s, et n’en demande pas davantage puisque volontairement il s’est retiré sur les hauteurs du Vauclin, d’où il ne serait sorti pour se montrer en public que deux fois en dix ans.

S’il ne s’agit nullement de dire que, comme l’auteur de « Lémistè », la poésie se fait rare au pays de Césaire, il est néanmoins évident que d’un point de vue strictement institutionnel celle-ci a encore à faire sa place dans le paysage culturel de l’île.

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Kandid, Voltaire, traduction en créole martiniquais de J.M. Rosier et J.P. Arsaye, K.Editions, juin 2021.

Que des martiniquais aient voulu, en 2021, traduire Candide de Voltaire en créole martiniquais en dit long de la vision qu’ils ont de leur propre idiome vernaculaire et de la très haute estime dans laquelle ils le tiennent.

Pour Jean-Marc Rosier, écrivain-poète bilingue reconnu, et Jean-Pierre Arsaye, docteur en traductologie, qui en sont les traducteurs, cette langue tellement décriée, méritait, en effet, de se confronter à cette écriture singulière, à cette esthétique symbolique du Siècle des «Lumières».

Ce n’est ni un pari fou, -Georges Eleuthère Mauvois l’a déjà relevé avec l’Antigone de Sophocle et tant d’autres avant eux- ni une foucade voire une lubie d’intellectuels en quête de reconnaissance. C’est, avant tout, preuve, par l’exemple, que cette langue – le créole – prend, désormais place, d’autorité, dans le concert des langues qui comptent.

Les auteurs de cet ouvrage n’ont point produit une transposition du conte voltairien, mais ont effectué un véritable travail de traduction. Une traduction qui se veut, à la fois :

  • fidèle à l’écriture originelle de ce classique de la littérature française, à l’ironie si spécifique,
  • soucieuse de respecter l’idiosyncrasie orale de la langue-cible, tout en réussissant à en extirper sa littérarité intrinsèque.

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Étonnants Voyageurs, un festival original en direct de Saint-Malo, France

– par Janine Bailly –

Les 22, 23 et 24 mai, une Trentième Édition 2021 forcément en ligne, et sans Michel Le Bris !

Je me souviens… Il fut, en des temps plus heureux, des Pentecôte(s) où descendait sur nos fronts, non la blanche colombe de la Bible, mais l’esprit de la littérature. Alors déferlait sur Saint-Malo, à peine contenue par l’antique ceinture granitique de ses remparts, la vague des lecteurs, amoureux des livres du « tout-monde », corsaires à l’affût de trésors dormant entre les pages, pirates chasseurs d’autographes, flibustiers dénicheurs d’inédites perles rares au creux secret de l’huître… Je me souviens… les courants convergents des visiteurs déferlant de toute la Bretagne et d’ailleurs vers le Palais du Grand Large ; la ville vaisseau littéraire à prendre à l’abordage, l’ancien repaire investi pendant trois jours, espace clos et pourtant ouvert sur le monde, bulle de sérénité où la vie se déroulait d’autre et belle façon ; le ressac des mots, les paroles entendues des écrivains, que l’on buvait sans que jamais ne soit étanchée notre soif, et dans l’odeur salée qui montait du large, l’écho des aventures et des voyages, périples autour du monde, mais encore plongée au cœur de la pensée et dans les hauts-fonds de l’âme humaine ; les milliers de pages à réveiller, auxquelles donner vie par une  lecture à venir, que l’on pressentait heureuse et riche, et dont la seule idée tenait déjà d’une indicible satisfaction ; le choix difficile puisque de cette bibliothèque marine, universelle, aux alizés ouverte, on ne pourrait hélas tout acquérir !

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Mission Bern : « Un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux du patrimoine »

Le Loto du patrimoine fait des heureux en  Martinique : le projet des propriétaires de la Villa Didier, à Fort-de-France, a été retenu auprès de dix-sept autres, proposés par toutes les régions de France. « Avec le soutien financier de la Mission Bern, la Villa Didier signe son acte de renaissance ! » (France Antilles)

À l’occasion de cette quatrième campagne de restauration de la Mission Patrimoine, Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Culture, se réjouit du succès de l’entreprise : « Je suis particulièrement fière des dix-huit sites emblématiques que nous avons sélectionnés avec Stéphane Bern et les équipes de la Fondation du patrimoine : ils reflètent bien la diversité du patrimoine français – on y trouve des édifices religieux comme des bâtiments civils, agricoles, industriels ou militaires, en passant par des maisons de personnalités célèbres, mais aussi quelques châteaux… L’originalité de la démarche du Loto du patrimoine est qu’elle part du terrain. Ce sont les habitants eux-mêmes qui proposent des projets de sauvetage d’un monument de leur environnement. Cette action a déjà permis de sauver des centaines de trésors en péril, souvent non classés ou inscrits aux monuments historiques et ne pouvant légalement, de ce fait, bénéficier d’une aide directe de l’État pour leur restauration.

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